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Balsa

Ochroma pyramidale

Le Balsa ou Fromager pyramidal (Ochroma pyramidale) est une espĂšce d'arbres de la famille des Bombacaceae, ou des Malvaceae, sous-famille des Bombacoideae, selon la classification phylogĂ©nĂ©tique. Aux Antilles françaises, l’espĂšce est connue sous le nom de pripri, fwomajĂ© mapou, bwa flo, balsa, patte de liĂšvre[1].

C'est un grand arbre pouvant atteindre 40 m de haut, originaire des forĂȘts tropicales d'AmĂ©rique du Sud et d'AmĂ©rique centrale. Son fruit est une longue capsule Ă©rigĂ©e, contenant une fibre laineuse ferrugineuse, appelĂ©e kapok, qui servait Ă  rembourrer les oreillers et matelas.

Le terme balsa dĂ©signe aussi le bois de cet arbre, extrĂȘmement lĂ©ger et cassant, utilisĂ© notamment pour la rĂ©alisation de maquettes d'aĂ©ronefs, et dans le cinĂ©ma, pour crĂ©er des objets pouvant ĂȘtre facilement brisĂ©s (pour des scĂšnes nĂ©cessitant des effets spĂ©ciaux). Il est couramment utilisĂ© dans les composites sandwich pour la fabrication de pale d'Ă©oliennes, de bateaux de plaisance, les palettes composant certaines raquettes de tennis de table, ainsi que dans le modĂ©lisme aĂ©rien et l’isolation thermique et phonique.

Le balsa est plantĂ© dans de nombreux pays tropicaux. Le premier pays producteur est l’Équateur.

Étymologie et histoire de la nomenclature

Le nom du genre Ochroma vient du grec ancien ᜀχρωΌα, ĂŽkhrĂŽma « paleur », en raison selon Émile LittrĂ©, des feuilles d’un roux pĂąle de l’ochroma pied de liĂšvre[2] (ancien nom vernaculaire d’Ochroma pyramidale).

L’épithĂšte spĂ©cifique pyramidale est un emprunt au bas latin pyramidalis dĂ©rivĂ© de pyramis « pyramide ».

Le terme « balsa » est un emprunt Ă  l’espagnol balsa, attestĂ© Ă  la fin du XIIIe siĂšcle au sens de « radeau », puis (en 1640) de « bois lĂ©ger, venant d’AmĂ©rique du Sud » (Alain Rey[3]).

En 1788, Lamarck publie la premiĂšre description de l'arbre sous le nom de Bombax pyramidale[4] et du nom vulgaire de Fromager pyramidal. Il observe que « Cet arbre a Ă©tĂ© dĂ©couvert, dĂ©crit & dessinĂ© par le pĂšre Plumier. Il est trĂšs commun dans les Antilles, oĂč il fleurit dans les mois de janvier & fĂ©vrier. » Le pĂšre Charles Plumier envoyĂ© aux Antilles par Louis XIV, pour dĂ©crire et dessiner la flore locale s’acquitta parfaitement de sa mission, en rĂ©coltant de nombreux spĂ©cimens et en rĂ©alisant un grand nombre de dessins. Lamarck cite aussi une description du botaniste espagnol Cavanilles.

Lamarck reconnait manquer d’informations dĂ©taillĂ©es sur les caractĂšres sexuels de la plante et se voit obligĂ© Ă  dĂ©faut de la laisser parmi les Fromagers (genre Bombax) de la famille des MalvacĂ©es (dans laquelle il met aussi le Baobab et les Cotonniers).

AprÚs le XVIIe siÚcle, le siÚcle des LumiÚres fut animé par la soif de découvrir tous les pays et leurs peuples et toutes les flores et faunes du monde. Ce fut le siÚcle des grandes expéditions naturalistes autour du monde avec James Cook et Joseph Banks, de Bougainville et Philibert Commerson et de Humboldt et Bonpland en Amérique tropicale.

Le botaniste allemand Carl Kunth fut chargĂ© par Alexander von Humboldt de dĂ©terminer l’énorme herbier de plus de 70 000 spĂ©cimens qu’il avait ramenĂ© avec AimĂ© Bonpland de leur expĂ©dition en AmĂ©rique du Sud (1799-1804). Kunt s’attelle Ă  la tĂąche Ă  Paris, de 1815 Ă  1828, oĂč il arrive Ă  dĂ©crire 3 000 nouvelles espĂšces[n 1]. Le travail de systĂ©matique ne peut se faire qu’en crĂ©ant toujours plus de catĂ©gories hiĂ©rarchisĂ©es de type genre, famille, etc. Il propose donc de crĂ©er Ă  cĂŽtĂ© de la famille des Malvaceae, une nouvelle famille ou tribu (il hĂ©site) des Bombaceae[5] (qui deviendra celle des Bombacaceae) regroupant les genres Bombax, Chorisia, Ochroma, etc. qu’il avait dĂ» crĂ©er pour la flore amĂ©ricaine.

Il faut attendre 1920, pour que ces informations permettent Ă  Ignaz Urban, un botaniste allemand, de faire passer le fromager pyramidal dans le genre Ochroma. Ce genre fut crĂ©Ă© par Olof Swartz en 1788 pour les plantes Ă  « calice double
 cinq Ă©tamines rĂ©unies dans leur partie supĂ©rieure et portant des anthĂšres lacuneuses, un germe supĂ©rieur, pyramidal, Ă  style simple et Ă  stigmate en massue striĂ©e, logĂ©e entre les anthĂšres ; une capsule pyramidale, pentagone, avec cinq sillons, cinq loges, cinq valves, s’ouvrant vers le bas, et contenant plusieurs semences entourĂ©es d’un coton roux »[6]. Le genre Ochroma est actuellement monospĂ©cifique. Mais Ochroma pyramidale Ă©tant extrĂȘmement variable, on pensait autrefois que le genre comprenait 11 espĂšces[7].

Au tournant du XXe – XXIe siĂšcle, l’analyse systĂ©matique des plantes a complĂštement Ă©tĂ© renouvelĂ©e par les techniques de sĂ©quençage de l'ADN permettant une approche de phylogĂ©nĂ©tique molĂ©culaire. Il apparaĂźt que les critĂšres d’identification des Bombacaceae auxquels est rattachĂ© Ochroma pyramydale sont arbitraires et de plus cette famille n’est pas monophylĂ©tique[8]. C’est pourquoi, la famille des Bombacaceae fait maintenant partie de la famille des Malvaceae (au sens large), au cĂŽtĂ© des Tiliaceae et des Sterculiaceae.

Synonymes

Tropicos[9] recense 19 synonymes dont

  • Bombax pyramidale Cav. ex Lam.
  • Ochroma bicolor Rowlee
  • Ochroma bolivianum Rowlee
  • Ochroma concolor Rowlee
  • Ochroma lagopus Sw.
  • Ochroma obtusum Rowlee
  • Ochroma tomentosum Humb. & Bonpl. ex Willd

Description

Bourgeon floral, fleur et feuille (HawaĂŻ)

Ochroma pyramydale est un arbre pouvant atteindre 20 m de haut aux Antilles (Fournet[1], 2002) et 30 (Ă  50) m dans les forĂȘts Ă©quatoriales d'AmĂ©rique[7]. Le tronc de 100–180 cm de diamĂštre Ă  hauteur de poitrine, possĂšde de courts contreforts chez les sujets ĂągĂ©s. Les rameaux, pĂ©tioles et faces infĂ©rieures des feuilles sont pubĂ©rulents. La surface de l’écorce est lisse, marbrĂ©e de gris blanc et la cime est Ă©talĂ©e.

Son feuillage est normalement persistant, sauf en cas de saison sÚche prolongée.

La feuille suborbiculaire, cordĂ©e Ă  tronquĂ©e Ă  la base, aiguĂ«s Ă  briĂšvement acuminĂ©es Ă  l’apex, entiĂšre, dentĂ©e ou avec 3 Ă  5 lobes peu marquĂ©s, fait de 30 Ă  50 cm de diamĂštre. C’est une feuille palmĂ©e avec 3 Ă  5 nervures saillantes. La face supĂ©rieure est plus ou moins glabre alors que la face infĂ©rieure est couverte de poils stellĂ©s.

