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Sesame Street

Sesame Street est une série télévisée éducative américaine pour enfants créée par Joan Ganz Cooney et Lloyd Morrisett, coproduite par PBS Kids et The Children's Television Workshop et diffusée depuis le sur le réseau PBS. Elle est adaptée et/ou doublée dans plusieurs pays.

Sesame Street
Description de cette image, également commentée ci-après
123, rue Sesame, en anglais
Titre original Sesame Street
Genre Émission pour enfants
marionnettes
Création Joan Ganz Cooney (en)
Lloyd Morrisett (en)
Production The Children's Television Workshop
PBS
Musique Joseph Raposo
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Chaîne d'origine PBS
HBO/HBO Max (2016-)
Nb. de saisons 53 (saison 2022 - 2023)[1]
Nb. d'épisodes 5335 (2023)[1]
Durée 60 minutes
Diff. originale – en production
Site web http://www.sesamestreet.org

En France, l'émission doublée en français fait son apparition dès 1974 sous la forme d'une séquence intitulée « Bonjour Sésame » diffusée au sein de L'Île aux enfants. Puis l'adaptation française nommée 1, rue Sésame est produite et diffusée de 1978 à 1982 sur TF1. En 1992, la version doublée reprend sous le titre Sésame, ouvre-toi sur FR3, pour ensuite laisser place en 2005 à une nouvelle adaptation, 5, rue Sésame sur France 5. En Belgique, elle est diffusée à partir de sur la RTB.

Au Québec, un doublage québécois est diffusée sous le titre Sésame entre le et le à la Télévision de Radio-Canada[2].

Personnages principaux

Marionnettes

Big Bird and Barbara Bush (1989).
Cookie Monster.

Version américaine :

  • Toccata (Big Bird en VO).
  • Macaron (Cookie Monster), monstre dévoreur de biscuits.
  • Ernest et Bart (Bert and Ernie en VO).
  • Grover (en), gentil monstre filiforme.
  • Mordicus (Oscar the Grouch (en)).
  • Le Comte (Count von Count (en)), un vampire qui a la manie de compter tout ce qui se trouve à sa portée.
  • Elmo, petit monstre au pelage rouge et nez orange.
  • L'Horrible (Herry Monster (en)).
  • Gertrude (Prairie Dawn (en)).
  • Le Magicien (The Amazing Mumford).

Version française :

  • Toccata, l'oiseau géant et Mordicus, le monstre qui vit dans une poubelle, sont deux créations de la version française, inspirées des personnages originels Big Bird et Oscar.
  • Ji-Young, personnage crée en 2021, sa première apparition est prévue pour les fêtes de Thanksgiving[3].

Personnages réels

  • M. Hooper, épicier, interprété par Will Lee[4] ;
  • Molly la postière. Personnage secondaire de l'émission, elle était jouée par Charlotte Rae, connue pour avoir interprété Madame Garrett dans la sitcom Arnold et Willy ;
  • Linda (en), la bibliothécaire, interprétée par Linda Bove ;
  • Gordon, professeur de l'école, interprété par Matt Robinson[4].

Production

Au XXe siècle aux États-Unis, l'échec scolaire de petits enfants devint un gros problème. Il s'agissait des échecs auprès de l'école élémentaire, qui est toujours obligatoire pour les élèves. Mais, de nombreux enfants refusèrent définitivement de retourner à l'école[5] - [6].

N'étant pas contents de l'explication stéréotype, « leur pauvreté », des chercheurs de la sociologie de l'éducation n'hésitèrent pas à visiter leurs foyers. Ils découvrirent que ces foyers manquent d'idées abstraites[rm 1] - [note 1]. D'où, à mesure que le programme s'avançait, ces enfants perdaient très rapidement leur compréhension et leur moral. Les psychologues Robert D. Hess et Virginia C. Shipman de l'université de Chicago aussi obtinrent une conclusion similaire[rm 2]. Surtout, ils trouvèrent que la capacité des mères de la classe moyenne est, avec leur excellente précision de vocabulaire, beaucoup supérieure à celle des mères des pauvres[7] - [rm 2]. Ces scientifiques considéraient que l'entrée dans l'école primaire était trop tard pour sauver ces enfants[7]. Il est à remarquer qu'au XXe siècle aux États-Unis, le programme de l'éducation publique devenait fortement évolué et adapté à la classe moyenne, avec l'enseignement de l'histoire, de la géographie, des mathématiques et des sciences[rm 3].

