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Michel Simon

Michel Simon est un acteur franco-suisse né le à Genève (Suisse) et mort le à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). Acteur caméléon à la voix tonitruante, Michel Simon est l’un des principaux « monstres sacrés » du théâtre et du cinéma du XXe siècle.

Michel Simon
Description de cette image, également commentée ci-après
Michel Simon à Genève en 1972.
Nom de naissance Michel François Joseph Simon
Naissance
Genève, Suisse
Nationalité Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de la France Française
DĂ©cès (Ă  80 ans)
Bry-sur-Marne, France
Profession Acteur
Films notables Boudu sauvé des eaux
L'Atalante
DrĂ´le de drame
Le Quai des brumes
La Beauté du diable
Le Vieil Homme et l'Enfant

Il a joué dans 145 films, dont L’Atalante de Jean Vigo, Le Quai des brumes de Marcel Carné, Boudu sauvé des eaux, La Chienne de Jean Renoir, Drôle de drame de Marcel Carné, La Beauté du diable de René Clair, La Poison de Sacha Guitry, Le Vieil Homme et l'Enfant de Claude Berri, et dans 150 pièces de théâtre[1]. Il a reçu de nombreux prix et des hommages de plusieurs personnalités du cinéma, en particulier celui de Charlie Chaplin le désignant comme « le plus grand acteur du monde »[2].

Biographie

Enfance

La maison natale de Michel Simon, no 27 Grand-Rue à Genève.

Michel François Joseph Simon naît à Genève au no 27 de la Grand-Rue en 1895[3], la même année que le cinématographe, ce qui lui fait dire qu'« un malheur n'arrive jamais seul ».

Ses parents Joseph et Véronique sont charcutiers. Ils avaient à la fois la clientèle riche et protestante de la Grand-Rue et également celle catholique du quartier italien de Genève[4].

Il confie : « J’ai vécu une enfance assez étrange dans la Grand-Rue où Jean-Jacques Rousseau est né, lui au no 40 et moi au 27. Il est devenu pour moi un intime. J’ai passé mon enfance là où il avait mis ses premiers pas. Il s’est enfui de Genève à 16 ans et moi à 17 ans. Rousseau m’a profondément imprégné »[5].

La personnalité de Michel Simon se dessine dès l’enfance : il a un esprit d’une vivacité peu commune. Il est épris de liberté individuelle avec un amour éperdu de toute forme de vie et il est doté d'un sens de l’observation extrêmement aigu[6]. Il se détourne rapidement de ses études qui s'avèrent catastrophiques au collège de Genève et il se cantonne à la dernière place dans la classe[4]. Son professeur, John Copponex, lui dit : « Simon, vous êtes un cancre, mais vous irez loin. Votre avenir est sur les planches ». Après avoir quitté le collège Calvin, il travaille dans la boucherie familiale et aux abattoirs de la ville de Genève, puis il effectue un apprentissage de photogravure à Carouge (une ville dans le Canton de Genève) [7]. Le jeune Michel rêve de devenir aviateur[8] et il a une grande passion : la littérature. Cette adoration l’amène à dévorer tous les livres qui lui tombent sous la main et, peu à peu, il nourrit une fascination pour la complexité de l’être humain. À 17 ans, il part s'installer à Paris.

Vie familiale

Son fils l'acteur François Simon, en 1972.

Michel Simon se marie le , à 21 ans, avec Yvonne Nadège Ryter. Cependant il continue de fréquenter des prostituées et son mariage ne dure que trois ans. En 1917, ils ont un fils Michel dit François Simon. C'est également un grand acteur au théâtre et au cinéma. Il est le grand-père de deux filles, Martine et la réalisatrice Maya Simon.

On lui connaît de nombreuses liaisons, notamment avec sa maîtresse d'apprentissage. La relation la plus longue est partagée avec Lucienne Bogaert, sa partenaire dans le film Vautrin. A l'âge de 68 ans, il partage sa vie avec Denise Dax, qu'il a connue au théâtre dans une comédie de Jacques Deval, Charmante soirée[9]. Il a également une grande histoire d’amour avec Margarethe Krieger (née en 1936), une artiste peintre allemande qui a réalisé de nombreux portraits de Michel Simon. Il a eu également une liaison avec Josy Goillandeau. La Canadienne Jeanne Carré l’accompagne lors de ses dernières années[10]. Sa dernière conquête est Karen Nielsen qui tient un petit rôle dans son dernier film L'Ibis rouge de Jean-Pierre Mocky en janvier 1975.

RĂ©sidences

Michel Simon en 1948 avec sa guenon Zaza.

Il réside alternativement dans sa vieille maison de La Ciotat et dans sa propriété de Noisy-le-Grand avec pour tous compagnons, quatre guenons et un perroquet. À La Ciotat dont il était tombé amoureux, il achète une bastide dans laquelle il installe une salle de cinéma. Rachetée par la ville en 1991, elle est devenue un musée hommage au grand acteur grâce aux efforts de L'Association des Amis de Michel Simon[11] - [12].

Il a vécu également longtemps à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis, c'était son jardin secret. Il a souvent promené dans des lieux publics sa guenon nommée Zaza, qu'il costumait[13]. Le domaine de cinq hectares, acheté en 1934, ayant appartenu à Alphonse Allais a été détruit en 1980 par des promoteurs. Un espace culturel municipal porte son nom, il est situé à l'esplanade Nelson-Mandela[14].

Sa passion pour le sexe

Michel Simon a eu toute sa vie une grande passion pour le sexe. Dans les années 1970, il s’affiche encore volontiers aux bras de tapineuses qu’il présente comme ses « amies ». Il a toujours été un fervent amateur de prostituées et de travestis et lorsqu'elles etaient encore ouvertes, avant 1948, il avait ses entrées dans des maisons closes comme le One-Two-Two ou le Sphinx.

Dans son livre L’album pornographique de Michel Simon, l'écrivain Alexandre Dupouy raconte : « Michel Simon se sentait laid, si laid qu’avec les filles, au moins, ça pouvait passer. Il était très complexé et puis, à cette époque, il faut quand même tenir compte du contexte : les femmes libres et affranchies, elles se vendaient »[15].

Amateur notoire de pornographie, Michel Simon possède une collection de plus de 100 000 objets en relation avec le sexe : des photos, des Ă©ditions originales du marquis de Sade, des godemichets et des automates surprenants [16]. C'est l'une des plus grandes collections au monde dans ce domaine, son fils François Simon l'a dispersĂ©e lors de nombreuses ventes, après sa mort[17].

Fin de vie

La tombe de Michel Simon à Genève.

Au premier trimestre de 1975 la santé de Michel Simon se dégrade rapidement. Il ne s'alimente plus et il perd vingt kilos en un mois. Il envisage de tourner pour Bertrand Blier dans Les Valseuses. Il meurt le d'une embolie pulmonaire à l'hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne, à l'âge de 80 ans.

Selon ses dernières volontés, il repose au cimetière du Grand-Lancy dans sa ville natale de Genève, auprès de ses parents. Sur le frontispice du monument ornant la tombe familiale, cette locution latine : Non omnis moriar (Je ne mourrai pas entièrement) [18].

Carrière professionnelle

DĂ©buts

Ses débuts dans le monde du spectacle à Paris sont modestes. Il réside à l'hôtel Renaissance, rue Saint-Martin puis à Montmartre[4]. Il exerce divers petits métiers, donne des leçons de boxe et vend des briquets de contrebande à la sauvette[4], puis il est successivement boxeur, camelot, danseur, clown et acrobate dans un numéro de danseurs, les Ribert's and Simon's. Finalement il est photographe de théâtre[5]. Michel Simon est également réputé pour dévorer tous les livres qui lui tombent sous la main avec une prédilection pour les écrits de Georges Courteline.

Mobilisé en Suisse dans l'infanterie lors de la Première Guerre mondiale, Michel Simon est un soldat suisse indiscipliné ; il passe le plus clair de son temps aux arrêts et à l'ombre des cachots. Rapidement, sa santé s'en ressent et il doit être hospitalisé dans un sanatorium à Leysin pour soigner une tuberculose.

À Genève en 1915, au cours d'une permission militaire, il voit Georges Pitoëff faire ses débuts d'acteur, en langue française, au théâtre de la Comédie de Genève dans Hedda Gabler d'Henrik Ibsen. C'est un déclic et il décide de devenir acteur à son tour mais ce n'est qu'en que Pitoëff découvre ses dons de comédien. Il l'engage dans sa troupe à la salle communale de Plainpalais de Genève et il lui confie le rôle du greffier de Mesure pour mesure de William Shakespeare. Michel Simon pratique par ailleurs en même temps son premier métier de photographe avec un certain talent.

Consécration

Georges Pitoëff (1920).

En 1922, il suit la troupe des Pitoëff qui s'établit à Paris au théâtre de la comédie des Champs-Élysées. Michel Simon quitte les Pitoëff l'année suivante pour devenir un acteur de boulevard ; il joue des vaudevilles de Tristan Bernard, d'Yves Mirande et de Marcel Achard. Ce dernier le présente à Charles Dullin, en compagnie duquel Michel Simon joue la pièce de Marcel Achard, Je ne vous aime pas avec Valentine Tessier. Il se produit également dans des comédies musicales comme Le Bonheur, mesdames et Les Joies du Capitole, écrites par Albert Willemetz.

Il est ensuite engagé par Louis Jouvet qui a remplacé Pitoëff à la Comédie des Champs-Élysées. C'est avec Louis Jouvet, que Michel Simon s'impose en 1929 dans Jean de la Lune, une pièce de Marcel Achard. Son talent transforme le rôle secondaire de Cloclo pour en faire la principale attraction de la pièce. Indiscipliné et voulant tirer la couverture à lui, Michel Simon s'attire l'inimitié de Louis Jouvet.

La carrière théâtrale de Michel Simon va se poursuivre, de succès en succès, il joue William Shakespeare, George Bernard Shaw, Luigi Pirandello, Oscar Wilde, Maxime Gorki, Édouard Bourdet et Henri Bernstein. S'il se révèle inclassable (comique, dramatique, tragique, vaudeville , etc.), il s'affirme principalement dans la comédie en jouant dans plus de 150 pièces de théâtre entre 1920 et 1975[19].

Chanteur

On connaît le comédien, mais un peu moins le chanteur. Son timbre de voix rocailleux ne devait pas le destiner à la chanson et pourtant il a interprété plusieurs chansons qui restent dans les mémoires[20].

