Marie-France Briselance
Marie-France Briselance, née le à Dole, dans le Jura, et morte le dans le 19e arrondissement de Paris[1], est une romancière, essayiste et scénariste française.
Naissance |
Dole (Jura, France) |
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Décès |
Paris 19e (France) |
Activité principale |
écrivaine, scénariste |
Distinctions |
chevalier des Arts et des Lettres |
Langue d’écriture | français |
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Genres |
romans, essais |
Å’uvres principales
La Bougeotte (roman),
Massinissa le Berbère (roman),
Grammaire du cinéma (essai cinéma, coauteur),
Le Personnage (essai cinéma, coauteur)
Biographie
Débuts à la télévision
Après une maîtrise d'histoire de l'art, sous la direction de Jacques Thuillier[2], Marie-France Briselance bifurque vers le cinéma, analysé en tant que source historique propre, et fait partie des tout premiers étudiants de Marc Ferro à l'École pratique des hautes études de Paris. Au cours d’un séjour à New-York, en 1972, elle réussit à prendre contact avec les militants des Panthères noires (Black Panthers), plus précisément avec l’un de leurs avocats, à qui elle se propose d’acheter des documents filmés tournés dans les prisons où s’entassent les militants du Pouvoir noir (Black Power). C’est ce qui décide Marc Ferro à la faire engager par Pathé-Cinéma comme assistante sur une série de treize films documentaires qu’il doit produire pour la Librairie Hachette, Images de l'Histoire.
En 1975, Marie-France ouvre sa propre voie en proposant à FR3 les séries Les Indiens d’Amérique du Sud, puis Les Indiens d’Amérique du Nord. Malgré leur courte durée (douze fois 13 minutes) et la modicité de leurs budgets (pas de tournage professionnel sur place, mais des reproductions de peintures et de gravures et des extraits de films de voyage), l’impact commercial est important, les deux séries sont vendues à une quarantaine de pays et diffusées à l'époque aux États-Unis par l’université de Princeton. La raison de ce succès s’explique par le ton nouveau du commentaire ; le ton habituel de l’ethnologie est remplacé ici par le point de vue même des Indiens, dont Marie-France porte haut la voix. À tel point que Télérama[3] et L'Humanité[4] décident d’accompagner la présentation de la série par des articles de fond sur les Indiens du Nord. Télérama[5] livre même une couverture exceptionnelle, avec une gravure du voyageur et dessinateur George Catlin, montrant un chasseur de bisons.
Ces émissions sont destinées aux créneaux « jeunes » et font l’envie des téléspectateurs adultes. « Si cela continue », écrit à ce sujet Claude Sarraute, « on va finir par faire comme les enfants, s'instruire à la sauvette, avant dîner, profiter de ces documentaires découpés à leur intention en tranches minces, faciles à avaler, à digérer. Un régal : clarté, simplicité, pas d'effets, des images, des faits. Surprenant parfois[6]. » Si la série sur le Nord utilise des musiques prises sur le vif, Les Indiens d’Amérique du Sud bénéficie d’une musique originale due au chanteur péruvien Waskar Amaru, qui fait l’objet d’un disque vinyle[7].
En collaboration avec son mari, le réalisateur et scénariste Jean-Claude Morin, Marie-France Briselance sort en 1978 une série spéciale, Les Aventuriers de la mer, toujours pour FR3. C’est l’histoire de la piraterie et de la course, agrémentée d’extraits de films de fiction, où corsaires et pirates croisent le fer avec les marines officielles. Cette série n’est pas destinée à être vendue à l’étranger, à cause de ces extraits dont les droits ne sont acquis par la chaîne française que pour un seul passage sur son antenne. Son rythme et la somme de connaissances qu’elle apporte dans son sillage, font que Télérama[8], encore une fois, lui consacre sa couverture. L’un des épisodes est intitulé Les Négriers, et c’est la première fois que le sujet de la traite des Noirs apparaît en Europe dans une émission historique grand public, plus particulièrement destinée aux jeunes.