Joan Ganz Cooney (BA de l'université de l'Arizona), devenue directrice du CTW.
Lloyd Morrisett (PhD de l'université Yale), cofondateur.

En cherchant une solution, les scientifiques trouvèrent un très bon moyen : la télévision, qui était en plein développement. Mêmes 90% des foyers américains dont le revenu était inférieur à 5 000 dollars possédaient déjà le téléviseur[8]. En février 1966, cette idée était arrivée à Lloyd Morriset, qui travaillait encore auprès de la Carnegie Corporation à New York, fondation consacrée à l'éducation. Il était sollicité par Joan Ganz Cooney, qui souhaitait sauver les enfants pauvres[8] - [note 2]. En novembre, Morrisett commença à collecter les soutiens financiers tandis que Cooney cherchait, tout seule, les personnels pour former une équipe[8].

Il existait une autre raison pour laquelle ce programme était attendu. Dans les années 1950 et 1960 aux États-Unis, une tendance des émissions de télévision, qui était remarquée par la violence et le commercialisme, était critiquée, notamment par de nombreux parents de la classe moyenne, religieux, politiciens et psychologues[rm 4] - [4].

Comme le projet s'était lancé avant le premier choc pétrolier (1973), Lloyd Morrisett réussit, avec les résultats de leurs études, à obtenir plusieurs soutiens très importants à partir du secteur public, ceux qui restent historiques. Pour deux ans de préparation, un montant de 8 million de dollars a été débloqué[9] - [8]. La moitie était financée par le département de l'Éducation des États-Unis. D'autres subventions étaient issues de la Fondation Carnegie, de la Fondation Ford, de la Fondation Merkle, de l'Operation Head Start et de la Corporation for Public Broadcasting[8].

Ce Children's Television Workshop (CTW), association à but non lucratif, fit venir de talentueux directeurs et écrivains à partir du secteur privé[rm 4]. Un jour, Joan Ganz Cooney avait reçu une lettre, expédiée par le président adjoint de la chaîne CBS Michael Dann, lui recommandant David D. Connell (1931 - † 1995) pour le candidat de producteur délégué. Connell était le producteur principal de l'émission Captain Kangaroo de la CBS. En faveur de ce nouveau projet, Michael Dann n'hésitait pas à faire s'en aller ce producteur talentueux : « Vous allez faire une terrible erreur, si vous ne sélectionnez pas cet homme qui a une expérience formidable[8]. » Les gens habitant dans une rue d'une grande ville, idée très originale pour l'émission d'enfants, étaient l'invention de l'écrivain Jon Stone. Lui aussi était un membre de l'équipe de Captain Kangaroo[8].

De surcroît, le CTW se composait également de psychologues et de pédagogues pour les enfants, ce qui était une nouveauté[4]. Ainsi, 12 professeurs de l'université Harvard participèrent à étudier ce projet[10]. Parmi eux, Gerald S. Lesser (1926 - † 2010), psychologue, était le directeur des conseilleurs. Il restera en cette fonction jusqu'en 1996[9]. Un autre personnage important était le docteur Edward L. Palmer (1933 - † 1999), pédagogue de l'expérience, qui devenait l'un des fondateurs du CTW. Puis, il fut le président adjoint des chercheurs durant 19 ans[9].

L'émission commença le 10 novembre 1969[10].

