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Sous-marinier

Un sous-marinier est un marin membre de l’équipage d’un sous-marin[1].

Un sous-marinier Britannique durant la Seconde Guerre mondiale.

Histoire

Sous-mariniers allemands

Équipage de sous-marin allemand dans la base sous-marine de Saint-Nazaire le .

Les Ă©quipages des Unterseeboote de la Marine impĂ©riale allemande se sont illustrĂ©s durant la bataille de l'Atlantique. Sur les 345 U-Boote opĂ©rant durant la Première Guerre mondiale, 274 U-Boote coulèrent 6 394 navires marchands reprĂ©sentant 12 800 733 tonneaux et une centaine de navires de guerre reprĂ©sentant 366 490 tonnes.

229 ont Ă©tĂ© perdus dont 178 en opĂ©ration et sur 13 000 officiers et matelots ayant servi dans les U-Boote, 515 officiers et 4 849 marins ont trouvĂ© la mort au combat, soit 40 % des effectifs[2].

Près de 39 000 marins allemands ont combattu dans les U-Boote de la Kriegsmarine durant la seconde bataille de l'Atlantique[3]. De ceux-ci, le mĂ©morial de Kiel conserve les noms de 27 491 morts[3] - [4]. 5 000 autres furent faits prisonniers de guerre[3]. En dĂ©pit de ce pourcentage Ă©norme de pertes (85 %[4] - [note 1]), les sous-mariniers allemands combattront jusqu'au bout.

Les raisons sont plurielles et en premier lieu parce que les hommes des U-Boote ne connaissaient pas les taux de pertes dans leurs rangs. Les pertes n'étaient pas révélées par le commandement et ils passaient trop peu de temps à terre pour le découvrir[5] - [note 2].

Les marins des U-Boote étaient choyés du mieux possible, tant pour renforcer leur sentiment d'appartenance à une élite que de bénéficier de privilèges. Le comportement de leur chef Karl Dönitz à leur égard les conduisait à lui donner le surnom de Onkel Karl (l'Oncle Karl). Fréquemment présent lors des retours au port, serrant la main et discutant avec chaque membre de l'équipage[7] contribuait à sa popularité et à leur obéissance.

De même, l'envoi de nouvelles personnelles dans un message à un U-Boot en opération (pour signaler une naissance, par exemple[7]) contribuait à entretenir le moral des marins. Leurs conditions de vie à terre étaient, autant que possible, les plus agréables. Ainsi existait-il le BdU Zug (le train du QG ou le train du commandant) pour ramener rapidement chez eux les permissionnaires. Partant de Nantes et de Brest, passant par Paris, Charleroi puis Rotterdam, Brême et Hambourg, ces trains express permettaient aux marins d'être chez eux en 48 heures. Avec des attentions supplémentaires comme la possibilité à Rotterdam, au printemps, de prendre au passage des bouquets de fleurs pour la famille[8]. Pour ceux qui ne rentraient pas chez eux, des propriétés avaient été réquisitionnées, loin des bombardements possibles, pour servir de camps de repos (U-bootsweiden)[8].

La solde des sous-mariniers était double de celle des autres marins. Payée en une fois au retour de patrouille, en argent français, elle permettait au marin d'acheter des denrées introuvables en Allemagne avant de gagner son foyer, ou de trouver de quoi passer une agréable détente sur place[9].

Sous-mariniers américains

Les pertes des sous-mariniers de l'United States Navy ont été proportionnellement les plus lourdes de toutes les branches des forces armées des États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. Au total, environ 3 500 Américains ont été tués alors qu'ils servaient sur des sous-marins dans le guerre du Pacifique, et 52 sous-marins ont été coulés sur les 314 mis en service durant ce conflit[10].

Sous-mariniers français

Le monument national à la mémoire des sous-mariniers morts en service commandé inauguré le 28 novembre 2009 à Toulon.

Entre 1905 et 2009, 1 667 sous-mariniers français sont morts en service commandĂ©[11].

Les forces sous-marines françaises ont dans les annĂ©es 2010 un effectif de moins de 4 600 personnes dont 2 000 sous-mariniers comptant entre autres 180 atomiciens.

