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Penmarch

Penmarch [pɛ̃maʁ] (nommĂ©e Ă©galement Penmarc'h[1] ; anciennement TrĂ©oultrĂ©) est une commune française du dĂ©partement du FinistĂšre, en rĂ©gion Bretagne.

Penmarch
Penmarch
Pointe de Penmarch.
Blason de Penmarch
HĂ©raldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
DĂ©partement FinistĂšre
Arrondissement Quimper
Intercommunalité Communauté de communes du Pays Bigouden Sud
Maire
Mandat
Gwénola Le Troadec
2020-2026
Code postal 29760
Code commune 29158
DĂ©mographie
Gentilé Penmarchais
Population
municipale
5 139 hab. (2020 en diminution de 5,67 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 314 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 48â€Č 46″ nord, 4° 20â€Č 12″ ouest
Altitude Min. −1 m
Max. 23 m
Superficie 16,39 km2
Type Commune rurale et littorale
Unité urbaine Penmarch
(ville-centre)
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Pont-l'Abbé
LĂ©gislatives SeptiĂšme circonscription
Localisation
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Penmarch
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Penmarch
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Penmarch
Liens
Site web penmarch.fr
    Penmarc'h, le phare.

    GĂ©ographie

    Localisation

    Penmarc'h est la commune la plus au sud-ouest du Pays Bigouden. Elle est situĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud de la baie d'Audierne. Le bourg de Penmarch est Ă  vol d'oiseau Ă  30 km de Quimper. Elle est la plus peuplĂ©e du canton de Guilvinec, avec une population de 5 532 habitants en 2012 (18 279 pour l'ensemble du canton) ; la commune comprend aussi les hameaux portuaires de Saint-GuĂ©nolĂ©, Saint-Pierre et KĂ©rity.

    Carte de la commune de Penmarch (limite communale en orange).

    Communes limitrophes

    Limitée au sud et à l'ouest par l'océan Atlantique, Penmarch n'a que deux communes limitrophes :

    GĂ©ologie et relief

    La presqu'Ăźle de Conq.

    Sur le plan géologique, Penmarc'h fait partie du domaine sud armoricain du Massif armoricain marqué par le cisaillement sud-armoricain. Cette immense faille se manifeste essentiellement par des roches magmatiques de type granite armant les reliefs qui constituent les contreforts du haut pays Bigouden[2].

    Vue d'ensemble du littoral entre Saint-Pierre (au premier plan) et, à l'arriÚre-plan, Saint-Guénolé ; au milieu la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie.

    Une bonne partie de la commune est formĂ©e de leucogranite dit de Pont-l'AbbĂ©. Ce leucogranite est un granite de teinte claire Ă  deux micas (biotite et muscovite) ; il est le plus souvent Ă  gros grain, mais peut aussi prĂ©senter un aspect plus feuilletĂ© ou ĂȘtre fissurĂ© par des diaclases, donnant alors Ă  cause de l'Ă©rosion des rochers aux formes spectaculaires, comme ceux de Saint-GuĂ©nolĂ© en Penmarc'h ou de la Pointe de la Torche en Plomeur[3].

    Le territoire de la commune est particuliĂšrement plat et d'une trĂšs faible altitude, souvent infĂ©rieure Ă  5 mĂštres. On y trouve de nombreux marais lagunaires (lochs) dont certains ont Ă©tĂ© drainĂ©s et comblĂ©s, en particulier Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©, afin de gagner de l'espace pour l'habitat ou l'installation de locaux artisanaux. En consĂ©quence, 2 500 bĂątiments de la commune se trouvent en zone inondable "risque de submersion marine" (dont 950 avec un risque trĂšs fort)[4].

    Serge Duigou décrit ainsi le relief et la répartition de l'habitat : « La presqu'ßle de Penmarc'h, pointe avancée de la presqu'ßle du Cap Caval (...) est formée de plusieurs isolats. Les trois principaux pÎles d'habitation Tréoultré [le bourg de Penmarc'h], Kérity - Saint-Pierre et Saint-Guénolé sont séparés, isolés les uns des autres, par des zones humides, marais ou vasiÚres, le Ster au sud, la Joie à l'ouest, Lescors au nord (...) reliés par deux ponts, le pont de Kéréon entre Tréoultré et Saint-Guénolé et le pont Ninon entre Tréoultré et Kérity »[5]. On a pu parler d'un "archipel terrestre".

    Per Jakez Helias décrit ainsi, dans le conte La riviÚre de Kido, de maniÚre imagée, les conséquences de l'envasement et de l'ensablement progressif de la région :

    « Le pays de Penmarc'h, en ce temps-lĂ , Ă©tait un archipel d'Ăźles basses entre lesquelles on circulait par des canaux. Tout au long de la Baie d'Audierne, il y avait des ports ouverts. Et c'est par la route de mer que les pĂšlerins arrivaient de toute part au grand pardon de Languidou. Ils venaient mĂȘme de pays Ă©trangers tant Ă©tait grande la rĂ©putation du seigneur saint Kido[6], qui protĂ©geait les hommes et les biens sur l'eau salĂ©e. (...) Et puis il vint un temps oĂč la mer attrapa mal au ventre, on ne sait pourquoi, ni comment. (...) À force de convulsions, elle dĂ©routa ses courants, elle bannit ses poissons au large, elle encombra ses canaux de sa vase, elle finit par dĂ©gorger; sur ses bords, les galets qui lui faisaient mal. (...) La baie de Kido se trouva polie d'un cordon de galets polis et se dessĂ©cha derriĂšre ce mur. La riviĂšre devint un Ă©tang et les cloches de Languidou sonnĂšrent le glas du grand pardon. Pendant plusieurs annĂ©es encore, des navires d'outre-mer, chargĂ©s de pĂšlerins, se prĂ©sentĂšrent devant la Baie d'Audierne, cherchant l'entrĂ©e de la riviĂšre de Kido. Mais ils avaient beau croiser de Pors-Karn Ă  Pors-Poulhan, il n'y avait plus d'entrĂ©e[7] »

    Carte de la Pointe de Penmarc'h (entre 1771 et 1785)

    De nombreux Ăźlots ou Ă©cueils de dimensions trĂšs variables ponctuent toute la cĂŽte de Penmarc'h : les plus importants sont les Étocs au sud de KĂ©rity, l'Ăźle Saint-Nonna Ă  l'ouest de Saint-Pierre.

    Le tracĂ© de la cĂŽte Ă©volue de maniĂšre importante au fil du temps. Un rapport publiĂ© en 1913, basĂ© sur les relevĂ©s effectuĂ©s par un ingĂ©nieur hydrographe, La Porte, entre 1901 et 1912 et comparĂ©s avec ceux effectuĂ©s par Beautemps-BeauprĂ© entre 1818 et 1821, Ă©crit : « La Pointe de Penmarc'h, entre Saint-GuĂ©nolĂ© et Kerity, sur une longueur de 3 500 mĂštres, a partout reculĂ© ; le recul atteint parfois plus de 60 mĂštres ; la moyenne est de 35 mĂštres pour 86 ans, soit 40 mĂštres par siĂšcle. De Penmarc'h Ă  Loctudy, le recul est moins prononcĂ©. Il prĂ©domine et atteint une quarantaine de mĂštres Ă  la pointe de Saint-Oual »[8].

    Le port de Saint-GuĂ©nolĂ© qui prĂ©sente une passe ouverte plein ouest rĂ©putĂ©e dangereuse par gros temps, est protĂ©gĂ© par deux presqu'Ăźles granitiques : Krugen au sud, Conq au nord-ouest. Krugen est reliĂ©e Ă  la cĂŽte par un isthme sableux. Conq est reliĂ©e Ă  la cĂŽte par une digue artificielle, elle-mĂȘme protĂ©gĂ©e par des blocs de bĂ©ton qui permettent de mieux briser le dĂ©ferlement de la houle.

    Les Étocs vus de la plage du StĂȘr Poulguen

    La cÎte rocheuse granitique, (dite « cÎte sauvage » à Saint-Guénolé), est entrecoupée de plusieurs plages :

    • au nord, la plage de Pors-Carn qui se prolonge jusqu'Ă  la pointe de la Torche (commune de Plomeur) ;
    • Ă  l'ouest, la plage de La Joie ;
    • au sud, la plage du StĂȘr (ou Steir) qui commence Ă  KĂ©rity et se prolonge jusqu'au Guilvinec.
    • Penmarch : la pointe de Pors Carn.
      Penmarch : la pointe de Pors Carn.
    • Penmarc'h : la plage et les dunes du StĂȘr vues en direction de l'ouest ; Ă  droite le sentier de grande randonnĂ©e GR 34
      Penmarc'h : la plage et les dunes du StĂȘr vues en direction de l'ouest ; Ă  droite le sentier de grande randonnĂ©e GR 34
    • Penmarc'h : la plage du StĂȘr vue en direction de l'est ; Ă  l'arriĂšre-plan la pointe de Men Meur (en Guilvinec)
      Penmarc'h : la plage du StĂȘr vue en direction de l'est ; Ă  l'arriĂšre-plan la pointe de Men Meur (en Guilvinec)
    • Rochers dans les dunes proches de la plage du StĂȘr 1
      Rochers dans les dunes proches de la plage du StĂȘr 1
    • Rochers dans les dunes proches de la plage du StĂȘr 2
      Rochers dans les dunes proches de la plage du StĂȘr 2
    • La roseliĂšre de la Dour Red (palud situĂ© Ă  la limite communale entre Penmarc'h et Le Guilvinec prĂšs de la plage du StĂȘr)
      La roseliĂšre de la Dour Red (palud situĂ© Ă  la limite communale entre Penmarc'h et Le Guilvinec prĂšs de la plage du StĂȘr)

    Devant Penmarc'h, le plateau granitique submergĂ© sert de socle aux "Roches de Penmarc'h"[9], une trentaine de rochers, jamais recouverts par la mer, dont les plus hauts atteignant de 10 Ă  12 mĂštres de hauteur, sont les Étocs[10].

    En raison de la configuration du territoire et des vents forts qui y soufflent tout au long de l'annĂ©e, la vĂ©gĂ©tation est rase sur la commune ; les arbres de quelque importance qui y grandissent adoptent souvent une forme « en drapeau » avant d'ĂȘtre un jour ou l'autre abattus par une tempĂȘte.

    Henry Reverdy a décrit ainsi Penmarc'h en 1903 :

    « Dans les brumes de l'Atlantique, une terre plate, faisant Ă  peine saillie au-dessus du flot, effilochĂ©e pour ainsi dire par la tempĂȘte. Tout autour de cette pointe avancĂ©e, une meute hurlante d'Ă©cueils : les Étocs, Poul-Bras, Villers-Bras, Nona, BassĂ©-NĂ©vĂ©s, Feloir. Sur ces brisants le flot dĂ©ferle avec un bruit incessant que domine, Ă  intervalles rĂ©guliers, le cri Ă©trange, l'espĂšce de respiration monstrueuse de l'Anse de la Torche. (...) Sur la terre rĂąpĂ©e par la fougue des vents, point d'arbres ; Ă  peine quelques champs de pommes de terre et de vagues pĂątures, oĂč l'eau reste stagnante. La vĂ©gĂ©tation est remplacĂ©e par une Ă©trange poussĂ©e de granite : des clochers, des tours, des ruines. Dans la commune, il y a six Ă©glises : Saint-Nonna, Sainte-Thumette, Saint-Pierre, Notre-Dame-de-la-Joie, Saint-Fiacre, Saint-GuĂ©nolĂ© ; de nombreuses maisons-fortes du XVe siĂšcle ; deux anciens phares dĂ©classĂ©s et le phare le plus puissant de France : EckmĂŒhl[11]. »

    Charles GĂ©niaux a Ă©crit pour sa part : « La presqu'Ăźle de Penmarc'h, c'est une terre posĂ©e comme un radeau trop chargĂ© sur la mer, et, depuis les saints jusqu'aux ivrognes, tous ses habitants doivent ĂȘtre marins afin d'avoir le droit d'y vivre »[12].

    TempĂȘtes et raz-de-marĂ©e

    La situation pĂ©ninsulaire et la platitude de la commune expliquent qu'elle soit trĂšs exposĂ©e aux tempĂȘtes (celles du et du par exemple sont restĂ©es cĂ©lĂšbres) et aux submersions marines lors des marĂ©es Ă  fort coefficient avec fort vent de sud-ouest[13], dĂ©nommĂ©es parfois Ă  tort raz-de-marĂ©e, particuliĂšrement Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© et Ă  Saint-Pierre, comme celle du [14], ou encore celles de 1899, 1900, 1904 et 1924[15]. Par exemple le , un ouragan emporta, au bourg de Penmarch, le toit de l'Ă©glise Saint-Nonna.

    Jacques Cambry a dĂ©crit en 1793 une tempĂȘte Ă  Penmarc'h :

    « J'avois attendu le moment d'une tempĂȘte pour me rendre Ă  Penmarck, je fus bien servi par les Ă©lĂ©mens ; la mer Ă©toit dans un tel Ă©tat de fureur, que les habitans du pays, accoutumĂ©s Ă  ce spectacle, quittoient leurs travaux pour la contempler. (...) D'Ă©pais nuages de vapeurs roulent en tourbillon : le ciel et la mer se confondent. Vous n'appercevez dans un sombre brouillard que d'Ă©normes globes d'Ă©cume ; ils se lĂšvent, se brisent, bondissent dans les airs avec un bruit Ă©pouvantable ; on croit sentir trembler la terre. (...) Les flots amoncelĂ©s menacent de tout engloutir[16]. »

    Marcel Proust a dĂ©crit la violence de la tempĂȘte Ă  Penmarch en 1895 dans son roman Jean Santeuil :

    « Et ce fut par un beau soleil attachĂ©s ensemble pour offrir quelque rĂ©sistance au vent, ils montĂšrent la rue, puis le chemin qui monte vers les rochers, d'oĂč lon peut voir la mer. La violence de tout devenait de plus en plus incroyable. On ne distinguait pas au passage ce qui vous croisait en volant, tant cela volait vite. Sans voir la mer, et Ă  une lieue d'elle on recevait des paquets d'eau dans la figure. Il commençait Ă  pleuvoir et on ne recevait pas de pluie qui au lieu de tomber Ă©tait emportĂ©e par le vent. Ils arrivĂšrent en haut de l'Ă©minence, quand, tout Ă  coup, ils entrĂšrent dans le royaume du vent dont ces collines dĂ©fendaient l'entrĂ©e, et ils durent y entrer malgrĂ© eux Ă  genoux, car sa force n'avait pas encore Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e et Ă  laquelle ils ne s'attendaient pas, les souleva de terre et les jeta quelque spas plus loin, prosternĂ©s, accrochĂ©s des pieds et des mains au sol pour s'y retenir, n'osant pas relever la tĂȘte pour ne pas ĂȘtre Ă©touffĂ©s. »

    — Marcel Proust, Jean Santeuil[17]

    • Saint-GuĂ©nolĂ© : le raz-de-marĂ©e de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, route et champs envahis par la mer
      Saint-Guénolé : le raz-de-marée de la nuit du 8 au , route et champs envahis par la mer
    • Saint-GuĂ©nolĂ© : le raz-de-marĂ©e de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, bateaux dĂ©portĂ©s sur le quai prĂšs de l'usine Cassegrain 1
      Saint-Guénolé : le raz-de-marée de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, bateaux déportés sur le quai prÚs de l'usine Cassegrain 1
    • Saint-GuĂ©nolĂ© : le raz-de-marĂ©e de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, bateaux dĂ©portĂ©s sur le quai prĂšs de l'usine Cassegrain 2
      Saint-Guénolé : le raz-de-marée de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, bateaux déportés sur le quai prÚs de l'usine Cassegrain 2
    • Saint-GuĂ©nolĂ© : le raz-de-marĂ©e de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, cabane renversĂ©e dans une rue inondĂ©e
      Saint-Guénolé : le raz-de-marée de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, cabane renversée dans une rue inondée
    • Saint-GuĂ©nolĂ© : le raz-de-marĂ©e de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, galets et objets divers encombrant la rue aprĂšs l'inondation
      Saint-Guénolé : le raz-de-marée de la nuit du 8 au 9 janvier 1924, galets et objets divers encombrant la rue aprÚs l'inondation
    • Saint-GuĂ©nolĂ© : une rue aprĂšs le raz-de-marĂ©e de la nuit du 8 au 9 janvier 1924
      Saint-Guénolé : une rue aprÚs le raz-de-marée de la nuit du 8 au 9 janvier 1924

    Le journal La DĂ©pĂȘche de Brest dĂ©crit ainsi le raz-de-marĂ©e de 1904 : « Le raz de marĂ©e a causĂ© surtout des dĂ©gĂąts Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© (...). La mer a en effet tout submergĂ©, les maisons et les champs, sur une Ă©tendue de plusieurs kilomĂštres. Les usines ont Ă©tĂ© ravagĂ©es. Les maisons ont eu leurs portes et fenĂȘtres brisĂ©es, ont Ă©tĂ© envahies par la mer. Les barques de pĂȘche ont Ă©tĂ© transportĂ©es sur les routes, lesquelles transformĂ©es en torrents sont complĂštement dĂ©foncĂ©es. (...). Toutes les rĂ©coltes en terre sont perdues et plusieurs hectares de terres cultivables ne pourront ĂȘtre utilisĂ©es avant quatre ans Ă  cause des Ă©lĂ©ments salins qui y ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s ».

    L'hedomadaire Le Courrier du FinistĂšre Ă©crit quant Ă  lui :

    « C'est vers trois heures du matin environ que la mer s'est prĂ©cipitĂ©e, avec un fracas Ă©pouvantable, sur la terre, emportant tout ce qui s'opposait Ă  son passage, inondant les maisons, les routes et les champs, et les couvrant de sable et de gravier jusqu'Ă  deux kilomĂštres de la cĂŽte. À Saint-Pierre, cinq bateaux de pĂȘche ont Ă©tĂ© lancĂ©s Ă  plus de cent mĂštres de leur point d'attache et brisĂ©s. Toutes les maisons de ce village ont eu plus ou moins Ă  souffrir. À Saint-GuĂ©nolĂ©, le dĂ©sastre n'a pas Ă©tĂ© moins grand. De nombreux murs ont Ă©tĂ© dĂ©molis, d'Ă©normes blocs de rochers ont Ă©tĂ© transportĂ©s comme des fĂȘtus. Les usines Clergeau, Tirlot et Frocher ont subi des dĂ©gĂąts considĂ©rables tant dans leurs constructions que dans les diverses fournitures qu'elles contenaient[18]. »

    Cette tempĂȘte ne fit toutefois qu'un seul mort Ă  Penmarc'h : un jeune homme de 17 ans, Michel Cornec, Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©.

    • La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 1
      La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 1
    • La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 2
      La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 2
    • La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 3
      La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 3
    • La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 4
      La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 4
    • La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 5
      La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 5
    • La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 6
      La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 6
    • La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 7
      La tempĂȘte du 1er janvier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© 7
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© :
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 1
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 1
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 2
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 2
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 3
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 3
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 4
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : vagues dans les rochers de Saint-GuĂ©nolĂ© 4
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : la mer recouverte d'Ă©cume de mer face Ă  Basse Poulbriat
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : la mer recouverte d'Ă©cume de mer face Ă  Basse Poulbriat
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : blocs d'Ă©cume de mer passant par-dessus le parapet rue des Embruns
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : blocs d'Ă©cume de mer passant par-dessus le parapet rue des Embruns
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : galets envoyĂ©s par les vagues par-dessus le parapet rue des Embruns
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : galets envoyĂ©s par les vagues par-dessus le parapet rue des Embruns
    • La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : Ă©cume de mer ayant envahi les rues du port, lui donnant l'aspect d'un paysage enneigĂ©
      La tempĂȘte du 5 fĂ©vrier 2014 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© : Ă©cume de mer ayant envahi les rues du port, lui donnant l'aspect d'un paysage enneigĂ©

    Le risque de submersion marine reste important de nos jours : selon une estimation datant de 2015, 1 500 personnes Ă  Penmarc'h habitent dans une zone « Ă  risque important d'inondation (...) vulnĂ©rables Ă  une situation de submersion marine »[19]. Le plan de prĂ©vention des risques naturels prĂ©visibles relatif au phĂ©nomĂšne inondation par submersion marine (PPRSM) de Penmarch a Ă©tĂ© approuvĂ© par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du , modifiĂ© le [20].

    La tempĂȘte du Ă  fait reculer la dune du Ster, jusqu'Ă  4 mĂštres en certains endroits[21].

    Voies de communication et transports

    La gare de Saint-Guénolé-Penmarc'h (train birinik, photo datant d'avant 1930)
    Le tracé de la ligne du train birinik

    Penmarch fut desservie par une voie ferrĂ©e des Chemins de fer dĂ©partementaux du FinistĂšre allant, en prolongement de la ligne Quimper-Pont-l'AbbĂ©, de Pont-l'AbbĂ© Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©. La ligne est dĂ©clarĂ©e d'utilitĂ© publique en 1899[22], inaugurĂ©e le ; longue de 18,7 km, elle partait de Pont-l'AbbĂ© et allait jusqu'Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©, desservant au passage Plobannalec-Lesconil, Treffiagat, Guilvinec, Penmarch et KĂ©rity. Environ 50 minutes Ă©taient nĂ©cessaires pour parcourir la totalitĂ© du trajet Ă  la moyenne de 20 kilomĂštres par heure[23]. AprĂšs une fermeture temporaire entre 1938 et 1941, le "train Birinik" reprit du service, intĂ©grĂ© alors au RĂ©seau breton, et la voie ferrĂ©e fut mĂȘme mise Ă  Ă©cartement normal en 1947 pour Ă©viter les transbordements en gare de Pont-l'AbbĂ©, exploitĂ©e dĂ©sormais par les SE pour le seul service des marchandises du au , ce qui n'Ă©vita pas la fermeture de cette ligne transbigoudĂšne le [24].

