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Classe 1 500 tonnes

Les sous-marins de première classe dits 1 500 tonnes constituaient une sĂ©rie de 31 sous-marins ocĂ©aniques Ă  propulsion classique construits en France entre 1924 et 1937 pour la Marine nationale et ayant servi durant la Seconde Guerre mondiale. Ils Ă©taient dĂ©signĂ©s « sous-marins de grande croisière » par la Marine nationale, et parfois appelĂ©s classe Redoutable, du nom du sous-marin tĂŞte de sĂ©rie. Les 1 500 tonnes sont divisĂ©s en deux sĂ©ries assez homogènes, les types M5 (Redoutable) et les types M6 (Pascal).

Type 1 500 tonnes
Image illustrative de l'article Classe 1 500 tonnes
Un sous-marin de 1 500 tonnes.
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin
Longueur 92,3 m
MaĂ®tre-bau 8,2 m
Tirant d'eau 4,4 m
DĂ©placement Surface : 1 572 tonnes
PlongĂ©e : 2 082 tonnes
Propulsion Diesel-Ă©lectrique
Puissance Diesel : 2 Ă— 3 000 ch
Électrique : 2 Ă— 1 200 ch
Vitesse Surface : 17,5 à 20 nœuds.
Plongée : 8 à 10 nœuds.
Profondeur plongĂ©e pĂ©riscopique : 15 m
PlongĂ©e normale : 80 m
PlongĂ©e maximum : 110 Ă  120 m
Caractéristiques militaires
Armement 9 tubes lance-torpilles de 550 mm
2 tubes lance-torpilles de 400 mm
1 canon de 100 mm
1 mitrailleuse-double de 13,2 mm
Rayon d’action 10 000 nautiques (18 500 km) Ă  10 nĹ“uds (18,5 km/h)
4 000 nautiques (7 200 km) Ă  17 nĹ“uds (31 km/h)
90 nautiques (170 km) Ă  7 nĹ“uds (en plongĂ©e)
Autres caractéristiques
Équipage 5 officiers
14 officiers mariniers
45 marins
Histoire
Constructeurs • Arsenal de Cherbourg
• Arsenal de Brest
• At. & Ch. de la Loire (Saint-Nazaire)
• Forges et chantiers de la Méditerranée (La Seyne)
• At. & Ch. de Saint-Nazaire-Penhoët
• Chantiers navals français (Caen)
• Chantiers Dubigeon (Nantes)
• Arsenal de Lorient
A servi dans Marine nationale 1931-1940
Armée d'armistice 1940-1942
Armée française de la Libération 1942-1945
Marine nationale 1945-1952
Commanditaire France
Date début commande 1922
PĂ©riode de
construction
1925-1937
PĂ©riode de service 1931-1952
Navires construits 31
Navires perdus 26
Navires désarmés 5

Sous-marins modernes lors de leur conception, ils devinrent vite dĂ©passĂ©s dès le dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, n'ayant pu ĂŞtre modernisĂ©s en raison des conditions d'armistice imposĂ©es Ă  la marine du gouvernement de Vichy. Ainsi, 24 des 29 unitĂ©s engagĂ©es seront perdues pendant le conflit.

Après avoir protĂ©gĂ© l'empire colonial français au service du RĂ©gime de Vichy contre les offensives britanniques Ă  Dakar, Libreville ou Madagascar au prix de lourdes pertes, les 1 500 tonnes rejoignent le camp alliĂ© après le dĂ©barquement en Afrique du Nord.

Dans ce contexte, hormis le Casabianca, qui se rendra cĂ©lèbre lors des opĂ©rations liĂ©es Ă  la libĂ©ration de la Corse, ces sous-marins participent peu au reste du conflit, notamment en raison des importantes refontes effectuĂ©es aux États-Unis entre fĂ©vrier 1943 et mars 1945. Devenus unitĂ©s d'entraĂ®nement, les derniers sous-marins de 1 500 tonnes sont dĂ©sarmĂ©s en 1952.

DĂ©veloppement

Contexte

 Le Prométhée vu de tribord
Le PromĂ©thĂ©e aux essais peu avant son naufrage en 1932 avec ses mats de TSF hissĂ©s. Le canon de 100 mm n'est pas encore embarquĂ©.

Ă€ l'issue de la Première Guerre mondiale, en partie causĂ©e par la course aux armements navals, le traitĂ© naval de Washington de 1922 impose aux puissances une limitation du nombre et de la taille de leurs navires de ligne. Dès lors, la France a vu dans les forces sous-marines – exclues de ces limitations – un outil essentiel de la dĂ©fense de ses cĂ´tes et de son empire colonial[1]. Elle dĂ©veloppe ainsi la classe Requin de 1 100 tonnes Ă  partir de 1922 mais leur vitesse, notamment, est insuffisante[2] et, d'une manière gĂ©nĂ©rale, ils ne valent pas les derniers sous-marins allemands lancĂ©s avant 1918[3].

Afin de donner un successeur aux Requin, la Marine nationale commande à l'ingénieur général du génie maritime Léon Roquebert la conception d'un type de sous-marins dits de grande croisière. Leur rôle est de détruire les communications adverses en attaquant leurs navires, protéger les colonies et surveiller les bases adverses. Ils agissent en éclaireurs de l'escadre de surface à laquelle ils appartiennent pleinement[4]. Le Conseil supérieur de la Marine nationale adopte le le projet M5 (Redoutable et Vengeur), amélioré un an plus tard avec le projet M6[2] (Pascal et suivants). La principale différence entre les deux projets est l'existence sur les M5 d'un groupe électrogène supprimé sur les M6, les batteries se rechargeant par l'utilisation des moteurs Diesel en surface. Ces sous-marins constituent l'élite de la flotte sous-marine française, avec le croiseur sous-marin Surcouf.

