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Gaston Doumergue

Gaston Doumergue, né le à Aigues-Vives (Gard) et mort le dans la même ville, est un homme d'État français. Il est président de la République française du au .

Gaston Doumergue
Illustration.
Portrait officiel de Gaston Doumergue (1924).
Fonctions
Président du Conseil des ministres

(8 mois et 30 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Doumergue II
Législature XVe (Troisième République)
Coalition AD-RI-RRRS-PRS-FR
Prédécesseur Édouard Daladier
Successeur Pierre-Étienne Flandin

(5 mois et 24 jours)
Président Raymond Poincaré
Gouvernement Doumergue I
Législature Xe (Troisième République)
Coalition RRRS-RI-SI-RG-UR
Prédécesseur Louis Barthou
Successeur Alexandre Ribot
Président de la République française

(7 ans)
Élection 13 juin 1924
Président du Conseil Édouard Herriot
Paul Painlevé
Aristide Briand
Raymond Poincaré
André Tardieu
Camille Chautemps
Théodore Steeg
Pierre Laval
Prédécesseur Alexandre Millerand
Successeur Paul Doumer
Président du Sénat

(1 an, 3 mois et 22 jours)
Prédécesseur Léon Bourgeois
Successeur Justin de Selves
Ministre des Colonies

(2 ans, 6 mois et 22 jours)
Président Raymond Poincaré
Président du Conseil René Viviani
Aristide Briand
Gouvernement Viviani II
Briand V et VI
Prédécesseur Maurice Raynaud
Successeur André Maginot

(2 ans, 7 mois et 17 jours)
Président Émile Loubet
Président du Conseil Émile Combes
Gouvernement Combes
Prédécesseur Albert Decrais
Successeur Étienne Clémentel
Ministre des Affaires étrangères

(23 jours)
Président Raymond Poincaré
Président du Conseil René Viviani
Gouvernement Viviani I
Prédécesseur René Viviani
Successeur Théophile Delcassé
Ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-arts

(2 ans, 9 mois et 30 jours)
Président Armand Fallières
Président du Conseil Georges Clemenceau
Aristide Briand
Gouvernement Clemenceau I
Briand I
Prédécesseur Aristide Briand
Successeur Maurice Faure
Ministre du Commerce et de l'Industrie

(1 an, 9 mois et 21 jours)
Président Armand Fallières
Président du Conseil Ferdinand Sarrien
Georges Clemenceau
Gouvernement Sarrien
Clemenceau I
Prédécesseur Georges Trouillot
Successeur Jean Cruppi
Titulaire du fauteuil 3 de la Section 6
de l'Académie des sciences morales
et politiques

(3 ans)
Prédécesseur Fernand Laudet
Successeur Étienne Bandy de
Nalèche
Biographie
Nom de naissance Pierre Paul Henri Gaston Doumergue
Date de naissance
Lieu de naissance Aigues-Vives (Gard)
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Aigues-Vives (Gard)
Nature du décès Embolie pulmonaire
Nationalité Française
Parti politique Parti radical
Conjoint Jeanne-Marie Gaussal
Diplômé de Faculté de droit de Paris
Profession Avocat
Juge de paix
Religion Protestantisme

Gaston Doumergue
Présidents de la République française

Chargé d'importants portefeuilles ministériels, il est, une première fois, nommé président du Conseil en 1913, mais est contraint de laisser le pouvoir quelques mois après sa nomination. Élu président du Sénat en 1923, il est l'année suivante élu président de la République pour un mandat de sept ans ; il succède à Alexandre Millerand, démissionnaire.

À l'issue de son mandat, refusant de concourir à sa succession, Doumergue se retire mais préside ensuite un gouvernement d'union nationale lors de la crise créée par les émeutes du 6 février 1934.

Situation personnelle

Origines protestantes

Gaston Doumergue est issu d'une famille protestante languedocienne[note 1]. Son père, Pierre Doumergue, est propriétaire vigneron à Aigues-Vives. Sa mère, Françoise Pattus[i 1], l'élève dans la foi protestante[c 1] et l'admiration des idées républicaines[a 1] - [1]. Il est par ailleurs le grand-oncle de la dramaturge Colette Audry[2] et de la réalisatrice de films Jacqueline Audry.