    Penmarch est desservi par la route départementale 785, ancienne Route nationale 785 allant de Pleyber-Christ à la Pointe de Penmarc'h, désormais déclassée, ainsi que par la RD 53 allant de Loctudy à Saint-Guénolé en passant aussi par le bourg de Penmarch. L'itinéraire touristique "Route du vent solaire"[25] va de la Pointe du Raz à Saint-Pierre (Penmarc'h) en longeant la Baie d'Audierne.

    En raison de sa situation géographique, Penmarc'h est le point de départ de plusieurs cùbles téléphoniques sous-marins, desservant l'Amérique du Nord[26] et l'Afrique[27].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[28]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[29].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000[28]

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 12,3 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 0,2 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 0,8 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 10 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation[Note 3] : 866 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 14,9 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 6,7 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[32] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[33] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Pont-L'abbe », sur la commune de Pont-l'AbbĂ©, mise en service en 1994[34] et qui se trouve Ă  11 km Ă  vol d'oiseau[35] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 12,8 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 993,3 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[36]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Quimper », sur la commune de Pluguffan, mise en service en 1967 et Ă  22 km[37], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11,5 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[38], Ă  11,8 °C pour 1981-2010[39], puis Ă  12 °C pour 1991-2020[40].

    Urbanisme

    Typologie

    Penmarch est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trĂšs peu denses, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[Note 5] - [41] - [42] - [43]. Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine de Penmarch, une agglomĂ©ration intra-dĂ©partementale regroupant 7 communes[44] et 22 587 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[45] - [46]. La commune est en outre hors attraction des villes[47] - [48].

    La commune, bordĂ©e par l'ocĂ©an Atlantique, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[49]. Des dispositions spĂ©cifiques d’urbanisme s’y appliquent dĂšs lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre Ă©cologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mĂštres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prĂ©voit[50] - [51].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Le tableau ci-dessous prĂ©sente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

    Occupation des sols en 2018
    Type d’occupation Pourcentage Superficie
    (en hectares)
    Tissu urbain discontinu 47,8 % 786
    Équipements sportifs et de loisirs 1,8 % 30
    Prairies et autres surfaces toujours en herbe 4,6 % 76
    SystĂšmes culturaux et parcellaires complexes 13,6 % 223
    Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants 0,9 % 14
    Pelouses et pĂąturages naturels 5,1 % 84
    Landes et broussailles 6,8 % 112
    Plages, dunes et sable 1,3 % 22
    Marais intérieurs 14,5 % 239
    Marais maritimes 3,4 % 56
    Zones intertidales 0,1 % 2
    Source : Corine Land Cover[52]

    Morphologie urbaine

    La commune est composée de quatre principaux villages :

    • Penmarch-Bourg, connu autrefois sous le nom de TrĂ©oultrĂ© ;
    • Saint-GuĂ©nolĂ© (port de pĂȘche principal) ;
    • Kerity (ancien port de pĂȘche aujourd'hui orientĂ© vers l'accueil de la plaisance) ;
    • Saint Pierre (port pour les trĂšs petites unitĂ©s).

    Logement

    La commune de Penmarch compte prĂšs de 1 500 rĂ©sidences secondaires, ce qui reprĂ©sente plus de 30 % des logements, un taux supĂ©rieur Ă  la moyenne nationale ou dĂ©partementale, mais proche de ceux retrouvĂ©s dans les communes similaires Ă  Penmarch.

    L'habitat est principalement constitué de maisons individuelles, avec un taux de propriétaires de 82 %[53].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Trebotref vers 1330[54], Tuortre Nabat en 1349[54], Treffuortre en 1368[54], Trouortreffnabat en 1389[54], Treuoltré en 1420[54], Treoultrenabat en 1443[54], parroesse de Treoultre, terrouer de Penmarc en 1592[54], Treoueltre en 1675[54], Penmarc'h en 1740[55].

    Penmarc'h est composĂ© du breton penn, tĂȘte et marc'h, cheval, d'oĂč sa signification de « tĂȘte de cheval »[56]. Ce nom pourrait faire rĂ©fĂ©rence Ă  la forme de sa cĂŽte. Autrefois, l'ensemble du pays Bigouden Ă©tait nommĂ© Cap Caval[57] ou TĂȘte de Cheval, cap Ă©tant issu de l'occitan cap, tĂȘte lui-mĂȘme issu du latin caput. Cet usage est attestĂ© pour la premiĂšre fois en français en 1529, chez Jean Parmentier dans son Journal du voyage.

    De 1793 à 1801, le nom officiel de la commune s'est orthographié Peunmarch[58]. Quoique la forme officielle en français soit Penmarch, la forme Penmarc'h, plus conforme à l'orthographe bretonne, à la prononciation et à l'étymologie, est beaucoup plus utilisée localement.

    Histoire

    Préhistoire

    La stÚle de Kervedal en Penmarch (réimplantée au Musée de la Préhistoire finistérienne de Penmarch)

    Deux tumuli, aujourd'hui presque entiĂšrement disparus se trouvaient Ă  Rosmeur, prĂšs de la plage de Pors-Carn. Ils furent fouillĂ©s par Armand RenĂ© du ChĂątellier en 1861[59], puis par son fils Paul du ChĂątellier en 1878 : le plus grand culminait alors Ă  6 mĂštres pour un diamĂštre variant de 33 Ă  40 mĂštres, le plus petit, fortement Ă©crĂȘtĂ©, n'avait plus qu'1,4 mĂštre de haut pour 30 mĂštres de diamĂštre[60]. Ils furent Ă  nouveau fouillĂ©s en 1921 par Pierre Favret, Georges A. L. Boisselier et Charles BĂ©nard. Le plus grand tumulus « abritait deux sĂ©pultures mĂ©galithiques cĂŽte Ă  cĂŽte (...) dans un cairn de pierrailles de l’ordre de 20 m x 10 m »[61]. De nos jours, il n'en subsiste pas grand-chose : le petit tumulus, dĂ©sormais situĂ© dans le parc d'une villa dĂ©nommĂ©e "Ker Tumulus Rosmeur", se devine Ă  peine ; du plus grand tumulus, il ne subsiste qu'un bout d'allĂ©e couverte situĂ© dans un jardin privĂ©[62]. Une tĂȘte de dĂ©esse mĂšre gallo-romaine provenant de ce grand tumulus se trouve au MusĂ©e de la PrĂ©histoire finistĂ©rienne de Penmarc'h. Paul du ChĂątellier fouilla aussi le tumulus de la Pointe de La Torche, situĂ© dans la commune voisine de Plomeur.

    Un des menhirs de Kerscaven en Penmarc'h (carte postale ND Photo, avant 1914 ; la légende indique à tort "Un menhir à Saint-Jean-Trolimon").

    Les deux menhirs de Kerscaven[63] - [64], en leucogranite de Pont-l'AbbĂ©, sont classĂ©s monument historique depuis 1889, ainsi que le menhir couchĂ©, aux formes anthropomorphiques, de Kervedal, classĂ© en 1929[65]. Ces deux menhirs subsistent Ă  un kilomĂštre au sud de la chapelle de la Madeleine, distants d'une centaine de mĂštres l'un de l'autre. L'un est nommĂ© "menhir de la Vierge" en raison de sa forme plantureuse, l'autre "menhir de l'ÉvĂȘque"[66].

    Plusieurs autres mĂ©galithes existant Ă  Penmarc'h ont Ă©tĂ© dĂ©truits : un grand dolmen se trouvait Ă  Penanguer, prĂšs de Kerity ; un menhir de 2,3 mĂštres de haut Ă  proximitĂ© de la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, et, non loin de lĂ , un alignement de trois ou quatre rangĂ©es de menhirs, dĂ©molis vers 1850[67] ; un menhir de 8 mĂštres de haut se trouvait Ă  Kerscaven ; un cromlech entourait le moulin Ă  vent de La Madeleine et un tumulus se trouvait Ă  proximitĂ©, etc. Entre 1919 et 1922, BĂ©nard Le Pontois organisa des campagnes de fouilles Ă  Penmarc'h, aboutissant Ă  la dĂ©couverte du menhir couchĂ© de KervĂ©dal (Ă  proximitĂ© duquel se trouvait un cromlech)[68], de la dĂ©fense mĂ©galithique de Porz-Tibor, des monuments de Feunteunigou et de Poulguen-Bihan[69].

    Le tumulus du Poulguen a Ă©tĂ© classĂ© monument historique par arrĂȘtĂ© du . Il contient un dolmen en "T" avec deux chambres perpendiculaires au couloir d'entrĂ©e. Haut de 6 mĂštres et large de 40 mĂštres Ă  l'origine, il a Ă©tĂ© rĂ©duit de tous cĂŽtĂ©s par les carriers, mais a conservĂ© sa couverture de pierres (cairn) et de terre (tumulus)[70].

    C'est pour abriter le résultat de ces fouilles que fut créé en 1924 à Penmarch le Musée de la Préhistoire finistérienne.

    Antiquité

    Penmarc'h correspond peut-ĂȘtre au cap KabaĂŻon, dĂ©couvert par le Grec PythĂ©as au IVe siĂšcle avant notre Ăšre[71]

    Une voie romaine partant de Civitas aquilonia (quartier de Locmaria à Quimper) aboutissait à Kérity en Penmarc'h en passant par Pont-l'Abbé[72].

    • Moulin rotatif gallo-romain de Kerellec en Penmarc'h (meule dormante)
      Moulin rotatif gallo-romain de Kerellec en Penmarc'h (meule dormante)

    Moyen Âge

    En 1308-1309, des barques de Saint-GuĂ©nolĂ© sont mentionnĂ©es cinq fois Ă  Bordeaux, quatre fois Ă  Libourne. En 1395, on recense 116 foyers de pĂȘcheurs Ă  TrĂ©oultrĂ©[5]. En 1403, Guillaume de Wilford, Ă©cuyer anglais, Ă  la tĂȘte d'une escadre montĂ©e par six mille hommes, avait capturĂ© entre Penmarc'h et Douarnenez une quarantaine de navires marchands venant de La Rochelle. Il dĂ©barqua Ă  KĂ©rity qu'il saccagea. Un siĂšcle, plus tard, en 1513, les Anglais opĂ©rant une nouvelle descente au port de Penmarc'h, pillĂšrent et massacrĂšrent la population[69].

    Vers 1400, Jean-Baptiste Ogée indiqua l'existence de 5 manoirs à Penmarch : Pratanroux[73], Coëtcanton, de Pratauron, de Keraulan et de Kercaradec.

    Les sécheries de poisson

    Penmarc'h Ă©tait aux XIVe et XVe siĂšcles une des villes les plus prospĂšres de Bretagne et sa population avoisinait alors les 10 000 Ăąmes. C'est qu'Ă  une vingtaine de kilomĂštres Ă  l'ouest de Penmarc'h, on trouvait Ă  une certaine Ă©poque de l'annĂ©e un banc considĂ©rable de morues dont la pĂȘche Ă©tait fort lucrative. « Les [sĂ©cheries de poisson] les plus importantes [de Basse-Bretagne] Ă©taient celles du Cap-Caval oĂč l'on prĂ©parait le "merlu de Penmarck". Elles firent la richesse de cette ville, grand port de commerce jusqu'au XVIe siĂšcle. (...) AprĂšs les merlus, on sĂ©chait aussi les congres, les juliennes et les maquereaux. (...) Les sĂ©cheries du Cap-Caval appartenaient Ă  la puissante baronnie du Pont et au marquisat de Pont-Croix. (...) Un mĂ©moire de 1709, basĂ© sur un aveu de Pierre du Pont du et un autre aveu d'HĂ©lĂšne de Rohan[74] du Ă©tablit que "les seigneurs du Pont Ă©taient infĂ©odĂ©s de temps immĂ©morial envers le Roi du droit de pĂȘcherie, sĂ©cherie et vaccantage[75] dans les paroisses de Loctudi, Plonivel, TrĂ©ffiagat, TrĂ©oultrĂ© et Combrit" ; les seigneurs de Pont-l'AbbĂ© affermaient ces droits aux pĂȘcheurs locaux moyennant la perception de droits. (...) Les sĂ©cheries de poisson de Basse-Bretagne, et celles des merlus de Penmarck particuliĂšrement) perdirent leur importance lorsque commença la pĂȘche en Islande et Ă  Terre-Neuve »[76].

    Un ensemble de ports prospĂšres

    Jusqu'au milieu du XVe siĂšcle, les marins de Penmarc'h pratiquent un cabotage qui les mĂšne jusqu'en Normandie et en Angleterre, et jusqu'Ă  la frontiĂšre espagnole.

    GrĂące Ă  la fin de la Guerre de Cent Ans, Penmarc'h est entre 1450 et 1560 un des tout premiers ports europĂ©ens[77], frĂ©quentant Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Libourne, et les ports de Flandre et de ZĂ©lande (Arnemuiden et Walcheren principalement). Les navires penmarchais frĂ©quentent aussi les ports picards, anglais, gallois et mĂȘme irlandais. À partir du dĂ©but du XVIe siĂšcle, ils vont mĂȘme jusqu'Ă  Lisbonne, San Lucar (avant-port de Cadix) et SĂ©ville[5]. La ville faisait commerce de chanvre, de toile, de bestiaux et de grains avec les ports espagnols de la Galice et des Asturies.

    En 1482-1483, le registre de la "comptablie", qui perçoit les taxes à l'entrée du port de Bordeaux enregistre 27 navires venant de Penmarch[78].

    La ville était tellement tournée vers le commerce maritime que les terres environnantes étaient laissées en friche et que l'autorité dut intervenir pour en exiger la culture[79].

    RenĂ© de Rieux, dit SourdĂ©ac, qui fut gouverneur de Brest et marquis d'Ouessant Ă  la fin du XVIe siĂšcle dĂ©crit ainsi la prospĂ©ritĂ© de Penmarc'h Ă  la fin du Moyen Âge :

    « Il y avait dans le bourg de Penmarc (que j'estime l'un des plus grands de France) fort grande quantité de petits bourgs, chacun de Soixante à quatre-vingt maisons, lesquelles ne sont distantes les unes des autres que de la portée de l'arquebusade, et diriez que c'est un archipelage terrestre de voir cette grande étendue de maisons séparées par cantons, et auparavant que la rage de Fontenelle les ont ruinés, c'estoit le plus riche bourg de Bretagne, et que les Penmarquéens avoient plus de cinq cents navires à eux[80]. »

    Henry Reverdy décrit ainsi l'ancienne prospérité de Penmarc'h :

    « Autrefois, Penmarc'h fut une ville qui s'Ă©tendait de KĂ©rity Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©. (...) Un port avec une longue jetĂ©e s'Ă©tendait Ă  presque un quart de lieue en mer jusqu'au Rocher de la Chaise. Les ducs de Bretagne avaient une pĂȘcherie Ă  Poul-Bras. Les sentiers portent encore le nom des rues qu'ils ont remplacĂ©es : "Grand'rue", "rue des Marchands", "rue des Argentiers". La richesse Ă©tait telle qu'on tapissait d'Ă©toffes de soie les murailles au jour des processions. Les habitants de Penmarc'h Ă©taient dĂ©jĂ  dans ces temps Ă©loignĂ©s d'intrĂ©pides et hardis marins. À 30 lieues dans l'ouest de la Pointe, ils trouvĂšrent un banc considĂ©rable de morues. La prĂ©sence de la "viande de carĂȘme" attira les armateurs. Des artisans de toute espĂšce vinrent Ă  leur suite ; la ville se forma et s'accrĂ»t rapidement. À la pĂȘche s'ajouta aux XIVe siĂšcle et XVe siĂšcle le commerce des grains, des bestiaux, des toiles avec les ports d'Espagne. Sous Henri II, Penmarc'h pouvait armer 2 500 arquebusiers. La dĂ©cadence vint. Un raz-de-marĂ©e submergea le port. (...) La morue s'Ă©loigna des cĂŽtes[11] »

    Penmarc'h fut la cible d'attaques rĂ©pĂ©tĂ©es de la part de la marine anglaise. Ils pillĂšrent la citĂ© portuaire Ă  deux reprises : une premiĂšre fois en l'an 1403 et une seconde fois le siĂšcle suivant en l'an 1514. Lors de l'attaque de 1403, la flotte anglaise Ă©tait conduite par Guillaume de Wilford qui avait 6 000 hommes sous ses ordres.

    L'importance des activités textiles et tinctoriales

    L'"immense richesse" de Penmarc'h au Moyen Âge a Ă©tĂ© contestĂ©e par certains historiens qui fondaient leur analyse sur les taxes prĂ©levĂ©es sur le commerce des poissons. Mais les plus grands bĂ©nĂ©fices provenaient probablement du commerce des plantes tinctoriales comme le pastel et la garance, du travail du lin et du chanvre. Les documents Ă©crits manquent pour pouvoir l'affirmer avec certitude, mais l'Ă©tude de la toponymie locale de Penmarc'h, de Plomeur et des communes avoisinantes menĂ©e par Robert Gouzien dans son livre Le Pays Bigouden, un pays de cocagne ? montre de nombreux noms de lieux leur faisant rĂ©fĂ©rence, en langue bretonne bien sĂ»r ; par exemple des lieux-dits comme Lestembec'h ("La cuve des tas [de pastel]"), Poulelest ("La mare Ă  la cuve"), Poull Kog ("La mare oĂč l'on fait macĂ©rer les coques ou cocagnes"), Rulenn ("L'Ă©tang de la teinture rouge"), Poul Glaz ("La mare bleue"), Lagad Glas ("La mare oĂč l'on rouissait le lin"), Keregard Glas (La ferme oĂč l'on cardait le lin"), etc. La maison en ruine dite "Four de Saint-TrĂ©meur" (en Guilvinec) est un kanndi ; l'auge de Saint-Vio en TrĂ©guennec servait Ă  blanchir le chanvre ; la fontaine Saint-CĂŽme, prĂšs de la chapelle de Langougou en Plomeur, possĂšde plusieurs bassins de rinçage qui servaient pour le lin et le chanvre et la fontaine de Poulguen (en Penmarc'h) possĂšde encore une esplanade pavĂ©e de grandes dalles de granite et est entourĂ©e d'un muret de pierre qui est un ancien repamoir servant de lieu de dĂ©pĂŽt des Ă©cheveaux aprĂšs leur rinçage. Le pont, fait d'une ancienne dalle funĂ©raire, situĂ© sur le ruisseau devant la fontaine de Saint-Vio est aussi un ancien repamoir (dalle permettant de faire reposer les Ă©cheveaux pour les faire sĂ©cher aprĂšs leur rinçage) . Vu l'importance de la flotte de Penmarc'h du XIVe siĂšcle au XVIIe siĂšcle, la production de cordes, alors en chanvre, Ă©tait nĂ©cessairement importante dans la rĂ©gion, ce qu'illustre le lieu-dit Valordi (situĂ© prĂšs de la Pointe de la Torche en Plomeur) qui signifie en breton "maladrerie", "lĂ©proserie", or les lĂ©preux s'adonnaient traditionnellement Ă  la fabrication des cordages. (...) « La chapelle de la Madeleine, aujourd'hui en Penmarc'h, situĂ©e Ă  proximitĂ©, leur est manifestement destinĂ©e. En effet les toponymes "La Madeleine" sont synonymes des noms de lieux "La Maladrerie" et sainte Madeleine est la patronne des cordiers ». La disposition des diffĂ©rents bassins et de la rigole de trop-plein de la fontaine de la Madeleine indique qu'il s'agissait d'une fontaine de rinçage de torons Ă  cordes[81].

    Dans l'Ă©glise paroissiale Saint-Nonna, le bĂ©nitier de la famille Le Coguen, offert lors du baptĂȘme d'Urbane Le Coguen le , est ornĂ© d'un blason prĂ©sentant des cupules de glands, ce qui illustre la profession de fabricant de teintures de cette famille (les cupules de glands servaient Ă  fabriquer une teinture verte). Un autre bĂ©nitier est ornĂ© d'une inscription : Le Flaman, ce qui illustre les relations des marins de Penmarc'h avec la Flandre Ă  cette Ă©poque. En 1483, selon Yann Brekilien, 344 navires de Penmarc'h font escale dans le seul port d'Arnemuiden, et en 1533-1534 270 bateaux, selon Serge Duigou[81].

    Le naufrage d'un bateau d'Audierne

    Une gwerz rappelle le tragique naufrage d'un bateau d'Audierne, de retour de Bordeaux, devant les Étocs au XVe siùcle[82] ; en voici un extrait traduit du breton:

    Qu'arrive-t-il aux gens de Penmarc'h
    Qu'ils maintiennent des feux dans leur Ă©glise ?
    ChrĂ©tien de cƓur, qui n'eut pleurĂ©
    Et eut été prÚs de Penmarc'h
    En voyant la mer bouillonner
    À cause des matelots qui se noyaient
    En voyant la mer devenir toute rouge
    Du sang des chrétiens qui s'y trouvaient[83].

    Selon Donatien Laurent, la gwerz Penmarc'h (il en existe six versions assez diffĂ©rentes les unes des autres) raconte la destruction en une seule nuit, un 24 novembre, de la flotte d'Audierne, qui rentrait de Bordeaux, Ă  la suite probablement d'une mĂ©prise : Ă  la suite d'une tempĂȘte, les marins, attirĂ©s par le feu allumĂ© dans le clocher de Penmarc'h, virent leurs bateaux se fracasser sur les rochers des Étocs. Les veuves d'Audierne, (au nombre de 147 ou 138, ou 100, selon les versions) allĂšrent ensevelir leurs morts Ă  PlozĂ©vet, chacune portant un drap blanc. Un seul bateau, Ar maout gwenn (Le mouton blanc) aurait Ă©chappĂ© au naufrage. L'annĂ©e de ces naufrages est inconnue, mais plusieurs indices concordants laissent supposer la fin de la Bretagne ducale (fin XVe siĂšcle ou dĂ©but XVIe siĂšcle)[84].