Tournage de l'épisode

En 1970, chaque épisode de Sesame Street coûtait 28 000 dollars tandis qu'une publicité des chaînes américaines restait, en week-end au matin, à 7 500 dollars environ[4]. En effet, le tournage était si strictement contrôlé par les spécialistes que l'émission était vraiment coûteuse. D'abord, le plan initial en semestre était méticuleusement conçu à une école de médecine. Puis, après être examiné par les chercheurs dont le responsable était le docteur Palmer, le programme quittait le département de recherche et était confié au bureau de scénario. Maintenant, c'était Jeff Moss, chef des écrivains, qui traitait le matériel. Jusqu'avant 3 semaines de tournage, Moss et son équipe élaboraient encore les textes. Le scénario évolué, contrôlé et adopté était ensuite passé à l'équipe de marionnettistes et des acteurs. Avec 5 appareils d'enregistrement, le tournage était tenu. Encore fallait-il éditer les matériaux enregistrés, grâce à la technique développée à Hollywood. Le contrôle final effectué, après environ 2 semaines d'attente, l'épisode était diffusé[4] - [note 3].

Réaction du public

Un des facteurs clés de succès était la participation de plus de 30 chercheurs pour la préparation de l'émission, à partir de plusieurs universités. De cette Harvard Graduate School of Education, 12 professeurs étaient des membres du projet[10].

Appréciation par les journalistes

De nombreux journalistes s'intéressaient du programme de Sesame Street. Avant l'inauguration déjà, le magazine TV Guide le qualifiait : « indisputablement, il s'agit de la production la plus prestigieuse et la plus exhaussement étudiée, et jamais achevée auparavant, dans l'optique d'éduquer les enfants d'âge préscolaire (3 à 5) chez eux et sur le petit écrin[rm 5]. » Dans la première semaine, en novembre 1969, la Saturday Review a déclaré : « spectacle le plus complètement étudié dans l'histoire de la télévision[rm 5]. »

Ces avis étaient suivis de ceux d'autres magazines majeurs américains. C'étaient les Time, Newsweek, Life, Look, Good Housekeeping et Ebony[rm 6].

Des spécialistes aussi ont manifesté leur admiration par leurs articles. Il s'agissait de ceux des revues Publishers Weekly, Today's Health, Nation's School et PTA Magazine[rm 7].

En outre, entre octobre et décembre 1969, plus de cent articles et éditoriales sur l'émission ont apparu auprès des journaux américains, dans toutes les régions[rm 6].

Phénomène Sesame Street

Le 24 mai 1970, The New York Times a publié un article très détaillé sur l'émission Sesame Street[8]. Seulement quelques mois après l'inauguration, ce programme connaissait déjà un grand succès.

L'objectif du programme, sauver les enfants dans la pauvreté de l'échec scolaire, était déjà récompensé. Un sondage effectué à Bedford-Stuyvesant en mars 1970 présentait que 90% d'enfants âgés de 2 à 5 ans, qui n'étaient accueillis ni à l'école maternelle ni à la crèche, regardaient cette émission. Un autre sondage, par Nielsen, indiquait qu'en décembre 1969 et pendant une semaine, 2,2 millions de foyers regardaient au moins une partie d'émission chaque jour. Celui-ci estimait qu'aux États-Unis, presque la moitie de 12 millions d'enfants d'âge préscolaire regardaient Sesame Street sur l'écrin offert par l'administratif. Ainsi, à l'Île d'Alcatraz, 42 enfants indiens de cette catégorie la regardait sur le plateau communal. En plus, à Chicago, ce programme était l'émission la plus regardée parmi tous ceux qui étaient diffusés, devant les célèbres série The Beverly Hillbillies et jeux télévisé Concentration. The New York Times n'hésitait pas à conclure : « En bref, presque tout le monde aime ce spectacle. » notamment ces enfants pauvres[8].

Le magazine Time, quant à lui, estimait dans la même année que 7 millions d'enfants à l'âge préscolaire regardaient cette émission chaque jour[4].