Série Les Africains
Marie-France Briselance propose alors à FR3 une nouvelle série pour la jeunesse, Les Africains. Dans les quatre premiers épisodes, avec le concours du chercheur malien Youssouf Tata-Cissé, elle raconte le Moyen Âge de l’Afrique occidentale, avec les grands empires fondateurs, l’empire du Ghana (ruines de sa capitale Koumbi), dit empire du Wagadou, et l’empire Songhaï (capitale Gao). Télérama note « un commentaire précis et émouvant, qui ne sombre jamais dans la monotonie du documentaire. Une belle saga qui mériterait une plus large audience[9] ». Le quotidien Midi libre souligne « le retour aux sources que M.-F.Briselance nous fait faire en fédérant les matériaux les plus disparates autour d'un commentaire simple et efficace, nous restitue à la fois une subjectivité africaine et une objectivité historique. Les charmes artistiques du récit et une information riche, formatrice, sur ce que fut l'Afrique avant nous, sans nous, ni un pays de cocagne peuplé d'idylliques sauvages, ni un monde sans culture et sans industries, un monde d'hommes avec sa part belle d'ignominies, sa soif inépuisable de justice, ses exploiteurs et ses exploités, un monde toujours remis en question[10]. »
Elle entreprend dans les deux derniers épisodes les récits de La Traite, et du Partage de l’Afrique, deux sujets qui, dans les années 1980, sont encore absents du petit écran en France. Elle évoque ainsi le trafic (longtemps légal) des êtres humains, tel que le pratiquaient les Africains eux-mêmes et les premiers profiteurs de coutumes ancestrales que furent les Marocains, avec des flots de souffrances, des révoltes désespérées et des châtiments cruels[11]. Elle finit La Traite par la dénonciation des horreurs de la "traite Atlantique" et les dernières paroles du texte sont terribles : « On peut dire que les villes de Philadelphie, Boston, Nantes et Bordeaux sont bâties avec la chair et le sang des Africains ».
Le second commentaire rappelle que des personnalités aussi fortes et progressistes que Jules Ferry, l'initiateur de l'École publique et obligatoire, ministre des Affaires étrangères dans les années 1880, considéraient l'expansion coloniale de la France en Afrique et au Tonkin (Viêt Nam) comme l'une des activités les plus lucratives, auxquelles pouvait se consacrer la République française. Marie-France Briselance utilise les commentaires conservés par l'armée coloniale elle-même, à Aix-en-Provence, pour évoquer les faits d'armes, les conquêtes affublées du terme de « pacification ». Crûment exposé, sur un ton détaché, presque statistique, Le Partage de l'Afrique révèle d'autant plus sa violence. Le succès commercial de la série Les Africains était assuré.
Le 16 mars 1980, une lettre anonyme, envoyée par un téléspectateur de Marseille, était adressée à différentes personnalités locales ou nationales, et aux différentes directions de FR3 (l'une d'elles fera parvenir à Marie-France Briselance un exemplaire, bien qu'elle lui « semblait mériter la poubelle »), dénonçant le manque d'information des auteurs, suggérant d'aller « pour éclairer votre religion, à l'école de médecine navale de Bordeaux, voir, inscrits sur une stèle, les noms des trop nombreux médecins des ex Troupes coloniales, morts au service de ces populations d'outre mer en luttant contre les endémies qui étaient en train de les faire disparaître ». L'interdiction n'était plus possible, la série venait d'être diffusée et bien reçue par la critique et le public jeune, un embargo sur les ventes à l'étranger fut mis en place. L'arrivée de la gauche au pouvoir en mai 1981 balaya - mais trop tard sur le plan commercial - cet embargo idéologique. Cependant, lorsque Paul Paviot et Michel Kuhn, alors directeurs régionaux de programmes, proposèrent un nouveau passage de la série Les Africains pour compenser le préjudice moral subi par ses auteurs, il leur fut répondu par les dirigeants nouveaux de la chaîne « que ces émissions avaient été contestées par la droite, et qu'elles restaient contestables pour la gauche ».