    La prospérité penmarchaise au début du XVIe siÚcle

    Entre 1520 et 1539, on comptabilise chaque année en moyenne 20 escales de navires de Penmarc'h à Arnemuiden, y déchargeant vin, blé, sel et merlus des sécheries du Cap Caval (à partir de la fin du XVe siÚcle s'y ajoute le pastel), et chargeant des harengs pour le retour.

    D'autres bateaux sont armĂ©s par "Loctudy" (en fait l'Île-Tudy car l'agglomĂ©ration de Loctudy n'existe qu'Ă  partir du XIXe siĂšcle), Pont-l'AbbĂ©, BĂ©nodet (jusqu'au Premier Empire inclus, le terme de "BĂ©nodet" dĂ©signe indistinctement les deux rives de l'embouchure de l'Odet, comprenant donc Tugdual (Sainte-Marine, Tugdual est le saint patron de Combrit-Sainte-Marine). « Quand on parle de Penmarc'h Ă  cette Ă©poque, il s'agit en fait de l'Ă©quivalent d'un quartier maritime qui va de LĂ©chiagat Ă  Pors-Carn. Un maĂźtre de bateau de Treffiagat inscrit son bateau Ă  Bordeaux comme Ă©tant de Penmarc'h »[85].

    Jean Fonteneau, dit Alfonse écrit vers 1544 : « Penmarc est un grand peuple et ont force navires, les meilleurs de toute la Basse-Bretagne ». Le nombre des navires de Penmarc'h est alors estimé à environ 300 embarcations de tous tonnages. Le chanoine Moreau a écrit : « Les habitants de Penmarc'h, lors en grand nombre, se glorifiaient de leurs forces, car ils pouvaient bien fournir deux mille cinq cents arquebusiers, comme voulant faire une république à part »[86].

    Les maßtres de barque penmarchais armaient des escaffes[87] (barques de faible tonnage), des carvelles (de 60 à 70 tonneaux en général) qui étaient les plus nombreuses, et des caraques (de plus de 100 tonneaux et ayant un équipage d'une vingtaine de marins. Les familles Le Boutin, Le Boucal, Le Paign, Le Parfaict, Le Taro, etc., ont fourni de nombreux maßtres de barque, dénommés encore "marchands-mariniers". Les noms attribués les plus fréquemment à leurs bateaux sont Nonna (ou Nonne), Guénolé (ou Guynolé), Marie, Trémeur, Pierre, Magdeleine, c'est-à-dire les noms des saints patrons de la paroisse de Tréoultré et des chapelles avoisinantes[5].

    Lors de sa construction entre 1508 et 1510, l'église Saint-Nonna est la plus imposante de la région, ce qui illustre bien la richesse de la localité à l'époque. Penmarc'h comptait à l'époque une vingtaine de manoirs, comme ceux de Porz-Lambert, Pors-ar-Gosker et Kerbezec.

    En 1556, le roi Henri II accorde le privilĂšge de papegai aux arquebusiers de Penmarc'h, mĂȘme si la citĂ© Ă©tait alors sous la domination seigneuriale des barons du Pont.

    Un nombre d'habitants incertain Ă  l'Ă©poque

    Gabriel Puig de Ritalongi affirme en 1894 que Penmarc'h comptait au dĂ©but du XVIe siĂšcle de 15 000 Ă  20 000 habitants, ajoutant mĂȘme que certains auteurs Ă©valuent sa population jusqu'Ă  40 000 habitants[88]. Émile Souvestre Ă©crit mĂȘme : « Si l'on se rapporte Ă  la tradition du pays, Penmarc'h fut autrefois aussi considĂ©rable que Nantes ».

    Selon Serge Duigou, il faut revoir des chiffres : la population de Penmarc'h aurait atteint environ 10 000 habitants vers le milieu du XVIe siĂšcle et n'aurait plus Ă©tĂ© que de 3 000 habitants environ dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle (estimations obtenues en multipliant par 27, la durĂ©e moyenne de vie Ă  l'Ă©poque est de 27 ans, le nombre moyen annuel des naissances) ; la dĂ©cadence se serait ensuite poursuivie : le nombre moyen annuel des baptĂȘmes n'Ă©tait plus que d'une cinquantaine vers 1630[5].

    En 1783, Jean-Baptiste OgĂ©e estime la population de Penmarc'h Ă  1 000 "communiants" (seules les personnes en Ăąge de communier sont prises en compte). En 1800, Penmarc'h, qui comptait encore 10 000 habitants au XVIe siĂšcle, n'abritait plus, dans ses ruines, que 900 personnes.

    Le déclin de Penmarc'h

    Le dĂ©clin du port de Penmarc'h commence dĂšs le XVIe siĂšcle : la prospĂ©ritĂ© de la ville commença Ă  dĂ©cliner vers 1500 avec la dĂ©couverte d'importants bancs de morues au large de Terre-Neuve qui profitĂšrent surtout aux ports de la Manche : Saint-Malo, Granville, Binic ; Ă  partir de 1520, le merlu penmarchais « subit de plein fouet la concurrence victorieuse des pĂȘcheries de Terre-Neuve qui livrent en quantitĂ©s massives et Ă  des prix compĂ©titifs (...) la morue salĂ©e ou sĂ©chĂ©e ». Les Penmarchais furent aussi victimes de l'essor de la marine de commerce hollandaise[89]. Cependant la ville continua Ă  exporter vers l'Espagne des farines et des poissons secs. À Bordeaux, en 1589-1590, les navires venus d'Audierne sont plus nombreux que ceux venus de Penmarc'h. Penmarc'h est aussi alors supplantĂ© par l'Île-Tudy.

    Camille Vallaux en a analysĂ© ainsi les causes : « La lĂ©gende a exagĂ©rĂ© l'importance du vieux Penmarc'h et s'est souvent trompĂ©e sur les causes de sa ruine. Le territoire du Cap Caval n'a jamais eu de grosse agglomĂ©ration urbaine, comme le prouve la dispersion des centres de groupement. Aucune cause physique ne peut expliquer la dĂ©vastation de ce coin terrestre. La prospĂ©ritĂ© du Cap Caval Ă©tait fondĂ©e sur les pĂȘcheurs et les sĂ©cheries de "poissons de carĂȘme", auxquelles la dĂ©couverte de Terre-Neuve et surtout les guerres espagnoles du XVIe siĂšcle ont portĂ© un coup dont elles n'ont pas su se relever. Le commerce de Penmarc'h dĂ©rivait de la pĂȘche et la flottille penmarchaise sur toutes les cĂŽtes de Bretagne les produits de la pĂȘche et autres marchandises »[90].

    Les destructions et massacres commis par Guy Eder de La Fontenelle

    Mais le coup de grĂące fut portĂ© Ă  la citĂ© en 1595 par le cĂ©lĂšbre brigand Guy Éder de La Fontenelle, qui avait fait de l'Ăźlot fortifiĂ© de l'Île Tristan situĂ© en baie de Douarnenez son repaire. Il s'empara de la ville sans trop de difficultĂ©, celle-ci ne possĂ©dant pas d'enceinte fortifiĂ©e, mais Ă©tant uniquement dĂ©fendue par deux forts environnĂ©s de palissades et de retranchements: le fort de KĂ©rity et l'Ă©glise fortifiĂ©e de TrĂ©oultrĂ©. Cependant il eut recours Ă  la ruse. En effet, il se permit de rendre une visite de courtoisie, le lendemain du pardon, aux habitants de Penmarc'h, n'Ă©tant accompagnĂ© que d'une vingtaine d'hommes non armĂ©s, et joua mĂȘme aux quilles avec les Penmarchais. Il gagna ainsi toute leur confiance et eut tout loisir d'inspecter leurs dĂ©fenses. Pourtant les habitants auraient dĂ» se mĂ©fier de lui en raison des nombreux mĂ©faits et crimes qu'il avait dĂ©jĂ  commis par le passĂ©. Il revint quelques mois plus tard mais cette fois-ci accompagnĂ© d'une troupe bien plus nombreuse et mieux armĂ©e constituĂ©e de soldats. AprĂšs s'ĂȘtre emparĂ© du fort de KĂ©rity et de l'Ă©glise fortifiĂ©e de TrĂ©oultrĂ©, il massacra les habitants qui s'y Ă©taient retranchĂ© avec leurs biens, s'y croyant en sĂ»retĂ©. « Ce fut prĂšs du grand autel qu'ils firent une horrible boucherie des habitants qui s'Ă©taient presque tous rĂ©fugiĂ©s autour de la nef oĂč ils avaient dressĂ© leurs lits »[91]. Ceux qui Ă©chappĂšrent Ă  la tuerie furent fait prisonniers. Il fit un riche butin, les habitants les plus fortunĂ©s ayant daignĂ© trouver refuge Ă  Brest, qu'il fit charger dans des navires qui prirent la direction du fort de Douarnenez[86]. Le siĂšcle suivant fut entiĂšrement consacrĂ© Ă  la reconstruction de Penmarc'h.

    Une tradition rebelle persistante

    « Dans les annĂ©es de mauvaise pĂȘche, [les pĂȘcheurs] faisaient mille difficultĂ©s pour payer les taxes et menaçaient de jeter Ă  l'eau les huissiers. Souvent mĂȘme allaient-ils jusqu'Ă  contester les droits de leur seigneur. À Penmarck [Penmarch] en particulier les refus de s'acquitter furent frĂ©quents et il s'ensuivit mĂȘme jusqu'Ă  des mutineries. Un rapport de 1709 dĂ©clare que "les habitants de cette paroisse, ayant Ă©tĂ© de tout temps mutins et rebelles, refusent de payer le droit [les droits d'affermage des pĂȘcheries et les droits seigneuriaux], bien qu'ils aient Ă©tĂ© condamnĂ©s par deux arrĂȘts du Parlement, l'un en date du et l'autre du " »[76].

    En 1551, les pĂȘcheurs de Penmarch se rĂ©voltent contre les fermiers chargĂ©s de la perception des taxes. Le gouverneur de Bretagne Jean IV de Brosse envie Jean de Rosmadec (de Pont-Croix) combattre la sĂ©dition, mais celui-ci se retire prudemment. En janvier 1675 (quelques mois avant la RĂ©volte du papier timbrĂ©), la rĂ©volte Ă©clate Ă  nouveau dans la rĂ©gion entre Douarnenez et Concarneau et Penmarch y prend part. On pille les maisons des fermiers et receveurs de la baronnie du Pont, on brĂ»le et on emporte toutes les archives et tous les titres nobiliaires trouvĂ©s. En 1698 c'est le recteur de TrĂ©oultrĂ© (Penmarch) lui-mĂȘme, Desrolin, et le sieur de Kersaux, capitaine de la paroisse, qui incitent les marins Ă  ne pas payer les redevances rĂ©clamĂ©es par le baron du Pont, François-Joseph II d'Ernothon ; quatre huissiers sont rossĂ©s, l'un d'eux est laissĂ© pour mort. Le encore, le baron du Pont envoie Ă  Penmarch son procureur fiscal et le sergent de la juridiction de la baronnie pour signifier « Ă  tous maĂźtres de bateaux, seicheurs, marĂ©ans et vaccanteurs qui auraient Ă©tĂ© Ă  la pĂȘche des merlus et des congres » l'obligation de payer les redevances et de dĂ©clarer les effectifs de leurs Ă©quipages, mais ils doivent dĂ©guerpir et les marins de Penmarch persĂ©vĂšrent dans leur attitude malgrĂ© plusieurs arrĂȘts du Parlement de Bretagne[76].

    En 1732, le sieur Trémic de Kerameizan qui possÚde aussi le manoir de Kerbleustre[92] en Penmarch[93] est sergent féodé dépendant du baron du Pont pour la paroisse de Penmarch[94].

    En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Pennemach [Penmarch] de fournir 12 hommes et de payer 78 livres pour « la dépense annuelle de la garde-cÎte de Bretagne »[95].

    Des naufrages et des pillages de navires

    La plupart des naufrages survenus dans les parages de Penmarc'h, certainement trĂšs nombreux, n'ont laissĂ© aucune trace dans l'histoire, ni d'Ă©paves indentifiable. Quelques exceptions toutefois : des canons hollandais trouvĂ©s par des plongeurs prĂšs de la tourelle du Menhir (en face du phare d'EckmĂŒhl) et dont deux exemplaires ont Ă©tĂ© sortis des eaux, qui portent l'un la date de 1615 (il se trouve sur l'une des terrasses du chĂąteau de Brest), l'autre de 1618 (il est exposĂ© devant le vieux phare de Penmarc'h), ont Ă©tĂ© identifiĂ©s comme appartenant au Zeeridder, un escorteur hollandais de 20 canons et 80 hommes d'Ă©quipage chargĂ© de la protection des navires marchands, disparu aprĂšs avoir quittĂ© le port de Bordeaux le [96].

    Parmi les autres naufrages et Ă©chouages connus, Ă  titre d'exemples car on ne peut pas les citer tous, le la Marie, de Saint-Brieuc, fit naufrage prĂšs de Notre-Dame-de-la-Joie et, le mĂȘme jour, le Saint-Florent, de Nantes, un bateau de 300 tonneaux, sur la mĂȘme cĂŽte de Penmarc'h : sur les 41 hommes d'Ă©quipage, 15 seulement furent sauvĂ©s et se rĂ©fugiĂšrent chez Yves Calloch, de Saint-Vio (en TrĂ©guennec), qui leur donna tous les secours possibles ; le c'est le Britannia, de Londres, un navire de 70 tonneaux, qui s'Ă©chouait Ă  son tour sur la cĂŽte de Penmarch. Le c'est le Jeune Paon, d'Amsterdam, un bateau de 150 tonneaux, qui se brisa sur les Étocs. Le La SociĂ©tĂ©, de Nantes, 80 tonneaux, se brisa sur la cĂŽte de KĂ©rity (un seul survivant parmi les 17 hommes de l'Ă©quipage) et le l'Emmanuel, un navire de 100 tonneaux de Copenhague, se brisa sur la cĂŽte de Keryvion en Penmarch. Le l' EspĂ©rance, de BrĂ©hat, s'Ă©choua Ă  Penmarch et le Les trois bons amis, un bateau de Rotterdam de 80 tonneaux, se brisa sur la cĂŽte de Penmarc'h ; le , la Providence, de Bayonne se brisa sur les Étocs (4 marins furent noyĂ©s) et le Saint-Jacques, de Landerneau, le mĂȘme joue au mĂȘme endroit. Le c'est au tour du Saint-Michel-Archange, de Pont-l'AbbĂ©, 60 tonneaux, de s'Ă©chouer sur les Étocs pour Ă©viter des corsaires anglais qui nĂ©anmoins le pillĂšrent[97]. En 1753, Ă  TrĂ©guennec , des bandes de paysans des paroisses de Penmarc'h et de PlonĂ©our pillent l'Ă©pave du PhĂ©nix, un navire Ă©chouĂ© venu d'Irlande[98].

    Carte de Cassini (1783) : Penmarc'h et ses environs.

    Dans la nuit du 10 au , le Jeune Brasseur, d'Amsterdam, Ă©chouĂ© Ă  Penmarc'h, est pillĂ© systĂ©matiquement par les riverains, notamment les trois-quarts d'une cargaison de vin, reprĂ©sentant en tout 651 barriques. La nuit suivante, 50 des 240 barriques sauvĂ©es par l'AmirautĂ© de Quimper, et placĂ©es sous la garde du procureur terrien local, disparurent. Des perquisitions eurent lieu et cinq hommes furent arrĂȘtĂ©s le et condamnĂ©s le ; parmi eux Nicolas Le Garrec et Guy Le Pape (5 ans de bannissement et 50 livres d'amende ; HervĂ© Le Pape, procureur terrien[Note 6] de la paroisse de Plomeur, est condamnĂ© Ă  mort, mais la sentence ne fut pas exĂ©cutĂ©e et il fut libĂ©rĂ© sous caution en 1756[98].

    En 1760 le Saint-Jean-Baptiste est pillĂ© Ă  Penmarc' h. Le capitaine dĂ©clare que « les riverains, au nombre de plus de 80, se sont rendus par troupe Ă  la cĂŽte (...). Qu'au moment qu'il dessaisissait les riverains d'une partie des effets qu'ils pillaient, il fut lui-mĂȘme assailli par d'autres qui protĂ©geaient le pillage »[99].

    En 1770, lors du naufrage du Polly et Nancy, « dix hommes de Penmarch vinrent au secours des marins au péril de leur vie » dirent les naufragés, mais le navire fut ensuite pillé»[100].

    L'Amirauté de Quimper a recensé 333 échouages de navires entre 1723 et 1791, mais combien d'autres n'ont pas été recensés ? La pointe de Penmarc'h, la presqu'ßle de Crozon, le Raz de Sein et Plozévet détiennent le taux le plus élevé de naufrages[99].

    Révolution française et Premier Empire

    La paroisse de Penmarch, qui comprenait alors 75 feux, élit deux délégués, Claude Keraudren et Hervé Le Cloarec, pour la représenter à l'assemblée du tiers état de la sénéchaussée de Quimper au printemps 1789[101].

    La réorganisation des paroisses en 1791 entraßne l'attribution à Penmarc'h de 9 villages de la partie occidentale de Plomeur, y compris la chapelle de la Madeleine, et l'incorporation de la trÚve de Saint-Guénolé. Penmarc'h, au territoire jusque-là réduit au voisinage du bourg et à l'agglomération de Kérity et Saint-Pierre s'agrandit donc fortement. La commune créée en 1792 reprit les limites de la paroisse modifiées l'année précédente[102].

    La municipalité de la commune de Penmarc'h est créée le 9 décembre 1792[103].

    Le , à la suite d'un combat contre des bateaux anglais, la frégate Volontaire s'échoue prÚs de la Pointe de la Torche. Son épave a été retrouvée en 2020.

    Le , un convoi de 19 bĂątiments, chargĂ©s de vivres pour la Marine, acculĂ©s par des bateaux anglais en rade de KĂ©rity-Penmarch et en passe d'ĂȘtre brĂ»lĂ©s, parvient Ă  se rĂ©fugier Ă  Audierne et BĂ©nodet[104].

    L'importance des ruines frappe les imaginations

    La Tour carrée (dessin publié en 1845 dans Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, par Charles Nodier, Isidore Taylor, Alphonse de Cailleux).
    L'Ă©glise Saint-Nonna vers le milieu du XIXe siĂšcle (Isidore Taylor et Charles Nodier, Voyages pittoresques et romantques dans l'ancienne France).

    Aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, l'importance des ruines frappe l'imagination des voyageurs. Jacques Cambry Ă©crit (Ă  tort) : « J'ai parlĂ© des ruines de Penmarck, elles annoncent une trĂšs-grande population ; elles sont pour les habitans du pays les ruines de la ville d'Is[105] ». Le chevalier de FrĂ©minville les dĂ©crit ainsi en 1835 : « Vers le soir, je vis se dessiner Ă  l'horizon un amas de ruines que surmontaient de distance en distance les tours massives de quelques grandes Ă©glises : c'Ă©tait la ville de KĂ©rity-Penmarc'h, jadis imposante et florissante, aujourd'hui abandonnĂ©e »[106]. A. Marteville et P. Varin, continuateurs de Jean-Baptiste OgĂ©e Ă©crivent en 1853 : « Penmarc'h n'offre plus aujourd'hui que des ruines au milieu desquelles il serait difficile de retrouver la rue des Argentiers, la rue des Merciers qui autrefois Ă©taient le centre de cette population industrieuse. Çà et lĂ  cependant, on voit encore quelques vieilles maisons, reconnaissables Ă  leurs mĂąchicoulis et Ă  leurs portes armoriĂ©es »[107].

    Jean-François Brousmiche Ă©crit pour sa part, aprĂšs avoir visitĂ© Penmarc'h en 1830 ou 1831, laissant lui aussi libre cours Ă  son imagination : « Si l'on en croit les habitants de KĂ©rity-Penamrc'h, la ville florissante dont le hameau faisait partie s'Ă©tendait bien au-delĂ  des limites que la mer assigne aujourd'hui ; elle en a, disent-ils, envahi une partie. Ils affirment que l'on distingue facilement sur la masse des rochers nommĂ©e "Les Étocs" des dĂ©bris d'habitations ; qu'Ă  marĂ©e basse on peut encore descendre les marches d'escaliers qui sont entiĂšrement conservĂ©es ». Il ajoute : « C'est partout de vastes Ă©difices Ă©croulĂ©s, des maisons Ă  ras du sol, des murs de clĂŽture Ă©boulĂ©s. (...) Les champs sont clos avec des linteaux de porte, des manteaux, des jambages de cheminĂ©es, des pierres ayant servi au revĂȘtement des croisĂ©es »[108].

    Victor Segalen Ă©prouve la mĂȘme impression Ă  la fin du XIXe siĂšcle dans ce texte datant de 1899 :

    « Des ruines et des ruines, c'est l'impression qui vague sur toute la presqu'Ăźle : ruine, cette tour de Saint-GuĂ©nolĂ©, ruines, ces arches squelettiques de KĂ©rity[109], ruines encore ces fermes taillĂ©es Ă  mĂȘme les vieux chĂąteaux, encloses de granits ouvrĂ©s empruntĂ©s aux anciens manoirs, ruines enfin, ces brisants Ă©croulĂ©s en mer, Ă  perte de vue[110]... »

    Penmarc'h vers le milieu du XIXe siĂšcle

    Alfred de Kerillis décrit ainsi Penmarc'h en 1844 :

    « Penmarc'h est aujourd'hui un petit bourg, un village, voisin d'un autre village appelĂ© KĂ©rity, et de plusieurs autres, clairsemĂ©s sur les palus comme des tribus errantes qui sont restĂ©es, pendant qu'a passĂ© le torrent des siĂšcles, groupĂ©es autour de belles Ă©glises (...), toutes, quoique sĂ©parĂ©es, se tenant les unes les autres par un rĂ©seau de petits murs, toutes offrant, sur une immense Ă©tendue, des ruines d'Ă©difices peu considĂ©rables, il est vrai, mais attestant l'existence d'une grande ville qui n'est plus. (...) Tout ce qu'on se rappelle aujourd'hui de sa grandeur et de sa destruction, c'est qu'au temps de la Ligue, elle comptait 10 000 habitants ; qu'elle s'enrichissait par un commerce, qu'a dĂ©truit depuis la dĂ©couverte du banc de Terre-Neuve ; que ses habitants Ă©taient, de mĂȘme qu'aujourd'hui, les premiers marins de la Bretagne, c'est-Ă -dire du royaume[111]. »

    Félix Marant-Boissavant : Jeune fille à la pointe de Penmarc'h (costume de Pont-l'Abbé) (milieu XIXe siÚcle).

    Par contre l'agriculture est alors, si l'on en croit Jean-François Brousmiche, assez prospĂšre : « Partout oĂč l'on a pu dĂ©fricher la terre sur la commune de Penmarc'h elle produit d'abondantes rĂ©coltes de cĂ©rĂ©ales : les froments y sont magnifiques. Sur son territoire, on voit peu d'hĂ©ritages» qui soient clĂŽturĂ©s, Ă  moins qu'ils ne se trouvent sur le territoire de la vieille citĂ©, oĂč les dĂ©bris des murailles, des maisons, cernent les portions qui sont labourĂ©es. Les portions, surtout des terres rapprochĂ©es du rivage, qui n'ont que des dunes pour briser la vague dont sans elles on les verrait couvertes, sont bornĂ©es par de simples sillons, par une pierre seulement[112]. Toutefois, en 1853, A. Marteville et P. Varin, continuateurs de Jean-Baptiste OgĂ©e, sont beaucoup moins optimistes Ă  propos de l'agriculture locale, Ă©crivant : « Les engrais de mer permettent Ă  l'agriculteur de cette commune de rĂ©colter (...) quelque blĂ© ; mais, faute de renouveler les semences, la qualitĂ© de cette cĂ©rĂ©ale va tous les jours en s'affaiblissant. Les engrais domestiques sont employĂ©s comme combustible. À l'exception de quelques mĂ»riers verts, on ne voit point d'arbres dans cette commune ; les arbres Ă  fruit sont inconnus et il faut aller Ă  plus de quatre lieues chercher les bois de construction. (...) On parle le breton »[107].

    Les mĂȘmes auteurs indiquent qu'Ă  l'Ă©poque, pour une superficie totale de 1 638 ha, les terres labourables occupent 663 ha, les prĂ©s et pĂȘturages 405 ha, les marais 105 ha, les landes et incultes 401 ha. Ils indiquent aussi la prĂ©sence de 5 moulins dont 4 moulins Ă  vent (Saint-GuĂ©nolĂ©, Kerneil, la Madelaine, Poulguen) et 1 Ă  eau (KerĂ©on).

    Le retour d'une certaine prospérité dans la seconde moitié du XIXe siÚcle

    KĂ©rity : l'Ă©glise Sainte-Thumette en ruines (vers 1900).

    Henry Reverdy Ă©crit en 1903 :

    « Cependant la race hardie des pĂȘcheurs se cramponnait Ă  ce sol ingrat. La pĂȘche Ă  la sardine en Ă©tĂ©, celle du homard, encore plus rude, en hiver, ouvrait un nouveau dĂ©bouchĂ©. Des usines de conserve se crĂ©Ăšrent sur la cĂŽte. À la pĂȘche vint se joindre l'exploitation des goĂ©mons, que les habitants pratiquent avec un vĂ©ritable mĂ©pris du danger. Quand la mer est basse, les hommes vont sur les rĂ©cifs cueillir les plantes marines, ils les empilent sur un filet qui les enserre et maintient cette espĂšce de meule ; puis, au flot montant, ils reviennent, portĂ©s par cet Ă©trange radeau, toujours prĂȘt Ă  s'Ă©carteler. Ces goĂ©mons engraissent le sol, ils servent de chauffage, ils se transforment en soude. GrĂące Ă  ces industries, avec une Ă©nergie merveilleuse, Penmarc'h commença Ă  sortir de ses ruines. En moins d'un siĂšcle, la population quadrupla, elle dĂ©passe aujourd'hui 4 000 Ăąmes[11]. »

    La petite citĂ© de Penmarc'h renoue avec la prospĂ©ritĂ© au cours de la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle aprĂšs deux siĂšcles de marasme Ă©conomique. Elle le doit Ă  l'essor de la pĂȘche de la sardine et au dĂ©veloppement de l'industrie de la conserve : en 1881, Penmarc'h compte sept usines : Garreau (Ă  KĂ©rity), Louis Rolland (de Concarneau), Cassegrain, Hillerin-Tertrais, Artaud, ChĂątellier et Moreau (ces cinq derniers citĂ©s de Nantes) ; par exemple l'usine BĂ©ziers[113]. De ce fait, en l'espace d'un demi-siĂšcle, la population triple, et passe de 2 029 habitants en 1861 Ă  6 051 habitants en 1911.

    La fin du XIXe siĂšcle est marquĂ©e par l'Ă©dification du phare d'EckmĂŒhl, haut de 60 mĂštres et dont l'Ă©clairage porte en moyenne Ă  100 km.

    En avril 1872, un rapport du Conseil général du FinistÚre indique l'ouverture d'une école de filles à Penmarch[114].

    Le drame du et les naufrages du XIXe siĂšcle

    Rochers prĂšs de la Roche des victimes (drame du 10 octobre 1870).

    Ce jour-là, le Préfet du FinistÚre, Gustave Levainville, vient pique-niquer en famille sur le plus haut rocher de Saint-Guénolé : une vague déferlante emporte sa femme, sa fille et fait trois autres victimes de sa famille. Une croix fut scellée dans la roche pour commémorer cette tragédie ; les complaintes de l'époque s'emparÚrent de ce fait-divers et le rocher concerné prit le nom de Roche des victimes[115] ou Rocher du Préfet[116].

    Le une violent coup de vent provoqua un drame de la mer faisant en tout quinze victimes : « Trois chaloupes seraient perdues, deux autres auraient disparu sans qu'on sache ce qu'elles sont devenues. Le Pierre, de KĂ©rity, Ă©tait montĂ© de huit hommes qui ont tous pĂ©ri. Sept de ces malheureux Ă©taient pĂšres de famille et laissent entre eux jusqu'Ă  trente enfants qui vont se trouver sans ressources. Une seconde chaloupe, commandĂ©e par BĂ©rou, du Guilvinec, compte sept morts. La troisiĂšme, nommĂ©e Daniel, jetĂ©e sur les sables de La Torche par la tempĂȘte, a Ă©tĂ© sauvĂ©e sans que les hommes aient pĂ©ri »[117].

    La réputation de naufrageurs

    Guy de Maupassant écrit en 1883, faisant allusion à la réputation de naufrageurs que possédaient les Bigoudens, à l'instar des habitants du Pays pagan :

    « La plage de Penmarch fait peur. C'est bien ici que les naufrageurs devaient attirer les vaisseaux perdus, en attachant aux cornes d'une vache, dont la patte était entravée pour qu'elle boitùt, la lanterne trompeuse qui simulait un autre navire[118]. »

    Ce mythe des naufrageurs est aussi Ă©voquĂ© dans la gwerz Penmarc'h qui Ă©voque le naufrage d'un navire dont l'Ă©quipage aurait Ă©tĂ© abusĂ© par un feu allumĂ© au sommet d'une Ă©glise. La gwerz dit (en langue bretonne) : « Malloz a raon da Penmarkis, Goulou en noz en ho ilis » ( « MalĂ©diction aux gens de Penmarc'h, Qui ont des feus la nuit dans leurs Ă©glises »).

    Nous voyons bien, dans ces deux citations, qu'il s'agit là plus de légendes rapportées et de témoignages de l'imaginaire collectif que d'éléments factuels s'appuyant sur des vérités historiques sourcées ou identifiées clairement par des témoignages fiables.

    Toutefois Auguste Dupouy Ă©voque dans un livre publiĂ© en 1920 un naufrage survenu vers 1885 : « Il y a trente-cinq ans de cela, un vapeur chargĂ© de victuailles vint s'Ă©chouer, par temps de brume, au beau milieu des Étocs. MalgrĂ© le froid (on Ă©tait en dĂ©cembre), malgrĂ© la douane (d'aucun disent : grĂące Ă  elle), on en fit le pillage en rĂšgle, sans scaphandrier. Pendant des semaines ce fut dans tout Penmarc'h une dĂ©bauche d'ananas, de goyave et de prunes confites. Les coupables furent emprisonnĂ©s copieusement. Cela n'a dĂ©couragĂ© personne[119].

    Le mĂȘme auteur Ă©crit aussi : « En septembre 1918, Ă  la marĂ©e d'Ă©quinoxe, des sacs de farine amĂ©ricaine vinrent, par milliers, Ă  la cĂŽte. Aubaine providentielle ! Il y avait eu, cet Ă©tĂ©, des semaines sans pain dans les ports. Hommes, femmes, enfants, vieillards aux jambes flageolantes, mais au regard de rapaces, tout Penmarc'h Ă©tait sur les roches, avec des crocs, avec des lignes, se dĂ©menant dans l'Ă©cume et l'embryon. Un douanier ou deux firent mine d'intervenir, de prendre les noms des dĂ©linquants. Vaine menace : ils Ă©taient trop[119] !

    Les phares de Penmarc'h

    L'ancien phare de Penmarc'h vers 1865 (photographie de Jules Duclos, musée de Bretagne).

    Le premier phare de Penmarch fut construit Ă  la pointe de Penmarc'h, dans le quartier de Saint-Pierre, entre 1831 et 1835, et fut en service de 1835 Ă  1897, date de la mise en service du phare d'EckmĂŒhl le .

    En août 1895, un réseau de distribution d'eau potable ouvre à Penmarch[120].

    Le crime de Marie-Jeanne Bodéré

    Le , le corps totalement dĂ©figurĂ© de Bertrand BodĂ©rĂ©, est retrouvĂ© le matin sur un bas-cĂŽtĂ© de la route. Son Ă©pouse, Marie-Jeanne BodĂ©rĂ©, rĂ©putĂ©e ivrogne, mĂšre dĂ©naturĂ©e, se livrant Ă  la prostitution, etc. est vite suspectĂ©e et une perquisition effectuĂ©e Ă  son domicile permet de retrouver une jupe tachĂ©e de sang. Elle reconnaĂźt finalement, avec la complicitĂ© de son amant Jean Le Goff, avoir fait boire son mari plus que de raison chez un cabaretier du village, puis, sur le chemin du retour vers leur domicile, lui avoir fait manger un gĂąteau empoisonnĂ© au sulfate de cuivre, avant de l’assommer Ă  l’aide d’une grosse pierre, et d’exiger de son amant qu’il en fasse autant. Son plus jeune enfant, ĂągĂ© d’environ un an, est, de plus, trouvĂ© mort d’inanition, faute de soins, le lendemain du meurtre. Marie-Jeanne BodĂ©rĂ© est condamnĂ©e Ă  mort (sa peine fut commuĂ©e aux travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique Mac-Mahon) et Jean Le Goff aux travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©[121]. Dans le dossier de demande de grĂące concernant Marie-Jeanne BodĂ©rĂ© Ă©crit par les magistrats quimpĂ©rois pour le ministĂšre de la Justice, il est Ă©crit que son exĂ©cution aurait valeur d’exemple « au milieu de ces populations Ă  demi barbares » car il est temps de faire rĂ©gner l’ordre et la justice dans cette « contrĂ©e sauvage »[122] !

    Les écoles de hameaux de Kérity et de Saint-Guénolé

    Fin XIXe siÚcle, la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le FinistÚre par deux décrets :

    • Le dĂ©cret du qui a dĂ©lĂ©guĂ© une subvention pour 18 Ă©coles de hameaux sur l'arrondissement de QuimperlĂ© ; toutes ont Ă©tĂ© bĂąties.
    • Le dĂ©cret du qui a dĂ©lĂ©guĂ© une subvention pour 50 Ă©coles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du dĂ©partement (Brest, ChĂąteaulin, Morlaix, Quimper) Ă  choisir dans les communes « dont le territoire est le plus Ă©tendu et les ressources les plus restreintes » ; 49 ont Ă©tĂ© bĂąties dont 2 Ă  Penmarc'h (Kerity et Saint-GuenolĂ©)[123].

    Penmarc'h en 1893

    Alexandre Nicolaï décrit ainsi Penmarch en 1893 :

    « Du bourg de Penmarch Ă  Querity [KĂ©rity] d'un cĂŽtĂ©, Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© de l'autre, et partout Ă  plusieurs lieues Ă  la ronde, tout Ă©voque lamentablement la dĂ©vastation au milieu des ajoncs et des bruyĂšres. Les murs de pierre sĂšche qui sĂ©parent tous les hĂ©ritages entre eux, quadrillant bizarrement le sol sur une superficie de plusieurs kilomĂštres carrĂ©s, sont uniformĂ©ment faits de dĂ©molitions, de marches, de dalles, de moellons, de corniches souvent sculptĂ©es oĂč mordent les lichens gris et jaunes, oĂč s'agriffent les mousses et les joubarbes ; des fondations viennent partout affleurer le sol lĂ  oĂč il est restĂ© inculte ; des pans de murailles tiennent çà et lĂ  par miracle ; quelques fermes fortifiĂ©es du XVe siĂšcle et du XVIe siĂšcle, rares documents archĂ©ologiques, ont rĂ©sistĂ© Ă  la faveur de leurs Ă©paisseurs de pierres auxquelles des meurtriĂšres, de petites tours qui faisaient office de guettes, leurs portes basses, leurs fossĂ©s, conservent tout de cet aspect mĂ©fiant et sournois qui fit dans doute leur salut. Cela dit assez combien l'existence dut ĂȘtre dure aux pauvres peinards de la glĂšbe toujours sous le coup d'une audacieuse entreprise, d'un coup de main, d'une razzia[124]. »

    Les peintres de Penmarc'h

    « Sans qu'on puisse parler d'Ă©cole ou de groupe comme Ă  Concarneau ou Ă  Pont-Aven, un grand nombre de peintres de ces Ă©coles ou indĂ©pendants s'arrĂȘtent et travaillent Ă  Penmarc'h au XIXe siĂšcle ainsi qu'au dĂ©but du XXe siĂšcle »[125]. Parmi eux :

    • Charles-François Daubigny : Le village de KĂ©rity en Bretagne
    • Karl Daubigny (fils de Charles-François Daubigny) : Les vanneuses Ă  KĂ©rity (1868, musĂ©e des Beaux-Arts de Brest).
    • Gaston de Latenay : De retour de Saint-GuĂ©nolĂ© (1910, collection particuliĂšre).
    • Henri Barnoin : Jour de pardon Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© (huile sur toile, 81,3 Ă— 99,7 cm, collection privĂ©e).
    • Lucien Simon : Luttes Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© vers 1898 (1898, musĂ©e des Beaux-Arts de Brest) ; Procession Ă  Penmarc'h (1900, musĂ©e des beaux-arts de Brest) ; Les baigneuses de Saint-GuĂ©nolĂ© (1913) ; Les batteuses de blĂ© prĂšs de la Tour carrĂ©e Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©-Penmarch (collection privĂ©e) ; Sardinerie Ă  Penmarc'h (gouache, 1933, musĂ©e des beaux-arts de Brest) ; La Parade de cirque forain au pardon de Notre-Dame-de-la-Joie (1919, huile sur toile, musĂ©e des beaux-arts de Quimper).
    • Lucien Simon : La RĂ©colte des pommes de terre [devant la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie] (huile sur toile, 1907, musĂ©e des beaux-arts de Quimper)
      Lucien Simon : La Récolte des pommes de terre [devant la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie] (huile sur toile, 1907, musée des beaux-arts de Quimper)
    • Lucien Simon : La Chapelle de la Joie [scĂšne de brĂ»lage du goĂ©mon Ă  Penmarc'h] (huile sur toile, 1907, musĂ©e des beaux-arts de Quimper)
      Lucien Simon : La Chapelle de la Joie [scÚne de brûlage du goémon à Penmarc'h] (huile sur toile, 1907, musée des beaux-arts de Quimper)
    • Lucien Simon : Le Quai de KĂ©rity [Ă  Penmarc'h] (huile sur toile, 1937-1938, musĂ©e des beaux-arts de Quimper)
      Lucien Simon : Le Quai de Kérity [à Penmarc'h] (huile sur toile, 1937-1938, musée des beaux-arts de Quimper)
    • Lucien Simon : La Parade de cirque forain au pardon de Notre-Dame-de-la-Joie (1919, huile sur toile, musĂ©e des beaux-arts de Quimper)
      Lucien Simon : La Parade de cirque forain au pardon de Notre-Dame-de-la-Joie (1919, huile sur toile, musée des beaux-arts de Quimper)
    • Henry Moret : Saint-GuĂ©nolĂ©-Penmarch (1908)
    • Georges Gobo : La Tour carrĂ©e (eau-forte parue en 1912 dans un magazine amĂ©ricain).
    • Mathurin MĂ©heut : La Tour CarrĂ©e (gravure, 31 Ă— 38,5 cm, MusĂ©e bigouden, Pont-l'AbbĂ©) ; Les vanneurs prĂšs de la Tour CarrĂ©e de Saint-GuĂ©nolĂ© (huile sur toile, 1939, 95 Ă— 135 cm, collection particuliĂšre) ; Brodeuses dans le vieux Saint-GuĂ©nolĂ© (1919).
    • Jean-Julien Lemordant[126] : Bretonnes sur la grĂšve (aquarelle et gouache sur papier, 53,5 Ă— 64 cm, MusĂ©e des Beaux-Arts de Rennes ; Ciel (1913,plafond de l'opĂ©ra de Rennes) ; Procession (1904, huile sur carton, 40 Ă— 48 cm, collection particuliĂšre).
    • Éric Floch (petit-fils du peintre Lionel Floch), dĂ©cĂ©dĂ© en aoĂ»t 2012 ĂągĂ© de 57 ans au port de Saint-GuĂ©nolĂ©[127] oĂč il vivait depuis 1990[128].
    • Robert Humblot (1907-1962): La rue de Penmarc'h (non datĂ©, 33 Ă— 46 cm)[129] ; Maisons sur la lande bretonne Ă  Penmarc'h.

    La Belle Époque

    Le , Le Coz, curĂ© de Penmarc'h, fait partie des 31 prĂȘtres du diocĂšse de Quimper dont les traitements[130] sont retenus par dĂ©cision du gouvernement Combes « tant qu'ils ne feront pas emploi de la langue française dans leurs instructions et l'enseignement du catĂ©chisme » car ils utilisaient le breton[131].

    Pourtant, en rĂ©ponse Ă  une enquĂȘte menĂ©e en 1902 par Dubillard, Ă©vĂȘque de Quimper et de LĂ©on, l'abbĂ© Le Coz Ă©crivait : « Le français parlĂ© Ă  Penmarc'h par un nombre restreint d'individus ne s'Ă©lĂšve pas au-dessus du langage employĂ© pour les choses usuelles de la vie (...). De plus, si nos marins-pĂšcheurs s'avisaient de faire, Ă  bord de leurs bateaux, les commandements en une autre langue que la langue bretonne, comprise de tous, ce serait une cause de naufrages nombreux »[132].

    • Penmarch : trois vieilles bigoudĂšnes au calvaire (photographie de Constant Puyo, 1905).
      Penmarch : trois vieilles bigoudĂšnes au calvaire (photographie de Constant Puyo, 1905).
    Le raz-de-marée de la nuit du 1er au
    Saint-Guénolé-Penmarc'h : le raz-de-marée de la nuit du 1er au .

    La tempĂȘte se poursuit les jours suivants : le , vers 3 heures Âœ du matin, les habitants de Saint-GuĂ©nolĂ© Ă©taient chassĂ©s de leur demeure par l'envahissement des eaux. Une lame de fond emporta une cabane en planches, prĂšs du poste de douane, dans laquelle s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© un jeune marin de 17 ans, Michel Cornec, qui fut noyĂ©. Le journal L'Ouest-Éclair Ă©crit : « Le tiers des terres de la commune de Penmarc'h a Ă©tĂ© inondĂ© et les infortunĂ©s habitants de Saint-GuĂ©nolĂ©, Saint-Pierre et KĂ©rity ont eu leurs rĂ©coltes complĂštement perdues. Les digues construites Ă  KĂ©rity et aux environs ont Ă©tĂ© enlevĂ©es et les Ă©tangs, dessĂ©chĂ©s Ă  si grands frais, ne sont plus maintenant qu'une vaste paline de sable et de limon »[133].

    Les trois stations de sauvetage de Penmarc'h
    Marins de KĂ©rity devant l'abri du canot de sauvetage vers 1910

    En raison de sa situation pĂ©ninsulaire particuliĂšrement exposĂ©e aux tempĂȘtes, plusieurs stations de sauvetage furent crĂ©Ă©es sur le territoire de la commune de Penmarch : celle de KĂ©rity ouvrit le , son canot Ă©tant abritĂ© dans une petite maison-abri , construite par les Ponts et ChaussĂ©es, perpendiculaire au rivage ; orientĂ©e vers le sud, elle disposait d'une petite cale de lancement (enfouie depuis des annĂ©es sous le sable). ce dernier se faisant directement donc sur la plage, relativement sans difficultĂ©s car le sable est relativement dur. Le premier canot de sauvetage, dĂ©nommĂ© Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron (mais l'usage prĂ©valut de le dĂ©nommer seulement Comte Foucher), en bois, long de 9,78 m et Ă  dix avirons, fut remplacĂ© en 1900 par un autre canot du mĂȘme nom qui resta en service jusqu'en 1947, date de la fermeture de cette station de sauvetage. C'est ce second Comte Foucher qui se retourna lors d'une sortie en mer en 1925, l'accident faisant 7 noyĂ©s parmi les sauveteurs, mais le canot fut rĂ©parĂ© et reprit du service[134].