En ce qui concerne le résultat pédagogique, les chercheurs du CTW, présidé par le docteur Palmer, avaient effectué leur première étude sur l'émission. 130 enfants dans la pauvreté et habitant à la Long Island, aux États de Tennessee et de Maine avaient été divisés en deux groupes. Un groupe avait profité, pendant six semaines, de l'émission de Sesame Street tandis que l'autre était privé de ce moyen. Pour le premier, avant que l'équipe ne commence cette étude, un sur quatre pouvait nommer la lettre W. Six semaines plus tard, leur nombre avait doublé. Les enfants regardaient surtout l'émission sur Wanda la sorcière, en répétition. Au contraire, le groupe non-téléspectateur n'avait aucun gain de reconnaissance[8].

Le journal a ajouté encore que cette émission est exactement capable d'aider le développement intellectuel des enfants. Dans l'État de New Jersey, un parent avait été réveillé, au milieu de nuit, par son fils à l'âge de 3 ans, récemment devenu spectateur de Sesame Street. Accident fatal ? Or, il avait crié en serrant son oreiller : « Maman ! Papa ! Mon oreiller, c'est un rectangle ![8] - [rm 8] » Le garçon avait obtenu une capacité à employer un mot abstrait rectangle pour un objet particulier oreiller[note 4].

Enfin, le président des États-Unis, Richard Nixon, a félicité le succès de l'émission, en expédiant une lettre à Joan Ganz Cooney : « l'atelier de télévision pour les enfants mérite certainement les éloges qu'il a reçu des jeunes et des moins jeunes dans tous les coins du pays. Cette administration s'engage, avec enthousiasme, à offrir des possibilités à chaque jeune, en particulier au cours de ses cinq premières années de vie, et est heureuse de figurer parmi les parrains de votre programme distingué[8]. »

Il est à noter qu'en raison de la qualité de cette émission, mais très coûteuse, de nouveau 6 millions de dollars de subventions ont été accordés en faveur de 130 épisodes, réservés à partie de la 2e saison[8].

Critiques

Accueilli grandement par le public, le programme n'a cependant pas pu empêcher les critiques de quelques spécialistes.

Sœur Mary Mel O'Dowd, très connue par sa contribution pour le programme Head Start, doutait un effet négatif de l'émission. Quoique elle admît l'efficacité de Sesame Street dans certains catégories (compter les chiffres, reconnaître les lettres d'alphabet ...), un enfant peut se tromper facilement sans conseils d'un enseignant ; il faut, selon elle, les expériences personnalisées qui peuvent corriger les erreurs des enfants. De plus, si le budget de Head Start est réduit en faveur de l'émission, cette économisation aura un résultat grave, car l'émission n'est pas capable de remplacer ces enseignants de qualité et leur capacité de personnalisation. La réponse de Joan Ganz Cooney était qu'il s'agit d'un programme qui pourrait aider à rendre efficaces et à enrichir les programmes préscolaires, et non celui de remplacement[8] - [4].

Oralie McAfee, enseignante de l'école maternelle sous l'université d'État du Colorado, aussi révélait la limité de cette émission. L'apprentissage des enfants n'est possible, dans certains domaines, que par leur action. De plus, sur l'écrin, par exemple le rond est limité en deux dimensions. Or, les enfants peuvent, très facilement, apprendre le rond en trois dimensions, en mangeant l'orange, le pamplemousse[8]...

Frank Garfunkel, professeur d'éducation auprès de l'université de Boston, quant à lui, critiquait le manque de structure. 30 secondes de nouveau enseignement après 30 secondes d'autre, cette manière de succession provoquerait et évoluerait l'impertinence des enfants[8]. L'idée du CTW était différente : il faut répéter, répéter et répéter, car la cible principale de l'émission est les enfants dans les foyers dont les parents sont les moins éduqués, les plus pauvres. À vrai dire, l'équipe avait été inspirée par la manière de publicité[4]. Il faut continuer à attirer l'attention de ces enfants. En effet, les chercheurs avaient trouvé que ces enfants ne sont capables de se concentrer, longtemps, sur aucun sujet[4]. Et c'est la raison pour laquelle l'émission manque toujours de personnage principal[4]. Encore le docteur Edward L. Palmer précisait-il que tous les segments de l'émission doivent manifester à chaque enfant : « Cette émission est à toi[8] ».

