Rage Against the Machine
Rage Against the Machine (souvent abrégé Rage ou RATM) est un groupe de rock américain, originaire de Los Angeles, en Californie. Leur style musical est une fusion de metal et de rap, avec des influences funk et punk. Composé de Zack de la Rocha, Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk, le groupe marque les années 1990 jusqu'à sa dissolution en 2000[9]. Il s'est reformé en janvier 2007 pour le festival de Coachella[6].
Autre nom | Rage, RATM |
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Pays d'origine | Ătats-Unis |
Genre musical | Rock[1] - [2], rap rock[3], funk metal[4], metal alternatif[5], rap metal |
Années actives |
1990â2000 2007â2011[6] - [7] Depuis 2019[8] |
Labels | Epic Records, Revelation Records |
Site officiel | www.ratm.com |
Membres |
Zack de la Rocha Tom Morello Tim Commerford Brad Wilk |
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Rage Against the Machine se caractérise principalement par le chant scandé, à la limite du rap, de Zach De La Rocha, les effets de guitare de Morello et les prises de position politiques dans et en dehors de la sphÚre musicale (contre le racisme, le capitalisme et la mondialisation). RATM est connu pour ses nombreuses revendications et son appui à différents mouvements de revendication sociaux et musicaux. Le groupe est classé 48e de la liste des « 100 meilleurs artistes de tous les temps » de VH1[10] et 34e de la liste des « 50 meilleurs groupes de tous les temps » du magazine Spin[11].
Biographie
Origines
Les origines de RATM remontent Ă lâĂ©poque oĂč Zack de la Rocha et Tim Commerford allaient Ă lâĂ©cole. Ils se rencontrent et deviennent amis lorsque le premier apprend Ă lâautre comment voler de la nourriture Ă la cantine[12]. Zack de la Rocha cultive alors un profond intĂ©rĂȘt pour la musique, quâil finit par transmettre Ă son ami Tim, qui commence par jouer de la basse. Par ailleurs, Zack de la Rocha frĂ©quentait la scĂšne hardcore straight edge du comtĂ© d'Orange, en Californie, et il commence Ă jouer de la guitare avec un groupe appelĂ© Hardstance, puis fonde en 1988 Inside Out dans lequel il chante[12]. D'ailleurs Rage Against the Machine[13] est un titre Ă©crit Ă l'Ă©poque pour Inside Out. Le dĂ©part dĂ©cisif de Vic DiCara (en) (guitare) en 1991 déçoit profondĂ©ment Zack pour qui Inside Out avait un potentiel gigantesque.
Pendant ce temps, Tom Morello, diplĂŽmĂ© en sciences politiques Ă l'universitĂ© Harvard, joue de la guitare Ă Libertyville, dans lâIllinois, dans divers groupes de garage rock comme Electric Sheep, avec le guitariste de Tool, Adam Jones. Tom Morello finit par se rendre Ă Los Angeles, persuadĂ© que câest lâendroit idĂ©al pour former un vĂ©ritable groupe de rock[14]. Dans un club de rap, il assiste Ă une prestation de Zack de la Rocha. Les paroles des chansons, Ă©minemment politiques, sĂ©duisent immĂ©diatement Tom Morello. Il rencontre ensuite Brad Wilk, qui a rĂ©pondu Ă une annonce disant quâun groupe cherchait un batteur[15]. Zack de la Rocha appelle son vieil ami Tim Commerford : les choses sĂ©rieuses peuvent alors commencer.
DĂ©buts (1991â1992)
La premiĂšre reprĂ©sentation du groupe se fait dans un garage, chez un des amis de Tim Commerford, Ă Huntington Beach. Les quatre musiciens jouent seulement cinq chansons, quâils ont Ă©crites, mais leurs amis les apprĂ©cient tellement qu'ils doivent les rejouer plusieurs fois. Ils dĂ©cident alors de se lancer dans la cour des grands, avec une bande de douze chansons enregistrĂ©es dans un studio local. Ils commencent Ă jouer dans des clubs aux alentours de Los Angeles et parviennent Ă vendre cinq cents copies de leur bande. Ils se font peu Ă peu leur place dans le milieu musical local et rĂ©alisent mĂȘme la premiĂšre partie de Porno for Pyros pour leur premier grand concert. Ils jouent Ă©galement sur la scĂšne secondaire du Lollapalooza II, Ă Los Angeles, en tant que « jeunes talents. » Ils finissent par signer un contrat avec Epic Records (une filiale de Sony BMG) et ils continuent de tourner pendant que leur premier disque, Rage Against the Machine, est alors rĂ©alisĂ©.
Zack de la Rocha utilisait dĂ©jĂ le nom de Rage Against the Machine (en français, « Rage envers le systĂšme ») avant la formation du groupe[16], avec son premier groupe Inside Out (voir plus haut). Il Ă©tait prĂ©vu de donner ce nom au deuxiĂšme album. Cependant, le groupe se sĂ©pare avant. Lorsque Zack de la Rocha et Tom Morello forment leur groupe en 1991[17], le nom Rage Against the Machine leur parait le plus adaptĂ© au style de musique, et aux idĂ©es quâils souhaitent diffuser. Selon Tom Morello, « The Machine », dont il est question, reprĂ©sente le "systĂšme", la mondialisation, le nĂ©olibĂ©ralisme, le racisme, lâĂ©litisme, et lâindiffĂ©rence, entre autres.
ConsĂ©cration (1992â1994)
Le groupe se lance dans sa premiĂšre tournĂ©e europĂ©enne, aux cĂŽtĂ©s du groupe Suicidal Tendencies (dont le chanteur, Mike Muir, critiquera leur signature avec une grosse maison de disques, Sony, dans la chanson Do What I Tell Ya de son autre groupe Infectious Grooves, et bien qu'eux-mĂȘmes soient aussi distribuĂ©s par la mĂȘme major). En octobre 1992[18] parait leur premier album, intitulĂ© lui aussi Rage Against the Machine. Celui-ci a beaucoup de succĂšs dans les charts amĂ©ricains : il reste dans le Top 200 du magazine Billboard pendant 89 semaines. Le titre Killing in the Name rĂ©vĂšle le groupe au grand public[19] ; le succĂšs est phĂ©nomĂ©nal pour un genre plutĂŽt mĂ©connu en Europe. Ils donnent ensuite plusieurs concerts de soutien Ă Mumia Abu-Jamal[20], Leonard Peltier, la ligue anti-nazie, et participent au Rock for Choice. En 1993, ils reviennent Ă Lollapalooza sur la premiĂšre scĂšne cette fois. Ă Philadelphie, leur renommĂ©e prend de lâampleur lorsqu'ils protestent contre la censure, en particulier contre Parents Music Resource Center (PMRC), en restant sur la scĂšne complĂštement nus pendant 14 minutes[21]. Le lendemain, ils donnent un concert gratuit dans Los Angeles.
