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Subvention

Une subvention est une aide financiĂšre, directe ou indirecte, allouĂ©e par une personne publique en vue de financer une activitĂ© d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.

Le bĂ©nĂ©ficiaire de la subvention peut ĂȘtre public ou privĂ©, entreprise, association, ou personne, etc. La subvention peut porter sur un projet, sur un type de bien, sur une situation, etc.

Les subventions (hauteur, condition d'Ă©ligibilité ) sont aujourd'hui une question importante du dĂ©bat public, au-delĂ  des questions d'usage non Ă©thique, immoral ou illĂ©gal des subventions (corruption, contrepartie pour un appui politique, dĂ©tournement de fonds, etc.).

DĂ©finition

Ce sont des sommes – en principe non remboursables â€“ versĂ©es par une entitĂ© publique (un État, une collectivitĂ© territoriale, ou un organisme public) Ă  titre ponctuel ou reconductible en vue de concourir Ă  la rĂ©alisation d'une finalitĂ© prĂ©cise. Pour les bĂ©nĂ©ficiaires, elles peuvent concerner des budgets de fonctionnement et/ou d'investissement, et elles peuvent parfois ĂȘtre assimilĂ©es Ă  des ressources stables voire aux capitaux propres.

Dans les années 1950, deux instituts (belge et néerlandais) de sciences administratives proposent de définir la subvention comme étant un « mode de gestion administrative »[1] - [2].

Typologie

Trois types de subvention existe :

  1. La subvention d'équipement ou d'investissement, versée en vue de contribuer à l'acquisition d'une immobilisation ;
  2. La subvention d'exploitation, versée pour compenser en principe le manque à gagner résultant d'une contrainte imposée par la puissance publique ;
  3. La subvention d'équilibre, versée aux entreprises publiques affectées par des conditions d'exploitation déficitaires.

DĂ©bat

Au sein d'une collectivitĂ© dĂ©mocratique et en principe Ă©galitaire, l'attribution d'une subvention relĂšve de l'exception qui doit ĂȘtre justifiĂ©e au titre de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ou de l'utilitĂ© publique. En effet, dans un tel systĂšme politique, en vertu du principe d'Ă©galitĂ© devant la loi face aux droits, aux devoirs et aux charges, chacun doit ĂȘtre traitĂ© de façon Ă©quitable ; si quelqu'un obtient une subvention, alors tout autre personne dans une situation similaire doit Ă©galement pouvoir l'obtenir.

Cela dit, la principale justification du subventionnement est qu'il crĂ©e un effet positif pour tout le monde (notion d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, de paix sociale), mĂȘme pour ceux qui ne reçoivent pas la subvention. Ainsi, les pouvoirs publics peuvent dĂ©cider de verser une subvention d'Ă©quilibre Ă  tout fournisseur assurant un service (service public, recherche fondamentale, lutte contre la pauvretĂ©[3]
) reconnu Ă  la fois comme nĂ©cessaire et non rentable.

Cependant, cette façon de justifier les subventions ne rĂ©sout pas la difficultĂ© ; elle ne fait que la dĂ©placer. D'abord vers la question de savoir si un service, un projet ou une situation est vraiment (et jusqu'Ă  quel point) d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Ensuite vers les conditions Ă  respecter pour bĂ©nĂ©ficier de la subvention (qui ? quoi ? combien ? quand ? oĂč ? pourquoi faire ?). En 2008 en France, le Mouvement associatif invite le lĂ©gislateur Ă  dĂ©finir une subvention d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et Ă  rĂ©former la relation contractuelle entre associations et pouvoirs publics[4].

Des dĂ©fenseurs du cinĂ©ma d'auteur, par exemple, expliquent que, dans un marchĂ© mondialisĂ©, les subventions sont nĂ©cessaires, dans la mesure oĂč elles permettent de produire et de diffuser des films qui ne sont pas de simples « produits commerciaux », mais des « crĂ©ations artistiques » d'une valeur supĂ©rieure en termes de culture Ă  long terme (justification au nom du principe d'« exception culturelle »).

La position libérale est de limiter au maximum le champ à la notion s'applique, voire le réduire à néant. Le libéralisme politique reconnaßt par principe aux institutions un rÎle, mais réduit au strict minimum, afin de respecter une stricte neutralité des pouvoirs publics entre les personnes (en France, au nom du respect du principe de la liberté du commerce et de l'industrie). Appliqué au champ économique, cela implique de ne pas faire de discrimination entre les agents économiques et de ne pas fausser la concurrence économique.