Caractéristiques

Longs de 92,30 mètres et larges de 8,10, ils ont un tirant d'eau de 4,40 mètres et peuvent plonger jusqu'Ă  80 mètres, bien que plusieurs unitĂ©s comme l'Archimède aient atteint la profondeur de 120 mètres[5]. Ils dĂ©placent en surface 1 572 tonnes et en plongĂ©e 2 082 tonnes. PropulsĂ©s en surface par deux moteurs Diesel d'une puissance totale de 4 000 chevaux (type Redoutable), 6 000 chevaux (type Pascal) et 8 000 chevaux (pour l'Agosta et suivants), leur vitesse maximum est de 18,6 nĹ“uds. Ces moteurs sont construits par le constructeur suisse Sulzer, Ă  l'exception de ceux des Pasteur, Poncelet, Archimède, Achille, Ajax, Argo, PromĂ©thĂ©e, PersĂ©e et Le Centaure qui sont propulsĂ©s par des moteurs Schneider et Cie[6]. En plongĂ©e, la propulsion Ă©lectrique Alsthom de 2 250 chevaux leur permet d'atteindre 10 nĹ“uds[7]. AppelĂ©s aussi « sous-marins de grandes croisières Â», leur rayon d'action en surface est de 10 000 nautiques Ă  10 nĹ“uds et 14 000 nautiques Ă  7 nĹ“uds et en plongĂ©e de 100 nautiques Ă  5 nĹ“uds[8]. Les communications radios sont assurĂ©es au moyen de deux systèmes d'antennes : une antenne basse, allant de l'avant Ă  l'arrière en passant par l'abri de navigation, et une antenne haute, hissĂ©e entre deux mats tĂ©lescopiques.

D'une conception avancĂ©e, les 1 500 tonnes possèdent une importante puissance de feu[9]. Ils sont Ă©quipĂ©s de onze tubes lance-torpilles : quatre fixes d'Ă©trave 550 mm, une plateforme triple orientable de 550 mm sur l'arrière du kiosque et une autre plateforme orientable quadruple sur l'arrière du sous-marin comprenant deux de 550 mm et deux de 400 mm. Les torpilles de 550 mm Ă©taient destinĂ©es Ă  ĂŞtre tirĂ©es sur des gros navires, celles de 400 mm sur de plus petits bateaux. Les torpilles utilisĂ©es sont propulsĂ©es par air comprimĂ© jusqu'Ă  44 nĹ“uds, avec un dĂ©clenchement Ă  l'impact[10]. Elles laissent un sillage de gaz Ă  la surface[11], ce qui permet Ă  la cible de les Ă©viter d'une part et aux escorteurs de localiser le sous-marin d'autre part. L'artillerie se compose d'un canon de 100 mm, sur le pont devant le kiosque et d'une mitrailleuse double antiaĂ©rienne Hotchkiss de 13,2 mm sur l'arrière de l'abri de navigation.

Ils ont une prise de plongĂ©e rapide, de l'ordre de 30 Ă  40 secondes. Ils ont la rĂ©putation de très bien Ă©taler Ă  la mer, tant en surface qu'en plongĂ©e[4]. Les moteurs – Diesel et Ă©lectriques – sont assez bruyants, de mĂŞme que les barres de plongĂ©e, et constituent la principale faiblesse de ces sous-marins, en dĂ©pit de leur fiabilitĂ©[12]. La vitesse et la puissance de l'armement sont privilĂ©giĂ©s au dĂ©triment de la dĂ©tection, qui se fait essentiellement Ă  la vue[13]. Ils sont Ă©quipĂ©s de trois pĂ©riscopes – un pĂ©riscope d'attaque, un pĂ©riscope de veille et un pĂ©riscope de secours – et d'un groupe d'hydrophones pour les Ă©coutes sous-marines. Leur habitabilitĂ© est mĂ©diocre, les marins pratiquant "la couchette chaude" (2 couchettes pour 3); les espaces pour entreposer les vivres frais et la ventilation sont insuffisants[14].

Plan d'amĂ©nagement d'un sous-marin de 1 500 tonnes.

Histoire

Constructions et premières années

Photographie d'un groupe de civils et militaires
Le président de la République Gaston Doumergue posant le premier rivet du Redoutable le 17 juillet 1925, à Cherbourg.

L'important programme de construction a rendu nécessaire l'utilisation de chantiers navals privés, comme les chantiers de la Loire ou de Caen, en plus des arsenaux. Les commandes se sont étalées en six tranches annuelles, chacune bénéficiant de légères améliorations techniques par rapport à la précédente. Cela n'empêche pas un retard dans la livraison allant jusqu'à deux ans pour certains navires[15] et engendre quelques disparités et une absence de standardisation qui auront des conséquences sur l'entretien des sous-marins, particulièrement pendant la Seconde Guerre mondiale[16]. Mis en chantier le , le premier sous-marin, le Redoutable, est lancé le et mis en service le . Le 31e et dernier de la série, le Casabianca, entre en service le . Ouessant et Sidi-Ferruch sont les derniers à entrer en service, le , en raison des retards accumulés à Cherbourg.

Au cours des années 1930, les Pascal connaissent quelques modifications substantielles, notamment dans l'abri de navigation[17]. Les bâtiments en carénages en 1939 se voient notamment attribuer un système d'écoute sous-marine plus puissant, le G16, qui reste toutefois moins efficace que les hydrophones allemands[13]. Les mâts télescopiques commencent à être retirés à partir de 1937 sur certaines unités, comme l'Archimède[18], et le périscope de secours a été remplacé sur toutes les unités par une antenne hissable, qui permet les communications sous-marines[19]. Le détail des activités des sous-marins avant le début du conflit est difficile à connaître en raison de la destruction d'une partie des archives[20]. Ils effectuent des traversées d'entraînement, de représentation et de protection dans les Antilles, le long de la côte africaine ou en Indochine[21]. Deux naufrages ont touché la flotte sous-marine française avant l'entrée en guerre : le Prométhée a sombré lors de ses essais au large du cap Lévi le et le Phénix a coulé le en Indochine[22].

Premiers combats

  • Photographie du Redoutable, vu de tribord.
    Le Redoutable, tête de série.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, tous les Pascal (M6) sont répartis au sein de la 1re escadre à Brest et de la 2e escadre à Toulon. Leur rôle est d'accompagner et d'escorter leur escadre, attaquer les bâtiments de guerre ennemis, arraisonner les cargos adverses et protéger les lignes de communications franco-britanniques[23]. Les deux Redoutable sont basés à Cherbourg. Conçus dans les années 1920, ils restent de bons navires mais apparaissent déjà fatigués[16]. Ils sont vulnérables en cas d'attaques : leurs barres de plongée sont sensibles au grenadage, la profondeur maximale de plongée est limitée et devient insuffisante pendant le conflit, et leurs systèmes d'écoute sont trop faibles. Ils forment alors 40 % de la flotte sous-marine française, composée d'un total de 77 navires[24].

