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Jean-Julien Lemordant

Jean-Julien Lemordant, né à Saint-Malo le et mort à Paris 12e le [3], est un peintre et graveur français.

Jean-Julien Lemordant
Jean-Julien Lemordant en 1917, photographie de l'Agence de presse Meurisse, Paris, BnF.
Biographie
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Biographie

Le père de Jean-Julien Lemordant Ă©tait maçon, peut-ĂŞtre marin Ă  l'occasion, et sa mère femme au foyer. D'après ce qui a Ă©tĂ© racontĂ© au moment du retour triomphal du peintre dans sa ville natale en , son grand-père aurait Ă©tĂ© « ancien corsaire Â». Orphelin dès l'adolescence, sans ressource, Jean-Julien Lemordant rĂ©ussit Ă  Ă©tudier la peinture Ă  l'École rĂ©gionale des beaux-arts de Rennes oĂą il est le condisciple de Camille Godet, Pierre Lenoir et Albert Bourget, et obtient en 1892 une bourse de la ville de Rennes qui lui permet d’intĂ©grer l’École des beaux-arts de Paris en 1895[4] - [5].

À Paris, il fréquente l’atelier Léon Bonnat où il rencontre Raoul Dufy, Georges Braque et Othon Friesz[4].

En 1901, à l’occasion de son service militaire, il découvre Quimper et la région de Penmarch, et il s’installe en 1904 à Saint-Guénolé pour travailler et étudier nature, marins et paysans du pays Bigouden.

Peintre de la Bretagne et de la mer, on l'a qualifiĂ© parfois de « fauve breton Â», quoiqu'il ait travaillĂ© surtout Ă  Paris. Il a vĂ©cu dans le quartier des Gobelins[6]. Sa palette très colorĂ©e est une de ses principales qualitĂ©s et il sait admirablement reprĂ©senter les mouvements des hommes, les danses, mais aussi ceux de la mer, du vent, de la pluie.

Il commence alors à recevoir des commandes importantes tel le décor de la salle à manger de l'hôtel de l’Épée, à Quimper en 1905.

Le grand dĂ©cor est rĂ©alisĂ© entre 1905 et 1909 et se compose de 23 panneaux d’un total de 60 m2 relatant cinq grands thèmes : Le Vent, Le Pardon, Le GoĂ©mon, La Mer, et Le Phare[6] reprĂ©sentant le phare d’EckmĂĽhl et la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie. En 1975, l'hĂ´tel de l'ÉpĂ©e ferme ses portes et le dĂ©cor de la salle Ă  manger est achetĂ© aux enchères par le musĂ©e des Beaux-Arts de Quimper en 1976. Lemordant y Ă©voque de manière synthĂ©tique la vie quotidienne des Bigoudens.

En 1906, il expose neuf toiles au Salon d'automne de Paris[7]. Il y expose a nouveau en 1907 et présente dix œuvres dont des Fragments de décoration pour l'hôtel de l'Épée, Dans le vent et Scènes de Pardon[6] - [8].

Il reçoit des critiques positives publiées dans La jeune peinture française par le critique André Salmon (1912) qui écrit « d’une barbare association de couleurs il extrait une juste harmonie par la science de l’éclairage, avec la mer sombre pour écran[9]. »

Son travail est également mentionné dans L'Art et les Artistes par Gustave Geffroy dans l'article « Le Plafond du théâtre de Rennes » en 1913[6].

Son œuvre principale demeure la grande décoration que lui commanda le maire de Rennes, Jean Janvier, pour décorer le plafond du théâtre, aujourd'hui opéra[6]. Réalisée avec une grande rapidité, l'œuvre fut mise en place en 1914[10]. Elle représente une danse bretonne endiablée aux multiples personnages. On connaît au moins 60 études préparatoires à cette grande composition, le musée des Beaux-Arts de Rennes en conservant une[11]. Signalons aussi le décor conçu, sur le thème général de la Bretagne, pour l'hôtel de l’Épée à Quimper. Menacé de disparition lorsque l'hôtel ferma en 1975, il fut acquis par le musée des Beaux-Arts de Quimper, mais le manque de place ne permit de l'exposer qu'après rénovation complète du musée en 1993[12].

Sa carrière est interrompue car Lemordant perd la vue durant la Première Guerre mondiale, en à Arras, mais la recouvre en 1935[13].

Il se construit un hôtel particulier au 38, avenue René-Coty à Paris, en sa qualité d'architecte, ancien élève d'Emmanuel Le Ray, architecte de la Ville de Rennes[14].