En 1934, il chante deux chansons avec Arletty dans l'opérette Le Bonheur mesdames ! d'Albert Willemetz et Henri Christiné : Elle est épatante, cette petite femme-là et Amour en noir et blanc. Le spectacle est un très gros succès.

En 1961, c’est Mémère sur un texte de Bernard Dimey[21] et une musique de Daniel Wright. Jacques Brel confie : « C'est la plus belle chanson d’amour jamais écrite et qu’il avait composée — La Chanson des vieux amants — après l’avoir entendue »[22].

Dans le film Circonstance atténuantes de Jean Boyer, il chante Comme de bien entendu sur une musique de Georges van Parys avec Arletty, Dorville et Andrex. La chanson est très appréciée par le public. Elle est remise à l'honneur en 2002 par Patrick Bruel en duo avec Renaud sur l'album Entre deux.

En 1968, il interprète, en duo avec Serge Gainsbourg, la chanson L'Herbe tendre pendant le tournage du film Ce sacré grand-père de Jacques Poitrenaud. L’enregistrement s’est effectué sans accompagnement musical lors d'une scène où les deux acteurs, assis dans l'herbe en buvant des verres de vin.

En , Michel Simon se produit sur la scène de l'Olympia dans un tour de chant avec Marie Laforêt[23].

Carrière au cinéma

Le cinéma muet

C'est toutefois le cinéma qui va lui apporter une immense popularité. Michel Simon débute à l'écran son premier rôle en 1924 en jouant aux côtés de Ivan Mosjoukine dans Feu Mathias Pascal de Marcel L'Herbier, d'après Luigi Pirandello.

Timbre commémoratif édité par la Poste suisse en 1995 en l’honneur de Michel Simon (La vocation d’André Carel).

Il tient son premier grand rôle au cinéma avec le réalisateur suisse Jean Choux dans La Vocation d'André Carel. Le film est tourné en 1925 autour du lac Léman[24] selon des méthodes de productions artisanales semblables à celles dont la Nouvelle Vague française revendique l'originalité.

En 1927, il interprète le rôle d'un juge dans La Passion de Jeanne d'Arc de Carl Theodor Dreyer.

Au cinéma muet, il apporte surtout un étonnant physique et un visage peu banal, d'une exceptionnelle mobilité, capable d'expressions qu'il prend grand soin de ne pas transformer en tics. Michel Simon joue des formes de son corps avec une virtuosité infinie : de la laideur intelligente ou sympathique, de la bonté ou de la naïveté, à la laideur grotesque ou inquiétante, cocasse ou stupide, malicieuse ou cruelle. Sa vraie carrière cinématographique ne commence toutefois qu'avec le cinéma parlant quand l'on s'aperçoit que l'élocution et le timbre de voix de l'acteur sont aussi originaux que son physique et son jeu.

Collaboration avec Jean Renoir

Michel Simon devient une immense vedette avec Jean Renoir, il avait déjà tourné avec lui Tire-au-flanc et On purge bébé d'après la pièce de Georges Feydeau ; c'est le troisième long métrage sonore de Michel Simon.

Jean Renoir réalise quatre films avec Michel Simon.

La mĂŞme annĂ©e, dans La Chienne, le cinĂ©aste Jean Renoir joue sur deux registres : une comĂ©die Ă  tendances morales et un grand drame social ; c'est un mĂ©lange de burlesque et de tragique que Renoir appelle « un drame gai »[25]. Le film est l'un des plus grands succès du cinĂ©ma français d'avant guerre[26]. Pendant le tournage, les acteurs se prennent au jeu au point de s'identifier moralement Ă  leurs personnages. Michel Simon devient amoureux de Janie Marèse qui flirte avec Georges Flamant. Le scĂ©nario raconte comment l'honnĂŞte caissier Legrand (Michel Simon) se trouve conduit par hasard Ă  secourir Lulu (Janie Marèse), une petite grue que brutalisait DĂ©dĂ© (Georges Flamant), son souteneur[27].

Au dĂ©but de l'annĂ©e 1932, Michel Simon dĂ©cide de fonder avec Jean Renoir une sociĂ©tĂ© de production cinĂ©matographique qui donne naissance Ă  l'une des plus belles Ĺ“uvres de Renoir : Boudu sauvĂ© des eaux, d'après la pièce de RenĂ© Fauchois. L'acteur-producteur avait dĂ©jĂ  jouĂ© la pièce originale sur scène au théâtre des Mathurins en 1925 et il adorait ce personnage. Un lourd Ă©chec commercial met un terme Ă  leurs nombreux projets en commun. "Boudu" s'ouvre sur une sorte de prologue allĂ©gorique et bouffon, avec des acteurs dĂ©guisĂ©s en Priape, ChloĂ«, et Bacchus puis l'on bascule dans une fĂ©erie plus ou moins rĂ©aliste. Techniquement, le film est très en avance sur son temps, il peut ĂŞtre regardĂ© comme annonciateur de certains procĂ©dĂ©s de la Nouvelle Vague : un tournage en dĂ©cors rĂ©els, des dialogues quasi improvisĂ©s, une prise de son en direct et la camĂ©ra dissimulĂ©e dans la foule des passants[28].

Les années prolifiques

Jean Vigo dans les années 1930.

En 1934, le jeune rĂ©alisateur Jean Vigo rĂ©alise L'Atalante. Le sujet tient du roman sentimental Ă  l'eau de rose et il s'inspire beaucoup de La Belle Marinière, une comĂ©die dramatique de Marcel Achard. Michel Simon incarne le père Jules, un marinier bougon : c'est l'un des rĂ´les qui comptent dans la vie d'un acteur. Sa diction singulière et son visage si particulier font de lui un acteur camĂ©lĂ©on tout Ă  fait Ă  part dans le milieu du cinĂ©ma. MalgrĂ© un tournage difficile, il ne cesse d'ajouter des Ă©lĂ©ments oniriques et surrĂ©alistes sur les rapports entre les sexes mais Ă©galement de critique sociale, l'opposition ville-campagne, la dĂ©shumanisation des grands ensembles industriels. Le de la mĂŞme annĂ©e, Jean Vigo meurt de septicĂ©mie, une semaine après que le film est retirĂ© de l'affiche, mais, en , L'Atalante triomphe au Festival du film maudit de Biarritz[29], fondĂ© par Jean Cocteau.

La même année (1934), il tourne son premier film avec Marc Allégret le Lac aux dames, d'après le roman de Vicki Baum, avec Jean-Pierre Aumont, Simone Simon et Odette Joyeux. Michel Simon retrouve Marc Allégret, en 1936, dans Sous les yeux d'Occident aux côtés de Pierre Fresnay, Pierre Renoir et Jean-Louis Barrault, d'après le roman de Joseph Conrad. Il interprète le rôle de Lespara, un chef révolutionnaire dans un pays d'Europe Centrale.

Toujours en 1934, Le Bonheur de Marcel L'Herbier, est un mélodrame adapté d'une pièce de théâtre d'Henri Bernstein ; le film rencontre un succès considérable avec Gaby Morlay, Charles Boyer et Jean Marais. Dans un rôle secondaire Michel Simon se fait remarquer dans son rôle d'un imprésario vénal et aimant les jeunes hommes.

Marcel Carné réalise avec Michel Simon Drôle de drame et Le Quai des brumes.

DrĂ´le de drame de Marcel CarnĂ© connaĂ®t un demi-Ă©chec lors de sa sortie en 1937, mais le film n'est vraiment dĂ©couvert qu'en 1951 lors de sa reprise. Les dialogues de Jacques PrĂ©vert confortent la grande qualitĂ© du film. Certaines scènes sont devenues cultes comme la sĂ©quence du cĂ©lèbre souper entre Michel Simon et Louis Jouvet et le fameux « Moi j'ai dit bizarre ? Comme c'est bizarre ! ». Ils sont entourĂ©s de Françoise Rosay, Jean-Pierre Aumont et Jean-Louis Barrault. Le film est exploitĂ© en Angleterre sous le titre Bizarre, bizarre.

En 1938, il incarne un professeur de dessin, faussaire et alcoolique dans Les disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque avec Erich von Stroheim, Armand Bernard et Robert Le Vigan. Le film est tirĂ© du roman de Pierre VĂ©ry. Trois Ă©tudiants du collège de Saint-Agil disparaissent mystĂ©rieusement après avoir surpris un visiteur nocturne.

En 1938, Michel Simon tourne l’un des plus grands classiques du cinéma français Le Quai des brumes de Marcel Carné avec un scénario de Jacques Prévert d'après le roman de Pierre Mac Orlan. Aux côtés de Michèle Morgan, Jean Gabin et Pierre Brasseur, il interprète Zabel, le tuteur de Nelly (Michèle Morgan). On se souvient de la réplique de Jean Gabin : « T’as d’beaux yeux tu sais », et de celle de l’autodérision de Michel Simon : « Il vaut mieux avoir une sale gueule que de ne pas en avoir du tout »[30].

Durant la seconde guerre mondiale

Imperio Argentina et Michel Simon dans La Tosca (1941).

En 1939, il tourne plusieurs films avec de grand comédiens. Au mois de mars, les réalisateurs Claude Autant-Lara et Maurice Lehmann réunissent dans Fric Frac le trio de Michel Simon, Fernandel et Arletty. Durant le tournage Michel Simon et Fernandel sont entrés en rivalité et ils ne s'entendaient pas ; les deux acteurs n'ont plus jamais joué ensemble dans un film[31].

Toujours en 1939, Julien Duvivier dans La Fin du jour met en scène, dans une maison de retraite, trois vieux comédiens indigents. Une cohabitation étonnante entre Michel Simon en vieil acteur cabotin, Louis Jouvet en vieux « jeune premier » qui croit encore en son pouvoir de séduction et Victor Francen un acteur que le public n'a jamais reconnu.

En 1940, il tourne en pleine Occupation, la Comédie du bonheur sous la direction de Marcel L'Herbier avec Louis Jourdan et Micheline Presle. Il interprète le banquier Jourdain que sa famille a fait interner, s'évade de l'asile et se réfugie dans une pension de famille. Le film est sorti en France et en Italie en 1942.

De 1939 à 1942, Michel Simon tourne plusieurs films dans l'Italie fasciste. Cela ne lui apporte guère de satisfaction mis à part en 1941, La Tosca, d'après la pièce de Victorien Sardou. Le film est commencé par Jean Renoir et il est terminé par le réalisateur allemand Carl Koch, avec pour assistant Luchino Visconti.

