David Fincher
David Fincher (/ËdeÉȘvÉȘd fÉȘntÊÉ/[Note 1]), nĂ© le Ă Denver (Colorado), est un rĂ©alisateur et producteur amĂ©ricain. Ses films, principalement des thrillers psychologiques et des drames biographiques, ont obtenu quarante nominations aux Oscars du cinĂ©ma. Il a Ă©tĂ© nommĂ© Ă trois reprises pour l'Oscar du meilleur rĂ©alisateur.
Nom de naissance | David Andrew Leo Fincher |
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Naissance |
Denver, Colorado (Ătats-Unis) |
Nationalité | Américaine |
Profession |
Réalisateur Producteur Technicien des effets spéciaux |
Films notables |
Seven Fight Club Zodiac L'Ătrange Histoire de Benjamin Button The Social Network Gone Girl |
SĂ©ries notables |
House of Cards Mindhunter |
David Fincher se passionne trÚs tÎt pour le cinéma. Il réalise de nombreux clips vidéo, notamment Express Yourself (1989) et Vogue (1990) de Madonna, qui lui valent tous deux le MTV Video Music Award de la meilleure réalisation. Il réalise son premier long métrage en 1992 avec Alien 3, qui reçoit des critiques mitigées. Son film suivant, le thriller Seven (1995), reçoit un meilleur accueil. Fincher rencontre ensuite un succÚs mitigé avec The Game (1997) et Fight Club (1999), bien que celui-ci acquiÚre par la suite un statut de « film culte ». En 2002, il revient sur le devant de la scÚne avec le thriller Panic Room, avec Jodie Foster.
Fincher rĂ©alise aussi Zodiac (2007), The Social Network (2010), MillĂ©nium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes (2011) et Mank (2020). Pour The Social Network, il remporte le Golden Globe de la meilleure rĂ©alisation et le BAFTA de la meilleure rĂ©alisation. Ses plus grands succĂšs commerciaux sont L'Ătrange Histoire de Benjamin Button (2008) et Gone Girl (2014), qui rapportent tous deux plus de 300 millions de dollars dans le monde. Le premier obtient treize nominations aux Oscars et onze aux BAFTA.
Réputé pour son perfectionnisme, il peut tourner un trÚs grand nombre de prises de ses plans et séquences afin d'obtenir le rendu visuel qu'il désire. David Fincher est également producteur délégué et réalisateur des séries Netflix House of Cards (2013-2018) et Mindhunter (2017-2019). Il remporte ainsi le Primetime Emmy Award de la meilleure réalisation pour une série télévisée dramatique pour l'épisode pilote de House of Cards. Fincher est le cofondateur de Propaganda Films, une société de production de films et de clips musicaux.
Biographie
Jeunesse
David Andrew Leo Fincher[1] - [2] est nĂ© le Ă Denver, Colorado (Ătats-Unis)[3]. Sa mĂšre, Claire Mae (nĂ©e Boettcher), est une infirmiĂšre psychiatrique du Dakota du Sud et travaille dans des programmes de dĂ©sintoxication[4]. Son pĂšre, Howard, connu sous le nom de Jack Fincher, est un auteur de l'Oklahoma qui travaille en tant que journaliste et chef de service pour le magazine Life[4] - [5] - [6]. Ă l'Ăąge de deux ans, David et sa famille dĂ©mĂ©nagent Ă San Anselmo, en Californie. Le rĂ©alisateur George Lucas est alors un de ses voisins[4]. FascinĂ© par le cinĂ©ma et notamment par le western Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid, 1969), Fincher commence Ă rĂ©aliser des films avec une camĂ©ra 8 mm[3] - [4]. Il dĂ©clare Ă ce sujet :
« J'avais huit ans et j'ai vu un documentaire sur le tournage de Butch Cassidy et le Kid. Il ne m'Ă©tait jamais venu Ă l'esprit que les films ne se dĂ©roulaient pas en temps rĂ©el. Je savais qu'ils Ă©taient truquĂ©s, je savais que les gens jouaient la comĂ©die, mais il ne m'Ă©tait jamais venu Ă l'esprit qu'il fallait, bon sang, quatre mois pour faire un film ! On y voyait toute la compagnie avec tous ces chevaux de location et ces remorques mobiles pour tourner une scĂšne sur le toit d'un train. Ils engageaient quelqu'un qui ressemblait Ă Robert Redford pour sauter sur le train. Je n'ai jamais pensĂ© qu'il y avait des heures entre chacune de ces prises. Le cirque proprement dit Ă©tait invisible, comme il se doit, mais en voyant ça, je suis devenu obsĂ©dĂ© par l'idĂ©e du « comment ? ». C'Ă©tait le tour de magie ultime. L'idĂ©e que 24 photos soient montrĂ©es dans une succession si rapide que le mouvement s'en dĂ©gage â wow ! Et j'ai pensĂ© qu'il n'y aurait jamais rien d'aussi intĂ©ressant Ă faire dans le reste de ma vie. »[C 1] - [7]
La famille s'installe ensuite Ă Ashland, dans l'Oregon, oĂč Fincher obtient son diplĂŽme de fin d'annĂ©e au lycĂ©e Ashland High School[8]. AprĂšs l'Ă©cole, il met en scĂšne des piĂšces de thĂ©Ăątre et conçoit des dĂ©cors et des Ă©clairages[8]. Il est aussi projectionniste non syndiquĂ© au Varsity Theatre, ainsi qu'assistant de production Ă la station d'information tĂ©lĂ©visĂ©e locale, KOBI, Ă Medford, dans l'Oregon. Il gagne sa vie en travaillant comme plongeur et cuisinier[8].
1983-1991 : premiers travaux
Tout en se familiarisant avec l'industrie cinĂ©matographique, David Fincher travaille au studio de John Korty en tant que chef de production. Il acquiert de l'expĂ©rience et devient technicien des effets spĂ©ciaux, travaillant sur le film d'animation Twice upon a time (1983) avec George Lucas[4] - [9]. En 1983, il est engagĂ© par la sociĂ©tĂ© d'effets spĂ©ciaux Industrial Light & Magic, oĂč il travaille comme assistant Ă la camĂ©ra et filme des matte paintings[4] sur des films comme Star Wars, Ă©pisode VI : Le Retour du Jedi (Return of the Jedi, 1983) ou Indiana Jones et le Temple maudit (Indiana Jones and the Temple of Doom, 1984)[10] - [11]. En 1984, il quitte ILM et tourne une publicitĂ© prĂ©ventive destinĂ©e Ă avertir les femmes enceintes des dangers du tabac pendant leur grossesse[4]. DiffusĂ©e Ă la tĂ©lĂ©vision pour l'American Cancer Society, cette publicitĂ© choc qui montre un fĆtus en train de fumer attire l'attention des producteurs d'Hollywood et lui permet de rĂ©aliser le documentaire sur Rick Springfield The Beat of the Live Drum en 1985[11]. DĂ©cidĂ© Ă faire carriĂšre dans la rĂ©alisation, Fincher s'associe avec les producteurs Steve Golin et SigurjĂłn Sighvatsson et les rĂ©alisateurs Dominic Sena, Greg Gold et Nigel Dick pour fonder la sociĂ©tĂ© de production Propaganda Films, puis commence Ă rĂ©aliser des publicitĂ©s et des clips vidĂ©o[11]. Des rĂ©alisateurs comme Michael Bay, Antoine Fuqua, Michel Gondry, Spike Jonze, Alex Proyas, Paul Rachman, Mark Romanek, Zack Snyder et Gore Verbinski se forment Ă©galement chez Propaganda Films avant de se lancer dans le cinĂ©ma[12].
Il réalise des publicités pour de nombreuses entreprises comme Nike, Pepsi, Sony, Converse, Coca-Cola, Revlon ou Levi's, bien qu'il déteste les réaliser[4] - [13]. à partir de 1984, Fincher se lance dans la réalisation de clips vidéos. Il en réalise pour divers artistes, dont les auteurs-compositeurs-interprÚtes Rick Springfield, Martha Davis, Paula Abdul, le groupe de rock The Outfield et le chanteur de R&B Jermaine Stewart[14]. Le clip de 1990 de Fincher pour Freedom! '90 est l'un des plus réussis de George Michael[15]. Il réalise également Who Is It de Michael Jackson, Janie's Got a Gun d'Aerosmith et Cradle of Love de Billy Idol. Il signe certains des clips les plus emblématiques de Madonna : Express Yourself, Oh Father, Vogue et Bad Girl[11]. Entre 1984 et 1993, Fincher est crédité en tant que réalisateur pour 53 clips musicaux[14]. Il considÚre la réalisation de clips musicaux comme sa propre « école de cinéma », qui lui a permis d'apprendre à travailler efficacement avec un budget et des délais réduits[16] - [17].