La fleur solitaire, portĂ©e par un pĂ©doncule de 15 cm est bisexuĂ©e, 5-mĂšre. Le calice tubulaire, de 8–12 cm de long[7], veloutĂ© possĂšde 2 lobes triangulaires et aigus, les 3 autres arrondis, nettement carĂ©nĂ©s, Ă  poils stellĂ©s Ă  l’extĂ©rieur. Les 5 pĂ©tales blanchĂątres Ă  blanc-crĂšme, obovĂ©s Ă  subspatulĂ©s, pubĂ©rulents, veinĂ©s, font de 11–15 cm de long sur cm de large, et sont longuement ciliĂ©s vers l’apex. Les nombreuses Ă©tamines sont rĂ©unies en une colonne staminale allongĂ©e, cylindrique, de 10–12,5 cm de long, portant des anthĂšres sessiles ondulĂ©es depuis leur milieu jusqu'Ă  l'apex. L’ovaire Ă  5 loges est conique Ă  poils stellĂ©s. Le style en massue, fait 9–10 cm de long alors que le stigmate est spiralĂ©[7] - [1].

Les fleurs sont produites à partir de la troisiÚme année, généralement à la fin de la saison des pluies lorsque peu d'autres arbres sont en fleur. Les grandes fleurs s'ouvrent en fin d'aprÚs-midi et restent ouvertes toute la nuit. Les fleurs qui produisent beaucoup de nectar sont visitées par les chauves-souris et les oiseaux (comme le geai enfumé Psilorhinus morio).

Le fruit est une capsule Ă©rigĂ©e, noire, Ă©troitement oblongue, pentagonale, Ă  laine ferrugineuse fournissant le kapok. Elle fait 15 Ă  30 cm de long sur 2–3 cm de diamĂštre. Les graines piriformes, de 4–5 mm sont couvertes d’une abondante filasse brun pĂąle.

  • Feuille cordĂ©e, capsules fermĂ©es et ouvertes rĂ©vĂ©lant le kapok
    Feuille cordée, capsules fermées et ouvertes révélant le kapok
  • Grosse fleur Ă©rigĂ©e aux pĂ©tales crĂšmes
    Grosse fleur érigée aux pétales crÚmes
  • Fleur, style de 9–10 cm et stigmate en massue striĂ©
    Fleur, style de 9–10 cm et stigmate en massue striĂ©
  • Capsules ouvertes
    Capsules ouvertes

Aire de répartition et habitat

L’aire de rĂ©partition naturelle d’Ochroma pyramidale couvre la partie tropicale de l'AmĂ©rique centrale et de l'AmĂ©rique du Sud (du sud du Mexique jusqu'Ă  la Bolivie) et les Antilles.

O. pyramidale est un pionnier typique qui colonise les clairiĂšres. Il est prĂ©sent jusqu’à 1 000 m d’altitude, dans les rĂ©gions oĂč les prĂ©cipitations annuelles sont de 1 250–3 000 m et la tempĂ©rature annuelle moyenne de 22–28 °C[7].

Il est plantĂ© dans de nombreux pays tropicaux, y compris en Afrique tropicale (Cameroun, Zimbabwe, Kenya, etc.) et l’Afrique du Sud ainsi qu’en Asie (Bangladesh, Birmanie, Cambodge, Chine, Inde, pĂ©ninsule indochinoise, IndonĂ©sie, etc.). Il s’est naturalisĂ© en certains endroits[7]. Le premier pays producteur de balsa est l’Équateur. Selon les annĂ©es, il produit 80 % Ă  90 % du balsa utilisĂ©, industriellement, dans le monde.

Culture

La production est difficile. c'est un arbre complexe qui ne pousse que dans des conditions climatiques particuliÚres et à une certaine altitude. Le balsa pousse en touffe et il n'est pas possible de planter les arbres en alignement comme les bananiers et les hévéas. De plus il est sensible aux attaques des insectes.

C'est un arbre Ă  croissance trĂšs rapide. DĂšs la premiĂšre annĂ©e, il croĂźt de six mĂštres. En AmĂ©rique du Sud, l’accroissement annuel moyen en diamĂštre atteint 10 cm et au bout de 10-12 ans, lorsque la croissance se stabilise, l’arbre peut avoir atteint 20–25 m et environ 100 cm de diamĂštre[7]. Cependant, c’est uniquement dans des conditions particuliĂšres que l’arbre peut atteindre 50 m, car il vieillit vite et il est sujet, vers 15 ans, au pourrissement qui lui enlĂšve toute valeur commerciale. Il est en pratique exploitĂ© entre six et dix ans, parfois plus tĂŽt, car la meilleure qualitĂ© du bois de balsa provient d’arbres abattus Ă  l’ñge de 5–6 ans[10].

