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Opération Source

L’opération Source a lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1943. Les Britanniques attaquent les Nazis en Norvège à l'aide de sous-marins miniatures.

Equipage de sous-marinier de la Royal Navy du sous-marin RNVR, X 5,auteur de l'attaque réussie contre le TIRPITZ à Alten Fjord.

Historique

Ce fut une opĂ©ration menĂ©e par des sous-marins X britanniques (Midget submarine). Il s'agit de sous-marins miniatures, embarquant quatre hommes : le commandant, au pĂ©riscope, un premier lieutenant, aux machines, un plongeur et un matelot Ă  la barre de direction. Le tonnage de ces appareils atteignait 35 tonnes pour une longueur de 16 m et un diamètre de 1,65 m. La vitesse maximale en surface Ă©tait de 6 nĹ“uds et de 4,5 en plongĂ©e. Ă€ l'avant, se trouvaient la timonerie et les appareils de contrĂ´le de direction et de profondeur et le pĂ©riscope. Venaient ensuite un sas, permettant au plongeur de sortir pour couper les Ă©ventuels filets anti-sous-marins ; puis Ă  l'arrière du sous marin, le moteur Diesel et les batteries de plongĂ©e, contrĂ´lĂ©es par le second lieutenant.

L'armement se composait de 2 charges explosives latérales de 2 tonnes chacune, à mise à feu contrôlée par horlogerie, et pouvant être larguées de l'intérieur.

Ces petits bâtiments Ă©taient thĂ©oriquement capables d'affronter la haute mer et de traverser seuls l'Atlantique nord. Cependant, cette traversĂ©e aurait Ă©puisĂ© les Ă©quipages, aussi il fut dĂ©cidĂ© de faire tracter les sous-marins X par des sous-marins conventionnels jusqu'aux cĂ´tes norvĂ©giennes. Après essais, la remorque choisie fut une corde en chanvre de Manille avec, Ă  l'intĂ©rieur, un câble tĂ©lĂ©phonique, afin de faire communiquer les 2 sous-marins. Des flotteurs en bois de balsa Ă©taient disposĂ©s le long de cette remorque de 200 mètres, afin de l'allĂ©ger. La traversĂ©e devait, de toute façon, s'effectuer en immersion, l'eau pĂ©nĂ©trant dans les sous-marins X Ă  la moindre houle.

Trois variantes de l'opération étaient envisagées :

  1. l'opération Funnel, une attaque au nord du 70° lat Nord (Altafjord) ;
  2. l'opération Empirek, une attaque sur Narvik (entre 67° et 69°) ;
  3. l'opération Force, une attaque sur Trondheim (entre 63° et 65°).

La variante devait ĂŞtre choisie au dernier moment en fonction de la localisation de la flotte nazie le 20 septembre.

Au total, six sous-marins ordinaires devaient remorquer les six sous-marins X :

  • Sous-marin Thrasher, commandĂ© par A. E. Hezlett, remorque le X-5.

Équipage du X5 pour la traversée : J. H. Terry Lloyd, B.W. Élément, N. Garrity Équipage du X5 pour l'attaque : H. Henty-Creer, T. J. Nelson, D. J. Malcolm, R. J. Mortiboys

  • Sous-marin Truculent, commandĂ© par R.L Alexander, remorque le X-6, surnommĂ© Piker.

Équipage du X6 pour la traversée : A. Wilson, J.J MacGregor, W. Oxley Équipage du X6 pour l'attaque : D. Cameron, J.T. Lorimer, R.H.Kendall, E. Goddard

  • Sous-marin Stubborn, commandĂ© par A.A. Duff, remorque le X-7, surnommĂ© Pdinichthys.

Équipage du X7 pour la traversée : P.H. Philip, J. Magennis, F. Luck Équipage du X7 pour l'attaque : G. Place, C. Whittam, R. Aitken, M. Whitley

  • Sous-marin Seanymph, commandĂ© par J.P.H. Oakley, remorque le X-8.

Équipage du X8 pour la traversée : J. Smart, W.H. Pomeroy, G. Robinson Équipage du X8 pour l'attaque : M. MacFarlane, Y. Marsden, R.X. Hindmarsh, J.B. Murray.

  • Sous-marin Syrtis, commandĂ© par M.H. Jupp, remorque le X-9.

Équipage du X9 pour la traversée : E. Kearon, A.H. Harte, G.H. Hollis Équipage du X9 pour l'attaque : L. Martin, M. Shean, J. Brooks, V. Coles

  • Sous-marin Sceptre, commandĂ© par J.P.H. Oakley, remorque le X-10, surnommĂ© Excalibur.

Équipage du X10 pour la traversée : E.V. Page, J. Fishleigh ; A. Brookes. Équipage du X10 pour l'attaque : R. hudspeth, E.V. Enzer, G.G. Harding, L. Tilley.