1992-2000 : avancée
En 1990, la 20th Century Fox engage David Fincher pour remplacer Vincent Ward Ă la rĂ©alisation du film d'horreur de science-fiction Alien 3 (1992), son premier long mĂ©trage en tant que rĂ©alisateur[18]. Il s'agit du troisiĂšme volet de la franchise Alien[Note 2] avec Sigourney Weaver. DĂšs le dĂ©but de sa production, Alien 3 est entravĂ© par les interventions du studio et les changements opĂ©rĂ©s sur le scĂ©nario[20] - [21]. Fincher subit une certaine pression et de nombreux dĂ©saccords avec la production surviennent durant le tournage[22] - [23]. Lors de sa sortie le , le film reçoit des critiques mitigĂ©es qui le considĂšrent comme le volet le plus faible de la saga[24]. Peter Travers du magazine Rolling Stone juge le film « audacieux et obsĂ©dant »[C 2], malgrĂ© la « lutte de neuf scĂ©naristes »[C 3] et « l'interfĂ©rence du studio »[C 4] - [25]. Le film est nommĂ© Ă l'Oscar des meilleurs effets visuels[26] et rapporte 159 millions de dollars Ă travers le monde, dont 55 millions de dollars aux Ătats-Unis[27] - [28]. Des annĂ©es plus tard, Fincher exprime publiquement son dĂ©sarroi et renie le film. Dans le livre Director's Cut: Picturing Hollywood in the 21st Century, Fincher reproche aux producteurs leur manque de confiance en lui[29]. Dans une interview accordĂ©e au Guardian en 2009, il affirme au sujet dâAlien 3 que « personne ne l'a dĂ©testĂ© plus que moi ; Ă ce jour, personne ne le dĂ©teste plus que moi »[C 5] - [30].
AprÚs cette déception critique, Fincher évite de lire des scénarios de films ou de réaliser un autre projet[31]. Il se replie briÚvement sur la réalisation de publicités et de clips musicaux, notamment le clip de la chanson Love Is Strong des Rolling Stones en 1994, qui remporte le Grammy Award du meilleur clip[32]. Peu de temps aprÚs, Fincher décide de revenir dans le monde du cinéma. Il lit le scénario original d'Andrew Kevin Walker pour Seven (1995) et se dit intéressé par le projet, mentionnant notamment la scÚne finale[31] - [33]. New Line Cinema réalise que Fincher a lu le scénario dans sa version d'origine, avant qu'il ne soit révisé par Jeremiah S. Chechik, qui avait notamment modifié la scÚne finale[31] - [33]. Fincher n'étant pas intéressé par cette version révisée, New Line Cinema accepte de conserver la fin d'origine[31] - [33]. Seven raconte l'histoire de deux détectives (joués par Brad Pitt et Morgan Freeman) traquant un tueur en série machiavélique (interprété par Kevin Spacey) dont les meurtres sont liés à l'un des sept péchés capitaux[34]. Seven est accueilli favorablement par la critique et constitue l'un des films les plus rentables de 1995, avec plus de 320 millions de dollars de recettes dans le monde entier[35] - [36]. Dans le magazine Sight and Sound, John Wrathall déclare qu'il s'agit de « la proposition la plus complexe et la plus troublante dans le genre du tueur en série depuis Le SixiÚme Sens »[C 6] - [37]. Roger Ebert estime quant à lui que Seven est « l'un des films les plus sombres et les plus impitoyables jamais réalisés par Hollywood »[C 7] - [38].
AprĂšs Seven, Fincher rĂ©alise un clip pour 6th Avenue Heartache des Wallflowers[39] et rĂ©alise son troisiĂšme long mĂ©trage, le thriller The Game (1997), Ă©crit par le duo John Brancato et Michael Ferris[40]. Fincher engage Ă©galement le scĂ©nariste de Seven, Andrew Kevin Walker, pour apporter sa contribution au scĂ©nario et le peaufiner[41]. FilmĂ© Ă San Francisco, The Game suit un riche homme dâaffaires (interprĂ©tĂ© par Michael Douglas) qui accepte de participer Ă un mystĂ©rieux jeu de rĂŽle qui s'intĂšgre Ă son quotidien qu'il reçoit en cadeau par son frĂšre (jouĂ© par Sean Penn) Ă son anniversaire[40]. Mais trĂšs vite, il devient incapable de faire la diffĂ©rence entre le jeu et la rĂ©alitĂ©[40]. Almar Haflidason de la BBC critique la fin du film, mais fait l'Ă©loge de ses images : « Fincher fait un travail merveilleux en transformant des lieux urbains ordinaires en dĂ©cors effrayants, oĂč chaque coin de rue est un autre pas vers l'inconnu »[C 8] - [42]. Lors de la sortie de The Game le , le film reçoit des critiques gĂ©nĂ©ralement favorables mais connaĂźt un succĂšs limitĂ© au box-office, avec 110 millions de dollars de recettes Ă travers le monde, dont 48 millions aux Ătats-Unis[43] - [44] - [45]. Quelque temps aprĂšs, The Game est inclus dans The Criterion Collection[46].
En , Fincher accepte de rĂ©aliser Fight Club, basĂ© sur le roman du mĂȘme nom Ă©crit par Chuck Palahniuk en 1996. Il s'agit de son deuxiĂšme film avec la 20th Century Fox aprĂšs la production difficile dâAlien 3[47]. La distribution comprend Brad Pitt, Edward Norton et Helena Bonham Carter dans les rĂŽles principaux. Le film raconte l'histoire d'un employĂ© de bureau anonyme souffrant d'insomnie, qui rencontre un vendeur avec qui il forme un club de combat clandestin pour se soigner. La Fox a du mal Ă promouvoir le film et craint qu'il ne rencontre qu'un public limitĂ©[48]. La premiĂšre de Fight Club a lieu le aux Ătats-Unis. Le film se solde par un Ă©chec au box-office, avec 100,9 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget de 63 millions de dollars[49]. Il suscite une rĂ©action polarisĂ©e de la critique Ă sa sortie, certains le jugeant dangereux comme un critique de la BBC qui le qualifie de « train express violent et dangereux de masochisme et d'agression »[C 9] - [50]. Cependant, dans les annĂ©es suivantes, Fight Club devient un film culte, notamment avec sa sortie en DVD[51]. Il est reconnu pour ses thĂšmes Ă plusieurs niveaux de lecture et constitue la source d'analyses critiques d'universitaires et de critiques de cinĂ©ma[51] - [52].
En 1999, Fincher est prĂ©sĂ©lectionnĂ© par Columbia Pictures pour ĂȘtre l'un des rĂ©alisateurs potentiels de Spider-Man (2002), l'adaptation en prises de vues rĂ©elles du personnage de bande dessinĂ©e du mĂȘme nom[53]. Le projet de Fincher prĂ©sente un Spider-Man ĂągĂ© et avec de l'expĂ©rience, devant gĂ©rer sa double vie de justicier et de photographe, sur un ton et une mise en scĂšne rĂ©alistes, axĂ©s sur les personnages et orientĂ©s vers le drame. Fincher dĂ©clare plus tard Ă propos de sa proposition : « Je suis allĂ© leur dire ce que je pourrais ĂȘtre intĂ©ressĂ© Ă faire, et ils ont dĂ©testĂ© ça »[C 10]. Sam Raimi est choisi comme rĂ©alisateur Ă la place[30] - [54].