Avec Sim, du rire aux larmes
Ce film a été produit malgré l'embargo sur les ventes à l'étranger de la série Les Africains et les interdictions d'engager Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, décidés par le président de la chaîne, Claude Contamine. Pour cela, il a bénéficié de l'aide du directeur de l'information Claude Lemoine qui n'avait pas aprécié ces abus de pouvoir, et dont la signature était la seule échappant aux consignes du président, du moins en ce qui concerne les films et émissions dites "de divertissement". Claude Lemoine a contre-signé les contrats, et même les ordres de mission, afin qu'ils ne soient pas supprimés par la présidence. Odile Leréec, chargée de programme, a soutenu le projet et l'a conduit à sa réalisation.
Les Rats de cave, tourné en 1981, met en scène l'inspecteur Armagnac (Sim), un « rat de cave », c'est-à -dire un inspecteur des contributions, chargé de vérifier le stockage des alcools dans les caves, éclairé avant l'arrivée de l'électricité par un maigre lumignon du même nom, un rat de cave. Armagnac enquête sur un groupe de bouilleurs de crus interlopes dirigé par un certain Bourguignon (Romain Bouteille) qu'il défie à la fin en duel au pistolet. La particularité de l'esprit de fouine d'Armagnac, c'est qu'il raisonne par analogie, ce qui ne manque pas de provoquer dans ses recherches de savoureux quiproquos, mais le mène irrésistiblement à trouver la solution. La critique Carole Sandrel écrit : « C'est une joyeuse fantaisie où tout est permis : jeux de mots, à peu près, coq-à -l'âne. Chercher une vraie trame à cette histoire folle est inutile. La gaieté, la bonne humeur, les gags et les idées priment[12] ». En "Brigade anti-goutte", spécialiste de la bavure policière, le groupe Ange participe à ce joyeux délire, en référence aux années 1950, où l'on appelait également "rats de cave" les jeunes qui fréquentaient à Paris les sous-sols de Saint-Germain-des-Prés, découvrant les charmes du rock 'n' roll.
Le second téléfilm, Le Brin de muguet, tourné en 1983 (alors que Claude Contamine avait été éloigné de la présidence de la chaîne) et diffusé en 1984, est sur un registre tout à fait opposé. L'histoire raconte comment un vieil amoureux transi (Sim) en vient à perpétrer un crime parfait pour se débarrasser du mari (Jean-Yves Gautier) de la femme qu'il aime (France Dougnac). Il connaît bien l'arme du crime, c'est la marée. Télérama le présente : « Dans son premier rôle dramatique, vous allez découvrir un Sim méconnaissable : plus de grimaces, plus de tics. Sur son visage mangé par la barbe, seul le regard parle. Et avec une intensité pathétique. Il y a en particulier cette scène d'amour - ou plutôt, ce dialogue avec Marie - où passe une immense tendresse de chien fidèle[13]. »
Dames sans roi (1984)
Éloignée de la télévision par Claude Contamine, Marie-France Briselance s'est lancée dans l'écriture romanesque. Elle publie son premier roman, Dames sans rois, racontant les tribulations amoureuses et professionnelles d'une jeune historienne, Catherine, qui épouse une haute-contre dont la fidélité n'est pas le premier souci. Pierrette Rosset intitule son article dans Elle : « Le grand air de Marie-France ». « Elle n'est pas banale !... Ce que l'on ne vous a pas encore dit, c'est que Marie-France Briselance a la manière, le truc, la magie, bref, le style. Cette jeune femme aux cheveux frisés et au nez pointu (un nez très amusant), a l'art de rhabiller le quotidien et de nous le servir fort changé (et mystérieusement ressemblant)... "J'aurais aimé être cantatrice, soupire Marie-France, mais je chante faux." Seulement, coup de chance, elle écrit juste »[14]. Martine Laval, dans les pages « Livres » de Télérama, conclut : « Un premier roman plein d'humour corrosif et de tendresse. Tonique comme de la vitamine ! »[15] Quant à Bertrand Jérôme, dans son émission radio Le Cri du homard, il relève « une désinvolture qui n'est pas pour nous déplaire, un manque de sérieux réconfortant »[16].
