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Video Home System

L’expression anglaise « Video Home System »[1] - [2] (en français : « Système Vidéo Domestique »), mieux connue sous le sigle VHS[3], désigne une norme d’enregistrement de signaux vidéo sur bande magnétique de 0,5 pouce (1,27 cm) mise au point par la marque japonaise JVC à la fin des années 1970, et disparue progressivement au cours des années 2000.

VHS
Image illustrative de l’article Video Home System
Image illustrative de l’article Video Home System
Cassette VHS vue du dessus.

Type de média Vidéocassette simple face
Capacité Jusqu'à 5 heures de vidéo et son mono ou stéréophonique
Développé par JVC

Le sigle VHS signifiait initialement « Vertical Helical Scan »[4] (balayage hélicoïdal vertical), mais cette désignation est abandonnée rapidement, car trop difficile à mémoriser pour le grand public. Le format VHS arrive peu de temps après son concurrent direct, le Betamax créé par l'entreprise japonaise Sony, et devient le format le plus populaire. Un troisième concurrent tente de rivaliser avec les deux premiers sans succès, le V2000 de Philips et Grundig.

Histoire

Prémices

Après de nombreux essais effectuĂ©s par les sociĂ©tĂ©s, le premier magnĂ©toscope, l'AMPEX VRX-1000, est commercialisĂ© en 1956 par l'entreprise amĂ©ricaine Ampex[5]. Avec un prix de 50 000 $ en 1956, et de 300 $ pour 90 minutes de bandes, la technologie ne devient d'abord accessible qu'Ă  des professionnels. Kenjiro Takayanagi, un pionnier de la tĂ©lĂ©vision, dĂ©sormais membre de la sociĂ©tĂ© JVC, planifie la production de magnĂ©toscopes par sa sociĂ©tĂ© pour les marchĂ©s japonais Ă  un prix bien plus abordable. En 1959, JVC conçoit un enregistreur vidĂ©o Ă  deux tĂŞtes, d'abord en noir et blanc, puis un autre en couleur dès 1960[6]. En 1964, JVC fait paraĂ®tre le modèle DV220, utilisĂ© par la sociĂ©tĂ© jusqu'au milieu des annĂ©es 1970.

En 1969, JVC s'associe avec Sony Corporation et Matsushita Electric (Panasonic, National au Japon) pour le public japonais[7]. Ils parviennent à créer le format U-matic en 1971. Par la suite, Sony et Matsushita mettent fin à leur collaboration afin de créer leur propre format vidéo chacun de leur côté. Philips lance le VCR en 1972, Sony le Betamax en 1975, et Matsushita lance le format VX. JVC sort le CR-6060 en 1975, inspiré du format U-matic.

Conception

Le format U-matic, entre autres, est, durant les années 1970, uniquement utilisé à des fins professionnelles. En 1971, les membres de la société JVC Yuma Shiraishi et Shizuo Takano se lancent dans la création de cassettes vidéo VHS pour le public[8]. Fin 1971, JVC lance le VHS Development Matrix[9].

La diffusion du format VHS est lancĂ©e en 1976 dans les marchĂ©s japonais[10], puis en en France. La durĂ©e d’enregistrement des cassettes commercialisĂ©es dans ce format pour le public s'Ă©tend de 30 minutes (cassette E-30), 1 heure (E-60), 2 heures (E-120), 3 heures (E-180), 3 heures et demie (cassette E-210), 4 heures (E-240) et mĂŞme jusqu'Ă  5 heures (E-300). Compte tenu du standard vidĂ©o (30 images par seconde au lieu de 25), le dĂ©filement de la bande est plus rapide au format NTSC amĂ©ricain. La durĂ©e des cassettes vendues aux États-Unis est donc plus rĂ©duite, soit entre h (T-120) et 3 h 30 (T-210) en enregistrement de qualitĂ© normale (SP, pour l'anglais Standard Play). Toutefois, certains magnĂ©toscopes au format peuvent enregistrer et lire Ă  demi-vitesse (LP, pour Long Play) voire au tiers de la vitesse de dĂ©filement (EP pour Extended Play ou SLP pour Special Long Play) de la bande, multipliant ainsi par 2 ou par 3 la durĂ©e (jusque 10 h 30 avec une T-210). En Europe, la durĂ©e peut ĂŞtre portĂ©e par le mĂŞme système jusqu’à 12 h avec une cassette E-240 (15 h avec une E-300). Cette augmentation de durĂ©e se fait au dĂ©triment de la qualitĂ© du fait de la rĂ©duction de la largeur de bande du signal vidĂ©o et audio (rapport signal/bruit moins performant).

Caractéristiques

Simulation de la qualité VHS.

Pendant les années 1980 et 1990, la VHS est la norme la plus commune pour la vidéo familiale à travers le monde entier. Son utilisation se borne à la large diffusion et à l’enregistrement des émissions de télévision pour les particuliers. Son successeur est le DVD enregistrable. Elle est utilisée dans de nombreux caméscopes que ce soit avec la cassette VHS de base ou avec sa petite sœur la VHS-C, mais sur ce marché, le mm puis le Hi8 prennent l'ascendant. Le DV est leur successeur. Dans les années 1980, la VHS s’est imposée comme la norme de la vidéo grand public face à ses concurrents, le Betamax de Sony et le V2000 de Philips.

Variantes

Deux adaptateurs Super-VHS-C (en haut) et cassette VHS-C (en bas).

Diverses variantes existent, mais certaines n’ont jamais été réellement commercialisées.