En 1942 il se rend à Genève quelque temps pour revoir sa famille, puis il revient en France. En 1943, il tourne dans le film d'André Cayatte, Au Bonheur des Dames avec Albert Préjean et Blanchette Brunoy. Le film séduit par la qualité de la reconstitution du roman d'Émile Zola et surtout l'interprétation où Michel Simon s'illustre de façon impressionnante[32].

En 1944, il joue au théâtre Pigalle dans la pièce d'un auteur connu pour ses opinions pro-nazies : Le Portier du paradis, d'Eugène Gerber[33]. À la Libération, cela lui vaut d'être convoqué devant la commission d'épuration, il est accusé de collaboration[34]. Le comédien, profondément ulcéré par cette accusation, réplique qu'il avait été dénoncé comme juif aux premiers temps de l'Occupation puis, plus tard, comme communiste.

À la fin de l'année 1945, Michel Simon retrouve le chemin des studios pour le tournage d’Un ami viendra ce soir de Raymond Bernard avec Madeleine Sologne sur une musique d'Arthur Honegger. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un groupe de maquisards se réfugie dans un asile d'aliénés, il interprète le rôle de Michel Lemaret.

En 1948, il retourne en Italie pour interprĂ©ter le sĂ©nateur Fabien SĂ©vère dans la superproduction Fabiola d'Alessandro Blasetti avec Michèle Morgan et Henri Vidal se situant dans la Rome antique du IVe siècle avec 80 dĂ©cors et 50 000 figurants.

René Clair et Sacha Guitry

En 1950, RenĂ© Clair lui propose dans La BeautĂ© du diable un rĂ´le extraordinaire, celui de revisiter le mythe de Faust d'après le conte populaire de Goethe. Au seuil de sa mort, le professeur d'universitĂ© Faust est plein de regrets, MĂ©phistophĂ©lès (l'incarnation du Diable) lui propose un pacte : vendre son âme en Ă©change de la jeunesse et de la richesse et il lui montrera aussi l'avenir. Le numĂ©ro d'acteur de Michel Simon — Ă  double face — est stupĂ©fiant avec, d'une part le vieux professeur Henri Faust et, d'autre part, le diable sur terre MĂ©phistophĂ©lès. C'est un face Ă  face de lĂ©gende entre Michel Simon et GĂ©rard Philipe. RenĂ© Clair Ă©crit : « Ă€ quoi peut ressembler le Diable, sinon, dans un spectacle, Ă  l'acteur qui l'incarne? Est-il petit, grand, gros ou maigre, jeune ou vieux? Nous avons pensĂ© qu'il est le reflet de chacun de nous. Et puisque c'est Faust qui l'invoque, c'est de Faust lui-mĂŞme qu'il est l'image »[35]. Michel Simon reçoit pour ce film le Grand Prix d'interprĂ©tation masculine au Festival de Punta del Este.

Michel Simon en 1943.

La rencontre avec le dramaturge et metteur en scène Sacha Guitry est également très importante pour Michel Simon, il ne cesse de dire qu'il s'agit de « L'un des plus grands auteurs français ». Ils tournent ensemble trois films : La Poison, La vie d'un honnête homme et Les trois font la paire.

En 1951, dans La Poison, il incarne Paul Braconnier qui n'a qu'une seule idĂ©e en tĂŞte : trouver le moyen d'assassiner sa femme Blandine (Germaine Reuver) sans risque. Dans le gĂ©nĂ©rique, Sacha Guitry dĂ©dicace le manuscrit de La Poison Ă  Michel Simon, pour lequel il a Ă©crit le film. Il l'a rĂ©alisĂ© avec deux camĂ©ras en informant son Ă©quipe technique et ses acteurs, qu'il n'y aurait qu'une seule prise de vues par plan. Le film remporte un Ă©norme succès financier et le tournage ne dure que onze jours.

L'année suivante dans La Vie d'un honnête homme, Sacha Guitry lui propose à nouveau d'interpréter un double rôle : les frères jumeaux Albert et Alain Ménard-Lacoste. L'un est riche et malheureux, l'autre vit plus modestement mais il est mieux dans sa peau. Quand le second meurt, le premier décide de se faire passer pour lui, personne au sein de la famille ne remarque le stratagème.

André Hunebelle, Abel Gance et John Frankenheimer

En 1952, Michel Simon tourne dans huit films, dont Monsieur Taxi d'André Hunebelle, il interprète Pierre Verger, un chauffeur de taxi bourru, un peu anar mais avec un cœur en or. Trois ans après le cinéaste lui confie le rôle Maurice Martin, un concierge et facteur à Montmartre un peu anar, dans L'Impossible Monsieur Pipelet avec Gaby Morlay et Louis de Funès.

En 1957, il accepte par amitié pour Sacha Guitry qui est très malade, un rôle dans son dernier film Les trois font la paire avec Pauline Carton, Sophie Desmarets, Philippe Nicaud et Darry Cowl.

En 1958, Ladislas Vajda réalise Ça s'est passé en plein jour avec Michel Simon, Gert Fröbe et Heinz Rühmann. C’est une coproduction entre la Suisse, l’Allemagne de l’Ouest et l’Espagne. Le scénario original est écrit par le dramaturge Friedrich Dürrenmatt. C’est d’après son scénario original que Durrenmatt a écrit La Promesse (Das Versprechen) publié la même année que la sortie du film. L’action commence dans le canton de Berne et trouve sa conclusion dans le canton des Grisons, connu pour ses paysages alpins[36].