Guy Mauratille, du Pèlerin, s'offusque un peu des libertés que prend l'écrivain : « n'étaient une crudité de langage et quelques descriptions scabreuses, cet excellent roman pourrait rallier le lecteur le plus difficile tant l'histoire est drôle, le ton impertinent, l'humour décapant. Une multitude de personnages bien ciselés »[17]. Dans Lu, Bernard Guérin est fier de découvrir Marie-France : « Dames sans rois s'impose par une invention continuelle, une drôlerie qui fait rire, certes, mais souvent émeut, car l'auteur a le réel talent de ne pas se départir du ton qui lui est propre, fait d'une férocité toujours à l'affût mêlée d'ironie tendre »[18].
La Bougeotte (1987)
Son deuxième roman, La Bougeotte, est adapté en téléfilm pour France 3, en 1996, ce qui provoque une réédition chez Buchet-Chastel et pour Le Grand Livre du mois. Comment faire fortune lorsqu'on est valet de ferme et presque analphabète ? « Avec son humour, sa fantaisie et sa tendresse pour les petites gens, Marie-France Briselance n'est pas sans rappeler Louis Pergaud et Marcel Aymé, deux écrivains pour lesquels elle éprouve une tendresse débordante. Coïncidence ? »[19] Intitulant son article « In the mama », la revue Lesbia, malgré et peut-être à cause du personnage de la mère, femme « hétérote », affirme : « eh bien, on ne peut s'empêcher de tomber sous le charme dès les premières pages... La mère, dans ce roman, n'est pas seulement une femme, elle représente LA femme dans toute sa splendeur et dans tout son destin... Parmi tous ses enfants, son préféré restera toujours son mari »[20].
Massinissa le Berbère (1990)
Massinissa le Berbère a remis à l'honneur le Charlemagne de l'Afrique du Nord, le roi Massinissa (238 av. J.-C.-148 av. J.-C.). La Presse de Tunis analyse le texte : « Le but de l'auteur n'est pas seulement de reconstituer les événements d'une manière concrète, et de peindre ces sociétés, leurs mœurs et activités mais également de réfuter les idées reçues... Ainsi Massinissa qu'elle réhabilite : c'est une invitation à l'esprit critique du chercheur... Dans cet ouvrage, nous sommes loin des cours théoriques de l'histoire de Carthage, des Numides et des Romains, mais au cœur même de la Numidie au IIe siècle avant l'ère chrétienne »[21]. Le Journal du Parlement conclut : « Plus qu'instructif, ce livre est indispensable aux amateurs de l'Histoire de l'Afrique du Nord »[22]. Dans le Magazine littéraire, Pierre-Robert Leclercq estime que l'auteur, « historienne, n'a rien négligé des écrits portant sur la vie de Massinissa et du monde de son temps. Mais elle n'a pas oublié qu'elle est romancière »[23]. Le livre rencontre un vif succès en Afrique du Nord avec quatre éditions différentes en français et une édition en arabe. La dernière réédition est parue en Algérie en 2012.
