Grande Ă©cole
Une grande Ă©cole est un Ă©tablissement de l'enseignement supĂ©rieur français hors du systĂšme universitaire, qui recrute ses Ă©lĂšves sur concours. Le concept de grande Ă©cole est crĂ©Ă© au XVIIIe siĂšcle pour former les cadres techniques et militaires de l'Ătat.
Grande Ă©cole | |
Portail du Conservatoire national des arts et métiers, Paris. | |
Lieu | France |
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Ătablissement | Grandes Ă©coles |
SĂ©lection | |
Niveau ou grade requis | Baccalauréat ou Licence |
DiplĂŽme | |
Durée de la formation | 3 ans ou 5 ans |
DiplÎme délivré | |
Niveau délivré | Bac + 5 (niveau 7)[1] |
Grade délivré | Master |
Débouchés | |
Professions accessibles | Ingénieurs, chercheurs, cadres de l'administration et des entreprises, spécialistes de l'art, des lettres et des sciences humaines[1] |
DĂ©finition
Le concept de grande école est propre à l'enseignement supérieur français. Il désigne des établissements trÚs sélectifs qui recrutent leurs élÚves par concours[2]. Ils « forment des ingénieurs et managers de haut niveau, mais aussi des spécialistes de l'art, des lettres et des sciences humaines »[1] - [3].
Prestige et Ă©litisme
Le terme renvoie Ă une dimension Ă©litiste de l'enseignement supĂ©rieur en France et Ă l'idĂ©e de prestige par la sĂ©lection Ă l'entrĂ©e et les carriĂšres des Ă©lĂšves qui les ont frĂ©quentĂ©es. S'y ajoute une dimension historique marquĂ©e par la volontĂ© de l'Ătat de former des cadres de haut niveau au service de l'industrie, de l'administration, voire de l'armĂ©e. Plus de 60 % des P-DG du CAC 40 Ă©taient issus d'une grande Ă©cole française en 2018[4], comme sept des huit prĂ©sidents de la Ve RĂ©publique.
Reconnaissance et diplĂŽmes
Les grandes Ă©coles permettent gĂ©nĂ©ralement d'obtenir un diplĂŽme visĂ© contrĂŽlĂ© par l'Ătat, confĂ©rant le grade de master, aprĂšs cinq ans d'Ă©tudes incluant deux annĂ©es de formation prĂ©liminaire, le plus souvent dans les classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles[5]. Ce systĂšme d'enseignement supĂ©rieur constitue une particularitĂ© française[3].
Liste des grandes Ă©coles
La loi n'Ă©tablit pas de liste des grandes Ă©coles, ni n'encadre l'utilisation de ce label. Toutefois, le ministĂšre de l'Ăducation nationale publie annuellement dans son Bulletin officiel un « Calendrier des concours d'entrĂ©e dans les grandes Ă©coles », comprenant la liste des concours et des Ă©tablissements qui permettent d'y entrer[6] - [7] - [8] - [9].
Le SystĂšme d'information sur le suivi des Ă©tudiants (SISE) du ministĂšre de l'Enseignement supĂ©rieur comporte une catĂ©gorie « grandes Ă©coles », qui inclue l'ensemble des Ă©coles d'ingĂ©nieurs et de commerce dĂ©clarĂ©es, ainsi que les Instituts dâĂ©tudes politiques (IEP), les Ăcoles normales supĂ©rieures (ENS), et quelques Ă©coles spĂ©cialisĂ©es[10], celui-ci contentait 234 Ă©tablissements en [11].
Le concept de grande Ă©cole ne doit pas ĂȘtre confondu avec les membres de la ConfĂ©rence des grandes Ă©coles. Cette derniĂšre est une association d'Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur fondĂ©e en 1973 Ă l'initiative de douze grandes Ă©coles parisiennes aprĂšs Mai 68[12]. TrĂšs vite cette ConfĂ©rence fĂ»t Ă©largie Ă lâensemble des Ă©coles dĂ©livrant le titre dâingĂ©nieur en France par son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Ă©poque, Pierre Laffitte. Cette association comptait 234 Ă©coles supĂ©rieures en septembre 2022, dont 13 Ă l'Ă©tranger.
Typologie
Les grandes écoles se caractérisent généralement par la sélection par concours d'élÚves formés dans les classes préparatoires, des effectifs d'étudiants relativement faibles pour un encadrement important, des contacts étroits avec le monde professionnel, une autonomie significativement plus importante que celle du monde universitaire[13]. Parmi les grandes écoles, plusieurs statuts coexistent[14] - [15] - [13] :
- les Ă©tablissements publics, rattachĂ©s Ă un ministĂšre[14], souvent sous tutelle du ministĂšre de l'Ăducation nationale et parfois sous celle d'autres ministĂšres, comme le ministĂšre de la DĂ©fense (pour l'Ăcole polytechnique par exemple), ou le ministĂšre de l'Agriculture (pour l'Ăcole nationale du gĂ©nie rural et les Ăcoles nationales vĂ©tĂ©rinaires)[16] - [17] - [15] ;
- les Ă©tablissements consulaires[14], publics mais rattachĂ©s Ă une Chambre de commerce et d'industrie (HEC, ESCP Europe, Sup de Co La Rochelle, Ăcole supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs en Ă©lectrotechnique et Ă©lectronique...)[14] ;
- les Ă©tablissements privĂ©s[14], gĂ©nĂ©ralement sous tutelle ministĂ©rielle, mais qui peuvent avoir des statuts divers : association loi de 1901 Ă but non lucratif (EDHEC Business School, Montpellier Business School, Ăcole de management de Normandie, Institut catholique d'arts et mĂ©tiers...)[14], fondation (EPF...)[14] ou sociĂ©tĂ© par actions (Ăcole supĂ©rieure du commerce extĂ©rieur, Institut supĂ©rieur europĂ©en de gestion)[14].
Histoire
Historiquement, les grandes Ă©coles Ă©taient destinĂ©es Ă former les fonctionnaires des diffĂ©rents corps de la fonction publique française. Contrairement Ă la plupart des autres pays, oĂč les universitĂ©s dispensent toutes les formations acadĂ©miques, techniques et professionnelles supĂ©rieures (y compris les formations en ingĂ©nierie et en commerce), les grandes Ă©coles leur font concurrence pour la formation des personnels ingĂ©nieurs et commerciaux. En France la formation universitaire Ă©tait Ă l'origine majoritairement destinĂ©e Ă former les juristes, les mĂ©decins, les Ă©conomistes, les chercheurs et les professeurs de la RĂ©publique. Depuis, les universitĂ©s françaises se sont diversifiĂ©es.
Avant la Révolution française
L'une des premiĂšres mentions du vocable « grande Ă©cole » remonte Ă la Renaissance, notamment Ă l'universitĂ© d'OrlĂ©ans oĂč les « grandes Ă©coles de France »[18] sont des bĂątiments de cours universitaires construits Ă partir de 1498[19] et dĂ©truits en 1824[20]. Au XVe siĂšcle, le vocable « grande Ă©cole » n'est pas corrĂ©lĂ© avec les domaines de l'ingĂ©nierie et du commerce, tout comme les Ă©coles non-universitaires telles que le Collegium Trilingue crĂ©Ă© en 1517 Ă Louvain et le collĂšge royal crĂ©Ă© en 1530 Ă Paris. C'est Ă la fin de l'Ă©poque moderne qu'est effectuĂ©e cette association.
Les premiĂšres grandes Ă©coles ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es par l'Ătat au milieu du XVIIIe siĂšcle, dans le but de fournir les cadres techniques et militaires des grands corps de l'Ătat : les Forces armĂ©es françaises, le corps des Mines, des TĂ©lĂ©communications, des Eaux et des forĂȘts, de l'Administration centrale, des Ponts et chaussĂ©es, de l'Agriculture, des Ports et arsenaux, de la Science vĂ©tĂ©rinaire, de l'Enseignement, etc. Ainsi, seules huit Ă©coles supĂ©rieures rĂ©organisĂ©es Ă partir de la Convention et dont les places Ă©taient offertes au concours public Ă©taient traditionnellement appelĂ©es grandes Ă©coles : Polytechnique, Ponts et chaussĂ©es, Mines, GĂ©nie Maritime (actuellement ENSTA Paris), Saint-Cyr, Navale, Normales supĂ©rieures, Agro, VĂ©tĂ©rinaire. Ă cette liste ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es au XIXe siĂšcle des Ă©coles publiques comme l'Ăcole d'arts et mĂ©tiers, TĂ©lĂ©com ParisTech, ou privĂ©es comme l'Ăcole spĂ©ciale des travaux publics, du bĂątiment et de l'industrie. La difficultĂ© du concours et la qualitĂ© de la formation dans les grandes Ă©coles a fait que cette appellation, qui n'est pas rĂ©glementĂ©e, est devenue trĂšs prestigieuse.
- La premiÚre école d'officiers d'artillerie fut créée par Louis XIV en 1679 à Douai, jouxtant l'université de Douai[21].
- L'Ăcole militaire est crĂ©Ă©e Ă Paris en 1748. Des Ă©coles spĂ©ciales, se sont dĂ©veloppĂ©es dans diverses villes de province au cours du XVIIIe siĂšcle pour fournir le personnel des diffĂ©rents corps: Artillerie, GĂ©nie, etc.
CrĂ©ation des premiers concours scientifiques pour l'entrĂ©e dans les corps techniques militaires (GĂ©nie, Artillerie, Marine) et d'Ă©coles de formation des officiers techniques et des ingĂ©nieurs de l'Ătat :
- 1741 : Ăcole des ingĂ©nieurs-constructeurs des vaisseaux royaux (actuellement ENSTA Paris) ;
- 1747 : Ăcole royale des ponts et chaussĂ©es (actuellement Ăcole des Ponts ParisTech) ;
- 1748 : Ăcole royale du gĂ©nie de MĂ©ziĂšres ;
- 1761 : Ăcole royale vĂ©tĂ©rinaire crĂ©Ă©e Ă Lyon par Claude Bourgelat ;
- 1765 : Ăcole royale vĂ©tĂ©rinaire d'Alfort ;
- 1780 : Ăcole des pupilles du rĂ©giment de dragons du duc de La Rochefoucauld-Liancourt devenue Ă la RĂ©volution l'Ă©cole des Enfants de lâarmĂ©e, puis, en 1803, l'Ă©cole d'arts et mĂ©tiers de CompiĂšgne (actuellement Arts et MĂ©tiers ParisTech). Elle ouvre la voie Ă la crĂ©ation d'Ă©coles royales militaires pour les enfants de militaires se formant dans les techniques militaires ou civiles avant de devenir une Ă©cole d'enseignement technique ;
- 1783 : Ăcole des mines de Paris (actuellement Mines ParisTech).
L'Ăcole normale, future Ăcole normale supĂ©rieure, quant Ă elle, remonte Ă celle crĂ©Ă©e au collĂšge de Louis le Grand aprĂšs la suppression de l'Ordre des JĂ©suites sous Louis XV en s'inspirant de l'expĂ©rience des Ă©coles normales germaniques (Normalschulen), Ă©tablies Ă l'Ă©poque de Marie-ThĂ©rĂšse et de Joseph II[22].
La Ire RĂ©publique et l'Empire
Certains des grands acteurs de la RĂ©volution française, tels NapolĂ©on Bonaparte (Ă©cole de Brienne), Condorcet ou Lazare Carnot (Ă©cole du gĂ©nie de MĂ©ziĂšres), en sont issus. Ce dernier, avec le mathĂ©maticien Gaspard Monge, a crĂ©Ă© en 1794 l'Ăcole polytechnique, presque en mĂȘme temps qu'Ă©tait crĂ©Ă©e l'Ăcole normale de l'an III par Lakanal. Dans la mĂȘme logique, les anciennes facultĂ©s de mĂ©decine et de droit seront rĂ©tablies comme des Ă©cole de droit et Ăcole de mĂ©decine, indĂ©pendantes de l'universitĂ©.
An III (1794) : création de quatre écoles[23] :
- l'Ăcole centrale des travaux publics, rebaptisĂ©e Ăcole polytechnique en 1795 ;
- l'Ăcole normale, rebaptisĂ©e Ăcole normale supĂ©rieure en 1845 ;
- le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) ;
- l'Ăcole spĂ©ciale des langues orientales (INALCO).
Antoine-François Fourcroy, dans son Rapport fait Ă la Convention sur lâorganisation des Ă©coles destinĂ©es aux divers services publics du 30 vendĂ©miaire an IV, dĂ©finit la doctrine de lâĂcole spĂ©ciale qui pour Thuillier[24] vaudra aussi pour tous les projets dâENA jusquâen 1945 : « il est nĂ©cessaire que les sujets admis dans ces Ă©coles y soient dans un nombre correspondant au besoin du service, quâils se consacrent dĂšs leur entrĂ©e dans cette carriĂšre Ă servir lâĂtat ».
La loi du 30 vendémiaire an IV () qui organise les écoles de services publics[25], fixe la liste suivante de onze écoles :
- Ăcole polytechnique
- Conservatoire national des arts et métiers
- Ăcole d'artillerie
- Ăcole nationale des ponts et chaussĂ©es
- Ăcole nationale supĂ©rieure des mines de Paris
- Ăcole du gĂ©nie maritime, Ă©cole de l'armement, Ă©cole des poudres et munitions
- Ăcole des gĂ©ographes
- Ăcoles de marine (Ăcole navale)
- Ăcole des ingĂ©nieurs de vaisseaux (qui deviendra l'Ăcole nationale supĂ©rieure du gĂ©nie maritime, puis sera incorporĂ©e dans l'Ăcole nationale supĂ©rieure de techniques avancĂ©es)
- Ăcoles de navigation (anciennes Ăcoles d'Hydrographie crĂ©ation en 1571 par Charles IX qui deviendra l'Ăcole nationale supĂ©rieure maritime en 2010 (ancienne Ăcole Nationale de la Marine Marchande))
La loi Daunou sur l'organisation de l'instruction publique du 3 brumaire de l'an IV () établit, outre les écoles primaires et les écoles centrales, une liste des écoles spéciales :
- écoles spéciales d'astronomie
- écoles spéciales de géométrie et de mécanique
- écoles spéciales d'histoire naturelle
- écoles spéciales de médecine
- écoles spéciales de sciences vétérinaires
- écoles spéciales d'économie rurale
- écoles spéciales d'antiquités
- école spéciale de sciences politiques
- écoles spéciales de peinture, la sculpture et l'architecture
- écoles spéciales de musique
ainsi que des Ă©coles pour les sourds-muets et pour les aveugles-nĂ©s. Mais seules les Ă©coles de santĂ© et les Ă©coles d'Ă©conomie rurale vĂ©tĂ©rinaire seront crĂ©Ă©es. L'Ăcole polytechnique organise le recrutement par concours et la formation prĂ©alable des ingĂ©nieurs de l'Ătat, en amont des Ă©coles d'applications (Ăcole des ponts et chaussĂ©es, Ăcole des mines, Ăcole du gĂ©nie et de l'artillerie de Metz, Ăcole de la marine, Ăcole du gĂ©nie maritime, Ăcole spĂ©ciale de gĂ©ographie et de topographie).
La loi générale sur l'instruction publique du 11 floréal de l'an X crée les lycées, maintient les écoles spéciales existantes et institue :
- dix Ă©coles de droit,
- trois nouvelles écoles de médecine,
- quatre Ă©coles d'histoire naturelle, de physique et de chimie,
- deux écoles spéciales pour les arts mécaniques et chimiques,
- une école de mathématiques transcendantes,
- une école spéciale de géographie, d'histoire et d'économie publique,
- une quatriĂšme Ă©cole des arts du dessin.
Elle crée également :
- l'Ă©cole spĂ©ciale militaire, implantĂ©e en premier lieu dans le chĂąteau de Fontainebleau, sous la protection directe de l'Empereur qui tenait Ă garder un Ćil particulier sur les futurs officiers de l'Empire. Cette Ă©cole prestigieuse sera ensuite dĂ©placĂ©e Ă Saint-Cyr, dans les bĂątiments construits pour l'ancien collĂšge de filles crĂ©Ă© par Madame de Maintenon.
« Lorsque les Ă©lĂšves auront fini leurs six annĂ©es d'Ă©tudes dans les lycĂ©es, leur application et leurs progrĂšs trouveront, au premier terme de leurs travaux, une nouvelle carriĂšre d'espĂ©rance et de succĂšs. Deux dixiĂšmes d'entre eux seront placĂ©s dans les diverses Ă©coles spĂ©ciales, oĂč ils continueront d'ĂȘtre instruits et entretenus aux frais du trĂ©sor public, de maniĂšre Ă acquĂ©rir avec gloire un Ă©tat et une existence assurĂ©s dans la rĂ©publique. Jamais avantage plus grand n'a Ă©tĂ© offert Ă la jeunesse studieuse. La bonne conduite, l'attachement Ă leurs devoirs, les Ă©tudes fructueuses, conduiront ceux des Ă©lĂšves qui se seront le plus distinguĂ©s, Ă puiser dans les sciences ou dans les arts libĂ©raux les moyens de parvenir Ă une profession honorable. Jurisprudence, mĂ©decine, mathĂ©matiques, physique, art militaire, manufacture, diplomatie, administration, astronomie, commerce, peinture, architecture, toutes les routes du savoir et des talens qui rendent les hommes chers et utiles Ă leurs semblables, leur seront ouvertes. Ceux qui ne passeront pas par ce genre de concours dans les Ă©coles spĂ©ciales, pourront se destiner, par une Ă©tude particuliĂšre des mathĂ©matiques, aux Ă©coles de services publics, et s'ouvrir ainsi une autre carriĂšre non moins glorieuse et non moins avantageuse dans le gĂ©nie, l'artillerie, la marine, les ponts et chaussĂ©es, les mines et la gĂ©ographie. » (Extrait du discours prononcĂ© au corps lĂ©gislatif par Antoine-François Fourcroy, orateur du gouvernement, sur le projet de loi).
L'arrĂȘtĂ© des consuls de la RĂ©publique du 12 vendĂ©miaire de l'an XI rĂ©unit les Ă©coles d'artillerie et du gĂ©nie pour former une Ă©cole commune aux deux armes nommĂ© Ăcole d'artillerie et du gĂ©nie et Ă©tablie Ă Metz. L'admission se fait sur examen parmi les Ă©lĂšves de l'Ăcole polytechnique. La loi du 21 germinal de l'an XI Ă©tablit six Ă©coles de pharmacie. La loi du , relative Ă la formation d'une UniversitĂ© impĂ©riale et le dĂ©cret du fixant son organisation remettent en cause le dĂ©veloppement des Ă©coles spĂ©ciales au profit de la mise en place d'un systĂšme universitaire centralisĂ© organisĂ© selon les trois grades des anciennes universitĂ©s (baccalaurĂ©at, licence, doctorat), dĂ©jĂ rĂ©tabli dans les Ă©coles de droit. Les Ă©coles de droit et de mĂ©decine sont transformĂ©es en facultĂ©s alors que les Ă©coles de services publics restent en dehors de l'UniversitĂ©.
Restauration
- 1816 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure des mines de Saint-Ătienne (dite Ăcole de mineurs) qui succĂšde Ă l'Ăcole des mines de Geislautern crĂ©Ă©e en 1807 par NapolĂ©on, aprĂšs la perte de la Sarre en 1815[26]
- 1818 : CrĂ©ation du concours d'entrĂ©e Ă l'Ăcole normale supĂ©rieure, diffĂ©renciĂ© pour la section des lettres et pour la section des sciences
- 1819 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure de techniques avancĂ©es Bretagne (ENSTA Bretagne)
- 1819 : L'ordonnance du ajoute au Conservatoire national des arts et métiers des attributions d'école de formation aux sciences appliquées et définit trois cours publics et gratuits associés à une chaire de mécanique attribuée à Charles Dupin, une chaire de chimie dans leur applications aux arts industriels attribuée à Louis Jacques Thénard, une chaire d'économie industrielle attribuée à Jean-Baptiste Say
- 1819 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure de commerce de Paris
- 1821 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale des chartes
- 1824 : CrĂ©ation de l'Ăcole royale des eaux et forĂȘts (dite Ăcole forestiĂšre), qui deviendra par la suite l'Ăcole nationale des eaux et forĂȘts, Ă©cole d'application ouverte aux agronomes et polytechniciens notamment, de cadre militaire formant les officiers des Eaux et ForĂȘts
- 1826 : Création de l'Institution royale agronomique de Grignon (aujourd'hui partie d'AgroParisTech)
- 1827 : CrĂ©ation de l'Ăcole navale
- 1829 : CrĂ©ation de l'Ăcole centrale des arts et manufactures pour former des ingĂ©nieurs civils
Monarchie de Juillet
- 1843 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure des mines d'AlĂšs (ENSMA) pour former des ingĂ©nieurs civils
Seconde RĂ©publique
- 1848 : Création de l'Institut national agronomique (INA, aujourd'hui AgroParisTech) installé à Versailles. Il fut supprimé en 1852 puis reconstitué en 1876 à Paris.
