Classe Durance
La classe Durance est une classe de 5 pétroliers ravitailleurs (AOR Auxiliary Oiler Replenishment selon le système de désignation des bâtiments de l'US Navy) et de commandement de la Marine nationale française mis en service de 1977 à 1990.
Classe Durance | |
Le Var et le Meuse (à l'arrière plan) à Toulon. | |
Caractéristiques techniques | |
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Type | PĂ©trolier ravitailleur |
Longueur | 157,2 m |
Maître-bau | 21,2 m |
Tirant d'eau | 10,8 m |
Déplacement | 7 600 tonnes lège, 17 900 tonnes (à pleine charge) |
Propulsion | 2 moteurs Diesel SEMT Pielstick 16 PC 2.5 V400 fournissant au total 14,7 MW[1] 2 lignes d'arbre 3 diesels alternateurs de 5,4 MW |
Vitesse | 19 nœuds (35,2 km/h) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 1 canon antiaérien de 40 mm 2 ou 3 systèmes de missiles sol-air SIMBAD 3 mitrailleuses de 12,7 mm |
AĂ©ronefs | Plate-forme et hangar pour 1 Alouette III ou Lynx |
Rayon d’action | 9 000 nautiques à 15 nœuds (27,8 km/h) |
Autres caractéristiques | |
Électronique | 2 radars de navigation Thales DRBN-34 1 système de leurres anti-torpilles SLQ-25 Nixie récepteurs sattellitaires Inmarsat, Syracuse III, VSAT Emplacements pour Brouilleurs Simplifiés Marine (BSM) |
Équipage | 12 officiers, 158 officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots ; possibilité d'embarquement d'un état-major de 45 hommes (Var, Marne, Somme) |
Histoire | |
Constructeurs | DCNS (Brest) |
A servi dans | Marine nationale Marine argentine |
PĂ©riode de construction |
1973 - 1990 |
Période de service | 1976 - présent |
Navires construits | 7 |
Historique
Au milieu des années 1970, la Marine nationale entend remplacer les pétroliers ravitailleurs d'escadre (PRE) La Seine (A627) et La Saône (A628)[2] de 15 200 tonnes, commandés en 1937-1938, respectivement achevés en 1948 et 1949 comme pétroliers, naviguant pour la marine marchande. C'est en 1963 qu'ils ont été vraiment aménagés en PRE par l'arsenal de Cherbourg. La Seine sera désarmée en 1976 et la Saône en 1981. La Marine fait mettre sur cale une série de 5 pétroliers ravitailleurs d'escadre de conception classique (avec plate-forme pour hélicoptère) à la manière de l'USS Sacramento (1964) ou du NCSM Protecteur (1969). La Durance (vendue à l'Argentine en 1998) et la Meuse sont des pétroliers ravitailleurs d'escadre. Les trois suivants, la Marne, le Var et la Somme qui peuvent en plus embarquer un état major, sont désignés Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement (BCR).
Le programme FLOTLOG devant lui succéder ayant été retardé, il est prévu, en octobre 2016, le retrait du service actif de la Marne en 2024, du Var en 2026 et de la Somme en 2028.
Caractéristiques
Ces unités ont d'importantes capacités d'emport :
- 8 400 tonnes de gazole[3] ;
- 1 100 tonnes de carburant aviation TR5[4] ;
- 250 tonnes d'eau douce ;
- 170 tonnes de vivres[5] ;
- 170 tonnes de munitions ;
- 250 tonnes de pièces de rechange.
Elles ont également d'importantes capacités de ravitaillement :
- 2 postes latéraux de ravitaillement d'hydrocarbures ou d'eau à couple (2 bâtiments peuvent être ravitaillés simultanément) ;
- 1 poste en flèche (ravitaillement en fluide liquide par l'arrière du ravitailleur vers le bâtiment ravitaillé)
- 2 postes de transfert de charge lourdes (fret solide par chariot) ;
- 1 poste de commandement situé entre les deux portiques (PC cargaison) ;
- 1 plate-forme hélicoptère pour les VERTREP (Vertical Replenishment).
À partir de janvier 2011, tous les bâtiments de commandement et de ravitaillement de la Marine nationale ont été dotés du système de liaison par satellite Syracuse 3[6].
Navires de la classe Durance
Navires de la Marine nationale française
No | Nom | Type | Mise sur cales | Mise à l'eau | Mise en service | Retiré du service actif | Base navale | Statut |
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A629 | Durance | PR | Brest | Vendu à la Marine argentine en 1999 et renommé ARA Patagonia[7]. | ||||
A607 | Meuse | PR | Toulon | En attente de démantèlement à Toulon depuis son désarmement en 2015. | ||||
A608 | Var | BCR | Toulon | En attente de démantèlement à Toulon depuis son désarmement en 2021. | ||||
A630 | Marne | BCR | Toulon | Désarmement prévu en 2023 | ||||
A631 | Somme | BCR | Brest | En service |
Transfert
- Marine argentine : ARA Patagonia (ex-Durance) ; vendu par la Marine française en 1999, actuellement en service et basé à Puerto Belgrano.
Exports
- Royal Australian Navy :
- HMAS Success (OR 304) : mis sur cale en 1980, lancé en 1984, en service en 1986, désarmé en 2019 ;
- Marine royale saoudienne : La Marine Saoudienne possède deux navires, ils sont des dérivés de taille plus réduite de 135 m de long déplaçant 10 940 tpc[8] :
- 902 Boreida : construit aux chantiers navals de La Ciotat, entré en service en 1984, actuellement en service.
- 904 Yunbu : construit aux chantiers navals de La Ciotat, entré en service en 1985, actuellement en service.
Remplacement
La tendance actuelle est à la mise en service de navires aux déplacements plus importants en raison, d'une part, de la nature expéditionnaire des conflits actuels qui nécessitent des ravitaillements plus nombreux, d'autre part, du nombre de fluides et de marchandises à emporter qui ne cessent d'augmenter. Par ailleurs, la fonction de soutien, de cargo et de poste de commandement se fait plus notable sur les pétroliers ravitailleurs actuels, tels ceux de classe Supply américains (1994-1998), de classe Berlin allemande (2001 - ) ou du projet de navire de soutien interarmées (NSI) canadien (2012-2016). À noter que, sur les pétroliers américains, la défense anti-missile antinavire est depuis longtemps mieux prise en compte que sur ses homologues européens, grâce à l'installation du Phalanx CIWS. Reste que, si les jours de la classe Durance sont comptés (la Meuse a été retirée du service en 2015), le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale ne prévoit rien à leur sujet. Si bien qu'une prolongation de leur vie opérationnelle jusqu'en 2017-2020 est décidée le , tout comme est envisagée une coopération avec le Royaume-Uni, dans le cadre du programme Military Afloat Reach Sustainability (MARS) (6 unités)[9] - [10] - [11].
En 2012, un projet d'étude baptisé FLOT-LOG a été lancé par la direction générale de l'Armement et remporté par la DCNS et STX France[12].
Le 31 janvier 2019, Florence Parly a signé une commande de 4 nouveaux bâtiments ravitailleurs de forces (BRF) à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique pour 1,7 milliard d’euros, qui seront livrés à partir de 2022. Ces bâtiments sont basés sur les ravitailleurs Vulcano de la Marina Militare.
Notes et références
- « Caractéristiques », sur www.netmarine.net (consulté le )
- Ses 2 sister-ships, Liamone et Medjerda n'ont jamais été mis sur cale et le projet a été abandonné le 19 mai 1951
- 5 200 tonnes sur la Meuse
- 3 000 tonnes sur la Meuse
- Soit 9 000 repas pour 18 jours
- « Mer et Marine / Toute l'actualité maritime nationale », sur Mer et Marine (consulté le ).
- « Pétrolier ravitailleur Durance », sur netmarine.net.
- Bernard Prezelin, Flottes de combat : 2002, Rennes, Ouest-France, , 1153 p. (ISBN 2-7373-2887-X), p. 133
- (en) « Military Afloat Reach Sustainability (MARS) », sur mod.uk, Ministère de la défense (Royaume-Uni) (consulté le )
- Joseph Henrotin, « AOR et AOE, clés de la projection maritime », Défense et Sécurité internationale, no 41,‎ , p. 97 (ISSN 1772-788X)
- (fr) « Les futurs BPC et bâtiments logistiques de la marine construits à Saint-Nazaire ? », sur meretmarine.com, Mer et Marine, (consulté le )
- DCNS et STX France décrochent un contrat d'études pour le projet FLOT-LOG