Élève brillant, il affirme avoir appartenu à la « génération de la revanche, animée d'une belle ardeur patriotique », après la défaite de 1870[i 2]. Il étudie au lycée de garçons de Nîmes, futur lycée Alphonse-Daudet[3]

Magistrature

Après une licence et un doctorat de droit à la Faculté de droit de Paris, il s'inscrit en 1885 au barreau de Nîmes et participe au procès retentissant du député Numa Gilly[4] - [a 2], avant d'entrer en 1890 dans la magistrature comme substitut à Hanoï, en Indochine. Son séjour est bref car il revient en métropole à la mort de son père en 1891[a 3] - [note 2].

Parcours politique

Débuts au Parlement (1893-1901)

En 1893, alors qu'il est juge de paix du canton d'Aïn El Arbaa[5], il revient en France, à Aigues-Vives, et présente sa candidature à une élection législative partielle, en décembre 1893, destinée à pourvoir le siège d'Émile Jamais, ami de longue date, tout juste réélu lors des élections d'août 1893 mais mort subitement le , avant l'ouverture de la session parlementaire. Rien ne le destine à la politique et son grand-père avait même refusé en 1836 sa nomination comme maire du village en raison de la modestie de sa fortune dans un régime censitaire[i 3].

Gaston Doumergue.

Encouragé par sa mère qui suit pas à pas sa carrière[i 4], Doumergue est élu député radical de Nîmes, battant au second tour, avec 10 101 voix, le maire de Nîmes, Gaston Maruéjol, qui n'obtient que 24 suffrages[6] - [a 4] - [c 1]. Il assiste au banquet donné à Lyon par le président Sadi Carnot le lors duquel ce dernier est mortellement poignardé par l'anarchiste italien Caserio. Cet événement lui fait prendre conscience du sérieux et du danger de l'exercice du pouvoir[a 5].

Il est réélu député le , au premier tour du scrutin, par 11 514 voix contre le conservateur Albert de Nesmes-Desmarets. Il est très impliqué dans la politique coloniale de la France et, lors de ses interventions à la tribune, bien accueillies sur les bancs de gauche, reproche aux gouvernements successifs leur interventionnisme militaire[c 1] et en particulier l'occupation de Madagascar[j 1]. Dès 1894, il dénonce d'ailleurs la « bienveillante indifférence et non la sympathie prononcée » de l'opinion publique vis-à-vis de la politique coloniale, qui masque les pillages des territoires conquis et la violence de l'administration[j 2].

Ses convictions laïques et républicaines lui font prendre parti pour Dreyfus. Ses mandats successifs sont aussi l'occasion pour lui de défendre les petits producteurs agricoles. Son influence au sein de la gauche grandit. Il est, pour la troisième fois, élu député le , dès le premier tour.

Franc-maçon depuis 1901, il a été initié au sein de la loge L'Écho du Grand Orient à l'Orient de Nîmes, Grand Orient de France[7].

Portefeuilles ministériels (1902-1910)

Sous la présidence d'Émile Loubet, il est ministre des Colonies, dans le gouvernement Émile Combes, de 1902 à 1905.

Il est ministre sans interruption de 1906 à 1910, d'abord au Commerce et à l'Industrie, où il crée la direction de la marine marchande, puis à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts, à partir de 1908, en remplacement d'Aristide Briand. À ce titre, il prononce le un discours, au nom du gouvernement, lors du transfert des cendres d'Émile Zola au Panthéon, louant l'« héroïsme » de l'écrivain[j 3], de même qu'il a, le précédent, défendu l'organisation de la cérémonie de translation à la tribune de l'Assemblée, contre les anti-dreyfusards[8].