Hommage

Dans le roman Un héros national inspiré des épreuves de Jean-Julien Lemordant, Claire Géniaux y déplore les œuvres de charité des femmes envers les soldats qui auraient prolongés la Première Guerre mondiale[15].

Ĺ’uvres

Ĺ’uvres dans les collections publiques

États-Unis
France
Royaume-Uni

Mobilier

  • Buffet breton en bois, 1931, exĂ©cutĂ© par François Caujan (nĂ© en 1902), exposĂ© pour le cinquantenaire de l'Ă©cole rĂ©gionale des beaux-arts de Rennes, localisation inconnue[20].

Notes et références

  1. « http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?id=recherche_guidee_plan_detail&doc=accounts/mnesys_cg29/datas/ir%2Fserie_j%2FFRAD029_00000107J%2Exml » (consulté le )
  2. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom LEMORDANT Jean-Julien (consulté le )
  3. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 12e, n° 1797, vue 21/31.
  4. Musée des beaux-arts de la ville de Quimper, « Lemordant Décor pour l'hôtel de l'Épée à Quimper », sur Musée des Beaux-Arts de la ville de Quimper : Site Internet (consulté le )
  5. « Esquisse préparatoire de Jean-Julien Lemordant », sur Bretagne Musées (consulté le ).
  6. « L'Art et les artistes : revue mensuelle d'art ancien et moderne... », sur Gallica, (consulté le ).
  7. Getty Research Institute et Société du Salon d'automne, Catalogue des ouvrages de peinture, sculpture, dessin gravure, architecture et art décoratif, Paris : Société du Salon d'automne, (lire en ligne).
  8. Getty Research Institute et Société du Salon d'automne, Catalogue des ouvrages de peinture, sculpture, dessin gravure, architecture et art décoratif, Paris : Société du Salon d'automne, (lire en ligne).
  9. André Harold B. Lee Library, La jeune peinture française, Paris : Société des Trente, (lire en ligne).
  10. Site du musée des Beaux-Arts de Rennes.
  11. DĂ©pĂ´t du musĂ©e national d'art moderne, 1994, diamètre 150 cm.
  12. Site du musée des Beaux-Arts de Quimper.
  13. Ce qui donna lieu de la part de ses rivaux et ennemis à des accusations jamais prouvées (il aurait exagéré la gravité de ses blessures aux fins de recevoir une pension).
  14. Antoine Goissaud, « HĂ´tel particulier pour un artiste peintre 48 avenue du Parc Montsouris Ă  Paris Â», La Construction moderne, Paris, , pp. 8-15, article citĂ© in: HĂ©lène GuĂ©nĂ© et François Loyer, L'Église, l'État et les architectes Rennes 1870-1940, Éd. Norma, 1995, 366 p.
  15. « Deux amis de Jossot: Claire et Charles Géniaux, journalistes et romanciers », sur gustave.jossot.free.fr (consulté le )
  16. (en) « The Rocks Jean-Julien Lemordant », sur www.metmuseum.org (consulté le ).
  17. Musée départemental breton, Quimper : divers dessins (dont une étude de mobilier), affiche "Finistère" (1913), , 80 p..
  18. « Un Rémois offre un tableau du peintre breton Jean Julien Lemordant au Musée de Quimper », sur Journal L'Union abonné, (consulté le )
  19. « Collections Online | British Museum », sur www.britishmuseum.org (consulté le ).
  20. Bulletin de l'art moderne et ancien, , p. 366.

Annexes

Bibliographie

  • Dictionnaire BĂ©nĂ©zit.
  • Bulletin de l'art moderne et ancien, , p. 366.
  • « L'Ĺ“uvre de guerre de Lemordant », Bretagne no 130, .
  • AndrĂ© Cariou, « La restitution d’une dĂ©coration de Lemordant au musĂ©e des beaux-arts de Quimper », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l’Histoire de l’Art français, Paris, 1992, pp. 242-252.
  • Jean-Julien Lemordant, avec des textes d'AndrĂ© Cariou et de Luc Legeard, , Ă©d. du musĂ©e des Beaux-Arts de Quimper, 1993 (ISBN 2-906739-18-9). — Catalogue de l’exposition du musĂ©e des Beaux-Arts de Quimper, du au .
  • AndrĂ© Cariou, « Émile Masson et Jean-Julien Lemordant », in: Actes du colloque Émile Masson, prophète et rebelle, de Pontivy en 2003, Ă©d. Presses Universitaires de Rennes, 2005, pp. 243-250 (ISBN 2-7535-0058-4).
  • AndrĂ© Cariou, Jean-Julien Lemordant, Plomelin, Éd. Palantines, 2006  (ISBN 2-911434-60-9).

Liens externes

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