En dĂ©cembre 1993, le groupe lance le clip de Freedom sur les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision en soutien Ă Leonard Peltier[22]. La vidĂ©o mĂ©lange Ă la fois des extraits de concerts du groupe et du documentaire de 1992, Incident Ă Oglala, avec des passages du livre de Peter Matthiessen, In the Spirit of Crazy Horse. Le clip devient numĂ©ro 1 aux Ătats-Unis. Ils poursuivent leur tournĂ©e en 1993 et 1994, tout en continuant de diffuser leurs idĂ©es, se faisant ainsi autant dâadeptes que dâennemis. En janvier 1994, Zack sâintĂ©resse de prĂšs au groupe indigĂšne zapatiste du sud- est du Mexique, lâEjĂ©rcito Zapatista de LiberaciĂłn Nacional (EZLN) ; Ă ce moment-lĂ , Zack de la Rocha sâidentifie Ă ce groupe qui combat, selon lui, le nĂ©olibĂ©ralisme et le capitalisme implantĂ©s au Mexique par les Ătats-Unis[23].
Crise (1995â1996)
En 1995, le groupe est Ă Atlanta pour enregistrer un nouvel album, mais les choses deviennent plus compliquĂ©es que prĂ©vu. Les quatre artistes communiquent peu entre eux, et le rythme effrĂ©nĂ© des concerts les a fatiguĂ©s. En fait, il sâavĂšre que lâambiance au sein du groupe est loin dâĂȘtre aussi bonne quâil nây paraĂźt[24]. Ils sâaccordent alors une pause ; Zack en profite pour aller quelques semaines au Chiapas (Mexique)[25], pendant que les autres vaquent Ă dâautres occupations dans leurs foyers respectifs. Finalement, ils reprennent lâaventure. Ils louent une chambre en face de leur appartement Ă Los Angeles, et ils finissent par rĂ©aliser leur second album, Evil Empire (en français, « lâempire du mal »). Le titre de cet album fait allusion Ă une expression employĂ©e par le prĂ©sident Ronald Reagan pour qualifier le bloc de l'Est[26]. DĂ©but 1996, Rage joue au festival australien Big Day Out, oĂč est tournĂ©e la vidĂ©o de Bulls on Parade.
Renouveau (1996â1997)
Milieu 1996, grĂące Ă l'appui d'un de leurs grand ami d'enfance Yves Beaufaron, le groupe fait une apparition dans lâĂ©mission tĂ©lĂ©visĂ©e Saturday Night Live[27] de la chaĂźne NBC, et provoque un incident qui lui vaut dâĂȘtre censurĂ© de la chaĂźne Ă vie. Le lendemain, la vidĂ©o de Bulls on Parade passe sur MTV, et Evil Empire sort dans les jours suivants. Rage joue gratuitement Ă l'UniversitĂ© de Californie, pendant qu'Evil Empire se place en tĂȘte du Billboard 200, dĂ©logeant ainsi le titre Jagged Little Pill d'Alanis Morissette.
Pendant lâĂ©tĂ© 1997, Rage Against the Machine et Wu-Tang Clan font une tournĂ©e commune, un Ă©vĂšnement musical de lâĂ©tĂ© aux Ătats-Unis. Ils se produisent dans des festivals comme le Warped Tour, HORDE, et le Lilith Fair Tour. Le groupe sort le la mĂȘme annĂ©e une VHS/un DVD sobrement intitulĂ© Rage Against the Machine, qui contient plusieurs prestations live de leur tournĂ©e, ainsi que cinq de leurs vidĂ©os censurĂ©es[28] - [29]. The Ghost of Tom Joad, une chanson de Bruce Springsteen reprise par le groupe en live, figure Ă©galement sur cette VHS. Le groupe sâoctroie alors une deuxiĂšme pause fin 1997.
Dissolution et projets parallĂšles (2000â2006)
Le 26 janvier 2000, le groupe a l'autorisation de tourner un clip devant la bourse de Wall Street, ayant pour consĂ©quence la fermeture de celle-ci pour quelques heures, et l'arrestation de Zack de la Rocha et du directeur du clip. Pendant la conception de The Battle of Los Angeles, le troisiĂšme album studio du groupe, Zack de la Rocha annonce, fin 2000, quâil va se sĂ©parer du groupe pour commencer une carriĂšre solo[30]. Selon lui, le groupe est Ă court dâidĂ©es neuves depuis leur album Evil Empire. Des proches des membres du groupe estiment Ă©galement que les dĂ©bats incessants rendent la cohabitation impossible au sein du groupe[24]. Ă la suite du dĂ©part de Zack, RATM sort cette mĂȘme annĂ©e un CD de reprises intitulĂ© Renegades. Câest lâavant-dernier album du groupe avant sa dissolution dĂ©finitive. Pour ses adieux au public, RATM donne deux derniers concerts Ă Los Angeles, appelĂ©s « Live at the Grand Olympic Auditorium », qui entraĂźnent Ă©galement la rĂ©alisation dâun DVD et dâun album.
Le reste du groupe monte alors le groupe Audioslave avec Chris Cornell, l'ex-chanteur du projet Soundgarden[31]. Quant Ă Zack de la Rocha, il prĂ©pare la sortie dâun album solo produit par DJ Shadow[32]. En 2000, le groupe livre un concert Ă Los Angeles avec un morceau en compagnie de Cypress Hill : How I Could Just Kill A Man, morceau de Cypress Hill que le groupe avait repris sur l'album Renegades.
Reformation et tournĂ©es (2007â2008)
En , le groupe annonce sa reformation[33]. Les motifs sont encore flous. En effet la principale raison serait la dissolution de Audioslave, annoncée par Chris Cornell pour divers conflits au sein du groupe[34] - [35]. Un premier album solo de Tom Morello, sous le pseudonyme de The Nightwatchman, est commercialisé le , One Man Revolution[36]. Le groupe se reforme pour le Coachella Festival, en Californie[37]. Le samedi , Tom Morello donne un concert de The Nightwatchman. Le lendemain, dimanche [38], le groupe donne un concert, moment fort du festival, le groupe ayant réalisé une liste de chansons comprenant au moins un titre de chacun de leurs albums aprÚs une trÚs brÚve introduction de Zack de La Rocha : « Bonsoir, nous sommes Rage Against The Machine, de Los Angeles, en Californie ». Un discours anti-Bush de Zack de La Rocha est prononcé durant la chanson Wake Up[39].
De plus, au cours de l'Ă©tĂ© 2007, ils joueront quatre concerts aux cĂŽtĂ©s du Wu-Tang Clan, et un concert avec Queens of the Stone Age. Les concerts avec le Wu-Tang Clan auront lieu le 28 et Ă New York, le Ă San Bernardino (Sud de la Californie) et Ă San Francisco, dans le cadre de la plateforme hip-hop Rock the Bells[40]. Le concert avec Queens of the Stone Age se dĂ©roule le Ă East Troy, dans l'Ătat du Wisconsin[41]. Ils jouent Ă©galement fin octobre au Voodoo Music Experience Festival et au Vegoose Festival[42]. Fin , dĂ©but fĂ©vrier, ils jouent en Australie et en Nouvelle-ZĂ©lande dans le cadre du festival Big Day Out Ă Auckland, Gold Coast, Sydney, Melbourne, AdĂ©laĂŻde et Perth. En , ils jouent au Japon, le 7 Ă Ćsaka, le 9 et le 10 Ă TĆkyĆ[43] ; le au festival Electric WeekEnd Ă Getafe en Espagne[44] ; le , au Pinkpop aux Pays-Bas[45], et le Ă Anvers en Belgique[46].
