Ange (groupe)
Ange est un groupe rock progressif français, originaire de Belfort, d'Héricourt et de Vesoul, en Franche-Comté.
Autre nom | Christian DĂ©camps et Fils |
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Pays d'origine | France |
Genre musical | Rock progressif[1], rock français[2] |
Années actives | 1969–1995 Depuis 1999 |
Labels | Verycords, Artdisto, Musea, Sergent Major Cie (ancien), Philips Records (ancien) |
Site officiel | www.ange-updlm.com |
Membres |
Christian DĂ©camps Tristan DĂ©camps Thierry Sidhoum Benoit Cazzulini Hassan Hajdi |
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Anciens membres |
Francis Décamps Jean-Michel Brézovar Daniel Haas Gérard Jelsch Frederick Chojnacki entre autres... |
Il est formé à la fin de 1969 par Christian Décamps et Jean-Michel Brézovar. Francis, frère de Christian, les rejoint vite. Au début, la musique du groupe s'inspire de textes médiévaux-fantastiques intégrés à du rock progressif.
Après de nombreux changements de musiciens et le retrait de Francis Décamps, le groupe tourne encore, conduit par Christian Décamps et son fils Tristan Décamps avec de multiples déclinaisons du rock progressif français, offrant un univers plus étendu quoique éloigné de l'inspiration et du son originels. Le groupe, tout au long de son existence, a cumulé six disques d'or et plus de six millions d’albums vendus[3].
Biographie
Origines et débuts
Le groupe est formé au quatrième trimestre 1969[2], de la fusion de l’orchestre de bal de Christian Décamps, Les Anges, et du groupe de son frère Francis Décamps, Évolution. Christian Décamps a déjà plusieurs années de pratique de « groupe pop et de bal » et Francis tend plutôt vers le rock. Le , Ange se fait connaître à Belfort, au centre culturel de La Pépinière, avec un opéra de trois heures, La Fantastique Épopée du général Machin, composé par Christian Décamps sur son tout nouvel orgue Hammond. Des extraits en public de ce concert se trouveront sur le double album 1970-1971 - En concert publié en 1978 par RCA sans l’accord du groupe. Après plusieurs passages à Paris au Golf Drouot sur l’impulsion de leur manager Jean-Claude Pognant (né en 1943, connu également sous le pseudonyme Jean-Claude Vincent et qui créera les labels Crypto, Caepe Records et Arcane), le groupe finit par remporter le tremplin et signe chez Philips Records, enregistrant immédiatement son premier 45 tours, Tout feu, tout flamme, à la fin de 1971.
Soutenu par le magazine Best, notamment par le journaliste Hervé Picart et par Jean-Bernard Hebey sur RTL, Ange sort son premier album, Caricatures, en 1972. Dans leur rock théâtral et poétique, le chanteur Christian Décamps emploie des mots et des tournures de phrases rares dans le milieu musical rock, donnant au groupe une originalité qui le démarque des autres formations françaises de l’époque. Pendant l’été 1972, Ange tourne en première partie de Johnny Hallyday et de son « Johnny Circus ». Leur premier succès vient de leur reprise de Ces gens-là de Jacques Brel, extrait de l’album Le Cimetière des Arlequins paru en 1973[2].