L'Impératrice et le marsouin (1994)
C'est en feuilletant les papiers militaires de son arrière-grand-père qui avait tiré au sort un mauvais numéro lui imposant un service militaire de six ans, que Marie-France Briselance découvre que son valeureux ancêtre - mort dans son lit, dans la région de Morteau où son passé militaire lui avait valu l'obtention d'un débit de tabac, peu rentable car en pleine zone de contrebande - avait participé à la Campagne de Cochinchine, sous le règne de Napoléon III, au milieu du XIXe siècle, qui fit du Viêt Nam une colonie française. L'écrivain obtient une Mission Stendhal des Affaires étrangères, qui lui permet de séjourner au Viêt Nam pendant six semaines, au moment où le pays commençait frileusement à ouvrir ses portes aux étrangers. Revenue en France, elle écrit son quatrième roman : L'Impératrice et le marsouin. Pourquoi l'impératrice ? Marie-France a lu que son ancêtre a serré la main de Napoléon III et a salué - honneur insigne - l'impératrice à qui il a été présenté. Épisode vrai ou faux, le motif apparaît suffisamment intéressant aux yeux de l'auteur pour qu'elle se refuse à négliger ce souvenir d'ancien combattant. Le personnage de Benjamin est un « marsouin », c'est-à -dire un membre de l'infanterie de marine. En Cochinchine, ses qualités d'écoute lui font assimiler rapidement la langue vietnamienne. Du coup, il devient le traducteur du régiment et chapeaute même deux Annamites, Petrus et Paulus. L'hebdomadaire catholique La Vie écrit : « Un style fluide, prompt à passer du rire à l'émotion, l'art de trousser un récit, le sens du suspense sont autant d'ingrédients qui concourent à faire de L'Impératrice et le marsouin un roman captivant qui se lit d'une seule traite. »[24]
La Lectrice à la sandale (1999)
Marie-France Briselance livre son dernier roman, La Lectrice à la sandale, un texte court - moins de 100 pages - marqué par le désespoir. Le titre[25] rappelle le suicide du philosophe grec Empédocle, dont on ne retrouva sur les flancs brûlants de l'Etna qu'une de ses sandales ou les deux, soigneusement rangées côte à côte. « À Strasbourg, au mois de mars de l’année dernière, une femme s’est jetée dans l’Ill, juste devant la cité universitaire Gallia. Sur le pont restaient une sandale et une feuille de papier portant ces quelques mots : "Mon corps est à ensevelir dans le cimetière de Sessenheim, dans le caveau de ma famille. Tous les frais ont été payés, y compris le transport". La désespérée avait déjà réglé auprès des pompes funèbres le prix d’un enterrement de dernière classe. La deuxième chaussure n’a jamais été retrouvée, la malheureuse ayant été repêchée pieds nus. À l’époque, un article paru dans Les dernières nouvelles d’Alsace faisait le rapprochement avec une autre sandale, celle d’Empédocle, le philosophe grec qui s’était jeté dans l’Etna en laissant une sandale de bronze sur le bord du cratère. L’intuition du journaliste était la bonne, ainsi que le confirme un manuscrit découvert dans le cabinet numismatique de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, caché entre deux catalogues consacrés aux papyrus égyptiens. Le suicide et la sandale abandonnée sur le pont faisaient bien référence au philosophe présocratique. » C'est dans l'Ill, la rivière qui traverse Strasbourg, que se jette cette lectrice qui travaille à traduire des papyrus égyptiens dormant dans les rayonnages de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Ils relatent comment Petésouchos et Kephalas, tisserands dans l'Égypte occupée par les Romains, comprennent que « le chemin est bloqué » quand les scribes viennent leur demander de payer l'impôt, ce qui leur est impossible, compte tenu de leur misère, et que les hommes de mains des scribes les noient dans le canal d'irrigation. Sous la plume de Pierre-Robert Leclercq, on peut lire dans Le Monde : « Un RMI ne sauve pas du désespoir. Le sujet est devenu banal, mais, et c'est là toute la force de son récit, (l'auteur) le traite d'une façon des plus originales... En un texte dense et sans sensiblerie, cette nouvelle nous dit sur les exclus plus que de longs discours »[26].
