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Jean Mamy

Jean Charles Marie Mamy est un réalisateur, monteur, acteur, scénariste et journaliste français, d'origine savoyarde, né le à Chambéry (Savoie) et mort fusillé le à Arcueil (Seine) pour acte de collaboration durant la Seconde Guerre mondiale. Il est également connu sous le pseudonyme de Paul Riche.

Jean Mamy
Jean Mamy dans Comœdia du 3 avril 1922.
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Paul Riche
Nationalité
Activités
Enfant
Frédéric-Georges Roux (d)

Biographie

Carrière artistique

Jean Mamy a été régisseur et acteur au théâtre de l'Atelier chez Dullin de 1920 à 1931. Il a créé plusieurs pièces dont Knock et Six personnages en quête d'auteur.

En 1931, il réalise son premier film avec Michel Simon comme acteur principal, Baleydier, aujourd'hui introuvable, sur un scénario de Jacques Prévert.

Entre 1931 et 1939, Jean Mamy, de tendance politique marquée à gauche[1], était vénérable maître de la loge Renan, du Grand Orient de France[2].

Sous l'Occupation

Écœuré par la débâcle de 1940, il se jette à corps perdu dans le journalisme de la collaboration. Il est rédacteur en chef de L'Appel, le journal de Pierre Costantini, membre du Parti populaire français (PPF) et surtout à la pointe de la lutte contre la franc-maçonnerie qu'il rend responsable de tous les maux dont la France est accablée. Il participe activement à la presse collaborationniste sous le nom de Paul Riche[2] et y fait paraître des textes violemment antisémites avec appels au meurtre, notamment en mars 1941 dans l'hebdomadaire Au Pilori[3] - [4] - [5].

Durant la Seconde Guerre mondiale, il se place donc clairement du côté des Allemands. Son dernier film, le moyen métrage Forces occultes (1943), est une œuvre de propagande, attaque virulente contre la franc-maçonnerie — dont il avait fait partie — le parlementarisme et les juifs, dénonçant un prétendu complot judéo-maçonnique[6].

Épuration

En août 1944, sa mère est arrêtée par les Forces françaises de l'intérieur (FFI) ; il se constitue prisonnier. Son procès, qui n'aura lieu qu'à Noël 1948, à une période où théoriquement les passions de la Libération (épuration) tendaient à s'atténuer, n'a pas empêché la Cour de justice de la Seine de le condamner à mort pour sa collaboration particulièrement active avec la Gestapo[2]. Il reconnaît d'ailleurs lors de son procès sa participation à l'arrestation de résistants[7] - [8].

Il est fusillé le au fort de Montrouge, à Arcueil[9].

Vie personnelle

Il est le père de Frédéric-Georges Roux, ancien élève de l'École polytechnique[10], vice-président de X-Climat[11].

Filmographie

RĂ©alisateur

Directeur de production

Monteur

Acteur

Scénariste

Théâtre

Jean Mamy est l'auteur de nombreux ouvrages et pièces de théâtre, certains inédits.

L'un d'entre eux, des poèmes de Fresnes, Les Barreaux d'or a été publié en 1963 en Suisse sous l'impulsion de son fils.

Notes et références

  1. Pierre-André Taguieff, L'antisémitisme de plume, Berg international, p. 433
  2. « Les francs-maçons », L'Histoire, vol. 256,‎ , p. 71-74 (ISSN 0182-2411)
  3. Jean Mamy, « Mort au Juif! », Au Pilori,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  4. Jean Mamy, « La guerre juive », L'Appel,‎ , p. 2
  5. « L'extermination au jour le jour », sur phdn.org (consulté le )
  6. Yves Hivert-Messeca, L'Europe sous l'acacia : Histoire de la franc-maçonnerie européennes du XVIIIe siècle à nos jours, vol. 3, XXe siècle, Paris, Dervy, coll. « L'univers maçonnique », , 476 p. (ISBN 979-10-242-0135-1), p. 268.
  7. « Jean Mamy condamné à mort », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès payant.
  8. « Ancien franc-maçon, Many s'était spécialisé dans la dénonciation de ses ex-amis », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès payant.
  9. « Jean MAMY », sur www.lesgensducinema.com (consulté le ).
  10. « Polytechnique.org :: Annuaire », sur www.polytechnique.org (consulté le )
  11. « Polytechnique.net :: Les associations polytechniciennes », sur www.polytechnique.net (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric-Georges Roux, Mon père, Jean Mamy : le dernier fusillĂ© de l'Épuration, Toulouse, Auda Isarn, , 261 p. (ISBN 978-2-917295-40-3, OCLC 862810403)

Liens externes

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