2001-2010 : succĂšs continu
En 2001, Fincher est le producteur dĂ©lĂ©guĂ© de la premiĂšre saison de The Hire, une sĂ©rie de courts mĂ©trages destinĂ©s Ă promouvoir les automobiles BMW[55]. Les films sont diffusĂ©s sur Internet la mĂȘme annĂ©e[55]. En 2002, Fincher revient au cinĂ©ma, avec le thriller intitulĂ© Panic Room. BasĂ© sur un scĂ©nario de David Koepp, Panic Room suit une mĂšre cĂ©libataire et sa fille qui se cachent dans une piĂšce sĂ©curisĂ©e de leur nouvelle maison, lors d'une invasion de domicile par un trio[56]. InterprĂ©tĂ© par Jodie Foster[Note 3], Forest Whitaker, Kristen Stewart, Dwight Yoakam et Jared Leto[56], le film sort en salles le , avec un mois de retard. Il est acclamĂ© par la critique[58] et connaĂźt un succĂšs commercial avec 196,4 millions de dollars de recettes dans le monde, dont 96,4 millions de dollars en AmĂ©rique du Nord[59]. Mick LaSalle du San Francisco Chronicle fait l'Ă©loge du film pour son « bon degrĂ© d'ingĂ©niositĂ© [âŠ] pour 88 minutes d'excitation »[C 11] et la performance convaincante de Foster[60]. Fincher reconnaĂźt que Panic Room est plus grand public que ses prĂ©cĂ©dents films, et le dĂ©crit ainsi : « c'est censĂ© ĂȘtre un film pop-corn â il n'y a pas de grandes implications primordiales. Il s'agit juste de survivre »[C 12] - [61].
AprĂšs cinq ans dâabsence et plusieurs projets avortĂ©s, Fincher revient le avec Zodiac, un thriller basĂ© sur les livres de Robert Graysmith sur la recherche du Zodiac, un tueur en sĂ©rie qui a sĂ©vi en Californie entre 1966 et 1978[62]. Fincher prend connaissance du projet aprĂšs avoir Ă©tĂ© approchĂ© par le producteur Brad Fischer[62]. Il s'intĂ©resse au projet, le tueur du Zodiaque l'ayant particuliĂšrement marquĂ© durant son enfance[62]. « La patrouille routiĂšre suivait nos bus scolaires »[C 13], se rappelle-t-il[62]. « Je me souviens avoir demandĂ© [Ă mon pĂšre] ce que faisaient ces voitures de policiers qui encadraient nos bus de ramassage scolaire. Il mâavait expliquĂ© quâun tueur Ă©quipĂ© dâun fusil Ă longue vue envisageait de tuer des enfants qui partaient de bon matin Ă lâĂ©cole. Jâavais la sensation dâĂȘtre confrontĂ© au mal absolu »[63]. AprĂšs des recherches approfondies sur l'affaire avec ses producteurs, Fincher constitue un casting principal composĂ© de Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo, Robert Downey Jr., Anthony Edwards et Brian Cox. C'est le premier film de Fincher Ă ĂȘtre tournĂ© en numĂ©rique, avec une camĂ©ra Thomson Viper FilmStream HD[64]. Toutefois, des camĂ©ras de cinĂ©ma Ă haute vitesse sont utilisĂ©es pour certaines scĂšnes de meurtre[64]. PrĂ©sentĂ© en compĂ©tition officielle pour la Palme d'or au festival de Cannes 2007, Zodiac reçoit des critiques positives, apparaissant dans plus de deux cents listes des dix meilleurs films de l'annĂ©e[Note 4] - [65]. MalgrĂ© tout, le film connaĂźt des difficultĂ©s au box-office amĂ©ricain, avec seulement 33 millions de dollars de recettes, Ă©chec compensĂ© par les 51,7 millions de dollars de recettes dans le reste du monde, portant les recettes mondiales Ă 85 millions de dollars, bilan plutĂŽt mitigĂ©[66] MalgrĂ© une campagne menĂ©e par Paramount Pictures, le film n'est nommĂ© ni aux Oscars ni aux Golden Globes[67].
En 2008, Fincher est pressenti pour rĂ©aliser une adaptation cinĂ©matographique du roman de science-fiction Rendez-vous avec Rama (Rendezvous with Rama, 1973) d'Arthur C. Clarke, mais il dĂ©clare que le film ne va probablement ĂȘtre rĂ©alisĂ© en raison de problĂšmes liĂ©s au scĂ©nario[68]. Son projet suivant est L'Ătrange Histoire de Benjamin Button (The Curious Case of Benjamin Button, 2008), une adaptation de la nouvelle du mĂȘme nom de 1923 de F. Scott Fitzgerald. CentrĂ© sur un homme qui naĂźt dans le corps d'un vieillard et qui va rajeunir jusqu'Ă sa mort, ce drame romantique marque la troisiĂšme collaboration de Fincher avec Brad Pitt, qui joue ici aux cĂŽtĂ©s de Cate Blanchett. Le budget du film est estimĂ© Ă 167 millions de dollars, avec des effets visuels trĂšs coĂ»teux utilisĂ©s pour le personnage de Pitt[69]. Le tournage dĂ©bute en Ă La Nouvelle-OrlĂ©ans, profitant de la politique de soutien au cinĂ©ma de la Louisiane[70]. Le film sort en salles le aux Ătats-Unis et connaĂźt un succĂšs critique et commercial. Avec un budget initial de 150 millions de dollars, le film rapporte plus de 335 millions Ă travers le monde[71]. Dans le journal USA Today, Claudia Puig fait l'Ă©loge de ce rĂ©cit « gracieux et poignant »[C 14], bien qu'il soit « trop long et pas aussi impliquant Ă©motionnellement qu'il pourrait l'ĂȘtre »[C 15] - [72]. Le film reçoit treize nominations aux Oscars lors de la 81e cĂ©rĂ©monie des Oscars, dont celles du meilleur film, du meilleur rĂ©alisateur pour Fincher, du meilleur acteur pour Pitt et de la meilleure actrice dans un second rĂŽle pour Taraji P. Henson[73]. Le film remporte finalement trois Oscars, pour les meilleurs dĂ©cors, les meilleurs maquillages et coiffures et les meilleurs effets visuels[73].
Fincher revient en 2010 avec The Social Network. Adapté par Aaron Sorkin du roman The Accidental Billionaires de Ben Mezrich, ce drame biographique retrace la création du réseau social Facebook par Mark Zuckerberg et les batailles juridiques auxquelles il est confronté[74]. Les acteurs Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Justin Timberlake, Armie Hammer, Max Minghella ou encore Rooney Mara font partie de la distribution. Le tournage débute en à Cambridge, dans le Massachusetts, un an avant la sortie du film[75]. Fincher convainc Trent Reznor du groupe Nine Inch Nails de composer la musique du film, marquant la premiÚre de leurs cinq collaborations[76]. The Social Network est un succÚs commercial, rapportant 224,9 millions de dollars de recettes dans le monde[77]. Lors de la 83e cérémonie des Oscars, le film est nommé huit fois et remporte trois prix, dont l'Oscar de la meilleure musique de film pour Trent Reznor et Atticus Ross[78]. Le film remporte aussi les prix du meilleur scénario adapté et du meilleur montage[78]. Le film reçoit également les prix du meilleur film dramatique, de la meilleure réalisation, du meilleur scénario et de la meilleure musique de film lors de la 68e cérémonie des Golden Globes[79]. De nombreux critiques critiques saluent le scénario du film, comme Roger Ebert qui qualifie les dialogues d'« envoûtants » et estime qu'ils rendent « une histoire impossible à raconter claire et fascinante »[C 16] - [80].
2011-présent : cinéaste établi
AprĂšs le succĂšs de The Social Network, Fincher revient en 2011 avec MillĂ©nium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes (The Girl with the Dragon Tattoo). Ce thriller psychologique est basĂ© sur le roman de l'Ă©crivain suĂ©dois Stieg Larsson dĂ©jĂ adaptĂ© au cinĂ©ma dans MillĂ©nium, film suĂ©do-danois de Niels Arden Oplev sorti en 2009[81]. Le scĂ©nariste Steven Zaillian passe trois mois Ă analyser le roman, Ă rĂ©diger des notes et Ă supprimer des Ă©lĂ©ments pour obtenir une durĂ©e convenable[82]. Avec Daniel Craig dans le rĂŽle du journaliste Mikael Blomkvist et Rooney Mara dans celui de Lisbeth Salander, le film suit l'enquĂȘte de Blomkvist pour Ă©lucider ce qui est arrivĂ© Ă une femme issue d'une famille aisĂ©e disparue il y a quarante ans[83]. Pour respecter le cadre du roman, le film est tournĂ© principalement en SuĂšde[83]. Lors de sa sortie le , le film reçoit des critiques gĂ©nĂ©ralement positives, selon l'agrĂ©gateur de critiques Metacritic[84]. A. O. Scott du New York Times estime que « Fincher crĂ©e une ambiance convaincante de menace politique et de dĂ©sespoir moral »[C 17], et qualifie la bande-son, Ă nouveau composĂ©e par Trent Reznor et Atticus Ross, de « troublante et puissante »[C 18] - [85]. Philip French, du Guardian, fait l'Ă©loge des « dĂ©tails authentiques et excentriques »[C 19] de l'adaptation[86]. MillĂ©nium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes reçoit cinq nominations aux Oscars, dont celle de la meilleure actrice pour Rooney Mara, et remporte le prix du meilleur montage[87]. En 2012, Fincher signe un contrat de premier regard avec Regency Enterprises[88].