Activités pédagogiques
Tout en continuant à écrire des documentaires diffusés par France 3, Marie-France Briselance crée et dirige un atelier d’écriture de scénarios à l’Université Bordeaux III Michel de Montaigne, de 1993 à 2007, et dirige la pédagogie du Conservatoire européen d'écriture audiovisuelle (CEEA – Paris) de 2001 à 2003.
Activités militantes
Elle fait partie du comité de direction de la Société des gens de lettres, dont elle est tour à tour administratrice, trésorière, vice-présidente ou secrétaire générale, de 1982 à 2008, et lance notamment l’idée qui débouche sur la création par la SGDL et le Syndicat national de l'édition (SNE), de la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (SOFIA), société de perception du droit de prêt en bibliothèque, dont elle trouve le nom. Les pouvoirs publics donnent à la SOFIA en 2004, sur une proposition de Marie-France Briselance, la mission de financer à 50 % la retraite complémentaire des écrivains qui en étaient dépourvus jusqu'à présent. En 1997, alors qu'elle est présidente de l'Agessa, celle-ci obtient la carte annuelle d'affiliation à la Sécurité sociale pour les écrivains et les artistes qui devaient auparavant se contenter d'une carte temporaire renouvelable. Le 15 novembre 1996, sous son nom marital, Marie-France Morin, elle est nommée chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Culture.
Publications
Romans
- Dames sans rois, Paris, Buchet-Chastel, , 242 p. (ISBN 2-7020-1418-6)
- La Bougeotte, Paris, Buchet-Chastel, (réimpr. 1996), 221 p. (ISBN 2-7020-1417-8)
- La Bougeotte, Paris, Le Grand Livre du mois, (ISBN 2-286-11315-7)
- Massinissa le Berbère, Paris, La Table ronde, , 339 p. (ISBN 2-7103-0417-1)
- Massinissa, Alger, Marinoor Noureddine Benferhat, , 339 p.
- Massinissa le Berbère, Tunis, Cérès, coll. « Contemporains en poche », , 369 p. (ISBN 9973-19-118-8)
- (ar) ماسينيسا, traduction de Massinissa, Alger, ENAG,‎ , 324 p. (ISBN 9961-720-52-0)
- Massinissa, Alger, Espace Libre, , 322 p. (ISBN 978-9961-874-51-6)
- Massinissa le Berbère, Béjaïa, Talantikit, , 365 p. (ISBN 978-9931-343-54-7)
- L’Impératrice et le marsouin, Paris, Julliard, , 347 p. (ISBN 2-260-00165-3)
- (vi) Máu bṓc đṑng, traduction de La Bougeotte par Ngô Văn Quý, Hanoï, Nhà xuất bản, , 353 p.
- La Lectrice à la sandale, Illkirch, Le Verger, (réimpr. 2000), 63 p. (ISBN 2-908367-83-1)
Essais
- Le Louvre, le plus grand musée du monde : Antiquités égyptiennes, d'après le scénario Les Larmes d'Isis, ou le temps des pharaons, qu'elle avait rédigé pour TF1, Tokyo, NHK, , 191 p. (ISBN 4-14-008421-9)
- Le Louvre, le plus grand musée du monde : L'Art du Moyen Âge, d'après le scénario Le Cinquecento et François 1er, qu'elle avait rédigé pour TF1, Tokyo, NHK, , 191 p. (ISBN 4-14-008423-5)
- Le Louvre, le plus grand musée du monde : Le Siècle de Louis XIV, d'après le scénario L'Ordre et le désordre, ou le siècle de Louis XV, qu'elle avait rédigé pour TF1, Tokyo, NHK, , 191 p. (ISBN 4-14-008426-X)
- Histoire de L’Afrique : Tome 1 Les Grands empires (préf. Siradiou Diallo), Paris, Jeune Afrique, , 189 p. (ISBN 2-85258-388-7)
- Histoire de L’Afrique : Tome 2 Les Conquérants (préf. Siradiou Diallo), Paris, Jeune Afrique, , 191 p. (ISBN 2-85258-389-5)
- Voyage en Franche-Comté littéraire (préf. Jacques Bens), Besançon, Cêtre, , 247 p.
