Accueil🇫🇷Chercher

Port militaire de Toulon

Le port militaire de Toulon est une base navale française sur la façade méditerranéenne, constituée d'un ensemble d’infrastructures terrestres et maritimes occupant une grande partie de la rade de Toulon, chef-lieu du département du Var. C'est la principale base navale française, avant celle de Brest et celle de Cherbourg. En ce début de XXIe siècle, elle abrite notamment la majeure partie de la force d'action navale, comprenant le porte-avions Charles de Gaulle, les porte-hélicoptères amphibies (PHA) de Classe Mistral (BPC) Mistral, Tonnerre et Dixmude, ainsi que les six sous-marins nucléaires d'attaque, classe Rubis. Au total plus de 60 % du tonnage de la Marine nationale française est à quai dans la rade de Toulon. Constituant la plus grande base de Défense de France depuis le , elle est soutenue par le groupement de soutien de la base de défense de Toulon créé à la même date.

L'arsenal de Toulon.
L'arsenal de Toulon.

Histoire

Le port de Toulon, ses deux darses et son arsenal en 1700, après les travaux d'aménagement ordonnées par Colbert et Louis XIV dans les années 1670-1680.
Vue générale du port de Toulon en 1755, sous Louis XV.

La rade de Toulon a toujours été un abri pour la navigation tant civile que militaire, mais l'histoire militaire « moderne » du port commence lorsque Louis XII y fait édifier la Tour royale en 1514. Sous Louis XIV, le ministre Colbert décida que le commerce serait donné à Marseille et que Toulon deviendrait un port de guerre. Vauban fortifie la ville et crée la Darse Neuve, actuellement « Castigneau », où les rois de France basent les galères méditerranéennes de leur Flotte du Levant ; pour garnir les chiourmes et entretenir routes et remparts, la ville abrite aussi un bagne. La construction de l'arsenal du Mourillon démarre au début du XIXe siècle et accueille jusqu'au XXe siècle les entrepôts où l'on conserve les bois pour la construction des vaisseaux de la Marine royale.

Dès la fin du XIXe siècle, on procède aux constructions des premières frégates cuirassées puis des premiers sous-marins. Durant le XXe siècle, l'arsenal du Mourillon sera principalement affecté aux activités sous-marines et sera une base des sous-marins français jusqu'à la guerre, puis à compter du 20 janvier 1943[1], comme base de sous-marins allemands (U-Boote) durant la Seconde Guerre mondiale, puis de construction navale et d'ateliers des torpilles après la guerre.

Les ordres du gouvernement de Vichy étant de ne rejoindre ni les Forces françaises libres pour éviter les représailles allemandes, ni la Kriegsmarine en se livrant aux forces d'occupation, la flotte française de Toulon s'est sabordée dans le port le , à l'exception de quelques unités qui, désobéissant à ces ordres, s'échappèrent vers l'Afrique du Nord (sous-marins Casabianca, Glorieux et Marsouin).

Description

Zones et entrées

La base militaire est divisée en cinq principales zones ayant chacune son accès à la mer. D'est en ouest :

  • Vauban ;
  • Castigneau ;
  • Malbousquet ;
  • Missiessy ;
  • Milhaud.

La base comporte trois entrées principales :

  • La première, situĂ©e dans la zone Vauban, Ă  proximitĂ© du port civil ; c'est la porte principale, adossĂ©e au musĂ©e de la marine dont la façade, classĂ©e monument historique, n'est autre que l'ancĂŞtre de cette nouvelle porte qui se situe en outre Ă  proximitĂ© du quai d'honneur de l'arsenal et de la façade monumentale de la prĂ©fecture maritime de la MĂ©diterranĂ©e, flanquĂ©e de canons et de dorures.
  • La seconde ouverture appelĂ©e Castigneau, Ă  l'entrĂ©e ouest du centre-ville de Toulon et qui a le mĂŞme nom, est nettement plus pratique. Elle assure l'approvisionnement en fret ainsi que la circulation des convois militaires et civils de la base militaire ;
  • La troisième, Malbousquet, tire son efficacitĂ© du fait qu'elle se situe Ă  moins de 200 mètres de la sortie de l'autoroute sur une quatre voies.

Les trois autres portes ne constituent que des entrées secondaires peu ou plus utilisées, mais néanmoins gardées, de l'arsenal. À l'extrême ouest sur les communes de La Seyne-sur-Mer et d'Ollioules la base militaire est en contact avec le port commercial de Brégaillon, rattaché aux transits régionaux et nationaux ainsi qu'à la pyrotechnie pour les approvisionnements en munitions.

L'arsenal du Mourillon, situé côté est de la rade est directement accessible par son portail nord. Il était, jusqu'à la fin de la guerre, beaucoup plus étendu qu'aujourd'hui et comprenait l'actuel quartier d'habitations du Port-Marchand qui abritait la base des sous-marins.

Personnel

Premier employeur industriel du Var, l'entreprise NAVAL GROUP compte 3 500 collaborateurs dans le dĂ©partement dont 2 200 sur la base navale de Toulon. Ses activitĂ©s sont l'entretien des bâtiments de la Marine nationale et de quelques marines Ă©trangères mais aussi l'entretien de bateaux civils comme ceux de la SNCM. L'entreprise dĂ©ploie Ă©galement ses compĂ©tences dans le domaine des services Ă©nergĂ©tiques.

Routes et chemin de fer

La base militaire possède environ 30 kilomètres de routes, de nombreux parkings et des bus internes. Elle est aussi dotĂ©e d'un rĂ©seau ferroviaire allant de la ligne SNCF Ă  hauteur de La Seyne-sur-Mer jusqu'aux quais en passant par des hangars de stockage.

Infrastructures maritimes

Sabordage de la flotte française à Toulon en 1942.

D'est en ouest :

  • Le quai d'honneur : il sert Ă  accueillir les bâtiments Ă©trangers ou de grande capacitĂ© et, comme son nom l'indique, les bâtiments Ă  honorer pour des faits le mĂ©ritant. SituĂ© en face du port marchand, il met Ă  la vue des grands ferrys et des navires de croisière le bâtiment ainsi honorĂ© ;
  • les cales sèches et la darse Vauban (bassins) : les quatre premières permettent l'entretien des navires de taille moyenne Ă  grande. La darse Vauban sert de quai pour les petits bâtiments (plongeurs-dĂ©mineurs, remorqueurs, patrouilleurs) ainsi que des bâtiments en fin de vie ;
  • Les quais de Missiessy et de Malbousquet comptent aussi des cales sèches mais ils sont plus connus pour accueillir les sous-marins nuclĂ©aires d'attaque et leurs « marmites » comme les surnomment les marins qui ne sont en fait que de grands hangars sur rails qui recouvrent les sous-marins pendant la maintenance de leurs cĹ“urs nuclĂ©aires. En 2009, l'accueil et le soutien des SNA est pĂ©rennisĂ© sur la base de Toulon, tranchant la question de leur transfert vers l'Ă®le Longue, Ă©voquĂ© dès 1997[2] ;
  • Les quais de Milhaud sont les quais principaux de l'arsenal puisqu'ils accueillent la force d'action navale (frĂ©gates, frĂ©gates lĂ©gères furtives, porte-avions) mais aussi les bâtiments de soutien (pĂ©troliers-ravitailleurs…) et plus rĂ©cemment les PHA (Porte hĂ©licoptères amphibie) de classe Mistral).

Infrastructures terrestres de la base

Celle-ci comprend une panoplie d'antennes radar pour la surveillance aussi bien maritime qu'aérienne de la zone. En outre, elle est dotée d'un service des essences possédant plusieurs stations-service et des canalisations vers les quais, et de services pour l'entretien et la réparation des unités navales et terrestres.

La base est épaulée par la compagnie des marins-pompiers de Toulon. Les infrastructures pour le personnel comprennent plusieurs réfectoires, salles de sports et terrains, un cinéma et divers lieux de vie.

Installations à proximité de la base

Dans Toulon, mais à l'extérieur de la base navale, se trouvent diverses installations militaires de soutien, dont l'hôpital d'instruction des armées Sainte-Anne.

On trouve aussi Ă  moins de 100 km :

Quant à l'Armée de l'air, ses bases les plus proches se trouvent à Salon-de-Provence et à Istres.

Formations opérationnelles navigantes implantées

Porte-avions

Porte-hélicoptères amphibies

Sous-marins nucléaires d'attaque

Le Casabianca dans la rade de Toulon.

Frégates de défense aérienne

La frégate Chevalier Paul en mer.

Frégates multi-missions

Frégates anti-sous-marines

Frégates de type La Fayette

La frégate La Fayette dans la rade de Toulon.

Avisos

Le remorqueur Giens dans le port militaire de Toulon.
  • DiffĂ©rents patrouilleurs
  • Bâtiments de lutte contre les mines et de soutien Ă  la plongĂ©e
  • Bâtiments amphibies
  • Bâtiments de soutien et de ravitaillement
  • Bâtiments spĂ©ciaux et d'expĂ©rimentations
  • Remorqueurs

Notes et références

  1. Pierre DENIS, « La 29ème Flottille de combat », sur desinroc.free.fr (consulté le ).
  2. « Décision », Ministère de la Défense français, (consulté le )
  3. « La FREMM Auvergne est arrivée à Toulon », Meretmarine.com, (consulté le )
  4. « La FREMM Provence en partance pour Toulon », Mer et Marine,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Henri Noguères, Le suicide de la flotte française Ă  Toulon, Éditions J'ai lu leur aventure no A120/121
  • Toulon, l'arsenal et la ville, Paris, MusĂ©e national de la Marine, 2012
  • RĂ©mi Kerfridin/Bernard Cros. L'Arsenal de Toulon, quais, industrie et patrimoine. 144 p. ExtrĂŞme Eden Editions 2011.
  • Julien Saint-Roman, « La prĂ©caritĂ© des ouvriers de l’arsenal de Toulon Ă  travers leurs mobilitĂ©s (fin XVIIIe-dĂ©but XIXe siècle) », MĂ©langes de l'École française de Rome.Italie et MĂ©diterranĂ©e modernes et contemporaines, nos 123-1,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.