Le , ils remplissent de nouveau Bercy à Paris, plus de 8 ans aprÚs leur dernier passage dans la capitale française, les places avaient été vendues en moins de 15 minutes ; les rumeurs annonçaient Cypress Hill en premiÚre partie, mais ce fut Saul Williams qui assura celle-ci. Sans rien ajouter à leur répertoire, ils enchainent les titres avec une énergie quasi intacte. Le , ils jouent au Rock am Ring et le au Rock im Park (Tom Morello jouait avec le logo des IWW et une guitare rouge et noire), ces deux derniers se déroulant en Allemagne. Le , ils sont au festival Optimus Alive! à Lisbonne au Portugal. Ils se produisent le au festival Rock en Seine, prÚs de Paris, devant plus de 30 000 personnes pour leur deuxiÚme concert en France depuis leur reformation. Leur tournée européenne se finit aux festivals de Reading () et Leeds () en Angleterre.
DerniĂšres activitĂ©s (2009â2015)
En , Zack de la Rocha annonce le retour du groupe en studio, et la sortie d'un nouvel album courant Ă©tĂ© 2011[47], soit plus d'une dĂ©cennie aprĂšs The Battle of Los Angeles, le dernier album original en date. Le groupe se reforme pour quelques dates dans le courant de lâannĂ©e 2010. Le , Tom Morello annonce au contraire que le groupe n'a pas prĂ©vu de rentrer en studio dans le courant de l'annĂ©e, et s'est concentrĂ© sur le festival L.A. Rising qui s'est dĂ©roulĂ© le , au Los Angeles Memorial Coliseum, aux cĂŽtĂ©s de Rise Against, Immortal Technique, Lauryn Hill, El Gran Silencio, et Muse[48].
Prophets of Rage (2016-2019)
En 2016 se forme le supergroupe musical Prophets of Rage Ă Los Angeles aux Ătats-Unis, en rĂ©action Ă la campagne prĂ©sidentielle du candidat rĂ©publicain Donald Trump[49]. MenĂ© par Chuck D de Public Enemy et B-Real de Cypress Hill, le groupe est complĂ©tĂ© par DJ Lord de Public Enemy et trois des quatre membres de Rage Against the Machine : le guitariste Tom Morello, le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk.
DeuxiĂšme retour (depuis 2019)
Le , un nouveau compte Rage Against The Machine est crĂ©Ă© sur Instagram. Une photo prise lors des manifestations chiliennes de 2019 est publiĂ©e, avec une lĂ©gende comportant cinq dates de concert aux Ătats-Unis en 2020, dont deux correspondent au prochain Coachella Festival. Wayne Kamemoto, associĂ© de longue date du groupe, confirme la vĂ©racitĂ© du site au magazine Forbes[50]. Chuck D et B-Real annoncent quant Ă eux la fin de Prophets of Rage[51]. Depuis, le groupe a annoncĂ© sur son site le lancement d'une tournĂ©e mondiale, avec le groupe de rap Run the Jewels en premiĂšre partie. Celle-ci aurait dĂ» dĂ©buter Ă El Paso, Texas, le et se terminer Ă Vienne, en Autriche, le , avec notamment un concert Ă QuĂ©bec le et une participation au festival Rock en Seine Ă Paris le [52]. Malheureusement, la PandĂ©mie de Covid-19 force le groupe Ă repousser cette tournĂ©e en 2022[53]. Leur tournĂ©e europĂ©enne est finalement annulĂ©e le , pour cause de blessure de Zack de la Rocha[54] puis la tournĂ©e nord amĂ©ricaine est annulĂ©e en octobre de la mĂȘme annĂ©e pour les mĂȘmes raisons[55].
Style musical
Musicalement, Rage Against the Machine mĂ©lange le heavy metal, Ă travers les riffs de guitare de Tom Morello, avec le phrasĂ© rap de Zack de la Rocha. On ressent aussi lâinfluence du funk et du jazz sur la basse de Tim Commerford, qui a d'ailleurs jouĂ© dans un groupe de jazz dans les annĂ©es 1980. Enfin, la batterie de Brad Wilk est chargĂ©e de rythmes funk. Version hip-hop et violente du « rock fusion » inspirĂ© par Fishbone, les Red Hot Chili Peppers ou Urban Dance Squad mixant un rap aux textes politiques, inspirĂ©s directement de la virulence et du pouvoir de contestation de Public Enemy, avec les riffs dâun metal hĂ©ritĂ© de Black Sabbath, Deep Purple, Led Zeppelin) et les rythmiques dâun funk puissant et combatif (Funkadelic), le rock incandescent des RATM devient un modĂšle du genre. Selon Michael Woodswort, journaliste au Sun, « Rage Against the Machine explose dans l'industrie du disque comme une version musicale de The Anarchist Cookbook, l'ouvrage de William Powell. Avec son mĂ©lange original de metal, de rap, et de politique d'extrĂȘme-gauche, le groupe rĂ©alise un premier album si puissant qu'il secoue les adolescents apathiques et leur fait prendre conscience des injustices du capitalisme. »
En parlant de lâalbum Rage Against the Machine, fondateur et parfait exemple du style musical du groupe, il rajoute : « Virtuose dĂ©fricheur, le guitariste Tommy Morello ajoute des interludes de scratching Ă ses solos Ă©poustouflants et Ă ses riffs inspirĂ©s de Black Sabbath. Dans Know Your Enemy, il est Ă l'honneur sur quatre passages successifs, tour Ă tour funky et frĂ©nĂ©tiques, jouant quelques mesures de speed metal avant de se jeter dans une sorte de bouillonnement hystĂ©rique. Pendant ce temps, Zack de La Rocha lance des rimes menaçantes avec une Ă©nergie implacable, rappe l'autopropagande urbaine de Bombtrack, rĂ©cite la leçon d'histoire de Wake up, ode Ă Martin Luther King, Malcolm X et Cassius Clay, ou chevauche le groove radical de Township Rebellion qui est le rĂ©cit de la lutte anti-impĂ©rialiste de Los Angeles Ă l'Afrique du Sud. De La Rocha est un maĂźtre de la colĂšre brute, qu'il libĂšre Ă mesure que les constructions sonores du groupe gagnent en intensitĂ©. Bullet in the Head, manifeste contre le monopole de la presse, culmine sur un mur de batterie signĂ© Brad Wilk et une rafale dĂ©vastatrice de Morello, alors que de La Rocha aboie le refrain brutal jusqu'Ă extinction de voix[56]. »
Toujours d'actualité, la musique de RATM est influente dans le milieu musical, des groupes comme P.O.D., System of a Down, The Mars Volta, Avenged Sevenfold, Deftones, Evanescence, Fear Factory, Hoobastank, Incubus, Linkin Park, (hed) p.e., 2 Skinnee J's, Coal Chamber, Grinspoon, Insane Clown Posse, Korn, Muse, Sevendust, Slipknot, Kid Rock, Kottonmouth Kings, Limp Bizkit, Papa Roach, Snot, Spineshank, Twiztid et Wicked Wisdom citent Rage Against the Machine comme influence artistique[57].