Entre septembre 1939 et juin 1940, les sous-marins français patrouillent dans la mer du Nord et en Atlantique, notamment devant les ports neutres d'Espagne, des Canaries et des Açores, oĂą s'est rĂ©fugiĂ©e une partie de la flotte de commerce allemande, suspectĂ©e de servir de ravitailleurs aux U-Boote allemands[25]. Ă€ la diffĂ©rence des Allemands, les officiers français ont pour instruction de respecter les termes de la confĂ©rence de Londres de 1930 : les sous-marins doivent manifester leur prĂ©sence aux navires de commerce avant une attaque, celle-ci ne pouvant se produire que lorsque l'Ă©quipage est conduit en lieu sĂ»r ; tout cela rĂ©duisant l'efficacitĂ© de l'arme sous-marine[26]. Le Redoutable repère dans la nuit du 1er novembre un cargo qui navigue tous feux Ă©teints. Le cargo refusant de s'arrĂŞter conformĂ©ment aux sommations du sous-marin, celui-ci tire des coups de semonce avec son canon de 100 mm, auxquels le cargo rĂ©pond par d'autres tirs en direction du sous-marin. Ă€ cet instant, le Redoutable capte un message du cargo britannique Egba qui signale ĂŞtre attaquĂ© par un U-Boot ; le sous-marin français, comprenant qu'il a affaire Ă  un alliĂ©, cesse le feu et se retire[27]. En dĂ©cembre 1939, le Fresnel, l'AchĂ©ron, le Redoutable et Le HĂ©ros sont envoyĂ©s Ă  la recherche du pĂ©trolier allemand Altmark (10 000 tonneaux), ravitailleur du cuirassĂ© de poche Admiral Graf Spee, au centre de l'Atlantique. Le pĂ©trolier, transportant les prisonniers des navires attaquĂ©s par le cuirassĂ© de poche, parvient Ă  leur Ă©chapper et Ă  regagner la Norvège[28]. Pendant l'hiver 1939-1940, les Achille, Casabianca, Pasteur et Sfax escortent trois convois de cargos alliĂ©s depuis Halifax jusqu'en Grande-Bretagne. Ils sont relevĂ©s en fĂ©vrier par le BĂ©vĂ©ziers et le Sidi-Ferruch puis, en avril, par l'Archimède et l'Ajax[29].

Photographie en sepia d'un sous-marin naviguant à proximité d'un rivage montagneux.
Un 1 500 tonnes dans la rade de Toulon.

L'Italie déclare la guerre à la France le . Le Fresnel, Le Tonnant, le Redoutable et le Vengeur patrouillent le long de la côte tunisienne pour prévenir un débarquement italien, pendant que Le Centaure et le Pascal surveillent le sud de la Sardaigne[30]. L'Archimède participe à l'opération Vado contre les ports de la côte ligure[31]. Avec l'avancée allemande en juin, les ports de Cherbourg puis de Brest sont évacués, principalement vers Casablanca et Dakar. Le 18 juin, l'Agosta, l'Achille, l'Ouessant et le Pasteur se sabordent dans le port de Brest, ne pouvant appareiller[32].

Lorsque l'armistice est signĂ© , les vingt-neuf 1 500 tonnes n'ont coulĂ© aucun navire allemand ou italien. Seul le Poncelet est parvenu Ă  arraisonner le cargo Chemnitz et Ă  le conduire Ă  Casablanca[33]. La raison de cet insuccès est l'utilisation des 1 500 tonnes comme escorteurs ou Ă©claireurs d'escadre, plutĂ´t que comme chasseurs, le respect de la convention de Londres et la dĂ©faillance du matĂ©riel (avaries de barres de plongĂ©e notamment)[34] - [35].

Les 1 500 tonnes de Vichy

Photographie en noir et blanc de l'Ă©trave d'un sous-marin en train de couler.
L'Ajax coule après son sabordage. Un canot du HMS Fortune recueille les naufragés.

Les conditions de l'armistice prĂ©voyaient le retour des bâtiments dans leur port d'origine en vue d'un dĂ©sarmement mais l'attaque britannique de Mers el-KĂ©bir le 3 juillet a contraint les Allemands Ă  annuler cette disposition[36]. La flotte française perd deux 1 500 tonnes lors de la bataille de Dakar les 23 et 24 septembre ; le 23, le PersĂ©e est coulĂ© par deux destroyers britanniques après avoir lancĂ© une torpille sur le HMS Inglefield sans l'atteindre ; le 24 septembre, l'Ajax est grenadĂ© par plusieurs destroyers qui escortent l'escadre britannique et se saborde après l'Ă©vacuation de l'Ă©quipage. Dans les deux cas, les Ă©quipages sont repĂŞchĂ©s par les Britanniques. Le 25, le BĂ©vĂ©ziers sous les ordres du capitaine de corvette Lancelot attaque et endommage le HMS Resolution, qui reste hors de combat pendant près de neuf mois[37].

Le 28 octobre, les nouvelles forces navales françaises sont constituĂ©es, suivant les instructions des commissions d'armistice allemande et italienne. Seuls la 2e division sous-marine (Casabianca, Sfax, BĂ©vĂ©ziers et Sidi-Ferruch) basĂ©e Ă  Casablanca et les quatre sous-marins envoyĂ©s Ă  Madagascar (Vengeur, L'Espoir, Monge et PĂ©gase) restent armĂ©s. Tous les autres 1 500 tonnes doivent ĂŞtre placĂ©s en gardiennage Ă  Toulon[38]. Les sous-marins armĂ©s sont relevĂ©s tour Ă  tour par paire par des unitĂ©s en gardiennage, afin de subir les rĂ©parations nĂ©cessaires. Les commissions d'armistice interdisent toute amĂ©lioration des sous-marins lors des carĂ©nages. Les pièces dĂ©fectueuses sont remplacĂ©es mais les unitĂ©s ne peuvent recevoir l'installation de nouveaux dispositifs qui accroĂ®traient leur valeur militaire[39].

Photographie en noir et blanc prise depuis un navire, un sous-marin s'approchant de ce navire.
Le Glorieux ravitaillé par le croiseur auxiliaire Quercy en 1942.

Le Poncelet est coulĂ© le 7 novembre 1940 lors de la bataille de Libreville par un sloop britannique. Il lance une torpille sur le HMS Milford qui l'Ă©vite puis le grenade. SĂ©vèrement touchĂ©, le Poncelet fait surface et son Ă©quipage Ă©vacue. Le commandant Bertrand de Saussine du Pont de Gault prĂ©fère rester Ă  bord et coule avec son navire[40]. Après les attaques de Mers el-KĂ©bir, Dakar et Libreville, les 1 500 tonnes sont redĂ©ployĂ©s Ă  Toulon, Casablanca, Dakar, Djibouti, Madagascar et en Indochine pour dĂ©fendre les colonies. Le Sfax est coulĂ© par erreur par le sous-marin allemand U-37 avec le ravitailleur RhĂ´ne le 19 dĂ©cembre, alors qu'ils allaient renforcer la flotte basĂ©e Ă  Dakar[41].

En octobre 1941, un convoi de quatre cargos français en route vers Dakar est arraisonnĂ© par les Britanniques. En reprĂ©sailles, les Français envoient Le Glorieux et Le HĂ©ros attaquer le commerce britannique sur la cĂ´te sud-africaine. Le 15 novembre, Le Glorieux attaque sans succès un cargo devant Port Elizabeth. Deux jours plus tard, Le HĂ©ros coule le cargo Thode Fagelund (5 750 tonneaux) au large d'East London[42].

Le 31 juillet 1941, les Japonais envahissent l'Indochine oĂą ils saisissent le PĂ©gase Ă  son retour de mission. Le sous-marin est immobilisĂ© puis mis en disponibilitĂ© en 1943[43]. Craignant une attaque japonaise sur Madagascar, qui compromettrait la sĂ©curitĂ© et le ravitaillement de l'Inde, les Britanniques mènent une action sur Diego-Suarez, la principale base française de l'Ă®le, Ă  partir du 5 mai 1942[44]. Au cours de l'attaque, trois 1 500 tonnes sont coulĂ©s : le BĂ©vĂ©ziers et Le HĂ©ros par des Swordfish, et le Monge. Celui-ci, après avoir tirĂ© une torpille sur le porte-avions HMS Indomitable (classe Illustrious), est repĂ©rĂ© et grenadĂ© par trois destroyers et disparaĂ®t corps et biens[45].

carte des opérations de débarquement alliées en Afrique du nord, le 8 novembre 1942.
Carte des opérations de débarquement alliées en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942.

La flotte subit des pertes importantes à l'automne 1942 à l'occasion de l'opération Torch et du sabordage de Toulon. En un mois, onze navires sont perdus, coulés ou sabordés, auxquels il faut ajouter les trois sous-marins coulés lors de la bataille de Madagascar en mai 1942. Le matin du 8 novembre, les forces françaises en Afrique du Nord sont surprises par l'attaque anglo-américaine. À Casablanca, les Tonnant, Conquérant et Sidi-Ferruch gagnent le large sous les bombes des avions américains, qui tuent le lieutenant de vaisseau Paumier, commandant du Tonnant, et blessent le capitaine de corvette Laroze, commandant du Sidi-Ferruch[46]. Le 9 novembre, Le Tonnant lance ses dernières torpilles sur le porte-avions USS Ranger qui réussit à les éviter. Ayant reçu l'ordre de regagner Toulon, il se rend compte qu'il ne peut l'exécuter et se saborde devant le port de Cadix après avoir débarqué son équipage[47]. Malgré le cessez-le-feu proclamé le 11 novembre, les Conquérant et Sidi-Ferruch sont coulés par des avions américains le 13 novembre[47]. À Oran, les sous-marins Actéon et Fresnel appareillent dès l'alerte donnée, dans la nuit du 8 novembre. L'Actéon est coulé corps et biens quelques heures plus tard par les grenades du destroyer britannique HMS Wescott. Le Fresnel attaque le croiseur HMS Jamaica (C44), qui parvient à échapper aux torpilles. Repéré et grenadé pendant trois jours, il réussit à déjouer la surveillance adverse et rallie Toulon le 13 novembre[48].

Plan du port de Toulon, avec la position des navires français le 27 novembre 1942
Disposition des bâtiments de la flotte française dans le port de Toulon, avant son sabordage.

Ă€ Toulon, la flotte française attend son sort dans l'incertitude. Le 9 novembre, Casabianca, Redoutable, Le Glorieux, Pascal et Henri PoincarĂ© obtiennent des commissions d'armistice allemande et italienne l'autorisation de se rĂ©armer[49]. Le 11 novembre, les Allemands pĂ©nètrent en zone libre. Les marins sont partagĂ©s entre leur fidĂ©litĂ© Ă  leur serment envers le marĂ©chal PĂ©tain et leur dĂ©sir de rejoindre les AlliĂ©s en AlgĂ©rie. Les amiraux Marquis, prĂ©fet maritime de Toulon, et de Laborde, commandant en chef des forces de haute mer, ordonnent la mise en Ă©tat de dĂ©fense de Toulon contre une agression anglo-amĂ©ricaine, ayant l'assurance des Allemands que Toulon ne serait pas occupĂ©e[50]. Dans le mĂŞme temps, ils prennent les dispositions nĂ©cessaires en vue d'un sabordage gĂ©nĂ©ral de la flotte, afin qu'elle ne tombe dans aucune main Ă©trangère[51], ce conformĂ©ment Ă  un ordre secret de l'amiral Darlan du 24 juin 1940[36]. Vers 4 h 30, le matin du 27 novembre, les Allemands se prĂ©sentent devant les portes de l'arsenal, dans le but de s'emparer de la flotte française. L'alerte est aussitĂ´t donnĂ©e et l'amiral de Laborde ordonne le sabordage immĂ©diat de l'ensemble des navires prĂ©sents Ă  Toulon[52]. Neuf 1 500 tonnes sont alors Ă  Toulon : le Fresnel, rescapĂ© d'Oran, est Ă  quai dans la darse de Missiessy, l'AchĂ©ron, le Vengeur et L'Espoir sont en cales sèches et le Casabianca, Le Glorieux, le Redoutable, le Henri PoincarĂ© et le Pascal sont Ă  flot dans la darse nord du Mourillon[53]. Les trois derniers sont indisponibles et seuls Le Glorieux et le Casabianca avaient dĂ©jĂ  embarquĂ© leurs nouvelles batteries et leurs vivres, ainsi que le plein de carburant. Dès les premiers coups de feu, les commandants des Glorieux et Casabianca larguent les amarres et dirigent leurs navires vers la sortie du port sur les moteurs Ă©lectriques, accompagnĂ©s par les sous-marins de 600 tonnes VĂ©nus et Iris (classe Minerve) et du Marsouin (classe Requin), sous les tirs allemands[54]. N'ayant pu prendre la mer, le Redoutable, le Henri PoincarĂ©, le Pascal et le Fresnel sont sabordĂ©s par l'ouverture gĂ©nĂ©rale des purges et des panneaux. L'AchĂ©ron, le Vengeur et L'Espoir sont noyĂ©s lors du remplissage de leurs bassins[55]. Ils sont par la suite dĂ©mantelĂ©s et mis Ă  la ferraille Ă  Toulon ou dans le port italien de La Spezia, ou bien utilisĂ©s comme flotteur[56].

Déjà échappé de Brest le 17 juin 1940, le commandant du Casabianca hésite entre se saborder en eaux profondes ou rejoindre un port allié pour continuer le combat. Finalement il rallie Alger où il accoste le 30 novembre pour poursuivre la guerre avec les forces alliées. Quant au Glorieux, il arrive à Oran le même jour après une brève escale à Valence[57].

Au service des Alliés

SchĂ©ma d'un 1 500 tonnes
Profil d'un 1 500 tonnes (Ă©tat d'origine).

À la fin de 1942, les six derniers sous-marins de grande patrouille – Archimède, Argo, Casabianca, Le Centaure, Le Glorieux et Protée – sont en Afrique[58]. Le Protée, en garde avec la force X par la flotte britannique dans le port d'Alexandrie depuis l'armistice de 1940, rallie la flotte française en juin 1943. Les sous-marins d'Afrique sont affectés à la 8e flottille sous-marine britannique puis, à partir de novembre 1943, à la 10e flottille[59]. Le Pégase est stationné à Saïgon où il est mis en disponibilité par les Japonais puis désarmé le .

Stèle de granite sur une place corse
Stèle commémorant l'action des sous-marins français dans la libération de la Corse.

En raison de leur vĂ©tustĂ©, les sous-marins français sont principalement utilisĂ©s par les AlliĂ©s pour des missions de renseignement et de dĂ©barquement ou d'embarquement d'agents et de matĂ©riel[60]. Le Casabianca est le seul 1 500 tonnes opĂ©rationnel pendant une grande partie de 1943. Il effectue, entre dĂ©cembre 1942 et septembre 1943, sept missions de ce type, principalement en Corse, participant activement Ă  la libĂ©ration de l'Ă®le. Le , il dĂ©barque le chef de la rĂ©sistance corse Paulin Colonna d'Istria avec 13 tonnes de matĂ©riel sur la plage de Saleccia[61]. Le 13 septembre, il dĂ©pose Ă  Ajaccio les 109 hommes du 1er bataillon de choc et leur matĂ©riel[62]. En juin et juillet, il attaque Ă  plusieurs reprises le cargo Champagne (10 000 tonneaux) Ă  la torpille, sans succès[63]. Le ProtĂ©e rejoint Alger en novembre, après avoir effectuĂ© un carĂ©nage Ă  Oran. Au cours de sa première mission, il attaque Ă  la torpille un cargo allemand, sans pouvoir le couler[64]. Il heurte une mine devant Marseille entre le 18 et le 25 dĂ©cembre et sombre avec son Ă©quipage[65]. La Marine française a longtemps cru que le naufrage du ProtĂ©e Ă©tait la consĂ©quence d'un combat en surface avec des navires allemands. Mais une plongĂ©e sur l'Ă©pave effectuĂ©e par Henri Delauze Ă  bord du Remora 2000[66] en 1995 a confirmĂ© la thèse avancĂ©e par la Marine amĂ©ricaine depuis les annĂ©es 1950 de l'explosion d'une mine, aucun combat avec un sous-marin alliĂ© ne figurant dans les archives allemandes[67]. Le Casabianca coule un chasseur de sous-marin entre les caps CĂ©pet et SiciĂ© le 22 dĂ©cembre 1943[68]. Quelques jours plus tard, il torpille le cargo Ghisone, qui parvient Ă  rentrer Ă  Toulon. Le 9 juin 1944, le Casabianca attaque au canon et Ă  la torpille un chasseur de sous-marins allemand, devant le cap Camarat, sans parvenir Ă  l'endommager sĂ©rieusement[69]. Le sous-marin, surnommĂ© « le sous-marin fantĂ´me » par les Allemands, se voit attribuer le Jolly Roger par la 8e flottille en 1943[70].