En 2013, David Fincher se lance dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e avec House of Cards, qu'il dĂ©veloppe et coproduit avec l'acteur Kevin Spacey[89]. House of Cards est une adaptation Ă©crite intĂ©gralement par le scĂ©nariste Beau Willimon, Ă partir du roman du mĂȘme nom de Michael Dobbs et de la mini-sĂ©rie britannique qui s'en inspire[90]. On y suit l'histoire de Frank Underwood (Kevin Spacey), un homme politique amĂ©ricain dont l'ambition est de devenir PrĂ©sident des Ătats-Unis, et accompagnĂ© d'une Ă©pouse (incarnĂ©e par Robin Wright) aussi dĂ©terminĂ©e[91]. Les deux premiers Ă©pisodes sont rĂ©alisĂ©s par David Fincher[89]. La premiĂšre saison de 13 Ă©pisodes est diffusĂ©e Ă partir du aux Ătats-Unis sur Netflix[89]. La sĂ©rie reçoit des critiques positives et obtient neuf nominations aux Emmy Awards, dont celle de la meilleure sĂ©rie dramatique[92]. Fincher remporte quant Ă lui le Primetime Emmy Award de la meilleure rĂ©alisation pour une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e dramatique pour le premier Ă©pisode[92]. Il rĂ©alise en parallĂšle un clip vidĂ©o pour la premiĂšre fois depuis 2005, celui de la chanson Suit & Tie de Justin Timberlake et Jay-Z, qui remporte le Grammy Award du meilleur clip[93]. Fincher envisage pendant un temps d'adapter au cinĂ©ma le livre Columbine de Dave Cullen, dĂ©jĂ adaptĂ© au thĂ©Ăątre en 2014, et qui a pour sujet la fusillade de Columbine[94]. L'idĂ©e est cependant abandonnĂ©e en raison de la nature sensible du sujet[94]. La mĂȘme annĂ©e, Fincher signe un accord avec HBO pour trois sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es : Utopia (une adaptation de la sĂ©rie britannique, Ă©crite par Gillian Flynn), Shakedown, et Videosyncrazy. En , des conflits d'ordre budgĂ©taire entre lui et la chaĂźne en interrompent la production[95]. Trois ans plus tard, en 2018, Utopia est reprise par Amazon Studios, avec Gillian Flynn au poste de crĂ©atrice[96].
En janvier 2013, David Fincher est pressenti pour rĂ©aliser l'adaptation cinĂ©matographique du roman Les Apparences (Gone Girl) de Gillian Flynn, dont les droits appartiennent Ă la 20th Century Fox[97] - [98]. Il rencontre mĂȘme Flynn pour discuter de son intĂ©rĂȘt pour le projet avant qu'un rĂ©alisateur ne soit sĂ©lectionnĂ©[99]. AprĂšs l'annulation de son projet d'adaptation de Vingt mille lieues sous les mers[100], le rĂ©alisateur se concentre donc sur ce film[98]. Le tournage de Gone Girl dĂ©bute en septembre 2013. Ben Affleck et Rosamund Pike y tiennent les rĂŽles principaux[101]. SituĂ© dans le Missouri, l'histoire commence comme un mystĂšre qui suit les Ă©vĂ©nements entourant Nick Dunne (Affleck), qui devient le principal suspect dans la disparition soudaine de sa femme Amy (Pike). Le film sort aux Ătats-Unis le et connaĂźt un important succĂšs critique et commercial. Avec un budget initial de 61 millions de dollars, le film rapporte plus de 368 millions de dollars de recettes Ă travers le monde dont 167 millions aux Ătats-Unis, en faisant le plus gros succĂšs de David Fincher au box-office et l'un des films les plus lucratifs de 2014[102] - [103]. Ăcrivant pour le site web Salon, Andrew O'Hehir fait l'Ă©loge de la « formidable distribution d'ensemble qui s'imbrique Ă merveille »[C 20], ajoutant : « la maĂźtrise technique de l'image, du son et des dĂ©cors pour laquelle Fincher est lĂ©gitimement cĂ©lĂšbre se retrouve ici aussi »[C 21] - [104]. Gone Girl est nommĂ© et rĂ©compensĂ© Ă de nombreux prix : Pike est ainsi nommĂ©e Ă l'Oscar de la meilleure actrice tandis que Fincher reçoit sa troisiĂšme nomination au Golden Globe de la meilleure rĂ©alisation[105].
Bien avant l'adaptation cinĂ©matographique de Brian De Palma en 2006, David Fincher voulait adapter le roman Le Dahlia noir de James Ellroy, avec Tom Cruise en tĂȘte d'affiche[106]. Finalement, le projet ne se concrĂ©tise pas, tout comme un projet d'adaptation de la bande dessinĂ©e de Luc Jacamon et Matz, Le Tueur[106]. Cependant Matz et David Fincher gardent contact et lorsqu'ils obtiennent l'autorisation de James Ellroy lui-mĂȘme, ils dĂ©cident d'adapter Le Dahlia noir en bande dessinĂ©e, Ă©ditĂ©e en France par Casterman en 2013[106].
En 2017, David Fincher revient Ă la sĂ©rie avec Mindhunter dont il rĂ©alise plusieurs Ă©pisodes[107]. Il en est Ă©galement l'un des producteurs dĂ©lĂ©guĂ©s, avec sa femme CeĂĄn Chaffin, Charlize Theron et Josh Donen. La sĂ©rie s'inspire de l'ouvrage Mindhunter : Dans la tĂȘte dâun profileur (Mind Hunter: Inside the FBI's Elite Serial Crime Unit) de John E. Douglas et Mark Olshaker[108]. Elle retrace le parcours de deux agents du FBI, Holden Ford (interprĂ©tĂ© par Jonathan Groff) et Bill Tench (Holt McCallany), qui dĂ©cident de mener une enquĂȘte aux mĂ©thodes rĂ©volutionnaires Ă la fin des annĂ©es 1970[108]. Ils interrogent alors des tueurs en sĂ©rie afin de mieux cerner leurs personnalitĂ©s et ainsi pouvoir rĂ©soudre des affaires criminelles[108]. La premiĂšre saison comprenant 10 Ă©pisodes, dont 4 rĂ©alisĂ©s par David Fincher, est diffusĂ©e sur Netflix Ă partir du [107].
En , Jim Gianopulos de Paramount Pictures annonce qu'une suite à World War Z est « en développement avancé » avec Fincher et Brad Pitt[109]. Les producteurs Dede Gardner et Jeremy Kleiner déclarent que Fincher devrait la réaliser en [110]. Cependant, en février 2019, Paramount annule le projet[111]. à partir de 2019, Fincher est producteur délégué de Love, Death & Robots, une web-série d'animation de science-fiction pour Netflix[112]. En , le réalisateur signe pour réaliser Mank, un biopic sur le scénariste de Citizen Kane, Herman J. Mankiewicz, interprété par Gary Oldman[113]. Mank bénéficie d'une sortie limitée en salles le , et sort sur Netflix le [114]. Le film reçoit dix nominations aux Oscars, et en remporte deux, l'Oscar de la meilleure photographie et celui des meilleurs décors[115].
Fincher est également producteur délégué de la série Voir, sortie en 2021 sur Netflix[116]. En 2022, il fait sa premiÚre incursion dans l'animation en réalisant un épisode de la troisiÚme saison de Love, Death & Robots. L'épisode s'intitule Mauvais voyage (Bad Travelling) et est écrit par le scénariste de Seven, Andrew Kevin Walker[117].
