Forces sous-marines (France)
Les Forces sous-marines (FSM) sont une des quatre grandes composantes de la Marine française. Cette force maritime regroupe l'ensemble des sous-marins français. Depuis la dissolution de la derniÚre formation de sous-marins conventionnels en 1999, la Force océanique stratégique (FOST) a le commandement de l'ensemble des FSM et les deux termes sont devenus synonymes.
Force sous-marines | |
Pays | France |
---|---|
Branche | Marine nationale |
Type | Commandement organique |
Effectif | 4 000 hommes |
ComposĂ©e de | Force ocĂ©anique stratĂ©gique Escadrille des sous-marins nuclĂ©aires d'attaque (ESNA) Centre dâinterprĂ©tation et de reconnaissance acoustique (CIRA) Centres de transmission marine (CTM) |
Garnison | Port militaire de Toulon Brest Ăle Longue |
Surnom | FSM |
Commandant | Vice-amiral d'escadre Bernard-Antoine Morio de l'Isle (depuis le 1er mai 2018)[1] |
Généralités
Les Forces sous-marines sont un commandement organique (câest-Ă -dire qu'elles assurent le maintien en condition et le soutien des sous-marins en vue de leur mise en Ćuvre). L'Ă©tat-major de l'amiral commandant la Force OcĂ©anique StratĂ©gique est basĂ© Ă Brest : sa partie organique et autoritĂ© de direction gĂ©nĂ©rale, qui Ă©tait placĂ©e Ă Houilles, occupe depuis juillet 2000 l'ancien bĂątiment de la base opĂ©rationnelle de la force ocĂ©anique stratĂ©gique (BOFOST) et sa partie opĂ©rationnelle est installĂ©e depuis septembre 2000 dans les souterrains de l'amirautĂ© situĂ©s sous le chĂąteau de Brest.
Les forces sous-marines sont composées dans les années 2010 ainsi :
- l'escadrille des sous-marins nuclĂ©aires d'attaque (ESNA) basĂ©e dans le port militaire de Toulon sur la CĂŽte d'Azur. Le nombre d'Ă©quipages de lâescadrille des six SNA qui Ă©tait de dix en 2001 est passĂ© Ă neuf durant le reste des annĂ©es 2000[2] avant de repasser Ă dix dans les annĂ©es 2010 puis de nouveau Ă neuf en 2017 avec la suppression, programmĂ©e en 2016, de l'Ă©quipage rouge du sous-marin nuclĂ©aire dâattaque Rubis[3] ;
- l'escadrille des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (ESNLE), responsable de la préparation des navires de la force océanique stratégique (FOST) et de l'entraßnement de leurs équipages, basée à l'ßle Longue prÚs de Brest en Bretagne, soit quatre SNLE et sept équipages ;
- la base opĂ©rationnelle de lâIle Longue, qui assure la maintenance des bĂątiments et le conditionnement des missiles ;
- le centre dâinterprĂ©tation et de reconnaissance acoustique (CIRA) : maison mĂšre des spĂ©cialistes sonar dits « oreilles dâor » situĂ© dans le port de Toulon ;
- quatre centres de transmission marine (CTM)[4] :
- le centre de transmissions de la Marine nationale de Rosnay dans l'Indre Ă Rosnay,
- deux sites dans le FinistÚre à Lopérec et à Kerlouan, Plounéour-Trez,
- le site de Sainte-Assise en Seine-et-Marne Ă Seine-Port,
- le centre de transmissions France Sud, deux sites dans l'Aude Ă Villepinte et Verdun-en-Lauragais ;
- l'Ă©cole de navigation sous-marine de Brest (ENSM) qui assure la formation des sous-mariniers.
Elle est armée en juin 2013 par environ 4 000 personnes militaires et civils dont environ 2 000 sous-mariniers et composée de dix bùtiments (quatre SNLE de classe Le Triomphant et six SNA de classe Rubis).
