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Jacques Piccard

Jacques Piccard, né le à Bruxelles en Belgique et mort le à La Tour-de-Peilz en Suisse, est un océanographe et océanaute suisse.

Jacques Piccard
Jacques Piccard (1979)
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Distinctions
ƒuvres principales

Il est le fils du physicien Auguste Piccard (1884-1962), aĂ©ronaute (1958, inventeur du ballon stratosphĂ©rique et qualifiĂ© de premier « savanturier » de la famille, le dernier en date Ă©tant son petit-fils Bertrand Piccard). Il a dessinĂ© de nombreux sous-marins dont seuls quelques-uns ont pu ĂȘtre construits, faute de fonds suffisants. Jean-François Rubin avance l'hypothĂšse que les difficultĂ©s rencontrĂ©es pour trouver des aides et financements font suite au refus d'Auguste Piccard de travailler Ă  nouveau avec les militaires aprĂšs l’épisode des Mariannes. Plusieurs armĂ©es, depuis la PremiĂšre Guerre mondiale, ont utilisĂ© les lacs et les fonds marins pour se dĂ©barrasser de nombreux dĂ©chets dangereux (munitions non explosĂ©es en particulier).

Biographie

AprĂšs des Ă©tudes d'Ă©conomie, d'histoire et de physique Ă  l'UniversitĂ© de GenĂšve et Ă  l’UniversitĂ© de BĂąle (Suisse), il aide son pĂšre Auguste Piccard Ă  construire le bathyscaphe Trieste.

En 1953, comme conseiller scientifique de la marine amĂ©ricaine, il utilise le Trieste pour plusieurs plongĂ©es en Italie (jusqu'Ă  −3 150 mĂštres), avant que le sous-marin transportĂ© dans l'Ăźle de Guam ne parte pulvĂ©riser tous les records de plongĂ©e en profondeur ; le , il atteint le record de plongĂ©e (−10 916 m) dans la fosse des Mariannes, en compagnie de Don Walsh en un point appelĂ© Challenger Deep. Il est le premier Ă  y voir de ses yeux une faune unique.

Inquiet – comme le commandant Cousteau – de la dĂ©gradation de certains fonds marins, il souhaite Ă  sa maniĂšre encourager le public Ă  prendre conscience de la beautĂ© et de la fragilitĂ© du monde sous-marin et des eaux douces. Pour cela, en 1963, il construit un prototype de sous-marin touristique, le mĂ©soscaphe Auguste Piccard, dans lequel, Ă  l'occasion de l'exposition nationale suisse de 1964, il emmĂšne des centaines de personnes sous le lac. Par la suite, environ 32 000 personnes dĂ©couvriront les fonds du lac LĂ©man de leurs propres yeux dans ce petit sous-marin.

Dans les années 1960, il vit en Floride et travaille pour le groupe Grumman à la réalisation du module lunaire du programme Apollo. Jacques Piccard commence également une carriÚre littéraire avec son roman Preck, le récit d'un surprenant clonage qui, selon Albert Jacquard, « n'est guÚre éloigné du domaine des possibles ».

Il construit ensuite un mini-submersible (qu'on nommera plus tard sous-marin de poche), le F.A. Forel, qu'utiliseront des milliers de curieux (dont beaucoup d'enfants) pour dĂ©couvrir le lac LĂ©man et une Ă©pave (celle de l’Hirondelle) au large de La Tour-de-Peilz. Ce sous-marin sera aussi utilisĂ© pour participer Ă  des expĂ©ditions scientifiques.

Il participe Ă  une expĂ©dition internationale Ă  bord d'un autre mĂ©soscaphe, le Ben Franklin, afin d'Ă©tudier le Gulf Stream en s'y laissant porter par le courant sur 3 000 kilomĂštres.

Il fonde à Cully la Fondation pour l'étude et la protection des mers et des lacs, qui obtient l'interdiction d'utiliser la fosse des Mariannes comme décharge de déchets nucléaires.