Projets futurs
Fin 2019, Fincher commence Ă dĂ©velopper une prĂ©quelle tĂ©lĂ©visĂ©e du film Chinatown (1974) avec le scĂ©nariste Robert Towne[118]. Il exprime Ă©galement son intĂ©rĂȘt pour rĂ©aliser Ă©ventuellement une troisiĂšme saison de Mindhunter, dont la production est suspendue en 2020[119]. En 2023, Fincher confirme que Netflix ne produira pas une troisiĂšme saison de Mindhunter : « Je suis trĂšs fier des deux premiĂšres saisons. Mais c'est une sĂ©rie trĂšs coĂ»teuse et, aux yeux de Netflix, nous n'avons pas attirĂ© suffisamment de spectateurs pour justifier un tel investissement [pour la saison 3] »[C 22] - [120].
Il est annoncĂ© en que David Fincher va rĂ©aliser The Killer pour Netflix, dont la sortie est prĂ©vue pour 2022[121]. Ăcrit par Andrew Kevin Walker et interprĂ©tĂ© par Michael Fassbender, The Killer est une adaptation de la sĂ©rie de bandes dessinĂ©es française Le Tueur, Ă©crite par Matz et dessinĂ©e par Luc Jacamon[121].
Vie privée
De 1990 à 1995, David Fincher est marié avec Donya Fiorentino[122] - [123], avec qui il a eu une fille, Phelix Imogen, née en 1994[124]. Il est marié depuis 1996 à la productrice Ceån Chaffin[125].
Analyse
Influences
David Fincher n'a pas fait d'Ă©cole de cinĂ©ma, mais cite Alfred Hitchcock comme une influence majeure, ainsi que les cinĂ©astes Martin Scorsese, George Roy Hill et Alan J. Pakula[126]. Parmi ses films prĂ©fĂ©rĂ©s figurent : Les hommes du prĂ©sident (All the President's Men, 1976), Taxi Driver (1976), FenĂȘtre sur cour (Rear Window, 1954), Zelig (1983), La Barbe Ă papa (Paper Moon, 1973), Lawrence d'Arabie (Lawrence of Arabia, 1962), American Graffiti (1973), Le LaurĂ©at (The Graduate, 1967), Les Dents de la mer (Jaws, 1975) et Rencontres du troisiĂšme type (Close Encounters of the Third Kind, 1977)[127] - [128]. Fincher a laissĂ© entendre que Panic Room est une combinaison de « FenĂȘtre sur cour et de Les Chiens de paille (Straw Dogs, 1971) »[C 23] - [129]. Pour Seven, Fincher et le directeur de la photographie Darius Khondji se sont inspirĂ©s des films French Connection (The French Connection, 1971) et Klute (1971), ainsi que de l'Ćuvre du photographe Robert Frank[130]. Fincher a Ă©galement citĂ© le graphiste Saul Bass comme source d'inspiration pour les gĂ©nĂ©riques de ses propres films. Bass a conçu de nombreux gĂ©nĂ©riques pour des rĂ©alisateurs de renom, notamment Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick[7].
MĂ©thode
« Ce sont les moments oĂč le cinĂ©ma n'est pas comme la littĂ©rature, ni comme le thĂ©Ăątre, ni comme la performance, ni comme la sculpture. C'est vraiment une discipline Ă part entiĂšre. Il n'y a rien de tel dans ces moments oĂč l'on se dit, wow, voilĂ une intention qui n'a probablement jamais Ă©tĂ© envisagĂ©e par l'auteur du livre. Et pourtant, cette personne, qui n'a peut-ĂȘtre mĂȘme pas lu la source, a trouvĂ© cette chose. Pour moi, aprĂšs la prĂ©visualisation, c'est la partie la plus excitante de tout le processus. »[C 24] - [131]
â David Fincher sur les heureux incidents survenant au cours de la rĂ©alisation d'un film.
La production des films de Fincher commence toujours par une recherche et une prĂ©paration approfondies, bien qu'il ait dĂ©clarĂ© que le processus est diffĂ©rent Ă chaque fois. « J'aime lire un scĂ©nario que vous pouvez visualiser dans votre tĂȘte, puis j'aime le casting et j'aime la rĂ©pĂ©tition, et j'aime toutes les rĂ©unions autour de ce que le film devrait ĂȘtre, peut ĂȘtre, pourrait ĂȘtre »[C 25] - [131]. Fincher admet aussi avoir des tendances autocratiques et aime gĂ©rer chaque partie de la production[131] - [132]. Selon son producteur SigurjĂłn Sighvatsson, « il a toujours Ă©tĂ© un rebelle⊠Toujours Ă dĂ©fier le statu quo »[C 26] - [13].
Connu pour son sens méticuleux du détail et ses qualités de perfectionniste, Fincher effectue des recherches approfondies lors du casting des acteurs pour s'assurer qu'ils conviennent au rÎle. « Il est vraiment doué pour trouver le seul détail qui a été oublié. Il en sait plus que quiconque »[C 27], a déclaré son collaborateur Max Daly[133]. La productrice Laura Ziskin ajoute que Fincher « est tout simplement effrayant d'intelligence, plus intelligent que tous les autres dans la piÚce »[C 28] - [133]. Le réalisateur aborde le montage comme « des problÚmes mathématiques complexes »[C 29] - [133]. Ainsi, Angus Wall, le monteur de Zodiac, a déclaré que le montage était comme « assembler une montre suisse⊠Toutes les piÚces sont si magnifiquement usinées. Il est incroyablement spécifique. Il ne se repose jamais. Et il y a une pureté qui transparaßt dans son travail »[C 30] - [133].
Lorsqu'il travaille avec des acteurs, Fincher exige un nombre exténuant de prises pour capturer une scÚne à la perfection[99] - [134]. Par exemple, les acteurs de Zodiac doivent faire plus de soixante-dix prises pour certaines scÚnes, au grand dam de Jake Gyllenhaal[62]. Rooney Mara doit quant à elle endurer quatre-vingt-dix-neuf prises pour une scÚne de The Social Network, et déclare que le réalisateur aime mettre les gens au défi[13] - [135]. Une scÚne de neuf minutes de la série Mindhunter nécessite onze heures de tournage[136]. Interrogé au sujet de cette méthode, Fincher déclare : « Je déteste le sérieux dans l'interprétation⊠en général, à la 17e prise, le sérieux a disparu »[C 31], ajoutant qu'il veut qu'une scÚne soit aussi naturelle et authentique que possible[62]. Certains acteurs apprécient cette approche, affirmant que les ajustements subtils font une grande différence dans le déroulement d'une scÚne. Cependant, cette approche de la direction d'acteurs ne fait pas l'unanimité, à l'image de R. Lee Ermey qui déclare que « [Fincher] veut des marionnettes. Il ne veut pas d'acteurs qui soient créatifs »[C 32] - [133] - [137].
Fincher prĂ©fĂšre filmer avec des camĂ©ras numĂ©riques de la marque RED Digital Cinema, Ă la lumiĂšre naturelle ou prĂ©existante, plutĂŽt que d'utiliser des systĂšmes d'Ă©clairage Ă©laborĂ©s[138] - [139] - [140]. Fincher est Ă©galement connu pour utiliser des images gĂ©nĂ©rĂ©es par ordinateur, qui passent le plus souvent inaperçues pour le spectateur[141]. Il ne filme gĂ©nĂ©ralement pas Ă la camĂ©ra Ă l'Ă©paule pendant le tournage, prĂ©fĂ©rant filmer avec une camĂ©ra sur trĂ©pied. Le rĂ©alisateur dĂ©clare Ă ce sujet que « la camĂ©ra Ă l'Ă©paule a une puissante emprise psychologique. Elle signifie quelque chose de spĂ©cifique et je ne veux pas obscurcir ce qui se passe avec trop de signification »[C 33] - [7]. Il expĂ©rimente Ă©galement le mouvement de camĂ©ra dĂ©sincarnĂ©, notamment dans Panic Room, oĂč la camĂ©ra glisse autour de la maison pour donner l'impression d'une surveillance par un observateur invisible[7].