Michel Simon dans Le Train de John Frankenheimer (1964).

Durant le tournage d'Un certain monsieur Jo, en 1958, de René Jolivet, Michel Simon tombe très gravement malade à la suite d'une intoxication de teinture pour sa barbe qui s'attaque à ses nerfs cervicaux. Cela handicape gravement sa capacité de mémorisation et fait fuir les producteurs. Après deux années d'absence, il revient au cinéma en 1960 avec Pierrot la tendresse de François Villiers dans le rôle d'un tueur à gages avec Claude Brasseur, Jean-Pierre Marielle et Dany Saval.

Michel Simon tourne deux films avec le grand cinéaste Abel Gance. En 1960 une fresque à grand spectacle Austerlitz, au milieu d'une distribution impressionnante : Vittorio De Sica, Orson Welles, Claudia Cardinale, Jean Marais, Leslie Caron, Martine Carol et Pierre Mondy dans le rôle de Napoléon Bonaparte. En 1964, il interprète le duc de Mauvières dans Cyrano et d'Artagnan.

En 1964 il tourne Le Train du réalisateur américain John Frankenheimer aux côtés de Burt Lancaster et de Jeanne Moreau. Le film s'inspire du déraillement du train (dit d'Aulnay) en , dont le chargement contient des œuvres d'art de grande valeur.

Ses derniers films

À 71 ans, Michel Simon fait une nouvelle rentrée réussie au cinéma en 1966 avec Le Vieil Homme et l'Enfant de Claude Berri. Durant le second conflit mondial, un petit garçon juif (Alain Cohen) est recueilli par deux personnes âgées. Dans le rôle de Pépé, il campe un ancien poilu de la Première Guerre mondiale, un gueulard anticlérical et antisémite qui ne cesse d'accuser les Juifs, les rouges et les francs-maçons d'être la cause de tous les maux de la France. Le film a obtenu l’Ours d’argent au festival international du film de Berlin.

En 1968, il récidive à nouveau dans un rôle de grand-père dans le film Ce sacré grand-père de Jacques Poitrenaud, l'adaptation du roman Je m'appelle Jéricho de Catherine Paysan. C'est en marge du tournage du film que Serge Gainsbourg et Michel Simon chantent L'Herbe tendre [37].

En 1971, le cinéaste polonais Walerian Borowczyk lui confie dans Blanche le rôle d'un vieux seigneur qui dirige son château-fort au XIIIe siècle dans une zone reculée. C'est un vaudeville, avec Georges Wilson et Jacques Perrin qui ne cesse de jouer sur les fausses pistes, Borowczyk s'amusant à manipuler le spectateur.

Michel Simon (à droite) dans La Plus Belle Soirée de la vie (1972).

En 1972, il tourne La plus belle soirée de ma vie réalisé par Ettore Scola d’après le roman La Panne de Friedrich Dürrenmatt. Michel Simon interprète le procureur Zorn avec les acteurs Pierre Brasseur, Alberto Sordi, Charles Vanel et Claude Dauphin.

C’est Jean-Pierre Mocky qui fait tourner Michel Simon, l’année de sa mort en 1975, dans son dernier film L'Ibis rouge qui est inspiré du roman Knock Three One Two de l'écrivain américain Fredric Brown. Il interprète le rôle bouleversant d'un vieux marchand de journaux acariâtre (Zizi) aux côtés de Michel Serrault et Michel Galabru. Mocky raconte que Michel Simon a accepté de jouer dans le film parce qu'il se tournait au canal Saint-Martin sur le lieu exact où il avait tourné 40 années auparavant L'Atalante[38]. C'est sa dernière apparition au cinéma, Michel Simon meurt le , soit 9 jours après la sortie du film en salles.

Distinctions

Michel Simon a reçu de nombreux prix et hommages au cours de sa carrière :

En 1989, le Prix Michel-Simon est créé par Alain Losi au sein du festival Les Acteurs à l’Écran[41] . Il est décerné à une jeune comédienne et un jeune comédien, révélés dans un long-métrage de l'année.

Filmographie

Michel Simon a joué dans 145 films, il confie à Jean-Pierre Hauttecœur [42] : « Quand on m’apporte un rôle, je m’en imprègne, je deviens quelqu’un d’autre. C’est une suite de sensations que j’éprouve en approfondissant le personnage et, tout d’un coup, je sors de ma peau. Je peux parfaitement devenir un assassin naturellement sans violer ma nature intime. J’aime assez ça, je dois dire. Mais j’ai eu des remords après le film Le Quai des brumes en pensant que ce personnage avait tellement impressionné les gens qu’il allait peut-être éveiller une vocation d’assassin. Il y a déjà une telle profusion de meurtres ».

Années 1920

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Télévision

Carrière au théâtre

Michel Simon joue dans plus de 150 pièces de théâtre. Il a joué un très large répertoire, notamment ceux de Shakespeare, George Bernard Shaw, Luigi Pirandello, Oscar Wilde, Édouard Bourdet et Henri Bernstein. En 1929, Jean de la Lune de Marcel Achard, mis en scène par Louis Jouvet, est l’un de ses plus grands succès. Il effectue un remarquable retour au théâtre en 1965 avec le rôle principal de John-Emery Rockefeller (un dur à cuire) dans Du vent dans les branches de sassafras de René de Obaldia[43].

