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Lycée Alphonse-Daudet

Le lycée de garçons de Nîmes, devenu lycée Alphonse-Daudet en 1966, est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur public de la ville de Nîmes, dans le département du Gard et la région Occitanie. Il fait partie des trois lycées les plus peuplés de l'académie avec le lycée Joffre à Montpellier et le lycée François-Arago de Perpignan. Son taux de réussite au bac en 2019 est de 94,2%.

Lycée Alphonse-Daudet
Le lycée Alphonse-Daudet depuis le boulevard Victor-Hugo en 2007.
Histoire
Fondation
(lycée de garçons de Nîmes)
Cadre
Type
Siège
3, boulevard Victor-Hugo
30900 Nîmes
Pays
Coordonnées
43° 50′ 07″ N, 4° 21′ 29″ E
Organisation
Proviseur
Pascal Lorblanchet (d) (depuis )
Propriétaire
Ville de Nîmes (d)
Site web
Identifiants
UAI
0300021K
Carte

Histoire

La vocation d'établissement scolaire du lycée n'est qu'une de ses nombreuses reconversions et succession de bâtiments au fil des siècles. En effet, il fut construit, au cours du XVIe siècle en tant qu'hospice, constitué de nombreux édifices disparates dont l'ancien hôpital Ruffy dans tout le quartier que constituait le faubourg Saint-Antoine, hors les murs, jusqu'au niveau de l'actuelle Porte de France.

Horloge du lycée Alphonse-Daudet.

Plus tard, il devint un hôpital. Les autorités locales ne purent édifier son imposante façade néoclassique qu'avec l'aval de Napoléon Bonaparte, à partir de 1807 et sur les plans de l'architecte Charles Durand, qui choisit d'aménager de larges arcades au rez-de-chaussée qui abritaient des commerces et dont l'architecture n'est pas sans rappeler celle des arènes romaines toutes proches… Sous la longue corniche du toit, une très grande frise avec métopes et triglyphes reproduit 120 scènes et allégories en relation avec la médecine, la charité mais aussi avec des scènes de la vie courante et des métiers divers…

Pressenti comme Palais des Arts aux dĂ©buts de la Troisième RĂ©publique (dĂ©cennie 1870), l'architecte Granon procède alors Ă  l'amĂ©nagement d'un hall avec escaliers monumentaux sur voĂ»tes et piliers aux riches dĂ©cors et cour d'honneur en lieu et place de l'ancienne chapelle de l'hĂ´pital et de l'hospice d'humanitĂ© avec colonnades Ă  portiques alors rĂ©employĂ©es. « L'hospice d'humanitĂ© Â» est alors transfĂ©rĂ© sur la route d'Uzès construit de 1864 Ă  1874 et deviendra, après de nombreuses extensions durant la première moitiĂ© du XXe siècle, l'hĂ´pital gĂ©nĂ©ral Gaston Doumergue Ă  partir de 1937-38 lors du dĂ©mĂ©nagement de ses derniers locaux du faubourg St Antoine qui accueillent, depuis, la Chambre de Commerce et d'Industrie, rue de la RĂ©publique.

Mais cet ambitieux projet de « Palais des Arts Â» est avortĂ© par la dĂ©cision prise en 1881 par la nouvelle municipalitĂ© d'Ali Margarot d'y transfĂ©rer l'ancien lycĂ©e des garçons qui se trouvait encore dans les locaux de l'ancien collège des JĂ©suites (actuels musĂ©es archĂ©ologiques, des sciences naturelles et d'ethnologie). Il deviendra ainsi le premier lycĂ©e d'État pour garçons ouvert progressivement de 1883 Ă  1888 (l'Ă©tablissement est donc ouvert dès 1883 alors que le chantier d'amĂ©nagement et d'extension n'est pas encore achevĂ©). De fait, il est considĂ©rablement agrandi de 1883 Ă  1885 par les architectes Lucien Feuchère et Alfred Granon de Grolier dans un style acadĂ©mique alors en vogue, avec l'utilisation de la brique en alternance avec la pierre ; frises en cĂ©ramique Ă©maillĂ©e Ă  dĂ©cors floraux courant le long des façades (prĂ©misses de l'art nouveau) et l'installation des prĂ©aux des cours soutenus par des colonnes en fonte de fer ouvragĂ©es issues de fonderies marseillaises.

De cette même époque (1887-1889) date la grande horloge très originale de la rotonde d'angle face aux arènes attribuée à l'architecte Auguste Augière. Son architecture est assez curieuse (typique de l'éclectisme de la fin du XIXe siècle). Elle est richement décorée d'allégories en tous genres parfois surprenantes : la grande arcade qui abrite le cadran, soutenue par deux massives colonnes de marbre, porte la représentation des 12 signes du zodiaque ; sous le cadran, deux grandes allégories féminines (arts et culture semble-t-il) par le sculpteur Marcel Mérignargues portent le sigle RF. Enfin, l'arcade est surmontée de l'emblème de la ville de Nîmes ; une reproduction en miniature de l'amphithéâtre romain surmonté de la Maison Carrée. Le clocheton à coupole renferme un carillon de trois cloches. Les colonnes à section carrée en forme de gaines qui supportent ce dôme portent, gravés, les noms des grandes civilisations antiques ainsi que des têtes, formant chapiteaux, censées représenter elles aussi ces grandes civilisations.

L'ensemble du lycée est divisé en quatre cours par un vaste bâtiment en forme de croix. Son intersection est occupée par une sorte de tour carrée massive couverte d'une toiture à quatre pans qui renferme le grand escalier central principal desservant les étages supérieurs. Deux autres cours sont présentes au nord, derrière l'ancienne salle des fêtes (actuelle salle Jacques-Terrisse).

Il prendra en 1966 le nom de l'écrivain Alphonse Daudet, à l'initiative de Maurice Gony[1]. Il est en grande partie classé monument historique depuis 2007, et a été partiellement rénové. Il est l'héritier de l'Université de Nîmes, fondée par François Ier en 1539 (lettres patentes de Fontainebleau), devenue en 1670 collège des Jésuites que la Révolution, les Empires français (premier et second), la Restauration, les Républiques (seconde et troisième) transformeront successivement en École centrale, lycée impérial, collège royal, et enfin en lycée National.

Localisation

Le lycée est situé boulevard Victor-Hugo, dans le centre de la ville, à proximité du Carré d'art, de la Maison Carrée et des arènes.

Direction

  • Alfred Chardon (1883-1890)[2] ;
  • ? Rossi (1890-1893)[3] ;
  • Louis Darboux (1893-1902)[4] ;
  • Émile Boudier (1902-1908[5]) ;
  • ? Denis (1908-1911) ;
  • Arthur Maluski (1911-1914)[6] ;
  • Constant Dubroux (1915-1920) ;
  • Fernand Dubesset (1920-1936)[7] ;
  • Raoul Thauziès (1936-1939) ;

[…]

[…]

  • Jacques Terrisse (annĂ©es 1980[9]-1993) ;
  • Mireille Mallet-MĂ©nard (1993-1999) ;
  • Philippe Darbelet (1999-2006)[10] ;
  • Martine Uturald-Giraudeau (2006-2012)[11] ;
  • Janine BarbĂ© (2012-2017) ;
  • FrĂ©dĂ©ric Pagneux (2017-2021)[12] ;
  • Pascal Lorblanchet (depuis 2021)[13]

Effectifs, structures et formations

Le lycĂ©e est polyvalent, il regroupe les sections gĂ©nĂ©rales littĂ©raire, Ă©conomique et sociale, ainsi que scientifique, et la section technologique de gestion. Il dispose d'un internat et des spĂ©cialitĂ©s arts plastiques, Histoire de l'Art et sport-Ă©tudes. Au chapitre des options, le lycĂ©e peut se targuer de prĂ©senter des classes europĂ©ennes en anglais (Maths ou SVT), espagnol (SVT) et allemand (Histoire), mais aussi des sections tchèque, portugais et russe. Il propose Ă©galement depuis une section Abibac. D'autre part le lycĂ©e est dotĂ© d'une classe prĂ©paratoire aux Ă©tudes supĂ©rieures et de classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles : 3 par niveau en CPGE scientifiques (MPSI, PCSI, puis PC, MP et PSI en seconde annĂ©e) et littĂ©raires (AL et BL) et une pour les Ă©conomistes (ECE option Ă©conomie). Ces CPGE visent les concours d'admission Ă  diverses Ă©coles d'ingĂ©nieurs, de gestion, de commerce mais aussi aux IEP, ENS, ENSAE, ENSAI et Ă©cole des Chartes. Le corps professoral s'Ă©lève Ă  200 personnes tandis que les Ă©lèves (lycĂ©ens et Ă©tudiants) sont environ 2 000.

Classement des classes d'enseignement secondaires

En 2015, le lycée se classe 10e sur 17 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 1195e au niveau national[14].

Classement des classes préparatoires aux grandes écoles

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles. En 2015, le magazine L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :

Filière Élèves admis dans
une grande Ă©cole*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
ECE[15] 0 / 28 élèves 0 % 1 % 68e
sur 110
Khâgne A/L[16] 1 / 22 élèves 5 % 3 % 32eex-æquo
sur 45
Khâgne B/L[17] 11 / 22 élèves 0 % 0 % 11e
sur 22
=
MP / MP*[18] 0 / 44 élèves 0 % 0 % 64eex-æquo
sur 116
=
PC / PC*[19] 0 / 33 élèves 0 % 0 % 57eex-æquo
sur 111
=
PSI / PSI*[20] 1 / 46 élèves 2 % 1 % 79eex-æquo
sur 122
en augmentation 1
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières ECE et ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP. Pour les khâgnes, ce sont l'ENSAE, l'ENC, les 3 ENS, et 5 écoles
de commerce (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon et EDHEC). En filières scientifiques, ce sont un panier
de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui ont été retenus selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).

Vie associative et lycéenne

Le lycée possède en son sein un certain nombre de clubs (éco-club, club cinéma, théatre…) et d'associations comme un journal, « l'Alphonse »[21] qui paraît tous les mois et qui est géré par les élèves. De plus comme tous les lycées de France il compte un Conseil des délégués pour la vie lycéenne et une Maison des lycéens. On y trouve aussi un syndicat lycéen[22] rattaché à l'Union nationale lycéenne depuis .

Structure du lycée

L'établissement se compose différentes cours dessinées par les bâtiments historiques du lycée, dans lesquels se déroulent les cours.

L'entrée principale se fait par la « cour d'honneur ».

Personnalités

Association des anciens élèves

Association des anciens élèves du lycée Alphonse-Daudet
Histoire
Fondation
(Association fraternelle des anciens élèves du lycée de Nîmes)
Identifiants
RNA

L'Association des anciens élèves du lycée Alphonse-Daudet maintient le lien entre ceux qui ont fait leurs classes sur les bancs de l'établissement. Reconnue d'utilité publique en 1929, elle a organisé les remises de prix annuelles, et est à l'instigation de la création de la section tchèque[23].

Elle a été présidée successivement par :

Présidents
IdentitéPériodeDurée
DĂ©butFin
Maximilien Raphel
( - )
2 ans
Ferdinand Portal (d)
( - )
14 ans
Théophile Barnier (d)
(né en )
12 ans
Jean Bosc
( - )
10 ans
Maurice Gony (d)
( - )
9 ans
Pierre Hugues (d)
( - )
11 ans
Jean MĂ©nard (d)
( - )
7 ans
Georges Pincemaille (d)[24]22 ans
Alain Aventurier (d)
(né en )
En cours17 ans

Notes et références

  1. https://www.lyc-daudet-nimes.ac-montpellier.fr/sites/lyc-daudet-nimes/files/lycee_a._daudet_le_bicentenaire_0.pdf
  2. http://pages.textesrares.com/index.php/Rubriques/Boudhors-Charles-Henri-1862-1933.-Professeur-de-lettres-au-lycee-Henri-IV.html
  3. https://ressourcespatrimoines.laregion.fr/ark:/46855/FRB341726101_MM/1893/08/07
  4. http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH060/PG/FRDAFAN83_OL0658047V007.htm
  5. http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH024/PG/FRDAFAN83_OL0309018v011.htm
  6. Roland Brasseur, Dictionnaire des professeurs de mathématiques spéciales de 1852 à 1914, Arthur Maluski (consulté le 7 octobre 2018)
  7. Roland Brasseur, Dictionnaire des professeurs de mathématiques spéciales de 1852 à 1914, Fernand Dubesset (consulté le 7 octobre 2018)
  8. Guy Romestan, « Chronique », Annales du Midi, vol. 78, no 79,‎ , p. 570 (lire en ligne) (consulté le 7 octobre 2018)
  9. https://nimes.maville.com/actu/actudet_-education-Nimes-etoffe-son-offre-de-classes-prepas_loc-1233173_actu.Htm
  10. Michel Feltin, « Philippe Darbelet : l'excellence ne suffit pas », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  11. « La proviseur du lycée Alphonse Daudet quitte ses fonctions », sur midilibre.fr, (consulté le )
  12. Proviseur du lycée Alphonse-Daudet : Frédéric Pagneux, publié sur le site de L'Étudiant.fr (consulté le 7 octobre 2018)
  13. « Retour aux sources pour le nouveau proviseur du Lycée Daudet de Nîmes », sur France Bleu, (consulté le )
  14. Classement Départemental et National des lycées français
  15. Classement 2015 des prépas ECE
  16. Classement 2015 des prépas A/L
  17. Classement 2015 des prépas B/L
  18. Classement 2015 des prépas MP
  19. Classement 2015 des prépas PC
  20. Classement 2015 des prépas PSI
  21. « FAIT DU JOUR L'Alphonse de...Daudet : la face cachée de la Une ! », sur Objectif Gard, (consulté le )
  22. « Nîmes : deux élèves de Daudet créent le premier syndicat lycéen gardois », sur midilibre.fr (consulté le )
  23. https://www.lyc-daudet-nimes.ac-montpellier.fr/etablissement-en-pratique/association-des-anciens-eleves
  24. « https://www.lyc-daudet-nimes.ac-montpellier.fr/sites/lyc-daudet-nimes/files/information/lycee_a._daudet_le_bicentenaire.pdf »

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Bernard Bastide, « La ville dont le prince est un lycĂ©e », Calades, no 37,‎ , p. 10-13 (ISSN 0180-8923, BNF 34354279).
  • Michel Boissard, « Les anciens de Daudet », dans Serge Velay (dir.), Visas pour le Gard : un siècle, un dĂ©partement, Vauvert, Au diable Vauvert, (ISBN 978-2-84626-101-2), p. 133.
  • Jean Lebrun (prĂ©sentation) et Thibault Maillet (invitĂ©), « NĂ®mes, la ville dont le prince est un lycĂ©e », La Marche de l'histoire,‎ (lire en ligne) — contient des extraits d'une Ă©mission Potaches et Labadens de 1967, Ă©galement consacrĂ©e Ă  l'Ă©tablissement.

Liens externes

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