En 1988, il met au point le prototype du PX-44, un sous-marin touristique prĂ©vu pour ĂȘtre fabriquĂ© en sĂ©rie. Celui-ci pesait 9 tonnes, avait une longueur de dix mĂštres, pouvait emmener seize passagers et deux membres d'Ă©quipage.

Le , il est nommé docteur honoris causa de l'Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve)[1].

Il s'est Ă©teint le Ă  l'Ăąge de 86 ans.

Devenir de son Ɠuvre

Les Ă©tudes, photos et films qu'il a accumulĂ©s dans les bureaux de sa fondation sont riches d'enseignements sur l’état et l'Ă©volution Ă©cologique du lac LĂ©man. Ils ont enrichi le fonds documentaire du MusĂ©e du LĂ©man de Nyon (oĂč deux salles Ă©taient dĂ©jĂ  consacrĂ©es Ă  la famille Piccard).

Le mésoscaphe créé pour explorer le Léman en 1964 est exposé au Musée des transports de Lucerne.

Plongée record du monde

La marine des États-Unis qui a achetĂ© le sous-marin Trieste (bathyscaphe) aux Piccard, lui demande d'explorer, dans le Pacifique, la fosse des Mariannes, plus exactement dans la fosse Challenger, au large des Îles Mariannes, Ă  320 km de l'Ăźle de Guam. Les AmĂ©ricains voulaient s'assurer qu'il n'y avait plus de vie au fond de l'OcĂ©an afin d'y entreposer des matĂ©riaux radioactifs.

À 8 heures, le , Jacques Piccard et le lieutenant amĂ©ricain de la Navy Don Walsh s'installent dans la sphĂšre. À 8 heures 23, la plongĂ©e commence. À 11 heures 44, ils sont dĂ©jĂ  Ă  8 800 mĂštres. L'obscuritĂ© est totale, l'eau limpide.

À 13 heures, le Trieste repose sur le fond, Ă  10 916 mĂštres. Une, puis deux crevettes rouges passent devant le hublot, Ă©clairĂ© par un phare de mercure, puis un poisson plat, d'espĂšce inconnue, de 30 cm de long. C'est Ă  la suite de cette dĂ©couverte que l'idĂ©e d'utiliser cette fosse comme dĂ©charge de dĂ©chets nuclĂ©aires a Ă©tĂ© abandonnĂ©e.

À 16 heures 56 minutes, ils font surface. Durant cette plongĂ©e de 8 heures 33 minutes, ils ont eu tout le temps d'Ă©tudier l'eau et ses principales caractĂ©ristiques : radioactivitĂ©, tempĂ©rature, etc.

La tempĂ©rature Ă©tait si basse que les deux explorateurs devaient en fin de plongĂ©e se rĂ©chauffer avec des bouillottes. Ils ont Ă©tabli ce jour un record de plongĂ©e longtemps rĂ©putĂ© imbattable... jusqu'Ă  ce qu'Ă  proximitĂ© une exploration au sonar ait rĂ©vĂ©lĂ© une zone plus profonde encore (peut-ĂȘtre plus de 11 000 m) mais il n'existe Ă  ce jour aucun sous-marin ou robot civil capable de l'explorer[2].

Littérature

  • Jacques Piccard, Profondeur 11 000 mĂštres, Arthaud, 1961

Prix et distinctions

Le , peu avant son dĂ©cĂšs, Jacques Piccard a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© docteur honoris causa de l’UniversitĂ© catholique de Louvain (UCL) en Belgique.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-François Rubin et Arnaud Schwartz (prĂ©f. Neil Armstrong), À la conquĂȘte du ciel et des abysses : Auguste, Jacques et Bertrand Piccard, Paris, Gallimard, , 187 p., A4 reliĂ© sous jaquette (ISBN 978-2-7424-2292-0)

Articles connexes

Sources

Liens externes

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