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Clip

Un clip, provenant de l'anglais signifiant « extrait » ou vidéoclip, clip vidéo ou clip musical en anglais désigne un vidéogramme produit pour la télévision ou l'édition vidéorgraphique. Un clip est généralement d'une durée réduite proche de celle d'un court-métrage, réalisée comme support visuel d'un morceau de musique ou d'une chanson.

Contexte historique

Dans les années 1960 et 1970, des films destinés à alimenter des « jukebox cinéma » installés dans des lieux publics notamment sous la formule du Scopitone, projettent sur un écran dépoli, une chanson ou un morceau de musique illustrées d'images filmées ou animées. Pour une ou quelques piÚces, le client sélectionne parmi une vingtaine de films ou titres, l'oeuvre qu'il souhaite visionner et entendre. Cette formule est principalement à l'initiative des labels, distributeurs et maisons de disques pour promouvoir la vente de leurs productions sous forme de 45 tours ou d'albums 33 tours.

Sur le mĂȘme principe et grĂące Ă  l'apparition de la technologie d'enregistrement vidĂ©o, la fin des annĂ©es 1970 voit apparaĂźtre, principalement pour la tĂ©lĂ©diffusion, ce type d'outils promotionnels au service d'une chanson. L'avantage est double ; il procure aux Ă©diteurs et distributeurs un efficace moyen pour accroĂźtre les ventes et aux chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision, de meubler avantageusement et Ă  faible coĂ»t (voire gratuit), leur grille de programmes.

À partir du dĂ©but des annĂ©es 1980, notamment avec la multiplication des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision, le clip bĂ©nĂ©ficie d'une meilleure considĂ©ration critique et artistique ainsi que de moyens financiers plus importants pour les produire.

La premiĂšre projection mondiale en 1983, du clip Thriller de Michael Jackson, rĂ©alisĂ© par John Landis[1], marque un tournant dans l'histoire de ce mĂ©dia, malgrĂ© son format intĂ©gral l'apparentant plutĂŽt Ă  un moyen-mĂ©trage. À la suite de sa diffusion, les ventes de l'album se multiplient, marquant mĂȘme un record dans l'industrie phonographique. Le clip est Ă©galement distribuĂ© sous forme de vidĂ©ocassette dont les ventes reprĂ©sentent Ă©galement un certain succĂšs commercial au plan international.

Des émissions spéciales voient le jour sur les chaßnes nationales puis les premiÚres chaßnes thématiques musicales comme MTV, TV6 ou MCM voient le jour en consacrant un temps considérable à ces productions.

D'autres clips deviennent cultes et marquent leur époque, comme par exemple Take on Me du groupe A-ha (1984), Libertine (1986) ou Pourvu qu'elles soient douces (1988) de MylÚne Farmer, Black or White de Michael Jackson (1991), Around The World du groupe Daft Punk (1997), ...Baby One More Time de Britney Spears (1998), I Want You Back de Melanie B featuring Missy Elliott (1998), No Scrubs de TLC (1999), One More Time du groupe Daft Punk (2000), Can't Get You Out of My Head de Kylie Minogue (2001), Headlines (Friendship Never Ends) des Spice Girls (2007) et If I Don't Have You de Tamar Braxton (2015). Des récompenses sont spécialement créées pour ce format, comme notamment les MTV Video Music Awards[2] - [3] - [4] ou ultérieurement, les NRJ music awards.

Grùce aux plateformes de vidéos en ligne telles que YouTube, le clip devient un format audiovisuel de grande masse pouvant additionner plusieurs centaines de millions de visionnage, voire atteindre le milliard de vues. Ainsi, les vidéoclips Despacito (2017) de Luis Fonsi feat. Daddy Yankee, Shape of You (2017) d'Ed Sheeran ou encore See You Again (2015) de Wiz Khalifa feat. Charlie Puth font partie des vidéos les plus visionnées sur YouTube, dénombrant plusieurs milliards de vues comptabilisées pour chacun d'eux.

Les clips représentent un moyen d'expression controversé pour certains artistes, à cause de leur contenu provocateur, parfois censuré par les chaßnes de télévision musicales, comme Call on Me (2004) d'Eric Prydz, These Boots Are Made for Walkin' (2005) de Jessica Simpson, Alejandro (2010) de Lady Gaga, S&M (2011) de Rihanna, Wrecking Ball (2013) de Miley Cyrus ou encore Anaconda (2014) de Nicki Minaj.

Histoire et Ă©volution du clip

Les éléments historiques ci-aprÚs ne traitent pas uniquement du clip musical mais abordent d'autres types de contenus.

Avant 1926 : la « préhistoire » du clip

Utilisateur du KinĂ©tophone muni d’écouteurs acoustiques (identiques au stĂ©thoscope inventĂ© depuis le milieu du XIXe siĂšcle) qui propagent le son du phonographe Ă  cylindre situĂ© avec l’image Ă  l’intĂ©rieur du coffre (1895).

Chercher Ă  coupler les images animĂ©es et le son est un souci qui apparaĂźt dĂšs les premiers films du cinĂ©ma. En 1891, l’inventeur et industriel amĂ©ricain Thomas Edison, avec l’aide primordiale de son assistant William Kennedy Laurie Dickson, conçoit une camĂ©ra argentique, la camĂ©ra KinĂ©tographe (KinĂ©tographe : en grec, Ă©criture du mouvement), comme l’affirme Laurent Mannoni, conservateur des appareils de la CinĂ©mathĂšque française : « La camĂ©ra de l’AmĂ©ricain Thomas Edison, brevetĂ©e le 24 aoĂ»t 1891, emploie du film perforĂ© 35 mm et un systĂšme d’avance intermittente de la pellicule par « roue Ă  rochet » et enregistre les premiers films du cinĂ©ma [...] Les bandes tournĂ©es par Dickson sont Ă  proprement parler les premiers films[5] - [6] ». Les films sont ensuite prĂ©sentĂ©s au public sur une machine Ă  visionnement individuel, le KinĂ©toscope. Edison lance une exploitation fructueuse de cet appareil en ouvrant des Kinetoscope Parlors dans quelques villes, ou en autorisant l’exploitation sous licence dans d’autres villes du territoire amĂ©ricain et Ă  l’étranger. « Cent quarante-huit films sont tournĂ©s entre 1890 et septembre 1895 par Dickson et William Heise Ă  l'intĂ©rieur d'un studio construit Ă  West Orange, le Black Maria, une structure montĂ©e sur rail, orientable selon le soleil. »[7]

Devant ce succĂšs, Edison se refuse Ă  mettre au point un appareil pour projeter les films sur grand Ă©cran, malgrĂ© les conseils de Dickson pour qui un tel procĂ©dĂ© ne se heurterait Ă  aucun problĂšme de conception mĂ©canique. Dickson va d’ailleurs mettre ses talents Ă  la disposition d’un concurrent d’Edison pour concevoir un appareil de projection, avant mĂȘme que les frĂšres LumiĂšre ne dĂ©montrent l’attractivitĂ© supĂ©rieure de la projection des images photographiques animĂ©es devant un public assemblĂ©. Ce refus d’Edison trouve sa justification dans la dĂ©marche mĂȘme de l’inventeur : il a dĂ©jĂ  inventĂ© et commercialisĂ© le phonographe qui fonctionne encore avec des cylindres gravĂ©s. Le rĂȘve d’Edison, qui l’a poussĂ© Ă  Ă©tudier l’enregistrement et la reproduction du mouvement, c’est de coupler les images avec le son. « On pourrait ainsi assister Ă  un concert du Metropolitan Opera cinquante ans plus tard, alors que tous les interprĂštes auraient disparu depuis longtemps[8]. » DĂšs les annĂ©es 1887-1888, il a pensĂ© avoir rĂ©solu le problĂšme en assemblant sur le mĂȘme axe de rotation (donc en parfait synchronisme) un graveur de cylindre et Ă  cĂŽtĂ©, un cylindre (appelĂ© tambour photographique) de verre enduit de collodion humide, un produit photosensible. Le nĂ©gatif image obtenu sur verre est ensuite tirĂ© sur une feuille de papier, et ce positif est dĂ©coupĂ© pour former un ruban comportant les diffĂ©rentes phases du mouvement. Une difficultĂ© apparaĂźt : si le son se contente de peu de place pour ĂȘtre gravĂ©, les images, elles, nĂ©cessitent d’ĂȘtre nombreuses (au moins 12 par seconde, ainsi que l’avait dĂ©montrĂ© le Belge Joseph Plateau en 1832) et le cylindre image doit ĂȘtre de grandes dimensions. Mais le problĂšme devient insoluble quand Edison veut visionner le ruban obtenu : d’abord, il n’est pas transparent, et d’autre part, ses images ne sont pas Ă©gales et ne se prĂȘtent pas au visionnement. Des chercheurs, comme les Français Étienne-Jules Marey et Louis AimĂ© Augustin Le Prince vont se heurter Ă©galement au mĂȘme problĂšme du visionnage (pour leur part, cependant, ils ne cherchent pas Ă  coupler le son et l’image). Une invention fondamentale est faite en 1887 par l’AmĂ©ricain John Carbutt : un film souple, transparent et rĂ©sistant en nitrocellulose que l’industriel George Eastman[9] met sur le marchĂ© un an plus tard pour l’usage des photographes, sous la forme de rouleaux de 70 mm de large, avec ou sans substance photosensible, et sans perforations. En le perforant sur les cĂŽtĂ©s et en le dĂ©coupant en deux sur sa largeur, « Edison fit accomplir au cinĂ©ma une Ă©tape dĂ©cisive, en crĂ©ant le film moderne de 35 mm, Ă  quatre paires de perforations par image. »[10]

En 1895, le kinĂ©tophone (ou phonokinĂ©toscope, ou, ainsi que le dĂ©signe Dickson, le kinĂ©to-phonographe) est la premiĂšre tentative de visualisation individuelle d’un film sur un kinĂ©toscope, associĂ©e Ă  l’audition d’un cylindre de cire gravĂ©, lu par un phonographe solidaire. Le pilote de ce procĂ©dĂ© audio-visuel est conservĂ© sous le titre Dickson Experimental Sound Film et date de 1895. On y voit Dickson en personne qui « interprĂšte au violon une ritournelle du compositeur français Jean-Robert Planquette, il n’est pas trĂšs bon violoniste et ça grince un peu. Dickson joue devant une sorte de grand entonnoir (pavillon) destinĂ© Ă  rĂ©colter le son. »[11] C’est la plus ancienne forme de film musical, et l’on peut le citer comme Ă©tant l’ancĂȘtre de tous les clips[12]. Moins d’une cinquantaine de films ont Ă©tĂ© tournĂ©s pour le projet global car, en mars 1895, lorsque la sociĂ©tĂ© Edison Studios met cet appareil sur le marchĂ©, les films joints sont des films muets figurant dĂ©jĂ  dans le catalogue Edison, et les exploitants doivent se contenter de choisir parmi une gamme de cylindres celui qui leur convient pour offrit un semblant de rythme avec l'image[13]. Par exemple, trois cylindres diffĂ©rents sont proposĂ©s pour accompagner la danseuse amĂ©ricaine hispanisante Carmencita : Valse Santiago, La Paloma et Alma-Danza Spagnola.

En 1914, un incendie a Ă©clatĂ© dans le complexe Edison de West Orange et a dĂ©truit tous les films et les enregistrements sonores, mettant un point final aux essais d’Edison pour marier le son et l’image[14].

Durant la pĂ©riode du cinĂ©ma muet (1891-1927), les essais de couplage images et sons ont Ă©tĂ© nombreux, mais les plus remarquables ont Ă©tĂ© ceux que le Français LĂ©on Gaumont produisit Ă  partir de 1902 jusqu’en 1917, dont 140 titres ont Ă©tĂ© conservĂ©s (sur une production de plus de 700)[15]). Le procĂ©dĂ© utilisĂ© diffĂ©rait de celui mis au point chez Edison. L’enregistrement du son utilisait un disque de cire au lieu d’un cylindre, et Ă©tait effectuĂ© indĂ©pendamment du film. Ensuite, sur le plateau de tournage, on actionnait la camĂ©ra et on lançait la lecture du disque par un gramophone de la sociĂ©tĂ© Gaumont, un elgĂ©phone (LG=LĂ©on Gaumont). Le chanteur mimait alors sa propre chanson, inaugurant ainsi la technique du playback. Ce procĂ©dĂ© astucieux permet encore aujourd’hui de se baser sur un enregistrement sonore de bonne qualitĂ© et favorise le jeu du corps et du visage du chanteur filmĂ©. Comme la durĂ©e du spectacle exploitĂ© Ă©tait courte (3 minutes au maximum), le dĂ©part simultanĂ© de l’appareil de projection et de l’elgĂ©phone permettait de conserver jusqu’à sa fin le synchronisme du son avec l’image. Les films Ă©taient commercialisĂ©s sous l’appellation de phonoscĂšnes (mot fĂ©minin). C’est grĂące Ă  Gaumont et Ă  Alice Guy, premiĂšre rĂ©alisatrice du cinĂ©ma, que l’on peut voir de vĂ©ritables clips des chanteurs cĂ©lĂšbres de l’époque, tels Polin, FĂ©lix Mayol, Dranem, Adolphe BĂ©rard, Lina Lande, etc. De nombreux airs cĂ©lĂšbres d’opĂ©ra ont aussi Ă©tĂ© enregistrĂ©s, Ă©galement des chants folkloriques, tous ces Ă©lĂ©ments font des phonoscĂšnes Gaumont une source de documentation audiovisuelle inestimable[16].

1926-1959 : les expérimentations successives

Certains historiens citent des expĂ©rimentations qui peuvent ĂȘtre rattachĂ©es Ă  ce qui deviendra le clip. Ainsi, Peter Fraser cite les expĂ©rimentations d’Oskar Fischinger, dĂšs les annĂ©es 1920. Martin Barnier Ă©voque un certain Lordier qui, durant la PremiĂšre Guerre mondiale, prĂ©sentait des films illustrant La Marseillaise et Quand Madelon... en invitant les spectateurs (les poilus, c’est-Ă -dire les soldats) Ă  reprendre en chƓur les couplets[17].

En 1926 est prĂ©sentĂ© par les frĂšres Warner le premier long mĂ©trage sonore : Don Juan, d’Alan Crosland, agrĂ©mentĂ© de musique et de bruitage. Le procĂ©dĂ© employĂ©, le Vitaphone, dĂ©veloppĂ© par la Western Electric, est basĂ© sur la synchronisation parfaite d’un disque avec le projecteur, les deux machines (phonographe et appareil de projection) Ă©tant entraĂźnĂ©es par des moteurs Ă©lectriques asynchrones tournant Ă  la mĂȘme vitesse. La mĂȘme annĂ©e, le cartooniste Max Fleischer lance les Screen Songs, de petits dessins animĂ©s invitant les spectateurs Ă  chanter sur des airs populaires, procĂ©dĂ© semblable Ă  une machine Ă  karaokĂ©. Un an plus tard, en octobre 1927, Le Chanteur de jazz d’Alan Crosland, est le premier film chantĂ© et parlĂ©. Ce film reste muet pour l’essentiel, mais il est considĂ©rĂ© comme le point de rĂ©fĂ©rence historique du passage du muet au parlant car il comporte un court moment oĂč le personnage principal, Al Jolson, parle entre deux couplets de sa chanson. Le court mĂ©trage qui l’a prĂ©cĂ©dĂ© en 1926, Une scĂšne dans la plantation, s’apparente plus au clip puisque sa durĂ©e est de 10 minutes et il est composĂ© de trois chansons interprĂ©tĂ©es dĂ©jĂ  par Al Jolson, sĂ©parĂ©es par quelques phrases adressĂ©es Ă  la camĂ©ra (regard camĂ©ra en direction du public), dont la trĂšs cĂ©lĂšbre : « Wait a minute, wait a minute, you ain't heard nothin' yet ! (Attendez une minute
 Vous n’avez encore rien entendu!) » Les chansons ont pour titre When the Red, Red, Robin Comes Bob, Bob, Bobbin' Along (Harry M. Woods), April Showers (paroles : Buddy DeSylva, musique : Louis Silvers, qui signera la musique du Chanteur de jazz), Rock-a-Bye Your Baby with a Dixie Melody (paroles : Sam Lewis et Joe Young, musique : Jean Schwartz).

En 1929, l’enregistrement sonore par procĂ©dĂ© optique dispose le son directement le long de la bande image. Le couple images et sons figure dorĂ©navant sur le mĂȘme support, facilitant ainsi son transport et son rendu dans les salles de cinĂ©ma. Cette annĂ©e-lĂ , Dudley Murphy rĂ©alise des courts mĂ©trages musicaux avec Bessie Smith (St. Louis Blues) ou Duke Ellington et son orchestre (Black and Tan) qui prĂ©figurent la captation musicale moderne. En 1930, Germaine Dulac prĂ©sente au moins trois "impressions cinĂ©graphiques" dont deux sur FrĂ©hel : À la dĂ©rive et Toute seule, rĂ©unies en diptyque intitulĂ© Celles qui s'en font, mimĂ©es par Lilian Constantini[18]. En 1931, Noburo ƌfuji rĂ©alise un clip d'animation en silhouettes inspirĂ©es de techniques d'animation allemandes[19] afin d'illustrer Kimi ga yo, l'hymne national du Japon, mettant en scĂšne des dieux de la mythologie japonaise[20]. En 1933, Alexandre AlexeĂŻeff et Claire Parker rĂ©alisent selon la technique originale de l'Écran d'Ă©pingles un court mĂ©trage d’animation de huit minutes, une illustration du sabbat des sorciĂšres, Une nuit sur le mont Chauve, d’aprĂšs la musique de Modeste Moussorgski. Produites dans les annĂ©es 1935-40, les cinĂ©phonies, conçues par le critique musical Émile Vuillermoz, sont aussi des exemples de mise en images de prestations musicales. En 1935, l’animateur nĂ©o-zĂ©landais Len Lye, rĂ©alise A Colour Box par grattage de la pellicule. En 1940, Walt Disney produit Fantasia, dessin animĂ© utilisant le rĂ©cit musical en lui adossant un rĂ©cit filmĂ©. Est repris Une nuit sur le mont Chauve de Moussorgski, et mis en images pour la premiĂšre fois L’Apprenti sorcier de Paul Dukas, Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky, la Symphonie pastorale de Ludwig van Beethoven, etc. Dans les dessins animĂ©s musicaux, citons Ă©galement les deux sĂ©ries « concurrentes » produites par Disney et Warner : les Silly Symphonies (Disney) et les Merrie Melodies (Warner). Les premiers Looney Tunes faisaient aussi cela. En 1939, le Canadien Norman McLaren illustre la Danse macabre de Camille Saint-SaĂ«ns en dessin animĂ© (8 minutes), et plus tard la chanson C’est l’Aviron (3 minutes 20), exploitant le synchronisme rythmique entre images et sons. EsthĂ©tiquement, le clip actuel est une suite logique de toutes ces expĂ©riences liant le son Ă  l'image. Dans les annĂ©es 1940, le musicien Louis Jordan crĂ©a de petits films pour certaines de ses chansons, certains de ces films figurant dans un long-mĂ©trage nommĂ© Lookout Sister. Selon l'historien Donald Clarke, ces mini-films sont les ancĂȘtres des clips vidĂ©o.

À Chicago, dans les annĂ©es 1940, le Panoram voit le jour. C’est un appareil original, dĂ©veloppĂ© aux États-Unis par la Mills Novelty Company (la plus grande sociĂ©tĂ© de fabrication de juke-boxes de l’époque). Il pouvait projeter sur un petit Ă©cran, moyennant une piĂšce dans le monnayeur, un soundie, film musical en format 16 mm Ă  piste sonore magnĂ©tique — pour une trĂšs bonne qualitĂ© — proposant un choix de huit films en noir et blanc. Ces soundies mettaient en scĂšne les rois du jazz, comme Duke Ellington [21]. Au dĂ©but des annĂ©es 1950, l’exploitant d’une salle de cinĂ©ma de Californie du Sud, Louis D. Snader, tournĂ© vers le nouveau mĂ©dia qu’est la tĂ©lĂ©vision, produit plusieurs courts mĂ©trages en noir et blanc de 3 minutes chacun, les Telescriptions Snader, oĂč il reprend le principe des soundies[22].

Les films musicaux et surtout ceux sortis entre les années 1930 et les années 1950 ont laissé un trÚs important héritage pour tous les clips qui allaient suivre. Pour prendre un exemple, le clip de Material Girl de Madonna (réalisé par Mary Lambert) est trÚs proche du travail de Jack Cole pour Diamonds Are A Girl's Best Friend, du film Les Hommes préfÚrent les Blondes. Un autre exemple tout aussi révélateur est le clip de Bad de Michael Jackson (bien que plusieurs des clips de l'artiste s'en soient également trÚs inspirés), prenant comme modÚle les séquences de danse des comédies musicales hollywoodiennes classiques, notamment les combats de danse stylisés du film West Side Story. Selon l'Internet Accuracy Project, c'est J.P "The Big Bopper" Richardson qui fut le premier à utiliser l'expression "clip vidéo", en 1959.

Un autre exemple est aussi celui de Tony Bennett, qui fut filmé marchant dans Hyde Park (le célÚbre parc londonien). Le résultat donna naissance à la vidéo de Stranger In Paradise et fut diffusé sur les chaßnes de télévision anglaises et américaines, dans des émissions telles que le Dick Clark's American Bandstand. Le plus vieux clip vidéo à utiliser des techniques proches des films abstraits est celui pour Dåme si do bytu ("Passons à l'appartement"), créé en 1958 et réalisé par Ladislav Rychman.

1960-1973 : les clips promotionnels

Dans les annĂ©es 1960, une « monstrueuse nouvelle machine » — termes utilisĂ©s par le magazine Time en 1964 — appelĂ©e Scopitone, apparaĂźt en France, puis conquiert le marchĂ© amĂ©ricain. C’est un juke-box comparable au Panoram. Il est Ă©quipĂ© comme lui d’un Ă©cran et joue, moyennant finance, un court mĂ©trage musical. Mais, nouveautĂ© sans prĂ©cĂ©dent, ces petits films sont en couleur. L’utilisation d’un scopitone coĂ»te cher au client : 5 francs, une coquette somme Ă  l'Ă©poque oĂč le juke-box comme le flipper ne coĂ»tent que 20 centimes. Pendant les annĂ©es 1960, de nombreux musiciens pop ont participĂ© Ă  cette mode. Le catalogue Scopitone compte 700 films, qui sont autant de clips.

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, citons trois essais parmi les prĂ©curseurs de ce qu'allait ĂȘtre le clip vidĂ©o moderne : des vidĂ©os de performances live entiĂšrement rĂ©alisĂ©es par le producteur de tĂ©lĂ©vision canadien Manny Pittson pour l'Ă©mission Singalong Jubilee en 1961, le film expĂ©rimental Scorpio Rising de Kenneth Anger, sorti en 1964, et la vidĂ©o de Go Now, une chanson de Bessie Banks plus tard popularisĂ©e par The Moody Blues, crĂ©Ă©e par Alex Murray, le producteur du groupe, la mĂȘme annĂ©e. Ce clip annonce Ă  la fois les travaux de Bruce Gowers pour celui de Bohemian Rhapsody de Queen, mais aussi ce que les Beatles allaient faire pour les vidĂ©os promotionnelles de leur double single Rain / Paperback Writer, sorties en 1966.

En 1964 sort le premier film des Beatles,A Hard Day's Night, rĂ©alisĂ© par Richard Lester. Ce mockumentaire filmĂ© en noir et blanc alterne dialogues, sĂ©quences comiques et sĂ©quences musicales. Les performances live des morceaux jouĂ©s dans le film fournissent des points de dĂ©part idĂ©aux pour un bon nombre de clips. Ce fut le modĂšle direct de la sĂ©rie tĂ©lĂ© amĂ©ricaine Ă  succĂšs The Monkees (1966-1968), mettant en scĂšne un faux groupe de rock'n'roll Ă©galement trĂšs proche des Beatles (mĂȘme si ce faux groupe deviendra bientĂŽt rĂ©el aprĂšs sa crĂ©ation). Beaucoup de chansons des Monkees auront comme clips des extraits de la sĂ©rie TV.

Help !, le second film des Fab Four, sorti en 1965, est un projet plus important. FilmĂ© en couleurs Ă  Londres et autour du monde, il introduit Ă©galement lors de sa sĂ©quence d'ouverture en noir et blanc, l'un des archĂ©types du clip de performance live moderne : coupes transversales (c'est-Ă -dire alterner une sĂ©quence avec une autre lors du montage), gros plans, angles de camĂ©ra inhabituels... Le groupe continue pendant toutes les annĂ©es 1960 Ă  crĂ©er des vidĂ©os promotionnelles pour certains de leurs singles, comme Day Tripper / We Can Work It Out, en 1965. Ces vidĂ©os passent dans toutes les Ă©missions musicales en vogue, comme Hullabaloo ou Top of the Pops. Elles deviennent de plus plus sophistiquĂ©es, notamment quand le groupe arrĂȘte les tournĂ©es Ă  la fin 1966, leur permettant de concrĂ©tiser toutes leurs envies musicales.

En mai 1966, les Beatles tournent deux séries de clips promotionnels en couleurs pour Rain / Paperback Writer, filmés par Michael Lindsay-Hogg , diffusés dans l'émission The Rolling Stones Rock and Roll Circus et le film Let It Be, leur derniÚre production cinématographique. Les clips de la double face A Strawberry Fields Forever / Penny Lane sont créés en 1967 et réalisés par Peter Goldman, emmenant le format de la vidéo promotionnelle à un niveau supérieur en y introduisant des techniques issues du cinéma underground et d'avant-garde : caméra renversée, slow motion, angles de caméra inhabituels et filtres de couleur ajoutés à la post-production. Fin 1967 sort le troisiÚme film des Beatles, cette fois directement destiné à la télévision : Magical Mystery Tour, entiÚrement écrit et réalisé par le groupe et diffusé pour la premiÚre fois lors du Boxing Day 1967. Bien qu'il soit tiÚdement reçu à l'époque pour son manque de structure narrative, il est aujourd'hui reconnu comme l'accomplissement du travail des Beatles en tant que réalisateurs de clips.

En 1965, le clip en monochrome de D.A. Pennebaker pour Subterranean Homesick Blues de Bob Dylan invente un nouveau style de vidéo : la lyric video (voir chapitre "Les lyric videos" plus bas). Dans cette vidéo, le cinéaste filme Dylan marchant dans différents lieux et tenant des pancartes affichant les paroles de la chanson. Pink Floyd se met également à produire des vidéos promotionnelles pour certaines de leurs chansons, parmi lesquelles San Francisco : Film, réalisée par Anthony Stern, Scarecrow, Arnold Layne et Interstellar Overdrive (réalisée par Peter Whitehead, qui réalisera plusieurs clips pour les Rolling Stones à la fin des années 1960). Toujours en Angleterre, ce sont les Kinks qui ont l'idée d'ajouter un scénario dans les clips, idée appliquée dans le clip de leur single Dead End Street (1966) en créant un petit film comique, hélas refusé par la BBC considérant cette vidéo comme "de mauvais goût".

Les Who commencent eux aussi Ă  crĂ©er des vidĂ©os promotionnelles Ă  partir de 1965 et de leur single I Can't Explain. Dans Happy Jack (1966), le groupe s'imagine en gang de voleurs. Dans Call Me Lightning, les Who racontent la façon dont leur batteur Keith Moon les aurait prĂ©tendument rejoint : Pete Townshend, Roger Daltrey et John Entwistle prennent le thĂ© dans ce qui ressemble Ă  un hangar abandonnĂ© quand soudainement, une "boĂźte sanglante" arrive, une sĂ©quence de type slapstick suit oĂč Moon est prĂ©sent en compagnie de ses trois camarades.

Nancy Sinatra et Roy Orbison se prĂȘtent sont aussi Ă  l'exercice : l'une pour These Boots Are Made For Walkin', l'autre pour plusieurs de ses tubes de l'Ă©poque, dont Walk On, son hit de 1968.

Dans les annĂ©es 1960, les Rolling Stones crĂ©ent aussi des vidĂ©os promotionnelles. En 1966, Peter Whitehead rĂ©alise deux vidĂ©os pour le single Have You Seen Your Mother, Baby, Standing In The Shadow ?. L'annĂ©e suivante, il enchaĂźne avec We Love You, sorti pour la premiĂšre fois en aoĂ»t 1967. Ce clip alterne des images du groupe en train d'enregistrer dans un studio et une parodie de procĂšs faisant clairement allusion aux poursuites judiciaires subies par Mick Jagger et Keith Richards Ă  l'Ă©poque (la faute Ă  leurs addictions Ă  la drogue). Richards joue le juge et Marianne Faithfull, la petite amie de Mick Ă  l'Ă©poque, fait une apparition, Jagger apparemment nu, des chaĂźnes enroulĂ©es aux chevilles Ă©tant visible. À la fin, la vidĂ©o alterne images d'enregistrements studio du groupe et extraits de la version concert du clip de Have You Seen Your Mother, Baby.... Les Stones collaboreront aussi avec Michael Lindsay-Hogg, qui rĂ©alisera un clip pour 2000 Light Years From Home (tirĂ© de l'album Their Satanic Majesties Request), un autre en couleurs pour Child Of The Moon et deux vidĂ©os diffĂ©rentes pour Jumpin' Jack Flash. Ils travaillent aussi avec Jean-Luc Godard pour son film de 1968, One + One, qui mixe les avis politiques de Godard avec des images des sessions d'enregistrement de la fameuse chanson Sympathy For The Devil.

En 1972-73, David Bowie, bĂ©nĂ©ficiant de sa nouvelle notoriĂ©tĂ© Ă  la suite du succĂšs de son album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars, collabore avec le photographe Mick Rock pour une sĂ©rie de films promotionnels. Quatre clips sont crĂ©Ă©s pour les singles suivants : John, I'm Only Dancing (mai 1972), The Jean Genie (novembre 1972), la nouvelle ressortie amĂ©ricaine de Space Oddity (dĂ©cembre 1972) et la ressortie de Life On Mars ? (une version lĂ©gĂšrement retravaillĂ©e depuis l'album Hunky Dory), en 1973. Le clip de John, I'm Only Dancing est filmĂ© lors de la rĂ©pĂ©tition d'un concert que Bowie devait donner au Rainbow Theatre le 19 aoĂ»t 1972, pour un budget de 200 $. Il montre le musicien et son groupe faisant des mimes, le tout entrecoupĂ© avec des images des Astronettes (le groupe de danseurs engagĂ© par Bowie) en train de pratiquer leur art sur scĂšne et derriĂšre un Ă©cran. Le clip est refusĂ© par la BBC, jugeant les sous-entendus homosexuels prĂ©sents dans le clip dĂ©plaisants, et Top of the Pops remplacera les plans des Astronettes par des images de motards et d'autres danseurs. La vidĂ©o de The Jean Genie tournĂ©e en une journĂ©e est montĂ©e en 2 jours pour un budget de 350 $. Elle alterne entre des images d'un concert de Bowie, des passages dans un studio photo et d'autres passages tournĂ©s devant le Mars Hotel de San Francisco avec David et Cyrinda Foxe (employĂ©e de MainMan et proche amie de David et Angie Bowie), cette derniĂšre posant de façon provocante dans la rue tandis que le musicien longe les murs et fume.

1974-1980 : la télévision musicale prend son envol

Contrairement Ă  ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas aux États-Unis qu'est nĂ©e la tĂ©lĂ©vision musicale, mais en Australie, lieu de naissance de deus Ă©missions ayant favorisĂ© la naissance du clip vidĂ©o moderne : Countdown et Sounds. En 1974, Graham Webb, disc-jockey, lance un programme TV musical orientĂ© vers les adolescents, retransmis sur ATN-7, chaĂźne tĂ©lĂ©visĂ©e venant de Sydney, tous les samedis matin. Cette Ă©mission connue sous le nom de Sounds Unlimited est abrĂ©gĂ©e en Sounds en 1975. Ayant besoin de contenu pour l'Ă©mission, Webb demande Ă  Russell Mulcahy, salariĂ© de la newsroom d'ATN-7, de crĂ©er des vidĂ©os pour accompagner les chansons populaires qui n'en possĂšdent pas (comme Everybody's Talkin' de Harry Nilsson). Avec cette mĂ©thode, les deux hommes ont pu crĂ©er en tout 25 clips pour l'Ă©mission. EncouragĂ© par le succĂšs de ses clips, Mulcahy quitte son travail pour devenir clippeur Ă  plein temps, rĂ©alisant des vidĂ©os pour de trĂšs populaires groupes australiens comme Stylus, Marcia Hines, Hush ou AC/DC. Ce qui attire l'attention de Ian "Molly" Meldrum et Michael Shrimpton, qui s'occupent de l'Ă©mission Countdown et qui dĂ©cident donc de rĂ©aliser rapidement leurs propres clips vidĂ©o, la pratique devenant de plus en plus courante dans le marketing musical. MalgrĂ© le budget minuscule de l'Ă©mission, le rĂ©alisateur Paul Drane a pu rĂ©aliser des vidĂ©os mĂ©morables, comme les clips de Jailbreak et It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll). De son cĂŽtĂ©, Russell Mulcahy, installĂ© en Angleterre Ă  la fin des annĂ©es 1970, continuant son travail de rĂ©alisateur est Ă  l'origine de plusieurs succĂšs, notamment Making Plans For Nigel (XTC) et Video Killed the Radio Star (The Buggles).

En 1975, Bruce Gowers est engagĂ© par Queen pour crĂ©er un clip vidĂ©o pour leur nouveau single Bohemian Rhapsody, qui doit passer dans Top of the Pops. Selon Paul Fowles, historien du rock, la chanson est souvent crĂ©ditĂ©e comme "le premier single Ă  succĂšs pour lequel une vidĂ©o accompagnant [le single] devient central dans la stratĂ©gie marketing". Selon Rolling Stone, cette vidĂ©o aurait inventĂ© le clip vidĂ©o moderne, 7 ans avant MTV.

À partir de la fin des annĂ©es 1970, la diffusion de clips vidĂ©os Ă  la tĂ©lĂ©vision devient de plus en plus rĂ©guliĂšre, dans plusieurs pays. Les clips vidĂ©os sont par exemple diffusĂ©s dans des Ă©missions musicales hebdomadaires ou insĂ©rĂ©s dans diverses Ă©missions. Aux États-Unis par exemple, sur les chaines terrestres hertziennes Ă  la fin des annĂ©es 1970, des clips vidĂ©os sont parfois diffusĂ©s dans les Ă©missions musicales : The Midnight Special, Don Kirshner’s Rock Concert, et occasionnellement dans certains talk-show. Le 1er novembre 1979, Jerry Crowe et Charles Henderson lancent Video Concert Hall, la premiĂšre chaĂźne entiĂšrement consacrĂ©e aux clips vidĂ©os sur le cĂąble amĂ©ricain, 3 ans avant MTV[23], le Billboard crĂ©dite le Video Concert Hall, en tant que premier programme musical entiĂšrement consacrĂ© aux clips vidĂ©os aux États-Unis. Citons aussi Night Flight de USA Cable Network, l'un des premiers programmes traitant ces clips comme une forme d'art.

En 1980, le clip de Ashes to Ashes de David Bowie devient le clip le plus cher jamais produit Ă  l'Ă©poque, avec un budget de 582 000 $ (1 671 487 $ en 2016). FilmĂ© en couleurs "solarisĂ©es" avec l'ajout de scĂšnes d'un noir et blanc rigide, et tournĂ© dans de multiples lieux, notamment un salon matelassĂ© et un rivage instable, il deviendra l'une des clips les plus iconiques de tous les temps et sa nature plus complexe marquera un grand pas en avant dans l'Ă©volution du clip vidĂ©o.

La mĂȘme annĂ©e, Split Enz, groupe nĂ©o-zĂ©landais, obtient un succĂšs mondial avec son single I Got You et son album True Colours et dĂ©cide, un peu plus tard, de produire un ensemble complet de clips pour chaque chanson (tous dirigĂ©s par Noel Crombie, le percussionniste du groupe) et de vendre le tout en format cassette vidĂ©o. Cet essai est suivi un an plus tard par le premier album vidĂ©o, The Completion Backward Principle, crĂ©Ă© par The Tubes, groupe de rock originaire de San Francisco, rĂ©alisĂ© par le claviĂ©riste du groupe, Michael Cotten, avec l'ajout de deux clips rĂ©alisĂ©s par Russell Mulcahy (ceux de Talk to Ya Later et de Don't Wait to Want Anymore). L'ex-Monkee Michael Nesmith commença Ă©galement Ă  produire de petits films musicaux pour le Saturday Night Live. En 1981, il sort Elephant Parts, rĂ©alisĂ© par William Dear et le premier clip Ă  gagner un Grammy.

1980-1991 : le clip devient plus artistique et plus mainstream

L'avÚnement du clip à la télévision date de 1980 avec le titre Can you feel it des Jacksons. En 1981, la chaßne américaine MTV (Music Television) inaugure son antenne avec le classique et symbolique Video Killed the Radio Star des Buggles. MTV fait le pari de ne diffuser que des clips et le succÚs est au rendez-vous, inaugurant une Úre de vidéos diffusées 24 heures sur 24 à la télévision. La chaßne influencera beaucoup d'émissions musicales à travers le monde et aussi la création d'autres chaßnes musicales inspirées de son format. La chaßne va ensuite s'étendre sur tous les continents, principalement à partir des années 1990, avec des déclinaisons diffusées sur les abonnements tv par satellite ou par cùble dans de nombreux pays.

Le principe est sensiblement le mĂȘme que pour la publicitĂ© : les annonceurs sont les maisons de disques qui produisent les clips et, parfois, payent pour les diffuser. De plus, deux grandes innovations vont permettre au genre de pouvoir vĂ©ritablement exploser : les Ă©quipements vidĂ©o deviennent de plus en plus faciles Ă  maĂźtriser et de moins en moins chers et les effets visuels pouvant ĂȘtre crĂ©Ă©s avec une bonne maĂźtrise de l'image se dĂ©veloppent. La qualitĂ© croissante des camĂ©ras et l'apparition de camĂ©ras portables coĂŻncident avec l'esprit do it yourself (faites-le vous-mĂȘme) de l'Ăšre new wave, permettant aux « clippeurs » de tourner des vidĂ©os plus rapidement et facilement, avec un budget moindre.

Le dĂ©veloppement du genre pousse les rĂ©alisateurs Ă  privilĂ©gier le support film 35 mm et le phĂ©nomĂšne commence Ă  ĂȘtre parodiĂ©, par exemple avec une vidĂ©o nommĂ©e Nice Video, Shame About The Song crĂ©Ă©e par la BBC pour son programme comique Not The Nine O'Clock News. À cette Ă©poque, les rĂ©alisateurs commencent Ă  explorer et Ă  Ă©tendre le genre et la forme que peut prendre un clip vidĂ©o, usant d'effets plus sophistiquĂ©s, mixant les techniques propres Ă  la vidĂ©o et les techniques cinĂ©matographiques ou ajoutant un vrai scĂ©nario dans le clip. Certaine vidĂ©os ne reprĂ©sentent pas du tout l'artiste, comme Atlantic City (Bruce Springsteen, vidĂ©o rĂ©alisĂ©e par Arnold Levine), Under Pressure (Queen & David Bowie, vidĂ©o rĂ©alisĂ©e par David Mallet), The Chauffeur (Duran Duran, vidĂ©o rĂ©alisĂ©e par Ian Emes) ou encore Sign o' the Times (Prince, vidĂ©o rĂ©alisĂ©e par Bill Konersman). Toutefois, l'un des buts des clips Ă©tant de promouvoir l'artiste, ce type de vidĂ©oclip reste particuliĂšrement rare. Les directeurs se mettent Ă©galement Ă  explorer des thĂšmes politiques et sociaux. David Bowie ouvre la voie encore une fois avec ses clips pour China Girl et Let's Dance (1983) qui explorent les questions raciales.

C'est en 1983 que le clip le plus connu Ă  l'Ă©poque est rĂ©vĂ©lĂ© : Thriller de Michael Jackson. D'une durĂ©e inhabituelle de 14 minutes et tournĂ© en 35 mm, il est rĂ©alisĂ© par John Landis pour un budget inĂ©dit de prĂšs d'un million de dollars. Thriller va rĂ©ellement faire Ă©merger le vidĂ©oclip, en ne se limitant plus Ă  de la « chanson filmĂ©e », et en instaurant de nouveaux standards de production. DĂšs lors, l'image ne sert plus de faire-valoir Ă  la musique, ces deux Ă©lĂ©ments se servent mutuellement. Une VHS du clip, incluant le making of (une premiĂšre lĂ  encore), est par ailleurs commercialisĂ© et remporte un grand succĂšs.

GrĂące au succĂšs de Thriller, et aussi des clips de Billie Jean et Beat it sortis quelques mois plus tĂŽt, Michael Jackson devient le premier artiste afro-amĂ©ricain Ă  ĂȘtre autant diffusĂ© sur MTV, ce qui favorisera la plus grande diffusion des artistes noirs sur la chaĂźne par la suite (cf. 3."Clips et artistes ayant marquĂ© l'histoire").

L'un des groupes pionniers du genre, Duran Duran, propulse chacun de ses singles en tĂȘte des classements musicaux mondiaux grĂące au clip. C'est l'avĂšnement de la magie vĂ©hiculĂ©e par ces mini-films sophistiquĂ©s et stylisĂ©s, souvent trĂšs coĂ»teux, qui sont notamment l'un des fers de lance de la Second British Invasion (Seconde Invasion Britannique) aux États-Unis (avec Billy Idol et Eurythmics entre autres), via la chaĂźne MTV. À la suite de ces pionniers, de nombreux artistes vont s’investir dans leurs clips, qui deviendront le passage obligĂ© du lancement de tout album. On ne parle plus du dernier titre, mais du dernier clip, notamment pour certains artistes emblĂ©matiques comme MylĂšne Farmer ou encore Madonna, qui suivront l'exemple de Michael Jackson. Le 5 mars 1983 voit la naissance de Country Music Television (CMT), chaĂźne crĂ©Ă©e par Glenn D. Daniels Ă©mettant depuis Hendersonville, Tennessee. Citons Ă©galement MuchMusic, lancĂ©e au Canada en 1984. La mĂȘme annĂ©e, MTV lance ses MTV Video Music Awards (abrĂ©gĂ©s en VMA's), une cĂ©rĂ©monie annuelle rĂ©compensant les meilleures vidĂ©os de l'annĂ©e. La premiĂšre cĂ©rĂ©monie rĂ©compense les Beatles ainsi que David Bowie en leur qualitĂ© de pionniers du clip vidĂ©o.

La chaßne influencera aussi beaucoup d'émissions musicales sur des autres chaßnes tv dÚs le début des années 1980, par exemple sur les chaßnes terrestres hertziennes américaines, l'émission de clips hebdomadaire Friday Night Videos sur le réseau NBC, lancée en 1983, ou encore l'émission MV3 lancée en 1982. La chaßne influencera aussi beaucoup d'émissions musicales à travers le monde, par exemple en 1986, la chaßne britannique Channel 4 lance The Chart Show, programme diffusant des clips sans interruption et sans présentateurs, avec des séquences de transition faites avec de l'animation par ordinateur, l'émission passera ensuite sur ITV en 1989.

MTV lance en 1985 une premiĂšre chaĂźne-sƓur, VH1, diffusant de la musique plus soft et s'adressant Ă  un public plus ĂągĂ© que celui de MTV. MTV ne s'arrĂȘte pas lĂ , MTV Europe est lancĂ©e en 1987, MTV Asia en 1991 et MTV Latino en 1993. La chaĂźne va ainsi s'Ă©tendre sur tous les continents, principalement Ă  partir des annĂ©es 1990, avec des dĂ©clinaisons diffusĂ©es sur les abonnements TV par satellite ou par cĂąble dans de nombreux pays.

En 1985, Money For Nothing de Dire Straits est la premiÚre vidéo à utiliser l'animation par ordinateur, propulsant la chanson en hit planétaire. De façon ironique, car la chanson est un commentaire désabusé sur le phénomÚne du clip. En 1986, Peter Gabriel fait appel à Nick Park et la société d'animation Aardman pour la réalisation du clip de sa chanson Sledgehammer, un grand succÚs qui remporte neuf VMA.
En 1988, le grand public peut découvrir le hip-hop grùce au lancement de l'émission Yo ! MTV Raps.

En juillet 1986 sort le clip de la chanson Libertine, de MylÚne Farmer et Laurent Boutonnat sur 10 minutes ; sa suite en 1988, Pourvu qu'elles soient douces, aura une durée de plus de 17 minutes. Révolutionnant l'industrie musicale et visuelle en France par ces deux vidéos, MylÚne Farmer continuera à promouvoir le clip à la fin des années 80, avec des titres comme Tristana, Sans contrefaçon ou encore Sans logique.

1992-2004 : les « clippeurs » prennent le pouvoir

Le 3 avril 1991, le clip de DĂ©senchantĂ©e fait impression sur le marchĂ© musical français. Cette chanson issue de l'album L'Autre
, sorti en 1991, de MylĂšne Farmer est un hymne « FarmĂ©rien » et celui de toute une gĂ©nĂ©ration. RĂ©alisĂ© dans une usine dĂ©saffectĂ©e proche de Budapest, le clip de plus de 10min, montre encore le talent de la chanteuse et de Laurent Boutonnat pour faire des films. En novembre 1992, MTV commence Ă  citer les rĂ©alisateurs des clips avec le nom de l'artiste et de la chanson, prouvant que ce mĂ©dium est dĂ©finitivement une forme d'art et un moyen pour laisser s'exprimer des auteurs. C'est Ă  partir de cette pĂ©riode que dĂ©butent les carriĂšres de Chris Cunningham, Michel Gondry, Spike Jonze, Floria Sigismondi, StĂ©phane Sednaoui, Mark Romanek ou encore Hype Williams, qui injectent leur propre style et leur propre vision dans les clips qu'ils rĂ©alisent. Plusieurs de ces directeurs, comme Gondry, Jonze, Sigismondi ou encore F. Gary Gray, se lanceront plus tard dans le cinĂ©ma. Cette tendance des rĂ©alisateurs s'Ă©tant lancĂ©s dans le clip avant le cinĂ©ma se prolongera pendant plusieurs annĂ©es avec des personnes comme Lasse Hallström ou encore David Fincher.

Deux vidĂ©os dirigĂ©es par Mark Romanek en 1995 vont figurer parmi les trois vidĂ©os les plus chĂšres de l'histoire de la musique, encore indĂ©passĂ©es Ă  ce jour : Scream (Michael Jackson & Janet Jackson), qui a coĂ»tĂ© 7 millions de dollars, et Bedtime Story (Madonna), qui en a coĂ»tĂ© 5 millions. Comme cĂ©lĂšbre rĂ©alisateur de cette pĂ©riode fin 90-dĂ©but 2000, citons aussi Walter Stern, qui a rĂ©alisĂ© quelques vidĂ©os parmi les plus emblĂ©matiques : Firestarter (The Prodigy), Bitter Sweet Symphony (The Verve) et Teardrop (Massive Attack). MTV lance Ă©galement plusieurs chaĂźnes-sƓurs pour faire dĂ©couvrir Ă  tous les publics les clips produits dans certains marchĂ©s musicaux. Sont donc crĂ©Ă©es MTV Latin America en 1993, MTV India en 1996 ou encore MTV Mandarin en 1997. En 1996, il y eut Ă©galement MTV2, montrant des vidĂ©os plus vieilles ou issues des marchĂ©s alternatifs. Le Billboard eut Ă©galement ses propres Music Video Awards de 1991 Ă  2001.

À l'inverse, le clip Wannabe du groupe Spice Girls, qui est rĂ©alisĂ© avec un petit budget, marque toute une gĂ©nĂ©ration, en devenant culte. En 2015, Billboard a inclus la vidĂ©o de "Wannabe" dans sa liste des dix meilleures vidĂ©os de groupe fĂ©minin les plus emblĂ©matiques de tous les temps[24].

La mĂȘme annĂ©e, VH1 a placĂ© le second vidĂ©oclip Say You'll Be There des Spice Girls, comme le 8e meilleur vidĂ©oclip de l’histoire[25].

En 1997, le duo de musique électronique Daft Punk, signe un clip mémorable de son single Around The World, qui montre des robots en train de recréer visuellement la partition de cette chanson. Il est classé comme l'un des meilleurs de tous les temps.

En parallĂšle, le vidĂ©oclip Spice Up Your Life du groupe Spice Girls, dont l’ésthĂ©tique futuriste post-apocalyptique inspirĂ© du film Blade Runner, est nommĂ© dans de nombreuses cĂ©rĂ©monies pour les meilleurs effets visuels[26] - [27], tout en remportant le prix de la meilleure vidĂ©o lors des Edison Music Awards en 1998[28].

En 1998, l’esthĂ©tique futuriste en vert et noir du vidĂ©oclip I Want You Back de Mel B featuring Missy Elliott, devient culte et marque les esprits[29] - [30].

En 1999, le vidéoclip ...Baby One More Time de Britney Spears, dévoilant l'artiste dansant dans son lycée en tenue d'écoliÚre, marque son époque et devient culte[31] - [32] - [33].

2005-aujourd'hui : Internet, le nouveau meilleur ami du clip

Le marché de la musique ayant beaucoup changé (le passage en radio lui aussi fait suite à des accords entre labels et radios), le clip ne s'est plus restreint à un seul médium, la télévision, et s'offre maintenant sur CD, DVD/Blu-Ray ou Internet. Des réalisateurs tels que Michel Gondry, Spike Jonze ou encore Chris Cunningham ont sorti une compilation de leurs clip en DVD/Blu-Ray. Son but principal restant toujours de faire la promotion de groupes. Les clips sont de plus en plus nombreux, et les festivals de courts-métrages en montrent de plus en plus.

C'est à la fin des années 1990 qu'Internet commence à distribuer des clips, d'abord avec le site iFilm (1997), premier site de partage de vidéos, puis avec Napster, service de partage de fichiers en peer-to-peer en service entre 1999 et 2001. Internet va également récupérer le créneau délaissé par MTV, qui abandonne la diffusion de clips pour privilégier les programmes de télé-réalité, qui deviennent de plus en plus populaires depuis The Real World, émission lancée en 1992.

Contrairement Ă  ce que l'on pourrait craindre, le vidĂ©oclip n'est sans doute pas mort : l'engouement du public pour le DVD/Blu-Ray musical (y compris pour des DVD/Blu-Ray consacrĂ©s Ă  des rĂ©alisateurs de clips) en est la preuve. Le vidĂ©oclip permet de complĂ©ter l'univers des musiciens, c'est aussi l'occasion de produire des images qui, dans un autre cadre, seraient jugĂ©es comme du cinĂ©ma expĂ©rimental. MĂȘme si le marchĂ© du clip et son mode de diffusion ont changĂ© et n'ont sans doute pas fini de le faire, on peut prendre le pari que le genre n'a pas dit son dernier mot.

L'engouement sur Internet prend un essor important avec les sites de partage vidĂ©o comme YouTube, Dailymotion, Facebook ou Vevo, permettant mĂȘme aux petits groupes et auteurs de rĂ©aliser une promotion touchant rapidement un large public Ă  peu de frais et jouant sur la viralitĂ© naturelle des rĂ©seaux sociaux. Ces sites permettent Ă  tous de pouvoir crĂ©er leurs propres clips vidĂ©o (leur nature non officielle leur donne le nom de fanmades), notamment pour les chansons d'un album n'ayant jamais eu de clip vidĂ©o. Parmi les clips rendus cĂ©lĂšbres grĂące aux sites de partage de vidĂ©os, citons trois clips du groupe OK Go (A Million Ways, Here It Goes Again et This Too Shall Pass, respectivement sortis en 2005, 2006 et 2010), Pork and Beans de Weezer (2008), qui fait apparaĂźtre 20 cĂ©lĂ©britĂ©s de YouTube ou Kings and Queens de Thirty Seconds to Mars (2009), qui fut nominĂ© 4 fois aux MTV VMA 2010. Le vidĂ©oclip Axel F du personnage virtuel Crazy Frog paru en 2005 et rĂ©alisĂ© en animation 3D, a Ă©galement obtenu beaucoup de succĂšs.

Chronologie

  • 1908-1917 : Ăšre des phonoscĂšnes[34] ;
  • 1927 : Une scĂšne dans la plantation, court-mĂ©trage d'une bobine (10 min) avec Al Jolson, entiĂšrement chantĂ© et parlĂ© en son direct, prĂ©mices de The Jazz Singer, film de long mĂ©trage muet avec des sĂ©quences chantĂ©es par le mĂȘme Al Jolson ;
  • 1929 : St. Louis Blues ;
  • 1939 : Fantasia (Walt Disney Pictures) ;
  • 1941 : introduction du Jukebox Panoram et des Soundies ;
  • 1956 : une vague de films rock'n'roll commence Ă  Hollywood (Rock Around the Clock, Don't Knock the Rock, Shake, Rattle and Rock!, Rock Pretty Baby, The Girl Can't Help It, et les cĂ©lĂšbres films d'Elvis Presley). Certains de ces films intĂ©graient des numĂ©ros musicaux Ă  une histoire, d'autres Ă©taient des spectacles musicaux ;
  • 1957 : Elvis Presley a crĂ©Ă© un clip, et non un film, Jailhouse Rock ;
  • 1962 : la tĂ©lĂ©vision britannique invente une nouvelle forme de diffusion musicale. Des Ă©missions comme Top of the Pops, Ready! Steady! Go! et Oh, Boy ont promu des groupes et crĂ©Ă© d'Ă©normes succĂšs ;
  • 1964 : la tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine adapte ce format. Hullabaloo est une des premiĂšres Ă©missions amĂ©ricaines du genre, suivie de Shindig! (NBC) et American Bandstand; The Beatles sont les vedettes d'A Hard Day's Night ;
  • 1966 : les premiers films promotionnels conceptuels sont diffusĂ©s : Paperback Writer et Rain des Beatles, suivis en 1967 de Penny Lane et Strawberry Fields Forever.
  • 1968 : les Rolling Stones collaborent avec Jean-Luc Godard sur Sympathy for the Devil ;
  • 1970 : l'industrie du disque se rend compte que ces Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es sont une grande opportunitĂ© pour la promotion de leurs artistes. Ils se concentrent sur la rĂ©alisation de courts films promotionnels qui commencent Ă  remplacer les performances tĂ©lĂ©visĂ©es ;
  • 1974 : ABBA bouleverse le cĂŽtĂ© statique du clip, en y intĂ©grant des effets visuels innovants pour l'Ă©poque ;
  • 1975 : la vidĂ©o Bohemian Rhapsody de Queen marque le dĂ©but de l'Ăšre vidĂ©o et instaure le langage des vidĂ©os modernes ;
  • 1979 : Devo rĂ©alise The Day My Baby Gave Me a Surprise, qui fut la premiĂšre vidĂ©o Ă  inclure des animations virtuelles aux animations traditionnelles ;
  • 1980 : la vidĂ©o Ashes to Ashes est tournĂ©e par David Bowie ;
  • 1981 : MTV, la premiĂšre chaine musicale diffusĂ©e par satellite en continu, est lancĂ©e. Initialement soutenue par des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©vision cĂąblĂ©e, elle connut rapidement un succĂšs majeur et devint une icĂŽne culturelle ;
  • 1983 : ^arution de Thriller de Michael Jackson, rĂ©alisĂ© par John Landis, qui change Ă  jamais le concept du clip. Le making of qui accompagne la sortie de la VHS devient le premier making-of d'un clip ;
  • 1984 : premier clip français tournĂ© avec les moyens d'un long mĂ©trage : Adrian de Buzy (rĂ©al. Hilton McConnico) diffusion dans les cinĂ©mas Gaumont ; Premiers MTV Video Music Awards, cĂ©rĂ©monie rĂ©compensant les meilleurs clips. La soirĂ©e est notamment marquĂ©e par la prestation de Madonna de Like a Virgin, en robe de mariĂ©e ; Le vidĂ©oclip Take on Me du groupe A-ha, qui mĂ©lange prises de vues rĂ©elles Ă  l'animation, remporte 6 Grammy Awards, ce qui est un record[35].
  • 1986 : MylĂšne Farmer publie ses clips Plus Grandir, Libertine. Devant le succĂšs de ce nouveau format, la chaĂźne TV6 crĂ©e des Ă©missions consacrĂ©es aux clips ;
  • 1989 : Madonna fait scandale avec le clip de Like a Prayer, suivi l'annĂ©e suivante de Justify My Love, qui sera censurĂ©. C'est aussi en 1989 que Madonna dĂ©voile le 4e clip le plus cher de l'histoire, Express Yourself, rĂ©alisĂ© par David Fincher.
  • 1991 : 14 novembre, Le clip Black or White de Michael Jackson a Ă©tĂ© diffusĂ© dans le monde entier en mĂȘme temps pour la premiĂšre fois, ce soir-lĂ , plus de 500 millions de tĂ©lĂ©spectateurs l'ont vu. Par la suite, la fin de ce clip a Ă©tĂ© censurĂ© pour violences et obscĂ©nitĂ©s. De plus, ce clip est l'un des rares clips Ă  l'Ă©poque Ă  utiliser la mĂ©thode du morphing ;
  • 1992 : MTV commence Ă  crĂ©diter les rĂ©alisateurs de clips ;
  • 1995 : sortie de l'un des clips les plus chers de l'histoire, Scream de Michael Jackson & Janet Jackson, avec un budget de 7 millions de dollars ;
  • 1996 : crĂ©ation de M2 (qui deviendra MTV 2, puis MTV Hits).
  • 2009 : Vevo, service en ligne proposant des vidĂ©oclips, est crĂ©Ă©.

Clips et artistes ayant marqué l'histoire

Michael Jackson (ici lors du Bad World Tour) est considéré comme l'artiste ayant révolutionné le vidéoclip[1] - [36].

Il est souvent dit que le premier groupe à avoir popularisé le clip vidéo est Queen, en 1975, lors de la sortie de Bohemian Rhapsody (issu de leur 4e album A Night at the Opera), avec un budget au-dessus de la moyenne de l'époque et des effets spéciaux novateurs.

Il faut nĂ©anmoins attendre 1983 et Thriller de Michael Jackson, rĂ©alisĂ© par John Landis, pour que le clip change vĂ©ritablement de statut. En effet, pour la premiĂšre fois, le clip devient l'Ă©quivalent d'un court mĂ©trage artistique (avec un budget de prĂšs d'un million de dollars, une durĂ©e de 14 minutes) et sert Ă  la promotion d'un album, ici Thriller, Ă  l'Ă©chelle mondiale. Michael Jackson est Ă  partir de ce moment considĂ©rĂ© comme l'artiste qui a changĂ© l'histoire du clip en prenant rĂ©ellement conscience de l'impact que pourrait avoir ce format (avec une vĂ©ritable mise en scĂšne, une chorĂ©graphie, des effets spĂ©ciaux) dans l'industrie musicale[1] - [36]. De plus, le clip contribue au dĂ©veloppement du marchĂ© des cassettes vidĂ©o avec la sortie Ă  succĂšs en VHS du clip et de son making of (une premiĂšre lĂ  encore). Deux autres clips issus de l'album Thriller, Ă  savoir Billie Jean et Beat it, font Ă©galement de Michael Jackson le premier artiste afro-amĂ©ricain Ă  ĂȘtre autant diffusĂ© sur MTV et favorisent la plus grande diffusion des artistes noirs sur la chaĂźne par la suite.

Michael Jackson n'aura ensuite de cesse d'innover tout au long de sa carriĂšre dans le domaine du vidĂ©oclip, faisant notamment appel Ă  des rĂ©alisateurs et acteurs reconnus. Citons par exemple les clips de Bad - rĂ©alisĂ© par Martin Scorcese - (1987), Black or White - rĂ©alisĂ© une nouvelle fois par John Landis - (1991)[37], Remember the Time - rĂ©alisĂ© par John Singleton avec entre autres Eddie Murphy et Iman - (1991), Scream - rĂ©alisĂ© par Mark Romanek avec sa sƓur Janet Jackson, il est le clip plus cher de l'histoire avec un budget de 7 millions de dollars - (1995), ou encore You Rock My World - avec notamment la participation de Chris Tucker et Marlon Brando - (2001)[38] - [39] - [40].

Viennent ensuite, toujours dans les années 1980, Owner of a Lonely Heart (Yes), Take on Me (A-ha), Sledgehammer (Peter Gabriel), Weapon of Choice (en) (Fatboy Slim), Money for Nothing (Dire Straits) ou bien Video Killed the Radio Star (The Buggles).

En 1992, Whitney Houston chante I Will Always Love You pour la bande originale du film Bodyguard, qui se vendra Ă  plus de 20 millions d’exemplaires et fait de son clip une vidĂ©o culte[41] - [42].

En 1996, le clip Wannabe du groupe Spice Girls, qui est rĂ©alisĂ© avec un petit budget, marque toute une gĂ©nĂ©ration, en devenant culte. En 2015, Billboard a inclus la vidĂ©o de Wannabe dans sa liste des dix meilleures vidĂ©os de groupe fĂ©minin les plus emblĂ©matiques de tous les temps[24]. La mĂȘme annĂ©e, VH1 a placĂ© le second vidĂ©oclip des Spice Girls, Say You'll Be There, comme le 8e meilleur vidĂ©oclip de l’histoire[25].

Les vidéoclips Wannabe, Say You'll Be There, Spice Up Your Life et Viva Forever des Spice Girls, sont classés dans de nombreuses listes comme les meilleurs clips de l'histoire[24] - [25].

En 1997, le duo de musique Ă©lectronique Daft Punk, signe un clip mĂ©morable de son single Around The World, qui montre des robots en train de recrĂ©er visuellement la partition de cette chanson. Il est classĂ© comme l'un des meilleurs de tous les temps[43]. En parallĂšle, le vidĂ©oclip Spice Up Your Life du groupe Spice Girls, dont l’ésthĂ©tique futuriste post-apocalyptique inspirĂ© du film Blade Runner, est nommĂ© dans de nombreuses cĂ©rĂ©monies pour les meilleurs effets visuels[26] - [27], tout en remportant le prix de la meilleure vidĂ©o lors des Edison Music Awards en 1998[28].

En 1998, l’esthĂ©tique futuriste en vert et noir du vidĂ©oclip I Want You Back de Mel B featuring Missy Elliott, devient culte et marque les esprits[29] - [30] - [44].

En 1999, le vidĂ©oclip ...Baby One More Time de Britney Spears, dĂ©voilant l'artiste dansant dans son lycĂ©e en tenue d'Ă©coliĂšre, marque son Ă©poque et devient culte[31] - [32] - [33]. La mĂȘme annĂ©e, sortie du clip Heartbreaker de Mariah Carey, avec un budget de 3 millions de dollars, dĂ©montrant l'interprĂšte dansant et chantant dans un cinĂ©ma[45]. Le clip vidĂ©o No Scrubs du trio fĂ©minin TLC, rĂ©alisĂ© par Hype Williams, est rĂ©compensĂ© par le MTV Video Music Award de la meilleure vidĂ©o d'un groupe et est considĂ©rĂ© comme l'un des plus beaux clips de l'histoire de la musique[46] - [47] - [48].

En 2000, les clips One More Time, Aerodynamic, Digital Love et Harder, Better, Faster, Stronger du duo français Daft Punk, issus de son 2d album Discovery et du film Interstella 5555: The Story of the Secret Star System (2003), tous rĂ©alisĂ©s en animation 3d par Leiji Matsumoto, sont considĂ©rĂ©s comme des chefs-d’Ɠuvre de la musique actuelle[49] - [50].

En 2001, Kylie Minogue fait un retour triomphal via sa tenue blanche minimaliste dans le vidĂ©oclip futuriste au succĂšs planĂ©taire Can't Get You Out of My Head, qui en fait une icĂŽne interplanetaire[51]. Le clip est considĂ©rĂ© comme l’un des plus beaux clips de la dĂ©cennie 2000[52] - [53] - [54].

Au mĂȘme moment, Geri Halliwell signe elle aussi un retour planĂ©taire grĂące au titre It's Raining Men, pour la bande originale du film Le Journal de Bridget Jones, dont le vidĂ©oclip s’inspire des films Fame et Flashdance[55]. Toujours en 2001, Victoria Beckham propose son 1er vidĂ©oclip solo Not Such an Innocent Girl, dont l’esthĂ©tique futuriste en 3D avec des courses de motos volantes, devient culte et est considĂ©rĂ© comme l'un des plus beaux de ces trois derniĂšres dĂ©cennies[56] - [57] - [58].

En 2002, le vidéoclip Shoot The Dog de George Michael, qui critique Tony Blair et George Bush et réalisé en animation, crée l'événement[59] - [60].

En cette mĂȘme annĂ©e, les vidĂ©oclips colorĂ©s et humoristiques Without Me du rappeur Eminem[61] - [62], ainsi que Murder on the Dancefloor de Sophie Ellis-Bextor, marquent leurs Ă©poques et deviennent cultes pour toute une gĂ©nĂ©ration[63] - [64].

En 2003, le duo danois Junior Senior est révélé au monde entier via à son 1er clip Moove Your Feet, qui est réalisé en animation 2D et qui comprend des personnages en pixels[65]. En parallÚle, le single I Begin to Wonder de Dannii Minogue, devient culte de par son esthétique et est considéré comme l'un des plus beaux clips de la décennie 2000[66].

En 2004, Call on Me de Eric Prydz, a eu un succÚs commercial important, et a atteint le sommet de plusieurs hit-parades. Call on Me est principalement connu pour son clip dans lequel plusieurs femmes et un homme exécutent de la danse aérobique de façon sexuellement suggestive[67].

Le vidéoclip Axel F du personnage virtuel Crazy Frog paru en 2005 et réalisé en animation 3D, devient immédiatement culte et dépasse le milliard de vues sur Youtube[68]. Il fut par ailleurs le second vidéoclip de l'histoire à dépasser ce chiffre sur cette plateforme[69].

En 2006, le vidéoclip humoristique et coloré A Public Affair de Jessica Simpson, qui comprend quelques célébrités dont Christina Applegate, Christina Milian, Eva Longoria, Maria Menounos, Andy Dick et Ryan Seacrest, devient immédiatement culte[70].

En 2010, le vidĂ©oclip de la musique Baby de Justin Bieber ft Ludacris dĂ©passe les 2 milliards de vues sur Youtube[71].

En 2012, le chanteur sud-coréen PSY est le premier artiste dans l'histoire du clip vidéo à dépasser les trois milliards de vues sur YouTube pour son clip Gangnam Style[72].

En 2013, Le vidéoclip Almost Home de Mariah Carey, extrait de la bande originale du film Le Monde fantastique d'Oz, obtient un World Music Awards pour la meilleure vidéo de l'année[73].

La mĂȘme annĂ©e, le vidĂ©oclip For Once In My Life de Mel B, qui rĂ©vĂšle l'artiste en train de danser et de s'embrasser soi-mĂȘme, tout en faisant un strip-tease dans le dĂ©cor de la sĂ©rie Desperate Housewives, marque les esprits.

C’est en partie grĂące au succĂšs du clip Happy paru en 2014, et extrait du film d’animation Moi, moche et mĂ©chant 2, dĂ©voilant une danse de rue, que Pharrell Williams obtient la plus grosse vente de singles de l’annĂ©e et remporte un Grammy Award pour la meilleure vidĂ©o de l’annĂ©e[74].

En parallÚle, la chanteuse australienne Sia dépasse le milliard de vues avec son clip Chandelier, dont la prestation choregraphique est acclamée par la critique, devenant la 13e vidéo la plus vues de tous les temps sur Youtube[75] - [76] - [77] - [78].

Le vidĂ©oclip If I Don't Have You de Tamar Braxton est acclamĂ© par la critique et permet Ă  l’interprĂšte d’ĂȘtre nommĂ©e aux Grammy Awards[2] - [3] - [4].

En 2015, le vidĂ©oclip If I Don't Have You de Tamar Braxton Ă  l’esthĂ©tique classieuse des annĂ©es 1920, qui raconte l’histoire d’une prostituĂ©e dans un hĂŽtel, est acclamĂ© par la critique et permet Ă  l’interprĂšte d’ĂȘtre nommĂ©e aux Grammy Awards[2] - [3] - [4].

Certains clips ont mĂȘme eu leurs pastiches. Microsoft a repris Weapon of Choice pour en faire un clip de promotion Ă  usage interne, Windows of Choice. "Weird Al" Yankovic s'est fait d'ailleurs connaĂźtre par ses divers pastiches de clips cĂ©lĂšbres, notamment ceux de Michael Jackson.

Pour la France, impossible de ne pas citer MylÚne Farmer, avec des clips considérés comme de véritables courts-métrages (Libertine, Pourvu qu'elles soient douces) ou encore Daft Punk (Around The World).

RĂ©alisateurs de clips

  • Sajeed A. : ayant commencĂ© sa carriĂšre en tant que producteur pour MTV India, il rĂ©alisa Ă©galement des clips pour des groupes comme Blaaze, Fuzön, Lucky Ali ou encore Jigsaw Puzzle.
  • Jonas Akerlund : ce SuĂ©dois nĂ© en 1965 commence sa carriĂšre en 1988 et gagnera une gloire internationale en travaillant avec des groupes aussi variĂ©s que Candlemass, Roxette, Moby, The Prodigy, U2, Lady Gaga, Rammstein... et mĂȘme Sinclair ! D'ailleurs, sa cĂ©lĂ©britĂ© est aussi due au parfum de scandale de certains des clips qu'il a rĂ©alisĂ©s et qui ont Ă©tĂ© victimes de la censure, comme Smack My Bitch Up (The Prodigy), Telephone (Lady Gaga) ou encore Pussy et Ich Tu Dir Weh (Rammstein), bien que dans le cas de ce dernier, c'est plus les paroles qui ont provoquĂ© la censure.
  • Alex & Martin : duo composĂ© de Alex Courtes et Martin Fougerol crĂ©Ă© en 1999 et ayant rĂ©alisĂ© dans les annĂ©es 2000 de multiples clips pour des artistes tels que Cassius, Air, Stereophonics, Jamiroquai ou encore Kylie Minogue. 2 clips leur ont donnĂ© une notoriĂ©tĂ© internationale : Seven Nation Army (The White Stripes) et Vertigo (U2). Bien que le duo se soit sĂ©parĂ© en 2007, ils continuent la rĂ©alisation de clips, notamment Alex Courtes, qui a derniĂšrement rĂ©alisĂ© Pleasure (Justice).
  • George Ant : rĂ©alisateur grec trĂšs populaire dans son pays, ayant rĂ©alisĂ© des clips pour les plus populaires des artistes grecs, comme Nicko, Marina Sena ou encore Nikos Karvelas.
  • Chris Applebaum : rĂ©alisateur amĂ©ricain, sa carriĂšre commença en 1992 avec Everything de Material Issue et Ă  partir de lĂ , il devint le plus jeune rĂ©alisateur Ă  signer chez Satellite Films, division de Propaganda. En tout, il a rĂ©alisĂ© environ 250 vidĂ©os et reçut de multiples MTV VMA.
  • Tim Armstrong : ce musicien/chanteur/compositeur/producteur/acteur amĂ©ricain spĂ©cialisĂ© dans le punk fit partie de plusieurs groupes et rĂ©alisa des clips pour les groupes dont il fit partie (Operation Ivy, Downfall...) ainsi que pour d'autres groupes (Green Day).
  • Bryan Barber : nĂ© en 1970, ce rĂ©alisateur s'est spĂ©cialisĂ© dans les clips pour des artistes hip-hop et R&B, comme Rude Boy (Rihanna), Ridin' (Chamillionnaire) ou Roses (OutKast).
  • Steve Barron : rĂ©alisateur pour a-ha, Joe Jackson, Tears for Fears, et bien d'autres.
  • Michael Bay
  • Samuel Bayer : artiste visuel nĂ© en 1965, il commença Ă  rĂ©aliser des clips en 1991, son premier titre de gloire Ă©tant celui de Smells Like Teen Spirit. Il rĂ©alise surtout des clips pour des artistes rock, comme Ozzy Osbourne, Garbage, Green Day, Metallica, Iron Maiden, les Ramones, les Smashing Pumpkins, Hole, The Offspring...
  • Big TV ! : duo composĂ© de Andy Delaney et de Monty Whitebloom, ils rĂ©alisent des clips et des pubs.
  • Jim Blashfield : nĂ© en 1944, cet AmĂ©ricain est trĂšs multidisciplinaire, rĂ©alisant des courts-mĂ©trages, des installations vidĂ©o, une piĂšce de thĂ©Ăątre et Ă©videmment, des clips pour les Talking Heads, Peter Gabriel, Paul Simon, Michael Jackson ou encore "Weird Al" Yankovic.
  • Benny Boom : nĂ© en 1971, il entre dans l'industrie musicale en 2000 avec des clips pour Nicki Minaj, P. Diddy, Akon ou encore 50 Cent. Son catalogue de clips s’élĂšve Ă  plus de 200, principalement pour des artistes hip-hop (Snoop Dogg, Busta Rhymes, Kelly Rowland, LL Cool J, Nelly, Lil Wayne...). Il a aussi rĂ©alisĂ© le film comique Next Air Day (2009) et All Eyez On Me, documentaire sur Tupac Shakur sorti en 2017.
  • Laurent Boutonnat : compositeur de MylĂšne Farmer, il a rĂ©alisĂ© plusieurs de ses vidĂ©os.
  • Colin Solal Cardo: rĂ©alisateur de plusieurs clips dont ceux Amir (chanteur), le clip Longtemps avec l'actrice Lou Gala ayant obtenu plus de 76 millions de vues
  • Alan Calzatti : rĂ©alisateur ayant crĂ©Ă© des vidĂ©os pour des compagnies comme Atlantic, Sony ou encore EMI.
  • Roman Coppola : il fait partie des rĂ©alisateurs ayant commencĂ© dans le clip avant de s'orienter vers le cinĂ©ma. Dans le milieu du clip, Coppola travailla pour Green Day, Arcade Fire, The Strokes, Marianne Faithfull... Au cinĂ©ma, ses travaux les plus connus sont les films co-rĂ©alisĂ©s avec Wes Anderson, comme Fantastic Mr. Fox, Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel.
  • Anton Corbijn : hollandais d'origine, ce photographe est connu pour ses clips de U2, Nirvana, Depeche Mode, Metallica, Joy Division.
  • Mathew Cullen : cofondateur de Motion Theory et du studio Mirada (en compagnie de Guillermo del Toro), il a rĂ©alisĂ© le clip de Pork and Beans (Weezer), Boom Boom Pow (Black Eyed Peas) et plusieurs clips de Katy Perry (California Gurls, Dark Horse, Chained to the Rhythm.
  • Chris Cunningham : se considĂšre avant tout comme un artiste multimĂ©dia. Ses ambiances malsaines et perturbantes ont fortement marquĂ© le public : ses clips d'Aphex Twin notamment, mais aussi Frozen de Madonna ou encore All Is Full of Love de (Björk).
  • Gregory Dark : il a rĂ©alisĂ© plus de 150 clips, notamment pour Ice Cube, Linkin Park ou encore Breaking Benjamin. Il a aussi rĂ©alisĂ© quelques films indĂ©pendants : See No Evil (2006), Little Fish, Strange Pond (2008) et An Evening With Stephen Lynch (2009).
  • Tamra Davis : ayant commencĂ© en 1986 avec le clip de But Not Tonight (Depeche Mode), elle en rĂ©alisa pour Sonic Youth ou encore les Beastie Boys. AprĂšs Movies (Alien Ant Farm), datant de 2001, elle arrĂȘte la crĂ©ation de clips pour se consacrer Ă  la tĂ©lĂ©vision et au cinĂ©ma.
  • Hannah Lux Davis : nĂ©e en 1986, elle commence Ă  rĂ©aliser des clips en 2008. Elle a surtout collaborĂ© avec Nicki Minaj, Fith Harmony, Jessie J, Jason Derulo, Ariana Grande ou encore Demi Lovato.
  • Jonathan Dayton & Valerie Faris : durant les annĂ©es 1990, ils ont rĂ©alisĂ© ensemble des clips pour R.E.M, Weezer, les Ramones, Jane's Addiction, les Smashing Pumpkins, Ringo Starr, les Red Hot Chili Peppers ou encore Korn.
  • Jonathan Demme
  • Brian De Palma
  • Florence Deygas et Olivier Kuntzel : auteurs de SacrĂ© Français et Une Very Stylish Fille (Dimitri from Paris), Photo Girl (Poperetta), Rose Rouge (Ludovic Navarre aka Saint Germain), The Sssound Of Mmmusic (Bertrand Burgalat) ainsi que de vidĂ©os pour les Sparks.
  • Stanley Donen
  • Shane Drake : originaire de Redding, Californie, il commence en 2002 avec Bullet to Binary de mewithoutYou et enchaĂźne avec des clips pour Paramore, Fall Out Boy, Panic! at the Disco, Avril Lavigne, Kelly Clarkson, Flo Rida ou encore Timbaland.
  • Quentin Dupieux : connu comme musicien sous le nom de M. Oizo, Quentin Dupieux rĂ©alise des courts-mĂ©trages Ă©tranges. PrĂ©sentĂ© par son pĂšre, garagiste, Ă  Laurent Garnier, il a rĂ©alisĂ© des clips pour Alex Gopher, Laurent Garnier et lui-mĂȘme.
  • Antoine Fuqua
  • Philippe Gautier : rĂ©alisateur français trĂšs prolifique. Parmi ses classiques : Marcia Baila (Les Rita Mitsouko en 1986), clip qui sera diffusĂ© au MOMA de New York, Take A Chance On Me (Erasure en 1992). Il n'emprunte pas seulement aux processus et aux langages crĂ©Ă©s historiquement dans le cinĂ©ma, la photographie, les arts plastiques, la musique et la danse, il commande aux artistes des Ɠuvres qui prennent place ensuite, dans ses dĂ©cors.
  • Jonathan Glazer : rĂ©alisateur de Sexy Beast et Birth, il tourne pour Jamiroquai, Radiohead, Blur ou Massive Attack. MalgrĂ© une vidĂ©ographie trĂšs limitĂ©e, ses clips sont parmi les plus citĂ©s (Ă  l'image de « Rabbit in your Headlights » de UNKLE oĂč un homme se fait renverser par des voitures dans un tunnel).
  • Brian Grant : du mĂȘme genre, avec Tina Turner, The Human League, Queen, The Stranglers, Kim Wilde... a par ailleurs rĂ©alisĂ© des Ă©pisodes de la sĂ©rie Highlander.
  • Jihad Kahwajy : rĂ©alisateur et chef-opĂ©rateur suisse, il rĂ©alise les clips d'artistes francophones tels que Willy Denzey, Yves Larock, AlizĂ©e, Prodyge Crew, C-Sheyn. En 2008 il est vainqueurs du meilleur clip de l'annĂ©e aux CĂ©saires Français avec le nouveau clip de Willy Denzey "Turn Me Up"- S'enchaĂźnera la mĂȘme annĂ©e le meilleur clip de l'annĂ©e en Suisse ainsi que la meilleure image au Festival international du film de Locarno. GrĂące Ă  son concept novateur et ambitieux, il est dĂ©sormais convoitĂ© par les plus grandes maisons de disques. Jihad Kahwajy fait partie intĂ©grante des plus fulgurantes Ă©volutions dans le domaine du clip vidĂ©o.
  • John Landis, rĂ©alisateur des clips Thriller et Black or White de Michael Jackson.
  • H5 : collectif fondĂ© par Ludovic Houplain et Antoine Bardou Jacquet. On leur doit « The Child », pour Alex Gopher - une ville typographique - et « Remind me » (Röyksopp).
  • Pleix. Collectif.
  • Jean-Baptiste Mondino : outre le cĂ©lĂšbre et dĂ©jantĂ© La danse des mots, C'est d'abord son noir et blanc trĂšs pictural qui le fera connaĂźtre avec des clips sentimentaux tels que un autre monde (TĂ©lĂ©phone), Cargo (Axel Bauer), Russians (Sting) avec Boys of summer (1985), de Don Henley, il recevra le « MTV Music Video Award » du meilleur clip de l'annĂ©e. Plus tard, Mondino passera Ă  la couleur pour Les Rita Mitsouko, puis Prince, Madonna, Alain Bashung, Björk, etc.
  • Michel Gondry : ancien batteur du groupe Oui-Oui, Gondry se fera connaĂźtre comme un des « clipmen » les plus exigeants : IAM (Le Mia), Björk (six vidĂ©os), The Chemical Brothers, The White Stripes, Massive Attack, Kylie Minogue, Cibo Matto... Il est Ă  ce jour le rĂ©alisateur de clips le plus cĂ©lĂšbre dans le monde et a depuis rĂ©alisĂ© cinq longs mĂ©trages aux États-Unis (Human Nature en 2002, Eternal Sunshine Of The Spotless Mind en 2004, La Science des rĂȘves en 2006, Soyez sympas, rembobinez! en 2008 et The Green Hornet en 2010).
  • Garth Jennings : rĂ©alisateur de H2G2 : Le Guide du voyageur galactique, il est aussi cĂ©lĂšbre pour ses clips pour Fatboy Slim (Right here, Right now), Blur (Coffee % TV), R.E.M. (Imitation of Life) ou Badly Drawn Boy.
  • Spike Jonze : L'homme des paris un peu fous : faire danser Christopher Walken sur du Fatboy Slim, intĂ©grer Björk Ă  une comĂ©die musicale, incruster le groupe Weezer dans un Ă©pisode de la sĂ©rie Happy Days...
  • David LaChapelle : Mariah Carey (Loverboy), Elton John, Moby (Natural blues), Avril Lavigne, etc.
  • Don Letts a filmĂ© les acteurs du mouvement punk britannique, The Clash, Elvis Costello, The Pretenders...
  • David Mallet : Blondie, Billy Idol, AC/DC, Queen ou Erasure.
  • Diane Martel : beaucoup de rĂ©alisations dans le Hip-hop ; auteur en outre de plusieurs clips de Mariah Carey.
  • Olivier Megaton : le rĂ©alisateur de Exit et de La SirĂšne rouge est auteur de divers clips pour Fabe, Assassin, les NĂ©gresses vertes, Silmarils, Sens Unik ou encore Jean-Louis Aubert.
  • Russell Mulcahy : le rĂ©alisateur emblĂ©matique des annĂ©es 1980. Duran Duran, Ultravox, Spandau Ballet ou Elton John, ainsi que le film Highlander ! Il a rĂ©alisĂ© deux des clips vidĂ©o de Queen, A Kind of Magic et Princes of the Universe.
  • Sophie Muller : de Eurythmics Ă  No Doubt en passant par Sade, Sophie Muller est la rĂ©alisatrice de clips classique. Sa maniĂšre, apparemment passe-partout, est extrĂȘmement efficace dans la sensation de proximitĂ© qu'elle installe entre les musiciens et leurs auditeurs. Elle entretient par ailleurs de longues relations de travail avec les artistes dont elle met la musique en images : 7 clips pour No Doubt, 15 clips pour Eurythmics/Annie Lennox, 9 clips des Shakespeare sisters, etc.
  • Marcus Nispel : rĂ©alisateur de Runaway (Janet Jackson), Killer/Papa was a Rolling Stone (George Michael), XXL et L'Instant X (MylĂšne Farmer), Shy Guy (Diana King), Believe (Elton John), Spice up your Life (Spice Girls), Love is all around (Wet Wet Wet), Ready or not (The Fugees)...
  • Nick Park : devenu cĂ©lĂšbre grĂące Ă  Sledgehammer de Peter Gabriel (MTV Music Video Award du meilleur clip en 1987), il est aujourd'hui le rĂ©alisateur de Wallace and Gromit.
  • Tim Pope : le rĂ©alisateur de The Crow 2 est aussi l'auteur des clips de Talk Talk, de Singing in the shower (Les Rita Mitsouko+The Sparks), de Soft Cell, et, surtout, des classiques de Cure.
  • Alex Proyas
  • Mark Romanek : notamment Scream (Michael Jackson/Janet Jackson)
  • StĂ©phane Sednaoui : artiste français touche a tout, et rĂ©sident a New York, Sednaoui et aussi connu pour ses photos de reportage et de mode que pour son travail de rĂ©alisateur. il a rĂ©alisĂ© Ă  ce jour plus de 50 vidĂ©os, notamment pour NTM (« le monde de demain »), Björk, MC Solaar, Neneh Cherry et Youssou N'Dour, Garbage, Tricky, U2, Mirwais...
  • Dominic Sena
  • Shynola : collectif, il rĂ©alise des clips ou l'animation prend une dimension importante. Parmi les artistes ayant eu recours Ă  eux, on peut citer Radiohead (« Pyramid Song » ), Queens of the Stone Age (« Go with the flow »), Blur (« Crazy Beat », « Good Song ») ou Beck. Ils travailleront, par la suite, aux animations du Guide Galactique dans le film de Garth Jennings.
  • Tarsem Singh : rĂ©alisateur de « Losing My Religion » (REM) et du film « The Cell ». Son activitĂ© principale est la rĂ©alisation de publicitĂ©s.
  • Julien Temple : rĂ©alisateur de nombreux clips de David Bowie, des Rolling Stones, etc. et du film « Absolute Beginers ».
  • Simon West
  • Hype Williams
  • AndrĂ©e Davis-Boyer, surnommĂ©e Mamy Scopitone, a rĂ©alisĂ© plus de 500 scopitones pour les grands noms de la chanson française de l'Ă©poque.
  • Claude Lelouch a rĂ©alisĂ© plus de 80 scopitones.
  • Dave Meyers a rĂ©alisĂ© plus de 200 clips pour des artistes tels que Kid Rock, Lil' Bow Wow, Jennifer Lopez, Korn, etc. Mais il a surtout travaillĂ© pour Missy Elliott et P!nk, il est d'ailleurs le rĂ©alisateur principale de cette derniĂšre.
  • Joseph Kahn a rĂ©alisĂ© plusieurs clips pour Britney Spears (Stronger (2000), Toxic (2004), Womanizer (2008) et Perfume (2013)). Il a Ă©galement rĂ©alisĂ© des clips pour Taylor Swift, Katy Perry ou encore Lady Gaga.

RĂ©alisateurs occasionnels de clips

Classement des 10 clips les plus chers de l'histoire

Le clip vidĂ©o Heartbreaker de Mariah Carey a coĂ»tĂ© plus de 3 millions de dollars.

Les lyric videos

PremiÚre approche, en 1965, Bob Dylan sort une vidéo promotionnelle de son titre Subterranean Homesick Blues dans laquelle il se met en scÚne tenant un paquet de pancartes qu'il fait défiler au rythme de la chanson, mettant des morceaux de paroles en avant.

En 1987, Prince sort le clip de sa chanson Sign o' the Times. Créé par Bill Konersman, il n'a pour visuel que quelques formes géométriques abstraites et l'utilisation des paroles de son single[79] - [80]. Quelques années plus tard, en 1990, George Michael sort son clip de Praying for Time. Il refuse à l'époque de faire un clip traditionnel et contraint son label à sortir un simple clip affichant les paroles de la chanson sur un fond noir[81].

La lyric video, vidĂ©o avec paroles, est devenue avec le temps un moyen pour les maisons de disques de tester la popularitĂ© d'un titre Ă  moindre frais. Le coĂ»t d'une lyric vidĂ©o et d'un clip traditionnel n'Ă©tant pas le mĂȘme, les producteurs peuvent par ce biais avoir une idĂ©e de l'impact que peut avoir un titre, c'est pourquoi il n'est pas rare de voir la sortie d'une lyric video suivie quelques mois plus tard par celle d'un clip officiel[82].

Ce type de clip vidĂ©o a aussi l'avantage de pouvoir ĂȘtre sorti plus rapidement et d'engendrer encore plus de vues sur l'internet pour un mĂȘme produit. Ainsi, en 2010, Katy Perry sort quelques jours avant son clip officiel de Firework, une lyric video simple reprenant sur un enchaĂźnement de photos issues de son futur clip, les paroles affichĂ©es sans aucun jeu de typographie.

La lyric video connaĂźt de plus en plus d'exemples oĂč le travail de la typographie et la mise en scĂšne complĂšte est aussi recherchĂ©e que pour un clip vidĂ©o traditionnel, faisant de ce type de vidĂ©o, un clip Ă  part entiĂšre. De nombreux artistes comme P!nk, Katy Perry, ou Muse, ont pris l'habitude de sortir une lyrics video avant de prĂ©senter leur clip officiel.

Censure et controverses

Comme le clip vidéo est une forme d'expression artistique et sert à faire passer énormément de messages plus ou moins profonds/explicites, il arrive souvent à certains artistes de se faire censurer pour un contenu jugé offensant selon les lois d'un pays, lois pouvant changer selon le pays. Depuis les années 1980 et l'explosion du clip vidéo, plusieurs clips ont été soumis à la censure.

Années 1980

Le 1er août 1981 est le jour de lancement de MTV. Directement orientée aux adolescents, la chaßne a comme ambition de promouvoir des tendances sociétales à travers leurs contenus, en aidant le public à identifier les rÎles masculins et féminins. Dans les années 1980, les stéréotypes de genre étaient identifiés simplement : la femme est toujours dans l'émotion, soumise à l'homme et doit s'occuper de la maison, tandis que l'homme est le chef de maison, est viril et agressif et a toujours les postes professionnels les plus élevés. Ce qui étonna l'audience, en plus de l'unification des visuels et de la musique. Les figures-clés du MTV des années 1980 étaient The Rolling Stones, AC/DC, Michael Jackson et les Guns N' Roses.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les clips des annĂ©es 1980 dĂ©peignent Ă©normĂ©ment les femmes en tant qu'objets sexuels. Selon les stĂ©rĂ©otypes de l'Ă©poque, les femmes sont attractives et soumises Ă  l'homme. Et mĂȘme si leurs talents sont reconnus, elles n'arrivent jamais Ă  surpasser le mĂąle - les clips de Sink the Pink et de Rock n'Roll d'AC/DC en sont de parfaits exemples. Dans une Ă©tude menĂ©e en 1987, trente heures de programmes ont Ă©tĂ© analysĂ©es et les conclusions suivantes ont Ă©tĂ© faites : 57 % des clips affichent clairement les « rĂŽles » fĂ©minins, 17 % montrent les talents des femmes, mĂȘme si leur rĂŽle sexuel est plus mis en avant, 14 % n'usent pas des stĂ©rĂ©otypes traditionnels et seulement 12 % reconnaissent que les femmes sont indĂ©pendantes. Et plus de 50 % des vidĂ©os prĂ©sentent les femmes habillĂ©es de façon sĂ©duisante.

Le premier clip Ă  ĂȘtre banni de MTV fut le tube de Queen Body Language (1982), la raison Ă©tant les sous-entendus homosexuels prĂ©sents dans la vidĂ©o ainsi que la prĂ©sence de peaux nues et de sueur (bien que les musiciens, eux, apparaissent habillĂ©s), ce qui fut jugĂ© inappropriĂ© pour le public de la chaĂźne. La vidĂ©o de Physical d'Olivia Newton-John (1981) fut Ă©galement bannie pour la prĂ©sence de mannequins masculins uniquement vĂȘtus de bikinis et repoussant les avances de la chanteuse. Elle finit finalement par les suivre jusqu'Ă  leurs quartiers privĂ©s et le clip est coupĂ© par la chaĂźne avant la fin ouvertement homosexuelle, une fois encore. La BBC refusa de diffuser le clip de Girls On Film de Duran Duran, car ce clip dĂ©peignait des combats de femmes nues dans la boue et autres fĂ©tichismes sexuels. MTV ne diffusa le clip qu'aprĂšs prĂ©sentation d'une version censurĂ©e.

