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Rue Saint-Martin (Paris)

La rue Saint-Martin est une voie située dans les 3e et 4e arrondissements de Paris.

3e, 4e arrts
Rue Saint-Martin
Voir la photo.
La rue Saint-Martin Ă  hauteur de la rue de Rivoli.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 3e
4e
Quartiers Arts-et-MĂ©tiers
Sainte-Avoye
Saint-Merri
DĂ©but 12, quai de Gesvres
Fin 1, boulevard Saint-Denis
55, boulevard Saint-Martin
Morphologie
Longueur 1 420 m
Largeur Entre le quai et
la rue des Lombards : 22 m
entre les rues des Lombards
et de Turbigo : 7,20 m
entre la rue de Turbigo et
les Grands Boulevards : 37 m m
Historique
Dénomination Décret ministériel du réunissant la rue de la Planche-Mibray et la rue des Arcis à la rue Saint-Martin
GĂ©ocodification
Ville de Paris 8916
DGI 8694
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Saint-Martin
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

Actuellement, la rue d'une longueur de 1 420 mètres fait partie du 3e arrondissement, quartier des Arts-et-MĂ©tiers et quartier Sainte-Avoye et du 4e arrondissement, quartier Saint-Merri. La rue dĂ©bute aux 8-12, quai de Gesvres et se termine au 1, boulevard Saint-Denis et au 55, boulevard Saint-Martin. La rue Saint-Martin est prolongĂ©e vers le nord, au-delĂ  de la porte Saint-Martin, par la rue du Faubourg-Saint-Martin. Elle est desservie par la ligne 4 du mĂ©tro aux stations de mĂ©tro Châtelet, Les Halles, Étienne Marcel, RĂ©aumur - SĂ©bastopol et Strasbourg - Saint-Denis.

Origine du nom

Elle tient son nom de l'ancien prieuré Saint-Martin-des-Champs, aujourd'hui affecté au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), auquel elle conduit.

Historique

Époque romaine et haut Moyen Âge

Initialement cette rue, qui était un chemin, était la prolongation de la via Superior. Situé sur la rive droite de la Seine, ce cardo maximus était une chaussée surélevée qui traversait des marais inondables et qui conduisait de Lutèce à Louvres et Senlis. Cette voie romaine était indépendante de celle qui menait de Lutèce à Rouen.

Moyen Ă‚ge

Vers 1147, la rue Saint-Martin, qui commençait à la Seine, était presque entièrement bâtie jusqu'à la rue Neuve-Saint-Merri où se trouvait une porte de ville, l'archet Saint-Merri, qui faisait partie de la deuxième enceinte de Paris, construite sans doute à la suite du grand siège de 885 par les Vikings.

La construction des Halles sous Philippe Auguste avait attiré une grande partie de la population parisienne sur la rive droite de la Seine, et la rue Saint-Martin, voisine de cet immense bazar, en recueillit aussitôt de précieux avantages. Vers l'année 1200, elle était presque complètement bordée de constructions jusqu'à la rue du Grenier-Saint-Lazare où se trouvait une porte de la troisième enceinte de Paris commencée en 1188, par ordre de Philippe Auguste. Cette porte fut rebaptisée plus tard « Faulce porte », pour ne pas la confondre avec la nouvelle porte Saint-Martin de l'enceinte de Charles V.

En 1231, elle est appelée « rue Saint-Martin-des-Champs » et est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous le nom de « rue Saint-Martin ». Au XIVe siècle, plusieurs maisons de cette rue appartenaient au chapitre de Notre-Dame de Paris[1].

Cette rue devint au Moyen Âge l'axe majeur nord-sud de Paris jusqu'au déplacement du Grand-Pont, rue Saint-Denis.

En 1418, la rue Saint-Martin se prolongeait jusqu'à la rue Neuve-Saint-Denis. Ce fut enfin sous le règne de Louis XIII qu'elle atteignit l'emplacement qui lui sert encore aujourd'hui de limite.

Comme la rue Saint-Denis, la rue Saint-Martin était également bordée de nombreux centres religieux. Certains ont été totalement détruits comme l'église Saint-Julien-des-Ménétriers ou partiellement comme le prieuré Saint-Martin-des-Champs, mais la plupart existent toujours, comme Saint-Merri et Saint-Nicolas-des-Champs. Elle était aussi longue qu'aujourd'hui, limitée au sud par la Seine, et au nord par l'enceinte de Charles V.

Ancien RĂ©gime

En 1535, François Ier rasa les portes de l'enceinte de Philippe Auguste de la rive droite. C'est d'ailleurs à cette époque qu'apparurent des maisons à enseigne. Au milieu du XVIIe siècle, Paris étant déclarée ville ouverte, la porte médiévale fut remplacée par la porte baroque, que l'on peut admirer encore aujourd'hui. C'est d'ailleurs durant cette période que la rue fut rénovée.

Pendant les guerres de religion, en 1590, durant le siège de Paris, la rue est bombardée par l'artillerie du roi de France Henri IV[2].

Elle est citée sous le nom de « Grand rue Saint Martin » dans un manuscrit de 1636.

Après la Révolution

Pendant la Révolution française, certains centres religieux sont détruits, et le prieuré Saint-Martin est converti en Conservatoire national des arts et métiers.