L'officier général de marine, commandant la force océanique stratégique (ALFOST), assure le commandement des forces sous-marines, sous l'autorité du chef d'état-major de la Marine.
Armement dans les années 2010/2020
- 93 torpilles lourdes Artemis (F21) d'un coût unitaire de deux millions d'euros[5] sont prévues en remplacement des torpilles F17 dont l'obsolescence technique et opérationnelle est atteinte en 2015[6]. Les six premiÚres sont livrées en novembre 2019[7].
- 50 missiles de croisiÚre navals de frappe contre la terre (MDCN) prévus pour les six nouveaux SNA de classe Barracuda à partir de 2017[8] - [9].
- Missiles anti-navire Exocet SM 39.
- Mines marines FG 29 entrées en service en 1988 (charge militaire de 600 kg)[10].
- 64 missiles mer-sol balistiques stratégiques M45 qui sont remplacés dans les années 2010 par 60 M51.
Budget
Voici les crĂ©dits allouĂ©s Ă la prĂ©paration et Ă lâemploi des forces sous-marines en millions d'euros prĂ©vus pour 2010 et 2011[11] :
Année | Activité | Soutien |
---|---|---|
2010 | 171,42 | 360,13 |
2011 | 158,66 | 458,97 |
En 2010, les autorisations dâengagement sont de 643 millions d'euros, les crĂ©dits de paiement de 307 millions ; en 2011, ils sont respectivement de 421 et 344 millions d'euros.
Histoire des forces sous-marines françaises
Entre 1905 et 2009, 1 667 sous-mariniers français sont morts en service commandé[12].
Origine
Le premier sous-marin à pouvoir se passer de la propulsion humaine est le Plongeur de la Marine impériale française, lancé en 1863, et équipé d'un moteur à air comprimé de 23 réservoirs à une pression de 180 psi[13].
En 1888, le Gymnote est le premier sous-marin tout électrique équipé de batteries au plomb. Il sera suivi par la suite par le Morse en 1899, puis la série des quatre Farfadet en 1901. La distance franchissable passait à 100 miles[14].
Mis en service en juin 1900, le sous-marin français Narval introduit en plus la double coque, avec une coque intérieure dans la coque de pression. à cette époque, la France est « indiscutablement la premiÚre marine à avoir une véritable force sous-marine »[15]. Ces sous-marins de 200 tonnes ont un rayon de plus 100 milles en surface et 10 milles sous l'eau. Le sous-marin français Aigrette de 1904 améliore encore ce concept en utilisant un moteur Diesel plutÎt qu'un moteur à essence en surface. 76 sous-marins de ce genre sont terminés avant 1914.
PremiĂšre Guerre mondiale
Au dĂ©clenchement de la PremiĂšre Guerre mondiale en aout 1914, la marine aligne 72 sous-marins essentiellement de dĂ©fense cĂŽtiĂšre[16] dont 50 unitĂ©s Ă la mer, en mit en service de lâordre de 90 durant ce conflit et en a environ 70 Ă la mer en 1918[17].
Cinquante-neuf d'entre eux ont conduit plus de 1 300 sorties de guerre et quatorze d'entre eux ont été perdus durant ce conflit dont douze en Méditerranée, parmi eux, le Curie (Q87) sabordé lors d'une tentative d'attaque de la base de Pula en décembre 1914 sera remis en service par la marine austro-hongroise[18] et un sera capturé par la marine ottomane. Le Foucault (Q70), coulé par un bombardement d'hydravions de la marine austro-hongroise au large de Kotor le 15 septembre 1915 est le premier sous-marin victime d'une attaque aérienne.
Dépassés sur le plan technologique par leurs homologues des grandes puissances, leur rÎle dans la guerre sous-marine est mineur[19]. Au titre des dommages de guerre, la France reçut 46 U-Boots de la marine impériale allemande, la plupart d'entre eux étant mis à la ferraille entre 1922 et 1923, aprÚs la signature du Traité naval de Washington, ainsi que divers matériels dont un dock tubulaire à tester les sous-marins en simulant la pression atteinte lors de l'immersion. Ce dock installé à Cherbourg permettait d'atteindre une pression de 7 kg/cm2 soit une immersion de 70 mÚtres. Il pouvait accueillir des sous-marins ayant une longueur maximale de 80 mÚtres et un diamÚtre de coque maximal de 9 m.
Entre-deux-guerres
En 1922, les effectifs sont de 48 sous-marins, tous construits aprÚs 1911. Au , la France a la plus importante flotte sous-marine du monde avec 110 unités d'un tonnage de 97 875 tonnes anglaises en service, en construction ou autorisés[20].
Mais la construction navale française n'avait pas parfaitement standardisĂ© sa production (ce qui a posĂ© des problĂšmes pour l'entretien, par exemple) et les classaient sur la base de projets, c'est-Ă -dire un ensemble de sous-marins conçus sur un plan gĂ©nĂ©ral partageant les mĂȘmes caractĂ©ristiques (mĂȘmes dimensions, presque le mĂȘme dĂ©placement, mĂȘme armement, etc.). D'ailleurs, les Français diffĂ©rencient plutĂŽt leurs sous-marins par leur dĂ©placement : 1 500 tonnes, 1 100 tonnes, 600 tonnes⊠Ainsi, on liste six classes de sous-marins pour le demi-programme 1921-1931[21] :
- les projet C4, baptisés classe Requin, sous-marins de premiÚre classe (grande patrouille), 1 100 tonnes, 78 m de long 9 unités : Requin Q115, Souffleur Q116, Morse Q117, Narval Q118, Marsouin Q119, Dauphin Q126, Caïman Q127, Phoque Q128, Espadon Q128 ;
- les projet M5/M6, baptisés Redoutable et Pascal, sous-marins de premiÚre classe (grande patrouille), 1 500 tonnes, 92 mÚtres de long, 31 unités ;
- les projet Amirauté, baptisés Ondine, sous-marins de deuxiÚme classe (protection des cÎtes), 600 tonnes, 66 mÚtres de long, 12 unités répartit en trois sous-classe dont la classe SirÚne et la classe Circé : Ondine Q121, Ariane Q122, SirÚne Q123, Naïade Q124, Circé Q125, Calypso Q126, Eurydice Q130, Danaé Q131, Galatée Q132, Nymphe Q133, Thétis Q134, Doris Q135. à partir de cette série se sont développés les Argonaute , Orion, etc. également de 600/630 tonnes répartit en trois sous-classe comportant un total de 16 unités;
- les projet O6, baptisés Saphir, sous-marins de deuxiÚme classe (protection des cÎtes), 600 tonnes, 66 mÚtres de long, 12 unités ;
- les projet T2, baptisés Minerve, sous-marins de deuxiÚme classe (protection des cÎtes), 630 tonnes, 68 mÚtres de long, 6 unités ;
- le projet Q2, baptisé Surcouf, croiseur sous-marin, une seule unité.
A la fin des années 1930, les colonies d'Indochine française, des Antilles, de l'Afrique Occidentale Française ont chacune, en permanence, dans leurs eaux, deux sous-marins, venus de la métropole et se succédant par roulement. Le fait est d'autant plus remarquable que les conditions d'habitabilité des bùtiments de cette classe sont difficiles à réaliser et a nécessité l'installation de dispositifs de réfrigération et de conditionnement d'air.
