Marin (profession)
Un marin est une personne dont la profession est de naviguer sur les mers et les océans.
Il existe plusieurs types de professions maritimes utilisant le terme « marin » :
- marin pĂȘcheur ;
- marin du commerce ;
- marin d'Ătat (marine militaire) ;
- marin Ă la plaisance.
Différents métiers de marins
Marin pĂȘcheur
En France, ils sont regroupĂ©s dans une organisation : ComitĂ© national des pĂȘches maritimes et des Ă©levages marins (CNPMEM), divisĂ©s en 14 comitĂ©s rĂ©gionaux (CRPMEM) et 39 comitĂ©s locaux (CLPMEM)[1].
Il existe plusieurs sortes de pĂȘches maritimes : la pĂȘche industrielle et la pĂȘche artisanale qui comprend deux catĂ©gories : la pĂȘche au large et la pĂȘche cĂŽtiĂšre.
En France, la pĂȘche artisanale est dĂ©finie comme suit : un patron pĂȘcheur et armateur propriĂ©taire d'un ou deux bateaux au maximum, de moins de 25 mĂštres et nĂ©cessairement embarquĂ© Ă bord de l'un d'eux.
Sur un bateau de pĂȘche artisanale travaillent des marins pĂȘcheurs ayant diffĂ©rentes fonctions : le patron pĂȘcheur Ă©tant parfois l'armateur lui-mĂȘme, puis il y a les matelots qui selon l'importance du bateau tiennent des postes plus ou moins dĂ©finis, comme matelot mĂ©canicien et matelot du pont.
Les pĂȘcheurs professionnels sont gĂ©nĂ©ralement rĂ©munĂ©rĂ©s Ă la part câest-Ă -dire suivant le produit de la pĂȘche qui est achetĂ© soit sur les criĂ©es, ou directement par les mareyeurs, poissonniers, restaurateurs et clients. Le montant du produit de la pĂȘche est rĂ©parti gĂ©nĂ©ralement en deux moitiĂ©s : une moitiĂ© pour l'armement, une autre pour l'Ă©quipage. Il existe en France quelques armements industriels (Ă Boulogne-sur-Mer, Ă Concarneau, Ă Saint-MaloâŠ), mais l'immense majoritĂ© des navires de pĂȘche français sont qualifiĂ©s d'artisan : l'armateur est parfois embarquĂ© et joue le rĂŽle de patron de pĂȘche. Dans de nombreux ports, les artisans se sont organisĂ©s en coopĂ©ratives.
Une autre organisation existe depuis le XVIIe siĂšcle, seulement en MĂ©diterranĂ©e, celle des Prud'homies de pĂȘcheurs qui s'apparentent aux « Cofradias » en Espagne. Chaque prud'homie de pĂȘcheurs regroupe les pĂȘcheurs d'un mĂȘme port pour former une communautĂ© respectueuse des rĂšglementations en vigueur ainsi que de celles Ă©dictĂ©es ensemble ; ces derniĂšres ont toujours tenu compte du respect de l'environnement et des ressources ; la notion de partage de ces ressources est essentielle.
Ces marins peuvent embarquer sur des bateaux qui sont armés en France dans les genres de navigation suivants :
- Petite pĂȘche (< 24 heures) ;
- PĂȘche cĂŽtiĂšre (< 4 jours) ;
- PĂȘche au large (ou pĂȘche hauturiĂšre)[2] (< 20 jours) ;
- Grande pĂȘche (> 20 jours).
Ces genres de navigation sont fonction de la durée d'absence du port et de la jauge des bateaux.
La premiĂšre femme marin-pĂȘcheur en France est l'Ă©crivaine Sonia de Borodesky, Ă la suite de l'abrogation de la loi Colbert en 1963.
Sur les 25 000 marins pĂȘcheurs en activitĂ©[3], plus de mille se blessent chaque annĂ©e et une dizaine meurent selon les chiffres ministĂ©riels. La fatigue est l'un des principaux facteurs d'accident Ă bord. D'aprĂšs la psychologue et chercheuse Camille JĂ©go, les rĂ©miniscences de situations traumatiques sont frĂ©quentes chez les pĂ©cheurs : « Dans ce secteur, le taux d'Ă©tat de stress post-traumatique est proche de celui de population Ă risque, comme les militaires ou les pompiers. Tout au long de leur carriĂšre, les marins sont confrontĂ©s Ă une rĂ©pĂ©tition de situations traumatogĂšnes : accidents, corps repĂȘchĂ©s, naufrages, ou encore piraterie[4]. »
Marin de commerce
Le marin de commerce[5] occupe un emploi dans la marine marchande sur un navire de charge, un navire à passagers, un navire de service ou un navire spécialisé.
Les études menant à la profession de marin de commerce sont régies internationalement par la convention STCW de l'Organisation maritime internationale.
En France les cours sont dispensĂ©s dans les lycĂ©es maritimes et dans les Ăcoles nationales de la marine marchande. Les candidats Ă cette profession sont soumis Ă une visite mĂ©dicale[6] d'aptitude Ă la navigation, ce certificat est dĂ©livrĂ© par un mĂ©decin des gens de mer dans les divers quartiers des affaires maritimes. L'entrĂ©e dans la profession est sujette Ă la production d'un extrait de casier judiciaire (bulletin n°3)) vierge. Autrefois, il existait des voiliers-Ă©cole de la marine marchande dont la France garde encore le tĂ©moignage avec le trois-mĂąts Duchesse Anne Ă Dunkerque.