ThĂšmes
Pochettes
La pochette de l'album Rage Against the Machine (1992) est basĂ©e sur une photo dâun moine bouddhiste, ThĂch QuáșŁng Äức, sâimmolant par le feu pour protester contre les exactions du rĂ©gime dictatorial sud-vietnamien de NgĂŽ ÄĂŹnh Diá»m, soutenu par les Ătats-Unis. Cette image violente donne une idĂ©e du contenu de lâalbum[58]. De nouveau, la pochette de l'album Evil Empire transmet Ă lâavance le message du groupe. Elle reprĂ©sente un jeune homme, dans le style des images de propagande de l'ex-URSS, dĂ©guisĂ© en super-hĂ©ros, rappelant ainsi Superman ou dâautres hĂ©ros de comics amĂ©ricains. Juste en dessous, le titre Evil Empire, qui est en fait le nom que donnait Ronald Reagan Ă l'URSS, suggĂšre que les Ătats-Unis ne sont peut-ĂȘtre pas si Ă©loignĂ©s de cet « Empire du Mal ». Zack de La Rocha lui-mĂȘme dĂ©clare : « Vers la fin de la guerre froide, le gouvernement de Reagan a constamment essayĂ© de nourrir la crainte dans l'opinion publique amĂ©ricaine, en qualifiant l'Union SoviĂ©tique d'Empire du Mal. D'une certaine façon, il se jetait lui-mĂȘme la pierre car les Ătats-Unis ont commis pas mal d'atrocitĂ©s au XXe siĂšcle. »[26].
Concernant la pochette de l'album The Battle of Los Angeles, il sâagit d'un graffiti sur un mur, reprĂ©sentant le contour d'un homme avec le poing levĂ©, symbole de la lutte et de lâengagement. Le titre, The Battle of Los Angeles, suggĂšre lui aussi cette idĂ©e de lutte, et il est dâailleurs repris pour la tournĂ©e qui suit, puisque chaque reprĂ©sentation du groupe y est intitulĂ©e « The Battle of [nom de la ville du concert] ». The Battle of Los Angeles a Ă©tĂ© trĂšs influencĂ© par le roman 1984 de George Orwell. Testify, Sleep Now in the Fire et Voice of the Voiceless, entre autres, incluent des citations directes du roman, et mentionnent des termes Orwellien clefs dans les paroles. Le titre de cet album serait un clin d'Ćil aux sanglantes Ă©meutes de Los Angeles qui ont Ă©clatĂ© en 1992[59].
La pochette de l'album Renegades est inspirĂ©e par la sculpture Love de Robert Indiana. Un album composĂ© de douze reprises, d'artistes tels que Cypress Hill, Minor Threat, ou Bob Dylan, dans un style mĂȘlant Evil Empire au premier album Rage Against the Machine.
Textes
Tous les textes de Rage Against the Machine sont trĂšs engagĂ©s politiquement, et tournent autour de thĂšmes comme les abus du capitalisme ou les mensonges des mĂ©dias. La liste qui suit nâest pas exhaustive mais donne un aperçu de cet engagement. Le thĂšme du capitalisme revient le plus souvent dans les chansons du groupe. On en retrouve de nombreuses occurrences au fil des albums :
- Bombtrack (Rage Against the Machine) rappelle comment les classes supérieures profitent des classes inférieures : « Landlords and power whores on my people they took turns. » (« Les propriétaires et les putes du pouvoir, chacun leur tour contre mon peuple ») ;
- Voice of the voiceless (The Battle of Los Angeles) prend la dĂ©fense de Mumia Abu-Jamal (surnommĂ© « The voice of the voiceless » (la voix de ceux qui nâen ont pas) par les mĂ©dias parce quâil dĂ©fendait ceux Ă qui on ne donnait pas les moyens de se faire entendre). Rage dĂ©nonce ici la mainmise du pouvoir sur les mĂ©dias : « You see the powerful got nervous, âcause he refused to be their servant. » (« Vous voyez, les dirigeants sont devenus nerveux parce quâil a refusĂ© dâĂȘtre leur domestique ») ;
- dans Testify (The Battle of Los Angeles), il est par exemple question de la course au pĂ©trole qui entraĂźne de nombreuses guerres : « The pipeline is gushing, while here we lie in tombs » (« Les olĂ©oducs dĂ©bordent, pendant quâici on sâallonge dans des tombes ») ou encore « Mass graves for the pump and the price is set » (« Des tombes en masse pour la pompe et le prix est fixĂ© ») ;
- dans Know your Enemy (Rage Against the Machine), RATM nous montre sa vision du rĂȘve amĂ©ricain, bien diffĂ©rente de ce quâon a lâhabitude dâentendre dans les mĂ©dias : « Compromise, conformity, assimilation, submission, ignorance, hypocrisy, brutality, the elite. All of which are American Dreams. » (« Compromission, conformisme, assimilation, soumission, ignorance, hypocrisie, brutalitĂ©, lâĂ©lite. De tout ce qui fait le rĂȘve amĂ©ricain. »)
On retrouve aussi rĂ©guliĂšrement une dĂ©nonciation des mĂ©dias qui montrent une rĂ©alitĂ© modifiĂ©e. Ainsi, dans Take the Power Back (Rage Against the Machine), on peut entendre : « One-sided stories for years and years and years. » (« Un seul point de vue depuis des annĂ©es et des annĂ©es et des annĂ©es. ») Dans Bombtrack (Rage Against the Machine), le texte est encore plus explicite : « See through the news and views that twist reality. » (« Vois au-delĂ des infos et des points de vue qui dĂ©forment la rĂ©alitĂ©. ») Testify (The Battle of Los Angeles) Ă©voque la vision de la guerre du Golfe Ă travers les mĂ©dias : « Mister Anchor assure me that Baghdad is burning. Your voice it is so soothing, that cunning mantra of killing. I need you my witness to dress this up so bloodless. » (« Monsieur le prĂ©sentateur, assure-moi que Bagdad brĂ»le. Ta voix, tellement apaisante, cet adroit mantra du massacre. Jâai besoin de toi, mon tĂ©moin, pour rendre ça moins sanglant. »)
Certains textes condamnent également la prépondérance de la religion laïque ou la religion de l'argent dans la politique : Take the Power Back (« Reprends le pouvoir ») (Rage Against the Machine) dénonce l'emprise de la « religion de l'argent » sur les Américains : « They want us to allege and pledge and bow down to their God. » (« Ils veulent que nous fassions allégeance et que nous nous engagions et que nous nous prosternions devant leur Dieu. ») . Ils critiquent visiblement le systÚme et pas les religions puisque dans le morceau Wake Up, ils accusent le pouvoir d'avoir tué Malcom X pour avoir prÎné l'islam « Ya know they murdered X, And tried to blame it on Islam » (« Tu sais qu'ils ont assassinés X, Et ont tenté de blùmer l'Islam »), leur position est donc clairement contre le pouvoir oppresseur et non n'importe quel pouvoir.