Fervent partisan de l'école laïque, il déclenche la guerre scolaire la plus violente de l'histoire de France en déposant en juin 1908 deux projets de « défense laïque » visant à punir les familles qui empêchent leurs enfants de suivre un enseignement, même anticatholique. Il reçoit à cette occasion du polémiste Édouard Drumont le surnom d'« échappé de la Saint-Barthélémy »[9]. Dans le domaine scolaire, Doumergue plaide également en faveur de l'enseignement de l'arabe en Algérie[10].

Il devient par ailleurs vice-président de la Chambre des députés durant une année, de à , entre ses deux ministères. En 1910, il est élu sénateur du Gard[11], après le décès de Frédéric Desmons.

Doumergue est réélu en 1912 et en 1921[12].

Premier gouvernement (1913-1914)

Gaston Doumergue, président du Conseil.

Du au , il est président du Conseil et ministre des Affaires étrangères à la demande du président Poincaré, qui cherche en Doumergue un conciliateur capable de former un cabinet « d'entente républicaine »[a 6]. Dès lors, il s'attache à concilier les revendications du parti radical et l'intérêt du pays, dans un horizon international qui s'obscurcit : l'homme d'État prend le pas sur l'homme de parti[a 7] - [c 2]. Gaston Doumergue doit défendre la loi du service militaire de trois ans, qu'il a votée, non sans scrupule, en : « Nul d'entre vous n'attend que nous rouvrions le débat : c'est la loi[h 1] ». La proposition de création d'un impôt sur le revenu par son ministre des finances Joseph Caillaux déclenche une polémique au sein des conservateurs, mais est finalement votée en par un Sénat qui y était hostile depuis cinq ans. L'« affaire Calmette » qui aboutit à la démission du ministre met en difficulté le gouvernement alors que se termine la Xe législature et que s'amorce une campagne électorale délicate. Doumergue avait cependant prévenu qu'il ne « resterait en aucun cas après les élections[a 8] ».

L'heure est à la politique de réarmement et de resserrement des alliances, que mènent à bien Poincaré et Doumergue[h 2]. Il ne perd pas pour autant de vue la situation internationale et les chancelleries sont continuellement tenues en alerte[a 9]. Le parti radical arrive largement en tête des élections législatives du printemps 1914 et cette majorité de gauche, élue sur le thème de la paix, occasionne au Président un grand embarras pour constituer un cabinet pouvant succéder à Doumergue[h 3]. Ce dernier profite de la fin de ses fonctions pour entreprendre un voyage en Haute-Autriche[a 10].

Le , le jour même de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, marquant le début de la Première Guerre mondiale, le nouveau président du Conseil René Viviani fait appel à lui pour le remplacer au ministère des Affaires étrangères, lors de la composition de son éphémère premier gouvernement. Puis, il est ministre des Colonies dans les gouvernements qui se succèdent du au (gouvernements Viviani II, Briand V et VI). Durant ce mandat, en pleine guerre, il assure la sécurité des possessions françaises et met en place avec le tsar Nicolas II de Russie un traité de paix — qui devient cependant caduc à la suite de la révolution d'Octobre.

En , il est élu président du Sénat, en remplacement de Léon Bourgeois.

Élection à la présidence

Gaston Doumergue lors de sa parade d'investiture, en , à bord d'une Renault 40CV[13].

Sa carrière culmine avec son élection à la présidence de la République, le , pour un mandat de sept ans[14]. Cette accession à la tête de l'État est le résultat de plusieurs événements politiques successifs. Les 11 et qui précédent voient la victoire aux élections législatives du Cartel des gauches, malgré un nombre de voix supérieur pour la droite et grâce à une loi électorale accordant une prime aux alliances[h 4]. Raymond Poincaré, président du Conseil depuis 1922, désavoué, remet sa démission au président Millerand. Les cartellistes réclament le pouvoir dans les « moindres rouages de l'administration[h 5] ». Paul Painlevé est porté à la tête de la Chambre grâce aux voix du Cartel emmené aussi par Blum, Herriot et Briand, contre le candidat des droites, André Maginot. La nomination de François-Marsal est prise comme une provocation et son gouvernement ne tient que deux jours.

Ainsi, la gauche, qui a obligé Alexandre Millerand à démissionner, croit alors pouvoir porter Painlevé à la présidence, mais les modérés déjouent ses ambitions en se reportant massivement sur Gaston Doumergue, qui bénéficie déjà d'une partie des voix de gauche. Il obtient 515 voix sur 815 votants, contre 309 à Painlevé et 21 à Camélinat, premier candidat communiste à une élection présidentielle.

Politique intérieure

Sans surprise, il nomme le maire de Lyon, Édouard Herriot, à la tête du gouvernement et le charge d'établir une politique de changement symbolique pour satisfaire l'électorat[h 6]. L'État cartelliste est installé, les présidences des commissions parlementaires étant majoritairement tenues par ses membres, de même que les grands postes de l'administration[h 7]. Le scandale des irrégularités de la Banque de France renverse le gouvernement et Doumergue se résout à nommer Paul Painlevé à la présidence du Conseil afin de souder les voix radicales et socialistes[h 8], jouant habilement des désignations selon le balancier parlementaire.

Le , Gaston Doumergue proclame l'ouverture officielle des Jeux olympiques d'été de Paris, lors de la cérémonie d'ouverture se tenant au Stade olympique de Colombes en présence du président du Comité international olympique, Pierre de Coubertin, les membres du CIO, le président du Comité national olympique, Justinien Clary, les membres du CNO ainsi que les 44 délégations participantes.

Le septennat de Doumergue est marqué par la prospérité de la France d'entre-deux-guerres et les années folles, mais aussi par une forte instabilité ministérielle et des difficultés financières engendrées par la chute du franc. Appelé au ministère des Finances en , Poincaré instaure une politique d'austérité en ramenant le franc à sa valeur réelle par une forte dévaluation, ramène la confiance et parvient à doper une économie en berne. Cette politique néo-libérale engendre aussi une période de prospérité économique et financière, à l'heure où les États-Unis sont touchés de plein fouet par l'effondrement boursier de 1929. Les progrès de l'industrie technique, en particulier dans la sidérurgie et l'automobile, participent à la croissance du pays. La capacité de production augmente ainsi de 45 % sur la décennie 1920. Pour accompagner ce développement, Doumergue renforce une politique centriste et institue les assurances sociales ouvrières.

En , il se rend dans les départements d'Algérie, sur les terres qu'il a connues dans les premières années de sa carrière, pour les commémorations du Centenaire de l'Algérie française, accompagné d'une délégation de huit ministres et de plusieurs dizaines de députés[15]. L'année suivante, à quelques semaines de la fin de son mandat, il commémore en Tunisie le cinquantenaire du protectorat français.

Politique extérieure

Gaston Doumergue et le roi d'Afghanistan, Amanullah Khan (1928).

En politique extérieure, il se déclare partisan d'une politique de fermeté vis-à-vis de l'Allemagne face au nationalisme renaissant dans une partie de l'Europe, mais aussi en France. Il se heurte à des difficultés : les Alliés ne parviennent pas à s'entendre sur l'Allemagne. Forcée d'évacuer la Ruhr, la Sarre et la Rhénanie entre 1925 et 1930, la France de Doumergue est aussi dupée par le chancelier allemand Stresemann malgré la signature du pacte de sécurité collective de Locarno.

Les désaccords avec son ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, ne font qu'aggraver les crises coloniales en Syrie et au Rif. Après l'échec des tentatives de concertation du préfet en place au Maroc, Doumergue décide d'envoyer le maréchal Pétain, qui remporte rapidement la guerre du Rif. Au même moment, il participe à l'inauguration de la mosquée de Paris, avec le sultan marocain Moulay Youssef, en visite officielle en France. À cette occasion, il devient le premier président français à citer un hadith : « le meilleur musulman, c'est celui dont les croyants n'ont à redouter ni la main, ni la langue »[16]. En Indochine, les nationalistes vietnamiens (en) du VNQDD entretiennent dans les années 1920 une agitation indépendantiste (assassinat de Bazin, mutinerie de Yên Bái etc.) que les autorités coloniales répriment à coups de fusil et de guillotine.