    Le Maman Poydenot devant son abri pendant la Seconde Guerre mondiale

    La station de sauvetage de Saint-GuĂ©nolĂ© est crĂ©Ă©e en 1889 : la maison-abri est situĂ©e Ă  l'est du port[135] ; son canot de sauvetage, dĂ©nommĂ© Maman Poydenot est financĂ© par le mari de celle-ci, Jean Bernard Paul Poydenot, qui dĂ©cĂ©da en 1890. C'est un canot en bois, Ă  voile et Ă  dix avirons qui resta en fonctions (il fallait le tirer sur la grĂšve sablonneuse) jusqu'en 1952, alors remplacĂ© par un canot Ă  moteur, le Capitaine de vaisseau Richard, canot Ă  moteur long de 14,2 mĂštres, installĂ© dans un nouvel abri situĂ© cette fois Ă  l'ouest du port et Ă©quipĂ© d'une rampe de lancement[136]. Le Prince d'EckmĂŒhl, long de 17,6 mĂštres, lui succĂšde en 1995 et est amarrĂ© au fond du port.

    • Le lancement du canot de sauvetage Maman Poydenot (en 1911)
      Le lancement du canot de sauvetage Maman Poydenot (en 1911)
    • La rentrĂ©e du canot de sauvetage Maman Poydenot (en 1911)
      La rentrée du canot de sauvetage Maman Poydenot (en 1911)
    • Louis Auffret, patron du canot de sauvetage Maman Poydenot, Ă  bord de son bateau (en 1911)
      Louis Auffret, patron du canot de sauvetage Maman Poydenot, Ă  bord de son bateau (en 1911)
    • Le sous-patron du Maman Poydenot, blessĂ© Ă  bord et Drezen, le maĂźtre-canotier, en 1911
      Le sous-patron du Maman Poydenot, blessé à bord et Drezen, le maßtre-canotier, en 1911

    La station de sauvetage de Saint-Pierre est fondĂ©e en 1901. Le premier canot de sauvetage est baptisĂ© Papa Poydenot, en l'honneur de l'Ă©poux de la donatrice, Madame Poydenot. C'est, comme Ă  KĂ©rity et Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©, un canot en bois et Ă  dix avirons. En 1913, il est remplacĂ© par le LĂ©on Dufour qui connut deux accidents, l'un le (il se retourna dans les brisants de "La Jument" en se portant au secours de deux bateaux de pĂȘche de Saint-Pierre et perdit alors 8 hommes d'Ă©quipage) et en 1929 (son gouvernail se brise alors qu'il se porte au secours du trois-mĂąts polonais Pomorze). La station de Saint-Pierre ferma en 1944, Ă©tant, comme celle de KĂ©rity, moins sollicitĂ©e depuis la mise en service en 1927 d'un canot de sauvetage Ă  moteur, le Vice-amiral DuperrĂ© dans le port voisin du Guilvinec.

    • Sortie d'exercice du canot de sauvetage Papa Poydenot vers 1910
      Sortie d'exercice du canot de sauvetage Papa Poydenot vers 1910
    • Saint-Pierre-Penmarch : l'abri du canot de sauvetage Papa Poydenot
      Saint-Pierre-Penmarch : l'abri du canot de sauvetage Papa Poydenot
    • Saint-Pierre-Penmarch : le canot de sauvetage Papa Podeynot (classĂ© "Monument historique")
      Saint-Pierre-Penmarch : le canot de sauvetage Papa Podeynot (classé "Monument historique")
    • L'ancien canot de sauvetage Papa Poydenot (dans son abri du port de Saint-Pierre) 1
      L'ancien canot de sauvetage Papa Poydenot (dans son abri du port de Saint-Pierre) 1
    • L'ancien canot de sauvetage Papa Poydenot (dans son abri du port de Saint-Pierre) 2
      L'ancien canot de sauvetage Papa Poydenot (dans son abri du port de Saint-Pierre) 2
    • Plaque commĂ©morative du drame du 23 mai 1925 (le chavirage du canot de sauvetage de Saint-Pierre fit 8 morts)
      Plaque commémorative du drame du 23 mai 1925 (le chavirage du canot de sauvetage de Saint-Pierre fit 8 morts)
    • Gravure du journal Le Petit Journal illustrĂ© du 7 juin 1925 reprĂ©sentant le drame du 23 mai 1925
      Gravure du journal Le Petit Journal illustré du 7 juin 1925 représentant le drame du 23 mai 1925
    Les principaux sauvetages effectués

    La liste des sauvetages effectuĂ©s est si longue[137] qu'elle ne peut ĂȘtre Ă©numĂ©rĂ©e de maniĂšre exhaustive. En voici un certain nombre :

    • par la station de sauvetage de KĂ©rity (en 79 ans de fonctionnement, les deux canots de la station ont effectuĂ© 44 sorties et 135 marins y participĂšrent) :
    Gravure représentant un sauvetage en mer par le canot de sauvetage de Kérity (Journal Le Petit Parisien du 21 mai 1905)

    Le , le Petit-Louis, un brick-goélette de Saint-Nazaire, se perd sur le rocher du Pellun, à deux milles à l'ouest du phare de penmarch. Le canot de sauvetage de Kérity recueille les 5 homes d'aquipage réfugiés à bord du canot du bord[138].

    Dans la nuit du 8 au , le Louise-Jenny, un cargo mixte (Ă  vapeur et Ă  voile) parti de Bordeaux Ă  destination du Havre, se perd dans la brume en face de Penmarc'h et s'Ă©choue sur les Étocs ; 21 hommes d'Ă©quipage sont secourus par la chaloupe Sainte-Thumette ; une cinquantaine d'habitants de Penmarc'h et des environs furent condamnĂ©s, souvent surpris en flagrant dĂ©lit, par le tribunal de Quimper pour avoir volĂ©, les semaines suivantes, vivres et objets divers sur l'Ă©pave Ă©chouĂ©e[139].

    En 1892, la station de sauvetage de KĂ©rity reçoit le prix Baron de JoĂ«st pour le double sauvetage des Ă©quipages des chaloupes de pĂȘche La Marie le et Cuirassier de Reichshoffen le . La mĂȘme station de sauvetage reçoit en 1900 le prix Vice-Amiral Baron MĂ©quet pour le sauvetage des 10 hommes d'Ă©quipage du vapeur Saint-Jean le et le mĂȘme prix Ă  nouveau en 1903 pour le sauvetage de l'Ă©quipage de la chaloupe L'AngĂ©lique le et le secours apportĂ© au trois-mĂąts Breteuil le [134].

    Le , le trois-mĂąts Breteuil, de FĂ©camp, dont les voiles sont en lambeaux et complĂštement dĂ©semparĂ©, n'Ă©tant plus maĂźtre de sa manƓuvre en pleine tempĂȘte, risque de se briser sur les Ă©cueils Ă  trois milles environ en face de KĂ©rity. Le canot de sauvetage Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron, commandĂ© par Joseph Jegou, est aussitĂŽt mis Ă  la mer ; le trois-mĂąts est pris en remorque et mis Ă  l'abri dans le port de BĂ©nodet, ses seize hommes d'Ă©quipage Ă©tant sauvĂ©s[140].

    Le , les 8 hommes d'équipage du chalutier Notre-Dame-de-Penhors sont sauvés par le canot de sauvetage de Kérity[134].

    Dans la nuit du 19 au , le canot de sauvetage Comte Foucher sauve deux hommes de la chaloupe Cyclamen et 11 hommes de l'Ă©quipage de la Sainte-Catherine en perdition au large de KĂ©rity[134].

    Le , le patron de la station de sauvetage de Penmarch, Kerloch, reçut la légion d'honneur dans le grand amphithéùtre de la Sorbonne[141].

    Le , deux bateaux de pĂȘche de KĂ©rity, le Saint-Louis et le Berceau de Saint-Pierre chavirent par mauvais temps prĂšs du port. Les canots de sauvetage de KĂ©rity et de Saint-Pierre se portent Ă  leur secours, mais chavirent Ă  leur tour prĂšs de la roche La Jument. Ces accidents firent en tout 27 victimes, 12 pĂȘcheurs et 15 canotiers ; dix marins furent sauvĂ©s par deux bateaux de pĂȘche qui se trouvaient Ă  proximitĂ©, le GĂ©rard Samuel et L'Arche d'alliance[142].

    Le , un petit yacht anglais, le Curlow, montĂ© par trois hommes d'Ă©quipage, Ă©tait en situation critique, dĂ©semparĂ© avec sa voile dĂ©chirĂ©e, alors que le vent soufflait avec force ; les marins se croyaient devant BĂ©nodet alors qu'ils Ă©taient Ă  environ deux milles au sud-ouest du phare de la Jument. Ils furent secourus par l'AndrĂ©-Jeanne, bateau de pĂȘche de KĂ©rity-Penmarch, commandĂ© par Larnicol, et conduits au port de Loctudy[143].

    Le , un trois-mĂąts polonais, le Pomorze, long de 91 mĂštres, en perdition dans le chenal des Étocs, est secouru par les trois canots de sauvetage de Penmarch[Note 7] et celui du Guilvinec[Note 8] qui recueillent son Ă©quipage. Le bateau, pris en remorque par un remorqueur, fut finalement sauvĂ©[134].

    Le , les 120 personnes (des réfugiés politiques en raison de la guerre civile espagnole) entassées à bord d'un petit chalutier espagnol, le Huerta, furent toutes sauvées en plusieurs trajets successifs par le Léon Dufour, ainsi que par le canot de sauvetage de Saint-Pierre et par une pinasse, alors que le chalutier allait s'échouer à proximité du sémaphore de Saint-Pierre.

    • par la station de sauvetage de Saint-GuĂ©nolĂ© :
    Bateaux Ă©chouĂ©s sur la grĂšve de Pors Carn aprĂšs la tempĂȘte du 30 septembre 1912
    Gravure représentant le sauvetage de l'équipage du Sancta Maria par le canot de sauvetage Maman Poydenot de Saint-Guénolé le

    La liste complĂšte des interventions et la liste des canotiers peut ĂȘtre consultĂ©e sur un site Internet[136].

    Le , lors de la trĂšs forte tempĂȘte qui sĂ©vit ce jour-lĂ , le Maman Poydenot sauve l'Ă©quipage du canot Le Boer, qui Ă©tait en train de couler, puis sauve six ou sept Ă©quipages de bateaux de pĂȘche en dĂ©tresse rĂ©fugiĂ©s dans la baie de Pors Carn[144].

    • par la station de sauvetage de Saint-Pierre :
    • La liste des sauvetages effectuĂ©s par le Papa Poydenot Ă  partir de 1901 (dĂ©but)
      La liste des sauvetages effectués par le Papa Poydenot à partir de 1901 (début)
    • La liste des sauvetages effectuĂ©s par le Papa Poydenot (fin), puis par le LĂ©on Dufour (dĂ©but)
      La liste des sauvetages effectués par le Papa Poydenot (fin), puis par le Léon Dufour (début)
    • La liste des sauvetages effectuĂ©s par le LĂ©on Dufour (fin)
      La liste des sauvetages effectués par le Léon Dufour (fin)

    En août 1937, un caboteur pinardier en difficulté, le Saint-Marcel, perdit une quinzaine de barriques de vin qui s'échouÚrent sur la plage du Steir Poulguen. Un certain nombre de pemmarchais furent ivres-morts ce jour-là, avant que les forces de l'ordre n'intervinssent[145].

    La pĂȘche et ses difficultĂ©s
    Sardiniers au travail (dessin de 1903).
    La crise sardiniÚre du début du XXe siÚcle

    En 1900, Penmarc'h possÚde 9 conserveries (Cassegrain, Béziers, Amieux, Chancerelle, Roulland, Tirot, Landais) dont deux à Kérity (Saupiquet, Société française) qui emploient en tout environ 260 ouvriers, principalement des ouvriÚres, et 120 soudeurs (qui assurent la fermeture des boßtes de conserve)[146]. Henry Reverdy décrit ainsi la crise sardiniÚre en 1903 :

    « Comme la morue jadis, la sardine va-t-elle se dĂ©tourner de ces cĂŽtes dĂ©solĂ©es ont elle reste la seule richesse ? Cet Ă©tĂ©, les barques erraient inutilement Ă  sa recherche de Douarnenez Ă  Audierne, de Penmarch Ă  Guilvinec, de Lesconil Ă  l'Île Tudy, et, sur les sardineries, les drapeaux restaient tristement baissĂ©s. Cependant le prix de la rogue que le patron semait sur les flots ingrats, le payement des longs filets bleus, fins comme des dentelles, qu'il Ă©tendait tristement chaque soir, gravaient le maigre budget. Aujourd'hui la misĂšre est venue et, avec elle, la faim et le froid... Sur les murs de l'Ă©glise de Penmarc'h plusieurs sculptures reprĂ©sentent des poissons. Ce sont bien lĂ  les armes parlantes de ce pauvre et courageux pays : de la petite sardine capricieuse dĂ©pend la vie d'un peuple... or la sardine a manquĂ©[11]. »

    • Le port de KĂ©rity Ă  la fin du XIXe siĂšcle (avec le caboteur Picard Destelan, de Lorient).
      Le port de KĂ©rity Ă  la fin du XIXe siĂšcle (avec le caboteur Picard Destelan, de Lorient).
    • Penmarch : groupe de pĂȘcheurs vers 1900.
      Penmarch : groupe de pĂȘcheurs vers 1900.
    • Le port de Saint-Pierre vers 1900.
      Le port de Saint-Pierre vers 1900.
    • PrĂ©paratifs pour la pĂȘche et sĂ©chage des filets Ă  KĂ©rity vers 1900.
      PrĂ©paratifs pour la pĂȘche et sĂ©chage des filets Ă  KĂ©rity vers 1900.
    • Le port de Saint-GuĂ©nolĂ© dans la tempĂȘte (vers 1900).
      Le port de Saint-GuĂ©nolĂ© dans la tempĂȘte (vers 1900).
    • Distribution de soupe Ă  l'usine Saupiquet Ă  Penmarc'h pendant la misĂšre en Bretagne (photographie de 1903).
      Distribution de soupe Ă  l'usine Saupiquet Ă  Penmarc'h pendant la misĂšre en Bretagne (photographie de 1903).
    • Lucien Simon : Sardinerie Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© (gouache, 1933, musĂ©e des beaux-arts de Brest).
      Lucien Simon : Sardinerie à Saint-Guénolé (gouache, 1933, musée des beaux-arts de Brest).

    À Penmarc'h en janvier 1903, 960 familles se sont dĂ©clarĂ©es indigentes sur les 5 300 habitants. Le recteur de la paroisse, Le Coz, Ă©crit : « C'est un surmenage effrayant depuis sept semaines. Distributions de pain, farine, haricots, vĂȘtements. Les sƓurs tombent malades de fatigue ». au dĂ©but de mars 1904, le mĂȘme recteur Ă©crit : « Jamais on n'a vu un hiver si pluvieux, si rude, ni tant de misĂšre Ă  Penmarc'h »[147].

    Femmes, enfants et mĂȘme parfois hommes tentent de survivre notamment en fabriquant de la guipure[148] (ou du "picot") [149].  

    En 1909, Penmarc'h compte 189 bateaux de pĂȘche et 864 pĂȘcheurs, qui pĂȘchent cette annĂ©e-lĂ  470 tonnes de maquereaux, 40 tonnes de sardines, 3,5 tonnes de poissons divers, 3,6 tonnes de homards et langoustes[146].

    En 1913, la crise sardiniĂšre provoque des dĂ©saccords entre pĂȘcheurs, entre autres Ă  propos de l'utilisation de filets tournants auxquels les pĂȘcheurs des trois ports de Penmarch Ă©taient favorables, alors que ceux d'autres ports comme Guilvinec, Douarnenez ou Concarneau voulaient le maintien de leur interdiction[150]; ce dĂ©saccord entraĂźna des incidents, par exemple des pĂȘcheurs du Guuilvinec vinrent saboter des paniers de poissons et des conserveries Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©[151] et la condamnation des pĂȘcheurs de saint-GuĂ©nolĂ© qui avaient enfreint l'interdiction par le tribunal correctionnel de Quimper[152].

    La persistance des difficultés

    Une grĂšve d'une durĂ©e d'un mois et demi Ă©clata Ă  Penmarch au printemps 1927, les pĂȘcheurs rĂ©clamant la suppression du Comptoir d'achat crĂ©Ă© par les usiniers afin de rĂ©guler les prix d'achat des sardines ; cette grĂšve est ainsi dĂ©crite par Ilya Ehrenbourg :

    « Les portes des conserveries Ă©taient fermĂ©es : ce n'Ă©tait pas la premiĂšre fois que les pĂȘcheurs se mettaient en grĂšve. Leurs revendications pourraient Ă©tonner le profane de la pĂȘche Ă  la sardine : ils voulaient que les fabricants achĂštent toute la prise, mĂȘme Ă  vil prix. On ne pĂȘche la sardine que pendant les mois d'Ă©tĂ©, lorsqu'elle monte par bancs jusqu'aux couches supĂ©rieures de l'eau et se rapproche de la cĂŽte. Les pĂȘcheurs doivent amasser pendant l'Ă©tĂ© de quoi vivre pour l'hiver. Les patrons des conserveries s'Ă©taient groupĂ©s en une union et ne voulaient pas accepter les conditions des pĂȘcheurs sous prĂ©texte d'une insuffisance d'Ă©quipement ; en rĂ©alitĂ©, ils craignaient que les prix de la conserve vinssent Ă  baisser. Les pĂȘcheurs perdirent la grĂšve. (...) Les pĂȘcheurs continuĂšrent Ă  lancer leurs filets, les actionnaires des conserveries Ă  recevoir des dividendes[153]. »

    Dans un article paru le et intitulĂ© La grande misĂšre des pĂȘcheurs des cĂŽtes bretonnes, le journal L'Ouest-Éclair dĂ©crit la grande misĂšre des pĂȘcheurs du Guilvinec et de Penmarc'h contraints d'Ă©migrer ou de s'engager dans la Marine nationale et ajoute : « Il faut ajouter aux deux ports prĂ©cĂ©demment citĂ©s ceux de Lesconil, l'Île-Tudy et Sainte-Marine, qui ne sont pas mieux partagĂ©s tant s'en faut ».

    « Comment avec des gains aussi insuffisants un pĂȘcheur peut-il rĂ©ussir Ă  nourrir sa nichĂ©e, Ă  la vĂȘtir ? On nous a citĂ© des cas navrants parmi beaucoup d'autres. Voici un pĂšre de famille de quatre enfants qui a gagnĂ© en tout et pour tout dans son annĂ©e 1 500 francs, 300 francs Ă  la pĂȘche au maquereau (1 200 francs Ă  celle Ă  la sardine). Depuis longtemps, il n'y a plus un sou Ă  la maison. Que fait-il ? Car on ne peut tout de mĂȘme pas se laisser mourir de faim. Il va chez le commerçant et prend Ă  crĂ©dit ce dont il a besoin, c'est-Ă -dire le strict minimum, on peut le croire. L'un de ces commerçants nous a confiĂ© qu'Ă  lui seul, il comptait quarante familles auxquelles il devait, dans ces conditions, fournir denrĂ©es alimentaires et vĂȘtements. (...) Et quand le commerçant sera-t-il payĂ© ? À la prochaine campagne de pĂȘche, si celle-ci est un tant soit peu fructueuse. Mais que l'annĂ©e qui vient prĂ©sente une situation semblable Ă  celle de 1932, ce sera la famine chez les marins car les commerçants ne pourront tenir le coup. (...) Nous pourrions multiplier les exemples de dĂ©tresse, des gains infimes en cette pointe tragique de Penmarch. Nous avons vu les hommes du Labrador gagner de 30 Ă  40 francs par semaine, d'autres encore moins, tel ce Jacques B., pĂšre de quatre enfants, qui a tirĂ© de son annĂ©e de pĂȘche 1 000 francs. (...) Aucune Ă©conomie bien entendu. Deux usines seulement travaillent le sprat. Peu de femmes y sont employĂ©es. Il fut un temps oĂč, grĂące au "picot", cette dentelle Ă©lĂ©mentaire implantĂ©e dans le pays par des Ăąmes charitables lors de la crise de 1903, les familles parvenaient Ă  trouver quelque subsistance, de quoi mettre un peu de beurre sur le pain de temps Ă  autre. Non seulement les femmes, mais les enfants, les hommes s'y mettaient. DorĂ©navant, on ne fait plus guĂšre de "picot" parce qu'il n'y a plus d'acheteur. (...) Il en est beaucoup, parmi ceux qui sont chargĂ©s de famille, qui, dĂ©couragĂ©s par leur triste sort, essaient de se faire rĂ©admettre dans les cadres de la Marine nationale. (...) C'est qu'au Guilvinec comme Ă  Penmarch la misĂšre est profonde : 90 bateaux sardiniers, 45 langoustiers, cela reprĂ©sente un nombre considĂ©rable de familles. On dira que les pĂȘcheurs du Guilvinec qui Ă©migrent, soit Ă  Quiberon, soit au Croisic, ont gagnĂ© un peu plus que leurs camarades de Penmarch. (...) Le plus grand nombre s'est contentĂ© de 1 500 francs Ă  2 000 francs[154]. »

    En 1934, Penmarc'h compte 331 bateaux de pĂȘche (c'est l'annĂ©e record) dont 157 voiliers et 174 bateaux Ă  moteur (les premiers bateaux Ă  moteur sont apparus en 1924) ; c'est aussi Ă  partir de 1934 qu'apparaissent les premiers malamoks[155] : Saint-GuĂ©nolĂ© en abrite 10 en 1936, 16 en 1939, 24 en 1945 ; KĂ©rity 6 en 1939, 7 en 1945. En 1934, Penmarc'h compte 10 conserveries : 8 Ă  Saint-GuĂ©nolĂ© (Cassegrain, Chancerelle, Griffon, Le HĂ©naff, Rio Le Gall, Roulland, Tirot, Gracier) et 2 Ă  KĂ©rity (Roussel, Saupiquet), ainsi qu'un chantier naval[146].