Seconde Guerre mondiale
à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, la flotte sous-marine aligne 77 bùtiments dont 47 avaient été lancés depuis dix ans ou davantage et 19 sous-marins étaient en cours de construction, un ravitailleur de sous-marins, le Jules Verne est en service depuis avril 1932. La Marine nationale compte 9 unités de 1 200 tonnes de la classe Requin, 29 unités de la classe 1 500 tonnes (deux autres, le Prométhée et le Phénix, ont été perdus accidentellement en 1932 et 1939) ; 38 unités de 600 tonnes (L'Ondine est perdue en 1928 et la Nymphe condamnée en 1938) dont 6 sous-marins mouilleurs de mines de la classe Saphir et le croiseur sous-marin Surcouf[22] qui, déplaçant 3 300 tonnes en surface, était le plus gros sous-marin du monde à cette époque. à part ce dernier, l'ensemble de sous-marinade était inférieure techniquement aux U-Boote de la Kriegsmarine.
Lors de l'Armistice du 22 juin 1940, 602 torpilles de 550 mm [note 1] et 187 de 400 mm [note 2] sont disponibles ainsi que 332 mines à orin Sautter-Harlé et Breguet dans le port de Toulon et d'autres en Afrique française du Nord.
à la suite de la défaite lors de la bataille de France, trois sous-marins rejoignent les forces navales françaises libres en 1940, le Rubis, le Narval (coulé par une mine marine le au large de Sfax en Tunisie), et le Surcouf (coulé accidentellement ou par méprise dans la nuit du 18 au ).
Un sous-marin coule pendant la campagne de NorvÚge et plusieurs sous-marins français sous commandement de Vichy sont coulés ou endommagés par les forces britanniques et américaines lors de divers combats ayant lieu dans l'empire colonial français.
La bataille de Dakar en septembre 1940 vit la perte de deux sous-marins de l'Ătat français tandis que le BĂ©veziers (Q 179) a gravement avariĂ© le cuirassĂ© HMS Resolution de la Royal Navy. Trois autres, dont le BĂ©veziers (Q 179), sont perdus en mai 1942 durant la bataille de Madagascar.
Lors du sabordage de la flotte française Ă Toulon, cinq sous-marins, dont le Casabianca commandĂ© par Jean L'Herminier, parviennent Ă sortir de la rade de Toulon malgrĂ© les mines magnĂ©tiques et le bombardement allemand[23]. Le , Le ConquĂ©rant est coulĂ© au large du RĂo de Oro par deux PBY Catalina amĂ©ricains[24].
Le bilan des attaques Ă la torpille des sous-marins français durant la Seconde Guerre mondiale peut ĂȘtre rĂ©sumĂ© ainsi[25] :
- 1939 : aucune attaque ;
- janvier - mai 1940 : 4 attaques, 9 torpilles lancées toutes manquées ;
- juin 1940 - 1942 :
- FNFL : 8 attaques, 13 torpilles lancées, 6 buts manqués, 2 coulés (Rubis - D/S Hogland - 2 torpilles) (Junon - D/S Nordland - 2 torpilles[26]),
- Vichy : 14 attaques - 37 torpilles lancées, 1 but coulé (Héros - D/S Thode Fagelund - 1 torpille[27]), 1 but endommagé (Bévéziers - HMS Resolution - 4 torpilles) ;
- 1943 : 11 attaques, 33 torpilles lancées, 3 buts coulés - (Aréthuse - M/S Dalny - 2 torpilles)[28] - (Orphée - Faron - 3 torpilles) - (Casabianca - UK 6076 - 4 torpilles) - 1 but endommagé (Casabianca - Chisone - 4 torpilles) ;
- 1944 : 16 attaques, 36 torpilles lancées, 2 buts coulés (Curie - Tsar Ferdinand - 4 torpilles), (Curie - GM03 - 3 torpilles).
Les sous-marins participent à de nombreuses opérations secrÚtes de dépose d'agents de renseignements, résistants et de matériel en Europe occupée et le Casabianca joue un rÎle important dans la Libération de la Corse en se transformant en transport de troupes.
Au , la France a en parc huit sous-marins dits de premiĂšre classe, vingt sous-marins de deuxiĂšme classe dont quatre prĂȘtĂ©s par le Royaume-Uni, un sous-marin mouilleur de mines et le ravitailleur de sous-marins[29].
Le , dix-neuf bĂątiments sont en activitĂ© dont neuf opĂ©rationnels (trois prĂȘtĂ©s par le Royaume-Uni) et le personnel, au Ă©tait rĂ©duit Ă 700 hommes.
Durant l'Occupation de la France par l'Allemagne, la Kriegsmarine construit, pour ses propres sous-marins, plusieurs installations le long de la façade atlantique française. Les bases sous-marines de Bordeaux, de Brest, de La Rochelle, de Lorient et de Saint-Nazaire.
L'aprĂšs-guerre
à la suite de la capitulation du TroisiÚme Reich, la France reçoit un total de 85 bateaux anciennement allemands dont six sous-marins de combat (dont le Roland Morillot en service jusqu'en 1967[30]) et quatre sous-marins de poche (en service jusqu'en 1954)[31] ainsi qu'un sous-marin cÎtier italien. Seuls quatre d'entre eux seront remis en service actif permettant à la Marine française d'assimiler les avancées techniques et tactiques de la Seconde Guerre mondiale.
Le 5 dĂ©cembre 1946, le sous-marin L 2326 (ex-Unterseeboot 2326 du type XXIII) coule Ă pic Ă 20 milles de Toulon, en manĆuvre d'immersion (19 morts)[32]. Le 24 septembre 1952, La Sibylle de la classe S britannique prĂȘtĂ© en 1951 pour quatre ans avec trois autres bateaux de cette classe pour des missions d'entrainement n'a pas rĂ©ussi Ă remonter Ă la surface au large de Toulon (46 morts)[33]. La position des Ă©paves n'est pas connue[34].
La reconstruction débute avec des études lancées dÚs la fin du conflit, cinq sous-marins de la Classe Aurore (nommé également parfois Classe Créole) dont la construction a été interrompue en 1940 sont mis à flot rapidement jusqu'au retrait pour le plus ancien en 1967.
Au , le dernier des chiens militaires qui avaient officiellement pour mission de dĂ©tecter dâĂ©ventuelles fuites de gaz et servant de mascotte est dĂ©barquĂ© des sous-marins[35]..
Sous-marin d'attaque conventionnel (SSK)
Dans les années 1970/1980, les diesels sont répartis dans l'escadrille des sous-marins de l'Atlantique (ESMAT) basée a la base sous-marine de Lorient et l'escadrille des sous-marins de la Méditerranée (ESMED) à la base navale de Toulon. En 1995, il ne reste que l'ESMA qui est dissoute et la base de Lorient qui est fermée l'été de cette année bien que le dernier sous-marin quitte le port le 11 février 1997. Les quatre Agosta et les deux derniers Daphné sont regroupés au sein du Groupement des sous-marins de l'Atlantique (GESMAT) créé le 1er janvier 1995. Celui-ci est à son tour dissous le 1er juillet 1999 et les deux ultimes Agosta, La Praya et Ouessant, intégrés a la FOSt jusqu'à leur retrait.
à partir des années 1970, la France dispose d'une flotte de sous-marins repartis en deux escadrilles :
- quatre classe Aréthuse de 670 t mis en service entre 1958 et 1960 ;
- six classe Narval de 1 700 t mis en service entre 1957 et 1960 ;
- neuf classe Daphné de 800 t mis en service entre 1964 et 1969 (onze au total, deux sont perdus par accident en Méditerranée, le Minerve le (52 morts) et le Eurydice (57 morts)[36] le [37] - [38]) ;
- un sous-marin expérimental lance-missiles Gymnote entré en service en 1966[39]
Le 1er novembre 1970, la 1re escadrille, comptant onze unités dont le port d'attache est le port militaire de Toulon, reçut l'appellation « Escadrille de sous-marins de la Méditerranée » (ESMM, puis ESMED)[40] et la 2e escadrille créée en 1947, comprenant huit bùtiments, six du type Narval et deux du type Daphné, basés à la base sous-marine de Lorient, devint l'« Escadrille de sous-marins de l'Atlantique » (ESMA, puis ESMAT)[41].