En 1817, la rue Saint-Martin, d'une longueur de 1 160 mètres, commençait au 2, rue des Lombards et au 78, rue de la Verrerie et finissait au 1, boulevard Saint-Denis et au 61, boulevard Saint-Martin.

Les numéros de la rue étaient noirs[3]. Le dernier numéro impair était le no 317 et le dernier numéro pair était le no 262.

Une dĂ©cision ministĂ©rielle du 28 messidor an V () signĂ©e BĂ©nĂ©zech fixe la moindre largeur de cette voie publique Ă  12 mètres. Cette largeur est portĂ©e Ă  14 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du .

Par décret ministériel en date du , lors des transformations de Paris sous le Second Empire, la rue naît de la fusion de trois rues :

En 1851, le prĂ©fet Georges Haussmann planifia l'Ă©largissement de la rue, de 7,20 m Ă  22 m sur toute la rue, et 100 m devant Saint-Nicolas-des-Champs, laquelle ne fut finalement Ă©largie qu'Ă  37 m. Mais son projet ne fut jamais achevĂ©, et rĂ©alisĂ© seulement au sud de la rue des Lombards et de la rue de la Verrerie et entre la rue de Turbigo et la rue Notre-Dame-de-Nazareth, perdant ainsi son statut d’axe majeur nord-sud de Paris, au profit du boulevard SĂ©bastopol, ouvert en 1853, et de l'Ă©largissement des rues du Renard et Beaubourg, en 1907 et 1910. C'est pour cela qu'aujourd'hui la rue Saint-Martin parait Ă©troite. Les seules dĂ©molitions ayant eu lieu au XXe siècle datent de 1934, entre la rue Saint-Merri et la rue Rambuteau, pour la crĂ©ation du plateau Beaubourg, devenu en 1976 le centre Georges-Pompidou. NĂ©anmoins, d'autres dĂ©molitions dans le quartier sont intervenues pour la construction du quartier de l'Horloge, mais elles n'ont pratiquement pas touchĂ© la rue. Une plaque au no 160 indique que les maisons bordant la rue saint-Martin ont Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©es pour « conserver le caractère historique de cette rue », qui a Ă©tĂ© pendant si longtemps l'une des plus importantes de Paris.

Le 11 octobre 1914, durant la première Guerre mondiale, le no 123 rue Saint-Martin est bombardé par un raid effectué par des avions allemands[8].

  • Rue Saint-Martin Ă  son extrĂ©mitĂ© nord, Ă  proximitĂ© de la porte Saint-Martin.
    Rue Saint-Martin à son extrémité nord, à proximité de la porte Saint-Martin.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 4.
    No 4.
  • Plaque au no 16.
    Plaque au no 16.
  • Façade de la maison de l’Annonciation, au no 89.
    Façade de la maison de l’Annonciation, au no 89.
  • Bas-relief de la maison de l’Annonciation.
    Bas-relief de la maison de l’Annonciation.


  • Plaque au no 119.
    Plaque au no 119.
  • Plaque au no 168.
    Plaque au no 168.
  • École Saint-Martin.
    École Saint-Martin.
  • L'entrĂ©e du passage de l'Ancre.
    L'entrée du passage de l'Ancre.
  • Le 325, rue Saint-Martin Ă  Paris.
    Le 325, rue Saint-Martin Ă  Paris.

Non localisés

Notes et références

  1. Robert Gane, Claudine Billot, Le Chapitre de Notre-Dame de Paris au XIVe siècle, Université de Saint-Étienne, 1999, p. 71.
  2. Adolphe Dufour : Histoire du siège de Paris par Henri IV
  3. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  4. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 23e quartier « Lombards », îlot no 6, F/31/83/06, îlot no 7, F/31/83/07, îlot no 8, F/31/83/08, îlot no 9, F/31/83/09, îlot no 9 bis, F/31/83/10.
  5. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 21e quartier « Porte Saint-Denis », îlots nos 1 et 2, F/31/83/18, îlot no 3, F/31/83/19, îlot no 5, F/31/83/21, îlot no 6, F/31/83/22, îlot no 7, F/31/83/23, îlot no 10, F/31/83/26, îlot no 10 bis, F/31/83/27.
  6. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 25e quartier « Sainte-Avoye », îlot no 8, F/31/86/23, îlot no 9, F/31/86/24, îlot no 11, F/31/86/26, îlot no 12, F/31/86/27, îlot no 13, F/31/86/28, îlot no 14, F/31/86/29, îlot no 15, F/31/86/30, îlot no 16, F/31/86/31, îlot no 17, F/31/86/32, îlot no 19, F/31/86/34.
  7. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 22e quartier « Saint-Martin-des-Champs », îlots nos 1, 2, 16 à 19, 20 bis, 21 et 22, F/31/83/18, îlots nos 8 et 9, F/31/83/19, îlot no 10, F/31/83/21, îlots nos 11, 13, 15 et 20, F/31/83/22.
  8. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  9. Aristide Marie, Gérard de Nerval : le poète, l’homme, 1980, p. 379.
  10. Daniel Langlois-Berthelot, Marcelin Berthelot, un savant engagé, 2000.
  11. « Le palais Gaultier », www.lexpress.fr.
  12. .
  13. Acte notarié des dépendances du fief du Fort-aux-Dames, de l'abbaye de Montmartre.

Bibliographie

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