En Amérique du Sud, il aide Marcel Bouilloux-Lafont, dirigeant de la Compagnie générale aéropostale, à obtenir auprès du Brésil et de l'Argentine les contrats postaux et les droits de survol nécessaires à l'exploitation d'une ligne de transport aérien[17].

Particularités de sa présidence

Gaston Doumergue en une du Time (1924).

Au sein d'un monde politique aussi instable, Doumergue s'évertue à soutenir la gestion des affaires publiques dans des valeurs de gauche et une ligne directrice conservatrice. Homme affable et courtois, il séduit depuis le début de sa carrière politique par sa bonhomie et son accent[i 5]. Après son élection à la présidence de la République, sa simplicité continue de lui valoir dans l'opinion publique une popularité qui se traduit notamment par le surnom familier de « Gastounet »[18].

Par ailleurs, l'accession de Gaston Doumergue à la présidence de la République fait de lui le seul chef de l'État protestant qu'ait connu la France depuis l'abjuration d'Henri IV, le [19]. Il est aussi, après Louis-Napoléon Bonaparte, le deuxième président de la République française célibataire au moment de son entrée en fonction[20]. Bien que « vieux garçon », il n'en est pas moins, selon Adrien Dansette, « sensible au charme féminin »[i 6] mais ses fréquentes liaisons passagères ne sont que les « mœurs parisiennes d'hommes politiques »[i 7]. Il entretient une liaison de longue durée avec Jeanne-Marie Gaussal, veuve Graves, agrégée de l'Université. Durant son mandat présidentiel, il va tous les matins prendre son petit déjeuner avec elle à son ancien domicile du 73 bis avenue de Wagram, où il se rend à pied depuis l'Élysée[21]. Le , douze jours avant la fin de son mandat, il épouse sa compagne devant le maire du 8e arrondissement, Gaston Drucker, venu spécialement à l'Élysée ; le secrétaire général de la présidence, Jules Michel, est son témoin. Gaston Doumergue devient ainsi le premier président de la République à se marier au cours de son mandat[22] - [23] - [24].

Son mandat présidentiel s'achève le et il se retire de la vie politique dans la demeure de son épouse à Tournefeuille, dans la Haute-Garonne[25].

Retour à la présidence du Conseil (1934)

Toujours populaire, il est rappelé comme président du Conseil, après les événements sanglants du 6 février 1934, pour former un gouvernement d'union nationale où se côtoient André Tardieu et Édouard Herriot. Après s'être positionné au centre gauche de l'échiquier politique pendant son premier mandat, il se rapproche progressivement des radicaux indépendants de centre droit au cours de sa présidence.

Le but était de réformer les institutions pour diminuer l'instabilité ministérielle. Cette tentative ne réussit pas : en mauvaise santé, il lui est difficile d'arbitrer à l'intérieur d'un de ces cabinets dans lesquels on met généralement les plus grands espoirs parce qu'ils symbolisent l'unité de la nation, mais qui sont en réalité composés de ministres venus de tous les bords de l'échiquier politique et qui ne s'entendent pas. Il y a cependant un redressement des finances publiques, qui permet au cours des emprunts d'État de gagner dix à douze points entre mars et juin[26]. Il est par ailleurs affaibli par l'assassinat de Louis Barthou, le , et préfère démissionner peu après, le .

René Viviani, mort en 1925, disait de lui : « Dans une démocratie bien organisée, Doumergue serait juge de paix en province[27]. ».

Mort et obsèques

Il meurt le , dans sa maison d'Aigues-Vives, à l'âge de 74 ans[28]

Le gouvernement décide de lui organiser des obsèques nationales, qui se déroulent à Nîmes. Sa tombe se situe dans le petit cimetière d'Aigues-Vives, où son épouse Jeanne (née Gaussal) est inhumée à ses côtés en 1963.

Détail des mandats et fonctions

Fonctions exécutives

  • : ministre des Colonies
  • : ministre du Travail
  • : ministre du Commerce et de l'Industrie
  • : ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts
  • : président du Conseil et ministre des Affaires étrangères
  • - : ministre des Affaires étrangères
  • : ministre des Colonies
  • : président du Sénat
  • : président de la République
  • : président du Conseil

Mandats électifs

Autres

Décorations

Hommage

Un buste de Gaston Doumergue est exposé dans la salle des présidents de la République du musée de la Révolution française, rappelant qu'il a été le premier président accueilli dans cette ancienne résidence d'été présidentielle[29].

Notes et références

Notes

  1. Le patronyme Doumergue désigne celui qui est un descendant de Doumergue, ancien prénom (nom de personne), forme du prénom Dominique rencontrée dans le Sud-Ouest de la France. On trouve aussi des variantes du patronyme avec la même signification, comme Domergue (source : « Généanet.org/onomastique », sur www.geneanet.org (consulté le )).
  2. Sa mère est morte en 1920.

Références

  1. Patrick Cabanel, « Protestant et chef de l’Etat », Réforme (hebdomadaire), (lire en ligne)
  2. Madeleine Chapsal, Ces voix que j'entends encore, Fayard, , 340 p. (présentation en ligne).
  3. « Nîmes, la ville dont le prince est un lycée », sur www.franceinter.fr (consulté le )
  4. « Notice biographique de Numa Gilly », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le ) sur le site de l'Assemblée nationale.
  5. https://annuaire-magistrature.fr/index.php?dossier=fiche&personne=67048.
  6. Gaston Maruéjol (1847-1912), Imprimerie coopérative la Laborieuse, Nîmes, 1921, 204 pages.
  7. Journal de la GLDF, novembre 2008 et Dictionnaire de la franc-maçonnerie, sous la direction de Daniel Ligou, PUF, Paris.
  8. « Zola au Panthéon », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le ), sur le site de l'Assemblée nationale.
  9. Yves Déloye, École et citoyenneté : l'individualisme républicain de Jules Ferry à Vichy : controverses, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 2-7246-0655-8)
  10. Édouard Herriot (préf. Gérard Collomb), Jadis : D'une guerre à l'autre, 1914-1936, t. I : 1914-1934, Paris, Metvox Publications, , 384 p. (ISBN 979-10-94787-51-9, OCLC 1153577182, lire en ligne), chap. I (« Premiers aspects du drame »), p. 28
  11. Sénat français, « Anciens sénateurs IIIe République : DOUMERGUE Gaston », sur www.senat.fr (consulté le )
  12. Présidence de la République, « Gaston DOUMERGUE (1924-1931) », www.elysee.fr, (lire en ligne, consulté le )
  13. Serge Bellu, « 1924, la Bugatti 35. Une folie pour gentlemen drivers », Le Figaro, 4 août 2014, p. 14.
  14. Le Petit Parisien, 13 juin 1924, « lire en ligne », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  15. [PDF]« Célébration du centenaire de l'Algérie française », sur www.alger-roi.fr (consulté le ), Jacques Vidal.
  16. Sadek Sellam (préf. Jacques Berque), L'islam et les musulmans en France, Paris, Éditions Tougui, , 485 p. (ISBN 2-7363-0008-4, 978-2-7363-0008-1 et 2-7363-0007-6, OCLC 18445345), p. 270
  17. Nicolas Neiertz, « Argent, politique et aviation. L'affaire de l'aéropostale (1931-1932) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 24, no 1, , p. 29–40 (DOI 10.3406/xxs.1989.2183, lire en ligne, consulté le )
  18. Jean Vanwelkenhuyzen, Le gâchis des années 1930 : 1933-1937, Volume 1, Racine, 2008, p. 130
  19. Daniel Amson, La République du flou, Paris, O. Jacob, , 252 p. (ISBN 2-7381-1065-7, lire en ligne), p. 78
  20. « Gaston Doumergue Premier célibataire et jeune marié de l'Élysée », sur www.linternaute.com (consulté le )
  21. Jacques Chabannes, Devenir "Monsieur le Président" : de Adolphe Thiers à François Mitterrand, France-Empire, 1986, page 112
  22. Le suivant est Nicolas Sarkozy, soixante-seize ans plus tard, lui aussi marié devant le maire de l'arrondissement (source : Patrice Duhamel et Jacques Santamaria, L'Élysée : coulisses et secrets d'un palais, Paris, Plon, , 395 p. (ISBN 978-2-259-21606-7), p. 194).
  23. « Gaston Doumergue » (consulté le )
  24. « Seul Doumergue s'était marié en cours de mandat, avant Sarkozy », sur ladepeche.fr (consulté le )
  25. « Biographie sur le site de l'Assemblée nationale », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  26. Alfred Colling (préf. Marc Desaché), La Prodigieuse histoire de la Bourse, Paris, S.E.F., (BNF 32019370), p. 382
  27. Christian Delporte, Come back ! Ou l'art de revenir en politique, Flammarion, 2014.
  28. « Mort subite à Aigues-Vives de M. Gaston Doumergue », Le petit Dauphinois, no 170, , p. 1 (lire en ligne)
  29. CNDP.fr, La République dans ses murs, Les Présidents au Château de Vizille 1925-1960.