Dans ses textes, RATM suggĂšre souvent des actions Ă mener pour illustrer ses propos : aussi, dans Bombtrack (Rage Against the Machine), de La Rocha nous dit « I warm my hands upon the flames of the flag⊠» (« Je me rĂ©chauffe les mains sur les flammes du drapeau⊠») ; Ceci est une dĂ©mystification du drapeau et des slogans que le pouvoir utilise pour manipuler les peuples, la chanson Killing in the Name of illustre cette idĂ©e « Those who died are justified, for wearing the badge » le sarcasme poussĂ© dit: (« Ceux qui sont morts, leur mort est justifiĂ©e, car eux ils portent un badge »). Le groupe passe dâailleurs Ă lâacte Ă Woodstock (Ă©dition 1999), pendant la chanson Killing in the Name, oĂč ils ont brĂ»lĂ© le drapeau amĂ©ricain sur scĂšne.
Impact socio-culturel
Idéologie
Avant tout, Rage Against the Machine utilisait sa musique comme mouvement social, et devint ainsi le groupe engagĂ© le plus cĂ©lĂšbre des Ătats-Unis. Un aspect important du groupe est son engagement politique de gauche, qui l'a amenĂ© Ă manifester Ă plusieurs occasions contre la politique â intĂ©rieure et extĂ©rieure â des Ătats-Unis. Au fil de son existence, RATM participa Ă plusieurs protestations en accord avec ses convictions. Ainsi, le groupe donna un concert mouvementĂ© en marge de la convention nationale dĂ©mocrate de 2000 Ă Los Angeles lors de la campagne prĂ©sidentielle amĂ©ricaine, oĂč ils ont violemment critiquĂ© le systĂšme politique amĂ©ricain, celui de « lâestablishment » et appellent les spectateurs prĂ©sents Ă ne pas se rendre aux urnes[60]. De mĂȘme, ils jouĂšrent aux alentours de Wall Street le de la mĂȘme annĂ©e. Ă cause de la foule qui sâĂ©tait rĂ©unie pour assister Ă ce concert (qui fut filmĂ© et inclus dans le clip Sleep Now in the Fire, rĂ©alisĂ© par Michael Moore[61]), la bourse de New York dut fermer ses portes en plein milieu de la journĂ©e, Ă©vĂ©nement qui n'Ă©tait pas arrivĂ© depuis le Krach de 1929. Parmi les spectateurs, on trouvait beaucoup dâemployĂ©s de Wall Street, qui semblaient apprĂ©cier le spectacle. Beaucoup de ces images furent utilisĂ©es plus tard avec beaucoup dâironie dans la vidĂ©o de Moore.
Peu aprĂšs les Ă©vĂšnements du 11 septembre 2001, le groupe accusait les Ătats-Unis dâĂȘtre responsables de violences similaires aux attentats du World Trade Center Ă travers le monde. Cela entraĂźna la surveillance par la CIA de leur site officiel et surtout de leur forum de discussion, oĂč des messages virulents Ă lâĂ©gard du gouvernement amĂ©ricain Ă©taient publiĂ©s[62].
Tom Morello, dans une interview donnĂ©e Ă la revue Guitar World, explique que : « Les Ătats-Unis s'autoproclament le pays de la libertĂ©, mais la premiĂšre libertĂ© que nous ayons, toi et moi, c'est celle d'ĂȘtre exploitĂ© au travail. Une fois que tu auras utilisĂ© cette libertĂ©, alors tu auras perdu le contrĂŽle sur ce que tu fais, ce qui est produit et comment c'est produit, et, finalement, le produit ne t'appartiendra plus. La seule façon d'Ă©viter les chefs est de ne pas faire attention Ă soi-mĂȘme, ce qui nous amĂšne Ă la seconde libertĂ©, celle de mourir de faim[63]. » ParallĂšlement, il rĂ©pondait aux dĂ©tracteurs qui soulignaient la contradiction au moins apparente entre les orientations gauchistes du groupe et leur signature chez Epic Records, filiale de Sony : « Quand tu vis dans une sociĂ©tĂ© capitaliste, la diffusion de l'information dĂ©pend de l'argent investi. Est-ce que Noam Chomsky s'oppose Ă la vente de ses Ćuvres chez Barnes & Noble ? Non, parce que c'est lĂ que la plupart des gens achĂštent leurs livres. Nous ne souhaitons pas partager notre musique seulement avec ceux qui la connaissent dĂ©jĂ . C'est gĂ©nial de jouer dans un endroit abandonnĂ©, squattĂ© par des anarchistes, mais c'est aussi gĂ©nial d'ĂȘtre capable de toucher les gens avec un message rĂ©volutionnaire, de Granada Hills jusqu'Ă Stuttgart[64]. »
En plus de ses diffĂ©rents et nombreux engagements sociaux, le groupe sâengage Ă©galement pour la libertĂ© dâexpression, contre la censure. Ainsi, en rĂ©ponse au discours du prĂ©sident Bill Clinton Ă la suite du massacre de Littleton : « On ne peut pas prĂ©tendre qu'il n'y a aucun impact sur notre culture et nos enfants s'il y a trop de violence qui leur arrive par ce qu'ils voient et de ce qu'ils font. Nous devons demander aux personnes qui produisent des films violents, des CD, des jeux vidĂ©o, de bien prendre en considĂ©ration les consĂ©quences qui en dĂ©coulent. Et s'ils sortent malgrĂ© tout, ils devraient au minimum ne pas ĂȘtre vendus aux enfants », allusion aux goĂ»ts musicaux des fanatiques qui ont ouvert le feu dans le lycĂ©e, Tom Morello, prenant la tĂȘte des artistes critiques du discours, rĂ©torque que : « Le rock n'est pas responsable des crimes violents aux Ătats-Unis. C'est trĂšs hypocrite de la part des politiques de Washington de montrer le rock du doigt et de le faire passer pour le pourvoyeur de violence de la sociĂ©tĂ©, alors qu'ils sont pleinement occupĂ©s Ă lĂącher des bombes en ex-Yougoslavie. Qui est le meilleur modĂšle de violence pour les adolescents ? Le PrĂ©sident Clinton qui tous les jours sacrifie en Yougoslavie un bus rempli d'enfants et de personnes ĂągĂ©es, ou quelqu'un comme Marilyn Manson, qui ne fait que s'habiller comme si c'Ă©tait tous les jours Halloween et chanter avec une voix d'Ă©pouvante[65] ? »
Manifestations
La principale singularitĂ© du groupe implique son habitude de lancer des polĂ©miques sur des sujets dâactualitĂ© lors de ses concerts. Son idĂ©ologie politique radicale lui amena un bon nombre de dĂ©tracteurs, mais aussi beaucoup de sympathisants qui sâidentifiaient tout particuliĂšrement au message portĂ© par la musique du groupe.
