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Léon Bonnat

LĂ©on Joseph Florentin Bonnat, nĂ© le Ă  Bayonne et mort le Ă  Monchy-Saint-Éloi, est un peintre, graveur et collectionneur d'art français.

Léon Bonnat
Léon Bonnat peignant le portrait d'Alfred Roll en 1918, photographie de l'agence de presse Meurisse.
Biographie
Naissance
DécÚs
Sépulture
Nom de naissance
Léon Joseph Florentin Bonnat
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
ƒuvres principales
Isaac Dignus Fransen van de Putte (1822-1902) (d), Armand FalliÚres (d), Intérieur de la chapelle Sixtine (d)
Vue de la sépulture.

Biographie

Les débuts

Originaire de Bayonne, LĂ©on Bonnat vit entre 1846 et 1853 Ă  Madrid, oĂč son pĂšre Joseph Bonnat est libraire et oĂč il Ă©tudie la peinture auprĂšs de JosĂ© de Madrazo y Agudo et de Federico de Madrazo. Il arrive Ă  Paris en 1854, et devient l'Ă©lĂšve de LĂ©on Cogniet Ă  l'École des beaux-arts. Sa RĂ©surrection de Lazare lui vaut un deuxiĂšme prix au prix de Rome en 1857.

L’étude des maĂźtres espagnols au musĂ©e du Prado a fait que sa peinture soit Ă  l’avant-garde de la peinture française dans les annĂ©es 1850, opposant le nĂ©o-classicisme et utilisant une palette de tons terreux et de fonds neutres, ainsi qu’un coup de pinceau lĂąche et dĂ©terminĂ©.

Il fait un long sĂ©jour un voyage en Italie au dĂ©but des annĂ©es 1860, oĂč il fait partie du groupe des Caldarrosti avec Henner et Degas[2]. Il visite l'Orient et voyage en GrĂšce et au Moyen-Orient Ă  la fin des annĂ©es 1870.

Le portraitiste

À son retour, il se consacre aux scùnes de genre et plus particuliùrement au portrait.

On lui doit ainsi environ deux cents portraits de personnalitĂ©s de son temps, parmi lesquels ceux de Louis Pasteur, Alexandre Dumas (fils), Henri Germain, Victor Hugo, Dominique Ingres, Joseph-Nicolas Robert-Fleury, Hippolyte Taine, SosthĂšnes II de La Rochefoucauld duc de Doudeauville et son Ă©pouse Marie princesse de Ligne, de leur fils Armand de La Rochefoucauld, Pierre Puvis de Chavannes[3], et parmi les personnalitĂ©s politiques, ceux de LĂ©on Gambetta, Jules Ferry, Armand FalliĂšres, Adolphe Thiers, Jules GrĂ©vy, Émile Loubet, le duc d'Aumale[4] ou Ernest Renan.

Dans son Autoportrait du musĂ©e du Prado, on peut voir comment sa peinture a Ă©voluĂ© vers des formes plus audacieuses, en grattant le pinceau et en utilisant la spatule, avec un colorisme Ă©tendu, ce qui lui valut d'ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un peintre acadĂ©mique.

Portraitiste à succÚs, il est comblé d'honneur et devient membre de l'Académie en 1881[2].

Les sujets religieux

Martyre de Saint-Denis (1880), Paris, Panthéon.

La peinture religieuse de l'Ă©poque n'Ă©tait pas toujours d'une dĂ©votion suffisamment canonique aux yeux de l'Église ou de l'administration qui pourvoyait aux ornements du culte. Bonnat fait partie des rares Ă©lus qui parviennent Ă  concilier le Salon et l'autel. Son Saint Vincent de Paul prenant la place d'un galĂ©rien , grand succĂšs au Salon de 1866, se voit toujours Ă  l'Église Saint-Nicolas-des-Champs. Ce tableau Ă  sensation, aux effets anatomiques musclĂ©s rappelle l'Espagne[5].

Il est l'auteur du Martyre de Saint-Denis, fresque murale de 1880 au Panthéon de Paris.

