Marine nationale (France)
La Marine nationale est la marine de guerre de la République française. C'est une des composantes des Forces armées, avec l'Armée de terre, l'Armée de l'air et de l'espace, la Gendarmerie nationale et les services de soutien interarmées[1].
Marine nationale | |
Logo de la Marine nationale depuis 2021. | |
Création | 1626 (Marine royale) |
---|---|
Pays | France |
Allégeance | République française |
Type | Marine de guerre |
Effectif | 42 000 personnes (en 2 022) |
Fait partie de | Armée française |
Composée de | FAN : 120 bâtiments de surface - 10 100 personnes
FOST : 10 bâtiments - 3 200 personnes |
Ancienne dénomination | Marine royale Marine impériale |
Surnom | La Royale |
Couleurs | Bleu, blanc et rouge |
Devise | « Honneur, Patrie, Valeur, Discipline » |
Marche | Hymne de la Marine |
Équipement | 130 bâtiments, pour un tonnage d'environ 420 000 tonnes à pleine charge 177 aéronefs |
Guerres | Guerre franco-chinoise Guerre de Crimée Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine Guerre du Golfe Guerre du Kosovo Guerre d'Afghanistan Guerre civile libyenne Guerre civile syrienne |
Commandant | Amiral Pierre Vandier (depuis septembre 2020) |
Pavillon | |
Pavillon de beaupré | |
En 2021, sa flotte de surface compte 120 bâtiments de plus de 100 tonnes (dont 50 de plus de 1 000 tonnes), hors navires affrétés et unités portuaires (remorqueurs, chalands, etc.). Elle se compose de 82 bâtiments de combat et de 38 bâtiments de soutien. Les marines française, britannique, italienne et espagnole sont les seules puissances européennes à disposer d'un ou plusieurs porte-avions et la France est le deuxième pays à posséder un porte-avions à propulsion nucléaire, le Charles de Gaulle (le premier pays est les États-Unis). Sa flotte sous-marine est composée de dix unités, toutes à propulsion nucléaire, dont quatre Sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). L'aéronautique navale dispose d'environ 180 appareils (avions et hélicoptères). En 2020, l'effectif de la Marine était de 42 000 personnes, dont 38 829 militaires et 2 700 civils. La marine peut également compter sur le renfort de 6 500 réservistes[2].
En 2020, les crédits consacrés à la préparation opérationnelle et à l'activité des forces s'élèvent à 2,6 milliards d'euros. Ceux consacrés aux dépenses de personnel s'élèvent à 1,640 milliard d'euros[2].
Avec un tonnage global à pleine charge d'environ 420 000 tonnes en 2021, la Marine nationale française se place au 7e rang mondial des marines militaires par le tonnage, derrière la Marine américaine, la Marine chinoise, la Marine russe, la Marine britannique, la Marine japonaise, et la Marine indienne.
La devise de la Marine, gravée en lettres blanches ou dorées sur des plaques au fond bleu fixées sur les superstructures de tous ses bâtiments, est « Honneur, Patrie, Valeur, Discipline ». La Marine est encore aujourd'hui appelée familièrement « la Royale », surnom hérité de l'ancienne marine royale, pour la distinguer de « la marine de commerce ou marine marchande ».
Histoire
La Marine royale française était quasi inexistante avant 1624.
Elle hérite de plusieurs traditions :
- en Méditerranée celle de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui recrutait ses chevaliers dans les meilleures familles de la noblesse française pour former les officiers de la Flotte du Levant dont le principal port était d'abord à Fréjus, puis à Marseille et à Toulon ;
- dans la Manche avec la Normandie qui, depuis Guillaume le Conquérant, a toujours donné des marins intrépides et possédé des ports actifs ;
- dans l'Atlantique, la Marine du duché de Bretagne qui constituera le noyau de la flotte du Ponant. Le droit et les juridictions particulières de la Bretagne, dont sa force militaire marine, vont se conserver jusqu'à la Révolution qui sonnera la fin de l'indépendance administrative et territoriale de la Bretagne, bien que les couronnes françaises et bretonnes fussent réunies depuis 1532.