Second Empire
- 1854 : CrĂ©ation de l'Ăcole des arts industriels et des mines de Lille qui deviendra l'Institut industriel du Nord puis l'Ăcole centrale de Lille.
- 1857 : CrĂ©ation de l'Ăcole centrale lyonnaise pour l'Industrie et le Commerce qui deviendra l'Ăcole centrale de Lyon.
- Ouvertures des Ă©coles de formation des ingĂ©nieurs de l'Ătat (Mines, Ponts) aux Ă©lĂšves externes (diplĂŽmes d'ingĂ©nieur civil en 1816[27] pour l'Ăcole des mines, en 1851 pour l'Ăcole des Ponts), crĂ©ation de nouveaux concours d'entrĂ©e.
- Le baccalauréat est rendu obligatoire pour l'inscription au concours d'entrée à l'X.
- 1865 : CrĂ©ation de l'Ăcole centrale d'architecture, devenue Ăcole spĂ©ciale d'architecture.
- 1866 : Le lycée Saint-Louis crée différentes divisions préparant aux écoles suivantes :
- Ăcole polytechnique,
- Ăcole normale supĂ©rieure (sciences),
- Ăcole centrale,
- Ăcole forestiĂšre,
- Saint-Cyr,
- auxquelles s'adjoint en 1885 une division prĂ©parant au concours d'entrĂ©e de l'Ăcole navale.
- 1868 : CrĂ©ation de l'Ăcole pratique des hautes Ă©tudes (EPHE).
En 1888, selon l'ouvrage collectif de Louis Rousselet, Nos grandes Ă©coles militaires et civiles, publiĂ© chez Hachette en 1888, il y avait Ă cette Ă©poque neuf grandes Ă©coles: l'Ăcole navale, l'Ăcole spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr, l'Ăcole polytechnique, l'Ăcole centrale des arts et manufactures, l'Ăcole des Beaux-Arts, l'Ăcole de mĂ©decine, l'Ăcole de droit, l'Ăcole normale supĂ©rieure et l'Ăcole forestiĂšre.
En 1894, selon Georges Paulet[28], le nombre d'Ă©lĂšves dans les six Ă©coles françaises dĂ©cernant des diplĂŽmes d'ingĂ©nieurs est le suivant : Ăcole supĂ©rieure des mines, 187 ; Ăcole des mines de Saint-Ătienne, 75 ; Ăcole des ponts et chaussĂ©es, moins de 100 ; Ăcole centrale des arts et manufactures, 692 ; Institut industriel du Nord, 235 ; Ăcole centrale Lyonnaise, 60.
TroisiĂšme RĂ©publique
- 1871 : CrĂ©ation de l'Ăcole libre des sciences politiques, devenue Institut d'Ă©tudes politiques de Paris (Sciences Po) en 1945 - qui est cependant un Grand Ă©tablissement et pas Ă proprement parler une grande Ă©cole.
- 1871 : Création de la Rouen Business School, devenue NEOMA Business School.
- Création d'écoles de commerce au Havre (1871) et à Lille (1872), Lyon (1872).
- Création des écoles de commerce de Marseille (1872) et Bordeaux (1874) ayant fusionnées en KEDGE Business School.
- 1875 : Loi sur l'enseignement supérieur libre. Création des Classes préparatoires littéraires (classe de rhétorique supérieure).
- 1876 : Réouverture de l'Institut national agronomique (INA, aujourd'hui AgroParisTech) à Paris, installé initialement à Versailles, il avait été supprimé en 1852.
- 1878 : CrĂ©ation de l'Ăcole SupĂ©rieure de TĂ©lĂ©graphie, qui deviendra l'Ăcole SupĂ©rieure des Postes & TĂ©lĂ©graphes puis l'Ăcole nationale supĂ©rieure des tĂ©lĂ©communications (TĂ©lĂ©com ParisTech).
- 1878 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure des mines de Douai (ENSMD).
- 1881 : CrĂ©ation de l'Ăcole des Hautes Ă©tudes commerciales de Paris (HEC Paris).
- 1882 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI Paris).
- 1882 : CrĂ©ation de l'Ăcole du Louvre par le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts Jules Ferry et le prĂ©sident de l'Union centrale des arts dĂ©coratifs Antonin Proust.
- 1887 : CrĂ©ation de l'Institut Chimique de Nancy qui deviendra l'Ăcole Nationale SupĂ©rieure des Industries Chimiques
- 1890 : Création d'un concours commun d'admission aux écoles d'agronomie.
- 1891 : CrĂ©ation de l'Ăcole de chimie appliquĂ©e Ă l'industrie et Ă l'agriculture qui deviendra l'Ăcole nationale supĂ©rieure de chimie, de biologie et de physique (ENSCBP).
- 1891 : CrĂ©ation de l'Ăcole d'ingĂ©nieurs de Marseille qui deviendra l'Ăcole supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs de Marseille (Ă©cole fondatrice de l'Ăcole centrale de Marseille).
- 1891 : CrĂ©ation de lâĂcole des travaux publics au quartier latin qui deviendra par la suite l'Ăcole spĂ©ciale des travaux publics, du bĂątiment et de l'industrie (ESTP).
- 1894 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure d'Ă©lectricitĂ© (SupĂ©lec).
- 1895 : Création de l'école Hautes études d'ingénieur (HEI Lille)
- 1896 : CrĂ©ation du laboratoire de chimie pratique et industrielle qui deviendra l'Ăcole nationale supĂ©rieure de chimie de Paris (ENSCP).
- 1897 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure de commerce de Montpellier (aujourd'hui Montpellier Business School).
- 1898 : Ăcole nationale des eaux et forĂȘts
- 1899 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure de commerce de Dijon (ESC Dijon, aujourd'hui BSB, Burgundy School of Business).
- 1900 : CrĂ©ation de l'Ăcole catholique d'arts et mĂ©tiers (ECAM).
- 1900 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure de commerce de Nantes (aujourd'hui Audencia Nantes).
- 1900 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure d'Ă©lectricitĂ© et de mĂ©canique (ENSEM Nancy).
- 1901 : CrĂ©ation de l'Institut Ălectrotechnique de Grenoble
- 1901 : CrĂ©ation de l'Ăcole d'ingĂ©nieurs en gĂ©nie des systĂšmes industriels (EIGSI La Rochelle).
- 1902 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure de chronomĂ©trie et de micromĂ©canique devenue Ăcole nationale supĂ©rieure de mĂ©canique et des microtechniques (ENSMM Besançon).
- 1903 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure de commerce de Toulouse (aujourd'hui Toulouse Business School).
- 1904 : CrĂ©ation de l'Ăcole Breguet, qui deviendra par la suite l'Ăcole supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs en Ă©lectronique et Ă©lectrotechnique (ESIEE).
- 1905 : Création de l'Institut commercial de Nancy (ICN), devenue en 2005 ICN business school.
- 1905 : CrĂ©ation de l'Ăcole spĂ©ciale de mĂ©canique et d'Ă©lectricitĂ© par Joachim Sudria (ESME Sudria).
- 1906 : CrĂ©ation de HEC Nord qui deviendra l'Ăcole des hautes Ă©tudes commerciales du Nord (EDHEC) en 1951.
- 1907 : LâInstitut Sainte-GeneviĂšve fonde lâInstitut des sciences Ă©conomiques et commerciales, devenue l'Ăcole supĂ©rieure des sciences Ă©conomiques et commerciales (ESSEC) en 1912.
- 1907 : CrĂ©ation du titre d'ingĂ©nieur arts et mĂ©tiers, le brevet des arts et mĂ©tiers est Ă©quivalent au bac, les diplĂŽmĂ©s des arts et mĂ©tiers peuvent intĂ©grer l'Ăcole centrale ou l'Ăcole supĂ©rieure d'Ă©lectricitĂ© aprĂšs un an de MathĂ©matiques spĂ©ciales.
- 1907 : Création des classes de mathématiques spéciales préparatoires (Mathématiques supérieures).
- 1907 : CrĂ©ation du cours municipal dâĂ©lectricitĂ© industrielle Ă Toulouse, qui deviendra par la suite l'Ăcole nationale supĂ©rieure d'Ă©lectrotechnique, d'Ă©lectronique, d'informatique, d'hydraulique et des tĂ©lĂ©communications (ENSEEIHT).
- 1908 : CrĂ©ation de lâInstitut de GĂ©ologie appliquĂ©e de Nancy, qui deviendra par la suite, dĂšs 1944, l'Ăcole SupĂ©rieure de GĂ©ologie appliquĂ©e et de Prospection miniĂšre. Le nom changera sensiblement dĂšs 1948 en l'Ăcole Nationale SupĂ©rieure de GĂ©ologie appliquĂ©e et de Prospection miniĂšre en 1948 avant de devenir l'Ăcole nationale supĂ©rieure de gĂ©ologie (ENSG).
- 1909 : CrĂ©ation Ă Paris de l'Ăcole nationale supĂ©rieure de l'aĂ©ronautique et de l'espace (SUPAERO) par le colonel Roche.
- 1912 : CrĂ©ation Ă Paris de l'Ăcole normale de l'enseignement technique qui deviendra par la suite l'Ăcole normale supĂ©rieure de Cachan (ENS Cachan) puis l'Ăcole normale supĂ©rieure Paris-Saclay (ENS Paris-Saclay).
- 1917 : Création de l'Institut d'optique théorique et appliquée (Institut d'optique ParisTech).
- 1919 : CrĂ©ation de l'Ăcole de la rue de la Lune, devenue Ăcole centrale de TSF puis Ăcole centrale d'Ă©lectronique (ECE Paris).
- 1919 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure des mines de Nancy (ENSMN)
- 1919 : CrĂ©ation de l'Institut polytechnique de l'Ouest, qui deviendra l'Ăcole centrale de Nantes
- 1920 : CrĂ©ation de lâĂcole de RadiotĂ©lĂ©graphie de Bordeaux (ERB), devenue Ăcole nationale supĂ©rieure d'Ă©lectronique, informatique, tĂ©lĂ©communications, mathĂ©matiques et mĂ©canique de Bordeaux
- 1922 : CrĂ©ation de l'Institut de statistique de l'universitĂ© de Paris par Ămile Borel.
- 1924 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure du pĂ©trole et des combustibles liquides puis Ăcole nationale supĂ©rieure du pĂ©trole et des moteurs (ENSPM en 1954) puis IFP school.
- 1925 : CrĂ©ation de l'Ăcole supĂ©rieure des techniques aĂ©ronautiques et de construction automobile (ESTACA).
- 1925 : CrĂ©ation de l'Institut Ă©lectromĂ©canique fĂ©minin, qui deviendra l'Ăcole polytechnique FĂ©minine en 1933 puis EPF - Ăcole d'ingĂ©nieurs en 1994.
- 1926 : CrĂ©ation de l'Ăcole technique de photographie et de cinĂ©matographie (ETPC) qui deviendra lâĂcole nationale supĂ©rieure Louis-LumiĂšre.
- 1928 : Création de la Reims Management School, devenue Neoma Business School.
- 1930 : CrĂ©ation par dĂ©cret de lâInstitut de science financiĂšre et d'assurances Ă Lyon afin de former les actuaires nĂ©cessaire aux compagnies d'assurances.
- 1941 : CrĂ©ation de lâĂcole nationale des sciences gĂ©ographiques (ENSG-GĂ©omatique).
- 1941 : CrĂ©ation de l'Ăcole nationale supĂ©rieure de la Police (ENSP).
QuatriĂšme RĂ©publique
- 1945 : Ăcole nationale supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs de constructions aĂ©ronautiques (ENSICA)
- 1945 : Ăcole nationale d'administration (ENA)
- 1945 : Transformation de l'Institut d'Ă©tudes politiques de Paris (Sciences Po Paris)
- 1945 : Ăcole des hautes Ă©tudes en santĂ© publique (EHESP)
- 1945 : Institut d'Ă©tudes politiques de Strasbourg (Sciences Po Strasbourg)
- 1946 : Centre de formation des journalistes (CFJ)
- 1947 : Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales (EHESS)
- 1948 : CrĂ©ation de lâInstitut supĂ©rieur des matĂ©riaux et de la construction mĂ©canique (ISMCM), puis le Centre dâĂ©tudes supĂ©rieures de techniques industrielles ( CESTI en 1956) devenu l'Institut supĂ©rieur de mĂ©canique de Paris en 2003 (SupmĂ©ca)
- 1948 : Ăcole nationale supĂ©rieure de mĂ©canique et d'aĂ©rotechnique (ENSMA aujourd'hui ISAE ENSMA)
- 1948 : Ăcole nationale de la mĂ©tĂ©orologie (ENM)
- 1948 : Création de l'Institut d'études politiques de Bordeaux (Sciences Po Bordeaux), par Maurice Duverger
- 1948 : Institut d'Ă©tudes politiques de Toulouse (Sciences Po Toulouse)
- 1948 : Institut d'Ă©tudes politiques de Grenoble (Sciences Po Grenoble)
- 1948 : Institut d'Ă©tudes politiques de Lyon (Sciences Po Lyon)
- 1949 : Ăcole nationale de l'aviation civile (ENAC)
- 1952 : Ăcole Nationale de Radiotechnique et dâĂlectricitĂ© AppliquĂ©e (ENREA), devenue Ăcole nationale supĂ©rieure de l'Ă©lectronique et de ses applications (ENSEA)
- 1954 : Ăcole nationale des travaux publics de l'Ătat (ENTPE)
- 1956 : Institut d'administration des entreprises de Paris (IAE de Paris)
- 1956 : Institut supérieur d'électronique du Nord (ISEN), devenue Institut supérieur de l'électronique et du numérique (ISEN)
- 1956 : Institut d'Ă©tudes politiques d'Aix-en-Provence (Sciences Po Aix)
- 1956 : Ăcole supĂ©rieure d'Ă©lectronique de l'Ouest (ESEO - Angers, Paris, Dijon)
- 1957 : Institut européen d'administration des affaires (INSEAD)
- 1957 : Institut national des sciences appliquées (INSA)
- 1957 : Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences de l'information et de la communication - CELSA
CinquiĂšme RĂ©publique
La liste des Ă©tablissements supĂ©rieurs dĂ©signĂ©s comme grandes Ă©coles a commencĂ© Ă augmenter Ă la fin du XXe siĂšcle sous l'influence d'une association, appelĂ©e ConfĂ©rence des grandes Ă©coles, crĂ©Ă©e en 1973 avec la participation de onze Ă©coles supĂ©rieures d'ingĂ©nieur, auxquelles s'Ă©taient jointes l'Ăcole des hautes Ă©tudes commerciales, qui va Ă©tendre ce titre aux Ă©coles supĂ©rieures de commerce (ESCAE), puis Ă tous les Ă©tablissements qui deviennent membres (actuellement 226). Il s'agit maintenant d'Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieurs de toutes sortes, de commerce, d'enseignement, d'art, de techniques, de communication, publics ou privĂ©s, français ou Ă©trangers, qui viennent chercher dans cette appellation une notoriĂ©tĂ© prestigieuse.
- 1958 : Ăcole nationale de la magistrature (ENM)
- 1958 : Ăcole supĂ©rieure d'applications Ă©lectroniques et automatismes (ESEA dĂ©sormais ESIEA)
- 1959 : Ăcole des IngĂ©nieurs de la Ville de Paris (EIVP)
- 1960 : Ăcole polytechnique de l'universitĂ© de Lorraine (Polytech Nancy)
- 1960 : Ăcole nationale supĂ©rieure dâinformatique et de mathĂ©matiques appliquĂ©es (ENSIMAG)
- 1960 : Ăcole nationale supĂ©rieure de sĂ©curitĂ© sociale (EN3S)
- 1960 : Ăcole nationale d'ingĂ©nieurs (ENI)
- 1960 : Ăcole Nationale des IngĂ©nieurs des Travaux Ruraux et des Techniques Sanitaires (ENITRTS), devenue Ăcole nationale du gĂ©nie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (ENGEES)
- 1961 : Institut polytechnique des sciences avancées (IPSA)
- 1963 : Ăcole nationale supĂ©rieure de bibliothĂ©caires (ENSB), devenue Ăcole nationale supĂ©rieure des sciences de l'information et des bibliothĂšques (ENSSIB)
- 1967 : Institut supérieur de gestion (ISG)
- 1968 : Ăcole nationale supĂ©rieure d'informatique pour l'industrie et l'entreprise (ENSIIE)
- 1968 : Institut supérieur d'agriculture et d'agroalimentaire RhÎne-Alpes (ISARA-Lyon)
- 1969 : Ăcole nationale supĂ©rieure d'architecture de Versailles (ENSAV)
- 1969 : Institut national polytechnique de Grenoble, Institut national polytechnique de Lorraine et Institut national polytechnique de Toulouse
- 1972 : Université de technologie de CompiÚgne (UTC)
- 1975 : Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales (EHESS)
- 1976 : Ăcole nationale supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs de Caen (ENSICAEN)
- 1977 : TĂ©lĂ©com Bretagne (anciennement Ăcole nationale supĂ©rieure des tĂ©lĂ©communications de Bretagne (ENST Bretagne))
- 1979 : Télécom SudParis (anciennement Institut national des télécommunications) (TSP)
- 1984 : Grenoble Ăcole de management (GEM)
- 1984 : Ăcole pour l'informatique et les techniques avancĂ©es (EPITA)
- 1985 : Ăcole supĂ©rieure des technologies industrielles avancĂ©es (ESTIA)
- 1986 : Ăcole nationale supĂ©rieure des sciences appliquĂ©es et de technologies de Lannion (ENSSAT)
- 1990 : Ăcole nationale supĂ©rieure de gĂ©nie industriel (ENSGI)
- 1990 : Ăcole nationale du patrimoine (anciennement Ăcole du patrimoine)
- 1990 : Ăcole supĂ©rieure de commerce de Rennes (Rennes School of Business, RSB)
- 1991 : Ăcole d'IngĂ©nieurs en Informatique pour l'Industrie (E3i)
- 1991 : Institut d'Ă©tudes politiques de Lille (Sciences Po Lille)
- 1991 : Institut français de mécanique avancée (IFMA)
- 1991 : Institut d'Ă©tudes politiques de Rennes (Sciences Po Rennes)
- 1992 : Ăcole polytechnique universitaire de l'universitĂ© Lyon-I (Polytech Lyon)
- 1994 : Université de technologie de Troyes (UTT)
- 1998 : Institut national des Ă©tudes territoriales (INET)
- 2001 : Institut national du patrimoine (INP) (anciennement Ăcole nationale du patrimoine)
- 2003 : Institut supĂ©rieur des biotechnologies de Paris (SupâBiotech)
- 2013 : Institut d'Ă©tudes politiques de Saint-Germain-en-Laye (Sciences Po Saint-Germain-en-Laye)
De nos jours
Les grandes Ă©coles recouvrent de nombreux domaines, militaires ou civils, scientifiques, administratifs ou commerciaux. Elles peuvent ĂȘtre catĂ©gorisĂ©es de la façon suivante[7] - [29] - [30] - [31] - [32]:
Ăcoles normales supĂ©rieures
Ces Ă©coles forment des chercheurs et des professeurs, certains prenant ensuite un rĂŽle dans l'Administration Publique ou les dans le monde des affaires[33]. De nombreux Prix Nobel ou laurĂ©ats de la MĂ©daille Fields sont diplĂŽmĂ©s des Ăcoles Normales SupĂ©rieures de Paris, Lyon ou Paris-Saclay[34]. Il y a quatre Ăcoles Normales SupĂ©rieures:
- Ăcole normale supĂ©rieure de Paris, surnommĂ©e « Ulm », du fait de son adresse rue d'Ulm (Sciences et sciences humaines) ;
- Ăcole Normale SupĂ©rieure de Lyon (Sciences et sciences humaines)[35] ;
- Ăcole normale supĂ©rieure Paris-Saclay, Paris (sciences, ingĂ©nierie, sciences sociales, economie et management, langues Ă©trangĂšres) ;
- Ăcole normale supĂ©rieure de Rennes (sciences, ingĂ©nierie, sciences sociales, Ă©conomie et management, sport).