Annexes

Article connexe

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Doumergue (Gaston) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (BNF 35031733), p. 220.
  • Pierre Lafue, Gaston Doumergue : Sa vie et son destin, Paris, Librairie Plon, (BNF 32338195). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  1. Lafue, p. 21
  2. Lafue, p. 24
  3. Lafue, p. 17
  4. Lafue, p. 34
  5. Lafue, p. 36
  6. Lafue, p. 44
  7. Lafue, p. 48
  8. Lafue, p. 74
  9. Lafue, p. 58
  10. Lafue, p. 81
  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil : histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France, 1815-2007, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 187), , 916 p. (ISBN 978-2-262-02687-5)
  • Jean Jolly (éd.), Dictionnaire des parlementaires français : notices biographiques sur les ministres, sénateurs et députés français de 1889 à 1940, Paris, Presses universitaires de France, (BNF 32982609), p. 1476–1481. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  1. Jolly, p. 1477
  2. Jolly, p. 1478
  • Pascal Arnoux, Histoire des rois de France et des chefs d'État, Monaco ; Paris, Éd. du Rocher, coll. « Le présent de l'histoire », , 403 p. (ISBN 2-268-03925-0), p. 358–359
  • Arnaud Folch et Guillaume Perrault, Les présidents de la République, Paris, First éd., coll. « Pour les nuls », , 375 p. (ISBN 978-2-7540-2066-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Serge Berstein, Chef de l'État : l'histoire vivante des 22 présidents à l'épreuve du pouvoir, Paris, A. Colin, coll. « L'histoire au présent », , 271 p. (ISBN 2-200-26245-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre Miquel, La Troisième République, Paris, Fayard, , 739 p. (ISBN 2-213-02361-1)
  1. Miquel, Empl. 9057
  2. Miquel, Empl. 9074
  3. Miquel, Empl. 9091
  4. Miquel, Empl. 10228
  5. Miquel, Empl. 10245
  6. Miquel, Empl. 10327
  7. Miquel, Empl. 10341
  8. Miquel, Empl. 10516
  • Jean Rives, Gaston Doumergue : du modèle républicain au sauveur suprême, Toulouse, Presses de l'Institut d'études politiques, (ISBN 2-903847-46-6 (édité erroné), BNF 35539059). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  1. Rives, p. 8
  2. Rives, p. 15
  3. Rives, p. 10
  4. Rives, p. 11
  5. Rives, p. 22
  6. Rives, p. 253
  7. Rives, p. 13
  • Vincent Duclert et Henry Rousso (dir.), La République imaginée : 1870-1914, Paris, Belin, coll. « Histoire de France », , 861 p. (ISBN 978-2-7011-3388-1)
  1. Duclert, p. 590
  2. Duclert, p. 562
  3. Duclert, p. 341

Liens externes

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