Rue de la Verrerie (Paris)
La rue de la Verrerie est une voie, ancienne, située dans les quartiers Saint-Merri et Saint-Gervais du 4e arrondissement de Paris.
4e arrt Rue de la Verrerie
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Situation | |||
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Arrondissement | 4e | ||
Quartier | Saint-Merri Saint-Gervais |
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Début | 13, rue du Bourg-Tibourg | ||
Fin | 26, rue Saint-Martin | ||
Morphologie | |||
Longueur | 452 m | ||
Largeur | 12 m | ||
Historique | |||
Dénomination | XIIe siècle | ||
Ancien nom | Rue de la Verrerie rue Saint-Merri rue de la Voirerie rue de la Varerie rue de la Voirie |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 9727 | ||
DGI | 9704 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
La rue de la Verrerie, d'une longueur de 452 mètres, est située dans le 4e arrondissement, quartiers Saint-Gervais et Saint-Merri, et commence au 13, rue du Bourg-Tibourg et finit au 26, rue Saint-Martin.
Le quartier est desservi par les lignes à la station Hôtel de Ville et par les lignes de bus RATP 67 75 76 96.
Origine du nom
L'origine du nom de la rue est incertaine. Elle proviendrait d'une ou de plusieurs verreries qui y étaient installées au XIIe siècle ou d'un de ses habitants en 1185, Guy le Verrier ou le Vitrier[1].
Historique
C'est l'une des plus anciennes voies de Paris dont la construction est antérieure à l'année 1150. La communauté des Peintres sur verre, émailleurs et patenôtriers, s'y établit en 1180.
Au haut Moyen Âge, elle aurait été à la limite des crues extrêmes de la Seine en bordure nord du monceau Saint-Gervais, butte insubmersible dominant l'ancien marécage qui s'étendait sur la rive droite avant le drainage de cette zone. Elle est englobée par la première enceinte de la rive droite datant du Xe siècle ou du XIe siècle[2].
Elle faisait partie, avec la rue du Roi-de-Sicile, d'un axe est-ouest parallèle à la Seine en liaison avec les Halles[3].
Elle est connue son nom actuel dès le XIIe siècle, toutefois la partie de cette voie publique qui avoisine l'église Saint-Merri portait, en 1380, le nom de « rue Saint-Merri ».
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous la forme « rue de la Verrerie ».
Elle porta par la suite plusieurs noms variés tels que « rue de la Voirerie », « rue de la Varerie », « rue de la Voirie », etc.
Une communauté d'émailleurs et peintres sur verre s'y installa, et Jacquemin Gringonneur y habitait sous le règne de Charles VI. Le XVIIe siècle remplaça l'usage de vitraux par celui du verre, et, peu à peu, cette communauté déclina par manque de travail.
La rue de la Verrerie était encore si étroite sous le règne de François Ier, que la voiture donnée par le Roi à sa belle maîtresse, Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, ne put s'engager dans cette rue, alors l'une des principales artères de Paris. Il est bon de rappeler que ce carrosse, le premier qui roula dans cette ville, était à vrai'dire une petite maison : elle avait huit pieds de haut sur sept de large. Heureusement que la reine Marguerite, sœur de François Ier, venait d'inventer l'usage des chaises à porteurs.
Elle est citée sous le nom de « rue de la Verrerie » dans un manuscrit de 1636 ou le procès-verbal de visite, en date du , indique : « que nous avons trouvé la plus grande partie salle et pleine d'immundices ».
Deux arrêts du conseil des et , ordonnèrent l'élargissement de cette voie publique :
- « Sa Majesté désirant procurer la décoration de sa bonne ville de Paris, et la commodité pour le passage dans les rues d'icelle, principalement en celle “de la Verrie”, qui est le passage ordinaire pour aller de son chasteau du Louvre en celuy de Vincennes, et le chemin par lequel se font les entrées des ambassadeurs des princes étrangers... Ordonne l'élargissement de la rue de la Verrie. »
Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI () signée Letourneux fixe la moindre largeur de cette voie publique à 10 mètres. Cette largeur est portée à 12 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du .
Au XIXe siècle, la rue de la Verrerie, d'une longueur de 452 mètres, qui était située dans l'ancien 7e arrondissement commençait au 39, place du Marché-Saint-Jean et au 1, rue du Bourg-Tibourg et finissait au 64, rue des Arcis et 2, rue Saint-Martin. Les numéros impairs, de 1 à 41 et les numéros pairs, de 2 à 42 étaient du quartier du Marché-Saint-Jean[4]. Les numéros impairs, de 43 à la fin étaient du quartier des Arcis[5] et les numéros pairs, de 44 à la fin étaient du quartier Sainte-Avoye[6].
