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Freddy Buache

Freddy Buache, né le à Lausanne (Canton de Vaud) et mort dans la même ville le [1], est un journaliste, poète, écrivain et bellettrien suisse. Il a dirigé la Cinémathèque suisse de 1951 à 1996.

Freddy Buache
Freddy Buache, entre 1987 et 1993 (photo d'Erling Mandelmann).
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A travaillé pour
Distinctions
Prix de la Ville de Lausanne (d)
LĂ©opard d'honneur (en)

Biographie

Freddy Buache est né un 29 décembre 1924 à Lausanne et passe la première partie de son enfance à Villars-Mendraz où ses parents tiennent le Café de la Poste. Son père Frédéric Buache, né en 1897, originaire de Corcelles-près-Payerne, est orphelin et placé en orphelinat à Avenches, avant qu'une famille de Villars-Mendraz l'adopte à l'âge de dix ans. Il fut gendarme à Lausanne, puis il est parti à Orbe comme gardien de prison, avant de revenir à Villars-Mendraz en raison de problèmes de santé. Sa mère Valentine, née Jaton, est originaire de Villars-Mendraz. Ils se sont mariés en 1924 et ils ont ouvert le café-restaurant au centre du village. En 1933, ses parents subissent la faillite de leur café, et après avoir vécu dans un petit deux pièces dans le village, ils partent vivre à Lausanne au printemps 1934. Sa condition de vie devient très précaire, car sa mère est sommelière et son père ne travaille quasiment plus, excepté parfois sur un chantier ou pour aller déblayer la neige. En 1937, comme il se montre doué dans sa scolarité, ses parents l'envoient au collège scientifique, chose inhabituelle en raison de sa condition modeste, mais sa mère lui paye l'écolage. Dans sa classe, il y a principalement des fils de médecins et de notables, à part Gaston Cherpillod qui est aussi fils d'ouvrier et qui en a parlé dans son livre Le chêne brûlé[2].

Son premier souvenir cinématographique date du début des années 1930, une projection vue dans une grange à Villars-Mendraz[3], puis dans les années 1940, un de ses premiers chocs au cinéma fut Lumière d'été de Jean Grémillon avec Pierre Brasseur et des dialogues de Jacques Prévert[4]. En automne 1945, Freddy Buache visite l'exposition "Image du cinéma français" au Palais de Rumine à Lausanne. Il assiste à la projection sur un écran du film Un chien andalou de Luis Buñuel qui l'impressionne énormément. À la sortie de l'exposition, l'un des artisans de la Cinémathèque française, Henri Langlois l'accoste et lui demande ses impressions. Ils seront suivis par des planteurs de clous de Rumine, mais aussi le président de la Cinémathèque française Jean Grémillon, et de Joseph Kosma. Henri Langlois lui dit alors que des gens cherchent à ouvrir un ciné-club, qui sera fondé à Lausanne en 1946 à la Maison du Peuple, et qui connaîtra un très grand succès[5].

En 1948, Freddy Buache crée, avec Charles Apothéloz, la compagnie théâtrale des Faux Nez. La même année est fondée l'association Cinémathèque suisse. Il fréquente à Lausanne le futur philosophe André Gorz qui l'initie à la philosophie existentialiste[6]. Journaliste et critique de cinéma, Freddy Buache tient alors la rubrique cinéma de la Nouvelle Revue de Lausanne, puis de la Tribune de Lausanne dès 1959. Il dirige deux collections à L'Âge d'Homme : Cinéma vivant et Histoire du cinéma. Freddy Buache dirige la Cinémathèque suisse[7] à partir de 1951 jusqu'en 1996. Il est l'époux de l'écrivain et journaliste Marie-Magdeleine Brumagne.

Freddy Buache est l'auteur de plusieurs livres de poèmes et d'essais. En 1985, le prix de Lausanne lui est attribué. En 1998, Freddy Buache reçoit le Léopard d'honneur lors du Festival international du film de Locarno, et en avril 2019, la médaille de membre honoraire de la Fédération internationale des archives du film, lors d'un congrès international qui s'est tenu à Lausanne[8].