Liste de sous-mariniers

  • sous-mariniers argentins :
    • Rosana Arias Heckel et Alejandra GarcĂ­a, premières femmes sous-marinières (sous-officiers).
    • Eliana Krawczyk, première femme sous-marinière (officier) d'AmĂ©rique latine. Elle est membre de l'Ă©quipage du ARA San Juan perdu rn 2017[12].
  • Sous-mariniers amĂ©ricains :
  • Sous-mariniers britanniques:
    • Arthur Hezlet (en), commandant du HMS Thrasher (N37), participe Ă  la formation des Ă©quipages des sous-marins nains qui ont endommagĂ© le Tirpitz lors de l'opĂ©ration Source, dans le Kaafjord en , puis commandant du HMS Trenchard (P331), il torpille et coule l'Ashigara en
    • Donald Cameron (en) et Godfrey Place (en), commandants des sous-marins nains HMS X-6 et X-7 qui ont immobilisĂ© le Tirpitz lors de l'opĂ©ration Source, ce qui leur valut l'attribution de la croix de Victoria.
    • Ian Edward Fraser (en) commandant du sous-marin nain HMS XE-3 lors de l'opĂ©ration Struggle, contre le Takao, fin , Ă  Singapour, ce qui lui valut l'attribution de la croix de Victoria, ainsi qu'au second-maĂ®tre James Joseph Magennis (en)
  • Sous-mariniers français :
    • Roland Morillot, commandant du Monge, tuĂ© devant Cattaro en
    • Georges Cabanier, commandant du Rubis, avec lequel il rallie les FNFL, en . Il aura Ă©tĂ© Chef d'État-Major GĂ©nĂ©ral de la Marine de Ă  .
    • Henri Rousselot, officier Ă  bord du Rubis sous les ordres de Georges Cabanier. Il prend le commandement du sous-marin en avril 1941. Il effectue 20 missions (2 patrouilles et 18 opĂ©rations de mouillage de mines). Sous son commandement sont dĂ©truits 10 cargos et 7 navires de guerre anti-sous-marins, il endommage Ă©galement un autre cargo et un sous marin allemand. C'est le sous-marinier français comptant le plus de victoires.
    • Pierre Lancelot, commandant du BĂ©vĂ©ziers (Q179) avec lequel il torpille et avarie le cuirassĂ© britannique HMS Resolution, devant Dakar, en . Sa carrière ultĂ©rieure est brillante. Promu vice-amiral en , il est tuĂ© dans un accident d'avion la mĂŞme annĂ©e.
    • Bertrand de Saussine, commandant du Poncelet (Q141), il arraisonne le cargo allemand Chemnitz, en . AttaquĂ© dans le golfe de GuinĂ©e par le patrouilleur HMS Milford (L51) dĂ©but , il disparait avec le sous-marin qu'il saborde après avoir fait Ă©vacuer l'Ă©quipage. Il Ă©tait ami d'HonorĂ© d'Estienne d'Orves et d'Antoine de Saint-ExupĂ©ry.
    • François Drogou, commandant du Narval, avec lequel il rallie les FNFL, tuĂ© en
    • Louis Blaison, ralliĂ© aux FNFL, commandant le Surcouf, avec lequel il disparait en
    • Jean L'Herminier, commandant du Casabianca avec lequel il s'Ă©chappe de Toulon et rallie les Forces Navales Françaises d'Afrique en et participe Ă  des opĂ©rations secrètes et Ă  la libĂ©ration de la Corse en .
    • Georges Lasserre (1920-1999), est au dĂ©but de sa carrière, comme enseigne de vaisseau, officier en quatrième du sous-marin Casabianca du commandant L'Herminier, et la termine comme vice-amiral d'escadre, commandant des Forces sous-marines et de la Force ocĂ©anique stratĂ©gique de 1976 Ă  1979.
  • sous-mariniers russes/soviĂ©tiques :
  • sous-mariniers suisses :
  • sous-marinier norvĂ©gien :

FĂ©minisation

Voici, en date de , les nations qui autorisent des femmes Ă  servir Ă  bord d'un sous-marin de leur marine de guerre par date[14] :