Jusqu'Ă rĂ©cemment, contrairement Ă la plupart des autres grandes Ă©coles, les Ă©coles normales supĂ©rieures (ENS) ne dĂ©livraient pas de diplĂŽmes spĂ©cifiques. Les Ă©tudiants qui terminaient leur cursus avaient le droit d'ĂȘtre appelĂ©s "anciens Ă©lĂšves de l'ENS" ou "Normaliens". Les Ă©coles encouragent leurs Ă©tudiants Ă obtenir des diplĂŽmes universitaires dans des Ă©tablissements partenaires tout en offrant des cours et un soutien supplĂ©mentaires. De nombreux Ă©tudiants de l'ENS obtiennent plus d'un diplĂŽme universitaire. Les normaliens de France et d'autres pays de l'Union europĂ©enne sont considĂ©rĂ©s comme des fonctionnaires en formation (sauf s'ils ont Ă©tĂ© recrutĂ©s par admission parallĂšle), et Ă ce titre perçoivent un salaire mensuel en Ă©change de l'acceptation de servir la France pendant dix ans, y compris les annĂ©es passĂ©es en tant qu'Ă©tudiants[33].
Grandes écoles d'ingénieurs
Les Ă©coles d'ingĂ©nieurs recrutent la plupart de leurs Ă©lĂšves aprĂšs une formation en classes prĂ©paratoires scientifiques (2 ou 3 annĂ©es d'Ă©tudes post-Bac). Certaines permettent des recrutements Ă des fonctionnaires dĂ©jĂ en poste au titre de concours internes (Ăcole nationale des travaux publics de l'Ătat, Ăcole des ingĂ©nieurs de la ville de Paris). Beaucoup participent Ă©galement Ă des Ă©coles doctorales communes Ă plusieurs universitĂ©s rĂ©gionales, parfois en association avec d'autres rĂ©seaux internationaux d'enseignement supĂ©rieur. Les meilleures Ă©coles d'ingĂ©nieurs dispensent souvent une formation gĂ©nĂ©rale et trĂšs intensive. Il y a en tout 204 Ă©coles d'ingĂ©nieurs[30]. La plupart des Ă©coles des quatre premiers groupes suivants forment les ingĂ©nieurs dits «gĂ©nĂ©ralistes»[14] :
Ăcoles d'ingĂ©nieur gĂ©nĂ©ralistes
Ăcoles Centrales d'IngĂ©nieurs
- CentraleSupĂ©lec (CS), rĂ©sultat de la fusion en 2015 entre l'Ăcole centrale Paris (ECP ou Centrale Paris), fondĂ©e en 1829, et l'Ăcole SupĂ©rieure d'ĂlectricitĂ© (ou SupĂ©lec) fondĂ©e en 1894.
- Ăcole centrale de Lille (ECLi, EC-Lille ou Centrale Lille)
- Ăcole centrale de Lyon (ECL, EC-Lyon, ou Centrale Lyon), fondĂ©e en 1857 en tant qu' Ăcole centrale lyonnaise pour l'Industrie et le Commerce
- Ăcole centrale de Marseille (ECM, EC-Marseille, ou Centrale Marseille)
- Ăcole centrale de Nantes (ECN, EC-Nantes, ou Centrale Nantes)
Ăcoles d'IngĂ©nieurs ParisTech (certaines de ces Ă©coles font maintenant partie de l'UniversitĂ© Paris-Saclay. Certaines donnent un enseignement dans des domaines trĂšs spĂ©cifiques) :
- Arts et MĂ©tiers ParisTech (Ăcole nationale d'arts et mĂ©tiers auparavant ENSAM, les Arts et Metiers ou « Les Arts », administrĂ©es par le ministĂšre de l'Ăducation nationale ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de chimie de Paris (Chimie ParisTech) ;
- Ăcole nationale de la statistique et de l'administration Ă©conomique (ENSAE ParisTech) â fondĂ©e par l'Institut National de la Statistique et des Ătudes Ăconomiques (INSEE) et administrĂ©e par le ministĂšre de l'Ăconomie et des Finances ;
- Ăcole nationale des ponts et chaussĂ©es (Ăcole des Ponts ParisTech, administrĂ©e par le ministĂšre de l'Ăcologie, surnommĂ©e « les Ponts ») fondĂ©e en 1747 ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de techniques avancĂ©es (ENSTA ParisTech), administrĂ©e par le ministĂšre de la DĂ©fense ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure des mines de Paris (MINES ParisTech, administrĂ©e par le ministĂšre de l'Industrie) â ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure des tĂ©lĂ©communications (TĂ©lĂ©com Paris, administrĂ©e par le ministĂšre de l'Industrie) â fait partie de l'Institut TĂ©lĂ©com ;
- Ăcole polytechnique (« l'X ») â administrĂ©e par le ministĂšre de la DĂ©fense
- Ăcole supĂ©rieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI ParisTech) ;
- Institut d'Optique Graduate School (IOGS, surnommée SupOptique) ;
- Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (AgroParisTech) - , administrée par le ministÚre de l'Agriculture.
Institut national des sciences appliquées (INSA)
Plus grand rĂ©seau de formation des ingĂ©nieurs en France, comptant plus de 16700 Ă©tudiants, administrĂ© par le ministĂšre de l'Ăducation. Le rĂ©seau est composĂ© de plusieurs Ă©cole Ă travers la France :
Institut national polytechnique[7]
Réseau de formation des ingénieurs. Le réseau est composé de plusieurs école à travers la France :
Réseau de formation des ingénieurs, consistant en 15 école réparties dans des Universités Technologiques. Ces écoles offrent des Masters dans de nombreuses spécialités :
- Polytech Angers, Polytech Lorraine, Polytech Grenoble, Polytech Lille, Polytech Lyon, Polytech Marseille, Polytech Montpellier, Polytech Clermont-Ferrand, Polytech Nantes, Polytech Nice Sophia, Polytech Orleans, Polytech Sorbonne, Polytech Paris-Saclay, Polytech Savoie, Polytech Tours
Ăcoles nationales supĂ©rieures d'ingĂ©nieurs (ENSI)
Celles-ci comprennent environ 40 grandes écoles d'ingénieurs :
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'Ă©lectrotechnique, d'Ă©lectronique, d'informatique, d'hydraulique et des tĂ©lĂ©communications (ENSEEIHT, surnommĂ©e N7), la plus grande des ENSI, avec environ 400 diplĂŽmĂ©s par an. C'est une des Ă©coles de l'INP Toulouse ;
- ENSI Caen, ENSI Bretagne Sud, ENSI Potiers ;
- Ăcole d'ingĂ©nieurs ENSIL-ENSCI ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure en gĂ©nie des systĂšmes et de l'innovation ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure des arts et industries textiles ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs en informatique automatique mĂ©canique Ă©nergĂ©tique Ă©lectronique (ENSIAME).
Ăcoles d'ingĂ©nieurs Institut Mines-TĂ©lĂ©com[7]
- Ăcole Nationale SupĂ©rieure des Mines Telecom Atlantique Bretagne Pays de la Loire (Telecom Bretagne et l'Ăcole des Mines de Nantes ont fusionnĂ© en 2017) ;
- Mines d'Albi-Carmaux, Mines d'AlĂšs, Mines-TĂ©lĂ©com de Lille-Douai (IMT Lille Douai), Mines ParisTech, Mines de Nancy, Mines de Saint-Ătienne ;
- TĂ©lĂ©com Paris, TĂ©lĂ©com SudParis, TĂ©lĂ©com Nancy, TĂ©lĂ©com Saint-Ătienne, TĂ©lĂ©com Physique Strasbourg[7] ;
- Institut Eurécom.
Ăcoles nationales d'ingĂ©nieurs (ENI)[7]
Réseau de formation des ingénieurs :
Universités de technologie (UT) groupe
CompiÚgne (UTC), Troyes (UTT) ; Belfort-Montbéliard (UTBM)
Conservatoire national des arts et métiers[7]
Grand Ă©tablissement dâenseignement supĂ©rieur et de recherche français placĂ© sous la tutelle du ministĂšre chargĂ© de l'Enseignement supĂ©rieur.
Ăcoles d'ingĂ©nieur spĂ©cialisĂ©es
Les écoles suivantes forment les étudiants ingénieurs dans des domaines plus spécifiques des sciences et des techniques:
Grandes écoles d'actuariat, statistiques et économétrie
- Institut de science financiĂšre et d'assurances (ISFA) ;
- Institut de statistiques de l'université de Paris (ISUP).
Grandes Ă©coles de chimie
- Ăcole supĂ©rieure de chimie, physique, Ă©lectronique de Lyon (ESCPE, or CPE-Lyon) ;
- Ăcole europĂ©enne de Chimie, PolymĂšres et MatĂ©riaux de Strasbourg (ECPM) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de chimie de Rennes (ENSCR) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de chimie de Lille (ENSCL) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de chimie de Montpellier (ENSCM) ;
- Ăcole supĂ©rieure de chimie organique et minĂ©rale (ESCOM).
Grandes Ă©coles de physique
- Ăcole supĂ©rieure de chimie, physique, Ă©lectronique de Lyon (ESCPE, or CPE-Lyon)[7] ;
- Institut d'Optique Graduate School (IOGS, nicknamed SupOptique) ;
- Ăcole supĂ©rieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI ParisTech) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de chimie et de physique de Bordeaux (ENSCPB) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure des ingĂ©nieurs en arts chimiques et technologiques (ENSIACET, surnommĂ©e « A7 »), partie de INP Toulouse ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de l'Ă©lectronique et de ses applications (ENSEA)[7] ;
- Institut des sciences de l'ingénieur de Toulon et du Var (ISITV).
Grandes écoles des technologies de télécommunication et de l'information
- Ăcole Centrale d'Ălectronique (ECE Paris)[7] ;
- Ăcole nationale des sciences gĂ©ographiques (ENSG - gĂ©omatique) ;
- Ăcole supĂ©rieure d'informatique Ă©lectronique automatique (ESIEA) ;
- Ăcole pour l'informatique et les techniques avancĂ©es (EPITA) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'Ă©lectronique, informatique et radiocommunications de Bordeaux (ENSEIRB) ;
- Ăcole supĂ©rieure angevine en informatique et productique (ESAIP) ;
- Ăcole supĂ©rieure d'Ă©lectronique de l'Ouest (Groupe ESEO) ;
- Ăcole supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs en gĂ©nie Ă©lectrique (ESIGELEC) ;
- Ăcole catholique des arts et mĂ©tiers (ECAM Lyon - Groupe ECAM) ;
- Ăcole d'Ă©lectricitĂ©, de production et des mĂ©thodes industrielles (EPMI - Groupe ECAM) ;
- Ăcole d'ingĂ©nieur gĂ©nĂ©raliste en informatique et technologies du numĂ©rique (EFREI) ;
- Ăcole Internationale des Sciences du Traitement de l'Information (EISTI, now called CY Tech) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'informatique pour l'industrie et l'entreprise (ENSIIE, previously IIE) ;
- Institut supérieur d'électronique de Paris (ISEP) ;
- Institut Superieur de l'electronique et du numerique (ISEN) ;
- Institut d'informatique d'Auvergne (ISIMA) ;
- Institut des Sciences et Techniques des Yvelines (ISTY).
Grandes écoles de physique et techniques appliquées, ou d'ingénierie civile et industrielle
- Ăcole nationale de l'aviation civile (ENAC)[7] ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de mĂ©canique et d'aĂ©rotechnique (ENSMA, ou ISAE-ENSMA) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de mĂ©canique et des microtechniques (ENSMM) ;
- Ăcole SupĂ©rieure d'IngĂ©nieurs en Ălectrotechnique et Ălectronique (ESIEE Paris), administrĂ©e par le ministĂšre de l'Ăconomie et des Finances. ESIEE Paris est Ă©tablie en 1904 ;
- Ăcole supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs en Ă©lectrotechnique et Ă©lectronique d'Amiens (ESIEE Amiens) ;
- Ăcole Nationale des Travaux Publics de l'Ătat (ENTPE, surnommĂ©e TPE) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure des sciences appliquĂ©es et de technologie (ENSSAT) ;
- Ăcole supĂ©rieure des techniques aĂ©ronautiques et de construction automobile (ESTACA or ISAE-ESTACA)[7] ;
- Ăcole spĂ©ciale des travaux publics, du BĂątiment et de l'Industrie (ESTP) ;
- Institut polytechnique des sciences avancées (IPSA, Ingénierie de l'aéronautique et de l'espace) ;
- Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE-SUPAERO) - fusion de deux écoles: SUPAERO et ENSICA à Toulouse ;
- Institut supérieur des matériaux du Mans (ISMANS) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de techniques avancĂ©es de Bretagne (ENSTA Bretagne, auparavant ENSIETA), formation d'ingĂ©nieurs militaires (25 %) et civils (75 %) ;
- Institut Supérieur de Mécanique (SUPMECA) ;
- SIGMA Clermont (chimie, mecanique).
Grandes Ă©coles de biologie et de sciences naturelles
- Ăcole nationale supĂ©rieure agronomique (ENSA), Paris (AgroParisTech), Montpellier (SupAgro), Rennes (Agrocampus Ouest), Toulouse (ENSAT), Nancy (ENSAIA), Bordeaux (Sciences Agro) ;
- Ăcole supĂ©rieure de biotechnologie Strasbourg (ESBS) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de gĂ©ologie (ENSG), dont les diplĂŽmĂ©s sont appelĂ©s GĂ©oliens ;
- Ăcole et observatoire des sciences de la Terre (EOST), dont les diplĂŽmĂ©s sont appelĂ©s Eostiens ;
- Ăcole nationale du gĂ©nie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (ENGEES) ;
- Ăcole de biologie industrielle (EBI), dont les diplĂŽmĂ©s sont appelĂ©s Ebistes ;
- Ăcole supĂ©rieure d'agricultures d'Angers (ESA) ;
- Ăcole d'ingĂ©nieurs de Purpan (EIPurpan), anciennement Ăcole SupĂ©rieure d'Agriculture de Purpan (ESAP) ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'horticulture (ENSH) ;
- Institut Sup'Biotech de Paris (Sup'Biotech).
Autres grandes écoles privées avec diverses spécialités
- EPF, Ă Cachan, Troyes et Montpellier ;
- Ăcole des hautes Ă©tudes d'ingĂ©nieur (HEI), Ă Lille ;
- Ăcole supĂ©rieure des technologies industrielles avancĂ©es (ESTIA Ă Biarritz), fondĂ©e en 1985, consulaire[36] ;
- Ăcole SpĂ©ciale de MĂ©canique et d'ĂlectricitĂ© aussi appelĂ©e ESME Sudria Ă Paris depuis 1905 ;
- Ăcole supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs de recherche en matĂ©riaux et en InfoTronique (ESIREM) ;
- Centre des études supérieures industrielles (CESI]) ;
- Ăcole supĂ©rieure d'ingĂ©nieurs de Rennes (ESIR).
Grandes Ă©coles de commerce et de gestion
La plupart des grandes Ă©coles de commerce, ou « grandes Ă©coles de management »[37], sont soit consulaires (gĂ©rĂ©es par les Chambres de commerce et d'industrie rĂ©gionales, des Ă©tablissements publics), soit associatives Ă but non lucratif (association loi de 1901), soit privĂ©es Ă but lucratif (SociĂ©tĂ© anonyme, SociĂ©tĂ© Ă mission, etc.)[14]. Les Ă©coles suivantes, recrutant principalement sur concours aprĂšs Classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles, sont fortement sĂ©lectives et font partie de la ConfĂ©rence des grandes Ă©coles. Ces Ă©tablissements ont gĂ©nĂ©ralement des frais de scolaritĂ© Ă©levĂ©s, en particulier du fait du dĂ©sengagement progressif de l'Ă©tat dans le financement de Chambres de commerce et d'industrie[38]. Le ministĂšre de l'Ăducation nationale n'inclut dans son « Calendrier des concours d'entrĂ©e dans les grandes Ă©coles » que les Ă©coles de commerce des concours BCE et Ecricome[7] - [8] - [14].
Ăcoles du concours BCE ("Banque Commune d'Ăpreuves")[39] - [7] - [14]
- Top 5 (classement Sigem)
- Ăcole des hautes Ă©tudes commerciales (HEC), consulaire[14] - [36] - [40]
- Ăcole supĂ©rieure des sciences Ă©conomiques et commerciales (ESSEC), association Ă but non lucratif (loi de 1901), prĂ©cĂ©demment consulaire[41] - [40]
- Ăcole supĂ©rieure de commerce de Paris (ESCP), consulaire[14] - [36] - [40]
- Ăcole des hautes Ă©tudes commerciales (EDHEC), association Ă but non lucratif (loi de 1901)[14] - [42]
- Ăcole de management de Lyon (EM Lyon), sociĂ©tĂ© Ă mission, depuis juillet 2021[43] - [44]
- Autres
- Audencia (ESC Nantes), consulaire[36] - [40]
- Brest Business School (EM Brest), consulaire
- Burgundy School of Business (EM Dijon), consulaire[36]
- Ăcole de management de Normandie (EM Normandie), association Ă but non lucratif (loi de 1901)[14]
- Ăcole supĂ©rieure de commerce de Clermont (ESC Clermont), consulaire
- Excelia (EM La Rochelle), consulaire[14]
- Grenoble Ăcole de management (EM Greboble, GEM), consulaire[36]
- ICN Business School (ICN) , association Ă but non lucratif (loi de 1901)[45]
- Institut des hautes Ă©tudes Ă©conomiques et commerciales (INSEEC), association Ă but non lucratif (loi de 1901)[46]Campus de l'INSEEC Ă Monaco.
- Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS), publique [47]
- Institut supérieur du commerce de Paris (ISC Paris), association à but non lucratif (loi de 1901)[48]
- SKEMA Business School, association Ă but non lucratif (loi de 1901)[42]
- Ăcole supĂ©rieure de commerce de Troyes (South Champagne Business School), association Ă but non lucratif (loi de 1901)
- Toulouse Business School, consulaire[36]
Ăcoles du concours Ecricome[49] - [7]
- EM Strasbourg Business School, publique[50]
- Montpellier Business School, association Ă but non lucratif (loi de 1901)[14]
- KEDGE Business School, association Ă but non lucratif (loi de 1901)[42] - [51]
- NEOMA Business School, consulaire[36] - [40]
- ESC Rennes School of Business, association Ă but non lucratif (loi de 1901)[52]
Ăcoles de commerce hors concours BCE ou Ecricome
Ces Ă©coles de commerce recrutent souvent aprĂšs le baccalaurĂ©at ou par des procĂ©dures propres. Elles n'entrent pas dans la liste de lâĂducation Nationale pour les concours des grandes Ă©coles de commerce[7] - [53], mais sont accrĂ©ditĂ©es par la ConfĂ©rence des grandes Ă©coles[29] - [14].
- EBS European Business School Paris, EDC Paris Business School, ESCE International Business School, ESDES School of Business and Management, ESIEE Management, ESSCA School of Management, IESEG School of Management, IPAG Business School, ISG Business School, PSB Paris School of Business, Groupe ESC Pau, ICN Business School, EMLV (en)
Ăcoles de commerce recrutant des Ă©tudiants avec expĂ©rience professionnelle
- INSEAD (Institut Européen d'Administration des Affaires)
Grandes écoles sans classe préparatoire
Certaines grandes écoles sont accessibles directement aprÚs le baccalauréat, sur concours. Souvent, les étudiants de ces écoles poursuivent leurs études dans des écoles administratives.