Dans l'exemple prĂ©cĂ©dent, on va par exemple mettre en doute la capacitĂ© et la lĂ©gitimitĂ© des institutions Ă  juger de ce qui relĂšve ou non du « cinĂ©ma d'auteur » et en juger la qualitĂ© ; insister sur la dĂ©rive vers un art officiel, le copinage, voire la pure et simple corruption, ou interroger la notion mĂȘme de cinĂ©ma d'auteur et le mĂ©pris (au moins implicite) qu'elle contient Ă  l'Ă©gard du public (donc du peuple, donc de la dĂ©mocratie). On va en outre interroger la pertinence et le contenu en « intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral » de l'avantage accordĂ© aux agents Ă©conomiques du secteur, au dĂ©triment des autres activitĂ©s publiques ou privĂ©es (futiles comme la pĂ©tanque ou nobles comme la santĂ©).

Cependant, il faut nuancer l'aversion des libĂ©raux pour les subventions : lorsqu'ils reconnaissent qu'une activitĂ© ne trouve pas naturellement de financement Ă  hauteur de son intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral (recherche, Ă©ducation, conservation de biens scientifiquement inestimables mais sans intĂ©rĂȘt pour le public), alors la subvention (aux producteurs, ou aux utilisateurs, mais sans discrimination) leur semble prĂ©fĂ©rable Ă  un systĂšme de fourniture par une administration ou une entreprise publique.

Le mĂȘme type de dĂ©bat existe pour pratiquement tous les types de biens : alimentation ; logement ; Ă©ducation, primaire, secondaire, et supĂ©rieure ; transport ferroviaire, maritime ou aĂ©rien ; audiovisuel ; services postaux ; investissements industriels.

Relations internationales et soutenabilité du développement

Déjà complexe dans un cadre national, la question des effets directs et indirects, positifs ou non, de la subvention l'est encore plus dans un cadre international, tel que celui de la construction européenne ou de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

En effet, les subventions permettent aux bĂ©nĂ©ficiaires de prendre sur le marchĂ© une place qui, sans elles, serait peut-ĂȘtre celle d'autres producteurs non subventionnĂ©s, mais en encourageant la pĂ©rennitĂ© de systĂšmes Ă©tablis et Ă©ventuellement dĂ©suets. Elles peuvent aussi avoir des effets pervers, Ă©conomiques, sociaux, culturels, sanitaires et environnementaux.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) recommande aux pays de mieux utiliser la fiscalité environnementale, de supprimer progressivement les subventions agricoles et les allÚgements fiscaux préjudiciables à l'environnement[5].

Dans le domaine des Ă©nergies

Dans le domaine de l'énergie, les subventions aux énergies fossiles (et la non taxation du kérosÚne ou de faibles taxations des carburants marins) freinent les efforts et engagements pris dans le contexte du protocole de Kyoto et de l'Accord de Paris sur le climat visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique.

Le principe de supprimer les subventions encourageant l'usage d'Ă©nergies fossiles Ă©tait un des points du dĂ©bat au sommet du G20 de 2009 Ă  Pittsburgh. L'Agence internationale de l'Ă©nergie calcule qu'Ă©liminer ces subventions permettrait de rĂ©duire les Ă©missions de CO2 d'au moins 5,8 % entre 2010 et 2020. À titre d'exemple pour 2007, selon cette agence et l'OCDE, 410 milliards de dollars de subventions qui ont Ă©tĂ© allouĂ©es Ă  l'Ă©nergie cette annĂ©e-lĂ , dont 180 destinĂ©s aux produits pĂ©troliers, 110 au gaz naturel, 25 au charbon, 25 aux Ă©nergies renouvelables, 20 Ă  l'Ă©lectricitĂ©, 16 au nuclĂ©aire, 15 aux agrocarburants, 4 Ă  l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, alors que sur 9 milliards destinĂ©s Ă  la R&D, 3 seulement ont soutenu les Ă©nergies renouvelables et l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique.

Dans le domaine agricole

En matiÚre agricole, les pays en développement critiquent vivement les subventions aux agriculteurs européens et nord-américains, subventions qui font baisser les prix des produits agricoles, réduisant le bénéfice que peuvent tirer les producteurs « du Sud » de leur production voire les forçant à les abandonner.