Laura Branigan refusa de censurer la vidĂ©o de Self Control (1984) mais la menace de bannissement la fit changer d'avis. Il faut dire que le clip, rĂ©alisĂ© par William Friedkin, pouvait choquer les mentalitĂ©s de l'Ă©poque : la chanteuse se retrouvait attirĂ©e Ă  travers une ambiance de dĂ©bauche montante et extrĂȘmement stylisĂ©e, avec l'apparition (dans une sĂ©rie de boĂźtes de nuit) d'un homme masquĂ© qui finit par l'emmener au lit. En 1989, If I Could Turn Back Time de Cher, montrant la susnommĂ©e en train de chanter dans un maillot de corps trĂšs « rĂ©vĂ©lateur » et entourĂ©e d'un rĂ©giment complet de marins aux anges) fut limitĂ© aux programmes nocturnes de MTV. Le clip de God Save the Queen fut banni par la BBC pour avoir traitĂ© le Royaume-Uni de rĂ©gime fasciste. Celui de Girls, Girls, Girls de Mötley CrĂŒe (1987) le fut aussi Ă  cause de la prĂ©sence de femmes complĂštement nues dansant autour des membres du groupe dans un strip club. Le groupe dut refaire une autre version du clip pour qu'MTV accepte de le diffuser.

En 1983, Entertainment Tonight consacra un segment de sa programmation à la censure et à la violence dans les vidéos rock. Des extraits de clips de Michael Jackson, Duran Duran, Golden Earring, Kiss, Kansas, Billy Idol, Def Leppard, Pat Benatar et des Rolling Stones furent analysés et une partie de l'opinion publique accusa le business des clips rock de violence excessive. Des musiciens (John Cougar Mellencamp, Gene Simmons, Paul Stanley) et des réalisateurs (Dominic Orlando, Julian Temple), en réponse à ces accusations, défendirent leur travail. D'ailleurs, il n'est pas rare à cette époque que des groupes utilisent le parfum de scandale et la censure pour promouvoir certains de leurs singles, comme pour Girls On Film (Duran Duran) ou Relax (Frankie Goes to Hollywood).

Années 1990

Dans les nineties, la musique devint une part trĂšs importante de l'Ă©volution culturelle du public. Les sons Ă  la mode devenaient plus noirs et provocants (R&B, hip-hop et musique alternative) et les clips les plus populaires viennent d'artistes comme Nirvana, Notorious B.I.G, Aaliyah, Weezer ou encore Radiohead. Mais tandis que les artistes et genres plus populaires changeaient, leurs reprĂ©sentations visuelles et les messages dĂ©livrĂ©s au public demeuraient toujours les mĂȘmes. Non pas que les clips crĂ©Ă©s par, pour prendre un exemple, les artistes citĂ©s plus haut soient tous des clips mettant en scĂšne des stĂ©rĂ©otypes de genre (des clips comme Heart-Shaped Box ou No Surprises n'en contenant aucun, par exemple) mais pas mal d'autres groupes y recouraient toujours. Plusieurs Ă©tudes furent menĂ©es et les chiffres suivants en furent tirĂ©s : 44,7 % des clips diffusĂ©s Ă©chouent Ă  proposer un vrai rĂŽle central fĂ©minin et 31,7 % les dĂ©peignent de façon conventionnelle (Ă  savoir soit des objets, soit des personnes promptes Ă  Ă©chauffer les sens des hommes). Il est aussi vu que, alors que les hommes sont rĂ©partis de façon Ă©gale dans les 7 portraits-clĂ©s du clip vidĂ©o (artiste, poseur, comique, acteur, super-humain, danseur ou chauffeur de salle), les femmes sont trĂšs souvent des danseuses ou des chauffeuses de salle.

En 1991, le segment de danse du clip de Black and White de Michael Jackson fut coupĂ© car Jackson peut ĂȘtre vu en train de se toucher de façon « inappropriĂ©e ». Sa vidĂ©o la plus controversĂ©e, celle de They Don't Care About Us fut bannie de MTV, VH1 et de la BBC Ă  cause de prĂ©tendus messages antisĂ©mites et de visuels venant de la Prison Version de la chanson. Madonna, alors en pleine explosion Ă  cette Ă©poque, fut l'artiste la plus associĂ©e Ă  la censure dans les clips, avec des controverses dĂ©butant Ă  partir du clip de Lucky Star et se poursuivant avec Like A Virgin, Papa Don't Preach (celui-lĂ  faisant rĂ©fĂ©rence au sujet de la grossesse adolescente) ou encore Like A Prayer (trĂšs critiquĂ© pour son usage d'imageries religieuses, sexuelles et raciales). Le point culminant fut atteint en 1990 avec le clip de Justify My Love, banni de MTV pour ses reprĂ©sentations du sadomasochisme, de l'homosexualitĂ©, du travestissement et de la sexualitĂ© de groupe.

En 1992, le clip d'Ebenezer Goode (The Shamen) fut banni par la BBC, qui jugeait que ce clip dispersait des messages subliminaux faisant la promotion de l'ecstasy. En 1997, celui de Smack My Bitch Up (The Prodigy) fut victime du mĂȘme sort pour ses reprĂ©sentations de la nuditĂ© et de la prise de drogues. D'ailleurs, ce n'Ă©tait pas la premiĂšre fois que le trio techno-punk anglais dut faire face Ă  la censure : le clip de leur cĂ©lĂšbre chanson Firestarter fut interdit par la BBC Ă  cause de ses rĂ©fĂ©rences aux incendies volontaires. Comme autres clips interdits, citons The Gift d'INXS (1993) pour son usage d'images de l'Holocauste et de la Guerre du Golfe, ainsi que Prison Sex de Tool (1994) pour ses rĂ©fĂ©rences, Ă  la fois dans la vidĂ©o et les paroles, Ă  l'abus sur mineur.

En 1999, le clip de Je te rends ton amour, de la chanteuse MylĂšne Farmer crĂ©Ă© polĂ©miques et censure en France et en Europe. RĂ©alisĂ© par François Hanss, qui Ă©tait l'assistant rĂ©alisateur de Laurent Boutonnat, le clip de la chanson est un mĂ©lange de religion, de sexualitĂ© et de satanisme. Pour exemple, un des plans du clip n'est pas sans rappeler le tableau Le Christ sur la croix de VĂ©lasquez. L'inscription « Demonas Perpetuum » que l'on voit dans le clip vidĂ©o est Ă©galement issu d'un ouvrage "problĂ©matique" Clavicula Salomonis. Dans ce clip, la chanteuse revĂȘtue d'un robe signĂ© Olivier Theyskens, parcours un abbaye en compagnie du "diable". Les plans suivant nous montre la chanteuse pervertie par cette entitĂ© et devenue son objet de luxure et de religion. Le plan de fin montrant la chanteuse nu dans un marre de sang et crucifiĂ© marque la dĂ©limitation et la transformation de cette derniĂšre.

Pour rappel, la chanteuse apostrophe le peintre Egon Schiele dans sa chanson, les plans rappelant certaines penture de ce dernier; notamment ces nus de femme.

À sa sortie en juin 1999, l'ensemble des chaĂźnes dĂ©cide de censurer sa version intĂ©grale, Ă  cause de scĂšnes estimĂ©es choquantes et blasphĂ©matoires envers l'Église catholique. Durant la journĂ©e, seule une version courte de deux minutes est diffusĂ©e : les scĂšnes de nu et de crucifixion ne sont pas montrĂ©e. Refusant de modifier son clip, MylĂšne Farmer dĂ©cide de sortir la version intĂ©grale en VHS dans les kiosques. Cette version intĂ©grale, accompagnĂ©e d'un livret reprenant des parties du scĂ©nario, se vendras Ă  plus de 70 000 exemplaires au profit du Sidaction. En plein pĂ©riode de pandĂ©mie du SIDA, la chanteuse frappe fort et envoi un message clair au mĂ©dia !

Années 2000

Le vidéoclip These Boots Are Made for Walkin' de Jessica Simpson, paru en 2005, a créé la controverse.

À cette Ă©poque, la musique est pleinement intĂ©grĂ©e dans la vie culturelle des gens, bien que peu de nouveaux genres furent crĂ©Ă©s en dehors de la musique indĂ©pendante et de la musique Ă©lectronique. Citons tout de mĂȘme la Teen Pop, qui avait dĂ©jĂ  eu une grande influence dans les annĂ©es 1990 avec des artistes comme Britney Spears, NSYNC ou les Backstreet Boys, ou le R&B contemporain avec des artistes comme Usher. Selon une Ă©tude menĂ©e en 2008 par Jacob Turner a conclu que les genres musicaux plus « rĂ©servĂ©s » aux Afro-AmĂ©ricains (hip-hop, R&B) possĂ©daient les contenus les plus sexuels dans leurs clips, contrairement aux genres plus « rĂ©servĂ©s » aux Blancs (country, rock). 73 % des clips de l'Ă©poque possĂšdent un contenu se rĂ©vĂ©lant sexuel de n'importe quelle façon que ce soit, 90,09 % des clips hip-hop et R&B en possĂšdent et ce, de façon explicite. Si les analyses se limitent aux clips strictement hip-hop, le nombre tombe Ă  79,7 % et Ă  76,9 % pour les clips strictement R&B. À titre de comparaison, les vidĂ©os rock possĂšdent un contenu sexuel dans 40 % des cas et les vidĂ©os country en possĂšdent dans 37 % des cas. Ces analyses prouvent aussi que dans les clips, les personnages afro-amĂ©ricains s'habillent plus de façon provocante que les personnages blancs et que les Afro-AmĂ©ricains n'Ă©taient plus sous-reprĂ©sentĂ©s dans les clips, l'Ă©tude de Turner Ă©mettant l'hypothĂšse des contenus sexuels trĂšs prĂ©sents dans les vidĂ©os oĂč ils apparaissent.

En 2000, la vidĂ©o de Rock DJ (Robbie Williams) fut l'objet de controverses dues Ă  sa nature trĂšs graphique : on y voit Williams se dĂ©shabiller entiĂšrement puis retirer littĂ©ralement sa peau, rĂ©vĂ©lant de la chair sanglante, avant de dĂ©chirer ses muscles et organes jusqu'Ă  ne plus ĂȘtre qu'un squelette imbibĂ© de sang. Le clip fut censurĂ© sur les chaĂźnes anglaises durant la journĂ©e et ne sera diffusĂ© dans sa version originelle qu'Ă  partir de 22 heures. Elle fut interdite de diffusion en RĂ©publique Dominicaine, Ă  la suite d'accusations de satanisme. En 2001, ce fut au tour de Björk d'affronter la censure ; ses deux singles successifs, Pagan Poetry et Cocoon, furent bannis de MTV : le premier pour ses reprĂ©sentations de rapports sexuels, de fellations et de piercings et le second car il prĂ©sente la chanteuse apparemment entiĂšrement nue (il s'avĂšre qu'en fait, elle Ă©tait vĂȘtue d'un maillot de corps Ă©quipĂ© d'une ficelle rouge). En 2002, le clip de All the Things She Said du duo russe t.A.T.u. est Ă  son tour pris dans le tourbillon de la controverse : montrant Lena Katina et Yulia Volkova enlacĂ©es et s'embrassant, elle fut l'objet de campagnes pour pousser au bannissement de la vidĂ©o, notamment celle menĂ©e par Richard et Judy, prĂ©sentateurs tĂ©lĂ© anglais, qui affirmĂšrent que ce clip flattait les bas instincts des pĂ©dophiles avec ce baiser ainsi qu'avec l'usage des uniformes d'Ă©cole pour les jeunes filles. La campagne Ă©choua et, capitalisant sur la controverse, le fameux baiser fut chorĂ©graphiĂ© Ă  chaque fois que t.A.T.u interprĂ©tait la chanson. Plusieurs Ă©missions, comme Top of the Pops et The Tonight Show with Jay Leno, censurĂšrent le passage incriminĂ©. En rĂ©ponse, les deux musiciennes apparurent durant une tournĂ©e promotionnelle avec des t-shirts avec l'inscription « censurĂ© » Ă©crite dessus.

En 2004, le clip de This Love (Maroon 5) devint controversĂ© en raison de scĂšnes intimes entre le chanteur Adam Levine et sa petite amie de l'Ă©poque. Ces scĂšnes Ă©tant prises sous des angles stratĂ©giques, une version censurĂ©e fut diffusĂ©e avec des fleurs animĂ©es par ordinateur cachant ce qui pouvait choquer. Le clip de (s)AINT (Marilyn Manson) fut aussi interdit, cette fois par le label de l'artiste, Ă  cause de ses contenus violents et sexuels. En 2005, Just Lose It (Eminem) fut banni de la chaĂźne BET, en raison des rĂ©fĂ©rences au procĂšs de la mĂȘme annĂ©e « People v. Jackson » (oĂč Michael Jackson fut jugĂ© pour comportement inappropriĂ© sur mineur), mais aussi aux opĂ©rations de chirurgie esthĂ©tique de l'artiste et Ă  l'incident Pepsi (durant le tournage d'une pub Pepsi, ses cheveux prirent feu). Jackson lui-mĂȘme trouva la vidĂ©o « inappropriĂ©e et irrespectueuse envers moi, mes enfants, ma famille et la communautĂ© dans l'ensemble ». Toujours en 2004-2005, les autoritĂ©s Ă©gyptiennes bannirent des antennes du pays vingt clips jugĂ©s contraires aux valeurs morales de la religion musulmane et aux États-Unis, des associations familiales et des politiciens menĂšrent une campagne de lobbying pour obtenir le bannissement de la vidĂ©o de Call On Me (Eric Prydz), mais cela Ă©choua. En 2005, la chanteuse Jessica Simpson crĂ©e la controverse, en lavant une voiture en bikini, dans son clip These Boots Are Made for Walkin'[83] - [84]. En 2008, des accusations de racisme et de violence furent portĂ©es contre le duo français Justice, Ă  la suite de la sortie de leur vidĂ©o pour Stress, montrant des jeunes en train de commettre des crimes dans les rues de Paris, jeunes Ă©tant principalement d'origine nord-africaine. Et la musique country n'est pas immunisĂ©e contre la censure : I Melt (Rascal Flatts) en est un bon exemple.

Années 2010

Quelques cas de clips concernĂ©s par la censure : Hurricane de Thirty Seconds to Mars, qui dut ĂȘtre Ă©ditĂ© dans une version censurĂ©e, ou encore Ride (2010) de Ciara. Telephone (ft. BeyoncĂ©) et Alejandro (2010) de Lady Gaga ont Ă©galement connu des restrictions. Alejandro a Ă©tĂ© partiellement interdit par le CSA en France pour "contenu blasphĂ©matoire, sexuel et violent". Il ne pouvait plus ĂȘtre diffusĂ© en journĂ©e et nĂ©cessitait une signalĂ©tique (-12) aprĂšs 22h. Telephone Ă©tait diffusĂ© dans une version courte et censurĂ© en journĂ©e puis diffusĂ© en version non-censurĂ© aprĂšs 22h.

S&M de Rihanna, sorti fin janvier 2011, montrant la chanteuse en train de simuler des rapports sexuels avec une poupĂ©e Ă  taille humaine, habillĂ©e avec une combinaison pour bondage et accomplissant diverses « activitĂ©s » de type BDSM, fut bannie dans onze pays et interdite aux moins de 18 ans sur YouTube. En France, il avait Ă©tĂ© interdit de diffusion avant 22 h par le Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel (CSA) qui jugeait la vidĂ©o « trop sexuelle » pour ĂȘtre diffusĂ© en journĂ©e.

Mais les contenus sexuels ne se limitent plus à l'hétérosexualité, n'hésitant plus à mettre plus en valeur les couples LGBT - Same Love de Macklemore & Ryan Lewis en est un parfait exemple. Le clip Everyday (2017) d'Ariana Grande, fut loué par les critiques musicaux pour sa représentation positive du sexe (la vidéo montre des couples de tous genres et d'orientations sexuelles différentes commençant à faire l'amour dans des endroits variés) et l'introduction d'orientations sexuelles multiples. Le clip ne fut pas censuré par le CSA, le clip n'avait pas eu de signalétique d'avertissement et était diffusé en journée, excepté la chaßne CStar qui le diffusait en journée mais avec une signalétique (-10).