- Voyage en Franche-Comté littéraire (préf. Jacques Bens), Besançon, Cêtre Poche, , 318 p. (ISBN 978-2-87823-219-6)
- Le Noyé du lac Fishboedle (ill. Claude Lapointe) (12 nouvelles), L'Alsace-Le Pays,
- Marcel Aymé… ou l’infernale complexité (préf. Louis Nucéra), Société des Amis de Marcel Aymé, (ISSN 0752-1987)
- Leçons de scénario, Les 36 situations dramatiques, Paris, Nouveau Monde, , 361 p. (ISBN 2-84736-180-4)
Ouvrages en collaboration
- L'URSS de 1917 à 1953, avec Marc Ferro et Jacqueline Jan, Paris, La Documentation française, , 42 p.
- L'Histoire de 1871 à 1971, sous la direction de Marc Ferro, Paris, Les Dictionnaires du savoir moderne / Denoël,
- Les Arts, sous la direction d’André Akoun, Paris, Les dictionnaires du savoir moderne / Denoël,
- Ondes de pierre, carnets de route, Reims, Drac Champagne-Ardennes,
- La douleur se cache derrière les sourires, in: Femmes du Vietnam, photos de Christine Pictet, Mane, L’Envol, , 117 p. (ISBN 2-909907-25-2)
- Grammaire du cinéma, coauteur Jean-Claude Morin, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3)
- (pt) Gramática do cinema, coauteur Jean-Claude Morin, Lisbonne, Texto & Grafia, , 476 p. (ISBN 978-989-8285-49-2)
- Le Personnage, de la "Grande" Histoire à la fiction, coauteur Jean-Claude Morin, Paris, Nouveau Monde, , 439 p. (ISBN 978-2-36583-837-5)
- La Bible du scénariste, coauteur Jean-Claude Morin, Paris, Nouveau Monde, , 1389 p. (ISBN 978-2-36942-684-4)
Filmographie (scénariste ou coscénariste)
Téléfilms
- 1980 : La Tisane de sarments, réalisation de Jean-Claude Morin d’après le roman de Joë Bousquet, diffusé sur FR3, avec Philippe Léotard, Henri Serre, Jean-Pierre Kalfon, Anne-Laure Meury et Françoise Bertin
- 1981 : Les Rats de cave, réalisation de Jean-Claude Morin, diffusé sur FR3, avec Romain Bouteille et Sim
- 1984 : Le Brin de muguet, réalisation de Jean-Claude Morin, diffusé sur FR3, avec Sim, France Dougnac et Jean-Yves Gautier
- 1986 : Le Procès des dames de Bordeaux, réalisation de Jean-Jacques Sirkis, diffusé sur FR3, avec Maud Rayer, Yves Brainville
- 1996 : Elvis-Aziz, réalisation de Frédéric Compain, diffusé sur France 2, avec Michèle Laroque, Saïd Taghmaoui, Richard Gotainer
- 1996 : La Bougeotte, d’après son roman éponyme, réalisation de Jean-Claude Morin, diffusé sur France 3, avec Jacques Gamblin, Delphine Rich, Jean-Jacques Moreau, Bruno Slagmulder, Charles Schneider, Laurence Lerel
Documentaires
- 1975-1978 : Les Indiens d’Amérique, FR3, série de 12 épisodes
- 1976 : Les Aventuriers de la mer, FR3, série de 6 épisodes
- 1979 : Les Africains, FR3, série de 6 épisodes
- 1981 : Daniel Gélin lit Marcel Aymé, FR3, avec Daniel Gélin
- 1986-1988 : Le Louvre, le plus grand musée du monde, TF1 et NHK (Japon) et en coproduction avec une vingtaine de pays
