Maxime Maufra
Maxime Maufra, né Maximilien Émile Louis Maufra le à Nantes (Loire-Atlantique), et mort le à Poncé-sur-le-Loir (Sarthe), est un peintre, graveur et lithographe français postimpressionniste.
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(à 57 ans) Poncé-sur-le-Loir |
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 5345-5347, 7827-7829, 6 pièces, -)[1] |
Biographie
Formation
Maxime Maufra s’initie à la peinture avec Charles Leduc et son frère Alfred Leduc à Nantes, en reproduisant des paysages des bords de Loire, mais son père qui a décidé d'en faire un homme d'affaires, lui fait faire un séjour linguistique en Angleterre à Liverpool. Là , il découvre ce qu'est réellement la peinture, notamment celle de Turner. Il visite le Pays de Galles et l’Écosse, dont les paysages lui seront une source d'inspiration. Il revient en France en 1884, il mène de front son activité professionnelle et ses travaux picturaux. Il est alors initié à l’impressionnisme par Charles Le Roux.
En 1886, il est remarqué par Octave Mirbeau, lors d'une exposition au Salon de Paris. Cette même année il participe à l'Exposition des beaux-arts de Nantes qui se tient tous les trois ans et à laquelle sont conviés les peintres déjà consacrés et ayant participé au Salon parisien, dont Eugène Boudin, Léon Bonnat, Pierre Puvis de Chavannes, Jules-Élie Delaunay, Émile Dezaunay, avec lequel il va lier une grande amitié, Jean-Léon Gérôme, Armand Guillaumin, Henri Harpignies, Henry Moret, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Georges Seurat ou Alfred Sisley.
Dans les années 1880, il parcourt ensuite la Normandie et la Bretagne pour peindre des marines et des paysages et s'installe à Paris en 1892, revenant chaque année en Bretagne.
Pont-Aven
C'est lors d'un séjour à Pont-Aven en 1890 qu'il rencontre Paul Gauguin et Paul Sérusier (1864-1927). Le travail de ces artistes a éclipsé l'influence qu'il avait subie de la part de peintres tels que Pissarro et Sisley. Il est alors fortement influencé par le synthétisme, style inventé par Émile Bernard (1868-1941) et développé par Gauguin, qui traduit les formes en aplats colorés disposés selon un motif décoratif[2].
Il décide alors de se consacrer pleinement à la peinture et s'installe à Pont-Aven[3]. Il fréquente, en 1891 et 1892, l'auberge de Marie Henry au Pouldu en compagnie de Charles Filiger. Il retrouve Gauguin quelques années plus tard à Paris en 1893. C’est l’occasion d’encouragements et de soutien réciproques entre ces deux artistes qui se respectent.
Il témoigne néanmoins d'une pointe de scepticisme signalant son indépendance de caractère : « Je restais trois mois dans ce pays breton de Pont-Aven où je n’entendais parler que vert Véronèse pur, chrome, etc., théories de couleurs plus ou moins absurdes. Je préfère la coloration vive, mais on peut peindre avec du noir… Le tout est d’être peintre, et quoique ce mot déplaise à certains, il faut d’abord s’exprimer en cette langue. »[4]
En 1892, Maufra fréquente avec son ami Émile Dezaunay, l'atelier d'Eugène Delâtre où ils réalisent leurs premières gravures, influencés par Paul Gauguin. Il est le premier à s'installer au Bateau-Lavoir à Montmartre en 1893, et son atelier est fréquenté par ses amis Dezaunay, Aristide Briand, ainsi que le poète Victor-Émile Michelet.
La Reconnaissance
En 1892 il expose une monographie de son œuvre à la deuxième exposition des peintres impressionnistes et symbolistes au Le Barc de Boutteville (Paris), avec Louis Anquetin, Émile Bernard, Pierre Bonnard, Maurice Denis, Charles Filiger, Maximilien Luce, Henry Moret, Camille Pissarro, Paul-Élie Ranson, Paul Sérusier, Paul Signac, Henri de Toulouse-Lautrec durant l'été 1892.
Il expose ensuite Ă la galerie Durand-Ruel qui sera son marchand jusqu'Ă la mort de l'artiste, et organisera de nombreuses expositions de ses Ĺ“uvres[5].
Au printemps 1894, ils se fréquentent à nouveau avec Gauguin en Bretagne au Pouldu, puis Maufra part à la découverte du Trégor finistérien[3]. Il finit par approfondir sa propre voie en abordant les paysages avec une prédilection pour les marines de Bretagne. Il a également visité la région du Dauphiné et les environs du Havre.
Cette même année il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts et au Salon des indépendants et en 1895 il participe à l'Exposition des Bretons de Paris, puis à plusieurs expositions en 1896, 1897 et 1901.
Après un voyage en Écosse à l'été 1895, il épouse à Londres Céline Le Floc'h, dont il avait fait la connaissance à Pont-Aven.
Écrivant à un ami en 1897, il déclara : « Je cherche les grands horizons, les cieux !... Je voudrais que les paysages soient classiques, simples et immenses »[6].
En 1903, il est cofondateur avec Frantz Jourdain du Salon d'automne au Petit Palais et il expose en 1904.
Il séjourne ensuite à Quiberon, à la pointe du Raz, dans la presqu'île de Crozon et en de nombreux autres lieux.
Installation Ă Kerhostin
Il s'installe en 1903 dans une petite ferme à Kerhostin, dont il fait l'acquisition en 1910. Il va essayer sans succès de reconstituer un petit groupe en ces lieux. Seul Léon Duval-Gozlan (1853-1941), lassé de la vie parisienne, viendra le rejoindre.
Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.en 1906[7] et nommé peintre de la Marine en 1916.
Militant régionaliste, Maxime Maufra est l'un des animateurs de la section « beaux-arts » de l’Union régionaliste bretonne.
Il meurt d'une crise cardiaque le au Pont à Poncé, où il avait planté son chevalet.
Ĺ’uvre
Plus de mille œuvres sont recensées à ce jour.
Dessins
- Beuzec-Conq à Concarneau, 1911, aquarelle, musée des beaux-arts de Nantes[8]
- La baie de Concarneau, dessin, musée des beaux-arts de Nantes[9]
Peintures
- Auvers-sur-Oise, Musée Daubigny :
- Bateau au coucher du soleil, Huile sur toile
- Musée des Beaux-Arts de Brest
- Vue du port de Pont-Aven, vers 1893-1894, musée des Beaux-Arts de Quimper
- La plage à Yport, 1900, collection de la Communauté française de Belgique[12]
- Côte de Goulphar sous le soleil, 1900, musée des Beaux-Arts de Rennes[13]
- Grosse mer, vers 1894, musée Lambinet, Versailles[14]
- La baie de Douarnenez, 1906, huile sur toile, 73 × 92 cm, dépôt du musée d'Orsay, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
- Les bords du Blavet, 1911, musée d'Orsay, Paris
- Musée des Beaux-Arts de Nantes :
- Barque échouée (Lac étiré en Écosse), 1884[15] ;
- Bords de Loire[16]
- Brouillard sur la Seine (Les Andelys)[17] ;
- CĂ´te de Domois (Belle-ĂŽle-en-Mer)[18]
- La Prairie d'amont, 1888, huile sur toile, 79 Ă— 109 cm[19]
- Place Saint-André-des-Arts, rue Suger, huile sur toile, Genève, musée du Petit Palais[20].
Collections privées
- Marée basse, Île-Tudy (vendue 31 000 euros en 2021)[21].
Galerie
- The Loir at Poncé, Sarthe, 1918. Clark Art Institute
- Vue du port de Pont-Aven (vers 1893-1894), musée des beaux-arts de Quimper.
- Crépuscule jaune sur les vasières, Loctudy (1898), musée des beaux-arts de Quimper.
- Soleil couchant, Cadol, musée des beaux-arts de Reims.
- Féérie nocturne, musée des beaux-arts de Reims.
- La Tempête à Quiberon, musée des beaux-arts de Reims.
- La Crique, 1894, musée de Pont-Aven.
- Le Pont Leguenay Ă Bruges (1894), localisation inconnue.
- Le Retour des bateaux de pĂŞche (vers 1900), localisation inconnue.
