Russians
Russians (litt. « Les Russes ») est une chanson de Sting, issue de son premier album en solo, The Dream of the Blue Turtles, sorti en 1985. La chanson a été aussi produite en single. Russians reprend le thème musical de la Romance de Lieutenant Kijé, une suite orchestrale composée par le russe Sergueï Prokofiev.
Face B | Gabriel's Message |
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Sortie | |
Enregistré |
1985 |
Durée | 3:58 |
Genre | Soft rock |
Format |
45 tours 33 tours |
Auteur-compositeur | Sting |
Producteur | Sting, Peter Smith |
Label | A&M Records |
Classement | #2 |
Singles de Sting
Dans le contexte de la Guerre froide, Sting dénonce les dangers de la doctrine de la destruction réciproque assurée ou équilibre de la terreur, entre les États-Unis et l'URSS, et leurs alliés respectifs, l'OTAN et le Pacte de Varsovie. La chanson est devenue un hit en France, où elle est restée à la deuxième place des ventes pendant trois semaines et dans le top 50 pendant 19 semaines. C'est le 636e single le plus vendu en France.
Composition
Russians reprend le thème musical de la Romance de Lieutenant Kijé, une suite orchestrale composée par le russe Sergueï Prokofiev[1].
L'introduction du morceau comprend un extrait du programme télévisé d'information soviétique Vremya dans lequel Igor Kirillov déclare en russe : « Le Premier ministre britannique a qualifié les pourparlers avec le chef de la délégation, Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev, d'échange constructif, amical et réaliste. » Ceci fait référence à la rencontre entre Mikhaïl Gorbatchev et Margaret Thatcher en 1984, alors que l'URSS est dirigée par Konstantin Tchernenko.
En arrière-plan, on peut entendre des communications extraites de la mission Apollo-Soyouz, la première mission spatiale conjointe entre l'Union soviétique et les États-Unis en 1975.
Contexte
En 2010, lors de son concert Live in Berlin[2], Sting explique que la chanson avait été inspirée en regardant la télévision soviétique à Université Columbia[3] - [4] : « J'avais un ami à l'université qui a trouvé un moyen de capter le signal satellite de la télévision russe. Nous prenions quelques bières et montions un petit escalier pour regarder la télévision russe... À ce moment de la nuit, nous ne pouvions voir que les émissions pour enfants [à cause du décalage horaire], leur « Sesame Street ». Ce qui m'a frappé quand j'ai regardé ces programmes, c'est combien de soin et d'attention et clairement d'amour avaient été investis dans ces programmes. Et c'étaient nos ennemis, mais ils aiment clairement leurs enfants comme nous aimons les nôtres. »
Russians dénonce les répercussions de la Guerre froide (1947-1991) et de la doctrine de la destruction mutuelle assurée entre les États-Unis et l'URSS (« There's no such thing as a winnable war / It's a lie we don't believe anymore » : « Il n'existe pas de guerre que l'on peut gagner / C'est un mensonge auquel on ne croit plus »). Elle met dos à dos les représentants des deux superpuissances :
« Mr. Khrushchev said “we will bury you”
I don't subscribe to this point of view »
« M. Khrouchtchev a dit « Nous vous enterrerons »
Je ne partage pas ce point de vue »
« Mr. Reagan says “we will protect you”
I don't subscribe to this point of view »
« M. Reagan dit « Nous vous protégerons »
Je ne partage pas ce point de vue »
Les paroles reflètent une vision occidentale de la guerre froide, mais elles sont porteuses d'un discours humaniste. Ainsi, l'auteur espère « que les Russes aussi aiment leurs enfants » (« I hope the Russians love their children too »). C'est, selon lui, la seule chose qui pourrait sauver le monde d'une guerre nucléaire (« What might save us me and you »). Cette dernière est évoquée comme le « jouet mortel d'Oppenheimer » (« Oppenheimer's deadly toy »), le physicien américain Robert Oppenheimer étant considéré comme le père de la bombe atomique.
Cependant, la sortie de cette chanson suit de peu la détente des relations entre l'URSS et les puissances occidentales. En témoigne la rencontre à Londres, évoquée au début de la chanson, en 1984, de Mikhaïl Gorbatchev, membre influent du Politburo soviétique, et de Margaret Thatcher, Premier ministre britannique par l'incrustation d'un enregistrement de la télévision que l'on attribue au célèbre journaliste Igor Kirillov.
Le , pendant l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 et à la suite des menaces de Vladimir Poutine d'utiliser l'arme nucléaire, Sting a publié sur Instagram une vidéo de lui chantant Russians[5] - [6].
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Clip vidéo
Le clip d'accompagnement du single, réalisé par Jean-Baptiste Mondino, a été tourné en noir et blanc, comme son précédent The Boys Of Summer de Don Henley. L'enfant-acteur Felix Howard qui joue dans ce clip retrouve ensuite Mondino pour Open Your Heart de Madonna en 1986.
Anecdote
James Cameron a déclaré que cette chanson lui a inspiré le personnage de John Connor, un garçon de dix ans personnage central de l'intrigue de Terminator 2 : Le Jugement dernier[7].
Récompenses
Charts
Pays | Position dans les classements (1985) |
---|---|
Pays-Bas | 18 |
France | 2 |
Irlande | 10 |
Suède | 26 |
Suisse | 13 |
Royaume-Uni | 12 |
États-Unis | 16 |
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Russians (song) » (voir la liste des auteurs).
- Gable 2009, p. 25 [lire en ligne].
- Smolko et Smolko 2021, p. 166 [lire en ligne].
- « Sting's Russians was inspired by illegal satellite viewings », The Express, (consulté le ).
- [vidéo] Galya Morrell, Russians sur YouTube, .
- (en) theofficialsting, « I’ve only rarely sung this song in the many years since it was written [...] », sur Instagram, .
- (en) Chloe Melas, « Sting posts video of himself singing his 1985 song 'Russians' amid war in Ukraine », CNN, .
- (en) Alan Siegel, « The Tin Man Gets His Heart: An Oral History of ‘Terminator 2: Judgment Day’ », sur The Ringer, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Christopher Gable, The Words and Music of Sting, Westport (Connecticut), Praeger / Greenwood, coll. « The Praeger Singer-Songwriter Collection », , 144 p. (ISBN 978-0-275-99360-3), p. 24–26 [lire en ligne].
- (en) Tim Smolko et Joanna Smolko, Atomic Tunes : The Cold War in American and British Popular Music, Bloomington, Indiana University Press, (ISBN 978-0-25302446-6), p. 163–166 [lire en ligne].
Liens externes
- [vidéo] Sting, Russians (Official Music Video) sur YouTube,