    La PremiĂšre guerre mondiale

    Le monument aux morts de Penmarch, en kersanton gris pour son soubassement et sa colonne et en kersanton plus sombre pour la statue) porte les noms de 118 soldats et marins morts pour la France pendant la PremiÚre Guerre mondiale : sept d'entre eux sont des marins disparus en mer ; 15 sont des soldats morts sur le front belge, la plupart lors de la Course à la mer dont 5 à Maissin, 2 à La Panne, 1 à Dixmude, 1 à Melle, 1 à Nieuport en 1914 ou 1915 sur le Front de l'Yser ; 3 sont décédés dans les Balkans (deux en GrÚce, l'un à Corfou, l'autre à Salonique et 1 à Négotin en Macédoine car ils étaient des marins participant à l'Armée française d'Orient ; les autres sont des soldats décédés sur le sol français à l'exception de Jean Biger décédé au Sénégal[156]. Mais la plaque commémorative apposée dans l'église Saint-Nonna est beaucoup plus complÚte, elle porte 203 noms de soldats et marins originaires de Penmarc'h morts pour la France pendant ce conflit mondial[157].

    L'Amérique, un chalutier reconverti en patrouilleur auxiliaire sauta sur une mine déposée par le sous-marin allemand UC-36 (KL Gustav Buch) le devant Penmarch[158].

    Le transport américain Covington fut torpillé par un navire allemand le à 130 milles au large de Penmarch[159]. Plusieurs autres navires ont été coulés devant Penmarch : le Berwind (un bateau civil affrété par l'US Navy et chargé d'approvisionner les Alliés en charbon), le Lake Placid (il transportait de la farine), tous deux coulés par le sous-marin allemand U88 ; le War Patrol[160] ; le Chùteau Laffite, coulé par le sous-marin allemand U84 ; etc.. (leurs épaves ont été retrouvées) [161].

    Vincent-Marie HĂ©lias et Michel Le Pape, marins Ă  bord de l' Inkerman, un chalutier armĂ© de la classe Navarin, venant d'ĂȘtre construit par les Canadiens Ă  Fort William, font partie des victimes de la disparition de l' Inkerman et du Cerisoles lors de leur traversĂ©e du Lac SupĂ©rieur alors qu'ils s'apprĂȘtaient Ă  rejoindre la France le .

    L'Entre-deux-guerres

    Plan des anciens bourgs de Tréoultré, Saint-Pierre et Kérity en 1925 (extrait du livre de l'abbé François Quiniou "Penmarc'h : son histoire, ses monuments" publié en 1925).
    Description de Penmarc'h et du Pardon de Notre-Dame de la Joie en 1920

    « Depuis la fin du XIXe siĂšcle des cirques et des manĂšges ont pris l'habitude de s'installer Ă  proximitĂ© de la chapelle au moment du pardon. Le spectacle des Bigoudens et BigoudĂšnes en costume de fĂȘte devant les trĂ©teaux des termajis (forains), les montreurs de lanterne magique, sĂ©duira plus d'un peintre »[162].

    Saint-Guénolé : brûlage du goémon devant la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie (vers 1930)

    André Chevrillon décrit ainsi Penmarc'h en 1920 dans la "Revue des Deux Mondes" :

    « De tous cĂŽtĂ©s de la grande pointe, de vieilles chapelles nous prĂ©sentent le signe de la religion. À l'ouest, Notre-Dame-de-la-Joie, si seule sur sa grĂšve ; au sud, Saint-Pierre, et le tout petit sanctuaire des enfants, collĂ© comme un coquillage, au pied du vieux phare ; Ă  l'horizon du nord-est, perdu lĂ -bas, Ă  la lisiĂšre des sables qui descendent jusqu'Ă  la Torche et loin encore, pourtant, de la vraie campagne, l'oratoire de TronoĂ«n, avec son calvaire le plus vieux de la Bretagne, dont les vents de quatre siĂšcles ont rongĂ© toutes les figures ; du mĂȘme cĂŽtĂ© Saint-Viaud [chapelle Saint-Vio Ă  TrĂ©guennec] ; Ă  l'est, Saint-Tromeur ; au sud-est, saint Nona, dont la façade nous prĂ©sente, en reliefs presque effacĂ©s, des images de bateaux de pĂȘche du temps de Louis XII. Et au centre, c'est l'Ă©paisse tour inachevĂ©e, survivante d'un siĂšcle oĂč Penmarc'h Ă©tait une vraie ville ; riche de la merluche qu'elle pĂȘchait et fumait pour toutes les villes de France. TronquĂ©e bas, massive, elle aussi, comme un bigouden, on la voit de partout[163]. »

    Le pardon de Notre-Dame-de-la-Joie vers 1930 (photographie de Jacques de Thézac).
    La chapelle Notre-Dame-de-la-Joie en 1921

    Le mĂȘme auteur dĂ©crit ainsi le pardon de Notre-Dame-de-la-Joie en 1920 :

    « 15 aoĂ»t. C'est le jour de Notre-Dame-de-la-Joie, la petite chapelle perdue lĂ -bas sur la grĂšve, face aux infinis, Ă  l'une des extrĂ©mitĂ©s du continent. (...) Le Pardon des marins, dit-on, mais les paysans de toute la rĂ©gion bigouden y affluent et sont de beaucoup les plus nombreux. Cette annĂ©e la fĂȘte sera encore plus Ă©clatante que de coutume. Un dĂ©sastreux coup de vent a passĂ© sur la cĂŽte en octobre dernier, et c'est aujourd'hui que les rescapĂ©s doivent s'acquitter du vƓu fait dans le suprĂȘme pĂ©ril Ă  Notre-Dame-de-la-Joie. En attendant, avant vĂȘpres, Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©, on n'avait pas l'air de penser au dĂ©sastre. Une carriole m'avait jetĂ©, avec un chargement de bigoudens, Ă  la porte d'une grange, au milieu d'une foule chamarrĂ©e d'or et de vermillon. Sur plusieurs lignes de bancs, au long des quatre murs, les belles filles attendaient, sans bouger, sans parler (...). Les musiciens arrivĂ©s (deux clairons de PlonĂ©our), des marins, toujours plus dĂ©gourdis ont ouvert le bal, mais entre eux pour commencer, les belles restant raides, timides, intimidantes. (..) Quelques couples de filles se levĂšrent et se mirent Ă  tourner et je ne vis plus qu'elles, plus volumineuses, importantes, Ă©clatantes que les hommes. (...) L'atmosphĂšre s'est Ă©chauffĂ©e (une odeur d'eau-de-vie montait : on buvait sec Ă  cĂŽtĂ©, sous une tente) ; les belles se laissĂšrent aller aux bras des hommes en bĂ©ret [les marins], et puis des hommes en rubans [les paysans], d'abord massĂ©s, immobiles, prĂšs de la porte, et qui peu Ă  peu se dĂ©gourdissaient. (...) »

    « Au long d'une demi-lieue de grĂšve, entre les tapis rouges et bruns de lichen et de goĂ©mon qui sĂšchent et jettent une odeur d'iode, c'est, vers la chapelle, une file continue de pĂšlerins, hommes, femmes, enfants (...). Vers le trĂšs vieux oratoire (...) chemine le peuple bigouden : ceux qui viennent de Saint-GuĂ©nolĂ©, de Trolimon, et ceux qui viennent de KĂ©rity, de Penmarc'h, de Plomeur, de Plobannalec (...) Les femmes ont des souliers, comme il convient aux jours de fĂȘte, mais elles vont pieds nus, et les portent Ă  la main. Elles les mettront, comme on met ds gants, pour assister Ă  vĂȘpres. (...) Vieux et jeunes se pressent autour des cierges, des mĂ©dailles, des poĂšles Ă  crĂȘpes, du cidre, (...) des berlingots, des minuscules poires Ă  cochons ! (...) Et les voici qui font la haie devant le porche de la chapelle, les loqueteux, les infirmes, habituĂ©s des pardons bigoudens. (...) Tous portent la besace oĂč ils mettent leurs croĂ»tes. Tous tendent une sĂ©bile de fer-blanc, et de la mĂȘme main pend aussi un chapelet. (...) Presque tous ces mendiants d'ailleurs ont leur chien, de fortes bĂȘtes, qui bordent avec eux l'entrĂ©e de la chapelle. (...) De toute cette bordure de misĂšre monte un vagissement doux, continu, oĂč reviennent les mots des oraisons : En hano an tad... Itroun Varia... Evelse bezo gret ! ("Au nom du PĂšre... Madame Marie... Ainsi-soit-il !"). (...) Sous le rude calvaire se tient un chanteur (...) Il rĂ©cite des sones dont il vend pour un petit gwennek ["sou" en breton], le texte. (...) LĂ -bas, dans le fond (...) les rescapĂ©s de la tempĂȘte d'octobre, ceux dont j'ai vu le bateau crevĂ©, parmi trente autres, dans la baie de la Torche, l'automne dernier, quelques jours aprĂšs le dĂ©sastre[164]. (...) Dans l'instant du pĂ©ril, ils ont fait un (...) vƓu : suivre en groupe Notre-Dame Ă  sa procession le jour du Pardon. Pour un tel rite, la tenue commandĂ©e par la coutume est encore celle qui signifiait, au Moyen Âge, l'humilitĂ© religieuse : nu-tĂȘte, dĂ©chaux [dĂ©chaussĂ©], en chemise, une cire de tant de livres Ă  la main. (...) Leurs femmes aussi sont lĂ  : elles finissent de les mettre en tenue votive, leur enlĂšvent vestes et gilets[165]. (...) La procession pour finir, annoncĂ©e par une volĂ©e de cloches, (...), la thĂ©orie des banniĂšres, des saintes figures suspendues, avec les hautes croix d'argent. Ils vont dĂ©crire un grand circuit entre les petits talus de galets, entre les prĂ©s oĂč sĂšchent des tapis de <varechs[166]. »

    Plus loin AndrĂ© Chevrillon Ă©voque, toujours dans le mĂȘme article, le dĂ©but de la dĂ©christianisation des pĂȘcheurs en parlant de ceux qui participent au pardon de Notre-Dame-de-la-Joie :

    « Ils sont de ceux dont les bateaux s'appellent Marie Dieu te protĂšge ou bien Marche avec Dieu. Ils n'ont pas subi l'influence des nouvelles propagandes de rĂ©volte, si actives en certains ports de pĂȘche, oĂč l'usine de sardines a dĂ©jĂ  mis l'atmosphĂšre industrielle[167]. »

    La vie agricole
    • L'ancien manoir de Porz Lambert au dĂ©but du XXe siĂšcle
      L'ancien manoir de Porz Lambert au début du XXe siÚcle
    • Famille paysanne de Penmarc'h au dĂ©but du XXe siĂšcle
      Famille paysanne de Penmarc'h au début du XXe siÚcle

    Le journal L'Ouest-Éclair Ă©crit le que « les nombreux producteurs de pois des palues de Penmarch, Plomeur, Saint-Jean et TrĂ©guennec, dont la rĂ©colte des pois est la principale, sinon la seule, ressource, aprĂšs l'annĂ©e dĂ©sastreuse de 1938, ne pourront guĂšre amĂ©liorer leur sort cette annĂ©e »[168]. Le journal L'HumanitĂ© Ă©crivait dĂ©jĂ  en 1935 : « C'est la misĂšre aussi chez les petits paysans que le CrĂ©dit agricole menace de saisies, menace aiguĂ« chez les petits producteurs de pois de Plomeur, Penmarch, Saint-Jean, razziĂ©s fĂ©rocement par le patronat de la conserve »[169].

    La FĂȘte des Cormorans et les Cormorans sportifs

    La FĂȘte des Cormorans existait dĂ©jĂ  en 1921, comme en tĂ©moigne le long article du journal Le Journal les dĂ©crivant cette annĂ©e-lĂ [170], ainsi que ces photographies prises la mĂȘme annĂ©e par l'agence Rol :

    • Personnes se rendant Ă  la FĂȘte des Cormorans Ă  Penmarch le 7 aoĂ»t 1921
      Personnes se rendant Ă  la FĂȘte des Cormorans Ă  Penmarch le
    • La fĂȘte des Cormorans Ă  Penmarch (dĂ©filĂ© de joueurs de biniou et de bombarde devant l'Ă©glise Saint-Nonna le 7 aoĂ»t 1921)
      La fĂȘte des Cormorans Ă  Penmarch (dĂ©filĂ© de joueurs de biniou et de bombarde devant l'Ă©glise Saint-Nonna le )
    • BigoudĂšne en costume traditionnel pour la FĂȘte des Cormorans le 7 aoĂ»t 1921
      BigoudĂšne en costume traditionnel pour la FĂȘte des Cormorans le
    • La reine des Cormorans et ses demoiselles d'honneur en 1921
      La reine des Cormorans et ses demoiselles d'honneur en 1921
    • BigoudĂšnes regardant passer le dĂ©filĂ© de la FĂȘte des Cormorans le 7 aoĂ»t 1921
      BigoudĂšnes regardant passer le dĂ©filĂ© de la FĂȘte des Cormorans le
    • La fĂȘte des Cormorans Ă  Penmarc'h le 5 aoĂ»t 1923 : Bretons et Bretonnes dĂ©filant devant l'Ă©glise alors ruinĂ©e de KĂ©rity.
      La fĂȘte des Cormorans Ă  Penmarc'h le : Bretons et Bretonnes dĂ©filant devant l'Ă©glise alors ruinĂ©e de KĂ©rity.

    Dans son live "D'ouvrier Ă  patron, la vie d'un Bigouden entre 1914 et 2014", Pierre BoĂ«nnec indique que la premiĂšre reine des Cormorans fut Marie-Jeanne Le Coz, de Saint-GuĂ©nolĂ©, et que celle-ci fit le tour de la commune dans une charrette traĂźnĂ©e par des bƓufs ; il dĂ©crit aussi son travail de sertisseur Ă  l'usine Roulland (situĂ©e Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©), la campagne des petits pois, les conserves de sardines et la vie quotidienne Ă  Penmarc'h Ă  cette Ă©poque[145].

    Le club de football "Cormorans sportifs de Saint-Guénolé" fut créé en 1923 (des équipes de football existaient précédemment dans plusieurs quartiers de la commune) et le "Vélo-sport penmarchais" organisa des compétitions cyclistes entre 1925 et 1927 dans un vélodrome situé à Keryet, mais en 1928 celui-ci fut transformé en stade pour les "Cormorans sportifs de Penmarc'h", le nouveau nom de l'équipe de football[171].

    En 1960, un nouveau terrain de football, le stade municipal, équipé d'une tribune pouvant contenir 800 spectateurs, fut construit[172].

    Les débuts du tourisme

    Paul Lederlin, un industriel du textile en Moselle qui fut aussi sĂ©nateur de Corse, possĂ©dait une propriĂ©tĂ©, le chĂąteau des GoĂ©lands, Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©, et un yacht de luxe qui faisait rĂ©guliĂšrement escale Ă  KĂ©rity ou Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©. Il prĂȘta dans la dĂ©cennie 1930 de l'argent Ă  plusieurs pĂȘcheurs locaux afin de leur permettre d'acheter un bateau de pĂȘche[145].

    En 1937, le nombre des estivants à Penmarch, séjournant tant à l'hÎtel que chez l'habitant, est estimé à 500 personnes[173].

    Le naufrage du Huerta
    Penmarch : le sauvetage des 120 rĂ©fugiĂ©s rĂ©publicains espagnols qui Ă©taient Ă  bord du Huerta (titre du journal La DĂ©pĂȘche de Brest et de l'Ouest)

    Le , Ă  la suite de la chute de GijĂłn, 120 rĂ©fugiĂ©s rĂ©publicains espagnols, dont plusieurs officiers de l'armĂ©e rĂ©publicaine, Ă  bord du chalutier Huerta cherchent Ă  gagner un port français, mais est victime de la tempĂȘte Ă  proximitĂ© de Penmarch. MalgrĂ© une mer dĂ©chaĂźnĂ©e, trois bateaux de Penmarch, le LĂ©on Dufour, le Saint-Thomas et le CassiopĂ©e vont Ă  son secours et ramĂšnent Ă  terre tous les hommes. Les sauveteurs furent fĂ©licitĂ©s et les patrons des trois bateaux furent reçus Ă  la Sorbonne en 1938, pour y ĂȘtre dĂ©corĂ©s de la mĂ©daille d'or de la SociĂ©tĂ© centrale de sauvetage des naufragĂ©s[174].

    La Seconde Guerre mondiale

    Le 20 juin 1940, une colonne blindée allemande entra dans Penmarc'h, à 12 h 30. Les occupants s'installÚrent dans l'ancienne école de Pénity, au nombre de 200 environ. TrÚs vite les Allemands prirent des mesures de restrictions des libertés essentielles, comme l'interdiction de la circulation motorisée, des rassemblements de plus de trois personnes et le fameux couvre-feu. BientÎt, les vélos, tolérés dans un premier temps, furent également réquisitionnés, sauf ceux des possesseurs d'Ausweis.

    La valse des maires

    En juillet 1940, le maire républicain Jean Jégou, élu de façon tout à fait classique en 1939, démissionna car refusant l'Occupation. Le préfet du FinistÚre Georges désigna comme successeur le premier adjoint, Yves-Joseph Péron, qui resta en poste jusqu'en octobre 1940, date à laquelle il démissionna également. Joseph Keryvel le remplaça jusqu'en juin 1941, puis il démissionna à son tour. Le préfet demanda alors au conseil municipal de se réunir pour élire un nouveau maire, et Yves-Joseph Péron fut désigné par le suffrage, mission qu'il accepta "bon gré, mal gré", jusqu'en juin 1943. Il démissionna alors pour raisons professionnelles. Jacques Dessoudres le remplaça jusqu'en octobre 1944, puis Jean-Louis Souron jusqu'à la capitulation allemande, et enfin Thomas Donnard, qui resta en poste vingt ans, jusqu'en 1965[175] !

    La révolte du 3 octobre 1940 et le durcissement de l'Occupation

    Devant les conditions d'occupation – les Allemands faisant figure d'intrus dans les bars du bourg – la jeunesse autochtone trama une petite attaque Ă  l'encontre de l'occupant qui leur disputait les billards. À la fin de la journĂ©e du , Ă  la suite d'une idĂ©e de Jos Le Moigne, les jeunes Penmarchais entassĂšrent de nombreux petits cailloux prĂšs de trois bars, les cafĂ©s Ambroise, Louis Pape et Gloanec, et constituĂšrent deux Ă©quipes, pour deux lignes d'attaque, avec routes de retraites planifiĂ©es. À la nuit tombĂ©e, les Allemands qui s'avançaient pour rentrer dans les bars furent accueillis par une pluie de pierres. Simplement Ă©quipĂ©s d'un poignard, ils rĂ©pliquĂšrent comme ils le purent et pourchassĂšrent sans trop de succĂšs la jeunesse penmarchaise, alourdis par leurs bottes. Seul Pierre Buannic, tĂ©mĂ©raire, resta caillasser les ennemis un peu trop longtemps. Un soldat le pourchassa jusque chez M. Seven, et le trouva cachĂ© dans le lit de M. Seven pĂšre, qui « dormait ». Il frappa alors le jeune homme avec le manche de son poignard. Pierre Buannic, en dehors d'une belle peur, en fut quitte pour des bosses, des plaies Ă  la tĂȘte et des ecchymoses aux mains, attrapĂ©es en se dĂ©fendant.

    Résultat : les conditions de vie de la population du bourg se durcirent, le couvre-feu fut avancé et les soldats allemands, tirant leçon de cette mésaventure, s'équipÚrent d'un revolver en lieu et place du poignard. Les rencontres entre les jeunes du bourg s'espacÚrent alors[176].

    La kommandantur locale était installée au chùteau des Goélands.

    L'arrestation de François Péron le 20 novembre 1940
    Affiche allemande annonçant la condamnation à mort de François Péron () (musée de Bretagne, Rennes)

    Marin-pĂȘcheur Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©, François PĂ©ron[177] est arrĂȘtĂ© Ă  la suite d'une bagarre qui Ă©clata lors d'un contrĂŽle d'identitĂ© effectuĂ© par une patrouille allemande au cafĂ© de l'OcĂ©an Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©. Conduit Ă  la kommandantur, puis Ă  la prison de Quimper, il est traduit devant un tribunal militaire allemand et condamnĂ© Ă  mort. Il tente de s'Ă©chapper le , mais se casse une jambe en sautant d'une hauteur de sept mĂštres et est repris. Il fut fusillĂ© le au chĂąteau de KĂ©riolet. Il fut fait Compagnon de la LibĂ©ration le [178].

    La destruction d'un cùble téléphonique allemand le 23 avril 1941

    Le , un cùble téléphonique allemand fut sectionné à Penmarc'h, presque à la limite communale avec Guilvinec. En représailles, vingt jeunes gens de la commune, pris en otages, durent en assurer la garde tour à tour pendant un temps[145].

    Les "Fusillés de Poulguen"
    Le monument "Aux fusillĂ©s de Penmarc'h" sur la dune du StĂȘr Poulguen

    Trente-cinq rĂ©sistants, internĂ©s Ă  la prison Saint-Charles de Quimper, ont Ă©tĂ© fusillĂ©s dans les dunes de la plage du StĂȘr Poulguen Ă  Penmarch entre le 1er avril et le dĂ©but de mai 1944, dont plusieurs le 21 avril. La fosse commune oĂč ils furent enterrĂ©s fut ouverte le . La plupart Ă©taient ĂągĂ©s de 18 Ă  30 ans, Ă  l'exception de Pierre Nicolas, ĂągĂ© de 65 ans. La plupart Ă©taient des FinistĂ©riens : deux (Arthur QuĂ©inec et Marcel Volant) Ă©taient originaires de Quimper, deux (Antoine et Yvon Volant) de Lesconil, trois (Jean-Yves BourlĂšs, Henri Grall et Albert CrĂ©ach) de Pleyber-Christ, deux (Pierre Nicolas[179] et EugĂšne Lorec) de Pont-l'AbbĂ©, deux (Emmanuel Brusq et Jean Simon) d'Audierne, deux (Roger-Marie Paugam et HervĂ© Tanguy) de Saint-Marc, les autres de Saint-SĂ©gal (Maurice Cam), d'ErguĂ©-Armel (Charles Le Port), de Plouhinec (Robert Normant), de Peumerit (Yves Bevin), de Landivisiau (François Philippe), de ScaĂ«r (Jean-Louis Lancien), de Beuzec-Cap-Sizun (Marcel Kergonna), de LambĂ©zellec (Paul Coat), de Plogastel-Saint-Germain (Pierre Plouzennec), de Guerlesquin (Arthur Le Buanec), de Bannalec (EugĂšne Cadic), de Camaret (Roger Le Signor), de Brest (Roger Le Baut). Les autres Ă©taient originaires de Saint-GrĂ©goire (François-Marie Le Gall), de Sorel-Moussel (William Caron[180]), un Ă©tant un immigrĂ© espagnol originaire de Madrid (Joseph Moreno), un autre n'est connu que par son pseudonyme (Marcel GuĂ©rin) et est d'origine inconnue de mĂȘme que quatre anonymes[181].

    La visite de Rommel et le départ des Allemands

    Début mai 1944, le feld marechal Erwin Rommel, inspecteur du mur de l'Atlantique, passe faire des vérifications à Saint-Guénolé. Sa présence occasionna un acte de résistance consistant en la section d'un cùble téléphonique allemand. Curieusement, il n'y eut pas de représailles, comme ce fut le cas en avril 1941[182].

    Les troupes allemandes quittĂšrent Penmarch le .

    Les résistants de Penmarch et les victimes penmarc'haises
    Plaque bilingue de la « Promenade Baptiste Dupuis », Compagnon de la Libération, à Saint-Guénolé (Penmarch).

    Baptiste Dupuis[Note 9], Compagnon de la LibĂ©ration, titulaire de la MĂ©daille militaire et de la Croix de guerre 1939-1945, est mort de ses blessures en mer le [183]. François PĂ©ron a Ă©tĂ© fusillĂ© Ă  KĂ©riolet en Concarneau le ; il a Ă©tĂ© fait Compagnon de la LibĂ©ration le . Pierre et Jean-Marie Dupouy[184], tous deux fils de l'Ă©crivain Auguste Dupouy, membres du rĂ©seau Vengeance, furent arrĂȘtĂ©s Ă  Rennes le et sont morts en dĂ©portation , le premier le au camp de concentration de Bergen-Belsen, le second noyĂ©, alors qu'il se trouvait en cours de rapatriement aprĂšs avoir Ă©tĂ© emprisonnĂ© au camp de concentration de Neuengamme, sur le Cap Arcona, navire bombardĂ© par erreur par les AlliĂ©s. Lucien Le Lay[Note 10], Michel Le Gars[Note 11] (tous de Saint-GuĂ©nolĂ©) et François Merrien (de Saint-Pierre) moururent aussi en dĂ©portation, ainsi que Lucien Larnicol dĂ©cĂ©dĂ© le au camp de RavensbrĂŒck ; d'autres revinrent vivants des camps comme les frĂšres Armand et RenĂ© Carval[Note 12], Hyacinthe MoguĂ©rou, Pierre Pichavant, Pierre Pouliquen, ces deux derniers Ă©tant de Pont-l'AbbĂ© (tous Ă©taient des membres du rĂ©seau de rĂ©sistance Vengeance et avaient Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©s par Joseph Le Ruyet[Note 13]). Roger Quiniou, nĂ© en 1924, est mort pour la France en 1944 sur le front de Crozon ; etc.

    La seconde moitié du XXe siÚcle

    Les différences de mentalité ont longtemps subsisté entre les « paysans » de Penmarc'h et les marins des ports de la commune : par exemple en 1950, on comptait 5 messalisants[185] parmi les 445 habitants de Kérity alors qu'ils étaient encore environ 50 % parmi les paroissiens paysans de Penmarch[186].

    PĂȘche et conserveries : de la prospĂ©ritĂ© au dĂ©clin

    « Quotidiennement le retour des 70 bateaux sardiniers, partis pĂȘcher dĂšs l'aube dans la Baie d'Audierne, s'Ă©chelonnait en fonction de l'importance de la pĂȘche de chacun. La plupart rentraient vers 10-11 heures (...). La dĂ©claration de pĂȘche se faisait au local de la "Cofica" ["Comptoir financier des conserves alimentaires"] auprĂšs du prĂ©posĂ© de la criĂ©e qui fixait le prix au kilo et dĂ©signait quelles seraient les premiĂšres usines rĂ©ceptrices suivant un tour de rĂ©partition acceptĂ© par tous »[145].

    « Le spectacle de Saint-GuĂ©nolĂ© vu de la cĂŽte Ă©tait impressionnant avec ses huit cheminĂ©es [chaque usine avait la sienne] de 20 Ă  30 mĂštres de hauteur;en briques rouges, laissant Ă©chapper leur Ă©paisse fumĂ©e noire. (...) Une vĂ©ritable ville industrielle, avec ses mille ouvriĂšres et cent cinquante hommes qui y travaillaient ! À la rĂ©ception du poisson, les usines actionnaient leurs sirĂšnes pour appeler les femmes de statut saisonnier au travail. (...) Les marins dĂ©versaient les caissettes de poisson sur les longues tables d'Ă©tĂȘtage (...). Le saumurage du poisson suivait, dans de grands bacs en bois, puis l'engrillage (...), suivi de l'emboĂźtage »[145].

    Les premiers hangars à poissons sont construits en 1956 à Saint-Guénolé et à Kérity, les criées en 1968 à Saint-Guénolé, en 1972 à Kérity[146].

    Mais les usines fermÚrent les unes aprÚs les autres, victimes de la concurrence des ports de la cÎte atlantique française plus méridionaux et étrangÚre : "Saupiquet" (91 employés) en 1954, "Roussel" (87 employés) en 1957, "Griffon" (145 employés) en 1958, "Roger Le Hénaff" (135 employés) en 1960, "Paul Tirot" (137 employés), "Roulland" (109 employés) et "P. Chancerelle" (120 employés) en 1961 ; "Rio Le Gall" ferma à son tour en 1966 et "Amieux" en 1969, seules deux, situées à Saint-Guénolé, subsistaient alors : "Cassegrain" et "Lebeaupin FrÚres" ("Saupiquet" et "P. Chancerelle" se trouvaient à Kérity, les autres à Saint-Guénolé). En 1983, les établissements "Lebeaupin FrÚres" fusionnÚrent avec "Saint-Gué Coop", la nouvelle société étant dénommée "Conserveries de l'Atlantique", mais cette derniÚre ferma à son tour en 1993 (c'était alors la derniÚre conserverie de Penmarch). Toutefois en 1998 François Furic, qui dirigeait une conserverie au Guilvinec, créa une usine à Saint-Guénolé (la "Compagnie bretonne") et en 1999 Gilles Le Guen et Martine Queffelec fondÚrent "Océane Alimentaire" dans les locaux de l'ancienne "Conserveries de l'Atlantique"[145].

    La mĂ©vente du poisson, la hausse du prix du gaz-oil, les quotas dĂ©cidĂ©s par les autoritĂ©s europĂ©ennes afin de mĂ©nager la ressource et la concurrence Ă©trangĂšre ont provoquĂ© un dĂ©clin du port de pĂȘche, qui se traduisit par des mouvements sociaux, notamment une grĂšve gĂ©nĂ©rale des pĂȘcheurs en 1977 et des actions de protestation en 1979.

    Le festival Gouel ar vro vigoudenn

    Les 4, 5 et , le stade municipal de Penmarc'h accueillit le festival Gouel ar vro vigoudenn, musique rock et folk, avec notamment Bernard Lavilliers ; les trois journées réunirent entre 15 000 et 25 000 spectateurs. Cette édition unique est resté à ce jour le plus grand festival jamais organisé en Pays bigouden[187].

    Le XXIe siĂšcle

    Le , le chalutier L'Estran, de 22,85 m de long, s'Ă©choue Ă  la sortie du port de Saint-GuĂ©nolĂ© alors qu'il partait pour une campagne de pĂȘche. Il ne fut dĂ©sĂ©chouĂ© que le [188].

    • Le chalutier L'Estran Ă©chouĂ© Ă  la sortie du port de Saint-GuĂ©nolĂ© entre le 20 et le 30 janvier 2014.
      Le chalutier L'Estran échoué à la sortie du port de Saint-Guénolé entre le 20 et le .
    • Le chalutier de pĂȘche au large L'Estran dans le port de Saint-GuĂ©nolĂ© aprĂšs son dĂ©sĂ©chouage effectuĂ© le 30 janvier 2014.
      Le chalutier de pĂȘche au large L'Estran dans le port de Saint-GuĂ©nolĂ© aprĂšs son dĂ©sĂ©chouage effectuĂ© le .

    Le , le chalutier Alcor, de 17 m de long, s'Ă©choue Ă  l'entrĂ©e du port de Saint-GuĂ©nolĂ© sur la roche de Men Omnes[189], chargĂ© de 5,7 tonnes de merlus. Il fut dĂ©sĂ©chouĂ© dans l'aprĂšs-midi du mĂȘme jour[190].

    Politique et administration

    Tendances politiques et résultats

    Les résultats des précédentes élections à Penmarch, tant locales que nationales, montrent une forte implantation des partis de gauche. Ainsi, la municipalité est à majorité socialiste depuis 1995, et a voté, lors des élections présidentielles de 2012, à prÚs de 58 % pour François Hollande.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    mai 1945 mars 1965 Thomas Donnard[Note 31] PCF Marin-pĂȘcheur Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©. RĂ©sistant FFI pendant la Seconde Guerre mondiale.
    mars 1965 mars 1977 Jos PĂ©ron[Note 32] Entrepreneur en bĂątiment, footballeur dans sa jeunesse.
    mars 1977 mars 1983 Roger Coquelin[Note 33] app. PCF[191] Moniteur d'auto-Ă©cole, militant laĂŻc.
    mars 1983 juin 1995 Pierre Draoulec[Note 34] UDF-CDS Lieutenant de gendarmerie. Conseiller général du canton du Guilvinec. Chevalier des Palmes académiques[192]
    juin 1995 mars 2001 Corentin Cadiou[Note 35] PS
    mars 2001 mars 2014 Jacqueline Lazard PS Députée de 1997 à 2002
    mars 2014 juillet 2020 Raynald Tanter PS → EmployĂ©
    Président de la Communauté de Communes
    juillet 2020 En cours Gwenola Le Troadec[193] DVG

    Jumelages

    La commune de Penmarch est jumelée avec deux autres cités :

    Population et société

    Évolution dĂ©mographique

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[194]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[195].

    En 2020, la commune comptait 5 139 habitants[Note 36], en diminution de 5,67 % par rapport Ă  2014 (FinistĂšre : +1,25 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 1341 1668851 4621 7271 7811 7831 8671 964
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 9872 0292 2272 4312 6412 8713 2383 6004 298
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    5 0685 7026 0516 7356 8777 0376 9567 0777 204
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    7 6527 3206 9216 4636 2725 8895 6915 6335 401
    2018 2020 - - - - - - -
    5 1425 139-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[58] puis Insee Ă  partir de 2006[196].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Commentaire : Si l'on se contente des donnĂ©es dĂ©mographiques des recensements survenus depuis 1793, la population de Penmarc'h a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 6,75 en 169 ans, entre 1793 et 1962, annĂ©e du maximum de population de ces deux derniers siĂšcles ; aprĂšs un dĂ©clin initial aboutissant au minimum dĂ©mographique de 1806 avec seulement 885 habitants (une consĂ©quence de guerres de l'Empire et du Blocus continental), la population de Penmarc'h augmente constamment tout au long du XIXe siĂšcle, lentement d'abord, puis plus rapidement Ă  partir de 1870 (pendant l'Ăąge d'or de la pĂȘche penmarchaise), pour ne plus augmenter que faiblement tout au long des 60 premiĂšres annĂ©es du XXe siĂšcle. Par contre, depuis 1962, le dĂ©clin dĂ©mographique est constant (Penmarc'h perd 2120 habitants entre 1962 et 2012, soit 27,7 % de sa population en 50 ans en raison principalement de la crise de la pĂȘche pendant cette pĂ©riode.

    La population de Penmarc'h est dĂ©sormais ĂągĂ©e, les moins de 19 ans ne forment que 16,6 % de la population totale en 2011 alors que les 65 ans et plus en forment 31,5 % Ă  la mĂȘme date. Depuis 1968, le solde naturel est constamment nĂ©gatif (- 1 % l'an environ entre 1999 et 2011) ; par contre le solde migratoire, nĂ©gatif lui aussi entre 1968 et 1982, est devenu positif depuis cette date, atteignant mĂȘme+ 0,8 % l'an en moyenne entre 2006 et 2011, mais Ă  cause principalement d'un afflux de retraitĂ©s. Entre ces deux derniĂšres dates, le taux de natalitĂ© n'a Ă©tĂ© que de 6,9 pour mille alors que le taux de mortalitĂ© Ă©tait de 16,2 pour mille, la diffĂ©rence engendrant un taux d'accroissement naturel largement nĂ©gatif (- 9,3 pour mille).

    En raison de sa situation littorale, Penmarc'h possÚde un parc important de résidences secondaires (1504, soit 32 % du total des logements en 2011), qui sont presque totalement des maisons individuelles (les appartements n'étaient en 2011 qu'au nombre de 251, formant 5,3 % du parc immobilier total)[197].

    Pyramide des Ăąges

    La population de la commune est relativement ĂągĂ©e. En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă  30 ans s'Ă©lĂšve Ă  20,5 %, soit en dessous de la moyenne dĂ©partementale (32,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă  60 ans est de 46,6 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 29,8 % au niveau dĂ©partemental.

    En 2018, la commune comptait 2 356 hommes pour 2 786 femmes, soit un taux de 54,18 % de femmes, largement supĂ©rieur au taux dĂ©partemental (51,41 %).

    Les pyramides des ùges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des Ăąges de la commune en 2018 en pourcentage[198]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    1,1
    90 ou +
    2,9
    12,3
    75-89 ans
    19,0
    30,1
    60-74 ans
    27,4
    21,6
    45-59 ans
    20,9
    12,4
    30-44 ans
    11,1
    11,0
    15-29 ans
    8,5
    11,5
    0-14 ans
    10,2
    Pyramide des ùges du département du FinistÚre en 2018 en pourcentage[199]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,7
    90 ou +
    2
    7,4
    75-89 ans
    11,5
    18,4
    60-74 ans
    19,4
    21
    45-59 ans
    19,9
    17,9
    30-44 ans
    16,6
    17,2
    15-29 ans
    14,9
    17,4
    0-14 ans
    15,6

    Ces données s'expliquent par plusieurs facteurs : l'importance démographique des personnes veuves, souvent des femmes, l'installation de personnes s'établissant à Penmarch pour leur retraite.

    Enseignement

    Penmarc'h est située dans l'académie de Rennes.

    La municipalité administre 2 écoles maternelles et 2 écoles élémentaires communales. Saint-Guénolé compte une école maternelle et une école élémentaire, tandis que le bourg compte une école maternelle et une école élémentaire publiques, ainsi qu'un groupe scolaire privé.

    La commune de Penmarc'h ne compte ni collÚge, ni lycée, les plus proches étant situés respectivement au Guilvinec et à Pont-l'Abbé.

    Littérature

    La commune accueille chaque année le salon littéraire Le goéland masqué. Ce salon remet annuellement, depuis l'an 2000, un prix à un premier roman policier ou noir de langue française[200].

    Cinéma

    Depuis 2010, la commune accueille le festival de cinĂ©ma Feux croisĂ©s, dans sa salle de KĂ©rity nommĂ©e l'EckmĂŒhl. Ce festival de cinĂ©ma rend hommage, chaque annĂ©e (fin novembre/dĂ©but dĂ©cembre) Ă  un rĂ©alisateur, avec la projection de ses films, en sa prĂ©sence. Les projections sont suivies d'un dĂ©bat. Pour Roger HĂ©lias, chargĂ© de la programmation, ce festival est l'occasion de revisiter des films 20 ou 30 ans aprĂšs leur sortie, afin de voir s'ils nous parlent encore[201].

    En avril 2015, le cinéaste Christophe Gans est accueilli pour une retrospective de ses films[209].

    Santé

    Penmarch possÚde un certain nombre de professionnels de santé : médecins généralistes, dentistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes...

    La couverture mĂ©dicale de proximitĂ© s'amĂ©liore mais reste globalement insuffisante : on compte ainsi 8 mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes pour une population de 5 664 habitants, soit un mĂ©decin pour 708 habitants (la moyenne dĂ©partementale Ă©tant de un mĂ©decin pour 602 habitants).

    L'hÎpital le plus proche se situe à Pont-l'Abbé, et assure tous les actes médicaux courants et les urgences. Néanmoins, s'agissant d'un hÎpital de proximité, les patients doivent parfois se rendre à Quimper, notamment pour les actes chirurgicaux, voire au CHU de Brest.

    La commune compte Ă©galement un EHPAD.

    Sports

    • Club de football : les Cormorans Sportifs de Penmarc'h

    Le club est créé le sous l'autorité du maire radical-socialiste Pierre-Jean Larnicol, et ne porte pas au départ de nom. TrÚs vite, les joueurs sont surnommés les gars de Saint-Gué, car les matchs se déroulaient toujours sur un terrain de la Joie, en Saint-Guénolé. Aux dires de Pierre Bouënnec, trésorier et joueur du club pendant des années, l'origine du nom revient au peintre Jean-Julien Lemordant :

    « EugĂšne Jacob, joueur et dirigeant de l'Ă©quipe, organisait des parties de pĂȘche Ă  proximitĂ© du port de Saint-GuĂ©nolĂ© avec son canot. Un beau jour, il emmena avec lui Jean-Julien Lemordant, peintre renommĂ©, qui avait une petite villĂ©giature Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©. Grand blessĂ© de guerre, sa vision de guerre ne l'empĂȘcha pas, pendant la pĂȘche, d'apercevoir une bande d'oiseaux noirs survolant les flots en file indienne, des cormorans. Il les compta, il y en avait onze, et dit Ă  EugĂšne : "Tiens, tu cherches un nom pour ton Ă©quipe de football ? VoilĂ  une Ă©quipe qui passe !" Ce Ă  quoi EugĂšne rĂ©pondit : "Et pourquoi pas ? Cela ira bien : les Cormorans Sportifs de Saint-GuĂ©nolĂ© !" AussitĂŽt dit, aussitĂŽt fait. »

    — Pierre BoĂ«nnec [210]

    L'international franco-algérien Mahi Khennane en a été l'entraßneur-joueur entre 1974 et 1978.

    • Club de voile (pyramide du steir)
    • Club de judo : Judo Club de Penmarc'h
    • Club de tennis
    • Club de cyclotourisme
    • École de surf de Pors Carn
    • Club de tennis de table
    • Centres Ă©questres

    Économie

    Emploi

    Le taux de chĂŽmage Ă  Penmarc'h Ă©tait en 2009 de 9,0 %, soit un chiffre comparable Ă  la moyenne nationale.

    La pĂȘche est le principal secteur d'emploi Ă  Penmarc'h. Le port de Saint-GuĂ©nolĂ© est en effet le quatriĂšme port de pĂȘche français en tonnage, et fait vivre bon nombre de personnes : pĂȘcheurs, employĂ©s du port, ouvriers des conserveries, notamment et offre Ă©galement de nombreux emplois saisonniers.

    Les services à la personne sont développés à Penmarch, principalement du fait de la population assez ùgée. En saison, le tourisme est également vecteur d'emploi.

    Entreprises et commerces

    Historiquement, l'Ă©conomie de Penmarc'h s'est construite autour de la pĂȘche, de l'agriculture et du commerce portuaire (cabotage important au XVe siĂšcle Ă  KĂ©rity entre les ports de la cĂŽte atlantique et les pays nordiques).

    DÚs le début du XXe siÚcle, de nombreuses conserveries de poissons (sardines, sprats, thons germons, maquereaux) et accessoirement de légumes (petits pois, haricots verts, artichauts plus tard) participÚrent sans conteste au développement de la richesse de la commune.

    Actuellement, la pĂȘche est le principal moteur de l'Ă©conomie locale (en 2005, Saint-GuĂ©nolĂ© est le cinquiĂšme port de pĂȘche français en valeur) bien que le tourisme joue Ă©galement un rĂŽle non nĂ©gligeable dans ce domaine. Le port est gĂ©rĂ© par la Chambre de commerce et d'industrie de Quimper Cornouaille.

    • PĂȘche cĂŽtiĂšre : chalutiers, sardiniers, fileyeurs, caseyeurs.
    • pĂȘche hauturiĂšre : chalutiers (Manche, mer du Nord et mer d'Irlande), thoniers (thons germons dans le golfe de Gascogne) ;
    • viviers ;
    • criĂ©e ;
    • mareyage ;
    • conserverie : la nouvelle usine de la sociĂ©tĂ© « Furic » a ouvert en 2020 ; employant 80 salariĂ©s, elle transforme les « poissons bleus » (sardine, maquereau, thon,..) vendus sous la marque « Keriti » pour les collectivitĂ©s et, pour les particuliers, sous la marque « La Compagnie bretonne »[211].
    • chantier naval (chalutiers, caseyeurs, fileyeurs, bolincheurs, voiliers traditionnels
) ;
    • coopĂ©rative maritime ;
    • rĂ©colte des algues (laminaires et chondrus crispus dit « teil picot ») ;
    • Agriculture (secteur en voie de disparition ; un seul agriculteur dĂ©clarĂ© en 2006) ;
    • artisanat local ;
    • dentelle artisanale (le « picot »). Cette pratique, devenue partie intĂ©grante de la culture populaire locale, fut importĂ©e d'Irlande par des religieuses au dĂ©but du XXe siĂšcle alors que la contrĂ©e vivait dans la disette. Autrefois tout le monde s'y adonnait, hommes, femmes et enfants. Actuellement cette dentelle aux motifs celtiques n'est plus produite que de façon confidentielle avec pour principal objet d'alimenter les boutiques de souvenirs.
    • Tourisme : hĂŽtels, restaurants, campings municipaux ou privĂ©s, gĂźtes, centres de vacances.

    Penmarc'h reçoit trois cùbles intercontinentaux de télécommunications, ACE (vers l'Afrique de l'Ouest) et SEA-ME-WE3 segment 9 (vers Australie/Japon) sur la plage de Pors Carn, SEA-ME-WE3 segment 10 (vers Allemagne) sur la plage de Tronoen.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'ancienne chapelle Saint-Pierre et sa tour (Ă  l'arriĂšre-plan, le vieux phare).
    • Penmarc'h : Ă©glise paroissiale Saint-Nonna, vue d'ensemble.
      Penmarc'h : Ă©glise paroissiale Saint-Nonna, vue d'ensemble.
    • Les trois phares de la Pointe de Penmarc'h (vue panoramique).
      Les trois phares de la Pointe de Penmarc'h (vue panoramique).
    • L'Ă©glise Sainte-Thumette de KĂ©rity, la façade.
      L'église Sainte-Thumette de Kérity, la façade.
    • Le bureau du port de KĂ©rity (ancien poste de garde construit au XVIIe siĂšcle et transformĂ© en maison des douaniers en 1817).
      Le bureau du port de Kérity (ancien poste de garde construit au XVIIe siÚcle et transformé en maison des douaniers en 1817).
    • Saint-GuĂ©nolĂ©-Penmarc'h : la Tour CarrĂ©e (Tal An Tour).
      Saint-Guénolé-Penmarc'h : la Tour Carrée (Tal An Tour).
    • Saint-GuĂ©nolĂ©-Penmarc'h : la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, vue d'ensemble.
      Saint-Guénolé-Penmarc'h : la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, vue d'ensemble.
    • Saint-GuĂ©nolĂ©-Penmarc'h : chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, le calvaire.
      Saint-Guénolé-Penmarc'h : chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, le calvaire.
    • Saint-GuĂ©nolĂ©-Penmarc'h : l'intĂ©rieur de la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, vue d'ensemble.
      Saint-Guénolé-Penmarc'h : l'intérieur de la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, vue d'ensemble.

    Manoirs[213]

    • Kerbezec Ă  KĂ©rity
    • Kerganten
    • Kergadien
    • Kergoler
    • Kerousy
    • Kervinigan
    • Lezannou
    • PĂ©nity
    • Pors ar Gosquer
    • Pors Lambert
    • Skividan

    Rochers de Saint-Guénolé

    • Rochers Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©.
      Rochers à Saint-Guénolé.
    • Rochers Ă  Saint-GuĂ©nolĂ©, panorama.
      Rochers à Saint-Guénolé, panorama.

    Croix du Poulguen

    Le quartier du Poulguen comporte trois croix :

    • la croix de Fer : elle est situĂ©e prĂšs de la fontaine de la rue Traon ar poul. Elle est plantĂ©e dans un bloc de granite rectangulaire qui porte sur sa face cĂŽtĂ© mer une inscription en breton ;
    • les deux croix de la route de Kerigou ont une embase circulaire en forme de meule. Plusieurs sites d'extractions de pierres de ce type existent dans le voisinage. Elles sont rĂ©fĂ©rencĂ©es dans l'Atlas des croix et calvaires de l'AbbĂ© Castel sous les numĂ©ros 1392 et 1393 :
      • 1392 : KerradĂ©nec E + Croas-Riou, limite de paroisses, g. m. Socle rond. Croix monolithe, branches Ă©chancrĂ©es ;
      • 1393. KerradĂ©nec E, g. m. Haut Moyen Âge. Socle rond. Croix monolithe Ă  bras courts. Cette croix Ă©tait placĂ©e autrefois sur le tumulus du Poulguen et servait d'amer pour la navigation. Elle y est encore signalĂ©e en 1880. Elle fut ensuite mise au bord de la route de Kerigou.

    Phares

    Pointe de Saint-Pierre

    L'ancien phare de Penmarc'h fonctionnait à partir de 1831 avec de l'huile végétale, puis à partir de 1875 avec de l'huile minérale[214]. Depuis 1995 il accueille le « Centre de découverte maritime », qui reçoit trois à quatre expositions temporaires par an. On trouve aussi une boutique, regroupant de nombreux livres sur les phares[215].

    Un bĂątiment situĂ© entre le phare actuel et l'ancien accueille un ancien canot de sauvetage de la SNSM, datant de 1901, le Papa Poydenot. C'est le dernier canot de sauvetage Ă  voiles et Ă  avirons navigable, restaurĂ© par l'association du mĂȘme nom[215].

    Patrimoine culturel

    Billet de banque

    Romans

    • Ernest MĂ©nard, Pen-Marc'h, roman historique breton, 1834[217].
    • E. Bossuat : Le pĂȘcheur de Penmark, roman, Ă©ditions Alfred Mame et fils, Tours, 1878[218].

    Tableaux

    Outre les tableaux évoqués précédemment dans la partie consacrée aux « Peintres de Penmarch » :

    • AndrĂ© Dauchez : La route de Penmarc'h[219] ;
    • Louis Marcoussis : Paysage de KĂ©rity ;
    • Roger KĂ©rinec[220] (nĂ© en 1917 Ă  Brest, dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Douarnenez) : Le vieil arbre Ă  l'entrĂ©e de Penmarc'h, Matin dans les marais de Lescorf, Penmarc'h[221].

    Festival

    Personnalités liées à la commune

    Bibliographie

    • Pierre BoĂ«nnec, D'ouvrier Ă  patron, la vie d'un Bigouden entre 1914 et 2014, Ă©ditions vivre tout simplement, 2015, 232 pages.
    • Serge Duigou, Les MystĂšres de Penmarc'h, Éditions Ressac, Quimper, 1994.
      Comment au XVIe siÚcle, Penmarc'h fut le premier port d'armement européen
    • Serge Duigou, Penmarc'h, Le TĂ©lĂ©gramme, 2002.
    • Serge Duigou, Quand nous prenions le train birinik, Éditions Ressac, 1983.
      Historique de la ligne de chemin de fer Ă  voie Ă©troite qui desservait Penmarc'h de 1907 Ă  1946
    • Serge Duigou, La RĂ©volte des pĂȘcheurs bigoudens sous Louis XIV, Ressac
      Comment, dans leur contestation du systĂšme fĂ©odal, les marins de Penmarc'h ont tenu tĂȘte cinquante ans durant au baron de Pont-l'AbbĂ©
    • Paul Cornec, Pilleurs du Cap ! Le pillage d'Ă©paves dans les paroisses du Cap-Sizun au XVIIIe siĂšcle, Ă©ditions du Cap-Sizun, 2001.
    • Auguste Dupouy, Souvenirs d'un pĂȘcheur en eau salĂ©e, Slatkine, 1981.
    • Lucien JĂ©gou, Le BĂ©nitier du diable, Seghers, 1982.
    • RĂ©my Monfort, Penmarc'h Ă  travers ses historiens, Penmarc'h, 1985.
    • François Quiniou, Penmarc'h, son histoire, ses monuments, Ar Vorenn, 1984.
    • Jean-RenĂ© Couliou, La PĂȘche bretonne, Presses universitaires de Rennes, 1997, 446 p.
    • Foyer de l’enseignement, Grandeurs... au pays de Penmarc'h : terre et mer, Les AmitiĂ©s de Lorraine et d'Alsace, 1950, 58 p.
    • Yves Le Gallo (directeur), Le FinistĂšre de la PrĂ©histoire Ă  nos jours, Ed. Bordessoules, 1991.
    • JoĂ«lle Quaghebeur, La Cornouaille du IXe au XIIe siĂšcle, SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du FinistĂšre, 2001.
    • Xavier Dubois, « La Crise sardiniĂšre et les Mutations de la conserverie », in M. Humbert. La Bretagne Ă  l'heure de la mondialisation, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2002, p. 27-33.
    • Serge Duigou, Jean-Michel Le Boulanger, Pierre-Jean Berrou, Annick Fleitour, Histoire du Pays bigouden, Ed. Palantines, 2003.
    • Francis Dreyer et Jean-Christophe Fichou, L'histoire de tous les phares de France, Rennes, Ouest-France, , 316 p. (ISBN 2-7373-3704-6)
      voir pages 179 Ă  182
    • Bernard Berrou, Un Passager dans la baie, Ă©ditions La Part Commune, 2005
    • Roland Chatain, Trois siĂšcles de tempĂȘtes et naufrages en Pays bigouden, Plomeur, Ă©ditions Roland Chatain, coll. « mĂ©moire », 1994

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent Ă  reprĂ©senter le climat. Elles sont calculĂ©es sur 30 ans et mises Ă  jour toutes les dĂ©cennies. AprĂšs les normales 1971-2000, les normales pour la pĂ©riode 1981-2010 ont Ă©tĂ© dĂ©finies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font rĂ©fĂ©rence en Europe et dans le monde[30].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[31].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. Paroissien chargé par le général de la paroisse d'administrer les biens matériels (temporels) possédés par l'église et la paroisse avant 1789.
    7. Le Léon Dufour de Saint-Pierre, le Comte et Comtesse Duperré de Kerity, le Maman Poydenot de Saint-Guénolé, tous trois à rames.
    8. Le Vice-amiral Charles Duperré, à moteur.
    9. Baptiste Dupuis, né le à Penmarch
    10. Lucien Le Lay, né le à Penmarch, déporté le 4 juin 1944 de CompiÚgne vers le camp de concentration de Neuengamme, puis à Sachsenhausen ; décédé le en Allemagne.
    11. Michel Le Gars, né le à Penmarch, décédé le au camp de concentration de Mauthausen (Autriche).
    12. Armand Carval, né le et son frÚre René, né le à Penmarch, déportés à Mauthausen puis dans d'autres camps de concentration.
    13. Joseph Le Ruyet, instituteur à l'école privée de Bubry et militant de la Bezen Perrot ; il fut condamné à mort par la cour de justice du Morbihan et fusillé à Rennes le .
    14. Yves Daniel de Kersaux, né le à Penmarc'h, décédé le à Penmarc'h/
    15. Claude Keraudren, né le à Kerguilistic en Penmarc'h, décédé le à Lezannou en Penmarc'h.
    16. Pierre Durand, né le à Penmarc'h, décédé le à Poulguen Bian en Penmarc'h.
    17. Jean Durand, né le à Penmarc'h, décédé le à Penmarc'h.
    18. Vincent Tanneau, né le à Penmarc'h, décédé le à Penmarc'h.
    19. Alexandre Charpentier, né le à Tréogat, décédé le à Tréogat.
    20. EugÚne Courtois, né le à Douarnenez, décédé le à Penmarc'h.
    21. Vincent Tanneau, né le à Keradenec en Penmarc'h, décédé le à Kéréon en Penmarc'h.
    22. Jean Guiziou, né le à Plomeur, décédé le à Poulguen Bian en Penmarc'h.
    23. Jean Marie Guiziou, né le à Poulguen Bian en Penmarc'h, décédé le au bourg de Penmarc'h.
    24. Émile Poirier, nĂ© le Ă  Pont-l'AbbĂ©, dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  PlonĂ©our-Lanvern.
    25. Probablement Guillaume Durand, dit Robin, né le à Penmarc'h.
    26. Pierre Jean Larnicol, né le à Penmarc'h.
    27. Jean Jégou, né le à Penmarc'h, décédé le à Penmarc'h.
    28. Yves Joseph Péron, né le à Penmarc'h, décédé le à Penmarc'h.
    29. Jacques Dessoudres, né le à Penmarc'h, décédé le à Penmarc'h.
    30. Jean-Louis Souron, né le à Kerouil en Penmarc'h, décédé en 1955.
    31. Thomas Donnard, né le à Penmarc'h et décédé en à Pont-l'Abbé. Son nom a été donné à l'école primaire de Saint Guénolé.
    32. Son nom a été donné au stade municipal de Penmarc'h en mai 2019.
    33. Son nom a été donné à une place de Kérity en 2010.
    34. Pierre Draoulec, décédé en janvier 2019 ùgé de 94 ans.
    35. Décédé en mars 2003.
    36. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Olivier Desveaux, Penmarc'h. Le mystÚre de l'apostrophe perdue, Le Télégramme, 13 septembre 2002.
    2. Sylvain Blais, Michel BallĂšvre, Pierrick Graviou et JoĂ«l Role, CuriositĂ©s gĂ©ologiques du Pays Bigouden, Éditions ApogĂ©e / BRGM, , p. 13.
    3. Louis Chauris, "Pays bigouden : des pierres et des hommes", Ă©ditions Skol Vreizh, 2011, [ (ISBN 978-2-915-623-58-1)]
    4. "Le Télégramme de Brest et de l'Ouest" du 18 décembre 2018
    5. Serge Duigou, Les mystĂšres de Penmarc'h, Quimper, Ressac, , 56 p. (ISBN 978-2-904966-30-9, OCLC 465569889).
    6. Saint Kido, ou saint Kidou, francisé en saint Guy, est le patron de la chapelle de Languidou, qui lui doit son nom, voir http://fr.topic-topos.com/saint-kidou-plovan
    7. Per Jakez Helias, La riviÚre de Kido, cité par http://objectif-cap-sizun-polynesie.over-blog.com/article-plovan-la-legende-de-la-chapelle-de-languidou-52248754.html
    8. "Journal officiel de la République française. Lois et décrets", no du , consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65210090/f20.image.r=B%C3%A9nodet.langFR
    9. http://nature.ouest-cornouaille.com/fiche.php?id=43&lang=fr
    10. Étoc est un vieux mot français signifiant « roches voisines de la cĂŽte et dangereuses pour la navigation » ; cette appellation ne remonte qu'Ă  la carte de Cassini de 1783, les marins locaux appelant ces rochers Ar C'helou, voir H. DyĂšvre, "Toponymie nautique", http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391x_1962_num_69_4_2171
    11. Henry Reverdy, Les pĂȘcheurs de sardines, Journal La Croix n° 6066 du 21 janvier 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k219926v/f3.image.r=tudy.langFR
    12. Charles Géniaux, L'Océan, Paris, éditions Fasquelle, 1913
    13. L'amplitude de la marĂ©e Ă  Penmarch atteint 5,55 mĂštres en thĂ©orie (plus si le vent est de sud-ouest et beaucoup plus en cas de forte tempĂȘte) lors d'un coefficient de marĂ©e de 120 et les altitudes des zones littorales sont infĂ©rieures Ă  5 mĂštres. Lors de la submersion marine du 9 janvier 1924 par exemple, le coefficient de marĂ©e n'Ă©tait que de 95, l'amplitude prĂ©vue de la marĂ©e n'Ă©tait que de 4,40 mĂštres, mais en raison de la tempĂȘte et de la dĂ©pression atmosphĂ©rique, la surcote fut d'environ 2 mĂštres, Ă  laquelle il faut ajouter la hauteur des vagues, qui atteignait 7 8mĂštres, selon Marcelle Bresson, revue "Annales de GĂ©ographie" du 15 janvier 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k104190p/f191.image.r=Penmarch.langFR
    14. Camille Vallaux, Sur les oscillations des cĂŽtes occidentales de la Bretagne, revue "Annales de GĂ©ographie", janvier 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1041556/f31.image.r=Penmarch.langFR
    15. http://kbcpenmarch.franceserv.com/mapage14/index.html
    16. Jacques Cambry, Voyage dans le FinistĂšre, ou État de ce dĂ©partement en 1794 et 1795, Tome troisiĂšme, pages 59-60, librairie du Cercle social, Paris, 1798
    17. RĂ©Ă©dition Gallimard, collection Quarto, 2001.
    18. Hebdomadaire Le Courrier du FinistÚre, 6 février 1904, consultable http://mnesys-viewer.archives-finistere.fr/accounts/mnesys_cg29/datas/medias/collections/bibliotheque/presse/4MI020/FRAD029_4MI_020_1904_02_06_001_1904_02_27_004.pdf
    19. Vladimir de Lapouge, chargé de mission inondation et submersion marine au Conseil général du FinistÚre, cité dans le journal Le Télégramme no 21677 du 17 mars 2015
    20. http://www.finistere.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Plans-de-prevention-des-risques-PPR/Plans-de-prevention-des-risques-submersion-marine-PPRSM-et-risques-littoraux-PPRL/PPRSM-approuves/PPRSM-de-Penmarc-h
    21. Jacques Chanteau, Alerte sur les dunes bretonnes, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 29 novembre 2020.
    22. Bulletin des lois de la République française, 1904, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k215283h/f1328.image.r=Penmarch.langFR
    23. http://kbcpenmarch.franceserv.com/mapage11/index.html
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    31. Glossaire – PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
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    59. Paul du Chùtellier, Exploration des tumulus du département du FinistÚre, "CongrÚs archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques", 1863, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35631q/f380.image
    60. Paul du Chùtellier, Les deux tumulus de Rosmeur, pointe de Penmarc'h (FinistÚre), "Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme", 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k445327d/f152.image.r=Rosmeur
    61. Pierre-Roland Giot, Chroniques de préhistoire et de protohistoire finistériennes pour 1991
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    70. Serge Duigou et Jean-Michel Le Boulanger, "Histoire du Pays Bigouden", Ă©ditions Palantines, 2002, (ISBN 2-911434-23-4).
    71. Galliou (Patrick). Dans Histoire de la Bretagne et des pays celtiques. Tome 1. Des mĂ©galithes aux cathĂ©drales. Éditions Skol vreizh. Morlaix. 1983.
    72. http://www.arkaevraz.net/wiki/images/5/5e/BSAF1906-Piquenard-B.pdf
    73. Le manoir de Pratanroux était alors habité par Claude du Juch, dame de Padanroux (Pratanroux), de Pozmellec, de Keruquel, de Kerriant, de Coëtgolan et de Kervalgan
    74. HélÚne de Rohan-Guémené était veuve de Pierre du Pont, sire de Pont-l'Abbé et de Rostrenen, mort à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488, et tutrice de son fils, Jehan, sire du Pont et de Rostrenen
    75. Au XVIe siĂšcle, les pĂȘcheurs des terroirs du Cap-Sizun et du Cap-Caval Ă©taient obligĂ©s d'abandonner aux receveurs du duc de PenthiĂšvre, Ă  un prix dĂ©terminĂ©, les poissons qu'ils prenaient. Ceux qui cessaient de pĂȘcher, ou qui allaient pĂȘcher ou naviguer ailleurs, autrement dit les « vacanteurs » devaient acquitter en espĂšces, la moitiĂ© de ce droit. Le baron de Pont-l'AbbĂ© exerçait ce mĂȘme droit de « vacanteaige », avec celui de pĂȘcherie et sĂšcherie dans les paroisses de Loctudy, Combrit et Treffiagat. - Note 3 : Arch. dĂ©p. de la Loire-Atlantique, B 2025 (aveux de 1480, 1494, 1543). - DARSEL, Joachim, « Les Seigneuries maritimes en Bretagne. », Bulletin philologique et historique jusqu'Ă  1610 du ComitĂ© des travaux historiques et scientifiques, Vol. 1, p. 40, Paris, 1966.
    76. Michel Perron, PĂȘcheries et sĂ©cheries en Europe et en A.O.F., "Bulletin de l'Agence gĂ©nĂ©rale des colonies", juin 1926, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64370769/f38.image.r=Plonivel.langFR
    77. « Quand la Bretagne possédait une Marine », sur Le Telegramme, (consulté le ).
    78. Il enregistre aussi 10 navires venant d'Audierne, 12 de Loctudy, 6 de Quimper, 4 de Bénodet, 2 de Blavet, voir Daniel Tanguy, Le cabotage sur les cÎtes méridionales de la Bretagne à la fin du XVe siÚcle, "Bulletin philologique et historique jusqu'à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques", 1966, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6430324f/f250.image.r=B%C3%A9nodet.langFR
    79. V.A Malte-Brun, Le Finistùre au XIXe siùcle, Douarnenez, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1993.
    80. Témoignage de René de Rieux, cité par L. Grégoire, La Ligue en Bretagne, 1856
    81. Robert Gouzien, Le pays bigouden, un pays de cocagne ? : essai de restitution du tissu Ă©conomique, 12e-17e s., Ă  partir du Plomeur d'autrefois, par la toponymie, Plomeur, Éd. Kendero, , 176 p. (ISBN 978-2-9541745-0-1).
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    113. René Béziers (né le à Saint-André-des-Eaux (Loire-Inférieure), décédé le à Douarnenez), négociant-conserveur de Douarnenez, a possédé au début du XXe siÚcle une douzaine de conserveries (outre celle de Saint-Guénolé (Penmarc'h), à Douarnenez, à Concarneau, Doëlan, Saint-Guénolé (Penmarc'h), Camaret-sur-Mer, etc. , une (l'usine Cascadec) au Maroc à Fédala, 2 au Portugal. Il a créé une marque de prestige, le Yacht-Club
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    164. Cette tempĂȘte d'octobre 1919, avec un fort vent du Sud, provoqua l'Ă©chouage ou le coulage d'une trentaine de bateaux venus se rĂ©fugier dans l'anse de la Torche, et fit six morts
    165. Selon André Chevrillon, par le passé, mes marins pénitents se présentaient aussi sans pantalon, mais cette coutume fut ensuite abandonnée pour des raisons évidentes de pudeur
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