- Les Larmes d'Isis ou le temps des Pharaons, avec Deborah Kerr et Raymond Gérôme
- Le Cinquecento et François 1er, avec Deborah Kerr et Raymond Gérôme
- L’Ordre et le désordre ou le Siècle de Louis XV, avec Deborah Kerr et Jean Rochefort
Autres contributions
- Le Noir dans le cinéma blanc, in Le Monde diplomatique, 1975
- Vos plus belles histoires d’amour, Radio Monte-Carlo, une nouvelle par jour lue par Danièle Évenou, direction de collection et écriture, 1984-1985
- Articles pour La Quinzaine littéraire, Télérama, Jeune Afrique, Jeune Afrique, Initiative (magazine interne de Pernod-Ricard), Éditions Atlas, Études vietnamiennes, Revue des lettres et de l’audiovisuel, revue Synopsis
Notes et références
- Acte de décès n°1302, délivré le 27 novembre 2018 par la mairie de Paris dix-neuvième arrondissement
- Marie-France Briselance, « Recherches sur le vitrail médiéval à Dijon », mémoire de maîtrise, 1969, Bibliothèque municipale de Dijon, www.bm-dijon.fr, livre no 32100005810338, cote complète : LI - 43998
- M.-F. Briselance, Télérama, no 1452 du 9 novembre 1977, semaine du 12 au 18 novembre 1977, pp. 16-17
- Jérôme Favard, L'Humanité, 29 novembre 1977
- Télérama, no 1452, 9 novembre 1977, semaine du 12 au 18 novembre 1977
- Claude Sarraute, « Les gentils Apaches », Le Monde, 12 novembre 1977
- https://www.discogs.com/fr/artist/2298601-Waskar-Amaru
- Télérama no 1464 du 1er février 1978, semaine du 4 au 10 février 1978.
- Chafika Briney, Télérama no 1569 du 3 février 1980, semaine du 6 au 12 février 1980
- Jacques André, « Les Africains… comme ils se racontent », Midi libre, 9 février 1980
- memorial.nantes.fr/l-esclavage-et-les-traites-negrieres. Consulté le 13/03/2020
- Femmes d'aujourd'hui du 6 au 12 octobre 1981, page 115, Carole Sandrel
- Télérama no 1815 du 24 octobre 1984, Jeannick Le Tallec
- Pierrette Rosset, Elle no 2007 du 25 juin 1984, p. 47
- Martine Laval, Télérama no 1796 du 13 juin 1984, p. 129
- Bertrand Jérôme, Le Cri du homard, France Culture, 30 juillet 1984
- Guy Mauratille, Le Pèlerin du 2 septembre 1984
- Bernard Guérin, Lu découvre, juin 1984
- Guy Jacquemain, L'Est républicain, 25 avril 1987
- Évelyne Auvraud, Lesbia no 48, mars 1987
- Jélila Hafsia, La Presse de Tunis, 2 janvier 1991
- Le Journal du Parlement, l'hebdomadaire des législateurs, 37e année, no 1940 du 27 juin 1990
- Pierre-Robert Leclercq, Le Magazine littéraire no 278 de juin 1990
- Elisabeth Morand, La Vie, du 28 juillet 1994
- Marie-France Briselance, La Lectrice à la sandale, Illkirch, Le Verger, coll. « Écrivains en résidence », (réimpr. 2000), 63 p. (ISBN 2-908367-83-1), p. 7
- Pierre-Robert Leclercq, Le Monde, 18 juin 1999
Liens externes
- Grammaire du cinéma
- Fiche Marie-France Briselance - IMDb
- Le Noir dans le cinéma blanc - Marie-France Briselance, Le Monde diplomatique, juin 2015 (abonnement requis)