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Auguste Desch

Auguste Desch est un peintre et graveur français né le à Nancy et mort le à Laxou.

Auguste Desch
Naissance
Décès
(Ă  47 ans)
Laxou
SĂ©pulture
Nom de naissance
Auguste Théodore Desch
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvement
Académisme, puis proche du fauvisme à partir de 1909
Mécène

Biographie

Auguste Desch est élève de Jules Larcher à l'École des beaux-arts de Nancy, puis de Léon Bonnat à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris[1].

Ses envois au Salon des artistes français sont remarqués. Il y obtient une médaille de troisième classe en 1906. En 1908, il présente « un tableau de vastes dimensions représentant Abisag devant le Roi David » où « l'influence de l'École se fait sentir, dans la composition autant que dans le choix du sujet »[2]. On perçoit au Salon de 1909 qu'Auguste Desch « renouvelle complètement sa manière, rompant résolument avec les formules classiques »[2] avec le tableau L'Enfant à la crinoline[3] qui lui vaut cette année-là une bourse de voyage[4] lui offrant de se rendre pour étude en Italie et au Tyrol où il réalise les dessins qui feront à son retour partie d'une exposition personnelle à la galerie Georges Petit[2]. L'Enfant à la crinoline sera exposé à la Exposition universelle de 1915 à San Francisco[5].

Durant la première Guerre mondiale, avec la découverte de la peinture de camouflage par Louis Guingot, artiste de l'École de Nancy, et par Eugène J.B. Corbin, l'art du camouflage devient une discipline militaire à part entière, basée dans un premier temps à Nancy, ensuite à Toul : « la création de sections de camouflage permet à de nombreux artistes — auxquels la profession ne destinait pas un rôle particulier dans la guerre — de mettre leur talent au service de la France »[6]. C'est le cas de Lucien-Victor Guirand de Scevola, André Dunoyer de Segonzac, Jean-Louis Forain, Henri Royer et Auguste Desch, ce dernier dirigeant un temps l'équipe de camoufleurs installée dans l'arsenal de Toul[6].

Auguste Desch demeure ensuite en Lorraine, s'installant à Laxou[7]. Vu de Paris, cela ressemble à un retrait du monde de l'art, voire à une sorte de purgatoire : « les salons succèdent aux salons sans envoi de Desch. Il traverse une crise singulière, semblable à celle dont souffrait le peintre Sandoz, mis en scène par Zola dans L'Œuvre » analyse ainsi le quotidien La Presse qui poursuit : « Desch doute de lui-même, n'est plus jamais content de ses efforts, déchire ses esquisses, interrompt le tableau commencé, veut rénover l'art de la gravure par des formules inédites, recommence dans ce but tout un apprentissage, tire lui-même sur une presse quelques vigoureuses figures, s'épuise en vaines recherches, tourmenté de plus en plus par cette inquiétude qui ronge l'âme et obsède la pensée des artistes que leur haute conscience empêche d'être jamais satisfaits »[2].

Faut-il réellement souscrire à cette vision d'un artiste en désarroi? Car une tout autre perspective nous est inversement proposée, celle d'un Auguste Desch ami de Jacques Majorelle, de Victor Prouvé et du mécène Eugène J.B. Corbin, ainsi le plus heureusement intégré dans la sphère de l'École de Nancy et « sachant garder sa place dans le cercle des artistes lorrains reconnus »[8].

Auguste Desch meurt à Laxou — où une rue porte aujourd'hui son nom — en 1924 et repose au cimetière de Préville à Nancy[9].

Expositions personnelles

  • Galerie Georges Petit, Paris, vers 1911.

Expositions collectives

Vente publique

  • L'art et la femme, vente de tableaux comprenant un ensemble de 117 Ĺ“uvres provenant de l'atelier d'Auguste Desch, JoĂ«l Millon et Claude Robert, commissaires-priseurs, Paris, hĂ´tel Drouot, .

RĂ©ception critique

  • « Le coloris de Decsh ! Quelle merveille de puissance, de finesse et de variĂ©tĂ© ! J'ai vu des Ă©tudes de paysage Ă  l'encre de Chine oĂą l'imagination de Desch m'a fait souvenir des dessins de Victor Hugo. J'ai vu tout un monde et que Desch est un artiste aussi fĂ©cond que subtil. » - Pol Simon[10]
  • « Des Ă©bauches très colorĂ©es, presque fauves, des pastels qui font songer Ă  Toulouse-Lautrec. Un thème central et abondamment dĂ©clinĂ©: la vie quotidienne et familiale. » - GĂ©rald Schurr[11]

Collections publiques

Notes et références

  1. Henri Claude, « Les artistes lorrains d'arts majeurs dans la vie artistique nancĂ©ienne du dernier quart du XIXe siècle Â», in Annales de l'Est, 2005.
  2. « Sur un peintre disparu : Auguste Desch Â», La Presse, 5 septembre 1924.
  3. Digital Library, L'Enfant Ă  la crinoline, reproduction.
  4. Dictionnaire Bénézit, tome 4, Gründ, 1999, page 475.
  5. (en) Panama-Pacific International Exposition, Catalogue of works in painting, drawings, sculpture, medals-engravings and lithographs, San Francisco 1915, no 315 du catalogue : L'Enfant Ă  la crinoline par Auguste Desch.
  6. FrĂ©dĂ©ric ThiĂ©ry, « La première veste de camouflage du monde est inventĂ©e par Louis Guingot Â», Guerres mondiales et conflits contemporains, no 227, Presses universitaires de France, 2007.
  7. Art Lorrain, Auguste-Théodore Desch.
  8. Véronique Menault-Mirande, Auguste-Théodore Desch, Impressions Publilor, 2003.
  9. Bertrand Beyern, « Le cimetière de PrĂ©ville Ă  Nancy, personnalitĂ©s y reposant Â» sur bertrandbeyern.fr.
  10. Pol Simon, « Un maĂ®tre du dessin : Desch Â», L'Est rĂ©publicain, 23 aoĂ»t 1920.
  11. GĂ©rald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Ă©ditions de l'amateur, 1996, page 241.

Annexes

Bibliographie

  • Georges Sadoul, « Mort du peintre Auguste Desch Â», Le Pays lorrain, no 212, aoĂ»t 1924.
  • R.-L. Martin (dir.), « En souvenir d'Auguste Desch Â», Le Pays lorrain, no 213, septembre 1924.
  • Colette Bardin, Auguste Desch retrouvĂ©, mĂ©moire de maĂ®trise en histoire de l'art, universitĂ© Nancy II, 1971.
  • GĂ©rald Schurr, Les petits maĂ®tres de la peinture, valeur de demain, tome 2, Les Ă©ditions de l'amateur, 1982.
  • Ladislas Harcos, Peintres et graveurs lorrains, 1833-1980, Éditions Harcos, 1991.
  • GĂ©rald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Ă©ditions de l'amateur, 1996.
  • AndrĂ© Roussard, Dictionnaire des peintres Ă  Montmartre, Éditions AndrĂ© Roussard, 1999.
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999.
  • VĂ©ronique Menault-Mirande (prĂ©face d'AndrĂ© Rossinot), Auguste-ThĂ©odore Desch (1877-1924), Nancy, Impressions Publilor, 2003.

Liens externes

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