À la Révolution, la Marine nationale a succédé à la Marine royale, organisée par Richelieu à partir de 1624. Sous les Premier et Second Empires, elle s'est appelée Marine impériale.
La Marine est encore aujourd'hui appelée familièrement « La Royale ». L'ancienne implantation du Ministère puis de l'État-major de la Marine de guerre française au 2 rue Royale, à Paris, a peut-être été à l'origine de cette formule.
Le symbole de la Marine française est depuis l'origine « une ancre d'or » avec un trabe ou un jas droit, qui figurait dans les attributs des armoiries des amiraux de France. Elle est devenue « entrelacée d'un câble » ou grelin en 1819 « partant par la droite, laissant la verge claire, et sortant sur la patte droite » puis à partir de 1830 « à simple enroulement en forme de S inversé », et figure depuis 1768 et 1772 sur les uniformes des officiers[3] et des troupes de marine[4], les armes, les navires, les courriers, affiches et documents officiels, la vaisselle, les couverts, équipements, bâtiments, armes, etc. de la Marine. Les troupes de marine ont pour emblème une ancre de même, mais avec un jas courbé dont les pointes sont tournés vers le haut, et un câble à partir de 1845[5]. Cette ancre est portée sans le câble à partir de 1900 par l'ensemble des troupes coloniales, et avec à partir de 1920. L'ancre était surmontée, selon les régimes, d'une couronne impériale ou royale, et accompagnée de divers attributs comme des canons croisés pour l'artillerie de marine. L'ancre du commissariat de l'Armée de terre, fusionné avec celui de la Marine, est défini par l'Instruction du prévoyant que « le câble s'enroule une seule fois autour de la verge de l'ancre » en passant d'abord dessus, ensuite dessous, « et ressort sur le dessus du bras droit », ce qui est le mouvement contraire de celles des Troupes de marine définie par l'Instruction du prévoyant que « le câble s'enroule deux fois autour de la tige et ressort par le dessous du bras gauche ».
Le symbole de la Marine nationale a été remplacé en 1990 par un logo figurant une étrave de navire de guerre blanche avec deux gerbes d'écumes bleu et rouge, et l'inscription « Marine nationale », le chef d'état-major de la Marine était Bernard Louzeau.
Missions
Dissuasion
L'objet de la dissuasion est :
- de faire face à une agression majeure qui remet en cause l'existence de la France (en particulier son territoire et sa souveraineté) par une puissance étrangère hostile ;
- de faire face aux menaces que pourraient faire peser des puissances régionales sur les intérêts vitaux de la France par la menace d'une frappe nucléaire de riposte.
La dissuasion nucléaire est au cœur de la stratégie de la défense nationale. L'objectif de la doctrine nucléaire reste néanmoins celle du non-emploi. La capacité nucléaire française repose, en 2014, sur :
- les missiles balistiques mer-sol qui équipent les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la classe Le Triomphant en remplacement des six de la classe Le Redoutable de la Force océanique stratégique (FOST) ;
- les missiles de croisières (ASMPA) pour la composante aéroportée dont font partie les avions de l'Armée de l'air et de l'aviation navale.
Action
L'action opérationnelle rassemble les missions de prévention et de projection de puissance ou de forces.
Prévention
Le contrôle des espaces maritimes est fondé sur un pré-positionnement et une présence adaptés en :
- Atlantique nord ;
- Méditerranée ;
- océan Indien ;
- DOM, COM et ZEE.
Pour défendre les intérêts de la France à travers le monde, des forces prépositionnées en permanence hors métropole, composées de 25 navires (frégates de surveillance, de bâtiments de transport léger, de patrouilleurs), 12 avions et hélicoptères, des commandos sont déployés sur tous les océans. Ils assurent présence et vigilance auprès des foyers de tension (zones de crise) ou à titre permanent dans les territoires d'outre-mer.
Projection
Si les actions de prévention n'ont pu empêcher le déclenchement d'une crise, il peut être nécessaire d'intervenir — le plus souvent dans un cadre interarmées et international. L'engagement peut varier de la simple présence, à la démonstration de force avec des actions de rétorsions usant d'armes modernes tirées à grande distance.
Les principaux acteurs de ces forces de projection sont articulés autour :
- du groupe aéronaval ;
- du groupe amphibie ;
- du groupe de guerre des mines ;
- d'un groupe d'action maritime (une ou plusieurs frégates).
La projection peut ĂŞtre de deux types :
- projection de forces : action avec mise Ă terre de troupes ;
- projection de puissance : action sans mise Ă terre de troupes.
L'action de l'État en mer
La Marine nationale, avec d'autres administrations publiques (Affaires maritimes, Gendarmerie maritime, Douane…), est une des composantes de l'action de l’État en mer (AEM). Il s'agit d'assurer la sauvegarde, la protection et la sécurité des approches maritimes du territoire national, maîtriser les risques liés à l’activité maritime (accidents de mer, pollution, souveraineté dans les DOM-TOM et dans les ZEE…) et lutter contre les activités illicites en mer (terrorisme, narcotrafic, piraterie, transports illicites de migrants…). L'action de l'État en mer consiste souvent en des missions de service public qui ne sont pas des activités spécifiquement militaires. Dans certains pays, comme aux États-Unis, ces tâches civiles sont en grande partie confiées à une flotte de garde-côtes indépendante de la marine militaire.
L'action de l'État en mer représente 25 % des activités de la Marine.
Organisation
Organisation générale
L'organisation générale de la Marine nationale est fixée par le chapitre III du titre II du livre II de la troisième partie du code de la défense créé par les décrets no 2008-1218 et no 2008-1219 du .
La Marine est constituée de formations réparties entre :
- l'Ă©tat-major de la Marine ;
- les forces maritimes ;
- les commandements maritimes à compétence territoriale ;
- les services ;
- les organismes de formation du personnel[6].
Commandement opérationnel
Pour les opérations relevant de l'action de l'État en mer, elles sont mises en œuvre par les trois préfets maritimes sous l'autorité du Premier ministre qui dispose du Secrétariat général de la mer.
Pour les opérations militaires, les forces maritimes, comme l'ensemble des forces armées, sont sous le commandement opérationnel du chef d'état-major des armées (CEMA). Le chef d'état-major de la Marine (CEMM) est le conseiller du CEMA pour l'emploi des moyens navals et aéronavals.
Pour faciliter la conduite des opérations, le chef d'état-major des armées désigne généralement des contrôleurs opérationnels chargés de déployer les forces qui leur sont affectées et de leur donner des ordres nécessaires pour accomplir la mission fixée.
Les contrôleurs opérationnels sont :
- soit, un officier général désigné pour la circonstance pour une mission particulière (opérations lourdes en général) ;
- soit, de manière permanente, les commandants de zone maritime qui assurent le contrôle opérationnel des forces déployées dans leur zone de compétence :
- en métropole :
- le commandant de la zone maritime Atlantique (CECLANT), basé à Brest ;
- le commandant de la zone maritime Méditerranée (CECMED), basé à Toulon ;
- le commandant de la zone maritime Manche et mer du Nord (COMNORD[7]), basé à Cherbourg ;
- et outre-mer :
- le commandant de la zone maritime Antilles-Guyane, COMAR Fort de France ;
- le commandant de la zone maritime océan Indien (ALINDIEN) ;
- le commandant de la zone maritime océan Pacifique (ALPACI) ;
- en métropole :
- soit, pour le déploiement des SNLE, le commandant de la Force océanique stratégique (ALFOST).
Commandement organique
Comme les autres chefs d'état-major d'armées, le chef d'état-major de la Marine (CEMM) est responsable devant le CEMA et le ministre de la Défense de l'organisation, de la préparation, de l'emploi de ses forces ainsi que de leur programmation.
Ces forces sont divisées en quatre grandes composantes :
- la force d'action navale (FAN) ;
- les forces sous-marines (FSM) ;
- la force maritime de l'aéronautique navale (AVIA) ;
- la force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO).
Les forces
La liste des unités de la Marine actuellement en service est disponible en ligne[2].
La force d'action navale (FAN)
La force d'action navale (FAN) rassemble, à quelques unités près, l'ensemble des bâtiments de surface de plus de 100 tonnes, en métropole et outre-mer, hors navires affrétés et unités portuaires (remorqueurs, chalands, etc.). Elle compte en 2020 10 100 marins et 111 bâtiments[2]. Elle fournit l'essentiel de la contribution de la Marine aux missions de prévention et de projection. Elle est placée sous le commandement de l'amiral commandant la FAN (ALFAN) basé à Toulon.
Elle comprend six grandes catégories de bâtiments de surface :
- le groupe aéronaval et sa Force Aéronavale Nucléaire (FANu), autour du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle ;
- la force amphibie :
- 3 porte-hélicoptères amphibies (PHA) (anciennement bâtiments de projection et de commandement, BPC) de classe Mistral ;
- 4 engins de débarquement amphibie rapide (EDA-R) ;
- 9 chalands de transport de matériel (CTM) ;
- des frégates de combat :
- Frégates de premier rang (classées comme des destroyers dans la classification OTAN)
- 2 frégates de défense aérienne de classe Horizon ;
- 8 frégates multimissions de classe Aquitaine ;
- Frégates de second rang (classées comme des frégates dans la classification OTAN)
- 5 frégates légères furtives de classe La Fayette ;
- Frégates de premier rang (classées comme des destroyers dans la classification OTAN)
- la force de guerre des mines :
- 10 chasseurs de mines de classe Éridan ;
- 4 bâtiments bases de plongeurs démineurs de classe Vulcain ;
- 3 bâtiments remorqueurs de sonars de classe Antarès ;
- des bâtiments de souveraineté :
- 6 frégates de surveillance de classe Floréal, basées outre-mer ;
- 6 patrouilleurs hauturiers de classe d'Estienne d'Orves ;
- 11 patrouilleurs légers (3 classe OPV 54, 1 classe P400, 1 classe Auguste Bénébig, 3 classe La Confiance, 3 divers) ;
- des bâtiments de soutien :
- 2 bâtiments de commandement et de ravitaillement (BCR) de classe Durance (pétroliers ravitailleurs) ;
- 3 bâtiments d'essais et de mesures ;
- 1 bâtiment de soutien à la plongée ;
- 4 bâtiments de soutien et d'assistance métropolitain (BSAM) de classe Loire ;
- 4 bâtiments de soutien et d'assistance outre-mer (BSAOM) de classe d'Entrecasteaux ;
- 4 bâtiments hydrographiques ;
- 1 navire polaire ;
- 15 navires-Ă©coles.
Les forces sous-marines (FSM)
La force océanique stratégique (FOST) est la composante principale de la force de dissuasion nucléaire française. Elle garantit l'assurance d'une frappe en second (frappe de riposte) avec une permanence d'un à deux sous-marins en patrouille à la mer.
Elle est constituée de quatre sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d'engins balistiques (SNLE), basés à l'île Longue, près de Brest.
- 4 SNLE de classe Le Triomphant.
Les six sous-marins nucléaires d'attaque (SNA), basés à Toulon, participent aux missions de prévention, de projection et de protection. Ils se composent de :
- 4 SNA de classe Rubis ;
- 1 SNA de classe Suffren.
L'ensemble des forces sous-marines est placé sous le commandement de l'amiral commandant la FOST (ALFOST), basé à Brest.
Chacun des dix sous-marins français a deux équipages (appelés « Bleu » et « Rouge ») pour permettre leur déploiement à la mer plus de 200 jours par an.