Avec lâintensification du mouvement « anti-Mumia » du dĂ©partement de police de Philadelphie et de Maureen Faulkner (veuve du fonctionnaire assassinĂ© Daniel Faulkner), les diverses organisations en faveur de la libĂ©ration de Mumia Abu-Jamal organisĂšrent un concert pour capter lâattention de la « presse politique », avec la participation des Beastie Boys, de Bad Religion ou encore GangStarr. Le concert est signalĂ© dans tous les mĂ©dias, et sĂ©vĂšrement critiquĂ© par "lâĂ©lite du pays". En guise dâintroduction au concert, Zack de La Rocha dĂ©clare : « On dirait bien que le fait de devoir travailler pour conserver les droits dont nous devrions tous pouvoir profiter lĂ©galement ne plaĂźt pas Ă tout le monde[66]! »
Pendant le festival Lollapalooza de 1993 Ă Philadelphie, la renommĂ©e du groupe grandit lorsque ses membres protestĂšrent contre la censure et contre le comitĂ© Parents Music Resource Center (PMRC) en restant nus sur la scĂšne pendant quatorze minutes complĂštes, avec en fond sonore les larsens de la guitare et la basse posĂ©es contres leurs amplis. Avec comme seuls habits un ruban de scotch sur la bouche et sur leur poitrine les lettres P.M.R.C[21]. Ce jour-lĂ , le groupe ne joue donc pas, mais revient deux jours plus tard pour donner un concert gratuit. Le PMRC Ă©tait un comitĂ© de censure Ă destinatiom des parents dâenfants mineurs, crĂ©Ă© dans le but de rĂ©guler les paroles de chansons explicites sur la consommation de drogue, le sexe et la glorification de la violence. RATM considĂ©rait cela comme de la censure et donc une rĂ©duction du droit dâexpression des artistes.
Le , Tom Morello est arrĂȘtĂ©, ainsi que 31 personnes[67], pour avoir bloquĂ© lâaccĂšs Ă certains magasins, en signe de protestation contre la marque de jeans Guess. Pendant cette manifestation, lâentrĂ©e du centre commercial Santa Monica Place avait Ă©galement Ă©tĂ© bloquĂ©e[68]. Ă cette Ă©poque, le DĂ©partement du Travail des Ătats-Unis (U.S. Department of Labor) enquĂȘtait sur les mĂ©thodes de Guess Ă la suite des plaintes rĂ©guliĂšres des employĂ©s, qui se disaient, entre autres, exploitĂ©s par lâentreprise textile.
En , Tom Morello annonce la formation d'un nouveau groupe, Prophets of Rage. Constitué de Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk, de DJ Lord de Public Enemy mais également de deux figures du rap engagé, Chuck D de Public Enemy et B-Real de Cypress Hill, le groupe annonce une tournée baptisée Make America Rage Again en référence au slogan Make America Great Again du candidat républicain Donald Trump, composée de 35 dates en Amérique du Nord[69] - [70] jusqu'à l'élection présidentielle[71].
Polémiques
La controverse sur les concerts de Rage est systĂ©matique. Les communautĂ©s amish Ă©taient persuadĂ©es que RATM sâapparentait Ă un culte diabolique et que les idĂ©es que le groupe vĂ©hiculait Ă©taient menaçantes ; idem pour les policiers, Ă qui les membres du groupe avaient souvent affaire Ă cause de leur conduite ; et enfin la presse, qui sâĂ©tonnait de certains agissements du groupe. Par exemple, plusieurs milliers dâamĂ©ricains furent choquĂ©s quand Tim mit le feu au drapeau amĂ©ricain Ă Woodstock, pendant la chanson Killing in the Name[72]. Rage avait prĂ©vu de jouer dans la ville de George Ă Washington, le . Mais le shĂ©rif, William Weister, sây opposa en essayant de stopper la reprĂ©sentation[73]. Il avait lu des documents qui prĂ©sentaient le groupe comme Ă©tant « militaire, radical, anti-dĂ©mocratique, violent et qu'il promouvait l'absence de loi et l'anarchie[73]. » La tentative dâannulation du concert nâaboutit pas, et le concert se termine sous une forte prĂ©sence policiĂšre[73]. Ce soir-lĂ , le groupe entame le concert avec sa version de Fuck Tha Police. Ce n'est pas la seule polĂ©mique lors dâun concert du groupe. Des Ă©vĂšnements similaires Ă©taient trĂšs communs dans dâautres villes Ă dominante conservatrice. Cependant, Zack en faisait abstraction et continuait de profiter du temps entre deux chansons pour exprimer son opinion sur des thĂšmes politiques et sociaux.
Pendant la remise des prix des MTV Video Music Awards de 2000, RATM concourait pour le prix du meilleur clip de rock (« Best Rock Video »). Câest finalement Limp Bizkit qui reçut la rĂ©compense ; mais alors que Fred Durst prononçait son discours de remerciements, Tim Commerford escalada un Ă©chafaudage au-dessus de la scĂšne et commença Ă se balancer dâavant en arriĂšre[74]. Fred Durst rĂ©agit en dĂ©clarant que Limp Bizkit Ă©tait sans doute « le groupe le plus haĂŻ du monde », et la retransmission TV laissa la place aux spots publicitaires. Tim dĂ©clara ensuite quâil ne sâagissait que dâune blague : il Ă©tait tout de mĂȘme parvenu Ă empĂȘcher Limp Bizkit de jouer son titre en live Ă la tĂ©lĂ©vision. Il finit la nuit au poste avec ses gardes du corps[75].
Le , Rage devait jouer deux chansons lors de lâĂ©mission de la NBC Saturday Night Live. LâinvitĂ© de la soirĂ©e Ă©tait le richissime ex-candidat rĂ©publicain Ă la prĂ©sidentielle Steve Forbes. DâaprĂšs le guitariste, Tom Morello, Rage cherchait un moyen de marquer son opposition au multimillionnaire, qui semblait se consacrer Ă raconter des blagues et Ă dĂ©fendre lâimpĂŽt Ă taux unique (Ă l'opposĂ© de l'impĂŽt progressif dont le taux augmente avec le revenu), tout en faisant sa profession de foi dans laquelle il rappelait les profondes disparitĂ©s sociales et ethniques aux Ătats-Unis. Pour illustrer cette dĂ©claration, RATM essaye dâabord, pendant une rĂ©pĂ©tition, dâaccrocher deux drapeaux des Ătats-Unis Ă lâenvers sur les amplificateurs (comme Ă son habitude pendant les concerts)[76]. Mais les producteurs de Saturday Night Live et dâautres dirigeants de NBC leur ordonnent de les retirer, avançant que les patriotes protesteraient, et quâils souhaitent que tout se passe sans anicroche en la prĂ©sence de Forbes[77]. Saturday Night Live informe Ă©galement le groupe quâils allaient censurer quelques passages de Bullet in the Head (qui devait ĂȘtre le second morceau du groupe) Ă lâantenne, mais Ă©galement dans le studio, oĂč se trouveraient de la famille et des amis de Forbes. Le soir de lâĂ©mission, aprĂšs la premiĂšre chanson et aprĂšs le retrait des banderoles amenĂ©es par des fans du groupe, quelques officiels de Saturday Night Live et NBC encerclent les membres du groupe et leur ordonnent de quitter les lieux. Entendant cela, Tim (le bassiste) fait irruption dans la loge de Forbes, et fracasse quelques lampes au sol avant dâĂȘtre maĂźtrisĂ© par la sĂ©curitĂ©.
Ă la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001, une rumeur se rĂ©pandit selon laquelle la totalitĂ© des chansons du groupe furent intĂ©grĂ©es Ă une liste de morceaux considĂ©rĂ©s comme inappropriĂ©s par Clear Channel (liste rendue publique par lâentreprise) et quâelle avait recommandĂ© Ă ses stations dâĂ©viter de diffuser pour Ă©viter de choquer les familles des victimes dans les semaines suivant les attentats.
En , Tom Morello, soutenu par Trent Reznor, s'insurge contre l'usage de leur musique lors des séances de no touch torture en Irak et à Guantanamo[78].
Connexions culturelles
Les analyses politiques du linguiste et dissident Noam Chomsky ont énormément inspiré le groupe, en particulier celles touchant la politique du gouvernement américain. Zack de la Rocha s'entretient avec Chomsky en 2000[79]. Brice Tollemer considÚre que « la mise en relation et la connexion avec des personnalités comme Michael Moore ou bien encore Noam Chomsky apportent indubitablement un gage de respectabilité et de crédibilité quant à la ligne de conduite de la formation musicale »[80]. Deux albums hommages sont sortis aprÚs la dissolution du groupe : Freedom: A Tribute to Rage Against the Machine (une version espagnole existe aussi) en 2001 et A Tribute to Rage Against the Machine réalisé par divers musiciens en 2003.
Collaborations
Le , Zach de la Rocha et Tom Morello donnent un concert nommé Radio Free L.A., avec Flea des Red Hot Chili Peppers à la basse et Stephen Perkins de Jane's Addiction à la batterie[81]. Pendant ce concert, neuf chansons de Evil Empire sont jouées avec une musique complÚtement différente, seul le texte reste inchangé ou presque.
En 1998, Tom Morello (le guitariste) collabore avec des musiciens comme Primus, il participe Ă l'album Antipop, Liam Howlett de The Prodigy, Henry Rollins, Bone Thugs-N-Harmony, Cypress Hill, Bruce Springsteen, The Indigo Girls ou encore Linkin Park en 2014 sur le titre Drawbar, pendant que le reste du groupe travaille avec des artistes comme Snoop Dogg, et que Zack chante avec KRS-One et Last Emperor pour une compilation hip-hop intitulĂ©e Lyricistâs Lounge.
Le groupe contribue à quelques bandes originales de films, avec No Shelter dans Godzilla[82], Darkness, une ancienne démo, dans The Crow[83], ainsi que Year of tha Boomerang, chanson qui sera incluse plus tard dans Evil Empire dans le film FiÚvre à Colombus University[84].
En 1999, le groupe joue lors de plusieurs festivals importants, comme ceux de Woodstock, The Fuji Festival au Japon, ainsi que le Tibetan Freedom Concert. Rage organise Ă©galement un concert au profit de Mumia Abu-Jamal, avec les Beastie Boys. Ce concert fait beaucoup de bruit dans les mĂ©dias[85]. La mĂȘme annĂ©e, RATM participe Ă la bande originale du film Matrix en posant le titre Wake Up au gĂ©nĂ©rique de lâĆuvre des Wachowski. Cette participation fait connaĂźtre le groupe auprĂšs des fans de la culture cyberpunk que touche le film. Les producteurs nâhĂ©siteront pas Ă utiliser dâautres titres de Rage Against the Machine dans les deux suites du film.
Discographie
Albums studio
- 1992 : Rage Against the Machine, meilleur classement au US Billboard : 45e, trois fois disque de platine pour les ventes aux Ătats-Unis[86]. Câest le premier album du groupe, prĂ©curseur dâun style qui explosera Ă la fin des annĂ©es 1990 sous lâimpulsion de groupes comme Limp Bizkit ou Korn. Lâalbum occupa la premiĂšre place du Top 200 du Billboard magazine, et reste 45e dans le Top-200 du magazine.
- 1996 : Evil Empire, meilleur classement au US Billboard : 1er, et trois fois disque de platine pour les ventes aux Ătats-Unis. Câest le deuxiĂšme album du groupe, en français : LâEmpire du Mal. Il prit dĂšs le dĂ©part la premiĂšre place du Top 200 du magazine Billboard.
- 1999 : The Battle of Los Angeles, meilleur classement au US Billboard : 1er, deux fois disque de platine pour les ventes aux Ătats-Unis[87]. Il sâagit du troisiĂšme album studio du groupe. Comme le prĂ©cĂ©dent, il rentra immĂ©diatement en premiĂšre place du Top-200 du magazine Billboard. Ce fut lâalbum le plus populaire du groupe et celui qui suscita le plus dâintĂ©rĂȘt au niveau international.
- 2000 : Renegades, meilleur classement au US Billboard : 14e, disque de platine pour les ventes aux Ătats-Unis[87]. Ce disque contient exclusivement des reprises dâautres groupes comme Minor Threat, MC5, The Rolling Stones, Cypress Hill ou Devo. Il est sorti en 2000, au moment oĂč Zack annonçait quâil quittait le groupe.
Albums live
- 1999 : Live and Rare. Il s'agit d'une compilation de titres joués en live pendant la tournée du groupe en Europe et en Asie. Le disque contient également deux titres inédits : Darkness et Clear the Lane.
- 2003 : Live at the Grand Olympic Auditorium, meilleur classement au US Billboard : 94e, disque d'or pour les ventes aux Ătats-Unis. Disque posthume, sorti aprĂšs la sĂ©paration du groupe, il s'agit de l'enregistrement des deux derniers concerts Rage qui ont eu lieu les 12 et au Grand Olympic Auditorium de Los Angeles, Californie.