En Europe la Politique agricole commune (PAC) absorbe la plus grande partie du budget de l'Europe. Mais avec le verdissement de la PAC, elle tend peu Ă  peu Ă  conditionner ses subventions Ă  des engagements Ă  moins polluer.

Dans le domaine de la pĂȘche

Depuis les annĂ©es 1950, les subventions aident de plus en plus la pĂȘche industrielle, qui selon les rapports scientifiques pille le plus la ressource halieutique[6] dont Ă  cause de la surpĂȘche jusqu'en haute-mer[7], de la pĂȘche des poissons de grands fonds et du chalutage qui dĂ©truit les fonds. Ceci se fait au dĂ©triment de la petite pĂȘche artisanale qui avait moins d'impact sur la haute-mer, et qui entretenait plus d’emplois. Le nombre de bateaux diminue dans de nombreux pays littoraux, mais leur capacitĂ© de pĂȘche a fortement augmentĂ©, surtout dans les pays riches, grĂące aux subventions Ă  la pĂȘche. Les subventions de certains pays (Chine notamment) entretiennent une flotte mondiale distante trĂšs importante[8]. En dĂ©pit de plaidoyers scientifiques en faveur d'un rĂ©Ă©quilibrage des subventions vers la petite pĂȘche, en Europe comme ailleurs, c'est la grande pĂȘche qui est favorisĂ©e[9].

En 2016, le total mondial des subventions Ă  la pĂȘche a Ă©tĂ© Ă©valuĂ© Ă  environ 35 milliards USD en dollars de 2009 (somme stable par rapport Ă  2003 une fois ajustĂ©es pour l’inflation)[10]. À cette Ă©poque :

  • les subventions destinĂ©es Ă  renforcer les capacitĂ©s constituent la catĂ©gorie la plus Ă©levĂ©e (plus de 20 milliards USD)[10] ;
  • pour toutes les rĂ©gions du monde, le montant des subventions visant Ă  renforcer les capacitĂ©s de pĂȘche est plus Ă©levĂ© que les montants de n'importe quelle autre catĂ©gories, sauf en AmĂ©rique du Nord[10] ;
  • les bateaux doivent aller de plus en plus loin et pĂȘcher plus profondĂ©ment, ce qui explique que les subventions aux carburants atteignent 22 % du total, suivies des subventions pour la gestion (20 % du total) et pour les ports (10 % du total)[10]. Il existe, au moins depuis la fin du XXe siĂšcle, un consensus sur le fait que subventionner les carburants marins de la pĂȘche a Ă  la fois de consĂ©quences nĂ©gatives pour l'Ă©conomie (dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique), l'environnement (pollution, effets de la surpĂȘche sur le rĂ©seau trophique et les Ă©cosystĂšmes) et le climat (Ă©missions accrue de gaz Ă  effet de serre) ; mais les États sont confrontĂ©s Ă  une forte demande de la part du monde de la pĂȘche[11] ;
  • les pays riches subventionnent le plus leur pĂȘche (65 % du total) contre 35 % du total pour les pays en dĂ©veloppement, alors que ces derniers dĂ©passent largement les 50 % du total des captures mondiales[10] ;
  • c’est l'Asie qui subventionne le plus (43 % du total), devant l'Europe (25 % du total) et l'AmĂ©rique du Nord (16 % du total) ;
  • pour les pays, c’est le Japon qui aide le plus sa pĂȘche (19,7 % du total, dont avec des aides dĂ©guisĂ©es pour la pĂȘche dite scientifique de la baleine puis pour une pĂȘche purement commerciale reprise en 2019), suivi des États-Unis et de la Chine avec 19,6 % du total[10] ;
  • les subventions ont encouragĂ© un gaspillage de la ressource (rejet par-dessus bord des prises accessoires) et le dĂ©veloppement de la fabrication de farine de poisson qui a elle-mĂȘme favorisĂ© l'Ă©levage industriel des volailles, bovins, porcins souvent hors-sol, plutĂŽt que les Ă©levages extensifs Ă  l'herbe[12].

La position de l'OMC

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) dĂ©finit diffĂ©rents types de subventions, classĂ©es en diffĂ©rentes « boites » (verte, bleue, et orange) selon que ces subventions sont acceptables ou qu'elles causent des distorsions de concurrence. À titre d'exemple, les subventions destinĂ©es Ă  compenser une obligation environnementale imposĂ©e aux producteurs sont classĂ©es en boite verte, alors qu'une subvention qui serait un complĂ©ment de prix sur les quantitĂ©s produites par un producteur serait classĂ©e en boite orange car stimulant une production qui serait Ă  perte sans la subvention (et source de dumping). Une subvention aux consommateurs (par exemple pour l'accĂšs aux produits alimentaires de base, pour rĂ©duire la malnutrition) est pour l'OMC plus acceptable qu'une subvention aux producteurs, puisque l'origine du producteur (et donc la discrimination selon le pays) n'intervient que dans le second cas.

Des institutions internationales telles que l'OMC, l'Europe, le FMI, etc. disent rechercher la neutralitĂ© (entre pays, entre industries, etc.). Sans accord gĂ©nĂ©ral sur les justifications et les types de subvention, l'accord se fait mieux sur la position minimale qui tend Ă  favoriser l'approche libĂ©rale ; reproche qui est effectivement adressĂ© par les ONG dite antilibĂ©rales (sans que cela empĂȘche a contrario les plus libĂ©raux de voir ce systĂšme minimal comme lui-mĂȘme antilibĂ©ral).

Cas de la France : le montant, mal connu, des aides publiques en faveur des acteurs économiques (entreprises, associations, collectivités)

En le rapport Pour les aides simples et efficaces au service de la compĂ©titivitĂ© fait mention de 110 Md€ de dĂ©penses publiques [budgĂ©taires et fiscales] qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es, dans un sens trĂšs large, comme Ă©tant des interventions en faveur des acteurs Ă©conomiques[13]. Cette estimation bĂ©nĂ©ficie de l’expĂ©rience des audits[14] et rapports[15] prĂ©cĂ©dents et est par consĂ©quent beaucoup plus aboutie. Cela reprĂ©sente pour l’annĂ©e 2013 un pourcentage de 5,2 % du PIB, d’aides publiques (contre 65 milliards d’euros (Ă  90 % financĂ©es par l’État) comptabilisĂ©s en 2007, soit 3,5 % du PIB Ă  l’époque)[16].

Il existe Ă  ce jour deux sources d’information officielles gratuites. Dans le cadre des mesures de simplification du Gouvernement, l’Observatoire des aides aux PME de l'Institut supĂ©rieur des mĂ©tiers est retenu comme base de donnĂ©es de rĂ©fĂ©rence sur les aides publiques aux entreprises au plan national. Les CCI lancent un nouveau portail les-aides.fr (ex. : SEMAPHORE) qui rĂ©pertorie Ă©galement les aides aux entreprises.

Toutes ces aides publiques peuvent ĂȘtre reconsidĂ©rĂ©es au travers des systĂšmes de dĂ©fiscalisation ou de crĂ©dit d'impĂŽt dont bĂ©nĂ©ficient aussi des entreprises non soumises Ă  l'impĂŽt, comme le crĂ©dit d'impĂŽt recherche (CIR). Ce dernier reprĂ©sentant chaque annĂ©e (2005-2010) de 2 Ă  5 milliards de perte de recettes fiscales ou d'aide sur dĂ©claration d'investissements en R&D durant l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente ou l'annĂ©e en cours (remboursement immĂ©diat), soit le montant le plus Ă©levĂ© en matiĂšre de soutien public depuis sa rĂ©forme en 2008. Le CIR n'est pourtant pas comptĂ© par les institutions europĂ©ennes comme aide publique officielle soumise Ă  un rĂ©gime spĂ©cifique. D'autres suppressions de charges et de taxes sont impliquĂ©es dans ces aides publiques, permettant ainsi Ă  des multinationales de ne payer que 8 % d'impĂŽt, contre 22 % en moyenne pour les PME. Les jeunes entreprises innovantes en bĂ©nĂ©ficiant du statut de JEI, ne paient pas de cotisations sociales durant 6 ans.

Les financements pour l'innovation et la R&D attribuĂ©s par des institutions semi-publiques comme Banque publique d'investissement, sont des prĂȘts remboursables ou avances de trĂ©sorerie sur budget contraint (200 millions d'euros par an pour quelque 5 000 entreprises), mais sont pourtant comptabilisĂ©s parmi les aides aux entreprises en raison des taux d'intĂ©rĂȘt pratiquĂ©s qui sont bas voire nuls. Dans certains cas et dans le cadre de projets innovants, BPI peut Ă©galement accorder des subventions[17]. Ces financements sont aussi soumis Ă  des contrĂŽles et Ă  des rĂšgles europĂ©ennes pour Ă©viter toute distorsion de concurrence non justifiĂ©e. On distingue ainsi les aides de minimis qui sont plafonnĂ©es car pouvant provoquer une distorsion de la concurrence et le RĂ©gime d'aide notifiĂ© qui lui n'est pas plafonnĂ©.

Dans les annĂ©es 2000, le montant total des aides directes (subventions) et indirectes (niches fiscales) reçu par chaque entreprise française est inconnu[18], en raison d'une forte augmentation du nombre d'aides possibles[18], de l’abrogation en 2002 de la CNAPE (Commission nationale des aides publiques aux entreprises) l'annĂ©e suivant sa crĂ©ation[18], et selon un audit de 2007, en partie par ce que « les entreprises elles-mĂȘmes ne souhaitent pas un affichage dĂ©taillĂ© des aides publiques reçues, en raison de l’utilisation qui pourrait en ĂȘtre faite par leurs concurrents, voire pour des motifs plus particuliers concernant les secteurs dits « sensibles » ». Selon ce mĂȘme audit, ceci pourrait expliquer que « le projet de base de donnĂ©es AGAPE (aide Ă  la gestion des aides publiques aux entreprises) portĂ© par la DGCP, a finalement Ă©tĂ© abandonnĂ© en octobre 2003, alors qu’il aurait rĂ©pondu Ă  l’ensemble des besoins de recensement, et aussi pourquoi le lĂ©gislateur n’a jamais pris Ă  ce jour de dispositions visant Ă  une obligation de dĂ©claration des aides reçues pour chaque entreprise bĂ©nĂ©ficiaire »[18]. De plus la plupart de ces dispositifs d'aide directe ou de dĂ©taxation n'ont pas fait l'objet d’évaluations ou d'Ă©valuation rĂ©guliĂšre[19].

En septembre 2020, en réponse à la crise du Covid19, l'état français a lancé des appels à projets dans le cadre du Plan de Relance. De nombreux dispositifs ont été ouverts afin de redresser rapidement et durablement l'économie française. Au total, 100 milliards d'euros ont été déployés par le Gouvernement autour de trois volets principaux : l'écologie, la compétitivité et la cohésion[20].

Le traitement comptable des subventions d'Ă©quipement

Les entreprises qui bĂ©nĂ©ficient d'une subvention pour le financement de l'acquisition d'une immobilisation ont le choix entre deux possibilitĂ©s : soit d'enregistrer immĂ©diatement le montant de la subvention en produits exceptionnels (compte 770), soit d'inscrire le montant en capitaux propres (compte 13) et procĂ©der Ă  l’échelonnement de la subvention.

Si l'entreprise a opté pour l'échelonnement de la subvention, il y a lieu de distinguer deux cas : si la subvention se rattache à bien non-amortissable (exemple : terrain) alors celle-ci est rapportée au résultat (par le compte 777 « quote-part des subventions virée au compte de résultat ») par dixiÚme par année (à défaut de clause d'inaliénabilité).

En revanche, si la subvention se rattache Ă  un bien amortissable alors celle-ci est rapportĂ©e au rĂ©sultat des exercices au mĂȘme rythme que les dotations aux amortissements.

Dans le cas d'une cession du bien subventionné, il est nécessaire de rapporter immédiatement au compte de résultat le solde de la subvention.

Notes et références

  1. Seeldrayers P (1952) Considérations sur la subvention budgétaire comme mode de gestion administrative. Progress in Public Administration, 18(2), 341-353.
  2. Boulouis J (1952) Contribution Ă  l'Ă©tude de l'administration au moyen de subventions. Progress in Public Administration, 18(2), 321-340 (extrait/1Ăšre page).
  3. Alderman, H. (2002). Subventions en tant que filets sociaux de sĂ©curitĂ©: efficacitĂ© et dĂ©fis. SĂ©rie d’introduction aux filets sociaux de sĂ©curitĂ©, Washington, DC: World Bank.
  4. Source: proposition de la CPCA à l'AN pour moderniser et sécuriser le financement du monde associatif, 2008
  5. « L'incertitude qui entoure l'économie mondiale devrait inciter les gouvernements à engager des réformes favorisant une croissance durable, rehaussant les revenus et améliorant les perspectives offertes à tous - OCDE », sur www.oecd.org, (consulté le )
  6. U. R. Sumaila et D. Pauly Nature 450, 945; 2007)
  7. Le Manach, F., Chavance, P., Cisneros-Montemayor, A. M., Lindop, A., Padilla, A., Schiller, L., ... & Pauly, D. (2016). Global catches of large pelagic fishes, with emphasis on the high seas. In Global Atlas of Marine Fisheries: A critical appraisal of catches and ecosystem impacts (pp. 34-45). Island Press.
  8. Pauly, D., Belhabib, D., Blomeyer, R., Cheung, W. W., Cisneros‐Montemayor, A. M., Copeland, D., ... & Österblom, H. (2014). China's distant‐water fisheries in the 21st century. Fish and Fisheries, 15(3), 474-488.
  9. Le Manach, F., Andriamahefazafy, M., Harper, S., Harris, A., Hosch, G., Lange, G. M., ... & Sumaila, U. R. (2013). Who gets what? Developing a more equitable framework for EU fishing agreements. Marine Policy, 38, 257-266 (résumé).
  10. Sumaila, U. R., Lam, V., Le Manach, F., Swartz, W., & Pauly, D. (2016). Global fisheries subsidies: An updated estimate. Marine Policy, 69, 189-193.
  11. Harper, S., Bevacqua, D., Chudnow, R., Giorgi, S., Guillonneau, V., Le Manach, F., ... & Sumaila, U. R. (2012). Fuelling the fisheries subsidy debate: Agreements, loopholes and implications. Fisheries research, 113(1), 143-146.
  12. Cashion, T., Le Manach, F., Zeller, D., & Pauly, D. (2017). Most fish destined for fishmeal production are food‐grade fish. Fish and Fisheries, 18(5), 837-844.
  13. « Pour des aides simples et efficaces au service de la compétitivité : rapport sur les interventions économiques en faveur des entreprises dans le cadre de la modernisation de l'action publique (MAP) », sur www.ladocumentationfrancaise.fr (consulté le )
  14. Alain CORDIER (Inspecteur général des Finances) et al., Rapport sur les aides publiques aux entreprises ; janvier 2007 (voir § D. intitulé Pour une meilleure cohérence, p. 22 sur 69 de la version PDF)
  15. Rapport « Rapport_de_synthese_Entreprises_et_niches_fiscales_et_sociales »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)(2010-11-13) ; voir par exemple page 224 sur 372
  16. Les aides publiques aux entreprises : mission d'audit de modernisation, Inspection générale de l'administration et l'Inspection générale des affaires sociales, Paris, janvier 2007 (voir la synthÚse page 2 sur 69 de la version PDF)
  17. « BPIfrance » (consulté le )
  18. Alain CORDIER (Inspecteur général des Finances) et al., Rapport sur les aides publiques aux entreprises ; janvier 2007 ( voir p. 6 sur 69 de la version PDF)
  19. Alain CORDIER (Inspecteur général des Finances) et al., Rapport sur les aides publiques aux entreprises ; janvier 2007 (voir § D. intitulé Pour une meilleure cohérence, p. 7 sur 69 de la version PDF)
  20. « Présentation du Plan de relance », sur www.economie.gouv.fr (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • BĂ©nitah M. Fondements juridiques du traitement des subventions dans les systĂšmes GATT & OMC (No. 182), Librairie Droz, 1998.
  • Cahill C & Legg W., L'Ă©valuation de l'aide Ă  l'agriculture au moyen des Ă©quivalents subvention Ă  la production et Ă  la consommation: thĂ©orie et pratique. Revue Ă©conomique de l'OCDE, (13), 1989, 15-46 (rĂ©sumĂ©).
  • Gohin, A., Gorin, O., Guyomard, H., & Le Mouel, C. (1998). Le dĂ©couplage des mesures de soutien interne des revenus agricoles: dĂ©finition GATT et interprĂ©tation Ă©conomique.
  • Nyahoho E., L'arsenal des subventions Ă  l'exportation et l'OMC, PUQ, 2011.
  • Renders D, Bombois T & Vansnick L (2011) La dĂ©finition de la subvention et ses rapports avec la notion d’aide d’Etat, in: David Renders (dir.), Les subventions, U.C.L., Larcier, Bruxelles, 2011, p. 11-161.
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