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Sidaction

Sidaction désigne à la fois une association de lutte contre le VIH/sida, créée en 1994 et un évènement télévisuel annuel de collecte de dons pour cette association qui finance à parts égales des programmes de recherche et des associations d’aide aux malades et de prévention, en France et à l’étranger. Pierre Bergé présidait l'association.

Sidaction
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But Lutte contre le VIH/sida
Fondation
Fondation 1994
Identité
Siège Paris
Présidente Françoise Barré-Sinoussi
Vice-présidente Line Renaud
Site web sidaction.org

L'opération médiatique annuelle a connu différents formats et mobilise aujourd'hui durant trois jours une vingtaine de chaînes de télévisions et de radios françaises (26 en 2017[1]), ainsi que des bénévoles dans toute la France.

Structure de l'association

Historique

Le [2], plusieurs associations de lutte contre le sida et un groupe de chercheurs fondent Ensemble contre le Sida, pour lutter contre la pandémie en finançant à la fois la recherche et l’aide aux malades. Ensemble contre le Sida s'appuie sur la Fondation de France qui gère ses fonds et sur la Fondation pour la Recherche Médicale qui s'occupe du financement des programmes scientifiques et médicaux tandis qu'Ensemble contre le Sida se consacre aux programmes de prévention et d'aide aux malades.

Le , est organisé le premier Sidaction[3], avec un soutien médiatique sans précédent : six chaines de télévision diffusent en "prime-time" pendant plus de 6 heures la même émission d'information en direct, avec un rassemblent de personnalités médiatiques inédit, pour une audience de 23 millions de télespectateurs, récoltant ainsi 300 millions de francs de dons[4].

En 1996, Pierre Bergé devient président de l'association[5].

En 1998, l'association est reconnue comme « établissement d'utilité publique »[6].

En 1999, un comité scientifique et médical est créé pour instruire les demandes de subvention et les bourses de recherche. Quelques mois plus tard, la mise en place d’un service de programmes scientifiques et médicaux permet de traiter en interne demandes et suivis de financements. L’association se détache donc de la Fondation pour la Recherche Médicale.

L’association lance en 2000 le magazine Transversal, une revue bimestrielle d'information sur le VIH/sida et les acteurs de la lutte.

En 2004, « Ensemble contre le sida » devient « Sidaction »[7]. Depuis 1994, le public avait en effet pris l’habitude d’utiliser le nom de cet événement de collecte national pour désigner l’association.

Organisation de l'association

Promotion du Sidaction sur le fronton de l'HĂ´tel de ville de Marseille.

Le conseil d’administration de Sidaction est composé de 22 membres bénévoles impliqués de longue date dans la lutte contre le sida, reconnues pour leur connaissance ou leur apport à la lutte contre le sida. Parmi elles, on compte Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine en 2008 pour la co-découverte du VIH en 1983[8]. Il décide des financements alloués selon les recommandations de quatre comités : un comité scientifique et médical, un comité associatif, un comité international et un comité qualité de vie - qualité des soins[9].

Financement

Le financement de Sidaction repose, en 2014, entre 90 et 94% sur des fonds privés [10].

Moyens de collecte

L'association est principalement financée par une opération médiatique.

L'évènement radio et télévisuel

Le Sidaction est un évènement radio et télévisuel pendant lequel différents média traitent de sujets liés au VIH et au SIDA et appellent les auditeurs et téléspectateurs à donner à l'association.

Avant le Sidaction, le Sidathon

En 1992 une première opération sur le modèle du Téléthon est créée sur Antenne 2 le Sidathon, mais enregistre de faibles audiences.

1994 : un évènement médiatique sans précédent

A ses débuts en 1994, l'opération médiatique du Sidaction se centrait sur une unique soirée radio et télévisuelle retransmise simultanément sur les chaînes privées et publiques où des personnalités invitées de divers horizons (artistes, associatifs, politiques, etc) commentaient et débattaient en direct des sujets liés à la maladie, entrecoupés par des reportages et des appels au don. Ce format enregistre d'importantes audiences et une collecte de 300 millions de francs (environ 45 millions d'euros)[11].

1996 : affrontement en direct et chute des dons

Toutefois, l'émission de 1996 constitue un tournant dans l'organisation du Sidaction, car elle se révèle être un échec malgré d'excellentes audiences. En effet, la soirée unique voit l'affrontement en direct dans des termes violents, en plateau entre le président de l'association Act Up-Paris Christophe Martet et le ministre français de la santé Philippe Douste-Blazy sur le sujet de la prévention et de la prise en charge du VIH en milieu carcéral [12]. Après cet incident l'association du Sidaction enregistre une baisse importante des dons [13].

Vers un nouveau format d'Ă©mission

Le format de la soirée unique télévisuelle en direct est alors abandonné pour laisser place à un marathon audiovisuel sur les chaines du service public dans un format plus proche du Téléthon mais cette formule peine à convaincre. En 1998 la soirée co-organisée par France 2 et France 3 voit une chute drastique des audiences et peine à réunir 40 millions de francs (6 millions d'Euros) ce qui est alors jugé comme un échec [14].

Un marathon audiovisuel sur toutes les chaines

Aujourd'hui, les radios et télévisions publiques et privées organisent un marathon audiovisuel de trois jours.

Ă€ partir de 2021 : streaming

En 2021, le Sidaction rĂ©unit via l'opĂ©ration Gaming for Sidaction des dizaines de streamers sur la plate-forme Twitch afin de solliciter les dons en touchant un autre public. La première Ă©dition permet de rĂ©colter 180 000 euros. En 2022, ce sont plus de 50 streamers qui y participent[15].

Domaines d'interventions

La recherche scientifique et médicale

Sidaction est la seule association française de lutte contre le VIH à financer la recherche. La moitié de ses ressources nettes est ainsi attribuée à des programmes de recherche scientifique et médicale menés en France et dans les pays en développement. Sidaction soutient des projets de recherche fondamentale, appliquée et clinique dans tous les domaines de la recherche biomédicale sur le VIH (virologie, immunologie, vaccins préventifs et thérapeutiques, traitements), ainsi que des travaux de recherche en sciences de l'homme et de la société, en épidémiologie et en santé publique, portant sur le VIH. Les aides sont réparties entre équipes de recherche et jeunes chercheurs.

Les missions du service des programmes scientifiques et médicaux :

  • Les jeunes chercheurs : cette mission a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 2004 pour l’amĂ©lioration du statut des doctorants et post-doctorants. L’avenir de la recherche publique française est prĂ©occupant[16] - [17] et les moyens institutionnels consacrĂ©s Ă  la lutte contre le VIH/sida sont en effet très limitĂ©s. En 2014, Sidaction a financĂ© 45 jeunes chercheurs[18]. L'association a Ă©galement crĂ©Ă© en 2003 le prix scientifique « Jeune Chercheur » qui rĂ©compense un boursier de l'association pour la qualitĂ© et la pertinence de ses travaux sur le VIH.
  • Les sciences sociales : le sida a Ă©tĂ©, pendant plus de vingt ans, un acteur et un rĂ©vĂ©lateur important des transformations sociales, notamment dans le domaine de la mĂ©decine et de la santĂ© publique. Dans ce cadre, les sciences sociales ont permis Ă  la fois de poser de nouvelles questions scientifiques et d’orienter certains choix politiques. L’évolution rĂ©cente de l’épidĂ©mie, liĂ©e notamment Ă  la vulnĂ©rabilitĂ© accrue de certains ainsi qu’à une prise en charge globale impliquant les aspects thĂ©rapeutiques, psychologiques, prĂ©ventifs et sociaux, impose de nouveaux dĂ©fis aux chercheurs en sciences humaines. Dans cette perspective, Sidaction a dĂ©cidĂ© de lancer, en octobre 2006, une mission consacrĂ©e au renforcement du soutien Ă  la recherche en sciences sociales sur le VIH.
  • Suivi des programmes dans les PED.
  • QualitĂ© de vie, qualitĂ© des soins : avec le dĂ©veloppement des traitements antirĂ©troviraux qui allongent la durĂ©e de vie des personnes vivant avec le VIH mais provoquent souvent des effets indĂ©sirables importants, la qualitĂ© de vie est devenue un facteur essentiel dans la lutte contre le VIH. En complĂ©ment du soutien Ă  la recherche en qualitĂ© de vie, Sidaction dĂ©veloppe un appel Ă  projets spĂ©cifique qui tend Ă  promouvoir et valoriser les programmes qui prennent en compte la qualitĂ© de vie ressentie par les personnes et utilisent pour leur Ă©valuation les mesures de la qualitĂ© de vie liĂ©e au VIH.

Les actions en France

Sidaction sĂ©lectionne les actions et les programmes qui rĂ©pondent aux besoins urgents des personnes vivant avec le VIH, gĂ©nĂ©ralement particulièrement prĂ©carisĂ©es : l’emploi[19], la prĂ©vention pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) particulièrement touchĂ©s par l'Ă©pidĂ©mie[20], le milieu carcĂ©ral, etc. L’association apporte une expertise technique et des fonds pour permettre la mise en place de programmes puis passe le relais aux acteurs institutionnels. En parallèle, elle soutient des associations de prise en charge globale visant Ă  accompagner et Ă  amĂ©liorer le quotidien des personnes vivant avec le VIH comme l'association Ikambere.

Les actions dans les pays en développement

Sidaction accorde chaque annĂ©e un montant de ses dons collectĂ©s Ă  des projets internationaux qui permettent la prise en charge mĂ©dicale, psychologique et sociale des personnes vivant avec le VIH , de dĂ©velopper des projets de formation et de couvrir une partie des coĂ»ts administratifs et logistiques des associations partenaires soutenues. Afin de lutter contre la transmission mère-enfant, Sidaction accorde un appui spĂ©cifique Ă  certains projets, comme celui de la prise en charge des enfants exposĂ©s, infectĂ©s et affectĂ©s par le VIH, qui vise Ă  leur garantir prĂ©vention et soins, depuis la prĂ©vention de la transmission mère-enfant jusqu’à la santĂ© sexuelle et reproductive des adolescents. D’autres projets spĂ©cifiques sont aussi financĂ©s pour renforcer les droits de populations clĂ©s et frĂ©quemment oubliĂ©es des programmes nationaux, comme les usagers de drogues, les travailleurs et travailleuses du sexe, les minoritĂ©s sexuelles et de genre. L'association organise Ă©galement des sessions de formation sur la collecte des fonds privĂ©s pour que les responsables des associations de lutte contre le VIH/sida Ă  l'Ă©tranger ne soient pas dĂ©pendants des financements Ă©manant d’organismes publics ou de fondations, sur la gestion des ressources humaines.

Références

  1. « Sidaction. 4,07 M€ de promesses de dons, en légère baisse », sur www.letelegramme.fr, (consulté le )
  2. « Notre histoire », sur sidaction.org (consulté le )
  3. Didier Lestrade et Gilles Pialoux, Sida 2.0, Univers Poche, , 424 p.
  4. « Histoires d'info. 7 avril 1994, premier Sidaction : le jour où le sida fait irruption à la télévision », sur Franceinfo, (consulté le ).
  5. « Sidaction, Ensemble contre le sida », sur Musée Yves Saint Laurent Paris (consulté le ).
  6. « Décret du 10 mars 1998 portant reconnaissance d'une association comme établissement d'utilité publique | Legifrance »
  7. « Qu'avons-nous fait depuis 20 ans ? », sur presse.sidaction.org (consulté le ).
  8. Françoise Barré-Sinoussi, Pour un monde sans sida, Albin Michel, , 176 p.
  9. « Notre organisation », sur Sidaction (consulté le )
  10. Jean-François Tronel, « ACCE - ONG chiffres 214 - Indépendance vis-à-vis des subventions publiques », sur www.acce-association.com (consulté le )
  11. Cour des Comptes, « Observations de la Cour des comptes sur les comptes d’emploi pour 1994 à 1996 des fonds SIDACTION », sur www.ccomptes.fr, (consulté le ).
  12. « Actup secoue un Sidaction convenu », sur www.liberations.fr (consulté le )
  13. « Sidaction à peine 40 millions. Les responsables de l'opération mettent en cause l'attitude d'Acte Up », sur www.liberations.fr (consulté le )
  14. « Le Sidaction touche le fond », sur www.liberations.fr (consulté le )
  15. Lola Uguen, « Sidaction 2022: Pourquoi les associations se tournent vers les streamers pour lever des fonds », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  16. Alternatives Economiques, « La recherche cherche son avenir », sur www.alternatives-economiques.fr (consulté le )
  17. « La recherche française est en marche... dans la rue », sur Sciences et avenir (consulté le )
  18. « Europe 1 soutient le Sidaction », sur www.europe1.fr (consulté le )
  19. « La carrière semée d'embûches des salariés atteints du sida », sur www.lexpress.fr (consulté le )
  20. « Infection par le VIH/SIDA et les IST. Point épidémiologique du 23 novembre 2015. »

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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