En 2016, la chaßne W9 crée la polémique en censurant la phrase « Justice pour Adama » présente dans le clip Je suis chez Moi de Black M. [85]

Vers la fin de la dĂ©cennie, de nombreux clips montrant des rodĂ©os urbains ou des gestes dites vulgaires (comme les doigts d'honneur) sont censurĂ©s, en floutant ou pixelisant la scĂšne en question[86]. Certains gros mots sont mĂȘmes retirĂ©s ou remplacĂ©s par un bip.

Historique spécifique de la diffusion des clips vidéos par pays

Belgique

En Belgique, la diffusion de clips vidéos devient de plus en plus réguliÚre à partir de la fin des années 1970.

Les chaines TV publiques belges : RTBF1 (La Une) et BRT (VRT), diffusaient plusieurs émissions musicales, dont certaines contenaient des clips vidéos.

La Belgique Ă©tant un pays oĂč la tĂ©lĂ©vision par cĂąble est devenue le moyen principal de rĂ©ception TV Ă  partir des annĂ©es 1970 et 1980, la diffusion de clips vidĂ©os en Belgique sera ensuite principalement sur des chaines du cĂąble belge, sur la « tĂ©lĂ©distribution ».

La chaine TV privĂ©e luxembourgeoise RTL TĂ©lĂ©vision (TĂ©lĂ© Luxembourg) diffusĂ©e sur le cĂąble en Belgique, proposait plusieurs Ă©missions musicales innovantes diffusant des clips vidĂ©os, principalement Ă  partir de la deuxiĂšme moitiĂ© des annĂ©es 1970. RTL TĂ©lĂ©vision fut en effet la premiĂšre tĂ©lĂ©vision en Europe Ă  fabriquer et diffuser des clips musicaux de nombreux artistes, certains clips seront mĂȘme parfois repris par d'autres chaines appartenant Ă  des autres groupes tv. Parmi les Ă©missions diffusant des clips vidĂ©os sur RTL TĂ©lĂ©vision dans les annĂ©es 1970 et 1980, il y avait notamment : Hit-Parade et Super Juke-Box animĂ©es par AndrĂ© Torrent, FrĂ©quence JLB contenant le "Hit des Clubs", prĂ©sentĂ©e par Jean-Luc Bertrand, Chewing Rock prĂ©sentĂ©e par Georges Lang et l'Ă©mission Clip Connection.

Il y avait aussi des chaines tv publiques d'autres pays europĂ©ens sur la tĂ©lĂ©distribution, ce qui permettait de voir aussi des Ă©missions de clips comme : Top of the Pops sur la BBC, l’émission nĂ©erlandaise TopPop, ainsi que les Ă©missions françaises : Studio3 sur TF1, Platine 45 et Les Enfants du Rock sur Antenne 2.

À partir des annĂ©es 1990, inspirĂ© de la chaine musicale amĂ©ricaine MTV, plusieurs chaines thĂ©matiques musicales font leurs apparitions en Europe. La diffusion de clips vidĂ©os sera alors de plus en plus centralisĂ©e sur des chaines thĂ©matiques musicales, dont MTV Europe, la dĂ©clinaison europĂ©enne de MTV.

Dans les années 1990, les chaines musicales diffusées sur la télédistribution belge sont :

  • en Wallonie, rĂ©gion francophone : MTV (Europe) et MCM ;
  • en Flandre, rĂ©gion nĂ©erlandophone : MTV (Europe) et TMF.

Ce seront les chaines musicales principales en Belgique jusqu’à la fin des annĂ©es 2000.

France

En France, la diffusion de clips vidĂ©os Ă  la tĂ©lĂ©vision devient de plus en plus rĂ©guliĂšre Ă  partir de la fin des annĂ©es 1970, avec des Ă©missions TV hebdomadaires diffusant des clips vidĂ©os qui commencent Ă  Ă©merger, comme l'Ă©mission Studio 3 sur TF1[87]. Et dĂšs 1982, une Ă©mission allait complĂ©ter cette clipmania : c'est Platine 45, positionnĂ©e sur un format d'une demi-heure, diffusĂ©e les mercredis aprĂšs-midi Ă  17 h 30 sur Antenne 2 (ancien nom de France 2), l’émission Ă©tait prĂ©sentĂ©e par Jacky et produite par Pat Le Guen[88]. Il y aura aussi d'autres Ă©missions comme Jackpot sur TF1 le mercredi, animĂ©e par Plastic Bertrand, ou encore Clip Jockey le jeudi, seulement emmenĂ©e par une voix fĂ©minine.

Pour nourrir les programmes dits « jeunes », une autre Ă©mission culte va incarner cette Ă©poque : Les Enfants du rock, diffusĂ©e sur Antenne 2. Conçue comme un agrĂ©gat de mini-programmes, elle y a accueilli des plumes confirmĂ©es mais aussi de futures pointures du milieu rock et audiovisuel, on y voyait par exemple Ă©voluer Philippe ManƓuvre aux commandes (avec Jean-Pierre Dionnet) de Sex Machine, un mĂ©lange de clips et de sĂ©quences humoristiques et coquines (oĂč apparurent par exemple Pauline Lafont et Sophie Favier). Bernard Lenoir y animait Rockline, sur la pop et la new wave anglaise et Antoine de Caunes y Ɠuvrait sur Houba Houba, consacrĂ© entre autres au rock.

Sur TF1, Alain Maneval livrait Megahertz, bientĂŽt complĂ©tĂ©e par 22, vl'a l'rock ! de Jean-Bernard Hebey. Sur FR3 (futur France 3), Vincent Lamy proposait L'Écho des Bananes. Ces Ă©missions Ă©taient plutĂŽt conçues comme des gĂ©nĂ©ralistes de rock, sur des formats allant au-delĂ  d'une heure, et diffusĂ©s tard le soir. Les clips Ă©taient leur matiĂšre premiĂšre et leur programme pivot.

En 1984, l'émission Top 50 est lancée, elle est diffusée sur Canal+ en clair. L'émission diffusait les clips vidéos en se basant sur le classement officiel de ventes de disques Top 50. L'émission était diffusée tous les jours du lundi au vendredi et les samedis, ce qui permettait alors de voir des clips à la télévision de façon quotidienne, et plus uniquement de façon hebdomadaire.

Enfin, le clip servait aussi de programme intercalĂ© entre ou dans des Ă©missions grand public, voire comblant les trous des grilles quotidiennes des chaĂźnes : Jacques Martin en montrait quelques-uns le dimanche matin dans son Ă©mission sur l'actualitĂ© culturelle. Michel Denisot plaçait quelques clips le dimanche sur TF1, entre deux reprĂ©sentations sportives. Michel Drucker proposait aussi, au sein de Champs-ÉlysĂ©es le samedi soir, le clip exclusif de la semaine. On voulait du clip de partout, tout le temps, sans interruption. Antenne 2 terminait par exemple dĂšs le printemps 1984 chaque journĂ©e par Bonsoir les clips : des clips mis bout Ă  bout, sans prĂ©sentateur ni transition explicative, avant la mise en place de la mire de nuit. Au niveau local, les 2 chaines privĂ©es reçues localement : TMC dans le sud-est et RTL TĂ©lĂ©vision dans le nord-est, diffusaient plusieurs Ă©missions de clips, TMC rediffusait par exemple hors de ses plages horaires propres, les programmes de Sky Channel (concurrente anglaise de MTV) sur les clips musicaux dont le fameux UK Top 100 des meilleures ventes de disques et RTL TĂ©lĂ©vision diffusait des Ă©missions musicales innovantes de clips vidĂ©os.

De la surdose prĂ©cĂ©dente des clips diffusĂ©s de partout, est nĂ©e une situation diamĂ©tralement opposĂ©e, et inĂ©dite. Les maisons de disques demandĂšrent en effet dĂšs 1985 aux chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision de payer pour la diffusion des clips de leurs artistes, considĂ©rĂ©s comme Ɠuvre d'art Ă  part entiĂšre. Dans un premier temps, les chaĂźnes françaises ne pliĂšrent pas devant ce diktat osĂ©, et le clip disparut peu Ă  peu des Ă©crans tĂ©lĂ©visĂ©s pour devenir une raretĂ©, seulement montrĂ© par de courts extraits, ou remplacĂ© par des tournages de concert. AprĂšs presque une annĂ©e de blocus et la disparition quasi totale des Ă©missions de la pĂ©riode faste, une forme d'accord fut Ă©tabli. Il consista en un compromis, avec gratuitĂ© de diffusion pour les clips de moins d'un an d'anciennetĂ©, c'est-Ă -dire pour les nouveautĂ©s.

Le clip est devenu alors encore davantage un produit de pure promotion et de marketing, montré au lancement d'un disque. D'autres émissions télévisées prirent cependant le relais dÚs 1986 : Rock Report sur Antenne 2 (85-86), puis Rapido sur TF1 (à partir de 86) toutes deux animées par Antoine de Caunes, davantage basées sur l'actualité musicale. Elles intégraient des clips mais aussi désormais des reportages, interviews, sujets de société, etc.

La deuxiĂšme moitiĂ© des annĂ©es 1980, fut aussi la pĂ©riode en France, cinq ans aprĂšs la crĂ©ation de MTV aux États-Unis, des premiĂšres expĂ©riences de lancement de chaines « 100 % clips » ou presque : avec TV6 lancĂ©e en 1986 (remplacĂ©e par M6 en 1987), suivi en 1989 du nouveau programme musical de la chaine TMC reçue localement dans le sud-est de la France, fait de longues plages horaires musicales « Monte-Carlo Musique » (MCM Euromusique). A cette pĂ©riode, Les Enfants du Rock renaissaient aussi sur Antenne 2, avec Patrice Blanc-Francard Ă  la production. Plus calme, cette version a proposĂ© surtout des documentaires et portraits d'artistes, avec quelques clips nouveautĂ©s.

À partir des annĂ©es 1990, inspirĂ© de MTV et de son principe de chaine musicale, dans les pays oĂč la tĂ©lĂ©vision terrestre hertzienne Ă©tait le moyen dominant de rĂ©ception TV comme en France, deux cas se prĂ©sentaient gĂ©nĂ©ralement :

  • soit une des chaines hertziennes gĂ©nĂ©ralistes centralisait d'elle-mĂȘme quelques programmes musicaux inspirĂ©s des formats de chaines musicales : Ă©missions de rotation de clips, magazines musicaux, concerts rĂ©guliers ;
  • soit une convention/thĂ©matique Ă  dominante musicale Ă©tait directement imposĂ©e par une instance de rĂ©gulation audiovisuelle sur une des chaines hertziennes privĂ©es, la chaine avec la thĂ©matique Ă©tant alors une "chaine semi-musicale, semi-gĂ©nĂ©raliste". Les pays qui Ă©taient dans ce cas Ă©taient par exemple la France avec la chaine M6 et l'Italie avec la chaine Videomusic (devenant ensuite TMC 2).

Dans les années 1990, parmi les chaines nationales françaises, c'était donc la chaine M6 qui avait une thématique à dominante musicale (30% de programmes musicaux par sa convention CSA) et qui diffusait beaucoup de clips vidéos, avec des émissions comme Boulevard des clips, Multitop (qui deviendra ensuite le Hit Machine)[89] - [90].

Par ailleurs, à partir des années 1990, les abonnements TV payants par satellite (Canalsatellite, TPS) proposeront plusieurs chaines musicales 100% clips comme : MCM, MTV (Europe) et M6Music.

Dans les années 2000, la TNT a permis de diffuser beaucoup plus de chaines sur le réseau terrestre, ce qui a permis de diffuser des nouvelles chaines nationales à thématique musicale comme la chaine W9 et la chaine Europe2TV (devenant ensuite Virgin 17).

Italie

En Italie, la diffusion de clips vidĂ©os Ă  la tĂ©lĂ©vision devient de plus en plus rĂ©guliĂšre Ă  partir de la fin des annĂ©es 1970 et du dĂ©but des annĂ©es 1980, avec des Ă©missions tv diffusant des clips vidĂ©os comme l’émission « DeeJay Television » d'abord sur Canale 5 puis sur Italia 1[91].

En Italie, le mode de rĂ©ception tv dominant Ă©tait la tĂ©lĂ©vision terrestre hertzienne. InspirĂ© de MTV et de son principe de chaine musicale, dans les pays oĂč la tĂ©lĂ©vision terrestre hertzienne Ă©tait le moyen dominant de rĂ©ception TV, deux cas se prĂ©sentaient gĂ©nĂ©ralement :

  • soit une des chaines hertziennes gĂ©nĂ©ralistes centralisait d'elle-mĂȘme quelques programmes musicaux inspirĂ©s des formats de chaines musicales : Ă©missions de rotation de clips, magazines musicaux, concerts rĂ©guliers ;
  • soit une convention/thĂ©matique Ă  dominante musicale Ă©tait directement imposĂ©e par une instance de rĂ©gulation audiovisuelle sur une des chaines hertziennes privĂ©es, la chaine avec la thĂ©matique Ă©tant alors une "chaine semi-musicale, semi-gĂ©nĂ©raliste". Les pays qui Ă©taient dans ce cas Ă©taient par exemple l'Italie avec la chaine Videomusic (devenant ensuite TMC 2) et la France avec la chaine M6.

Dans le milieu des années 1980, la chaine hertzienne italienne à thématique dominante musicale Videomusic est lancée, elle se nommera ensuite TMC 2 dans les années 1990.

Par ailleurs, Ă  partir des annĂ©es 1990, les abonnements TV payants par satellite (TelepiĂč Satellite) proposeront des chaines musicales 100% clips comme MTV (Europe).

A coté de cela, le réseau de chaines locales par syndication "Rete A", commence à diffuser de 1997 à 2001 la chaine MTV Italia une grande partie des journées. MTV Italia deviendra officiellement une chaine nationale en 2001, en remplaçant la chaine TMC 2 et ensuite en étant sur la TNT italienne lancée en 2003.

Dans les années 2000, la TNT italienne est lancée, des chaines nationales à thématique musicale sont diffusées comme MTV Italia et All Music (devenant ensuite Deejay TV)[92].

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, la diffusion de clips vidĂ©os Ă  la tĂ©lĂ©vision devient de plus en plus rĂ©guliĂšre Ă  partir de la fin des annĂ©es 1970 en Ă©tant intĂ©grĂ©e dans l'Ă©mission musicale hebdomadaire Top of the Pops sur la BBC. À partir des annĂ©es 1980, une autre Ă©mission TV diffusant des clips vidĂ©os est lancĂ©e, c'est l'Ă©mission The Chart Show, diffusĂ©e sur Channel 4 puis sur ITV, l'Ă©mission deviendra ensuite en 1998 : CD:UK (Count Down:United Kingdom).

Ces Ă©missions TV seront les Ă©missions principales diffusant des clips vidĂ©os au Royaume-Uni jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2000, le Royaume-Uni Ă©tant un pays oĂč le mode dominant de rĂ©ception TV Ă©tait par voie terrestre hertzienne[93].

Par ailleurs, à partir des années 1990, les abonnements TV payants par satellite (Sky) proposeront des chaines musicales 100% clips comme : MTV (Europe) et VH1.

Dans les années 2000, la TNT britannique (DTT freeview), permettra la diffusion de nouvelles chaines nationales à thématique musicale comme la chaine The Hits (devenant ensuite 4Music).

Notes et références

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Articles connexes

Liens externes

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