  • Drapeau du Danemark Danemark : en 1988, les femmes ont Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă  intĂ©grer les Ă©quipages de sous-marins danois. Elles en ont Ă©tĂ© exclues en 2004, pour des raisons non prĂ©cisĂ©es.
  • Drapeau de la Suède Suède : depuis 1989, les femmes peuvent ĂŞtre affectĂ©es Ă  bord des sous-marins suĂ©dois.
  • Drapeau de la Norvège Norvège : en 1995, la marine royale norvĂ©gienne a acceptĂ© des femmes dans ses sous-marins. Elle est devenue la première marine au monde Ă  nommer une femme commandant de sous-marin.
  • Drapeau de l'Australie Australie : depuis 1998, les femmes servent Ă  bord de sous-marins de la marine royale australienne.
  • Drapeau de l'Espagne Espagne : depuis 1998, les femmes peuvent ĂŞtre affectĂ©es Ă  bord des sous-marins. Elles sont en postes dans les sous-marins de classe Agosta.
  • Drapeau du Canada Canada : depuis 2001, l'armĂ©e canadienne accepte l'affectation de femmes Ă  bord de ses sous-marins, Ă  la faveur de l'achat des bateaux de la classe Victoria Ă  la Grande-Bretagne.
  • Drapeau des États-Unis États-Unis : depuis , elles sont autorisĂ©es Ă  servir dans les sous-marins de la United States Navy[15] et trois d’entre elles reçoivent leurs insignes de sous-mariniers le [16] ; Fin 2013, la United States Navy embarquera des femmes Ă  bord de ses SNLE.
  • Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : fin 2011, la Royal Navy dĂ©cide d'ouvrir ses submersibles au recrutement fĂ©minin. Les femmes ont commencĂ© leur formation fin 2013, et trois femmes officiers ont effectuĂ© leur première mission en 2014 dans un sous-marin nuclĂ©aire[17].
  • Drapeau de l'Argentine Argentine : les premières femmes ont Ă©tĂ© diplĂ´mĂ©es en (deux sous-officiers) et dĂ©cembre (un officier)[18].
  • Drapeau de l'Allemagne Allemagne : au printemps 2014, la Deutsche Marine a affectĂ© sa première femme officier Ă  bord d'un sous-marin, le Unterseeboot Type 212 U31.
  • Drapeau de la France France : la marine française a dĂ©cidĂ©, en , d'affecter Ă  titre expĂ©rimental trois femmes officiers, dont un mĂ©decin, Ă  bord d'un sous-marin nuclĂ©aire lanceur d'engins. Elles ont commencĂ© leur formation en 2015 et ont embarquĂ© en [19] pour une mission de soixante-dix jours[20]. Cette première pourrait conduire Ă  terme Ă  l'ouverture pĂ©renne de la filière sous-marine française au personnel fĂ©minin, ses SNA de la classe Suffren, dont l'entrĂ©e en service fut retardĂ©e de 2017 Ă  2020[21], Ă©tant conçus pour embarquer du personnel fĂ©minin[22].

Notes et références

Notes

  1. Pour comparaison, les pertes de la Première guerre mondiale sont de 5 409 morts[4].
  2. A l'été 1943, en moyenne, un U-boot est détruit avant sa quatrième patrouille[6].

Références

  1. « SOUS-MARINIER », sur TLFi (consulté le )
  2. Jean-Philippe Dallies-Labourdette, Les U-Boote du Kaiser", Histoire et collections, 2009, (ISBN 978-2-913903-95-1)
  3. Middlebrook, op. cit., p. 326-327.
  4. Terraine, op. cit., p. 669.
  5. Middlebrook, op. cit. p. 70.
  6. Costello & Hughes, op. cit., p. 300.
  7. Middlebrook, op. cit. p. 73.
  8. Middlebrook, op. cit. p. 66.
  9. Middlebrook, op. cit. p. 65.
  10. William Earl Fannin, « Le succès du Silent Service dans le Pacifique », sur United States Naval Institute,
  11. « Inauguration du monument national à la mémoire des sous-mariniers (vidéo) », (consulté le ).
  12. (es) « Una misionera es la primera oficial submarinista del país », sur http://misionesonline.net/, (consulté le ).
  13. (no) « Forsvarsnett: Historikk » [archive du ]
  14. « Femmes à bord de sous-marins: des précédents », sur Dhnet, (consulté le )
  15. « Le Pentagone annonce la fin de l’interdiction faite aux femmes d’embarquer sur sous-marin »,
  16. (en)Sam Fellman, « 3 female submariners make history », sur Navy Times, (consulté le )
  17. « Des femmes pour la première fois à bord d’un sous-marin nucléaire français », sur lemarin.fr, (consulté le )
  18. (es) « Una misionera es la primera oficial submarinista del país », sur Misiones Online, (consulté le )
  19. « Défense. Pour la première fois, une patrouille féminisée pour un sous-marin nucléaire français », sur ouest-france.fr (consulté le )
  20. Olivier Méllenec, « Défense. Pour la première fois, une patrouille féminisée pour un sous-marin nucléaire français », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  21. « Trois ans de retard pour le sous-marin nucléaire d'attaque Barracuda », sur latribune.fr, (consulté le )
  22. « Des femmes sur les sous-marins britanniques à partir de 2013 », sur Mer & Marine, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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