La force maritime de l'aéronautique navale (AVIA)
L'aéronautique navale[8] (un temps « Aviation Navale ») compte 177 aéronefs et 4 450 personnes[2], ainsi que quatre bases d'aviation navale (BAN) : Landivisiau, Lann-Bihoué, Hyères Le Palyvestre, Lanvéoc-Poulmic.
Elle est composée :
- du groupe aérien embarqué sur le porte-avions : 42 Rafale M, 3 E-2C Hawkeye, 3 Dauphin Pedro ;
- des hélicoptères embarqués sur les frégates de combat : 16 Panther, 27 Caiman Marine ;
- des hélicoptères de soutien, recherche & sauvetage en mer, formation : 3 Dauphin F Pedro (sûreté porte-avions), 6 Dauphin N SP (service public), 2 Dauphin N3+ SP (service public), 7 Dauphin N3+ FI (flotte intérimaire), 3 Dauphin N3 (formation), 1 Airbus Helicopter H160 ;
- des avions basés à terre de patrouille maritime: 22 Atlantique 2, et de surveillance maritime: 5 Falcon 200 Gardian et 8 Falcon 50M ;
- des avions et hélicoptères de soutien qui assurent des missions de transport, d'entraînement, de formation : 10 Xingu, 6 Falcon 10 Mer, 6 CAP 10.
L'ensemble de ces éléments est placé sous le commandement de l'amiral commandant la force maritime de l'aéronautique naval (ALAVIA), basé à Toulon.
La force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO)
Ils font partie d'une force dont l'état-major est basé à Lorient et comptent 2 700 personnes. Elle est placée sous le commandement de l'amiral commandant les fusiliers marins et commandos (ALFUSCO). Cette force participe à des opérations terrestres à partir de la mer, d'intervention en mer dans le cadre des missions de sauvegarde, des opérations de forces spéciales, la protection des sites sensibles. Elle comprend deux composantes :
- les commandos marine qui comprennent sept commandos : Jaubert, Trepel, de Penfentenyo, de Montfort (qui sont les 4 commandos de combat polyvalents, compétents en contre-terrorisme, reconnaissance spéciale et autres opérations du COS), Hubert (opérations du COS avec spécialité 'nageurs de combat'), Kieffer (Commandement et appui technique spécialisé) et Ponchardier (soutien aux opérations, logistique). Ils sont souvent déployés sous l'autorité du Commandement des opérations spéciales (COS)[9] ;
- les fusiliers marins, forces spécialisées dans la défense sécurité : 3 bataillons (Amyot d'Inville, Détroyat et de Morsier.) et 6 compagnies.
Les services
Le service logistique de la Marine (SLM)
À la suite d'une restructuration interarmées du 1er janvier 2010 et la fusion des différents commissariats des armées françaises en un Service du commissariat des armées, la création du SLM permet de regrouper l'ensemble des activités logistiques et techniques issues de l'atelier militaire de la flotte (AMF) et du Service du commissariat de la Marine (SCM).
Sa structure est composée du DSLM (direction du service logistique de la marine) dont dépendent les SLM de Brest, Toulon et Cherbourg.
Le SLM s'occupe des domaines suivants :
- rechanges navals et nautiques ;
- plongée ;
- transit et expéditions ;
- réparation et maintien en condition opérationnelle des bâtiments (ex AMF).
Le service de soutien de la flotte (SSF)
Le service de soutien de la flotte est chargé du soutien technique des bâtiments de surface et des sous-marins. Ce service, composé de personnel de la Marine et de la DGA :
- pilote toute la maintenance programmée et les réparations effectuées par :
- les Ă©quipages,
- les moyens militaires de soutien (essentiellement le SLM et la DIRISI),
- l'industrie, dont particulièrement Naval Group et d'autres entreprises titulaires de contrats négociés et mis en concurrence (ENDEL, CNN-MCO, PIRIOU, STX, LGM, NAVTIS) ;
- assure la gestion de la configuration des bâtiments et des matériels associés ;
- approvisionne les stocks de rechanges navals.
La direction du personnel militaire de la Marine (DPMM)
La DPMM est un organisme transverse qui englobe plusieurs services. Ayant un rôle organique majeur, elle est supervisée de près par le CEMM. Ses missions sont d'assurer le recrutement, la formation, la gestion continue des ressources humaines et la reconversion des marins. Parmi les services qui lui sont rattachés, on trouve notamment[10] :
Le service de recrutement de la Marine (SRM)
Pour assurer son recrutement, la Marine dispose comme les autres armées de personnels affectés en CIRFA ; ce service a donc pour particularité d'être représenté plus ou moins partout en France, et non pas uniquement dans les régions disposant de bases navales[11]. Il lui revient de recruter les quelque 4000 recrues annuelles dont l'institution a besoin.
Les organismes de formation
La Marine comprend Ă©galement 4 Ă©coles de formation initiale qui sont :
- l'École navale pour la formation des officiers et des cours des métiers du marin,
- l'École de maistrance qui forme les officiers mariniers,
- l'École des mousses,
- l'École des matelots.
De nombreuses écoles de spécialité existent dont le but est de dispenser, après une formation initiale, une formation de technicien adaptée à l'environnement maritime[12] (Pôle École Méditerranée, école des applications militaires atomiques,...
Autres organismes
Les deux organismes qui suivent utilisent les grades de la Marine mais ne sont pas rattachés à la Marine nationale.
Le bataillon de marins-pompiers de Marseille
Créé en 1939 à la suite de l'incendie des Nouvelles Galeries, le bataillon de marins pompiers de Marseille (BMPM) est numériquement l'unité opérationnelle la plus importante de la Marine nationale. Son effectif est de 2 477 marins-pompiers (dont 7 % de femmes) experts sur le domaine sanitaire, les feux de navires, urbains et de forêts.
Commandé par un officier général de marine, le « Bataillon » (comme il est appelé familièrement) est une unité atypique de la Marine nationale. Hors budget, car financée par la municipalité de Marseille, la métropole Marseille-Provence, la région PACA, le département des Bouches du Rhône et l'Etat, c'est la seule unité militaire française placée sous la direction et les ordres d'un maire. Le BMPM est chargé des secours tant contre les incendies urbains, les feux de forêts et de navires, que les périls de toutes natures menaçant la sécurité publique sur le territoire de Marseille, dans le grand port maritime de Marseille (Marseille, Port-de-Bouc, Fos/Lavéra), ainsi que sur l'aéroport international Marseille-Provence et sur le site de l'usine Eurocopter.
Le BMPM a effectué en 2013 111 000 interventions dont près des trois quarts pour du secours à victimes.
La Gendarmerie maritime
Composante de la Gendarmerie nationale, la Gendarmerie maritime est mise pour emploi auprès du chef d'état-major de la Marine. Elle assure :
- des missions de sauvegarde maritime et de police générale dans les eaux territoriales et la ZEE, sous l'autorité du préfet maritime ;
- des missions de police judiciaire sous l'autorité du procureur de la République ;
- des missions de protection des Ă©tablissements de la Marine Ă terre.
Son effectif compte 1 200 personnes et elle dispose de 38 patrouilleurs légers et vedettes répartis sur tout le littoral.
La préparation de l'avenir
Les programmes en cours incluent principalement :
- le renouvellement des sous-marins nucléaires d'attaque, avec la classe Suffren, qui comptera six unités, dont la première a été livrée en 2020 ;
- la livraison de la dernière FREMM (frégate multi-missions), spécialisée en défense aérienne (DA), en 2023 ;
- la construction de 3 frégates de défense et d'intervention (FDI), livrables à partir de fin 2023 ;
- la construction de 7 patrouilleurs océaniques (PO), destinés aux façades métropolitaines et livrables à partir de 2025[13] ;
- la construction de 6 patrouilleurs outre-mer (POM), qui seront livrés de fin 2022 à 2025 ;
- la construction de 6 bâtiments de guerre des mines (BGM), dans le cadre du programme SLAMF (Système de lutte anti-mines du futur), livrables à partir de 2025 ;
- la construction de 4 bâtiments ravitailleurs de forces (BRF), en remplacement des 2 pétroliers ravitailleurs actuels, livrables de fin 2022 à 2029 ;
- la construction de 14 engins de débarquement amphibie standard (EDA-S), livrables de 2021 à 2030[14].
- la commande de drones SDAM (système de drone aérien pour la marine)[15]
Marine nationale et environnement
La Marine contribue aux plans Polmar et à la surveillance de l'environnement marin (pollutions par les hydrocarbures en particulier) et au contrôle de la surpêche. Des conventions lient le ministère de la Défense et celui de l'Environnement ; une instruction du , du Bureau de maîtrise des risques de l’état-major de la Marine nationale, précise les modalités de l’application de la réglementation environnementale et l’organisation en la matière de la Marine nationale[16]. Ce document promeut aussi un état d’esprit de prévention pour la protection de l'environnement.
Le personnel
Du fait de la professionnalisation et de la diminution du nombre de ses bâtiments, les effectifs de la Marine sont passés entre 1996 et 2020 de 70 000 à 41 529 personnes (38 829 militaires et 2 700 civils)[17].
Ce personnel est réparti à cette date en 5 025 officiers, 25 345 officiers mariniers, 8 312 quartiers-maîtres et matelots, et 147 volontaires. Environ 5 600 femmes militaires servent aujourd’hui dans la Marine, soit 15 % de l’effectif militaire[17].
Chaque année, pour maintenir une moyenne d'âge jeune (31 ans), garantie de sa capacité opérationnelle, la Marine recrute environ 3 500 personnes. Les deux tiers de son personnel sont sous contrat, un tiers est « de carrière » (cadres de maistrance pour les officiers mariniers).
Les bases et l'infrastructure
Les bases navales sont au nombre de :
- 3 en métropole : Brest, Cherbourg et Toulon ;
- 5 outre-mer : Dégrad-Des-Cannes (Guyane), Fort-de-France (Martinique), Nouméa (Nouvelle-Calédonie), Papeete (Polynésie française) et Port-des-Galets (La Réunion) ;
- 1 à l'étranger : Forces françaises aux Émirats arabes unis.
Ces bases ont pour mission d'accueillir les bâtiments stationnés et de passage et de leur fournir un soutien (protection, sécurité, administration, restauration et hôtellerie, soutien technique…). Elles disposent d'ateliers de réparation, de compagnies de marins-pompiers et de détachements de fusiliers marins.
À ces bases navales, il convient d'ajouter la base sous-marine de l'île Longue et les BAN, déjà citées.
La Marine dispose également d'installations louées aux gouvernements locaux à Dakar et Djibouti.
À ces bases, s'ajoutent des installations diverses réparties sur tout le territoire, notamment :
- des centres de télécommunications ;
- un réseau de sémaphores sur le littoral qui contribue à la mission de sauvegarde maritime et à la surveillance des eaux côtières.
Traditions
La Marine nationale a toujours cultivé un sens aigu de l'innovation technique avec un grand respect pour ses traditions.
Tenues
Les marins ne disent pas qu'ils portent un uniforme mais une tenue (comme les chasseurs), ou plutôt des tenues, car il y en a plusieurs : tenue de cérémonie, tenue de sortie, tenue de travail, tenue d'hiver et tenue d'été, ainsi que des tenues spécifiques selon les circonstances, les emplois et les activités.
Devise et hymne
La devise de la Marine, gravée en lettres blanches ou dorées sur des plaques au fond bleu fixées sur les superstructures de tous ses bâtiments, est « Honneur, Patrie, Valeur, Discipline ».
La Marine possède un très vaste répertoire de chants de marins. En 2011, l'amiral Pierre Francois Forissier, chef d'état-major de la marine a pris l'initiative de doter la Marine nationale d'un Hymne de la Marine particulier, différent de l'hymne national[18].