Terrance O'Flaherty, célèbre critique et diplôme de l'université de Californie à Berkeley, accusait la vulgarité de l'émission. Selon lui, cette dernière était si dangereusement adoptée dans le programme que le niveau de l'éducation risquait de chuter[rm 9]. En fait, il n'était pas possible de satisfaire tous les parents. Parmi les courriers que le CTW a reçus, 15% d'avis étaient les protestations[rm 10]. Ceux qui concernaient étaient, par exemple, de mauvaises caractéristiques de Cookie Monster (Macaron en France), qui mange n'importe quel temps, n'importe quel objet, de façon barbare. Certains parents avaient été choqués par l'imitation de leurs enfants avec la langue très familière et l'action rude. En conséquence, une mère avait décidé d'interdire l'émission à sa fille de quatre ans[rm 10].

Critique inattendue, c'était l'opposition contre la caractéristique de Roosevelt Franklin, professeur noir d'une école fondamentale. La communauté des noirs, de la classe moyenne, a protesté, en considérant que ce personnage représentait un stéréotype des noirs, négatif. En dépit de la popularité de cette marionnette, Roosevelt Franklin a été retiré en 1975, après la saison 7[11] - [12]

Évolution du programme Sesame Street

Après plusieurs années de défusion, l'objectif de l'émission a été à nouveau examiné, au début des années 1970. D'abord, la mission du CTW est devenue plus importante : celui-ci devait présenter, à d'autres ateliers de télévision, qu'un programme pédagogique plus rigoureux peux être préféré par le grand public. Ensuite, il fallait qu'une question essentielle soit étudiée par de nombreux pédagogiques, psychologues, journalistes et chercheurs : ce programme est-il vraiment capable d'enseigner les enfants préscolaires ? Enfin, l'émission de Sesame Street était un laboratoire du multiculturalisme, dans l'optique d'intégrer, à la société des États-Unis, les minorités, notamment les noirs, les hispaniques et les indiens, en conservant leur identité[rm 11].

Sur ce dernier sujet, il est vraisemblable que l'émission inaugurée a contribué à intégrer la société américaine. En effet, en mai 1970, elle avait été interdite par la commission pour la télévision éducative de l'État de Mississippi. La raison pour laquelle la décision avait été prise (3 membres contre sa diffusion et 2 pour) était que, dans l'émission, les enfants blancs et les enfants noirs jouent ensemble. Sous l'anonymat, un membre expliquait à un journaliste : « L'État de Mississippi compte si nombreux problèmes qu'il n'est pas possible que cette émission soit diffusée. Cela n'est pas prêt. » En fait, la commission craignait que le fonds ne perde les financiers pour l'expansion de son nouveau canal ETV (Mississippi Educational Television), créé également en 1969. Cette interdiction a provoqué une immense réaction aux États-Unis. Plus tard, la révocation a été tenue, en faveur de Sesame Street[13] - [11].

La directrice Cooney a écouté, de même, la critique de la National Organization for Women, sur le sujet de l'égalité des sexes. Après le premier épisode, Suzan, femme au foyer, est devenue professionnelle, en tant qu'infermière. Une écrivaine a été recrutée dans l'optique de mettre en place le point de vue des femmes. En ce qui concerne une autre critique qui soulignait trop de répétition, à partir du deuxième épisode, le programme est moins serré tandis qu'est honoré plus de dialogue avec les enfants[4] - [11].

En juin 2000, le Children's Television Workshop a modifié son nom, devenant Sesame Workshop. Car, à la suite de l'évolution de médias, la télévision ne reste plus le moyen unique de l'éducation. Dorénavant, cet atlier bénéficie de toutes les manières possibles, tels livre, Internet, CD-ROM[14].