Le jour J étant fixé au , les sous-marins devaient appareiller le 11 et . Le 10, une reconnaissance, confirmée par des résistants norvégiens, signale le Tirpitz et le Scharnhorst au mouillage au fond de l'Altafjord, exactement au Kåfjord. Les X5, 6 et 7 doivent attaquer le Tirpitz, le X8 le Lützow, les X9 et 10 le Scharnhorst.

La traversée est effectuée avec seulement trois marins dans les sous-marins X. Ceux-ci seront durement éprouvés par ce voyage : non seulement les navires connaissent des avaries à répétitions, mais, en plus, les cordes se détachent à plusieurs reprises :

Le X8 perd le Seanymph le 15 Ă  4 h du matin. Le X7 perd le Stubborn Ă  15 h 30. Ă€ 16 h 30, le X8 trouve le Stubborn occupĂ© Ă  reprendre le X7. Suivant le Stubborn Ă  petite vitesse (le sous-marin ne peut prendre 2 remorques) vers un lieu de rendez-vous avec le Seanymph, le X8 disparaĂ®t Ă  nouveau. Il est finalement retrouvĂ© par le Seanymph Ă  19 h. Le , entre 1 h 45 et 3 h, la remorque du X9 casse. Le Syrtis ne s'en aperçoit pas et perd le X9. Il ne sera jamais retrouvĂ©[1]. Toujours le 16, une voie d'eau apparaĂ®t sur la charge tribord du X8. Celle-ci est larguĂ©e après avoir Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e sur « sĂ©curitĂ© ». Elle explose pourtant a environ 900 m du X8. Si celui-ci survit, sa charge bâbord est percĂ©e et prend l'eau. Elle est larguĂ©e après avoir rĂ©glĂ© le compte Ă  rebours Ă  2 h. L'explosion, très violente, endommage sĂ©rieusement le X8 pourtant Ă©loignĂ©. Le 17, il ne reste plus que 5 sous-marins X, dont un sans munitions et assez gravement avariĂ©. Le 18, plus rien ne fonctionne sur le X8. Il est sabordĂ© et coulĂ© Ă  3 h 45, par 71°41'5 N, 18°11'E

Enfin, arrivés au positions définies, les équipages de convoyage sont relevés par les équipages d'attaque le 19. Les X5, X6, X7 et X10 partent à l'attaque le .

Le X5 disparaîtra corps et biens lors de l'attaque du Tirpitz (on suppose qu'il a été coulé par un tir du Tirpitz. Une charge explosive latérale appartenant peut-être au X5 a été repêchée en 2004, à peu de distance de l'ancrage du Tirpitz.

Après maintes difficultĂ©s, notamment avec les filets de protection, les X6 (Basil Place) et X7 (Donald Cameron) parvinrent Ă  dĂ©poser leurs charges sous le cuirassĂ©. Incapables de s'Ă©chapper, ils durent faire surface, furent mitraillĂ©s et les six hommes d'Ă©quipage furent capturĂ©s. Le commandant du Tirpitz tenta de dĂ©placer son navire mais le dĂ©lai de mise en pression des chaudières Ă©tait tel que les charges sautèrent avant : Le Tirpitz embarqua 1 400 tonnes d'eau, sans couler grâce aux cloisons Ă©tanches, mais un nombre considĂ©rable de machines et d'Ă©quipements fut dĂ©truit, en particulier les roulements de pivot de la tourelle arrière.

Le X10 aurait dû attaquer le croiseur de bataille Scharnhorst mais ce navire avait quitté son mouillage pour un exercice de tir. Qui plus est, le X10 connut des avaries mécaniques et dut rebrousser chemin. Il rentra en Angleterre à la remorque de son sous-marin, le HMS Sceptre.

Au total, et pour le prix d'une dizaine de morts et de six prisonniers, la Royal Navy bĂ©nĂ©ficia d'une bonne pĂ©riode de tranquillitĂ© : le Tirpitz, laborieusement rĂ©parĂ© sur place (la Norvège ne disposait d'aucune cale sèche adaptĂ©e et le retour Ă  Kiel aurait Ă©tĂ© suicidaire) resta indisponible jusqu'en et les rĂ©parations ne lui rendirent pas toutes ses capacitĂ©s opĂ©rationnelles. Il devait finalement ĂŞtre coulĂ© par la RAF Ă  l'aide de monstrueuses bombes de 6 tonnes (les tallboys) portĂ©es par des bombardiers Lancaster spĂ©cialement modifiĂ©s, venus de l'aĂ©rodrome de Yagodnik en Union SoviĂ©tique.

Références

  1. Patrick Dalzel-Job, Le vrai James Bond, Éditions Heimdal, 1997, (ISBN 2-84048-102-2)

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