Style
L'un des Ă©lĂ©ments caractĂ©ristiques du style visuel de Fincher est son utilisation du tilt (inclinaison), du pan (panoramique) et du track (suivi de mouvement) en ce qui concerne les mouvements de camĂ©ra. Lorsqu'un personnage est en mouvement ou exprime des Ă©motions, la camĂ©ra se dĂ©place exactement Ă la mĂȘme vitesse et dans la mĂȘme direction que son corps. Les mouvements sont chorĂ©graphiĂ©s avec prĂ©cision par les acteurs et les camĂ©ramans. L'effet qui en rĂ©sulte permet au public de s'identifier au personnage et de mieux comprendre ses sentiments[142] - [143]. Similairement, dans ses clips musicaux, Fincher estime que les images doivent amĂ©liorer l'expĂ©rience musicale[144]. Il effectue le montage autour de la voix et laisse la chorĂ©graphie se terminer avant de passer au plan suivant[144]. Les mouvements de camĂ©ra sont Ă©galement synchronisĂ©s avec le rythme de la musique[144]. Il privilĂ©gie Ă©galement l'utilisation de plans larges pour mettre en valeur l'environnement d'un personnage[145].
Certains critiques considĂšrent Fincher comme un auteur, bien qu'il n'aime pas ĂȘtre associĂ© Ă ce terme[128]. La plupart de ses films sont influencĂ©s par les genres du film noir et du nĂ©o-noir[146] - [147] et utilisent de nombreuses techniques de narration. Parmi celles-ci figurent le choix d'une narration non linĂ©aire, l'usage de toiles de fond (backstories), de flashbacks, de prĂ©figurations et de narrateurs[145]. Le style visuel de Fincher inclut Ă©galement l'utilisation de couleurs monochromes et dĂ©saturĂ©es comme le bleu, le vert et le jaune, reprĂ©sentant le monde dans lequel Ă©voluent les personnages. Dans MillĂ©nium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, certaines scĂšnes sont fortement dĂ©saturĂ©es, effet que Fincher accentue ou attĂ©nue en fonction de la scĂšne et des Ă©motions des personnages[148]. Erik Messerschmidt, directeur de la photographie sur Mindhunter, explique ainsi le choix des couleurs de la sĂ©rie : « La sĂ©rie a un aspect vert-jaune dĂ©saturĂ© [âŠ]. [cela] contribue Ă donner Ă la sĂ©rie son aspect d'Ă©poque »[C 34]. Il prĂ©cise que cet effet est obtenu grĂące au chef dĂ©corateur, aux costumes et aux lieux de tournage, et pas nĂ©cessairement grĂące Ă l'Ă©clairage utilisĂ© sur le plateau. Fincher privilĂ©gie Ă©galement les ombres dĂ©taillĂ©es et prononcĂ©es, ainsi que l'utilisation d'une lumiĂšre minimale[149] - [150]. Lorsqu'on l'interroge sur son utilisation d'un Ă©clairage faible, il rĂ©pond que les lumiĂšres vives confĂšrent Ă la couleur de la peau un aspect peu naturel. « C'est ainsi que le monde me paraĂźt »[C 35], dĂ©clare-t-il[131].
ThĂšmes
Dans ses films, Fincher aborde les thĂšmes du martyre, de l'aliĂ©nation et de la dĂ©shumanisation de la culture moderne[151]. Outre les thĂšmes plus larges du bien et du mal, ses personnages sont souvent perturbĂ©s, insatisfaits et imparfaits, incapables de nouer des relations sociales et souffrant de solitude[152] - [153]. Dans Seven, Zodiac et The Social Network, les thĂšmes de la pression et de l'obsession sont explorĂ©s, conduisant Ă la chute du personnage. Citant l'historien Frank Krutnik, l'Ă©crivain Piers McCarthy, soutient « que les protagonistes de ces films ne contrĂŽlent pas totalement leurs actions mais sont soumis Ă des impulsions intĂ©rieures plus sombres »[C 36] - [154]. Dans une interview en 2017, Fincher explique ainsi sa fascination pour les thĂšmes sinistres : « Il y avait toujours une maison dans tous les quartiers oĂč j'ai vĂ©cu et tous les enfants de la rue se demandaient : âQu'est-ce que ces gens fabriquent ?â. Nous attachons en quelque sorte le sinistre au banal afin de rendre les choses intĂ©ressantes⊠Je pense que c'est aussi parce que pour que quelque chose soit malĂ©fique, il faut presque qu'elle se dissimule sous quelque chose d'autre »[C 37] - [155]. Fincher dĂ©clare un jour : « Je pense que les gens sont pervers. J'ai maintenu cela. C'est le fondement de ma carriĂšre »[C 38] - [134].
Collaborateurs
Au cours de sa carriĂšre, le rĂ©alisateur s'est montrĂ© trĂšs loyal envers ses acteurs et collaborateurs. En tant que rĂ©alisateur de clips musicaux, il collabore avec Paula Abdul Ă cinq reprises, ainsi qu'avec Madonna et Rick Springfield Ă quatre reprises chacun. Une fois devenu rĂ©alisateur de longs mĂ©trages, il fait jouer Brad Pitt dans trois de ses films. « Ă l'Ă©cran et dans la vie, Brad est le type ultime⊠Il est tellement Ă l'aise avec lui-mĂȘme »[C 39], dĂ©clare-t-il au sujet de l'acteur[132]. Les acteurs Bob Stephenson, Michael Massee, Christopher John Fields, John Getz, Elias Koteas, Zach Grenier, Charles Dance, Rooney Mara, Jared Leto et Richmond Arquette jouent Ă©galement dans au moins deux de ses films[156].
La musique de Fight Club est composĂ©e par les Dust Brothers, qui n'avaient encore jamais composĂ© de musique pour un film. Ils dĂ©clarent au sujet de leur collaboration avec Fincher qu'il « ne nous disait pas ce que nous devions faire »[C 40] ; la seule consigne que le cinĂ©aste leur donne est de faire en sorte que la musique soit aussi bonne que celle du film Le LaurĂ©at (1967)[157]. Trent Reznor et Atticus Ross composent la musique de The Social Network, MillĂ©nium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, Gone Girl et Mank. Les musiciens dĂ©crivent leur relation de travail comme « collaborative, respectueuse et inspirante »[C 41], mĂȘme si elle « n'est pas devenue plus facile »[C 42] - [158]. Fincher utilise mĂȘme un remix de la chanson Closer de Nine Inch Nails, groupe fondĂ© par Reznor, dans le gĂ©nĂ©rique de Seven. Howard Shore compose quant Ă lui les bandes originales de trois films de Fincher : Seven, The Game et Panic Room[159].
Darius Khondji et Jeff Cronenweth sont les directeurs de la photographie des films de Fincher. Khondji affirme que « Fincher mĂ©rite beaucoup de crĂ©dit. C'est lui qui m'a poussĂ© Ă expĂ©rimenter et qui m'a amenĂ© Ă aller aussi loin »[C 43] - [130]. Le rĂ©alisateur travaille avec le designer sonore Ren Klyce pour tous ses films depuis 1995, personne en qui il a « une confiance implicite »[C 44] - [160]. Fincher travaille Ă©galement avec le monteur Angus Wall depuis 1988[161]. Celui-ci a travaillĂ© sur sept de ses films, et en a montĂ© cinq[161]. Quant au chef dĂ©corateur Donald Graham Burt[162] et Ă l'assistant rĂ©alisateur Bob Wagner, ils collaborent tous deux Ă six reprises avec Fincher[163]. Enfin, la directrice de casting Laray Mayfield travaille avec Fincher depuis plus de vingt ans[164]. Dans une interview de 2010, Fincher indique que « Vous n'ĂȘtes pas obligĂ© d'aimer tous vos collaborateurs, mais vous devez les respecter. Et quand vous le faites, quand vous rĂ©alisez que les gens apportent des choses Ă la table qui ne relĂšvent pas nĂ©cessairement de votre expĂ©rience, mais si vous vous permettez de vous y associer, cela peut enrichir le contenu que vous allez apporter avec vous dans la salle de montage »[C 45] - [131].
Filmographie
Cinéma
- 1992 : Alien 3
- 1995 : Seven
- 1997 : The Game
- 1999 : Fight Club
- 2002 : Panic Room
- 2007 : Zodiac
- 2008 : L'Ătrange Histoire de Benjamin Button (The Curious Case of Benjamin Button)
- 2010 : The Social Network
- 2011 : Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes (The Girl with the Dragon Tattoo)
- 2014 : Gone Girl
- 2020 : Mank
- 2023 : The Killer[165]
Télévision
- 2013 : House of Cards - saison 1, Ă©pisodes 1 et 2
- 2017 - 2019 : Mindhunter - saison 1, 4 Ă©pisodes / saison 2, 3 Ă©pisodes
- 2022 : Love, Death & Robots - volume 3, Ă©pisode 2, Mauvais voyage
Vidéoclips
- 1984 : Dance This World Away de Rick Springfield
- 1984 : Celebrate Youth de Rick Springfield
- 1984 : Bop Til You Drop de Rick Springfield
- 1985 : Shame de The Motels
- 1985 : Shock de The Motels
- 1986 : All The Love de The Outfield
- 1986 : Every Time You Cry de The Outfield
- 1986 : One Simple Thing de Stabilizers
- 1987 : She Comes On de Wire Train
- 1987 : Should She Cry de Wire Train
- 1987 : Endless Nights de Eddie Money
- 1987 : Downtown Train de Patti Smith
- 1987 : I Don't Mind At All de Bourgeois Tagg
- 1987 : Notorious de Loverboy
- 1987 : Love Will Rise Again de Loverboy
- 1987 : Johnny B de The Hooters
- 1987 : Storybook Story de Mark Knopfler
- 1987 : Can I Hold You de Colin Hay
- 1987 : No Surrender de The Outfield
- 1987 : Say You Will de Foreigner
- 1987 : Don't Tell Me The Time de Martha Davis
- 1988 : Tell It To the Moon de Martha Davis
- 1988 : Heart of Gold de Johnny Hates Jazz
- 1988 : Englishman in New York de Sting
- 1988 : Shattered Dreams de Johnny Hates Jazz
- 1988 : Get Rhythm de Ry Cooder
- 1988 : Most of All de Jody Watley
- 1988 : Roll With It de Steve Winwood
- 1988 : (It's Just) The Way That You Love Me de Paula Abdul
- 1988 : Holding On de Steve Winwood
- 1989 : Heart de Neneh Cherry
- 1989 : Bamboleo de Gipsy Kings
- 1989 : Straight Up de Paula Abdul
- 1989 : Most Of All de Jody Watley
- 1989 : Real Love de Jody Watley
- 1989 : She's a Mystery to Me de Roy Orbison
- 1989 : Forever Your Girl de Paula Abdul
- 1989 : Express Yourself de Madonna
- 1989 : The End of the Innocence de Don Henley
- 1989 : Cold Hearted de Paula Abdul
- 1989 : (It's Just) The Way That You Love Me de Paula Abdul
- 1989 : Oh Father de Madonna
- 1989 : Janie's Got a Gun de Aerosmith
- 1990 : Vogue de Madonna
- 1990 : Cradle of Love de Billy Idol
- 1990 : L.A. Woman de Billy Idol
- 1990 : Freedom! '90 de George Michael
- 1993 : Bad Girl de Madonna
- 1993 : Who Is It de Michael Jackson
- 1994 : Love Is Strong de The Rolling Stones
- 1996 : 6th Avenue Heartache de The Wallflowers
- 2000 : Judith de A Perfect Circle
- 2005 : Only de Nine Inch Nails
- 2013 : Suit and Tie de Justin Timberlake feat. Jay-Z
Producteur
- 2001 : The Hire
- 2004 : Les Seigneurs de Dogtown (Lords of Dogtown) de Catherine Hardwicke
- 2006 : Love (et ses petits désastres) (Love and Other Disasters) d'Alek Keshishian
- 2013 - 2018 : House of Cards (série TV)
- 2017 - 2019 : Mindhunter (série TV)
- 2018 : Millénium : Ce qui ne me tue pas (The Girl in the Spider's Web) de Fede Alvarez
- 2019 - présent : Love, Death & Robots (série TV)
- 2021 : Voir (série TV)
Animation et effets visuels
- 1983 : Twice upon a time de John Korty et Charles Swenson
- 1983 : Star Wars, Ă©pisode VI : Le Retour du Jedi (Star Wars, Episode VI: Return of the Jedi) de Richard Marquand
- 1984 : L'Histoire sans fin (Die unendliche Geschichte) de Wolfgang Petersen
- 1984 : Indiana Jones et le Temple maudit (Indiana Jones and the Temple of Doom) de Steven Spielberg
- 1985 : Le Secret de la pyramide (Young Sherlock Holmes) de Barry Levinson
Acteur
- 1999 : Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich) de Spike Jonze : Christopher Bing (non crédité)
- 2001 : Murder by numbers, documentaire de Mike Hodges et Paul Carlin : lui-mĂȘme (non crĂ©ditĂ©)
- 2002 : Full Frontal de Steven Soderbergh : lui-mĂȘme
- 2007 : Dirt, sĂ©rie crĂ©Ă©e par Matthew Carnahan : lui-mĂȘme
- 2009 : Logorama, court-métrage de François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain : Pringles Original (voix)
Accueil de ses films
Accueil critique
Film | Presse française sur Allociné | Rotten Tomatoes[166] | Metacritic[167] |
---|---|---|---|
AlienÂł | - | 46% | 59/100 |
Seven | 3,6/5[168] | 82% | 65/100 |
The Game | 3,5/5[169] | 77% | 61/100 |
Fight Club | 2,7/5[170] | 79% | 66/100 |
Panic Room | 3,6/5[171] | 76% | 65/100 |
Zodiac | 4,1/5[172] | 89% | 78/100 |
L'Ătrange Histoire de Benjamin Button | 3,9/5[173] | 71% | 70/100 |
The Social Network | 4,4/5[174] | 96% | 95/100 |
Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes | 3,8/5[175] | 86% | 71/100 |
Gone Girl | 4,0/5[176] | 87% | 79/100 |
Mank | 4,4/5[177] | 83% | 79/100 |
Moyenne | 3,8/5 | 79% | 72/100 |
Box-office
Film | Budget | Recettes au box-office | ||
---|---|---|---|---|
Ătats-Unis | France | Monde | ||
Alien³ (1992) | 50 millions $ | 55 473 545 $ | 1 652 838 entrées | 159 814 498 $ |
Seven (1995) | 33 millions $ | 100 125 643 $ | 4 954 781 entrées | 327 333 559 $ |
The Game (1997) | 50 millions $ | 48 323 648 $ | 1 204 544 entrées | 109 423 648 $ |
Fight Club (1999) | 63 millions $ | 37 030 102 $ | 1 093 106 entrées | 101 209 593 $ |
Panic Room (2002) | 48 millions $ | 96 397 334 $ | 1 324 402 entrées | 197 079 546 $ |
Zodiac (2007) | 65 millions $ | 33 080 084 $ | 1 204 544 entrées | 84 785 914 $ |
L'Ătrange Histoire de Benjamin Button (2009) | 150 millions $ | 127 509 326 $ | 2 595 615 entrĂ©es | 335 802 786 $ |
The Social Network (2010) | 40 millions $ | 96 962 694 $ | 1 494 682 entrées | 224 920 315 $ |
Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes (2011) | 90 millions $ | 102 515 793 $ | 1 080 239 entrées | 232 617 430 $ |
Gone Girl (2014) | 61 millions $ | 167 767 189 $ | 1 901 279 entrées | 369 330 363 $ |
Mank (2020) | 25 millions $ | NC | NC | 99 752 $ |
Total | 675 millions $ | 865 185 358 $ | 18 324 360 entrées | 2 142 417 404 $ |
- Sources : JPBox-Office.com[178] et Box Office Mojo[179].
- LĂ©gendes : Budget (entre 1 et 50 M$, entre 50 et 100 M$ et plus de 100 M$), Ătats-Unis (entre 1 et 50 M$, entre 50 et 100 M$ et plus de 100 M$), France (entre 1 et 1,5 M d'entrĂ©es, entre 1,5 et 2 M d'entrĂ©es et plus de 2 M d'entrĂ©es) et Monde (entre 50 et 150 M$, entre 150 et 250 M$ et plus de 250 M$).