- quatre classe Agosta de conception française des années 1970 et mis en service à partir en 1977 et 1978 dernier retrait en 2001. La derniÚre classe de sous-marin à propulsion conventionnelle construite pour la marine française. Il a aussi servi dans les marines espagnole, malaisienne et pakistanaise :
- Agosta (S620) â Mis en service 1977 â dĂ©sarmĂ© en 1997 - La coque est utilisĂ©e pour des essais de chocs Ă Toulon.
- BĂ©vĂ©ziers (S621) â Mis en service 1977 â dĂ©sarmĂ© en 1998 - En attente de dĂ©mantĂšlement Ă Brest depuis 2009.
- La Praya (S622) â Mis en service 1978 â dĂ©sarmĂ© en 2000 - En attente de dĂ©mantĂšlement Ă Brest depuis 2009.
- Ouessant (S623) â Mis en service 1978 â dĂ©sarmĂ© en 2001 - PrĂȘtĂ© Ă la marine malaisienne comme sous-marin d'entraĂźnement.
LâĂšre nuclĂ©aire
Le , le premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins de la classe Le Redoutable quittait la nouvelle base sous-marine de l'ßle Longue dont la construction a commencé en 1965, dans la rade de Brest, pour sa premiÚre patrouille opérationnelle de dissuasion nucléaire[42]. Avec la création de la FOST, l'ensemble de la force sous-marine est subordonnée à son soutien dans son rÎle de force de dissuasion nucléaire.
Au , les quatre SNLE représentent un tonnage de 56 000 t et les six SNA 14 310 t[43].
Sous-marins nucléaires d'attaque (SNA)
Avec la mise en service des SNLE dans la Marine nationale dans les annĂ©es 1970, il est dĂ©cidĂ© la construction d'une classe de sous-marin nuclĂ©aire d'attaque Rubis utilisant la mĂȘme technologie de propulsion nuclĂ©aire, mais reprenant, pour des questions de coĂ»t, la forme de coque des Agosta. Cet « Agosta Ă propulsion nuclĂ©aire » est tout d'abord connu sous le nom de SNA 72 puis classe Provence (les deux bĂątiments suivants s'appelant Bretagne et Bourgogne), avant d'ĂȘtre dĂ©baptisĂ©s sous la prĂ©sidence de ValĂ©ry Giscard d'Estaing. Ce sont les plus compacts SNA du monde, ce qui a causĂ© quelques difficultĂ©s pour l'intĂ©gration du rĂ©acteur Ă eau pressurisĂ©e K48. Construit Ă partir de 1976, le premier fut livrĂ© en 1983. Six sont finalement mis en service, le dernier en 1993. Leur propulsion nuclĂ©aire leur confĂšre une vitesse de transit de vingt nĆuds en plongĂ©e et leur permet Ă partir de leur base de Toulon, d'arriver sur zone en totale discrĂ©tion avec un dĂ©lai de quatre jours pour la MĂ©diterranĂ©e orientale, cinq pour l'Afrique occidentale, neuf jours pour les Antilles, neuf jours par Suez pour le Golfe persique (27 par la route du Cap) et 32 jours pour le Pacifique.
OccupĂ©s essentiellement, mais non exclusivement par des opĂ©rations de lutte anti-sous-marine au profit de la dissuasion, depuis la crĂ©ation de la force ocĂ©anique stratĂ©gique, lâĂ©ventail dâemploi des sous-marins dâattaque sâest Ă©largi depuis le milieu des annĂ©es 1990 avec la mise Ă niveau des sous-marins nuclĂ©aires d'attaque qui peuvent dĂ©sormais agir au profit des groupes aĂ©ronavals ou dâaction maritime[44].
La présence d'un SNA français au large des bouches de Kotor a inhibé la marine yougoslave durant la guerre du Kosovo en 1999. Durant l'opération Harmattan en 2011 au large de la Libye, trois SNA se sont reliés pour des missions de renseignement.