Le , Ange joue devant trente mille spectateurs au Reading Festival, au même programme que Genesis, The Spencer Davis Group et John Martyn. Le groupe est ovationné après un spectacle très enlevé de quarante minutes[4]. En 1974 paraît l’album Au-delà du délire contenant des titres mémorables et emblématiques comme Les Longues Nuits d’Isaac, Fils de Lumière, Si j’étais le messie, ainsi que son morceau éponyme. Ces morceaux marqueront durablement le rock progressif français. En 1977, les concerts du Ange Tour 77 durent jusqu’à deux heures et vingt minutes. Christian Descamps avoue : « Le show est peut-être un peu long quand même. Il faut vraiment tenir la distance, et puis, je ne peux plus me donner comme avant depuis que je me suis cassé les pieds. Il y a toujours une douleur qui vient me le rappeler. Cette tournée est très fatigante[5]. »
Dans ses premières années, les autres membres du groupe sont Jean-Michel Brézovar à la guitare, Francis Décamps aux claviers, Gérard Jelsch à la batterie et Daniel Haas à la basse et à la guitare acoustique. Jusqu’à l’album Au-delà du délire (1974), la formation sera celle d’origine, puis pour les albums Émile Jacotey (1975), Par les fils de Mandrin (1976), Guet-apens (1978), Vu d’un chien (1980) et suivants se succéderont plusieurs musiciens autour du duo des frères Décamps avec, entre autres, les passages de Guénolé Biger, Jean-Pierre Guichard, Claude Demet, Robert Defer, Frederick Chojnacki et Serge Cuénot.
Fin de la première époque
En 1981, dans la foulée de l'album Moteur, le groupe tourne dans le téléfilm Les Rats de cave [6] réalisé par Jean-Claude Morin, comédie policière loufoque écrite par Marie-France Briselance, avec les acteurs Sim et Romain Bouteille.
Les « anciens », Daniel Haas et Jean-Michel Brézovar, retrouvent le groupe en 1987 pour une nouvelle version de Tout feu tout flamme sur l’album C’est pour de rire, et suivent à nouveau l’aventure du groupe. Robert Defer réintègre le groupe en 1988. Suivront les albums Sève qui peut en 1989 puis Les Larmes du Dalaï Lama en 1992.
Après avoir sorti en 1994 l’album Nu sous l’appellation Christian Décamps et Fils, Christian Décamps accompagné de son fils Tristan sort en 1997 l’album Troisième étoile à gauche… sous la même appellation, avec un livret titré Le Nouvel Ange[7].
Début 1995, le groupe retrouve sa formation d’origine avec le retour de Gérard Jelsch et commence une tournée d’adieu qui s’achève en décembre de la même année au Zénith de Paris. Ainsi s'achève le groupe « époque Francis Décamps ».
Deuxième époque
En 1999, le groupe reprend officiellement le nom d’Ange, marquant ainsi le début de l'« époque Tristan Décamps ». Il sort les albums La Voiture à eau (1999), Culinaire Lingus (2001), ? (2005), Souffleurs de vers (2007), Le bois travaille même le dimanche (2010) et Moyen Âge (2012). La formation se compose alors de Christian Décamps, son fils Tristan Décamps aux claviers, Hassan Hajdi à la guitare, Thierry Sidhoum à la basse et Benoit Cazzulini à la batterie.
En 2001, Xavier de Fontenay propose au groupe de participer à l’élection de Miss France 2002 en direct de Mulhouse sur TF1 à travers une séquence tournée à Belfort pendant un concert donné à la Maison du Peuple, à la demande de Jean-Pierre Chevènement.
En 2002, le réalisateur Jean-Claude Morin raconte l’histoire du groupe dans le documentaire Un Ange passe et met en lumière le conflit larvé qui existait entre les deux frères, dont le groupe a souffert.
En 2003, dans le téléfilm Fragile de Jean-Louis Milesi dont l’action se déroule en 1974, on peut voir deux jeunes acteurs assister à un concert d’Ange[8]. Des plans dans la salle alternent avec des extraits d’un concert de l’époque, où Ange interprète Fils de lumière[9].
En juin 2006, le groupe se produit aux États-Unis lors du NEARfest, le plus important festival international de rock progressif. De son côté, Francis Décamps, accompagné de Gérard Jelsch, forme son nouveau groupe Gens de la Lune et sort, en 2008, l’album homonyme, premier opus de ce groupe.
Le , dans le cadre de sa convention à Bergerac (Dordogne) et pour le soixantième anniversaire de Christian Décamps, Ange invite Lazuli à faire sa première partie.
Le , Ange invite Nelson Monfort à faire sa première partie à l’Olympia[2].