- L'Église du Petit-Andelys (1902), localisation inconnue.
- Thonier en mer (1907), localisation inconnue.
- Le Port de Saint-Goustan Ă Auray, localisation inconnue.
Estampes
- La Vague, 1894, eau-forte et aquatinte, musée des beaux-arts de Pont-Aven.
- Affiche de l'Exposition d'Émile Dezaunay à la Galerie Moline rue Laffitte à Paris, 1897.
- Le Chemin du bord de mer, lithographie en couleurs.
- Musée des beaux-arts de Brest :
- Le moulin Morgat, 1899, eau-forte, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin.
Postérité
- Expositions
- « Maxime Maufra, les années de Pont-Aven et du Pouldu », exposition au musée des beaux-arts de Quimper, 29 juin - 30 septembre 1996, commissaire André Cariou, directeur du musée.
- « L'âge d'or de la peinture en Bretagne », exposition collective, musée de la Cohue de Vannes, du au .
- Les peintres de Pont-Aven. Autour de Gauguin, Atelier Grognard, Rueil-Malmaison, du au
Notes et références
- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom MAUFRA Maxime (consulté le )
- (en) « Les falaises à Beg-ar-Fry », sur Musée de Cleveland (consulté le )
- « Les Trois falaises », sur Musée de Quimper (consulté le )
- « Féérie nocturne », sur Musées de Reims (consulté le )
- (en) « Maxime Maufra », sur Musée Thyssen-Bornemisza (consulté le )
- (en) « Départ des bateaux, Yport », sur Musée des Beaux-Arts de Boston (consulté le )
- « Maxime Maufra (Nantes 1861 - Poncé sur le Loir 1918) : Ventes aux enchères | Millon », sur www.millon.com (consulté le )
- Notice sur la base Joconde
- Notice sur la base Joconde
- Notice de la base Joconde
- Notice de la base Joconde
- Fernand Graindorge 1903-1985. Collectionneur et mécène. Donation à la Communauté française de Belgique, catalogue d'exposition, Liège, Musée de l'Art wallon, 2009, p. 84-85
- « Côte de Goulphar », sur Base Joconde (consulté le )
- « Grosse mer », sur Base Joconde (consulté le )
- Notice sur la base Joconde
- « Bord de Loire », sur Base Joconde (consulté le )
- Base Joconde
- Base Joconde
- « La Prairie d'amont », sur Base Joconde (consulté le )
- Françoise Ravelle, Paris impressionniste, 100 tableaux de légende, Éditions Parigramme, 2016, p. 30-31.
- Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 18 janvier 2021.
- Notice de la base Joconde
- Notice de la base Joconde
- Notice de la base Joconde
Annexes
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit
- Catalogue de l'exposition "Maxime Maufra, les années de Pont-Aven et du Pouldu" au musée des beaux-arts de Quimper, 29 juin – 30 septembre 1996, avec des textes d'André Cariou, d'Yves Maufra et Caroline Durand-Ruel-Godfroy, édition du musée, 1996.
- Collectif, Maxime Maufra (1861-1918), Éd. Le Télégramme avec le Musée de Pont-Aven, 1998, Encyclopédie des Peintres (ISBN 978-2-909292-34-2)
- Arsène Alexandre, Maxime Maufra, peintre marin et rustique (1861-1918) avec portrait de l'artiste en frontispice et 99 gravures hors-texte, Paris, Édition des galeries Georges Petit, 1926.
- Patrick Ramade, Maxime Maufra - Le Chasse-Marée, Éditions de l'Estran à Douarnenez
- Collectif, Maufra, les années de Pont-Aven et du Pouldu, Musée de Quimper.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Delarge
- Galerie nationale de Finlande
- Musée d'Orsay
- Musée des beaux-arts du Canada
- Tate
- (en) Art Institute of Chicago
- (en) Art UK
- (en) Bénézit
- (en + de) Collection de peintures de l'État de Bavière
- (en) Grove Art Online
- (en + es) Musée Thyssen-Bornemisza
- (en) Museum of Modern Art
- (en) National Gallery of Art
- (nl + en) RKDartists
- (en) Smithsonian American Art Museum
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :