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Ladislas Vajda

Ladislas Vajda[1] - [2] (hongrois : Vajda Låszló ; espagnol : Ladislao Vajda), né le à Budapest (Autriche-Hongrie), décédé le à Barcelone (Espagne), est un réalisateur, scénariste et monteur hongrois naturalisé espagnol[3] - [4] qui a travaillé au Royaume-Uni, en Hongrie, en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Suisse et en Allemagne[5].

Ladislas Vajda
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Ladislao Vajda (à gauche) lors du tournage du film Ma fille ne fait pas ça en 1937.
Nom de naissance Vajda LĂĄszlĂł
Naissance
Budapest
Autriche-Hongrie
Nationalité Drapeau de la Hongrie hongroise
Drapeau de l'Espagne espagnole
DĂ©cĂšs (Ă  58 ans)
Barcelone
Espagne
Profession Réalisateur, acteur, producteur de cinéma, monteur, scénariste

Figure clef de la scĂšne cinĂ©matographique espagnole des annĂ©es 1940 et 1950, il s'est fait connaĂźtre avec Marcelin, Pain et Vin. Il a Ă©tĂ© nommĂ© une fois pour l'Ours d'or Ă  la Berlinale et Ă  plusieurs reprises pour la Palme d'or au festival de Cannes, oĂč il a fait partie du jury en 1958.

Biographie

NĂ© LĂĄszlĂł Vajda, il est le fils d'une soprano[6] et du cĂ©lĂšbre acteur, rĂ©alisateur et dĂ©corateur du mĂȘme nom, LĂĄszlĂł Vajda (connu en français sous le nom Ladislaus Vajda). Il a commencĂ© sa carriĂšre en tant que scĂ©nariste dans des films muets autrichiens et allemands, et a travaillĂ© comme monteur dans les annĂ©es 1930 aux cĂŽtĂ©s de Billy Wilder et Henry Koster. Au cours de ces annĂ©es, il a Ă©galement travaillĂ© comme directeur artistique. Il a Ă©tĂ© le scĂ©nariste de Loulou de Georg Wilhelm Pabst (1929), l'un des films les plus cĂ©lĂšbres du cinĂ©ma muet.

L'une de ses premiĂšres rĂ©alisations est Haut comme trois pommes (1936), une comĂ©die française corĂ©alisĂ©e avec Pierre Ramelot[7]. L'annĂ©e suivante, il rĂ©alise le mĂ©lodrame hongrois Ma fille ne fait pas ça d'aprĂšs la piĂšce de KĂĄlmĂĄn CsathĂł. En 1938, l'annĂ©e prĂ©cĂ©dant le dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, il quitte la Hongrie en raison des menaces nazies et de ses origines juives et s'installe Ă  Paris[6], puis en Italie, oĂč il rĂ©alise deux longs mĂ©trages, La zia smemorata (1941) et L'Enfant du meurtre (1941) avec Conchita Montenegro. L'interdiction par Mussolini du second l'incite Ă  se rendre en Espagne, oĂč il s'installe[6]. Il considĂšre d'abord cet exil comme provisoire, mais en 1952, il reçoit la Croix d'Isabelle la Catholique et devient finalement citoyen espagnol en 1954[6]. DĂšs son arrivĂ©e, il tourne Se vende un palacio (es) (1943), un film avec Mary SantamarĂ­a (es), Roberto Rey et JosĂ© Nieto. Il tourne Ă©galement au Portugal Ă  cette Ă©poque, en partie dans des productions portugaises comme TrĂȘs Espelhos en 1947)[8] et en partie dans des coproductions luso-espagnoles comme O Diabo SĂŁo Elas en 1945[9] ou surtout Barrio (1947), d'aprĂšs le roman Les Fiançailles de monsieur Hire de Georges Simenon et sur un scĂ©nario Ă©crit par l'humoriste Tono (es) et Enrique Llovet (es), Ă  mi-chemin entre le mĂ©lodrame et le film policier[6].

Plus tard viendront des titres avec Antonio Casal (es) dans le rÎle principal, comme Te quiero para mí (1949), un film qui marque les débuts d'une trÚs jeune Sara Montiel[3]. D'autres films avec Antonio Casal sont : Doce lunas de miel (es) (1944) et Cinco lobitos (1945), adaptation d'une piÚce de Serafin et Joaquin Álvarez Quintero (es).

Vajda tourne Ă©galement en Angleterre La Madone d'or (1949), un film d'aventure avec Phyllis Calvert et Michael Rennie, et Amours perdues (en) (1950).

Les annĂ©es 1950 sont marque l'apogĂ©e de sa carriĂšre. Dans les films de cette pĂ©riode, se fait sentir l'influence du rĂ©alisateur allemand Fritz Lang, en particulier dans ses atmosphĂšres suggestives, sa dynamique narratif et son esthĂ©tique dĂ©rivĂ©e de l'expressionnisme allemand, qu'il n'a jamais abandonnĂ©e. Un des premiers films de cette pĂ©riode est La Charge infernale (1953), avec Pepe Isbert. Mais c'est avec Marcelin, pain et vin (1955) que Vajda obtient son plus grand succĂšs international, mettant en scĂšne Pablito Calvo devient cĂ©lĂšbre dans le rĂŽle d'un garçon abandonnĂ© recueilli par un couvent de frĂšres franciscains. S'inscrivant dans le genre du cinĂ©ma religieux, trĂšs prisĂ© par le rĂ©gime franquiste, il parvient Ă  dĂ©passer les stĂ©rĂ©otypes grĂące Ă  un traitement imaginatif du sujet[6]. Le mĂȘme Pablito Calvo jouera dans Le Muchacho (1956) et Un ange est passĂ© sur la ville (1957), dans lequel figurent Ă©galement Pepe Isbert et la vedette internationale Peter Ustinov. Pour ce dernier film, l'ambiance new-yorkaise reconstituĂ©e de maniĂšre convaincante dans la banlieue de Madrid[6].

L'un des titres les plus marquants de Vajda est Ça s'est passĂ© en plein jour (1958), un thriller sur un tueur en sĂ©rie de jeunes filles, coproduit par l'Espagne, l'Allemagne et la Suisse, et adaptĂ© du roman du Suisse Friedrich DĂŒrrenmatt, qui a Ă©galement Ă©crit le scĂ©nario du film[10]. Des annĂ©es plus tard, l'auteur suisse publiera le scĂ©nario sous forme de roman sous le titre La Promesse (1958). Trois autres versions de la mĂȘme histoire ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es, la plus rĂ©cente Ă©tant The Pledge (2001), rĂ©alisĂ©e par Sean Penn et interprĂ©tĂ©e par Jack Nicholson.

La majeure partie de la filmographie de Vajda a Ă©tĂ© saluĂ©e par la critique et le public : Marcelin, pain et vin et Le Muchacho ont Ă©tĂ© primĂ©s au Festival de Cannes et Ă  la Berlinale ; AprĂšs-midi de taureaux a Ă©tĂ© nommĂ© pour la Palme d'or et Ça s'est passĂ© en plein jour pour l'Ours d'or.

Au cours des annĂ©es 1960, Vajda rĂ©alise plusieurs Ɠuvres mineures en Allemagne et en Espagne.

Il meurt Ă  Barcelone en 1965, Ă  l'Ăąge de 58 ans, d'une crise cardiaque, alors qu'il tourne Aventure Ă  Beyrouth, avec Sara Montiel[1] - [3].

Filmographie

Comme réalisateur

Comme scénariste

Comme monteur

Notes et références

  1. « Mort du réalisateur Ladislas Vajda », sur lemonde.fr, (consulté le )
  2. Jean Tulard, Le Nouveau Guide des films, Groupe Robert Laffont, (ISBN 9782221124864, lire en ligne) :
    « L'Aventurier de Séville (Fr., 1953.) R. : Ladislas Vajda »
  3. (es) « La desapariciĂłn del padre hĂșngaro de 'Marcelino, pan y vino' », sur elconfidencial.com,  : « y acabĂł recibiendo la Orden de Isabel la CatĂłlica y la nacionalidad española de mano del rĂ©gimen franquista »
  4. (en) Bernard P. E. Bentley, A Companion to Spanish Cinema, Boydell & Brewer Ltd, (ISBN 9781855661769, lire en ligne), p. 94
  5. (es) « Ladislao Vajda », sur biografiasyvidas.com
  6. (es) RomĂĄn Gubern (es), « Ladislao Vajda Weisz », sur AcadĂ©mie royale d'histoire
  7. Haut comme trois pommes sur Unifrance
  8. (pt) Jorge LeitĂŁo Ramos, DicionĂĄrio do Cinema PortuguĂȘs. 1895-1961, Lisbonne, Editorial Caminho, (ISBN 978-972-21-2602-1), p. 426
  9. (pt) Jorge LeitĂŁo Ramos, DicionĂĄrio do Cinema PortuguĂȘs. 1895-1961, Lisbonne, Editorial Caminho, (ISBN 978-972-21-2602-1), p. 127
  10. (es) Miguel Ángel Palomo, « Ladislao Vajda dinamita el cine español de los años cincuenta con ‘El cebo’ », sur elpais.com,

Liens externes

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