Au cours de l’été 2009, Christian Décamps et son fils participent aux quelques représentations de l’opéra rock celtique Anne de Bretagne du Nantais Alan Simon. Christian y tient le rôle de François II, duc de Bretagne, et Tristan celui de Charles VIII.
Années 2010
Le , quarante ans jour pour jour après la première scène du groupe à Belfort, Ange assure un concert spécial à l’Olympia de Paris, qui lance la tournée La 40e rugissante, marquant le quarantième anniversaire du groupe.
Le , Ange invite Gens de la Lune pendant presque une heure sur la scène du Bataclan. En rappel de son ancien groupe, Francis Décamps rejoue Jour après jour à la guitare avec son frère Christian[10], ce qui ne s'était pas produit depuis le dernier concert de la tournée d'adieu de la première époque d'Ange en 1995.
En sort l’album Moyen Âge sur lequel, à côté de quatre chansons, apparaît une longue suite homonyme de plus de 50 minutes.
En , Ange joue à Tokyo au Japon pour deux concerts exceptionnels au Yamaha Ginza Studio. Le suivant, le guitariste Claude Demet meurt des suites d’une longue maladie[11].
En sort l’album Émile Jacotey Résurrection[12], réenregistrement trente ans plus tard de l'album emblématique du groupe Émile Jacotey sorti en 1975, augmenté de quatre titres inédits.
Le , Un Pied dans la Marge (UPDLM), le « fan clan » officiel du groupe, fête ses vingt ans d’existence et les 70 ans de Christian Décamps à Harfleur en Normandie.
Le , le groupe sort un nouvel album, Heureux ! et part en tournée[13].
Le , le groupe joue pour la deuxième fois à Nancy lors de la tournée Heureux !. Le concert est enregistré et filmé : il sort en coffret (deux CD / un DVD) en juillet 2019 sous le titre Escale heureuse.
Années 2020
Les et , Ange fête ses cinquante ans au Trianon (Paris) avec de nombreux musiciens des formations précédentes : le claviériste Francis Décamps, les bassistes Daniel Haas et Laurent Sigrist, le guitariste Serge Cuénot, les batteurs Fabrice Bony, Hervé Rouyer et Jean-Claude Potin, et la chanteuse Caroline Crozat apparaissent au gré des titres joués. Tous les musiciens se réunissent pour interpréter Hymne à la vie en rappel[14].
Ces prestations marquent le départ d'une tournée anniversaire « 50 ans »[15] qui sera reportée du fait de la pandémie de covid-19. Finalement, le site officiel du groupe annonce de nouvelles dates de concerts en 2021 et en 2022[16].
Instruments
Avec les groupes britanniques Spooky Tooth, Procol Harum, Supertramp et Archive, Ange est l’un des rares groupes de rock alignant deux claviéristes.
Pendant les années 1970, le son des claviers du groupe est unique, imaginé et créé par Francis Décamps, qui tient à posséder un son personnel. Ses nappes harmoniques rappellent le son du mellotron, obtenu en réalité avec un orgue Viscount « trafiqué » par Francis, aidé des techniciens d’un importateur d’instruments de musique basé à l’époque à Lyon, le tout passé au travers d’une réverbération Hammond B. Le mellotron à proprement parler est utilisé sur l’album Guet-apens en 1978. Christian Décamps, quant à lui, utilise un orgue Hammond L, et le son caractéristique du groupe provient du mélange des sonorités produites par les deux instruments. Depuis la deuxième époque d'Ange avec Tristan Décamps à la place de Francis, Christian et son fils continuent à jouer sur scènes des titres à deux claviers.