Influence de l'émission sur des chaînes américaines

À la suite du succès de Sesame Street, la manière de ce programme a été imitée par les trois majeurs chaînes américaines, quand bien même cela n'aurait été que partiel. Ces chaînes, American Broadcasting Company, CBS Broadcasting et National Broadcasting Company, ont commencé leur émission pédagogique enseignant les lettres, par exemple, et en créant leurs propres mascottes. De surcroît, toutes les trois ont nommé président adjoint pour le programme éducatif[4]. Ainsi, après avoir soutenu le CTW, Chuck Jones a été nommé ce poste de la chaîne ABC. En partageant le même esprit, il a amélioré le programme des enfants auprès de cette chaîne[15].

« En admettant que l'émission Sesame Street ne soit pas parfaite », dit ce Chuck Jones, mais il l'appréciait et considérait que celle-ci a commencé quelque chose pour les enfants, telle l'animation produite par l'atelier de Walt Disney[4]. Toutefois, en 1970, le sociologue Wilbur Schramm, qui était spécialiste de la communication, évaluait qu'en fait, le média maintienne le statu quo. Selon lui, il n'agissait pas de réforme fondamentale.

L'un des obstacles est le budget ; le méthode Sesame Street est tellement coûteux que la chaîne privée n'est pas capable d'arriver au même niveau. Interrogé, un producteur de Hollywood a répondu : « Il n'est pas juste de comparer le programme privé avec Sesame Street. Donnez-moi 8 000 000 de dollars, et je pourrai, moi-aussi, inaugurer un programme pédagogique autant que faire se peut. » Aussi fallait-il que le CTW continuait sa fonction particulièrement chargée, toujours unique dans le monde entier[4].

Versions internationales

En France

  • De à 1976, des séquences de l'émission américaine doublées en français constituent un des deux modules de l'émission L'Île aux enfants, sous le titre Bonjour Sésame. L'autre module étant L'Univers de Casimir ;
  • De 1978 à 1982, Sesame Street est adaptée sur TF1 sous le titre 1, rue Sésame. La série compte environ 80 épisodes ;
  • En 1992, des séquences de l'émission américaine doublées en français sont diffusées sous le titre Sésame, ouvre-toi dans C'est Lulo ! sur FR3. Rediffusion en 1995 sur La Cinquième ;
  • En 2005, Sesame Street a droit à une nouvelle adaptation sous le titre 5, rue Sésame sur France 5. La série compte 75 épisodes de 26 minutes[16].

Au Canada

En Belgique francophone

  • À partir de , l'émission américaine doublée en français est diffusée sur la RTBF sous le titre Bonjour Sésame comme en France.

Dans le reste du monde

Sesame Street est ou a été diffusé depuis 1969 dans 120 pays, et 20 émissions dans des langues différentes sont coproduites par Sesame Workshop avec des partenaires nationaux[9] :

  • Afrique du Sud : Takalani Sesame
  • Allemagne : Sesamstraße ; Eine Möhre für Zwei
  • Bangladesh : Sisimpur
  • Brésil : Vila Sésamo
  • Canada : Sesame Park
  • Chine : Zhima Jie
  • Danemark : Sesamgade
  • Égypte : Iftah Ya Simsim
  • Espagne : Barrio Sésamo
  • France : 1, rue Sésame ; 5, rue Sésame
  • Inde : Galli Galli Sim Sim
  • Indonésie : Jalan Sesama
  • Irlande du Nord : Sesame Tree
  • Israël : Rechov Sumsum ; Sippuray Sumsum ; Shara'a Simsim
  • Japon : Sesame Street
  • Jordanie : Hikayat Simsim
  • Kosovo : Rruga Sesam — Ulica Sezam
  • Koweït : Iftah Ya Simsim
  • Mexique : Plaza Sésamo
  • Nigéria : The Adventures of Kami and Big Bird ; Sesame Square
  • Norvège : Sesam Stasjon
  • Pakistan : Gali, Gali Hamara
  • Palestine : Hikayat Simsim ; Rechov Sumsum ; Shaareh Simsin
  • Pays-Bas : Sesamstraat
  • Philippines : Sesame!
  • Pologne : Ulica Sezamkowa
  • Portugal : Rua Sésamo
  • Royaume-Uni : Play With Me Sesame
  • Russie : Ulitsa Sezam
  • Suède : Svenska Sesam
  • Turquie : Susam Sokağı
Versions doublées et adaptées de la version américaine
  • Afghanistan : Koche Sesame
  • Australie : Open Sesame
  • Cambodge : Sabai Sabai Sesame
  • Canada : Sésame
  • Danemark : Sesam, luk dig op ; Elmers Verden
  • Espagne : Juega Conmigo, Sésamo ; La Cometa Blanca
  • Finlande : Seesamtie
  • France : Bonjour Sésame
  • Inde : Khul Ja Sim Sim
  • Indonésie : Boneka Sesame
  • Irlande : Sraid Sesame
  • Islande : Sesam Opnist Pû
  • Italie : Sesamo Apriti
  • Malaisie : Taman Sesame
  • Mexique : El Mundo de Elmo
  • Pologne : Sezamkowy Zakątek
  • République tchèque : Sezamé Otevri Se
  • Suède : Sesam
  • Tanzanie : Kilimani Sesame

