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Lesbia Magazine

Lesbia Magazine était une revue mensuelle française destinée aux lesbiennes, publiée de 1982 à 2012.

Lesbia Magazine
Pays Drapeau de la France France
Langue français
Périodicité mensuel
Date de fondation 1982
Date du dernier numéro 2012

Apparition de la presse homosexuelle

La fin des annĂ©es 1970 et le dĂ©but des annĂ©es 1980 voient l’apparition en France de magazines exclusivement destinĂ©s Ă  la population homosexuelle disponibles dans les kiosques Ă  journaux. Cette dimension informative sur la culture, la sphère commerciale lesbienne, l’histoire du fĂ©minisme et du lesbianisme, s’analyse comme un mouvement de diffusion et fĂ©dĂ©rateur pour une communautĂ© homosexuelle dissĂ©minĂ©e. Lesbia Magazine est reprĂ©sentative de cette nouvelle visibilitĂ©. Lesbia Magazine, animĂ©e par des Ă©quipes bĂ©nĂ©voles, se veut un vrai journal, avec une sortie rĂ©gulière et mensuelle, une ligne Ă©ditoriale, des rubriques variĂ©es. Elle devient la plus connue des revues lesbiennes, tant sur le plan local que national. Elle a existĂ© de 1982 Ă  2012 et s'affirme comme une « revue lesbienne d'expression, d'information, d'opinion ».

Histoire

Naissance en 1982

L’histoire de ce magazine est liĂ©e Ă  celle de Gai Pied. C’est lors d'une fĂŞte de Gai Pied Hebdo en , au Cirque d'Hiver, qu’est diffusĂ© Lesbia no 0. Il s’agit alors de quatre feuilles bleues ronĂ©otĂ©es et agrafĂ©es crĂ©Ă©es par deux lesbiennes frĂ©quentant les lieux commerciaux, avec pour objectif d’établir des contacts entre lesbiennes, donner des informations courtes sur les initiatives et donner la parole aux lesbiennes. Ă€ la suite de la sortie de ce premier numĂ©ro, elles publient une annonce Ă  laquelle rĂ©pondront Christiane Jouve et Catherine Marjollet. Celles-ci dĂ©cident de crĂ©er une structure associative officielle et de lancer un vĂ©ritable journal pour lesbiennes. Le magazine voit ainsi le jour officiellement en 1982 sous l’appellation de Lesbia. Dans le numĂ©ro 1, elles affirment que « Lesbia est l’unique revue rĂ©alisĂ©e par des femmes pour celles qui les aiment. L’enjeu est grand : au fil des numĂ©ros, Lesbia devra apporter une nouvelle preuve de la force et des compĂ©tences des femmes, ce qui implique le contournement de nombreux obstacles Ă  commencer par l’assistance masculine. »

Première phase (1982-1985)

Les rĂ©dactrices signent leurs articles de leur patronyme et sont toutes bĂ©nĂ©voles. La revue est vendue Ă  500 exemplaires et devient un mensuel. L’impression est en offset (imprimerie) et la diffusion se fait par dĂ©pĂ´t dans des lieux militants et commerciaux, par abonnement et vente directe. La diffusion en province se fera Ă  partir des structures des Groupes de libĂ©ration homosexuelle, pour renforcer le lectorat et recueillir les informations des rĂ©gions. Lesbia participe aux initiatives ou manifestations oĂą les lesbiennes sont prĂ©sentes comme la première coordination lesbienne organisĂ©e Ă  Grenoble, les gay pride, les universitĂ©s d'Ă©tĂ© homosexuelles. La première phase du magazine, de 1982 Ă  1985, est orientĂ©e vers une diversitĂ© des rubriques allant d’informations sur la vie associative gay et lesbienne Ă  des petites annonces de rencontres, en passant par des portraits de femmes. Le magazine organise des soirĂ©es non mixtes Ă  Paris qui deviendront une institution. Lesbia Magazine devient un Ă©lĂ©ment fĂ©dĂ©rateur pour les initiatives ou les associations locales lesbiennes.

Vente en kiosque en 1985

En 1985, Lesbia va sortir dans les kiosques et maisons de la presse et prend son envol. Le tirage, selon Christiane Jouve, la directrice du comitĂ© de direction, passe Ă  7 000 exemplaires et la revue de 16 pages devient une revue de 50 pages. Son financement est effectuĂ© par les ventes, abonnements et les fĂŞtes mensuelles qui connaissent un grand succès. En 1988, le magazine selon ses rĂ©dactrices aurait 700 abonnĂ©es et 10 000 ventes en kiosque, passe Ă  48 pages, 2 couleurs en couverture.

Maturité (1985-2008)

C’est en 1989 que le magazine devient Lesbia Magazine. De 1989 Ă  1995, le journal est dirigĂ© par Catherine Gonnard, journaliste et essayiste spĂ©cialisĂ©e dans l'histoire des femmes et l'homosexualitĂ© fĂ©minine. Le no 100 parait en . Lesbia devient membre de l'International Lesbian and Gay Association. De 1995 Ă  1997, la directrice de la publication est Jacqueline Julien, cofondatrice de Bagdam CafĂ©e, rĂ©servĂ© au femmes, Ă  Toulouse. Ă€ partir de 1999, la revue est dirigĂ©e par Jacqueline Pasquier, critique de théâtre. Parmi les collaboratrices les plus rĂ©gulières, on compte HĂ©lène de Monferrand, Marie-Jo Bonnet, Michelle Chevrot, Danielle Charest et Geneviève Martorella. La revue diversifie encore ses rubriques, avec des articles rĂ©servĂ©s aux associations lesbiennes locales, aux manifestations rĂ©gionales, des interviews de lesbiennes, des critiques de livre, d'expositions et de films. Elle propose toujours un agenda des associations, une revue de presse, un carnet d'adresses, un horoscope et des petites annonces et affirme sa volontĂ© de poursuivre la ligne Ă©ditoriale : mettre Ă  l’honneur les lesbiennes et les femmes, dĂ©noncer toutes les violences et injustices qu’elle subissent dans le monde, mettre en valeur leurs diverses crĂ©ations, appuyer les revendications qui doivent faire des lesbiennes des citoyennes Ă  part entière.

Dernières années (2008-2012)

Jusqu'à 2008, Lesbia Magazine est gérée sous forme associative avec des rédactrices bénévoles. Pour répondre à la concurrence de nouvelles revues lesbiennes et gay, le choix est fait de transformer la revue en société à caractère commercial, avec la vente d'encarts publicitaires. En 2008, Lesbia Magazine fonctionne sous forme de société à responsabilité limitée. La dernière parution de Lesbia Magazine date de 2012, après 30 ans d’existence.

Principales contributrices

Parmi les contributrices aux articles de Lesbia Magazine, on peut citer Anne et Marie Rambach, romancières et directrices des éditions gaies et lesbiennes, Natacha Chetcuti-Osorovitz, sociologue, Michèle Causse, écrivaine, Marie-Jo Bonnet, docteur en histoire et spécialiste de l'histoire des femmes et de l'histoire de l'art, Hélène de Monferrand, romancière Prix Goncourt du premier roman en 1990, Danielle Charest, auteur et écrivain québécoise et figure du lesbianisme radical, Alia Rondeaux, sociologue.

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • HĂ©lène de Montferrand, Les amies d'HĂ©loĂŻse, 1990, Fallois, , 403 p. (ISBN 978-2-87706-086-8)
    • (en) Bonnie Zimmerman (dir.), Lesbian Histories and Cultures : An Encyclopedia, New York/London, Garland, , 862 p. (ISBN 0-8153-1920-7, lire en ligne)
    • Marie Jo Bonnet, Les deux amies : essai sur le couple de femmes dans l'art, Paris, Blanche, , 305 p. (ISBN 2-911621-94-8)
    • Michèle Causse, Contre le sexage, Paris, Balland, , 299 p. (ISBN 978-2-228-90583-1)
    • Alia Rondeaux, CatĂ©gories sociales et genres ou comment y Ă©chapper, Paris/MontrĂ©al (QuĂ©bec)/Budapest etc., L'Harmattan, , 202 p. (ISBN 2-7475-0754-8)
    • Anne Rambach et Marie Rambach, La culture gaie et lesbienne, Fayard, (ISBN 978-2-7158-1283-3)
    • Didier Eribon (dir.), Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, , 548 p. (ISBN 978-2-03-505164-6)
    • Natacha Chetcuti, Se dire lesbienne : vie en couple, sexualitĂ©, reprĂ©sentation de soi, Paris, Payot, , 299 p. (ISBN 978-2-228-90583-1)

    Articles connexes

    Liens externes

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