Discographie
Époque Francis DécampsStudio
En concert
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Époque Tristan DécampsStudio
En concert
Les membres actuels d'Ange (et Caroline Crozat) le 5 février 2010 à Florange |
Membres
Membres actuels
- Christian Décamps : chant, claviers, guitare acoustique, accordéon (depuis 1970)
- Tristan Décamps : claviers, chœurs, chant (depuis 1997)
- Hassan Hajdi : guitare (depuis 1997)
- Thierry Sidhoum : basse (depuis 1997)
- Benoît Cazzulini : batterie (depuis 2003)
Anciens membres
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Chronologie
Bibliographie
Travaux universitaires
- Pierre Arnould, sous la direction de Raymond Pouilliart, Les poètes du rock français : Ange, mémoire de licence en études romanes, université catholique de Louvain (Belgique), 1984, 144 p.
- Jean-Marc Oudet, sous la direction d'Anne-Marie Green et de Pierre-Louis Spadone, Ange : mythes et réalité d'un rock provincial. Mémoire de maîtrise de sociologie à l'université de Franche-Comté (Besançon), 1999.
Livres
- Thierry Busson, Xavier Chatagnon et Bruno Versmisse : Ange, le livre des légendes sous-titré L'anthologie définitive sur le groupe mythique du rock français, Éclipse éditions, Besançon, 1995, 292 pages. Préface de Jean-Noël Coghe. (ISBN 2-911494-00-8)
- Michel Buzon : Ange Les croyances féeriques. Entretien avec Christian Décamps. Erti éditeur, 1989, 80 pages + 24 p. de photos N&B. (ISBN 2-903-524-28-9)
- Jean-Paul Germonville (journaliste de rock à l'Est-Républicain) : Au-delà du système : Ange, vingt ans de musique, Presses universitaires de Nancy, 1990. (ISBN 2-86480-449-2)
- « Coup de pouce » reçoit Christian Décamps et fils. Association Coup de pouce (Les Ulis), 50 pages, 1997.
- Jean-Noël Coghe et Christian Décamps, Toute une vie d'ange, Toulon, Presses Du Midi, , 322 p. (ISBN 978-2-8127-1119-0)
Vidéographie
- Jean-Claude Morin : Un Ange passe, DVD Musea, 2007.
Notes et références
- (en) « Ange et Motis, rock progressif d'aujourd'hui », Le Progrès,‎ (lire en ligne).
- « Le grand retour d'Ange », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « snepmusique.com/les-disques-do… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Jean-Paul Germonville (journaliste de rock à l'Est-Républicain) : Au-delà du système : Ange, vingt ans de musique, Presses universitaires de Nancy, 1990. (ISBN 2-86480-449-2), p. 33-34.
- Magazine Best no 108, juillet 1977 p. 55.
- « Les rats de cave (TV Movie 1981) - IMDb » [vidéo], sur imdb.com (consulté le ).
- « Christian Décamps & Fils - « 3ᵉ Étoile À Gauche » », sur Big Ban Mag (consulté le ).
- Fragile sur IMdB.
- Bande son du film sur IMdB.
- (en) « Ange Setlist at Le Bataclan, Paris », sur setlist.fm (consulté le )
- Jean-Michel Ogier, « Mort de Claude Demet : la guitare d’Ange s’est éteinte », sur culturebox.francetvinfo.fr (consulté le ).
- « Ange : Émile Jacotey Résurrection (2014) », sur MusicWaves (consulté le ).
- Jane Halley, « Ange heureux : la méga tournée du plus ancien groupe rock français ! », Médiapart blog,‎ (lire en ligne)
- Patrice Du Houblon, « ANGE - 50ème anniversaire - Paris - Trianon - 31/01/2020 », sur RockMeeting - Rock / Metal mélodique (consulté le )
- Antoine Gailhanou, « 100 % Pur prog », Libération,‎ (lire en ligne)
- « Concerts », sur Site de updlm ! (consulté le )
- « matchID - Moteur de recherche des personnes décédées Claude René Demet », sur deces.matchid.io (consulté le )
- « matchID - Moteur de recherche des personnes décédées Robert Alphonse Paul Defer », sur deces.matchid.io (consulté le )
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- Last.fm
- Shazam
- (en) AllMusic
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (en) Rate Your Music
- (en) Songkick
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :