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Cap LĂ©vi

Le cap Lévi, zone de 213 ha sur les falaises et l'estran[1], est une avancée de terre située dans la Manche sur le territoire de la commune française de Fermanville, près de Cherbourg-en-Cotentin, en région Normandie.

Cap LĂ©vi
Le cap Lévi : fort Lévi, phare du Cap Lévi,sémaphore et port.
Le cap LĂ©vi : fort LĂ©vi, phare du Cap LĂ©vi,
sémaphore et port.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
CoordonnĂ©es 49° 41′ 45″ nord, 1° 28′ 23″ ouest
Étendue d'eau
GĂ©olocalisation sur la carte : Manche
(Voir situation sur carte : Manche)
Cap LĂ©vi
GĂ©olocalisation sur la carte : Manche
(Voir situation sur carte : Manche)
Cap LĂ©vi

La présence de hauts-fonds et de courants puissants a rendu nécessaire la construction d'un phare au XIXe siècle pour protéger la progression des navires vers le port de Cherbourg. Détruit en 1944, le vieux phare a été remplacé par une tour de 36 mètres de haut en 1947.

Étymologie

Selon René Lepelley, la première mention du lieu est Kapelwic au XIIe siècle[note 1] - [2], Caplevi au XVIe siècle, Cap le Vie vers 1791[3] et enfin Cap Lévi.

L'Ă©lĂ©ment Kapel- est une graphie du normand capelle forme dialectale de chapelle au nord de la ligne Joret. L'Ă©lĂ©ment -wic procède de l'ancien scandinave vĂ­k qui signifie « anse » et par extension « mouillage sain permettant une progression rapide vers l'intĂ©rieur des terres Â». Il est frĂ©quent sur les cĂ´tes du Cotentin, employĂ© de manière autonome ou en composĂ© et on le trouve sous diffĂ©rentes formes -vic(q), -vy, -vi, -vouy (la plage du Vicq, le havre de Houlvi, l'anse de BrĂ©vy, le Havre de Plainvic, le rocher de Vauvy, etc.).

Les Vikings Ă©taient connus en tant que navigateurs, c'est pourquoi ils utilisaient pour se repĂ©rer des points aisĂ©ment identifiables de la cĂ´te qu'ils nommaient dans leur propre langue, le vieux norrois. *Capellewic signifie « anse de la chapelle Â», rĂ©fĂ©rence probable Ă  une chapelle bien visible Ă©rigĂ©e en ce lieu, Ă©difice servant d'amer. Lorsque le toponyme n'a plus Ă©tĂ© compris, il a Ă©tĂ© remotivĂ© partiellement Ă  partir de l'appellatif toponymique et nom commun cap.

Histoire

Phare du Cap LĂ©vi.

Des archéologues y ont trouvé des traces de peuplement gallo-romain. À l'époque gallo-romaine, une voie romaine relie la cité d'Alauna (près de Valognes) à l'anse du cap Lévi, dont elle est le débouché maritime jusqu'au développement du site de Cherbourg au IVe siècle[4]. Des vestiges de cette époque, notamment des tuiles, ont été mis au jour par Charles de Gerville en 1830 au village du Perrey.

Le , le roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri II débarque à Fermanville, au cap Lévi, en provenance de Portsmouth, avec sa cour[2].

Le , le sous-marin Prométhée coule lors d'essais en mer, au large du cap Lévi, causant la mort de 62 marins, ouvriers et ingénieurs de l'arsenal de Cherbourg et du Creusot. Une croix commémorative de cet accident se trouve à Fréval (à l'extrémité est de l'anse de la Mondrée).

Un accident a tuĂ© cinq marins et pyrotechniciens dĂ©mineurs le , au large du cap Levi. Il a eu lieu sur la gabare la Fidèle, lors d'un transport de grenades qu'on se prĂ©parait Ă  immerger dans la fosse du cap LĂ©vi (70 m environ)[5]. Il s'agissait de la 6e campagne de destruction de 1 400 grenades pĂ©rimĂ©es (grenades du type « contre nageurs de combat »[6]). Ce type de munitions est depuis confiĂ© Ă  des entreprises spĂ©cialisĂ©es via une agence de l'Otan qui en a par exemple transfĂ©rĂ© 650 tonnes Ă  une entreprise allemande en 2005 (pour un coĂ»t de 1 000 â‚¬/t[5]). Ces pratiques d'immersion de munitions anciennes ont cessĂ© depuis l'an 2000 selon la marine nationale, notamment Ă  la suite de cet accident. Une stèle en mĂ©moire des disparus de la Fidèle se trouve au large du cap LĂ©vi.

Notes et références

Notes

  1. Texte qui indique que le duc-roi Henri II, dĂ©barque dans son duchĂ© Ă  Kapelwic in BenoĂ®t de Peterborough, Gesta Regis Henrici Secundi, Tom. XIII. p. 171 B : « Et in crastino applicuit in Normannia apud Kapelwic et fere omnes comites et barones et milites Angliae secuti sunt eum. Â»

Références

  1. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 197.
  2. René Lepelley, « La côte des Vikings : toponymie des rivages du Val de Saire (Manche) », Annales de Normandie, vol. 43-1,‎ , p. 30 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Georges Bernage, « Les Vikings du Sarnes », Vikland, la revue du Cotentin, no 5,‎ avril-mai-juin 2013, p. 10 (ISSN 0224-7992).
  4. Antoinette Taboué, « Alauna et les voies anciennes du Nord-Est du Cotentin », Annales de Normandie, vol. 49-1,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Article du journal Ouest-France du 28 août 2006, intitulé « Des dépotoirs à munitions au fond de l'eau ; Pour se débarrasser de ses munitions périmées, la France s'est longtemps servie de la mer comme poubelle. La Marine nationale affirme que cette pratique a cessé depuis 2000 ».
  6. Page intitulée : La cellule d’urgence médico-psychologique du Finistère : notre expérience du traumatisme maritime ; Dr Didier PAPETA .

Voir aussi

Bibliographie

  • RenĂ© Lepelley, Le Dicotentin, Cherbourg, Éditions Isoète, 2001
  • Paul Ingouf, Fermanville, Lassy, Paoland Connaissances, 1999

Articles connexes

Liens externes

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