Repères biographiques

  • 1949 : Transfert des collections bâloises Ă  Lausanne
  • 1950 : Organisation de la Semaine du cinĂ©ma et bal inaugural de la CinĂ©mathèque suisse au Lausanne Palace, en prĂ©sence d'Erich von Stroheim
  • 1951 : Succède Ă  Claude Emery comme directeur de la CinĂ©mathèque suisse. Rencontre sa future femme, Marie-Magdeleine Brumagne
  • 1952 : Premières critiques cinĂ©matographiques dans La Nouvelle Revue de Lausanne. Installation de la CinĂ©mathèque suisse dans un deux pièces Ă  la Place de la CathĂ©drale
  • 1954 : Organise le 10e congrès de la FIAF (FĂ©dĂ©ration Internationale des Archives du Film)
  • 1955 : Premier sĂ©jour au Festival de Cannes
  • 1956 : Première publication : Contre-chants, recueil de poĂ©sie
  • 1959 : DĂ©bute comme chroniqueur Ă  la Tribune de Lausanne, qui deviendra Le Matin
  • 1960 : Freddy Buache est soupçonnĂ© de faire de la CinĂ©mathèque suisse un foyer du communisme
  • 1963 : Premières subventions de la ConfĂ©dĂ©ration, après celle de la Ville de Lausanne (1950), du canton de Vaud (1955) et d’autres cantons
  • 1964 : Responsable de collection aux Éditions L'Ă‚ge d'Homme
  • 1966 : Co-directeur du Festival de Locarno, avec Sandre Bianconi jusqu’en 1970. Les projections au collège de BĂ©thusy deviennent bimensuelles
  • 1972 : Obtient un des trois prix spĂ©ciaux dĂ©cernĂ©s Ă  l’occasion des 25 ans du festival tessinois
  • 1975 : IntĂ©gration des archives du CinĂ©-Journal suisse
  • 1979 : Carte blanche de la CinĂ©mathèque suisse au Festival de Cannes. 35e congrès de la FIAF Ă  Lausanne
  • 1981 : TransformĂ©e en fondation privĂ©e, la CinĂ©mathèque suisse s’installe dans l’aile Est du Casino de Montbenon. Projections quotidiennes
  • 1982 : Jean-Luc Godard rĂ©alise le court mĂ©trage Lettre Ă  Freddy Buache prĂ©sentĂ© au Festival de Cannes dans la section « Un Certain Regard »
  • 1984 : Lance les « Histoire(s) comparĂ©es(s) du cinĂ©ma », cours qu’il donne Ă  la CinĂ©mathèque suisse
  • 1985 : Prix de la Ville de Lausanne
  • 1992 : Inauguration du Centre d’archivage Ă  Penthaz dans un ancien atelier de reliure, qui permet de rassembler les archives conservĂ©es sur dix sites diffĂ©rents
  • 1996 : Historien du cinĂ©ma, HervĂ© Dumont succède Ă  Freddy Buache qui devient PrĂ©sident d'honneur de la CinĂ©mathèque suisse
  • 1998 : LĂ©opard d'honneur au Festival de Locarno. Fait son entrĂ©e dans Le Petit Larousse en mĂŞme temps que Nicolas Bouvier, Mario Botta et Jean-Pascal Delamuraz
  • 2009 : FrĂ©dĂ©ric Maire, nouveau directeur de l’institution
  • 2010 : Prix de la Fondation Leenaards
  • 2019 : Reçoit la mĂ©daille de Membre honoraire de la FIAF, remise lors du 75e congrès de la fĂ©dĂ©ration Ă  Lausanne. Visite le nouveau Centre de recherche et d’archivage de la CinĂ©mathèque suisse Ă  Penthaz. « Le jeune cinĂ©ma des pays de l’Est », dernier cours dispensĂ© par Freddy Buache aux Ă©tudiants de la Section histoire et esthĂ©tique du CinĂ©ma de l’Unil (8 mai)
  • 2019 : Mort le 28 mai

Livres

  • Contre-chants, Éd. du CarrĂ© rouge, 1956 (poĂ©sie)
  • Nouvelle Vague, avec Raymond Borde et Jean Curtelin. – Lyon : Serdoc, 1962.
  • Le CinĂ©ma amĂ©ricain 1955-1970, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (1974)
  • Le CinĂ©ma suisse, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (1974)
  • Portrait de Daniel Schmid en magicien, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (1975)
  • Le CinĂ©ma anglais autour de Kubrick et Losey, Éditions l'Ă‚ge d'Homme, (1978)
  • Le CinĂ©ma allemand : 1918-1933, Hatier (1984)
  • Le CinĂ©ma amĂ©ricain, tome 2 : 1971-1983, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (1990)
  • Claude Autant Lara, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (1990)
  • Luis Bunuel, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (1990)
  • Le cinĂ©ma italien, 1945-1990, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (1992)
  • Derrière l'Ă©cran, entretiens avec Christophe Gallaz et Jean-François Amiguet, Payot, 1995 ; rĂ©Ă©d. Éditions l'Ă‚ge d'Homme (2009)
  • Trente ans de cinĂ©ma suisse : 1965-1995, Éditions du Centre Pompidou (1999)
  • Le CinĂ©ma anglo-amĂ©ricain, de 1984 Ă  2000, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (2000)
  • Michel Soutter, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (2001)
  • 25 ans de cinĂ©ma français, 1979-2003, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (2005)
  • Michel Mitrani, une bio-filmographie, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (2006)
  • Sous tant de paupières, Éditions l'Ă‚ge d'Homme (2010)

Notes et références

Annexes

Sources

Liens externes

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