Distinctions
Tim Walker, de The Independent, fait l'éloge du travail de Fincher, déclarant que « ses représentations de la psyché moderne ont une puissance et une précision que peu de cinéastes peuvent égaler »[C 46] - [122]. En 2003, Fincher est classé à la 39e place des 40 meilleurs réalisateurs de The Guardian[180]. En 2012, The Guardian le cite à nouveau dans son classement des 23 meilleurs réalisateurs au monde, saluant « sa capacité à tenir la tonalité et la tension »[C 47] - [181]. En 2016, Zodiac et The Social Network figurent dans la liste des 100 plus grands films du XXIe siÚcle établie par la BBC[182]. Outre ses films, Fincher est souvent reconnu pour avoir réalisé des clips musicaux d'une grande créativité[144] - [183] - [184].
RĂ©compenses
Nominations
Distinctions reçues par ses films
Année | Film | Oscars du cinéma | BAFTA | Golden Globes | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nominations | RĂ©compenses | Nominations | RĂ©compenses | Nominations | RĂ©compenses | ||
1992 | AlienÂł | 1 | 1 | ||||
1995 | Seven | 1 | 1 | ||||
1999 | Fight Club | 1 | |||||
2008 | L'Ătrange Histoire de Benjamin Button | 13 | 3 | 11 | 3 | 5 | |
2010 | The Social Network | 8 | 3 | 6 | 3 | 6 | 4 |
2011 | Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes | 5 | 1 | 2 | 2 | ||
2014 | Gone Girl | 1 | 2 | 4 | |||
2020 | Mank | 10 | 2 | 6 | 1 | 6 | |
Total | 40 | 9 | 29 | 7 | 23 | 4 |
Acteurs nommés aux Oscars grùce à ses films
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « David Fincher » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
- Il dĂ©clare Ă propos du premier film : « J'avais 16 ans Ă l'Ă©poque, et ça a changĂ© ma vie. Pour la premiĂšre fois, l'espace avait l'air d'ĂȘtre l'espace, et des personnages sur un vaisseau spatial avaient vraiment l'air d'ĂȘtre dans un vaisseau spatial. Ils nouaient leur cheveux avec des Ă©lastiques, buvaient du cafĂ© et parlaient de conflits syndicaux. Ăa semblait tellement rĂ©el »[19].
- Nicole Kidman devait, à l'origine, jouer le rÎle principal mais a dû annuler sa participation au bout de 18 jours de tournage, en raison d'une blessure au genou qu'elle a subie sur le tournage de Moulin Rouge[57]. Elle est remplacée par Jodie Foster, qui abandonne pour le rÎle la présidence du jury du festival de Cannes 2001.
- Seuls No Country for Old Men et There Will Be Blood le dépassent cette année-là .
Citations originales
- Citation originale : « I was eight years old and I saw a documentary on the making of Butch Cassidy and the Sundance Kid. It had never occurred to me that movies didnât take place in real time. I knew that they were fake, I knew that the people were acting, but it had never occurred to me that it could take, good God, four months to make a movie! It showed the entire company with all these rental horses and moving trailers to shoot a scene on top of a train. They would hire somebody who looked like Robert Redford to jump onto the train. It never occurred to me that there were hours between each of these shots. The actual circus of it was invisible, as it should be, but in seeing that I became obsessed with the idea of "How?" It was the ultimate magic trick. The notion that 24 still photographs are shown in such quick succession that movement is imparted from it â wow! And I thought that there would never be anything that would be as interesting as that to do with the rest of my life ».
- Citation originale : « bold and haunting ».
- Citation originale : « struggle of nine writers ».
- Citation originale : « studio interference ».
- Citation originale : « No one hated it more than me; to this day, no one hates it more than me ».
- Citation originale : « stands as the most complex and disturbing entry in the serial killer genre since Manhunter ».
- Citation originale : « one of the darkest and most merciless films ever made in the Hollywood mainstream ».
- Citation originale : « Fincher does a marvelous job of turning ordinary city locations into frightening backdrops, where every corner turned is another step into the unknown ».
- Citation originale : « a violent and dangerous express train of masochism and aggression ».
- Citation originale : « I went in and told them what I might be interested in doing, and they hated it ».
- Citation originale : « fair degree of ingenuity [âŠ] for 88 minutes of excitement ».
- Citation originale : « It's supposed to be a popcorn movieâthere are no great, overriding implications. It's just about survival ».
- Citation originale : « The highway patrol had been following our school buses ».
- Citation originale : « graceful and poignant ».
- Citation originale : « overlong and not as emotionally involving as it could be ».
- Citation originale : « spellbinding dialogue. It makes an untellable story clear and fascinating ».
- Citation originale : « Mr. Fincher creates a persuasive ambience of political menace and moral despair ».
- Citation originale : « unnerving and powerful ».
- Citation originale : « authentic, quirky detail ».
- Citation originale : « tremendous ensemble cast who mesh marvelously ».
- Citation originale : « the technical command of image, sound and production design for which Fincher is justly famous is here as well ».
- Citation originale : « I'm very proud of the first two seasons. But it's a very expensive show and, in the eyes of Netflix, we didn't attract enough of an audience to justify such an investment [for Season 3] ».
- Citation originale : « Rear Window meets Straw Dogs (1971) ».
- Citation originale : « Those are the moments where moviemaking is not like writing, and itâs not like the theater, and itâs not like performance art, and itâs not like sculpting. Itâs truly its own discipline. Thereâs nothing else like it in those moments where you go, wow, hereâs an intent that was probably never even thought of by the guy who wrote the book. And yet this person who may or may not have even read the source material has found this thing. That, for me, after the previsualization, is the most exciting part of the whole. ».
- Citation originale : « I enjoy reading a script that you can see in your head, and then I enjoy the casting and I enjoy the rehearsal, and I enjoy all the meetings about what it should be, what it could be, what it might be ».
- Citation originale : « He was always a rebel⊠Always challenging the status quo ».
- Citation originale : « He's really good at finding the one detail that was missed. He knows more than anybody ».
- Citation originale : « He's just scary smart, sort of smarter than everyone else in the room ».
- Citation originale : « intricate mathematical problems ».
- Citation originale : « putting together a Swiss watch⊠All the pieces are so beautifully machined. He's incredibly specific. He never settles. And there's a purity that shows in his work ».
- Citation originale : « I hate earnestness in performance⊠usually by Take 17 the earnestness is gone ».
- Citation originale : « [Fincher] wants puppets. He doesn't want actors that are creative ».
- Citation originale : « Handheld has a powerful psychological stranglehold. It means something specific and I don't want to cloud what's going on with too much meaning ».
- Citation originale : « The show has a desaturated green-yellow look⊠[it] helps give the show its period feel ».
- Citation originale : « That's the way the world looks to me ».
- Citation originale : « that the protagonists of these films are not totally in control of their actions but are subject to darker, inner impulses ».
- Citation originale : « There was always a house in any neighborhood that I ever lived in that all the kids on the street wondered, âWhat are those people up to?â We sort of attach the sinister to the mundane in order to make things interesting⊠I think it's also because in order for something to be evil, it almost has to cloak itself as something else ».
- Citation originale : « I think people are perverts. I've maintained that. That's the foundation of my career ».
- Citation originale : « On-screen and off-screen, Brad's the ultimate guy⊠He has such a great ease with who he is ».
- Citation originale : « was not hanging over our shoulders telling us what to do ».
- Citation originale : « collaborative, respectful and inspiring ».
- Citation originale : « hasn't gotten any easier ».
- Citation originale : « Fincher deserves a lot of credit. It was his influence that pushed me to experiment and got me as far as I did ».
- Citation originale : « implicitly ».
- Citation originale : « you don't have to love all of your co-collaborators, but you do have to respect them. And when you do, when you realize that people bring stuff to the table that's not necessarily your experience, but if you allow yourself to relate to it, it can enrich the buffet that you're going to bring with you into the editing room ».
- Citation originale : « His portrayals of the modern psyche have a power and precision that few film-makers can match ».
- Citation originale : « his ability to sustain tone and tension ».
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- (en) Aikaterini Dimakopoulou, « 10 Music Video Directors You Should Know », sur Raindance, (consulté le ).
- (en) David Fincher sur lâInternet Movie Database.
Annexes
Bibliographie
- Dominique Legrand, David Fincher, explorateur de nos angoisses, Paris, Ăditions du Cerf, coll. « SeptiĂšme art », , 282 p. (ISBN 978-2-204-08811-4)
- David Fincher, Matz et Miles Hyman, Le Dahlia noir, Paris, Casterman, coll. « Rivages/Casterman/Noir », , 178 p. (ISBN 220304568X)
Liens externes
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