Années 1920

  • 1920 : Les RatĂ©s d'Henri-RenĂ© Lenormand, mise en scène Georges PitoĂ«ff, salle communale de Plainpalais : Montredon ;
  • 1920 : Mesure pour mesure de William Shakespeare, mise en scène Georges PitoĂ«ff : un greffier ;
  • 1920 : Dans les bas-fonds de Maxime Gorki, mise en scène Georges PitoĂ«ff, salle communale de Plainpalais : Boubnov ;
  • 1921 : Androclès et le Lion de George Bernard Shaw, mise en scène Georges PitoĂ«ff, salle communale de Plainpalais : CĂ©sar ;
  • 1921 : Celui qui reçoit les gifles de Leonid AndreĂŻev, mise en scène Georges PitoĂ«ff, théâtre Moncey : Jackson ;
  • 1922 : Les RatĂ©s d'Henri-RenĂ© Lenormand, mise en scène Georges PitoĂ«ff, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : Montredon ;
  • 1922 : Dans les bas-fonds de Maxime Gorki, mise en scène Georges PitoĂ«ff, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : Boubnov ;
  • 1923 : Mademoiselle Bourrat de Claude Anet, mise en scène Georges PitoĂ«ff, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : M. Bourrat ;
  • 1923 : Monsieur Le Trouhadec saisi par la dĂ©bauche de Jules Romains, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : l'inspecteur de police ;
  • 1923 : Six personnages en quĂŞte d'auteur de Luigi Pirandello, mise en scène Georges PitoĂ«ff, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es ;
  • 1926 : Comme-ci (ou comme-ça) de Luigi Pirandello, mise en scène Georges PitoĂ«ff, Théâtre HĂ©bertot : un ami indĂ©cis ;
  • 1926 : Et dzim la la... de Marcel Achard, mise en scène Georges PitoĂ«ff, théâtre des Arts : le Duc ;
  • 1926 : Jean Le Maufranc de Jules Romains, mise en scène Georges PitoĂ«ff, théâtre des Arts : le comĂ©dien ;
  • 1926 : Au grand large d'après Sutton Vane, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : Thomson ;
  • 1927 : Le Revizor de Nicolas Gogol, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : le recteur ;
  • 1927 : LĂ©opold le bien-aimĂ© de Jean Sarment, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : Monsieur Ponce ;
  • 1928 : Le Coup du 2 dĂ©cembre de Bernard Zimmer, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : BĹ“uf ;
  • 1928 : Siegfried de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : Pietri ;
  • 1928 : Le Cercle de William Somerset Maugham, mise en scène Lucien Rozenberg, théâtre des Ambassadeurs : Lord Barclay ;
  • 1929 : Suzanne de Steve Passeur, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : commandant La Hupière ;
  • 1929 : Jean de la Lune de Marcel Achard, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : Clotaire ;
  • 1929 : Amphitryon 38 de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es : le trompette.

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1960

  • 1960 : ThĂ©odore cherche des allumettes et Boubouroche de Georges Courteline, mise en scène Georges Chamarat, théâtre des CĂ©lestins ;
  • 1961 : Alcool de Jacques Robert, mise en scène Christian-GĂ©rard, théâtre de l'ABC ;
  • 1964 : Charmante SoirĂ©e de Jacques Deval, mise en scène de l'auteur, théâtre des VariĂ©tĂ©s : Paul ;
  • 1965 : Du vent dans les branches de sassafras de RenĂ© de Obaldia, mise en scène de RenĂ© Dupuy, théâtre Gramont ;
  • 1967 : Du vent dans les branches de sassafras de RenĂ© de Obaldia, mise en scène RenĂ© Dupuy, théâtre des CĂ©lestins.

Hommages

Michel Simon à Genève en 1972, à l'occasion de l'hommage qui lui est rendu dans sa ville natale.
Plaque 27 Grand Rue (Genève), où il est né.
Plaque 37 rue Beauregard (Paris), où il vécut.

Hommage de Genève, sa ville natale

Trois ans avant sa mort, Michel Simon assiste, dans sa ville natale de Genève, à un hommage qui lui est rendu du au au Centre d'Animation Cinématographique (salle Roxy) par Claude Richardet et François Roulet. Une sélection d’une trentaine de ses films les plus célèbres sont projetés en sa présence[44]. À cette occasion, il a expliqué être heureux de visionner certains des films qu'il n'avait pas pu voir précédemment, car à une certaine époque il tournait plusieurs films dans la même journée et le soir il jouait au théâtre. Au total, Michel Simon a joué dans 145 films et 150 pièces de théâtre.