- Ăcole du Louvre (archĂ©ologie, histoire de l'art, anthropologie) ;
- La Fémis (cinéma, audiovisuel), rattachée au MinistÚre de la culture
- Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales (EHESS), forme des chercheurs en Sciences Humaines, dans les domaines de la sociologie, l'histoire, la gĂ©ographie, l'anthropologie, la linguistique et les statistiques ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs ;
- Ăcole Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts, Ăcole Nationale SupĂ©rieure d'Arts Ă la Villa Arson ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure de crĂ©ation industrielle ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'architecture de Lyon (ENSAL), architecture ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'architecture de Versailles (ENSAV), architecture ;
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'architecture de Saint-Ătienne (ENSASE), architecture ;
- Institut national des sciences appliquées (INSA) : INSA Lyon, INSA Rennes, INSA Rouen, INSA Strasbourg, INSA Toulouse, Centre-Val de Loire (à Blois et Bourges). Ces écoles délivrent un diplÎme d'ingénieur en cinq ans, incluant deux ans de classe préparatoire intégrée. Les 3 derniÚres années sont aussi accessibles sur sélection, par des diplomés d'Université ou l'Instituts de Technologie ;
- Université de technologie (UTC, UTT, UTBM) à CompiÚgne, Troyes, Belfort. Ce sont des écoles nationales indépendantes délivrant le diplÎme d'ingénieur, et sélectionnant aprÚs le bac.
- Ăcoles nationales vĂ©tĂ©rinaires (ENV) : depuis la rentrĂ©e 2021, il est possible d'intĂ©grer les quatre Ă©coles vĂ©tĂ©rinaires publiques (Alfort, Lyon, Toulouse et Nantes) directement aprĂšs le bac par la voie PACENV (« PremiĂšre annĂ©e commune aux Ă©coles nationales vĂ©tĂ©rinaires ») et le concours dans le cadre de Parcoursup[54] - [55]
Universités regroupant des grandes écoles
- Université Paris-Dauphine, spécialisée en économie et gestion. En 2014, l'Université Paris-Dauphine a rejoint la Conférence des grandes écoles (CGE). Elle a maintenant le statut d'une Université, d'un grand établissement, et d'une grande école[56] - [57].
- Université Paris-Panthéon-Assas, regroupant depuis 2022 les grandes écoles suivantes, membres de la CGE :
- Université Paris Sciences et Lettres
- Université Paris-Saclay
Ăcoles de droit, de sciences politiques, sociales et affaires internationales
Ces écoles forment des étudiants dans des domaines pluridisciplinaires d'études sociales et humaines. Les étudiants se préparent à la fonction publique et à d'autres postes de direction dans le secteur public, mais de plus en plus d'entre eux finissent par travailler dans le secteur privé. Certaines de ces écoles sont réservées aux citoyens français ou de l'Espace économique européen uniquement.
- Institut d'Ă©tudes politiques de Paris (aussi connue comme Sciences Po Paris)
- Sciences Po Bordeaux, Sciences Po Lille, Sciences Po Rennes, Sciences Po Strasbourg, Sciences Po Aix, Sciences Po Lyon, Sciences Po Grenoble, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, Sciences Po Fontainebleau, Sciences Po Toulouse
- Ăcole Nationale d'Administration, dont les diplomĂ©s sont connus sous le nom d'Ă©narques. Ils obtiennent gĂ©nĂ©ralement des postes de direction dans le secteur public, le gouvernement ou les ministĂšres. L'Ă©cole a Ă©tĂ© fermĂ©e le 31 dĂ©cembre 2021, et remplacĂ©e par l'Institut national du service public.
- Ăcole nationale de la magistrature (Bordeaux). Formation de magistrats.
- Ăcole nationale supĂ©rieure des sciences de l'information et des bibliothĂšques (Lyon).
- Ăcole des Hautes Ătudes en SantĂ© Publique (Rennes).
Ăcoles Militaires
La liste des grandes écoles militaires est définies réglementairement par le ministÚre de la Défense[58]. Aujourd'hui, il y a quatre grandes écoles militaires généralistes, représentant chaque arme :
- l'Ăcole SpĂ©ciale Militaire de Saint-Cyr, anciennement situĂ©e Ă Saint-Cyr-l'Ăcole mais aujourd'hui Ă CoĂ«tquidan en Bretagne. C'est l'Ă©cole militaire de l'ArmĂ©e française. SurnommĂ© Saint-Cyr, ses diplĂŽmĂ©s et Ă©tudiants sont des « cyrards » mais sont gĂ©nĂ©ralement appelĂ©s « saint-cyriens ». L'Ă©cole dĂ©livre un diplĂŽme d'ingĂ©nieur pour ses Ă©lĂšves recrutĂ©s en filiĂšre scientifique ;
- l'Ăcole de l'air et de l'espace (EAE) est l'Ă©cole militaire de l'ArmĂ©e de l'Air, situĂ©e Ă Salon-de-Provence. Elle dĂ©livre un diplĂŽme d'ingĂ©nieur ;
- l'Ăcole Navale (EN) est surnommĂ©e « Navale » et ses diplĂŽmĂ©s et Ă©tudiants sont des « Bordaches ». Elle est situĂ©e Ă Brest. Elle dĂ©livre un diplĂŽme d'ingĂ©nieur ;
- l'Ăcole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN), situĂ©e Ă Melun, forme les officiers de la Gendarmerie nationale. Les Ă©lĂšves-officiers qui sont recrutĂ©s par voie externe disposent dĂ©jĂ d'un diplĂŽme universitaire confĂ©rant le grade de master.
Alors que l'Ăcole polytechnique est Ă©galement sous la tutelle du ministĂšre français de la DĂ©fense, et reste une Ă©cole militaire dans ses statuts, seul un petit nombre de ses Ă©lĂšves accĂšdent aux carriĂšres militaires, tandis qu'entre un cinquiĂšme et un quart choisissent de rester en France pour travailler dans les administrations techniques de l'Ătat ; la majoritĂ© de ses diplĂŽmĂ©s choisissent de travailler Ă l'Ă©tranger.
Il existe également d'autres grandes écoles militaires spécialisées :
- l'Ăcole de santĂ© des armĂ©es, situĂ©e Ă Lyon pour la formation des mĂ©decins et pharmaciens des armĂ©es[59] ;
- l'Ăcole nationale de la sĂ©curitĂ© et de l'administration de la mer pour les militaires et fonctionnaires de l'administration maritime française[60] ;
- l'Ăcole des commissaires des armĂ©es (ECA), formant des officiers militaires chargĂ©s de l'ensemble des fonctions supports (gestion, achats, finances, support humain, ressources humaines, conseil juridique, aide Ă la dĂ©cision, logistique).
Ăcoles de journalisme
La plupart des écoles de journalisme, sont soit publiques et/ou composantes d'universités, soit associatives à but non lucratif (Association loi de 1901). Elles recrutent principalement sur concours aprÚs une classe préparatoire aux grandes écoles, complétée d'une licence, sont trÚs sélectives.
Seules cinq écoles reconnues par la Commission paritaire nationale de l'emploi des journalistes (CPNEJ) font également partie de la Conférence des grandes écoles (CGE) :
- le Centre de formation des journalistes (CFJ - Université Paris-Panthéon-Assas) ;
- l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences de l'information et de la communication (CELSA - Sorbonne UniversitĂ©) ;
- l'Institut pratique de journalisme de l'université Paris-Dauphine, membre de la CGE ;
- l'Ăcole de journalisme de Sciences Po (membre de la CGE) ;
- l'Ăcole de journalisme de Grenoble, composante de Sciences Po Grenoble (membre de la CGE).
AccĂšs aux grandes Ă©coles
L'admission aux grandes Ă©coles se fait aprĂšs une classe prĂ©paratoire (CPGE), ou parfois directement aprĂšs le baccalaurĂ©at. Les CPGE sont sous la tutelle du ministĂšre de l'Ăducation nationale comme les universitĂ©s, tandis que les grandes Ă©coles relĂšvent des ministĂšres du secteur concernĂ©[16] (Agriculture, Culture, DĂ©fense, Ăquipement, ArmĂ©e, Industrie, Justice, SantĂ©, Premier ministre, etc.), lequel peut aussi ĂȘtre celui de l'Ăducation nationale (dans le cas de l'Ăcole normale supĂ©rieure). Les admis proviennent pour 40 % d'Ă©coles post-bac, en 2010-2016. De nombreuses grandes Ă©coles recrutent enfin des Ă©tudiants ayant obtenu un bac+2 ou bac+3 dans des universitĂ©s, STS et IUTfig. 7.16_61-0">[61] - [62].
Au contraire, certaines écoles d'ingénieurs sont dites « à prépa intégrée », c'est-à -dire accessibles dÚs le baccalauréat[63].
Critiques et remise en cause
L'enseignement supĂ©rieur français se caractĂ©rise par l'existence de structures d'enseignement supĂ©rieur en dehors des universitĂ©s ; cette spĂ©cificitĂ© est l'objet de critiques multiples de la part de certains universitaires et spĂ©cialistes de l'Ăducation nationale. Au contraire des universitĂ©s[note 1], les grandes Ă©coles sont gĂ©nĂ©ralement estimĂ©es ĂȘtre la formation « naturelle » des Ă©lites politiques, administratives et Ă©conomiques en France[64] - [65].
Surreprésentation des élÚves issus de classes sociales trÚs privilégiées
La critique la plus frĂ©quente adressĂ©e aux grandes Ă©coles est d'ĂȘtre un outil de reproduction sociale[66], dans lequel les Ă©tudiants issus de milieux sociaux-Ă©conomiques favorisĂ©s sont surreprĂ©sentĂ©s[67].
Selon une Ă©tude de 2021 de l'Institut des politiques publiques, si les Ă©tudiants d'origine sociale « trĂšs favorisĂ©e » reprĂ©sentent 23 % de leur classe d'Ăąge, ils comptent pour plus de 63 % des Ă©tudiants des grandes Ă©coles. A contrario, les Ă©tudiants issus de milieux « dĂ©favorisĂ©s » comptent pour 36 % de leur classe d'Ăąge, mais pour moins de 9 % des Ă©tudiants des grandes Ă©coles, accentuant la tendance de l'enseignement supĂ©rieur en gĂ©nĂ©ral[67]. Cette diversitĂ© sociale au sein de ces Ă©tablissements nâa pas progressĂ© entre 2006 et 2016[68]. Sont Ă©galement notĂ©es de fortes inĂ©galitĂ©s gĂ©ographiques, favorables aux jeunes originaires d'Ăle-de-France[69] - [70] - [71].
La surreprésentation des jeunes issus de la bourgeoisie est déjà présente en amont des grandes écoles, dans les classes préparatoires (CPGE), et est analysée par un rapport du Sénat comme « une forme de délit d'initié »[72].