La musique a été composée par le chef de musique des armées Didier Descamps, chef de la musique des équipages de la flotte de Brest et les paroles ont été écrites par le lieutenant de vaisseau Christian Beauval :
- « Marin rejoins ton équipage
- Tu es paré pour la mission
- BientĂ´t commence l'appareillage
- Du patrouilleur au porte-avions
- Marin au cours de ton voyage
- Tu hisses notre pavillon
- Au loin très haut
- Tu portes l'image de la France
- Aux autres nations
- Honneur, Valeur et Discipline
- Mis au service de la Patrie
- C'est la devise de la Marine
- Qui s'est inscrite dans ta vie
- C'est la devise de la Marine
- Qui s'est inscrite dans ta vie »[19].
Notes et références
- Article L3211-1 du code de la DĂ©fense
- « Dossier d'information marine 2021 (DIM2021) », annuel,‎ , p. 28 (lire en ligne)
- Règlement du ministre de la marine daté du 1er février 1768 prévoyant que les officiers des vaisseaux du roi porteront des boutons dorés avec une ancre.
- L'Ordonnance royale de 1772 prévoit le port de l'ancre d'or sur les tenues des régiments des ports constituant le corps royal de la Marine, implantés à Toulon, Brest, Rochefort, Saint-Malo, Bordeaux, Le Havre, Bayonne et Cherbourg.
- Ordonnance de Louis-Philippe du 31 décembre 1845 définissant les boutons de l'infanterie de marine.
- Code de la défense, art. R.3223-3.
- « comnord-un-nouveau-nom-pour-la-marine-en-manche-et-mer-du-nord », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Aéronautique navale », sur defense.gouv.fr (consulté le )
- (en) « Cafeyn », sur www.cafeyn.co (consulté le )
- « Notre organisation », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
- POLE-EMPLOI.FR, « L'armée recrute tout au long de l'année ! », sur www.pole-emploi.fr (consulté le )
- « Les écoles d’application », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Florence Parly, ministre des Armées, lance le programme des futurs patrouilleurs océaniques », sur defense.gouv.fr (consulté le )
- lire en ligne
- « SDAM: la Marine nationale aura son prototype en 2024 », sur Mer et Marine, (consulté le )
- Bulletin officiel des armées du 23 janvier 2009.
- « Dossier d'Information Marine 2019 », sur defense.gouv.fr,
- « 29 août 2011 Hymne de la Marine Message officiel du chef d'état-major de la Marine », sur Amicale des Pupilles Mousses, (consulté le ).
- « La Marine nationale a son hymne officiel », Ouest-France du 20 septembre 2011.
Voir aussi
Bibliographie
- Georges Croulebois, Pont libre, Éditions des 7 vents, 1993 (ISBN 2-8771-6052-1).
- Jean Moulin, Les navires français en images (1939-1945), Marines Éditions, 2005 (ISBN 2-9153-7923-8).
- Jean Moulin, Jacques Isnard, De la mer à la terre – Les enjeux de la marine française au XXIe siècle, Librairie Académique Perrin, 2006 (ISBN 2-2620-2262-3).
- Serge Dufoulon, Les gars de la Marine – Ethnographie d'un navire de guerre, Éditions AM Métailié, 1998 (ISBN 2-8642-4282-6).
- Étienne Taillemite, Les hommes qui ont fait la marine française, Éditions Perrin, 2008 (ISBN 978-2-262-02222-8).
- Olivier Chaline, La mer et la France. Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, Flammarion, 2016, 558 pages.
Articles connexes
- Navire de guerre
- Officier de marine
- Officier marinier
- Musée national de la Marine
- Salon de la Marine
- Histoire de la Marine française
- Marine nationale dans l'Ouest de la France en 1917
- Liste des navires de la Marine nationale
- Liste des anciens navires de la Marine nationale depuis 1945
- Liste des bases de la Marine nationale française
- Spécialités de la Marine nationale française
- Centre de transmissions de Rosnay
- Marine de haute-mer