La rue de la Verrerie est mentionnée dans le poème de Guillaume Apollinaire Le Musicien de Saint-Merry, du recueil Calligrammes sorti en 1918.
Le percement de la rue de Rivoli au cours des années 1850 a amené l'arasement des terrains environnant pour assurer la continuité du profil de cette nouvelle voie, laissant la rue de la Verrerie à son niveau d'origine un peu plus élevé, ce qui explique la pente de la rue des Archives à son arrivée rue de Rivoli et l'escalier sur un trottoir de la rue des Mauvais-Garçons[7].
Début 2019, le maire du 4e arrondissement Ariel Weil annonce la transformation de la rue en « plateau piétonnier »[8].
En juin 2019, la place Harvey-Milk a été officiellement inaugurée, au carrefour avec la rue des Archives[9].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 18 : galerie Alaïa et fondation Azzedine Alaïa.
- No 40 : selon l’association Paris historique, on trouve sous ce bâtiment des caves du XIIIe siècle[10].
- No 42 : immeuble construit en 1858, sur des caves du XVIe siècle. En 2023, un projet d’agrandissement du Bazar de l'Hôtel de Ville voisin prévoit sa démolition mais rencontre plusieurs avis défavorables, dont ceux de la Commission du Vieux Paris et du maire du 4e arrondissement, « pour des raisons à la fois patrimoniales, architecturales et aussi écologiques »[10].
- No 46 : en 1836, magasins de M. Thibault, cirier.
- No 56 : emplacement présumé d'une maison habitée par Étienne Chevalier, conseiller de Charles VII et exécuteur testamentaire d'Agnès Sorel. Son hôtel passa aux Sallo, famille alliée à la sienne[11]
- No 61 : maison natale d'Élise Deroche, première femme brevetée pilote en 1910.
- No 67 : maison natale d'Eugène Labiche.
- No 76 : église Saint-Merri et son presbytère, bâti en 1754.
- No 83 : hôtel dont l'enseigne était au XVIIe siècle À la ville de Reims. En 1781, venant de Saverne, le comte et la comtesse de La Motte descendirent dans cet hôtel, devenu alors à l'usage des voyageurs. Ils y demeurèrent jusqu'à l'affaire du collier.
- No 109 : domicile de 1793 à 1798 des sœurs peintres Anne et Louise Catherine Guéret.
Institutions publiques
- Des locaux de la Commission des recours des réfugiés se sont situés dans la rue[12] - [13].
No 56. No 76 : presbytère de l'église Saint-Merri (inscrit MH, 1974). No 79, inscrit MH.
Notes et références
- Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 351
- Renaud Gagneux et Emmanuel Gaffard, Sur les traces des enceintes de Paris : promenades au long des murs disparus, Paris, Parigramme, , 246 p. (ISBN 2-84096-322-1), p. 16-17
- Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 352
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 27e quartier « Marché Saint-Jean », îlot no 6, F/31/85/07, îlot no 7, F/31/85/08, îlot no 8, F/31/85/09, îlot no 9, F/31/85/10, îlot no 10, F/31/85/11, îlot no 11, F/31/85/12.
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 28e quartier « Arcis », îlot no 1, F/31/86/02, îlot no 2, F/31/86/03, îlot no 6, F/31/86/07.
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 25e quartier « Sainte-Avoie », îlot no 1, F/31/86/16, îlot no 19, F/31/86/34, îlot no 20, F/31/86/35.
- Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 42
- Philippe Baverel, « Paris : la rue de la Verrerie se transforme en "plateau piétonnier" », leparisien.fr, 28 avril 2019.
- « La Ville de Paris rend hommage à des personnalités LGBT+ », sur France 24,
- Philippe Baverel, « Paris : dans le Marais, le projet d’agrandissement du BHV fait grincer des dents », Le Parisien, 8 mai 2023.
- Étienne Pattou, 2010, Famille(s) Chevalier
- « Histoire de la Cour nationale du droit d'asile », sur www.cnda.fr.
- François Sureau, Le Chemin des morts.
Annexes
Bibliographie
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117).
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Henri Sauval, Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.