Au moment de l'abattage, le bois est sursaturĂ© d'humiditĂ©, de 200 Ă  800 % (de la masse anhydre). Il doit donc ĂȘtre sĂ©chĂ© trĂšs rapidement et traitĂ© Ă  l'aide de produits hydrofuges.

Utilisations

Utilisations traditionnelles aux Antilles et en Amazonie

La fibre laineuse de la capsule du fromager pyramidal, appelée kapok, servait autrefois comme matériau de rembourrage des oreillers et matelas.

Les Indiens d'Amazonie l'utilisaient pour fabriquer des radeaux à l'aide de troncs assemblés, ou des canots creusés dans des troncs d'arbres.

Utilisations du bois

Différentes tailles de baguettes de balsa.
Double hélice
Caractéristiques du bois

Le bois de cƓur est blanc Ă  gris-blanc, parfois avec une teinte rosĂ©e prĂšs du cƓur chez les arbres plus ĂągĂ©s; il n'est pas dĂ©marquĂ© de l'aubier. La majeure partie du stock commercialement utilisĂ©e est l'aubier[11]. C'est un bois trĂšs tendre (sa duretĂ© Monnin est de 0,2[12]) et trĂšs lĂ©ger — deux fois plus lĂ©ger que le liĂšge —, avec une densitĂ© typique de 0,14 (Ă  12 % d'humiditĂ©) — soit une masse volumique de 140 kg/m3 —, un tiers de la densitĂ© d'un bois ordinaire ; la masse volumique peut varier de 80 Ă  300 kg/m3[13]. Sur les 74 essences de bois rĂ©pertoriĂ©es par le Guide des essences de bois (Ă©d. 2011[12]), c’est celle qui a la densitĂ© la plus faible.

Le bois de balsa ou « bois de liĂšge » est trĂšs facile Ă  travailler avec des outils manuels et des machines-outils, mais des outils tranchants sont nĂ©cessaires pour Ă©viter l'effritement. Il prend facilement des clous et des vis, mais est trop mou pour bien les tenir. Il possĂšde une flottabilitĂ© inhabituellement Ă©levĂ©e et constitue une isolation trĂšs efficace contre la chaleur et le bruit, il peut ĂȘtre utilisĂ© Ă  des tempĂ©ratures trĂšs basses (jusqu'Ă  −250 °C).

Le balsa n’est pas un bois durable car il est sujet aux attaques d’insectes foreurs, de termites et de champignons[7].

Usages anciens

Le bois trĂšs lĂ©ger a Ă©tĂ© utilisĂ© pour les bouĂ©es, les gilets et ceinture de sauvetage, les planches de surf, la construction aĂ©ronautique, la construction de navire et d’embarcations, les jouets, le modĂ©lisme, les planches de montage de laboratoire, les attelles. Le bois lĂ©gĂšrement plus lourd convient pour l’emballage d’articles fragiles et comme isolant thermique, antivibratoire et phonique[7]. Une grande variĂ©tĂ© de matiĂšres plastiques ont en grande partie remplacĂ© ces usages du balsa.

Usage dans les matériaux composites

Actuellement, il vient souvent en complĂ©ment d'autres matĂ©riaux composites, et peut donc ĂȘtre utilisĂ© pour fabriquer des structures sandwiches, composĂ©es de plusieurs couches de matĂ©riaux dont une Ăąme en plastique alvĂ©olaire (polyurĂ©thane, PVC, etc.), ou en nids d’abeille (en papier kraft, alliage de titane, etc.) ou en bois (balsa, contreplaquĂ©, lattĂ©) et pris entre deux « peaux » en fibres de verre, de carbone, de kevlar, etc.[14]. Cette technique qui optimise les qualitĂ©s intrinsĂšques de chacun des composants employĂ©s permet d’obtenir des structures Ă  la fois rigides et lĂ©gĂšres.

Le balsa possĂšde une rĂ©sistance et une rigiditĂ© extrĂȘmement Ă©levĂ©e par rapport Ă  son poids, ce qui en fait un matĂ©riau d’ñme pour la construction sandwich. Il permet d'obtenir d’excellentes liaisons collĂ©es avec tous types de rĂ©sines et adhĂ©sifs.