En 1970, David Frost a donné son avis : « Les Américains ont tendance à croire que ceux qui sont venus des étrangers restent meilleurs que ceux que les Américains font. Or, l'émission Sesame Street est le meilleur programme des enfants que j'ais vu jusqu'ici. Vraiment, celui-ci est une télévision internationale. Il connaît son succès, dans n'importe quel pays où se trouve cette émission[4]. »

Autour de l'émission

  • Surprise du public, en 1970, le chanson Rubber Duckie d'Ernie, chanté par Jim Henson, a obtenu le 16e dans le Billboard Hot 100 (dit the charts) et y restait pendant 9 semaines[4] : [écouter en ligne]
  • Le 23 novembre 1970, le magazine Time se consacrait à l'émission Sesame Street, avec la couverture de Big Bird et le titre SESAME STREET : TV's Gift to Children (Cadeau de télévision pour les enfants) :
    (en)[lire en ligne][rm 4].
  • En 2014, les personnages de Sesame Street se joignent au Chœur du Tabernacle mormon pour leur concert de Noël.
  • En 2016, le personnage de Macaron (« Cookie Monster » en VO) apparaît dans une publicité pour Apple sur l'iPhone 6s, ainsi que dans un sketch mettant en scène les coulisses de cette publicité[19] - [20].

Jubilé

  • En 2019, l'émission Sesame Street a célébré son 50th anniversaire, avec plus de 4 500 épisodes. Celle-ci est devenu l'un des plus longs programmes de télévision, telle la série Doctor Who de la BBC depuis 1963. Or, il s'agit d'une véritable émission pédagogique, ce qui est rare dans l'histoire de la télévision[9].

Distinctions

À partir de 1970, le programme ainsi que son équipe sont très régulièrement récompensés par les Emmy Awards : 1970 (3), 1971 (1), 1972 (1), 1973 (1), 1977 (1), 1978 (1), 1979 (1), 1980 (2), 1981 (1), 1983 (1), 1987 (1), 1989 (1), 1991 (2), 1996 (2), 1998 (1), 2012 (1), 2017 (1), 2018 (1), 2019 (1), 2020 (1)[22].

Aussitôt inaugurée, l'émission Sesame Street a compté, en plus des Emmy Awards, 17 autres prix, tel les Peabody Awards[rm 5]. En 1998, le nombre de récompenses accordées dépassait plus de 100 prix[rm 5].