Le métier comporte de nombreux rangs et spécialités parmi lesquelles on peut citer[7] :
- Capitaine de navire
- Second capitaine
- Commissaire
- subrécargue
- Lieutenant de navigation
- Chef mécanicien
- Second mécanicien
- Officier mécanicien
- Bosco, MaĂźtre d'Ă©quipage
- MaĂźtre Ă©lectricien
- MaĂźtre machine
- Ouvrier mécanicien
- Matelot
- Cuisinier
- Pilote
La plupart de ces spĂ©cialitĂ©s peuvent ĂȘtre exercĂ©es dans une navigation au long cours, au cabotage international, au cabotage national, Ă la navigation cĂŽtiĂšre (exemple: remorquage), au pilotage.
Marin d'Ătat
Un marin d'Ătat ou marin militaire est une personne servant dans la marine de guerre de son pays.
Marin Ă la plaisance
L'essor de la navigation de plaisance, essentiellement depuis le milieu du XIXe siĂšcle, a d'abord conduit des gens trĂšs fortunĂ©s Ă acquĂ©rir ou faire construire des bateaux de grande taille qu'ils Ă©taient incapables de barrer seuls (le Belem, pendant sa seconde vie, fut un navire de plaisance). Une profession est ainsi nĂ©e de cette demande de personnel qualifiĂ© mais, globalement, ce furent des marins pĂȘcheurs ou au commerce qui eurent une pĂ©riode de leur existence Ă la plaisance. En France, des brevets professionnels sont maintenant obligatoires pour occuper ces postes[8].
Les marins non professionnels pratiquant la navigation pour leur loisir sont dénommés plaisanciers (dénomination non péjorative signifiant personne naviguant dans un but destiné à l'agrément[9]). Ce loisir qu'il soit sportif ou non est de plus en plus pratiqué, à tel point que les places disponibles pour les bateaux dans le ports de plaisance de certains pays deviennent de plus en plus rares. Il est fréquent de devoir attendre 4 années pour l'obtention d'une place de ponton ou d'un mouillage (sur coffre) dans un port de plaisance français. Cette navigation est également soumise à une rÚglementation, l'obtention de permis est également exigée pour les bateaux à moteur[10].
Marin mécanicien
L'essor des machines à vapeur au début du XIX siÚcle a créer de nouveaux métiers au sein des navires. Ces nouveaux navires militaires comme le Napoléon ont permis l'ouverture des cales aux ingénieures et marins spécialisés dans la mécanique des engins à vapeur. La maintenance était un domaine inconnu pour le marin habitué des voiliers. Le bùtiment naviguant grùce au vent et à la vapeur, ses métiers devinrent primordiaux... Deux mondes voués à la compétition interne, les marins et les ingénieures / mécaniciens se disputant souvent, le terme "gueule d'houille" fut inventé pour dénigrer les hommes travaillant face aux chaudiÚres et à la noirceur du charbon[11].
Imaginaire populaire
Dans la littĂ©rature et le folklore populaire les marins sont reprĂ©sentĂ©s par divers personnages emblĂ©matiques : le Capitaine, le « cuistot », le mousse, le vieux loup de mer ou le corsaire qui sont confrontĂ©s aux pirates, aux sirĂšnes, aux crĂ©atures marines gĂ©antes ou aux tempĂȘtes avant d'Ă©chouer sur des Ăźles dĂ©sertes oĂč il y a de fortes probabilitĂ©s pour qu'ils dĂ©couvrent un « coffre au trĂ©sor » enfoui dans le sol par les pirates grĂące Ă une « carte au trĂ©sor » plus ou moins codĂ©e.
Marins fictifs
Notes et références
- ComitĂ© National des PĂȘches Maritimes et des Ălevages Marins (CNPMEM)
- Site gouvernement français
- « Marin pĂȘcheur », sur Pour une pĂȘche durable (consultĂ© le )
- Alice Raybaud, « Les cassés de la mer », sur Le Monde diplomatique,
- Site gouvernemental France
- [PDF]Texte officiel gouvernement français
- Généralités sur les fonctions
- Dictionnaire atilf
- Site gouvernement français
- Anthony, Zurawski, La naissance des Cuirassés en France, CAEN, Université de Caen, , 125 p.
Voir aussi
Bibliographie
- Histoire des prud'homies de pĂȘche varoise par le CLPMEM VAR (encore disponible au CLPMEM VAR 04.94.06.63.34)
- Entre mailles et filets, savoir-faire des pĂȘcheurs du Var, par F B Marty, chez Jeanne Lafitte
- Femmes de pĂȘcheurs en MĂ©diterranĂ©e chez Indigo
- Duic Christian, Retrouver un ancĂȘtre marin, Paris, Archives & Culture, 2015, 112 p.
- Les marins font la mode, exposition, Paris : Musée national de la Marine, 2009
Articles connexes
- Affaires maritimes
- Saint Ărasme, saint patron des marins
- saint Tropez, autre saint patron des marins
- Inscription maritime
- Liste des métiers de la mer
- Matelot, quartier-maĂźtre et officier marinier
- Superstition des marins
- Veste de quart : VĂȘtement du marin