Depuis l’essor de l’énergie Ă©olienne, le balsa est trĂšs recherchĂ© pour la fabrication de pales d’éoliennes. Le cƓur en bois est pris en sandwich entre deux peaux de fibre de verre qui renforcent sa rĂ©sistance[15]. Dans les annĂ©es 1980, les Ă©oliennes Ă©taient Ă©quipĂ©es de pale de 15 m, alors qu’aujourd’hui (2020) les Ă©oliennes offshore ont des pales de 100 m de long. Or plus une pale est longue plus elle intĂšgre de balsa.

En 2018, l’envolĂ©e de la demande de balsa a provoquĂ© un doublement de son prix entre la mi-2019 et le mi-2020. Les multinationales ont crĂ©Ă© de grandes plantations de balsa dans les plaines cĂŽtiĂšres de l’Équateur. La forte demande a poussĂ© Ă  une accĂ©lĂ©ration des coupes de bois dans les forĂȘts Ă©quatoriennes entre 2017 et 2020. Le phĂ©nomĂšne touche aussi le PĂ©rou voisin. Ces derniers mois, le service pĂ©ruvien de la faune et de la flore (Serfor) a multipliĂ© les saisies de cargaisons de balsa illĂ©gales. Toutes devaient ĂȘtre expĂ©diĂ©es en Chine[16]. Selon The Economist, le boom de l'Ă©nergie Ă©olienne fragilise ainsi l'Amazonie Ă©quatorienne, qui assure 75 % de la production mondiale de ce bois. Les premiĂšres personnes concernĂ©es seraient les communautĂ©s indigĂšnes[17].

En construction de bateaux de plaisance, le balsa est utilisé à partir des années 65-70 sous forme d'ùme pour des constructions dites sandwich. Des carrés de balsa de quelques centimÚtres d'épaisseur sont collés pour former des plaques bois debout c.-à-d. avec la fibre dans le sens de l'épaisseur de la plaque, puis pris entre deux couches de composite fibre de verre et résine polyester. On obtient ainsi un effet de poutre qui donne une excellente tenue à la flexion combinée avec une remarquable légÚreté. Utilisé majoritairement sur les bateaux de performances, les monotypes et les multicoques, le sandwich permet d'alléger le poids du bordé. Une des marques dominantes est la société américaine Belco-Balsa qui fournit les constructeurs de bateaux de plaisance, mais aussi les shapers, artisans fabricant des planches de surf. Le sandwich balsa est utilisé pour la réalisation des ponts de bateaux en polyester, tandis que la coque est en général en composite verre-résine monolithique. Pont et coque sont ensuite assemblés comme des couvercles de boßtes à chaussures, puis collés et boulonnés.

Parmi les bateaux utilisant cette technique de sandwich balsa on peut citer les premiers modÚles à succÚs produits par le chantier Michel Dufour à la Rochelle : Le Sylphe (7M), l'ArpÚge , les Dufour 29, Dufour 31 et Dufour 35 et dans le domaine de la voile légÚre, le Yole OK et le X4 souvent construits par des amateurs dans des moules fournis aux clubs par la Fédération française de voile. Toutefois ces constructions en sandwich vieillissent souvent assez mal : Les infiltrations d'eau à travers la fibre de verre et la résine provoquent des délaminations et un pourrissement du balsa par des microchampignons. Les ponts de certains bateaux deviennent mous et spongieux, comme c'était le cas pour le Sylphe réduit à l'état de quasi épave qui fut restauré par l'équipe de la revue Voile Magazine[18] dans les années 2000.

Au dĂ©but des annĂ©es 70 un matĂ©riau nouveau, la mousse synthĂ©tique Ă  cellules fermĂ©es, comme la mousse AIREX (TM), concurrença le balsa comme matĂ©riau pour l'Ăąme des sandwiches composites. MĂȘme si des dĂ©laminations locales sur choc peuvent intervenir, le sandwich polyester-Airex est bien plus durable dans le temps et a assurĂ© une excellente rĂ©putation au dĂ©riveur Laser qui est, avec plus de 210 000 exemplaires produits, le deuxiĂšme voilier de sĂ©rie le plus produit dans le monde aprĂšs le Sunfish.

Le balsa est aussi trĂšs recherchĂ© pour le modĂ©lisme naval et surtout pour le modĂ©lisme aĂ©rien. Pour cette derniĂšre activitĂ© il permet de construire des structures lĂ©gĂšres qui sont ensuite entoilĂ©es pour leur donner leur volume dĂ©finitif et leur rigiditĂ©. Le balsa et le papier japon Ă©taient les deux composants essentiels des kits d’avion Chalange et Bonnet commercialisĂ©s en France jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1980.

Parmi les autres utilisations on peut citer l’isolation thermique et phonique, la construction aĂ©ronautique, les flotteurs, les ceintures de sauvetage
 Le balsa servit notamment dans la fabrication du De Havilland DH.98 Mosquito, ainsi que du Kon-Tiki.

Les Américains l'utilisent surtout dans la construction navale et plus particuliÚrement pour les yachts de luxe. La plus grosse consommation de bois de balsa est due aux chantiers navals. Il est en effet employé pour isoler les réservoirs des méthaniers notamment.

Le balsa est aussi utilisé pour protéger les extrémités des emballages de combustible nucléaire usagé en vue de leur transport par la SNCF[19]. Il constitue en effet une bonne protection contre les chocs.

Le balsa est également utilisé comme bois pour certaines raquettes de tennis de table. Il s'utilise aussi en tant que bùtonnet interdentaire dans le cadre de l'hygiÚne bucco-dentaire.

Liens externes

Notes

  1. dans son ouvrage Nova Genera et Species Plantarum (1823)

Références

  1. Jacques Fournet, Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique, Gondwana éditions, Cirad,
    Tome 1 (ISBN 2-87614-489-1) ; Tome 2 (ISBN 2-87614-492-1).
  2. Émile LittrĂ©, « Dictionnaire de la Langue Française »
  3. Alain Rey (direction), Marianne Tomi, Tristan Hordé, Chantal Tanet, Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Tomes I et II, Le Robert,
  4. Lamarck Jean-Baptiste, Poiret Jean-Louis-Marie, Encyclopédie méthodique. Botanique, Panckoucke; Plomteux, , https://www.biodiversitylibrary.org/page/721206#page/554/mode/1up
  5. Carolus Sigismund Kunth, Malvaceae, bĂŒttneriaceae, tiliaceae : familiae denuo ad examen revocatae characteribusque magis exactis distinctae..., Paris, (Malvaceae, bĂŒttneriaceae, tiliaceae : familiae denuo ad examen revocatae characteribusque magis exactis distinctae... ([Reprod.]) / Carolus Sigismund Kunth...)
  6. collectif, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts, à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, à la médecine, etc. Tome XXIII, chez Deterville, Paris, (lire en ligne)
  7. D. Louppe A.A., Oteng-Amoako et M. Brink, Ressources vĂ©gĂ©tales de l'Afrique tropicale 7(1) Bois d’Ɠuvre, Fondation PROTA / Backhuys Publishers / CTA,
  8. Judd, Campbell, Kellog, Stevens, Botanique systématique Une perspective phylogénétique, DeBoeck Université,
  9. (en) Référence Tropicos : ! Ochroma pyramidale (Cav. Ex Lam.) Urb. (+ liste sous-taxons)
  10. Francis J. K., 1991, Ochroma pyramidale Cav. Balsa Bombacacae, Monograph SO-ITF-SM-41, p. 6. Institute of Tropical Forestry, United States Department of Agriculture (U.S. Dep. Agric.) Forest Service, Washington, DC
  11. Plants for a Future, « Ochroma pyramidale - (Cav.) Urbain. » (consulté le )
  12. Centre Technique du Bois et de l'Ameublement, Le Guide des essences de bois : 61 essences, les choisir, les reconnaĂźtre, les utiliser, Paris, Eyrolles, , 127 p. (ISBN 2-212-11821-X), page 9, page 77
  13. Le balsa Air-loisir
  14. Marc Marzano, Pascal Celle, GNFA, « Les matériaux composites » (consulté le )
  15. « Traduction de « The Economist » 30 janvier », Courrier international, vol. 1583,‎ 4-10 mars 2021
  16. ValĂ©ry LaramĂ©e de Tannenberg, « L’éolien contribue-t-il Ă  la 
 dĂ©forestation ? » (consultĂ© le )
  17. (en) The wind-power boom set off a scramble for balsa wood in Ecuador, economist.com, 30 janvier 2021
  18. « Forum du Dufour Sylphe / Rénovation totale d'un Sylphe. Scan du Hors-série Voile Magazine », sur forumdusylphe.free.fr (consulté le )
  19. Paul Bonche (dir.) et Yves Cassagnou, Le nucléaire expliqué par des physiciens, Les Ulis, EDP Sciences, , 322 p. (ISBN 2-86883-575-9), p. 131
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