La durée de vie initialement prévue des Rubis était de 25 ans, mais des travaux doivent les faire durer une dizaine d'années supplémentaires. Une nouvelle génération baptisée classe Suffren, issue du programme « Barracuda », devait les remplacer à partir de 2018[45], le second exemplaire étant prévu en alors en 2020 mais le programme a du retard et les essais du premier commencent en 2020. à cette date, les cinq Rubis restants ont plus 30 ans[46].
Six SNA de classe Rubis sont entrĂ©s en service dans la Marine française entre 1983 et 1993. Ils sont basĂ©s dans le port militaire de Toulon. Les SNLE Ă©tant basĂ©s Ă celui de Brest, Ă l'Ăźle Longue. Les Rubis sont la seule classe de sous-marins d'attaque en service depuis le retrait des derniers sous-marins Ă propulsion classique en 2001 jusqu'Ă l'arrivĂ©e du Suffren. Lâescadrille des sous-marins dâattaque (ESNA) dĂ©pend de la Force ocĂ©anique stratĂ©gique qui a assimilĂ© les forces sous-marines Ă la fin du XXe siĂšcle.
PremiÚre génération : la classe Rubis
Six (sur les huit prévus) sous-marins nucléaires d'attaque de 2 300 t.
Nom | Immatriculation | Mise sur cale | Date de lancement | Mise en service | Désarmé | Destination |
---|---|---|---|---|---|---|
Rubis | S601 | En cours de désarmement à Cherbourg | ||||
Saphir | S602 | En cours de désarmement à Cherbourg | ||||
Casabianca | S603 | |||||
Ămeraude | S604 | |||||
Améthyste | S605 | |||||
Perle | S606 | |||||
Turquoise | S607 | 1986 | Annulé en 1992 | - | ||
Diamant | S608 | 1991 | Annulé en 1992 | - |
DeuxiÚme génération : la classe Suffren
Six sous-marins nucléaires d'attaque de 4 600 t sont prévus.
Un programme de remplacement par six SNA du programme Barracuda (classe Suffren) a Ă©tĂ© lancĂ© le 21 dĂ©cembre 2006, le premier bĂątiment devant entrer en service en 2020. La commande du 4e SNA est notifiĂ©e Ă la DCNS en juillet 2014. En raison des restrictions budgĂ©taires, le dernier SNA de cette classe ne devrait pas ĂȘtre opĂ©rationnel avant 2028 selon les prĂ©visions de 2017 :
Nom | Immatriculation | Mise sur cale | Date de lancement | Mise en service |
---|---|---|---|---|
Suffren | S635 | 12 juillet 2019[47] | [48] | |
Duguay-Trouin | S636 | 2023 | ||
Tourville | S637 | 2023 | ||
De Grasse | S.. | 2025 | ||
Casabianca | S.. | 2027 | ||
Rubis | S.. | 2030 |
PremiÚre génération : la classe Le Redoutable
Six sous-marins de la classe Le Redoutable de 8 000 t pouvant emporter seize missiles balistiques sont construits :
Nom | Immatriculation | Mise sur cale | Date de lancement | Mise en service | Désarmé | Destination |
---|---|---|---|---|---|---|
Le Redoutable | S611 | Sous-marin musée à La Cité de la Mer depuis avril 2002. | ||||
Le Terrible | S612 | En attente de démantÚlement à Cherbourg. | ||||
Le Foudroyant | S610 | Deconstruction achevée achevée fin 2022[49] à Cherbourg. | ||||
L'Indomptable | S613 | Deconstruction achevée en [50] à Cherbourg. | ||||
Le Tonnant | S614 | Deconstruction achevée en [51] à Cherbourg. | ||||
L'Inflexible | S615 | Chantier de deconstruction commencé le [52] à Cherbourg. |
En novembre 1987, ces SNLE représentent une puissance de destruction de 44 mégatonnes.
DeuxiÚme génération : la classe Le Triomphant
Quatre SNLE de nouvelle génération (SNLE/NG) de la classe Le Triomphant de 12 600 t sont en service depuis 2010 dans la force océanique stratégique de la Marine nationale :
Nom | Immatriculation | Mise sur cale | Date de lancement | Mise en service |
---|---|---|---|---|
Le Triomphant | S616 | |||
Le Téméraire | S617 | |||
Le Vigilant | S618 | |||
Le Terrible | S619 |
Le systĂšme d'armes des SNLE-NG
- 16 missiles originellement M45 avec tĂȘtes TN75 (dissuasion nuclĂ©aire). Le missile M51, d'une portĂ©e accrue, a succĂ©dĂ© au missile M45 entre 2010 et 2015 ;
- 4 tubes de 533 mm pour torpilles F17mod2, F21 (depuis fin 2019)
- missiles Exocet SM39 (missile anti-navire).
Les vecteurs sont, dans les années 2000, 64 missiles mer-sol balistiques stratégiques M45 qui sont remplacés entre 2010 et 2015 par 60 M51, soit 3 lots de missiles pour 4 sous-marins. La mission d'un SNLE français est simple : quitter son port d'attache, de la façon la plus discrÚte possible, puis rester indétectable tout au long de sa mission pour pouvoir à tout moment déclencher le feu nucléaire, sur ordre du président de la République française.
TroisiÚme génération : les SNLE 3G
La construction du premier sous-marin nucléaire lanceurs d'engins de troisiÚme génération est envisagée à partir de 2023 par Naval Group pour une premiÚre livraison en 2035[53]
Notes et références
Notes
- Torpille de 550 mm modĂšle 1924V et M pesant 1 490 kg dont une charge militaire de 310 kg. Mesurant 8,28 m de long, elle Ă une portĂ©e de 3 000 m Ă 45 nĆuds et de 7 000 m Ă 35 nĆuds
- Torpille de 400 mm modĂšle 1926. Pesant 674 kg dont une charge militaire de 144 kg. Mesurant 5,14 m, elle Ă une autonomie de 2 000 m Ă 44 nĆuds et 3 000 m Ă 35 nĆuds
Références
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Articles connexes
Liens externes
- (fr) Forces sous-marines, site officiel de la Marine nationale
- (fr) Les forces sous-marines MĂ©diathĂšque de la Marine nationale
Bibliographie
- L'encyclopĂ©die des sous-marins français, 1er tome, Thierry d'Arbonneau. Ăditions SPE BarthĂ©lĂ©my, 2009 (ISBN 2-912-83843-6)
- L'odyssĂ©e technique et humaine du sous-marin en France - Tome 1 : Du Plongeur (1863) aux GuĂȘpe (1904), GĂ©rard Garier, Marines Ăditions
- L'odyssĂ©e technique et humaine du sous-marin en France - Tome 2 : Des Emeraude (1905-1906) au Charles Brun (1908-1933), GĂ©rard Garier, Marines Ăditions
- L'odyssĂ©e technique et humaine du sous-marin en France - Tome 3 : Des Clorinde (1912-1916) aux Diane (1912-1917), GĂ©rard Garier, Marines Ăditions
- L'odyssĂ©e technique et humaine du sous-marin en France - Tome 4 : Des Joessel au Jean Corre, Ex-UB 155, GĂ©rard Garier, Marines Ăditions
- Claude Huan, Les Sous-marins français 1918-1945, Rennes, Marines Ăditions, , 240 p. (ISBN 978-2-915379-07-5)
- Henri Masson et Francis Dousset (mise Ă jour et documentation), Les sous-marins français des origines (1863) Ă nos jours, Brest Paris, Ăditions de la Cite, coll. « La Marine de guerre française », , 320 p. (ISBN 978-2-85186-020-0, OCLC 8306289)