Le professeur

NommĂ© chef d'atelier de peinture de 1888 Ă  1905, Ă  l'École des beaux-arts de Paris, oĂč il forme de nombreux Ă©lĂšves dont Henri de Toulouse-Lautrec, Raoul Dufy et Othon Friesz[2].

Selon les Ă©lĂšves qui ont traversĂ© ses salles de classe, c'est un excellent professeur. Comme tous les professeurs de l'École, il est chargĂ© d'instiller la libertĂ© d'interprĂ©tation et la libertĂ© d'exĂ©cution. Il leur fait connaĂźtre la peinture espagnole et recommande le voyage Ă  Madrid pour visiter le musĂ©e du Prado. Il introduit ainsi "la maniĂšre de peindre Ă  l'espagnole", ce qui influencera l'Ă©volution de la peinture française.

Il est nommé Grand-croix de la Légion d'honneur le [6].

Entre 1900 et 1922, il dirige les Musées nationaux.

Directeur de l'École des beaux-arts en 1905 en remplacement de Paul Dubois dĂ©cĂ©dĂ©, il le restera jusqu'Ă  sa mort.

Il meurt Ă  Monchy-Saint-Éloi en 1922[7], lĂ©guant une importante collection de peintures, de dessins et de sculptures au musĂ©e Bonnat-Helleu Ă  Bayonne. Il est inhumĂ© au cimetiĂšre Saint-Étienne de Bayonne.

Réception critique

Théophile Gautier rédige une dizaine de critiques sur les tableaux de Bonnat dans Le Moniteur universel. Il dira de ses Paysans napolitains qu'ils sont une « petite merveille[9] ». Il figure ainsi parmi les premiers exposants de la Société nationale des beaux-arts en 1863.

La critique cependant n'a pas toujours Ă©pargnĂ© Bonnat, qui se plaint dans une lettre Ă  ThĂ©ophile Gautier du : « on me maltraite fort cette annĂ©e[10] ». Il fait allusion Ă  la rĂ©ception d’Antigone conduisant ƒdipe aveugle, dont le rĂ©alisme semble vulgaire aux critiques habituĂ©s aux reprĂ©sentations d'une GrĂšce classique idĂ©alisĂ©e.

Mais il a ses dĂ©fenseurs, comme ThĂ©odore VĂ©ron qui voit paradoxalement en lui une des « tĂȘtes du mouvement rĂ©aliste », et loue Ă  propos d'un Christ « cette dramatique interprĂ©tation du Sauveur [
] [qui] troubla la plupart des esprits bornĂ©s aux sempiternels clichĂ©s. Ce fut une rĂ©volte gĂ©nĂ©rale contre cette insurrection de la pensĂ©e libre[11] ».

La dominante brune des toiles de Bonnat a fait l'objet de nombreuses plaisanteries scatologiques chez ses détracteurs, notamment de la part d'Alphonse Allais dans ses chroniques[12].

Collections publiques

Aux États-Unis
  • New York, Metropolitan Museum of Art
    • Aigle liant un liĂšvre, dit aussi An Eagle catching an Hare, 1898, gravure[13]
    • Jeune fille romaine Ă  la fontaine, dit aussi Roman Girl at a Fountain, 1875, huile sur toile[14]
    • La lutte de Jacob, dit aussi Jacob Fighting with the Angel, 1876, gravure[15]
    • Pays basque, Saint-Jean-de-Luz, dit aussi Basque Country, Saint Jean de Luz, 1898-99, gravure[16]
    • Paysanne Ă©gyptienne et son enfant, dit aussi An Egyptian Peasant Woman and Her Child, 1869-70, huile sur toile[17]
    • Portrait de John Taylor Johnston (1820-1893), 1880, huile sur toile[18]
En France
En GrĂšce
En Italie

Galerie

Élùves

Expositions

Entre le 8 juillet et le 31 décembre 2022 est organisée au musée basque et de l'histoire de Bayonne l'exposition « Léon Bonnat, peintre il y a cent ans ». Il s'agit de la premiÚre exposition monographique qui lui est consacrée depuis 1924[33] - [34].