En dĂ©cembre 1942, un accord entre les autoritĂ©s amĂ©ricaine et française prĂ©voit le transfert tour Ă  tour aux États-Unis des 1 500 tonnes afin de les moderniser, leur conception ayant alors près de vingt ans. Les moteurs sont intĂ©gralement rĂ©visĂ©s, les batteries changĂ©es, la coque Ă©paisse et les barres de plongĂ©e renforcĂ©es. Certains ballasts sont transformĂ©s en soutes Ă  combustible, pour augmenter l'autonomie des navires. De gros efforts sont faits sur une meilleure insonorisation des sous-marins[71]. Ils se voient Ă©galement Ă©quipĂ©s de radars, de systèmes d'Ă©coute plus performants et d'un asdic, d'un nouveau loch et d'un bathythermographe[72]. Les conditions de vie sont amĂ©liorĂ©es avec l'installation de l'air conditionnĂ© et d'un rĂ©frigĂ©rateur. Le kiosque est modifiĂ©, avec la suppression d'une partie importante de l'abri de navigation, remplacĂ© par un nouvel affĂ»t anti-aĂ©rien Oerlikon. Les derniers mats tĂ©lescopiques sont dĂ©finitivement retirĂ©s. L'Archimède quitte Dakar le 8 fĂ©vrier 1943 pour Philadelphie, oĂą il reste près d'un an. Les travaux commencent au mois de mai au Philadelphia Navy Yard. Ils sont compliquĂ©s par l'absence de plan dĂ©taillĂ© du navire et de ses pièces[71]. De plus, l'absence de standardisation entre les navires – par exemple, sur les quatre 1 500 tonnes, deux sont Ă©quipĂ©s de moteurs Sulzer et deux de moteurs Schneider – irrite les ingĂ©nieurs amĂ©ricains[73]. Ils sont cependant impressionnĂ©s par la modernitĂ© de ces navires dont la conception a pourtant près de vingt ans[74]. La refonte de l'Archimède achevĂ©e le 19 fĂ©vrier 1944, il est remplacĂ© dans les chantiers amĂ©ricains par Le Glorieux jusqu'en juillet, puis par Le Centaure du 2 juin au 18 dĂ©cembre et enfin le Casabianca du 2 aoĂ»t 1944 au 30 mars 1945. Les deux dernières refontes ont Ă©tĂ© moins poussĂ©es que les deux premières[75]. L'Argo, jugĂ© trop fatiguĂ© pour une refonte complète, est transfĂ©rĂ© dans les Ă©coles d'Ă©coute sous-marine de New London puis de Key West[76].

Ă€ son retour des États-Unis, l'Archimède est utilisĂ© pour des missions de surveillances et de renseignements entre mars et aoĂ»t 1944. En avril et en juin, il dĂ©barque et embarque plusieurs agents sur la cĂ´te catalane, près de Barcelone[77]. Le 12 mai, il est attaquĂ© par trois avions britanniques qui le prennent pour un U-Boot et il leur Ă©chappe en se rĂ©fugiant Ă  40 mètres de fond[78]. Dans la nuit du 13 au 14 juillet, l'Archimède est repĂ©rĂ© par le radar Wassermann du cap du Dramont et pris en chasse par trois vedettes anti-sous-marines qui le grenadent pendant trois heures[79]. Le 16 juillet, il repère un petit convoi allemand et tire quatre torpilles sur un aviso qui est sauvĂ© par son tirant d'eau plus faible que l'immersion des torpilles françaises Ă  dĂ©clenchement mĂ©canique[80]. Le 10 aoĂ»t, les sous-marins sont retirĂ©s de la cĂ´te française, Ă  l'approche du dĂ©barquement de Provence[69]. La guerre sous-marine en MĂ©diterranĂ©e est terminĂ©e. Le maigre bilan des sous-marins français s'explique par la rĂ©duction drastique du trafic allemand le long des cĂ´tes françaises en 1944 et l'interdiction qui leur Ă©tait faite d'attaquer d'anciens cargos français[81].

Après le retour du Casabianca et de l'Argo au printemps 1945 en Afrique du Nord, les cinq 1 500 tonnes passent le reste de la guerre Ă  l'entraĂ®nement Ă  Oran dans l'attente d'un transfert dans le Pacifique qui ne viendra pas en raison de la capitulation du Japon le 2 septembre 1945. Sur les vingt-neuf sous-marins engagĂ©s en 1939, vingt-quatre ont Ă©tĂ© coulĂ©s ou sabordĂ©s pendant la guerre. Le Casabianca a reçu la mĂ©daille de la RĂ©sistance avec rosette et la fourragère de la LĂ©gion d'honneur ; Le Glorieux la mĂ©daille de la RĂ©sistance[82].

Après-guerre

Photographie du kiosque du Casabianca sur une place de Bastia
Kiosque du Casabianca, Ă  Bastia.

Le Pégase est désarmé à Saïgon par les Japonais le puis sabordé le 9 mars 1945. Il est renfloué en septembre suivant mais il est condamné en 1950 sans avoir repris de service. L'année suivante, il est échoué sur un banc de sable à l'embouchure du Bassac, dans le delta du Mékong, pour servir d'amer[83]. Trop vétuste, l'Argo est désarmé en avril 1946[76].

Les quatre derniers 1 500 tonnes servent Ă  l'entraĂ®nement des nouveaux Ă©quipages sous-mariniers et de destroyers dans les Ă©coles d'Ă©coutes. Le Casabianca et Le Centaure effectuent une longue croisière en 1946 le long des cĂ´tes africaines puis regagnent Brest en janvier 1947. Le grand carĂ©nage prĂ©vu des deux sous-marins est annulĂ© en juin et ils sont placĂ©s en rĂ©serve spĂ©ciale le avant d'ĂŞtre dĂ©sarmĂ©s le 12 fĂ©vrier 1952 pour le Casabianca et le 19 juin 1952 pour Le Centaure[70]. L'Archimède et Le Glorieux entrent en grand carĂ©nage Ă  Cherbourg en janvier 1946 pour une durĂ©e de dix mois. Comme Ă  Philadelphie, les Ă©quipements des navires sont entièrement vĂ©rifiĂ©s, rĂ©parĂ©s ou remplacĂ©s[84]. Après leurs essais, ils sont basĂ©s en janvier 1947 Ă  Brest puis effectuent une croisière de quatre mois en Afrique en compagnie du U-2518, U-Boot type XXI versĂ© Ă  la Marine nationale, afin d'en Ă©valuer les capacitĂ©s[85]. De 1947 Ă  1949, les deux 1 500 tonnes procèdent Ă  de très nombreux entraĂ®nements Ă  Brest puis Ă  Toulon. L'Archimède est placĂ© en rĂ©serve spĂ©ciale le 31 aoĂ»t 1949 puis dĂ©sarmĂ© le 19 fĂ©vrier 1952[86]. Le Glorieux est utilisĂ© en 1949 pour le tournage du film Casabianca puis est mis en rĂ©serve l'annĂ©e suivante. Le dernier 1 500 tonnes est dĂ©sarmĂ© le 27 octobre 1952.

Les 1 500 tonnes sont remplacĂ©s au sein de la Marine nationale par des sous-marins allemands, comme le U-2518 devenu le Roland Morillot, ou britanniques (classe S)[87]. Les premiers sous-marins conçus en France après la Seconde Guerre mondiale sont la classe Narval, mise en service Ă  partir de 1957. Les quatre coques sont mises Ă  la ferraille en 1956. En 1953, le kiosque du Casabianca est installĂ© dans la cour de l'ancien palais des gouverneurs de Bastia pour devenir un monument commĂ©moratif. En raison de son dĂ©labrement, une rĂ©plique forgĂ©e Ă  l'identique a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 2002 et placĂ©e en octobre 2003 sur la place Saint-Nicolas Ă  Bastia[88].

Liste des sous-marins

Nom (N° de construction)
Tranche annuelle – Type
Lancement
Chantier
Entrée en service
Port d'attache
Sort final
Redoutable (Q136)
Tranche 1924 – M5
24 février 1928
Cherbourg
10 juillet 1931
Cherbourg
Sabordé à Toulon le 27 novembre 1942, renfloué puis coulé par bombardement le 11 mars 1944.
Vengeur (Q137)
Tranche 1924 – M5

Cherbourg
18 décembre 1931
Cherbourg
Sabordé à Toulon le 27 novembre 1942.
Pascal (Q138)
Tranche 1925 – M6
19 juillet 1928
Brest
10 septembre 1931
Brest
Sabordé à Toulon le 27 novembre 1942, renfloué puis coulé par bombardement le 11 mars 1944.
Pasteur (Q139)
Tranche 1925 – M6
19 août 1928
Brest

Brest
Sabordé à Brest le 18 juin 1940.
Henri Poincaré (Q140)
Tranche 1925 – M6
10 avril 1929
Lorient
23 décembre 1931
Lorient
Sabordé à Toulon le 27 novembre 1942, renfloué puis démantelé à La Spezia le 9 septembre 1943.
Poncelet (Q141)
Tranche 1925 – M6
10 avril 1929
Lorient

Lorient
Coulé par le HMS Milford au large du Gabon le 7 novembre 1940, après l'évacuation de l'équipage, hormis le commandant.
Archimède (Q142)
Tranche 1925 – M6
6 septembre 1930
Caen
22 décembre 1932
Cherbourg
Démantelé le 19 février 1952.
Fresnel (Q143)
Tranche 1925 – M6
8 juin 1929
Saint-Nazaire – Penhoët
22 février 1932
Brest
Sabordé à Toulon le 27 novembre 1942.
Monge (Q144)
Tranche 1925 – M6
25 juin 1929
La Seyne
19 juin 1932
Toulon
Coulé le 8 mai 1942 pendant la bataille de Madagascar.
Achille (Q147)
Tranche 1926 – M6
28 mai 1930
Brest
29 juin 1933
Brest
Sabordé à Brest le 18 juin 1940.
Ajax (Q148)
Tranche 1926 – M6
28 mai 1930
Brest

Brest
Touché par le HMS Fortune puis sabordé après l'évacuation de l'équipage, lors de la bataille de Dakar le 24 septembre 1940.
Actéon (Q149)
Tranche 1926 – M6
10 avril 1929
Saint-Nazaire – Loire
18 décembre 1931
Brest
Coulé au large d'Oran par le HMS Westcott le à 21 h 11, corps et biens[89].
Achéron (Q150)
Tranche 1926 – M6
6 août 1929
Saint-Nazaire – Loire[89]
22 février 1932
Brest
Sabordé à Toulon le 27 novembre 1942.
Argo (Q151)
Tranche 1926 – M6
11 avril 1929
Nantes
12 février 1933
Brest
Démantelé le 26 avril 1946.
Prométhée (Q153)
Tranche 1927 – M6
23 octobre 1930
Cherbourg
– Coulé par accident le 7 juillet 1932 lors de ses essais.
Persée (Q154)
Tranche 1927 – M6
23 mai 1931
Caen
10 juin 1934
Cherbourg
Coulé lors de la bataille de Dakar le 23 septembre 1940.
Protée (Q155)
Tranche 1927 – M6
31 juillet 1930
La Seyne

Toulon
Coulé par une mine vers le 20 décembre 1943 au large de Cassis.
PĂ©gase (Q156)
Tranche 1927 – M6
28 juin 1930
Saint-Nazaire – Loire
19 juin 1932
Brest
Désarmé le à Saïgon puis sabordé le 9 mars 1945.
Phénix (Q157)
Tranche 1927 – M6
12 avril 1930
Nantes
21 octobre 1932
Brest
Coulé par accident le 15 juin 1939 dans les eaux indochinoises.
L'Espoir (Q167)
Tranche 1929 – M6
18 juillet 1931
Cherbourg

Cherbourg
Sabordé le 27 novembre 1942 à Toulon.
Le Glorieux (Q168)
Tranche 1929 – M6
29 novembre 1932
Cherbourg

Cherbourg
Démantelé le 27 octobre 1952.
Le Centaure (Q169)
Tranche 1929 – M6
14 octobre 1932
Brest

Brest
Démantelé le 19 juin 1952.
Le HĂ©ros (Q170)
Tranche 1929 – M6
14 octobre 1932
Brest
12 septembre 1934
Brest
Coulé le 7 mai 1942 lors de la bataille de Madagascar.
Le Conquérant (Q171)
Tranche 1929 – M6
26 juin 1934
Saint-Nazaire – Penhoët
7 septembre 1936
Brest
Coulé le 13 novembre 1942 au large du Maroc.
Le Tonnant (Q172)
Tranche 1929 – M6
15 décembre 1934
La Seyne

Toulon
Sabordé à Cadix le 15 novembre 1942.
Agosta (Q178)
Tranche 1930 – M6
30 avril 1934
Cherbourg

Cherbourg
Sabordé à Brest le 18 juin 1940.
Bévéziers (Q179)
Tranche 1930 – M6
14 octobre 1935
Cherbourg
4 juin 1937
Cherbourg
Coulé le 5 mai 1942 lors de la bataille de Madagascar.
Ouessant (Q180)
Tranche 1930 – M6
30 novembre 1936
Cherbourg

Cherbourg
Sabordé à Brest le 18 juin 1940.
Sidi-Ferruch (Q181)
Tranche 1930 – M6
9 juillet 1937
Cherbourg

Cherbourg
Coulé le 11 ou 13 novembre 1942.
Sfax (Q182)
Tranche 1930 – M6
6 décembre 1934
Saint-Nazaire – Loire
7 septembre 1936
Brest
Torpillé par le U-Boot U-37 le 19 décembre 1940.
Casabianca (Q183)
Tranche 1930 – M6
2 février 1935
Saint-Nazaire – Loire

Brest
Démantelé le 12 février 1952.

Victoires

Date Sous-marin But Remarques
28 septembre 1939 Poncelet Chemnitz (5 522 tonneaux) ArraisonnĂ© au sud de l'Ă®le de Faial (Açores).
25 septembre 1940 Bévéziers HMS Resolution Avarié devant le cap Manuel, près de Dakar.
17 novembre 1941 Le HĂ©ros Thode Fagelund (5 750 tonneaux) CoulĂ© au large d'East London en Afrique du Sud.
22 décembre 1943 Casabianca UJ-6076 Coulé devant le cap Sicié, près de Toulon.
28 dĂ©cembre 1943 Casabianca Ghisone (6 168 tonneaux) AvariĂ© devant le cap Camarat, près de Ramatuelle.

Filmographie

Le film Casabianca, réalisé par Georges Péclet et sorti en 1951, retrace les actions du sous-marin du même nom. Jean Vilar interprète le rôle du commandant Jean L'Herminier[90]. Le Glorieux est utilisé pour le tournage, en remplacement du Casabianca déjà désarmé.

Articles connexes

Notes et références

  1. Huan 2004, p. 22
  2. Huan 2004, p. 26
  3. Picard 2006, p. 20
  4. Picard 2006, p. 21
  5. Aboulker 2010, p. 87
  6. Picard 2006, p. 23
  7. Aboulker 2010, p. 8
  8. Huan 2004, p. 52
  9. Aboulker 2010, p. 9
  10. Huan 2004, p. 56
  11. Aboulker 2010, p. 10
  12. Aboulker 2010, p. 10-11
  13. Huan 2004, p. 31
  14. L'Herminier 1949, p. 241-242
  15. Huan 2004, p. 28
  16. Huan 2004, p. 218
  17. Picard 2006, p. 98
  18. Aboulker 2010, p. 18
  19. Huan 2004, p. 44
  20. Aboulker 2010, p. 11
  21. Picard 2006, p. 26
  22. Picard 2006, p. 24-29
  23. Picard 2006, p. 32
  24. Huan 2004, p. 50
  25. Picard 2006, p. 33-35
  26. Picard 2006, p. 33
  27. Picard 2006, p. 35
  28. Picard 2006, p. 38
  29. Huan 2004, p. 67
  30. Huan 2004, p. 72-73
  31. Aboulker 2010, p. 24-25
  32. Huan 2004, p. 79
  33. Picard 2006, p. 33-34
  34. Huan 2004, p. 80
  35. Picard 2006, p. 63
  36. Picard 2006, p. 40
  37. Huan 2004, p. 94
  38. Huan 2004, p. 96
  39. Huan 2004, p. 90-94
  40. Picard 2006, p. 42
  41. Huan 2004, p. 98
  42. Huan 2004, p. 119
  43. Huan 2004, p. 214
  44. Huan 2004, p. 129-130
  45. Huan 2004, p. 130-131
  46. Huan 2004, p. 135
  47. Huan 2004, p. 136
  48. Huan 2004, p. 137
  49. Huan 2004, p. 138
  50. Picard 2006, p. 70-71
  51. Huan 2004, p. 139-140
  52. Picard 2006, p. 72-73
  53. Huan 2004, p. 139 et 141
  54. Picard 2006, p. 76
  55. Huan 2004, p. 141
  56. Huan 2004, p. 208-210
  57. Picard 2006, p. 77-79
  58. Huan 2004, p. 147
  59. Aboulker 2010, p. 61
  60. Huan 2004, p. 170
  61. Picard 2006, p. 91
  62. Picard 2006, p. 92-93
  63. Huan 2004, p. 225
  64. Huan 2004, p. 157
  65. Picard 2006, p. 80
  66. Picard 2006, p. 81
  67. Huan 2004, p. 162
  68. Picard 2006, p. 93
  69. Huan 2004, p. 172
  70. Picard 2006, p. 95
  71. Aboulker 2010, p. 53
  72. Aboulker 2010, p. 55-56
  73. Picard 2006, p. 85
  74. Aboulker 2010, p. 54-55
  75. Aboulker 2010, p. 83
  76. Picard 2006, p. 88
  77. Aboulker 2010, p. 64-65 et 68
  78. Aboulker 2010, p. 65-66
  79. Aboulker 2010, p. 72-73
  80. Aboulker 2010, p. 73-75
  81. Huan 2004, p. 175
  82. Huan 2004, p. 236
  83. Picard 2006, p. 48
  84. Aboulker 2010, p. 84-85
  85. Aboulker 2010, p. 87-91
  86. Aboulker 2010, p. 93
  87. Picard 2006, p. 96
  88. « Octobre 2003 : Le kiosque du Casabianca », sur netmarine.net, (consulté le )
  89. Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II
  90. (en) Casabianca sur l’Internet Movie Database

Bibliographie

  • Axel Aboulker, Le Sous-marin Archimède : 1932-1952, Rennes, Marines Éditions, , 103 p. (ISBN 978-2-35743-058-7)
  • Claude Huan, Les Sous-marins français 1918-1945, Rennes, Marines Éditions, , 240 p. (ISBN 978-2-915379-07-5)
  • Jean L'Herminier, Casabianca, Paris, Éditions France-Empire, , 315 p.
  • Henri Le Masson, Les Sous-marins français des origines (1863) Ă  nos jours, Brest, Éditions de la CitĂ©, , 320 p. (ISBN 978-2-85186-020-0)
  • Claude Picard, Les Sous-marins de 1 500 tonnes, Rennes, Marines Editions, , 119 p. (ISBN 2-915379-55-6)
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