  • VHS : version standard.
  • VHS-HQ : haute qualitĂ©, correspondent aux magnĂ©toscopes standards des annĂ©es 1990. Une meilleure Ă©lectronique permettant d'obtenir une meilleure largeur de bande sur le mĂŞme support et d'atteindre une luminance de 250 points/lignes.
  • VHS Hi-Fi : son enregistrĂ© sous la vidĂ©o, en modulation de frĂ©quence et en stĂ©rĂ©o. La qualitĂ© du son bĂ©nĂ©ficie du Dolby B.
  • VHS-C : variante Ă  cassette compacte pour les camĂ©scopes. Des adaptateurs permettent de lire les cassettes au format compact dans les magnĂ©toscopes de salon. Les cassettes de ce type ayant des bandes magnĂ©tiques qui se dĂ©tĂ©riorent, il est conseillĂ© de les sauvegarder sur un support numĂ©rique de style DVD ou disque dur.
  • S-VHS : Super-VHS, image amĂ©liorĂ©e par une augmentation de la dĂ©finition (400 points/ligne au lieu de 240 en PAL) ainsi qu’un meilleur traitement du signal : la luminance et la chrominance sont enregistrĂ©es et, si possible, transmises sĂ©parĂ©ment (format S-Video ou Y/C). NĂ©anmoins, la chroma partage l'Ă©cueil de la VHS de n'avoir une largeur de bande que de 0,4 MHz. Le traitement du son reprend les spĂ©cifications de la VHS Hi-Fi.
  • S-VHS-C : combinaison des deux prĂ©cĂ©dents.
  • W-VHS : version haute dĂ©finition, supporte aussi la vidĂ©o en relief (3D).
  • D-VHS : version numĂ©rique, jusqu’à 40 heures d’enregistrement sur cette cassette.
  • D-Theatre : cassettes prĂ©enregistrĂ©es de type D-VHS vendues Ă  partir de 2002 aux États-Unis d'AmĂ©rique. Les films sont encodĂ©s au format 720p et 1080i. Ces cassettes ne peuvent ĂŞtre lues que par des magnĂ©toscopes D-VHS portant le logo D-Theatre.

La cassette VHS servit également au début des années 1980 de support d'enregistrement numérique du son : Technics SV-P100.

Magnétoscopes

JVC HR-3300U VIDSTAR – version américaine du modèle JVC HR-3300.

Le premier magnétoscope à faire usage de la VHS est le Victor HR-3300 (en), intronisé par le président de la société JVC à l'hôtel Okura le [11] - [12]. JVC lance la vente du HR-3300 à Akihabara, Tokyo, au Japon, le [11]. Les versions régionales du JVC HR-3300, comme le HR-3300U et HR-3300EK, sont par la suite lancées aux États-Unis et au Royaume-Uni. Aux États-Unis, le premier magnétoscope à paraître sur le marché est le RCA VBT200 le [13].

Quinze millions de lecteurs sont vendus chaque année au milieu des années 1980[14].

Après le retrait de Panasonic en 2012, Funai, dernier fabricant de magnĂ©toscopes VHS, annonce en la fin de la fabrication du dernier modèle existant, dont la production annuelle Ă©tait en 2015 de 750 000 unitĂ©s[15].

Successeurs

Avec l’essor des CD enregistrables et d’appareils permettant d’enregistrer des programmes télévisés sur disque dur, la VHS décline dès le début des années 2000. L'arrêt progressif des émissions de télévision analogique au profit de la TNT dans de nombreux pays précipite sa disparition, les magnétoscopes étant prévus pour l'enregistrement d'un signal analogique (l'enregistrement sur VHS reste toutefois possible en branchant sur le magnétoscope un décodeur TNT via la prise Péritel, mais cela n'est pas très pratique puisqu'il faut que le décodeur soit lui aussi allumé pendant l'enregistrement, contrairement au fait qu'avant l'arrivée de la TNT, seul le magnétoscope nécessitait d'être allumé. Il faut par conséquent, pour un enregistrement programmé, programmer à la fois le magnétoscope mais aussi le décodeur).

Notes et références

  1. (en) « IEEE History Center: Development of VHS », cites the original name as "Video Home System", from an article by Yuma Shiraishi, one of its inventors. 28 décembre 2006.
  2. (en) « Popular Science Magazine, November 1977, page 81 ».
  3. (en) Geoff Boucher, « VHS era is winding down », Articles.latimes.com, (consulté le ).
  4. (en) « Historique formats vidéos », TransDiffusion (consulté le )
  5. « AMPEX VRX-1000 – The First Commercial Videotape Recorder in 1956 », CED Magic (consulté le ).
  6. (en) The History of Television 1942-2000, pg 169, Jefferson (N. C.), Albert Abramson, , 309 p. (ISBN 978-0-7864-3243-1, lire en ligne).
  7. (en) « VCR »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ce.org (consulté le ).
  8. Andrew Pollack, « Shizuo Takano, 68, an Engineer Who Developed VHS Recorders », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « VHS STORY – Home Taping Comes of Age »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Rickmaybury.com, (consulté le ).
  10. (en) James Grahame, « Did you know the first VHS camcorder was bright red?! », sur retrothing (consulté le ).
  11. (en) « Always Helpful! Full of Information on Recording Media "Made in Japan After All" », Nipponsei.jp (consulté le ).
  12. (en) « JVC HR-3300 », Totalrewind.org (consulté le ).
  13. (en) « CED in the History of Media Technology », Cedmagic.com, (consulté le ).
  14. Chloé Rochereuil, « R.I.P magnétoscope ! La production de lecteurs VHS va être stoppée », sur France 24, (consulté le ).
  15. Omar Belkaab, « Adieu : plus aucun magnétoscope VHS ne sera jamais fabriqué », sur Numerama, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

« Une bande à part : dossier VHS », Mad Movies, n° 346, février 2021, p. 32-54

Liens externes

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