L'hommage de ses pairs

Plusieurs personnalités du cinéma ont rendu hommage à Michel Simon par leurs citations :

  • Sacha Guitry, « Michel Simon est le plus grand acteur du monde » ;
  • Charlie Chaplin, « Je vais vous montrer le plus grand acteur du monde » et il projetait le film La Chienne de Jean Renoir ;
  • Jean Cocteau, « Michel Simon est une Ă©nigme vivante. Sa grandeur vient de ce que ni lui, ni aucun autre ne peuvent la rĂ©soudre. Il Ă©tait tout Ă  la fois Boudu et Clo-Clo, le vieil homme attendrissant de GĂ©rard Brach dans La Maison et le solitaire inquiĂ©tant du Quai des brumes. Dans quelle peau se sentait-il le plus Ă  l’aise ? » ;
  • Marcel CarnĂ©, « C’est en regardant tourner Michel Simon que j’ai eu devant les yeux l’image du gĂ©nie humain, surtout dans DrĂ´le de drame. Il a vraiment donnĂ© toute sa mesure au cinĂ©ma et je n’ai vraiment qu’un regret : c’est de n’avoir tournĂ© que deux films avec lui. Il Ă©tait aussi Ă  l’aise dans le comique que dans le drame et il aurait pu faire un grand tragĂ©dien, un interprète de Shakespeare » ;
  • RenĂ© Clair, « C’était une des plus grandes figures du théâtre et du cinĂ©ma français. Une personnalitĂ© unique dont le caractère bien marquĂ© lui permettait justement de se prĂŞter Ă  tous les rĂ´les. Il avait le sens du comique. Je me souviens de sa dĂ©couverte dans Mesure sur mesure. Il passait sa tĂŞte par une porte et il dĂ©clenchait ainsi le rire de toute la salle » ;
  • Jacques PrĂ©vert, « C'est un seigneur d'ailleurs, un clochard Ă©toilĂ©, un impeccable Lord de la rue des Anglais, un gĂ©nial idiot de vaudeville, un terrible assassin de Thomas de Quincey » ;
  • Jean-Louis Barrault, « Il prĂ©sente son personnage avec une telle vĂ©ritĂ©, qu'il risque de faire Ă©clater l'illusion » ;
  • Claude Berri, « J’étais persuadĂ© que Michel Simon nous enterrerait tous. Il Ă©tait d’une force prodigieuse. Lors du tournage du Vieil Homme et l’Enfant, Ă  74 ans, il se baignait dans les eaux glacĂ©es. Pour moi, ce film avait reprĂ©sentĂ© une aventure exceptionnelle. Peut-ĂŞtre la plus importante de toute ma vie. Je n’en reviens pas ».
  • Michel Galabru, "Michel Simon Ă©tait un gĂ©nie. Je pense qu’il a Ă©tĂ© l’un des plus grands acteurs de ce siècle. Peut-ĂŞtre mĂŞme le plus grand. Et lorsqu'il jouait, il n’y avait pas une inflexion de sa voix, une lueur de son regard, un geste, un mouvement de son corps qui n’exprimaient pas cette espèce de vĂ©ritĂ© intĂ©grale. (…) Plus qu’un acteur de gĂ©nie ; il Ă©tait monstrueusement humain".

Notes et références

Notes

  1. Film resté inédit.
  2. Film inachevé dont il ne reste que des rushes.
  3. Film dont il est Ă©galement coproducteur.
  4. Une seule scène tournée.

Références

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  7. « Premier métier de Michel Simon : photographe », sur NZNTV Street Television,
  8. Bernard Gasser, « Michel Simon », sur hls-dhs-dss.ch, Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
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  13. Jacques Mandelbaum, « Michel Simon, l’homme qui aimait les singes », sur lemonde.fre, (consulté le )
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  40. (en) « Berlinale : Prizes & Honours 1967 », sur berlinale.de (consulté le )
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Voir aussi

Bibliographie

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  • AndrĂ© Klopmann, Simon, Genève, Éditions Slatkine, , 159 p. (ISBN 978-2-051-00918-8)
  • Inconnus, Michel Simon et François Simon acteurs : Falstaff et Hamlet, Genève, Georg, , 112 p. (ISBN 978-2825704370)
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  • Jean Renoir, Entretiens et Propos, Paris, Édition de l’Étoile, , 165 p. (ISBN 2859565248)
  • Myriam Tsikounas, « Comment faire carrière avec une « gueule d'empeigne » ? Michel Simon Ă  l’écran (1924-1949) », Communications, no 60 « BeautĂ©, laideur »,‎ , p. 109-130 (lire en ligne).
  • Myriam Tsikounas, « Michel Simon et Josiane Balasko Ă  l’écran : une mĂŞme expression de l’impur ? », La Licorne, Poitiers, Maison des Sciences de l'Homme et de la SociĂ©tĂ©, UFR Langues LittĂ©ratures, no 37 « L'expression du sentiment au cinĂ©ma »,‎ , p. 105-114 (ISBN 2-911044-07-X, ISSN 0398-9992, lire en ligne).
  • Anonyme, « Hommes et mĂ©tiers de cinĂ©ma : Michel Simon, comĂ©dien », TĂ©lĂ©cinĂ© no 102, Paris, FĂ©dĂ©ration des Loisirs et Culture CinĂ©matographique (FLECC), fĂ©vrier-, (ISSN 0049-3287)
  • Inconnus, Michel Simon et François Simon acteurs : Falstaff et Hamlet, Genève, Georg, , 112 p. (ISBN 978-2825704370).
  • Hommage Ă  Michel Simon : Un demi-siècle de cinĂ©ma, Pontarlier, CERF, 2000 (ouvrage collectif publiĂ© dans le cadre de la 57e rencontre internationale de cinĂ©ma de Pontarlier).

Liens externes

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