Singles
Année | Single | Meilleur classement | Album | Informations | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
[88] | [89] | [90] | [91] | [92] | [93] | [94] | [95] | ||||
1993 | Killing in the Name | â | â | â | 7 | 8 | â | 13 | â | Rage Against the Machine | ApparaĂźt sur la bande sonore des jeux vidĂ©o Grand Theft Auto: San Andreas et Guitar Hero II et du film Tueurs nĂ©s d'Oliver Stone. |
1993 | Bullet in the Head | â | â | â | â | 19 | â | 47 | â | Rage Against the Machine | â |
1993 | Bombtrack | â | â | â | â | 11 | â | 8 | â | Rage Against the Machine | â |
1993 | Know Your Enemy | â | â | â | â | â | â | â | â | Rage Against the Machine | â |
1994 | Freedom | â | â | â | â | 17 | â | â | Rage Against the Machine | â | |
1996 | Bulls on Parade | 27 | 11 | 8 | 29 | 22 | 9 | 46 | 4 | Evil Empire | Nommé au Grammy Award dans la catégorie « Meilleure prestation hard rock » ; classé 15e des « 40 meilleures chansons metal » sur la chaßne cùblée VH1. Apparaßt sur la bande sonore de Guitar Hero III. |
1996 | People of the Sun | â | â | 26 | â | â | â | â | â | Evil Empire | NommĂ© du Grammy Award dans la catĂ©gorie « Meilleure prestation hard rock ». |
1996 | Down Rodeo | â | â | â | â | â | â | â | â | Evil Empire | â |
1997 | Vietnow (feat. Chuck D) | â | â | â | â | â | â | â | â | Evil Empire | â |
1998 | The Ghost of Tom Joad | â | 34 | â | â | â | â | â | â | - | Reprise de la chanson homonyme de Bruce Springsteen ; plus tard prĂ©sent sur Renegades. |
1998 | No Shelter | â | 30 | â | â | â | â | â | â | â | NommĂ© du Grammy Award dans la catĂ©gorie « Meilleure prestation hard rock » ; apparaĂźt sur la bande originale de Godzilla. |
1999 | Guerilla Radio | â | 6 | 32 | â | â | 42 | â | 17 | The Battle of Los Angeles | NommĂ© du Grammy Award dans la catĂ©gorie « Meilleure prestation hard rock » ; apparaĂźt sur la bande musicale du jeu vidĂ©o Tony Hawkâs Pro Skater 2. |
2000 | Sleep Now in the Fire | â | 8 | 43 | â | â | â | â | â | The Battle of Los Angeles | ApparaĂźt sur la bande originale du film Charlie's Angels 2 : Les anges se dĂ©chaĂźnent ! ; gĂ©nĂ©rique de On the Rock sur MTV. |
2000 | Testify | â | 16 | â | â | â | â | â | â | The Battle of Los Angeles | ApparaĂźt sur la bande sonore de Rock Band 2. |
2000 | Calm Like a Bomb | â | â | â | â | â | â | â | â | The Battle of Los Angeles | ApparaĂźt sur la bande originale du film Matrix Reloaded La chanson Wake Up apparait Ă©galement sur le premier volume de la trilogie Matrix ainsi qu'Ă la fin de Matrix Resurrections dans une version rĂ©arrangĂ©e par Brass Against. |
2000 | Renegades of Funk | â | 9 | â | â | â | â | â | â | Renegades | Reprise de la chanson homonyme dâAfrika Bambaataa ; nommĂ© du Grammy Award dans la catĂ©gorie « Meilleure prestation hard rock ». |
2001 | How I Could Just Kill a Man | â | 37 | â | â | â | â | â | â | Renegades | Reprise de la chanson homonyme de Cypress Hill. |
Vidéographie
Clips
Clip | Année | Réalisateur |
---|---|---|
Killing in the Name | 1992 | Peter Gedeon |
Bullet in the Head | 1993 | BBC Worldwide |
Bombtrack | 1993 | Peter Christopherson |
Freedom | 1993 | Peter Christopherson |
Bulls on Parade | 1996 | Peter Christopherson |
People of the Sun | 1996 | Peter Christopherson |
The Ghost of Tom Joad | 1997 | Heather Perry |
No Shelter | 1998 | Gavin Bowden |
Guerrilla Radio | 1999 | Honey |
Sleep Now in the Fire | 2000 | Michael Moore |
Testify | 2000 | Michael Moore |
Renegades of Funk | 2000 | Steven Murashige |
How I Could Just Kill a Man | 2003 | Harri Kristin |
Vidéos
- 1997 : Rage Against the Machine (en). Cette vidĂ©o est un assemblage de concerts donnĂ©s Ă Irvine, en Californie, au Rock Am Ring Festival de 1996, et au Pink Pop Festival de 1994. Il contient Ă©galement cinq vidĂ©oclips de chansons des deux premiers albums, ainsi quâun poĂšme de Zack de la Rocha (Memory of the Dead) et une reprise de Bruce Springsteen, The Ghost of Tom Joad.
- 1999 : Revolution USA.
- 2000 : The Battle of Mexico City (en). GrĂące Ă son soutien de lâEZLN et aux origines mexicaines de Zack, le groupe comptait de nombreux fans au Mexique. Ce concert Ă©tait le premier du groupe au Mexique, et les relations du groupe avec le public Ă©taient bien plus qu'un simple rapport d'artistes Ă fans. La vidĂ©o contient des chansons des trois premiers albums de RATM et la reprise Zapataâs Blood (Le sang de Zapata).
- 2003 : Live at the Grand Olympic Auditorium. Ce concert a eu lieu au Grand Olympic Auditorium, Ă Los Angeles, en Californie, le . Les quinze titres de la vidĂ©o incluent une reprise du groupe Cypress Hill intitulĂ©e How Could I Just Kill a Man, qui apparaĂźt aussi sur lâalbum de reprises Renegades. La vidĂ©o contient Ă©galement des vidĂ©os de Bombtrack et How Could I Just Kill a Man, la performance bĂ©nĂ©vole du groupe Ă la Convention Nationale DĂ©mocrate du , et deux titres supplĂ©mentaires interprĂ©tĂ©s lors dâautres concerts : People of The Sun et Know Your Enemy.
- 2006 : Free Tibet concert. Enregistrement du concert live rassemblant 100 000 personnes et 20 groupes en soutien au peuple tibĂ©tain subissant lâoppression et la persĂ©cution. La vidĂ©o contient les performances live, interviews exclusives, images inĂ©dites des Beastie Boys, Red Hot Chili Peppers, Beck, The Fugees, Rage Against the Machine, The Smashing Pumpkins, Björk, Foo Fighters, et Sonic Youth.
Membres
Pour plus dâinformations sur les membres du groupe, leurs collaborations Ă dâautres projets et leurs productions solo, se rĂ©fĂ©rer aux articles dĂ©taillĂ©s les concernant.
Rage Against the Machine s'est toujours articulĂ© autour des mĂȘmes quatre membres :
Distinctions
AnnĂ©e | CatĂ©gorie | RĂ©compense | Ćuvre | RĂ©sultat |
---|---|---|---|---|
1996 | MTV Video Music Awards | Meilleure vidéo rock | Bulls on Parade | Nomination |
1997 | Grammy Awards | Meilleure prestation metal | Tire Me | Lauréat |
1997 | Grammy Award | Meilleure prestation hard rock | Bulls on Parade | Nomination |
1997 | MTV Video Music Awards | Meilleure vidéo rock | People of the Sun, perdant face à Aerosmith pour Falling in Love (Is Hard on the Knees) | Nomination |
1998 | Grammy Award | Meilleure prestation hard rock | People of the Sun | Nomination |
1999 | Grammy Award | Meilleure prestation metal | No Shelter | Nomination |
2000 | MTV Video Music Awards | Meilleure vidéo rock | Sleep Now in the Fire, perdant face à Limp Bizkit pour Break Stuff | Nomination |
2001 | Grammy Award | Meilleure prestation hard rock | Guerilla Radio | Lauréat |
2002 | Grammy Award | Meilleure prestation hard rock | Renegades of Funk | Nomination |
2008 | Kerrang's Awards | Hall of Fame Award | Nomination |
Notes et références
Notes
- Cette pancarte peut ĂȘtre traduite par : « Vous vous trouvez en territoire rebelle zapatiste. Ici le peuple commande et le gouvernement obĂ©it. Zone nord. Conseil de bon gouvernement. Le trafic d'armes, la production et la consommation de drogues, de boissons alcoolisĂ©es et les ventes illĂ©gales d'essences d'arbres sont strictement interdites. Non Ă la destruction de la Nature. »
Références
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Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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- Jota Martinez Galiana, Rage Against The Machine, en furie contre le systĂšme, Ăditions La Mascara, Images du rock, (ISBN 84-7974-567-3)
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
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- (en) AllMusic
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- (en) Muziekweb
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- (en) Songkick
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