Références bibliographiques

  • Robert W. Morrow, Sesame Street and the Reform of Children's Television, The John Hopkins University Press, Baltimore 2006 (en)[extrait en ligne]
  1. p. 177 - 178
  2. p. 177
  3. p. 27
  4. p. 20
  5. p. 194
  6. p. 194 - 195
  7. p. 195
  8. p. 179
  9. p. 186
  10. p. 193
  11. p. 21

Notes et références

Notes

  1. Ainsi on disait : « Qu'est-ce qu'on mange ? » ou « Quel film voyons-nous ? » et jamais, « Comment établir l'amitié ? » ; « Qu'est-ce qu'il nous faut faire, pour construire une meilleure société ? ».
  2. Selon Joan Ganz Cooney, l'histoire remonte en février 1966. Avec son époux, elle invita ses collaborateurs dans son appartement situé à Manhattan, en leur offrant un dîner. Parmi les invités, on comptait Lloyd Morrisett, en qualité de président adjoint de la Carnegie Corporation. C'était la première fois que ces futurs fondateurs de Sesame Street se rencontrèrent. Le 24 janvier 2023, à la suite du décès de Morrisett, Cooney a déclaré : « Sans Lloyd Morrisett, il n'y aurait pas de Sesame Street. C'est lui qui a eu l'idée d'utiliser la télévision pour enseigner aux enfants des compétences de base, comme les lettres et les chiffres. » Melinda Correia, « Mort de Lloyd Morrisett : le co-créateur de la série Sesame Street s'est eteint à l'âge de 93 ans », Voici, (lire en ligne)
  3. Aussi fallait-il au moins 6 semaines du complètement de scénario à l'émission.
  4. Le docteur Palmer lui-même admettait que cet emploi n'est pas facile à un enfant de trois ans. Il avait un neveu qui connaissait les mot rond, qarré et triangle. Or celui-ci ne connaissant pas le mot rectangle employait réfrigérateur. Il savait au moins que le mot se commence avec R.

Références

  1. Muppet Wiki, Saison 53 (2022-2023) [lire en ligne]
  2. « Sésame fait son apparition à notre télé », Ici Radio-Canada, vol. 9, no 36, , p. 25 (lire en ligne)
  3. « Pour lutter contre les discriminations, Sesame Street se dote d'un muppet d'origine asiatique », sur LEFIGARO, (consulté le )
  4. Time (magazine), le 23 novembre 1970 (en)[lire en ligne]
  5. United States Commission on Civil Rights, Hearing held in Saint Antonio, Texas, 1968, p. 869, 1969 (en)
  6. Exemple de statistique : Committee on Labor and Public Welfare, Education Legislation, p. 2495, 1963 (en)
  7. Robert D. Hess et Virginia C. Shipman, Early Experience and the Socialization of Cognitive Modes in Children, dans la revue Child Developement, tome 36-4, p. 869 - 886, décembre 1965 (en)[lire en ligne]
  8. (en) John Culhane, « Report Card On Sesame Street (Bulletin sur Sesame Street) », The New York Times, (lire en ligne)
  9. Muppet Wiki, Sesame Street [lire en ligne]
  10. (en) « 100 Reasons to love the ED School : n° 34 Because Sesame Street », Harvard Graduate School of Education Magazine, (lire en ligne)
  11. Fernando Guimarães (éd.), Puppetry, p. 122 [lire en ligne]
  12. Muppet Wiki, Roosevelt Franklin (en)[lire en ligne]
  13. (en) Kristin Hunt, « Mississippi banned Sesame Street for showing Black and White kids playing », Washington Post, (lire en ligne)
  14. (en) « CTW changes name to Sesame Workshop », Muppet Central News, (lire en ligne)
  15. Muppet Wiki, Chuck Jones (en)[lire en ligne]
  16. 5, rue Sésame sur France 5.
  17. « Fiche de doublage », sur Doublage Québec (consulté le )
  18. « En bref », Ici Radio-Canada, vol. 9, no 31, , p. 2 (lire en ligne)
  19. (en) « iPhone 6s - Timer », sur youtube.com,
  20. (en) « iPhone 6s - Timer - Behind The Scenes », sur Youtube, .
  21. « Rue Sésame, le 40e anniversaire », sur Web-Libre.org, . Il est possible de les voir tous sur une page web
  22. Muppet, Emmy Awards (en)[lire en ligne]

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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