Hommage

Notes et références

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BONNAT Léon (consulté le )
  2. Marianne Delafond, De Le Brun à Vuillard Catalogue d’exposition, Institut de France, , 205 p., p. 134-135
  3. Tableau prĂ©sentĂ© au Salon des artistes français de 1882, classĂ© au titre des Monuments historiques le . Source : notice de MichaĂ«l Vottero consacrĂ©e au Portrait de M. Puvis de Chavannes (conservĂ© Ă  Champagnat, collection privĂ©e) publiĂ©e dans Du calice Ă  la locomotive : objets de SaĂŽne-et-Loire, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2021 (ISBN 9782362191862).
  4. 1890, Chantilly, musée Condé.
  5. StĂ©phane GuĂ©gan, « L'Espagne au Salon du Romantisme Ă  Manet », Connaissances des arts HS n° 182 De Manet Ă  Velasquez,‎ , p. 51
  6. « Dossier de l'ordre de la Légion d'honneur de Joseph Florentin Léon Bonnat », base Léonore, ministÚre français de la Culture
  7. Louis Vauxcelles, « La mort de Léon Bonnat », L'Amour de l'art, , p. 288
  8. Collection d'autoportraits du Musée des Offices, (it) Wolfram Prinz (et aut.), « La collezione di autoritratti : Catalogo generale », dans Gallerie degli Uffizi, Gli Uffizi, Florence, Centro Di, (1re éd. 1979), 1211 p. (ISBN 88-7038-021-1), p. 816.
  9. Le Moniteur universel, 12 juin 1866.
  10. Théophile Gautier, Claudine Lacoste-Veysseyre, Pierre Laubriet, Correspondance générale, GenÚve/Paris, Librairie Droz, , 606 p. (ISBN 2-600-00075-5), lettre 3405, p. 71.
  11. Théodore Véron, Le salon de 1876 : mémorial de l'art et des artistes de mon temps, Poitiers, .
  12. Alphonse Allais, L’Arroseur, Paris, Juven et Cie, (lire sur Wikisource), « VĂ©ritable RĂ©volution dans la Mousqueterie française », p. 98-100.
  13. (en) « Collection. An Eagle Catching a Hare », sur The Met (consulté le )
  14. (en) « Collection. Roman Girl at a Fountain », sur The Met (consulté le )
  15. (en) « Collection. Jacob Fighting with the Angel », sur The Met (consulté le )
  16. (en) « Collection. Basque Country, Saint Jean de Luz », sur The Met (consulté le )
  17. (en) « Collection. An Egyptian Peasant Woman and Her Child », sur The Met (consulté le )
  18. (en) « Collection. John Taylor Johnston (1820–1893) », sur The Met (consultĂ© le )
  19. Alain Bonnet, Face Ă  Face, , 262 p. (ISBN 2-85056-332-3), p. 45
  20. « peinture,tableau,(D.701) », sur webmuseo.com (consulté le )
  21. « Musée d'Orsay: Notice d'Oeuvre », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
  22. « Autoportrait 1855 », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  23. « Mme Pasca », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  24. « Chapelle Sixtine », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  25. « Jules Grévy », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  26. (en) PinacothÚque nationale d'AthÚnes, « Collections | Portrait of Aimilia Salvagou », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).
  27. Catalogue de la 28e exposition des beaux-arts d'Amiens.
  28. Camille Bourget.
  29. Dagenais, Jean-Guy (coll.), Delfosse, Georges dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003, consulté le 2 février 2019.
  30. Notice du musée d'Orsay : Crùne aux yeux exorbités de Julien-Adolphe Duvocelle.
  31. Williamson, Moncrieff, Harris, Robert dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, UniversitĂ© Laval/University of Toronto, 2003–, consultĂ© le 2 fĂ©vrier 2019.
  32. Lacroix, Laurier, Suzor-Coté, Marc-AurÚle de Foy dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003, consulté le 2 février 2019.
  33. « LĂ©on Bonnat en 80 Ɠuvres », sur bayonne.fr, (consultĂ© le ).
  34. « Bayonne : le peintre LĂ©on Bonnat se dĂ©voile au PĂŽle d’archives », sur sudouest.fr, (consultĂ© le ).

Annexes

Bibliographie

Iconographie

Liens externes


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