Bernard Lenoir
Bernard Lenoir, né le à Deauville[1] (Calvados), est un homme de radio français, spécialisé dans le rock indépendant. Son émission, réalisée par Michèle Soulier, était programmée le soir de 22 à 23 heures sur France Inter. Il est parfois surnommé le John Peel français pour avoir adapté la recette du célèbre présentateur de BBC Radio 1[2].
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Biographie
Jeunesse
Élevé à Alger par un beau-père distributeur-exploitant de films associé au père d'Yves Saint Laurent, Bernard Lenoir quitte l'Algérie à l'indépendance pour la Côte d'Azur où il officie dès 1963 comme disc-jockey dans la boîte de nuit de l'hôtel familial à Bandol, le Tam Tam[1]. Après la fermeture du club (pour cause de plainte du voisinage) et quelques tentatives comme disc-jockey à Saint-Tropez, il devient le chanteur d'un groupe de surf pop de Menton : Les Radis Beurre. Leur seul 45 tours est aujourd'hui introuvable (Best 122, ).
Radio
Bernard Lenoir commence sa carrière sur France Inter comme programmateur musical du Pop-Club de José Artur au début des années 1970. Parallèlement producteur de l'émission Souvenirs, souvenirs (animée par son ami Patrice Blanc-Francard) qui ne diffuse que des oldies des années 1950 et 1960, Cool consacrée à la musique noire américaine des années 1970 ou encore Bananas, la première émission consacrée à la world-music[1], il prend son indépendance en 1978 en présentant l'émission de musique rock Feedback dont le générique était le titre Eruption, extrait du premier album de Van Halen. Il permet à des auditeurs de gagner le « disque de la semaine » en envoyant sur simple carte postale la liste des titres du disque diffusés durant cinq jours. Au début variée, l'émission popularise Kate Bush, Dire Straits, Moon Martin, The Specials et programme même Bernard Lavilliers avant d'opérer un virage très net vers la new wave dans les années 1980. Parmi les moments forts de cette émission, le , la retransmission du concert de Joy Division aux Bains-Douches. Il s'entoure d'une bande de jeunes branchés parmi lesquels Assaad Debs, Emmanuel de Buretel, Fabrice Coat, Pierre Benain (qui l'informe de l'actualité à Londres), Jackie Berroyer qui intervient dans l'émission, ou encore Jean-François Vallée qui devient son correspondant à New York[1].
Renvoyé de France Inter fin 1984, Lenoir entame une semi-traversée du désert : il reste présent à la radio par l'intermédiaire de Kodak rock, une émission syndiquée de la bande FM, puis sur Kiss FM tous les soirs de 1987 à 1989 avec K'resses et Kiss à l'œil, et à la télévision avec son émission Rockline, secondé par Hugo Cassavetti, dans Les Enfants du rock[3]. Grâce à Patrice Blanc-Francard, directeur des programmes, Lenoir revient par la grande porte sur Europe 1, en duo avec Laurence Boccolini pendant deux saisons entre 1988 et 1990. Pierre Bouteiller lui proposera de réintégrer France Inter en .
Recentrage
C'est au lancement du magazine Les Inrockuptibles, avec l'équipe duquel l'animateur entretient toujours des liens de confiance, que l'émission trouve véritablement son style (de « musique pas comme les autres »), et son public. L'émission prend d'ailleurs un long moment un nom (« l'Inrockuptible ») inspiré de celui de ce magazine, avant de devenir tout simplement C'est Lenoir programmée du lundi au vendredi de 21 h 30 (puis 22 heures) à 23 heures jusqu'à son arrêt en 2011.
Le , il annonce à l'antenne son « cas de conscience » : son émission devrait passer à la rentrée prochaine à partir de 23 heures du lundi au jeudi, signifiant par là la fin des sessions en direct et du programme cool du vendredi. Mais surtout Michèle Soulier « ne veut pas se coucher tard », et Lenoir a « du mal à se faire à cette idée » de travailler sans elle, et donc il se « pose beaucoup de questions ».
Le , il annonce avoir finalement choisi entre « musique pas comme les autres » et « vivre au grand air », et quitte l'antenne de France Inter[4].
Le , il est annoncé que les black sessions présentées par Bernard Lenoir feraient leur retour sur l'antenne du Mouv'[5]. Le lors d'un entretien accordé au supplément Télévision du journal Le Monde, il précise les conditions de ce retour sur les ondes[6]. Finalement, le , Télérama annonce que ce retour des black sessions n'aura pas lieu sur Le Mouv', Patrice Blanc-Francard, le directeur de la station, expliquant qu'il a « tout tenté pour essayer de le faire revenir à Paris, sans succès », tandis que Bernard Lenoir lui-même évoque une situation « douloureuse » [7].
Depuis la rentrée 2012, il collabore au mensuel TGV Magazine, et sa sélection d'albums est également relayée sur le site de la Fnac[8].
En , il sort, sur le label Parlophone, Bernard Lenoir L'Inrockuptible, une compilation de classiques rock/indé[9], suivie d'un deuxième volume en [10]. L'Inrockuptible 3 sort en , consacré cette fois-ci uniquement à la musique pop française[11].
Ses archives d'homme de radio sont conservées et consultables aux Archives nationales[12].
Notes et références
- Les Inrockuptibles, n°38, été 1992
- Stéphane Davet, « Le gourou du rock », Le Monde, 31 janvier 2014.
- Lenoir, le rock et moi, par Hugo Cassavetti, Télérama, 26 août 2011
- AFP, Bernard Lenoir quitte France Inter, Le Monde, 26 août 2011
- Les Black Sessions de retour Ă l'antenne !, Magic RPM, 15 novembre 2011
- Daniel Psenny,L'ancien animateur de France Inter explique son arrivée sur Le Mouv', Le Monde, 25 novembre 2011
- Laurence Le Saux, Bernard Lenoir n’ira finalement pas sur Le Mouv’, Télérama, 12 janvier 2012
- SĂ©lection-Bernard-Lenoir-TGV-Mag
- Bernard Lenoir : “Ce qui me manque, ce n’est pas la radio, c’est le partage de chansons”,Les Inrockuptibles, 19 mars 2013
- “L’Inrockuptible 2” : une nouvelle compilation pour Bernard Lenoir, Les Inrockuptibles, 11 décembre 2013
- Bernard Lenoir : “J’ai toujours fonctionné au coup de cœur et à l’émotion”, Les Inrockuptibles, 25 juillet 2015
- Instrument de recherche disponible dans la salle des inventaires virtuelle.
Articles connexes
Liens externes
- Biographie chronologique du parrain de la Route du rock
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz