Perle (S606)
Le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Perle est l'un des six SNA de type Rubis de la marine nationale française. C'est le dernier exemplaire d'une série de six sous-marins construits par la DCN.
Perle (S606) | |
Le SNA Perle en rade de Toulon (mai 2000). | |
Type | Sous-marin nucléaire d'attaque |
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Classe | Rubis |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Quille posée | |
Lancement | Admis au service actif le 7 juillet 1993 |
Statut | Immobilisé à la suite d'un incendie |
Équipage | |
Équipage | 2 équipages (bleu et rouge) de 68 hommes 8 officiers 52 officiers mariniers 8 quartiers-maitres et matelots |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 73,60 mètres |
Maître-bau | 7,60 mètres |
Tirant d'eau | 6,40 mètres |
Tirant d'air | 8 mètres et 18,40 mètres avec les aériens |
Déplacement | 2 670 tonnes en plongée / 2 385 tonnes en surface |
Tonnage | 2 670 tonnes en plongée / 2 385 tonnes en surface |
Propulsion | un réacteur à eau pressurisée K48, deux turbo-alternateurs, un moteur électrique de propulsion, une hélice ou pompe hélice - 9 500 ch (7 000 kW) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 4 tubes lance-torpilles de 533 mm qui peuvent lancer des torpilles F17 mod 2 de lutte anti-navires et anti-sous-marines ou des missiles SM39 Ă changement de milieu contre buts de surface. |
Électronique | 2 centrales de navigation inertielle SIGMA 40 XP |
Carrière | |
Pavillon | France |
Port d'attache | Toulon |
Indicatif | S606 |
Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne, est la ville marraine de la Perle depuis le [1].
Le , alors que le sous-marin se trouve en période d’entretien au port de Toulon, un incendie à bord fait d’importants dégâts[2]. Le ministère des Armées décide de le faire réparer à Cherbourg pour pouvoir le remettre en service actif en [3].
Histoire
Construction
Il est mis en chantier le , lancé le à Cherbourg (Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016). Comme l'Améthyste, il a bénéficié dès l'origine du programme « AMElioration Tactique HYdrodynamique, Silence Transmission, Écoute » qui a permis à la classe de réduire substantiellement les bruits générés par la coque à grande vitesse.
Service actif
Il est admis au service actif le . Il est affecté à l'escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque (ESNA) et est basé à Toulon.
Incendie Ă bord, durant la maintenance
Le vendredi à 10 h 35[4], un incendie se déclare à l'avant du Perle, alors en interruption programmée pour entretien et réparation (IPER) dans un bassin du port militaire de Toulon sous la maîtrise d’œuvre de Naval Group[5].
La préfecture maritime de la Méditerranée indique que le bâtiment a été évacué et que « le combustible nucléaire, les armes, les batteries ainsi que le carburant du moteur Diesel de secours avaient été retirés du navire pour sa période de maintenance »[2].
Les marins-pompiers du port de Toulon interviennent, avec l'aide des pompiers du Service départemental d'incendie et de secours du Var (SDIS 83)[6]. Dans un premier temps, ceux-ci ne peuvent pas descendre dans le sous-marin, du fait de la température trop élevée dégagée par l'incendie au sein de l'espace confiné ; l'intervention consiste donc à arroser la coque[7]. Le bataillon de marins-pompiers de Marseille est appelé en renfort et envoie notamment onze véhicules avec des équipes spécialisées dans l'intervention à bord des navires et dans l'intervention robotique[8].
Le cabinet de la ministre des Armées Florence Parly indique qu'elle « se rendra sur place dès que les conditions le permettront »[4] - [5]. Le capitaine de vaisseau Éric Lavault, porte-parole de la Marine nationale qualifie l'incendie d'« assez sérieux »[4].
Le feu est éteint le à 0 h 50 après quatorze heures de lutte[9] - [10]. Les dégâts sont jugés importants, et il n'est pas sûr que le navire puisse un jour reprendre du service, ce qui porte atteinte à la capacité stratégique et opérationnelle de la Marine nationale[11].
Florence Parly se rend sur place le lendemain de l'incendie en compagnie du chef d'état-major de la Marine, l'amiral Christophe Prazuck[12]. Elle évoque « une épreuve pour les Armées » et pour les industriels présents sur le chantier, et insiste sur le fait que « la quasi-totalité des équipements, comme le tube lance torpille, le sonar ou la batterie sont intacts »[12]. Une enquête technique, une enquête judiciaire et une enquête de l'inspection générale des armées sont diligentées[12] - [13].
RĂ©parations en 2021
Le , la ministre des Armées annonce sa décision de faire réparer la Perle en six mois. Pour cela, la partie avant d'un sous-marin de la même classe désarmé l'année précédente, le Saphir, doit être soudée à la partie arrière de la Perle, restée intacte après l'incendie[3]. Le , le navire semi-submersible Rolldock Storm arrive à Toulon pour embarquer le Perle à son bord et le transférer à Cherbourg. Le cargo, avec le sous-marin à son bord, quitte Toulon le [14].
Le sous-marin arrive à Cherbourg le où il est débarqué le dans la zone qui sert habituellement à la mise à l’eau des nouveaux sous-marins construits par le chantier naval de Cherbourg. La partie avant du Saphir est découpée ainsi que celle à remplacer sur la Perle. Les deux sections sont en cours d'assemblage en [15]. Le , la ministre des Armées se rend à Cherbourg pour faire le point sur l’avancée du chantier[16]. La coque du Saphir sera également reconstituée en soudant à sa partie arrière l'avant endommagé de la Perle, pour permettre sa remise à l’eau, et la conduire à quai pour poursuivre son démantèlement[17].
Les travaux sont d'importance avec 350 000 heures de travail (en incluant les études préparatoires), la Perle va ainsi gagner 1,4 mètre de long et 68 tonnes de déplacement après leur réalisation. La cause en est que les coques des Saphir et Perle n'ont pas été coupées au même niveau, pour faciliter la reconnexion des équipements internes, comme le câblage ou les canalisations. Cet accroissement permettra d'ajouter deux compartiments pour l'équipage.
Ce n'est pas la première fois qu'une réparation de coque de cette nature est réalisée, la marine américaine y avait déjà procédé pour l'USS San Francisco, de classe Los Angeles qui avait percuté en 2005 un récif sous-marin à 160 m de profondeur, au large de l'île de Guam. La proue, très endommagée, du sous-marin avait été remplacée par celle de l'USS Honolulu.
Le , après l'achèvement des travaux de jonction des deux parties et les essais en eaux, la Perle quitte Cherbourg pour regagner son port d'attache à Toulon[18]. Les travaux nécessaires dans le cadre de l'arrêt technique, qui avaient été suspendus par l'incendie, sont repris.
Selon le planning annoncé par la ministre des Armées Florence Parly, la Perle devrait reprendre le service actif avant l'été 2023, et rester en activité jusqu’en 2030 au moins[19]. Elle sera alors remplacée par le Casabianca, dernier sous-marin de la classe Suffren à être livré.
Second incendie en 2022
Lors des travaux d'entretien et réparation repris à Toulon, un nouvel incendie se déclenche à bord le 26 septembre 2022, dans la zone des vivres, à l'avant du sous-marin, sans risque radiologique apparent[20].
Le , la Perle débute ses 1ers essais à la mer : après des essais de propulsion et de manœuvrabilité en surface, sa 1re plongée statique est conduite avec succès le , confirmant sa capacité à naviguer en profondeur.
Caractéristiques
La Perle est équipé de deux centrales de navigation inertielle SIGMA 40 XP créées par Sagem pour les sous-marins de type SNA[21]. Elles utilisent une technologie Gyrolaser (Ring Laser Gyro).
Sous-marin homonyme
Un autre sous-marin français dénommé aussi Perle fut coulé par méprise par un avion néerlandais au large du Groenland pendant la Seconde Guerre mondiale en ; le naufrage fit 61 morts[22].
Notes et références
- « Portail villes - Association des villes marraines », sur www.villes-marraines.org (consulté le )
- « Incendie à bord du sous-marin nucléaire d’attaque "Perle" à Toulon », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Le sous-marin français Perle va être réparé », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
- Jean-Marc Tanguy, « La Perle, de Charybde en Sylla », sur Le Mamouth, (consulté le ).
- Nicolas Barotte et AFP, « Début d'incendie sur un sous-marin militaire à l'arrêt à Toulon », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Un incendie se déclare à bord d'un sous-marin nucléaire à Toulon », Var-Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- P.-L. P., « On en sait plus sur l'incendie qui frappe le sous-marin nucléaire d'attaque Perle à Toulon », Var-Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Philippe Chapleau, « Incendie sur le SNA Perle en arrêt technique à la base navale de Toulon », sur Lignes de défense, (consulté le ).
- « Toulon : le feu à bord du sous-marin nucléaire Perle a été éteint », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- P.-L. Pagès, « L'enquête, les conséquences... La ministre des Armées fait le point après le violent incendie du sous-marin nucléaire La Perle », Var-Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Incendie maîtrisé à bord du sous-marin nucléaire Perle sur la base navale de Toulon », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Marie-Cécile Berenger, « Toulon : branle-bas de combat pour sauver la Perle », La Provence,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Marie-Cécile Berenger, « Feu à bord d'un sous-marin à Toulon : "Il y a eu un incendie, pas d’accident nucléaire" (Parly) », La Provence,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Vincent GroizeIeau, « SNA en cale, le Rolldock Storm a quitté Toulon pour rejoindre Cherbourg », sur meretmarine.com, (consulté le ).
- « Minister of the Armed Forces at Naval Group's Cherbourg site where the SSN Perle is being repaired » (consulté le ).
- « La réparation du SNA Perle avance », sur meretmarine.com, (consulté le ).
- « 1er défi réussi pour le sous marin nucléaire d'attaque perle, dont la coque a été réparée à Cherbourg », sur hydros-alumni.org (consulté le ).
- « Réparé après son incendie, le sous-marin Perle a quitté Cherbourg pour Toulon », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Vincent Groizeleau, « SNA Perle : remise en service prévue dans un an | Mer et Marine », sur www.meretmarine.com, (consulté le ).
- « Toulon : nouvel incendie à bord du sous-marin nucléaire d’attaque Perle, pas de risque radiologique », sur La Provence, (consulté le ).
- « Sagem va moderniser les sous-marins nucléaires d’attaque », sur Zone Militaire (consulté le ).
- « Mémorial pour la Perle, sous-marin mouilleur de mines coulé le 8 juillet 1944 », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655).
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0).
- Claude Huan et Jean Moulin, Les sous-marins français 1945-2000, Rennes, Marines éditions, , 119 p. (ISBN 978-2-35743-041-9), p. 79.
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0).
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4).
- Nathalie Guilbert, Je n'étais pas la bienvenue, Paulsen, , 181 p. (ISBN 978-2-916552-88-0) : spécialiste des questions de défense, la journaliste du Monde décrit le quotidien des sous-mariniers après avoir passé un mois avec eux.
Articles connexes
Liens externes
- La Perle (S 606) Site de la Marine nationale.