La plupart des grandes Ă©coles sont publiques et quasiment gratuites, alors qu'elles accueillent un public socialement privilĂ©giĂ© ; selon Thomas LebĂšgue et Emmanuelle Walter, cela constitue une « redistribution Ă lâenvers »[73]. Au contraire, selon le directeur de l'association Observatoire des inĂ©galitĂ©s en 2008, les grandes Ă©coles sont rĂ©servĂ©es Ă ceux dont les parents « financent », du fait que leur emploi du temps chargĂ© est incompatible avec le travail des Ă©tudiants[74].
Pour les journalistes Thomas LebĂšgue et Emmanuelle Walter, les grandes Ă©coles crĂ©ent une Ă©lite « qui se serre les coudes Ă la tĂȘte des grandes entreprises et ne sâouvre pas aux talents extĂ©rieurs ni ne se remet en cause »[73]. Ils considĂšrent cette endogamie comme un non-sens Ă©conomique, qu'ils accusent de constituer une rĂ©seaucratie[73]. Raymond Aron, dans les annĂ©es 1960, dĂ©plorait dĂ©jĂ que les grandes Ă©coles fussent lâun des symboles de lâendogamie sociale et de lâhomogĂ©nĂ©itĂ© culturelle qu'il considĂ©rait comme caractĂ©ristiques des classes dirigeantes françaises[75].
MalgrĂ© une prolifĂ©ration de dispositifs â tutorat, stages dâĂ©tĂ©, admissions parallĂšles â, Le Monde constate en que les grandes Ă©coles sont toujours aussi fermĂ©es socialement[76].
à ces critiques, les grandes écoles répondent qu'elles ont considérablement modifié leur recrutement dans les années 2000, seulement 38,5 % des étudiants les intégrant en 2010-2016 étant issus de classes préparatoiresfig. 7.16_61-1">[61] - [77] et 19 % de leurs élÚves étant boursiers en 2016[78]. Dans le détail, la plus grande part (plus de 45 %) les a intégrées par la voie des admissions parallÚles et 17,3 % aprÚs le bac. Ainsi, en quelques années, l'admission qui passait systématiquement par une classe préparatoire a ouvert un éventail de possibilités pour intégrer ces derniÚres, du BTS (5,5 % des entrants) au master universitaire 1 (5,6 %) en passant par le DUT (10,6 %) et la licence 3 (5,6 %)[77].
Inégalités femmes-hommes
Les grandes Ă©coles ouvrent les concours aux Ă©tudiantes Ă partir du dĂ©but du XXe siĂšcle (les Ă©coles supĂ©rieures de commerce, ou ESC Ă partir de 1915[79], SupĂ©lec en 1918), mais la fĂ©minisation reste faible jusqu'aux annĂ©es 1970, moment oĂč les derniĂšres Ă©coles d'ingĂ©nieurs ouvrent leurs portes (comme Polytechnique en 1972). Si la paritĂ© est atteinte dans les annĂ©es 1990 pour les Ă©coles de commerce[80], elle reste un objectif lointain pour les Ă©coles d'ingĂ©nieur, oĂč la proportion d'Ă©tudiantes varie fortement selon les domaines de spĂ©cialisation, avec un minimum Ă 12 % en 2011[81].
HarcĂšlement sexuel
ParallĂšlement aux critiques concernant l'Ă©litisme de leur recrutement, une autre critique adressĂ©e aux grandes Ă©coles concerne la gestion des cas de harcĂšlement sexuel. Dans une tribune publiĂ©e en 2013, les collectifs fĂ©ministes de plusieurs grandes Ă©coles ont dĂ©noncĂ© la « complaisance coupable » des administrations face au harcĂšlement sexuel, notamment lors des soirĂ©es organisĂ©es par les associations Ă©tudiantes[82]. En 2017, une enquĂȘte de lâExpress rĂ©vĂ©lait que plusieurs organisations Ă©tudiantes constituent des fichiers sur les comportements et les prĂ©fĂ©rences des Ă©tudiantes en matiĂšre sexuelle, ce qui contrevient aux lois en matiĂšre de respect de la vie privĂ©e[83]. En [84], une commission Ă©galitĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă lâĂcole normale supĂ©rieure de Lyon. Cet organe, oĂč siĂšge notamment la spĂ©cialiste des questions de genre Christine DĂ©trez, mais aussi Jean-François Pinton (prĂ©sident de l'Ă©tablissement) et les Ă©lus Ă©tudiants, a pour mission d'« Ă©laborer la procĂ©dure Ă suivre en cas de harcĂšlement sexuel » et d'« instruire les dossiers concernant les violences sexistes et sexuelles, en comitĂ© restreint »[85]. Sa gestion des dossiers a nĂ©anmoins Ă©tĂ© critiquĂ©e par des membres du corps Ă©tudiant et du personnel, notamment Ă travers une pĂ©tition adressĂ©e Ă Jean-François Pinton qui a rassemblĂ© prĂšs de 400 signatures[86]. Le 6 octobre 2021, une enquĂȘte interne de l'Ăcole CentraleSupĂ©lec dĂ©montre un grand nombre dâagressions sexuelles et de viols lors de l'annĂ©e universitaire 2020-2021 marquĂ©e par la PandĂ©mie de Covid-19 entraĂźnant l'enseignement Ă distance, et l'isolement des Ă©tudiantes et des Ă©tudiants. Une enquĂȘte prĂ©liminaire pour harcĂšlement sexuel, agressions sexuelles et viols a alors Ă©tĂ© ouverte par le parquet d'Ăvry[87].
Notes et références
Notes
- Bien que rĂ©cemment, l'UniversitĂ© Paris-Dauphine puisse ĂȘtre comptĂ©e dans ce systĂšme de formation des Ă©lites
Références
- DĂ©cret n° 2009-652 du 9 juin 2009, sur LĂ©gifrance : « L'enseignement supĂ©rieur (âŠ) Niveaux d'enseignement. Les formations longues. Il existe en France deux grands types d'Ă©tablissements permettant de suivre des Ă©tudes supĂ©rieures longues: les universitĂ©s et les Ă©coles spĂ©cialisĂ©es. Les universitĂ©s. Les universitĂ©s françaises sont des Ă©tablissements publics. (âŠ) Les Ă©coles supĂ©rieures: Les Ă©coles supĂ©rieures sont des Ă©tablissements sĂ©lectifs publics ou privĂ©s dont l'enseignement prĂ©pare Ă des pratiques professionnelles spĂ©cialisĂ©es, par exemple dans les domaines des sciences de l'ingĂ©nieur, de l'architecture, du commerce et de la gestion, ou encore de la traduction et de l'interprĂ©tariat. Parmi les Ă©coles supĂ©rieures, les « grandes Ă©coles » constituent une particularitĂ© française : ce sont des Ă©tablissements trĂšs sĂ©lectifs qui accueillent beaucoup moins d'Ă©tudiants que les universitĂ©s. Les « grandes Ă©coles » forment des ingĂ©nieurs et des managers de haut niveau, mais aussi des spĂ©cialistes de l'art, des lettres et des sciences humaines. »
- ArrĂȘtĂ© du 27 aoĂ»t 1992 relatif Ă la terminologie de l'Ă©ducation, sur LĂ©gifrance : « Grande Ă©cole, n. f. Domaine : Ăducation/Enseignement supĂ©rieur et recherche. DĂ©finition : Ătablissement d'enseignement supĂ©rieur qui recrute ses Ă©lĂšves par concours et assure des formations de haut niveau. »
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- « Les Formations des Patrons du CAC 40 ».
- DĂ©cret n° 2009-652 du 9 juin 2009 : « Les formations au sein des « grandes Ă©coles » et des Ă©coles spĂ©cialisĂ©es s'effectuent gĂ©nĂ©ralement en 5 ans, incluant deux annĂ©es de prĂ©paration initiale, soit au sein de l'Ă©tablissement lui-mĂȘme, soit dans des Ă©tablissements secondaires (classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles, CPGE). Ces Ă©coles permettent le plus souvent d'obtenir un diplĂŽme de niveau bac + 5, confĂ©rant Ă leur titulaire le grade de master Ă l'issue de leur scolaritĂ©. »
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- Les 11 Ă©tablissements spĂ©cialisĂ©s mentionnĂ©s dans cette liste sont: l'« Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales, lâĂcole nationale des chartes, lâĂcole nationale supĂ©rieure du paysage, lâĂcole nationale supĂ©rieure des sciences de lâinformation et des bibliothĂšques, les Ă©coles nationales vĂ©tĂ©rinaires, le MusĂ©um national dâhistoire Naturelle et lâĂcole pratique des hautes Ă©tudes » dans Quelle dĂ©mocratisation des grandes Ă©coles depuis le milieu des annĂ©es 2000?, Institut des politiques publiques (IPP), , 3, 31, 71, 78 (lire en ligne)
- Quelle dĂ©mocratisation des grandes Ă©coles depuis le milieu des annĂ©es 2000?, Institut des politiques publiques (IPP), , 3, 31, 71, 78 (lire en ligne), « En 2016-2017, on comptait 234 grandes Ă©coles (Ăcoles recensĂ©es dans le systĂšme dâinformation SISE en 2016-2017) en France, qui Ă©taient pour la plupart membres de la ConfĂ©rence des grandes Ă©coles. », SISE= "SystĂšme dâinformation sur le suivi des Ă©tudiants"
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- Claude Durand-Prinborgne, Dictionnaire encyclopédique de l'éducation et de la formation, Retz, , 3e éd. (ISBN 9782725661810, lire en ligne), p. 314.
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- ArrĂȘtĂ© du 27 aoĂ»t 1992 relatif Ă la terminologie de l'Ă©ducation, sur LĂ©gifrance : « La tutelle d'une grande Ă©cole est assurĂ©e par un ministĂšre qui n'est pas obligatoirement l'Ă©ducation nationale. On citera par exemple l'Ecole polytechnique sous la tutelle du ministĂšre de la dĂ©fense, lâĂcole nationale du gĂ©nie rural, des eaux et des forĂȘts sous la tutelle du ministĂšre de l'agriculture et de la forĂȘt ».
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Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Liste et catĂ©gorisation des grandes Ă©coles sur le site du ministĂšre de l'Ăducation nationale
- Histoire de la naissance des grandes Ă©coles, sur le site de l'Observatoire Boivigny
- Grande Ă©coles en France - liste