Lycée Saint-Louis
Le lycée Saint-Louis est un établissement public local d'enseignement situé au 44, boulevard Saint-Michel, dans le 6e arrondissement de Paris (Quartier latin). Il a comme particularité d'être le seul lycée français public exclusivement consacré aux classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). De plus, les classes sont exclusivement scientifiques à l'exception de la classe ECG.
Fondation | 1820 (Prise du nom lycée Saint-Louis), 1280 (Collège d'Harcourt) |
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Type | Établissement public local d'enseignement (EPLE) |
Académie | Paris |
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Proviseur | Mme Basso |
Population scolaire | 1 416 élèves |
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Formation | CPGE scientifiques et Ă©conomiques |
Langues | anglais, allemand, espagnol |
Ville | 6e arrondissement de Paris |
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Pays | France |
Site web | https://lycee-saintlouis.ac-paris.fr |
Coordonnées | 48° 50′ 57″ nord, 2° 20′ 30″ est | ||
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GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
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Le lycée est réputé pour ses excellents résultats aux concours des grandes écoles d'ingénieurs (Polytechnique, Centrale Supelec, École des Mines, AgroParisTech), au même titre que les deux autres établissements de la montagne Sainte-Geneviève (le lycée Henri-IV et le lycée Louis-le-Grand). Cinq Prix Nobel, un président de la République et un médaillé Fields y ont étudié.
Histoire
Collège d'Harcourt
Le collège d'Harcourt est fondé en 1280 par le chanoine Raoul d'Harcourt et son frère Robert, afin d'héberger quarante étudiants pauvres venant à Paris poursuivre leurs études[1] (dont 28 originaires des quatre diocèses de Normandie).
Dès le départ, il ne s'agit pas seulement d'un simple hébergement mais aussi d'un lieu d'enseignement, cette activité prenant au fur et à mesure de plus en plus d'importance. Durant les guerres de Religion, il s'agit d'un fief catholique. En conséquence, Henri IV confisque les biens du collège et renvoie son directeur. Une fois la paix revenue, le roi réforme l'enseignement des collèges : initialement destiné à former des clercs et des universitaires grâce à des études de théologie, le collège se transforme en institution où étudient les enfants d'une noblesse en majorité de robe, bourgeois parisiens et boursiers venus de Normandie[1].
Le collège connaît une très grande renommée dès le XVIe siècle, et de grands noms comme Racine, Boileau, Perrault le fréquentent au XVIIe et au XVIIIe siècles. Durant ces deux derniers siècles, le collège s'oppose à l'influence des jésuites dans l'enseignement, dont le fief est situé non loin, au collège de Clermont[1].
En 1793, la Convention nationale met fin à ses activités comme à celle des autres collèges. Il devient ensuite une prison, une caserne et une maison de correction[1].
Lycée Saint-Louis
En 1812, un décret de Napoléon Ier ordonne sa réouverture sur les plans de J.-B. Guynet, pour l’accueil d’un lycée impérial ; ce n’est pourtant qu’en octobre 1820 que le « collège royal Saint-Louis » succède à l’ancien collège d'Harcourt, accueillant à nouveau des internes dès 1823. En 1848, à la suite de la révolution, il change de nom pour devenir le « lycée Saint-Louis », après s'être appelé durant plusieurs mois « lycée Monge »[1].
Il se spécialise dans les enseignements scientifiques (l’internat n'accueille depuis 1885 que des élèves scientifiques) et dans les classes préparatoires aux grandes écoles (établies en 1866, seules présentes au lycée depuis la fermeture, en 1969, de la dernière classe de terminale). En 1843, un élève de l'établissement obtient pour la première fois le premier prix de mathématiques au concours général. Les classes préparatoires ouvertes en 1866 permettent de viser les concours de l'École polytechnique, l'École normale supérieure (en sciences), Centrale, l'École forestière et Saint-Cyr, augmentées en 1885 par la préparation à l'École navale. De nombreux élèves parviennent à intégrer ces établissements, si bien qu'à partir de cette dernière année, l'internat est réservé aux jeunes gens de classe préparatoire. Le nouveau lycée Lakanal se charge alors de loger une partie des élèves du lycée Saint-Louis. Avant la fin du XIXe siècle, les petites classes et le premier cycle secondaire sont supprimés à Saint-Louis, l'accent étant porté sur les classes scientifiques[1].
Après son introduction en France à partir de 1818 par Francisco Amorós, la gymnastique scolaire est enseignée à Saint-Louis à partir de 1836[2].
Dans les années 1860, la façade du lycée est retranchée de plus de cinq mètres pour l'aligner sur le nouveau boulevard Saint-Michel, tracé par le baron Haussmann[2].
À la rentrée 1880, notamment à cause du trop grand nombre de nouveaux d'élèves, le lycée est contraint d'installer des baraquements dans sa cour[2].
Avant 1945, les classes de latin-grec sont supprimées, ne permettant pas d'intégrer une terminale scientifique. En 1969, la dernière classe du secondaire disparaît. Le lycée Saint-Louis devient alors le seul lycée public français à ne compter que des classes préparatoires aux grandes écoles[1].
Infrastructures
Le lycée possède un CDI de 350 m2 (ouvert jusqu'à 22 h pour les internes et les internes-externés), un internat mixte de 356 lits (234 chambres individuelles, 61 doubles) directement sur place et une chapelle. Il possède également une cafétéria, en plus du réfectoire, et les salles de cours et d'interrogations sont à la disposition des étudiants en dehors de leurs horaires d'utilisation.
Association sportive
Le lycée dispose aussi d'infrastructures sportives : une cour et deux gymnases multi-sports (ultimate, basket-ball, volley-ball, badminton, tennis de table etc.), une salle de musculation, une salle de billard et une salle d'escalade. Outre les deux heures de sport obligatoires par semaine, l'association sportive permet à ses élèves adhérents l'accès à tous les équipements à midi et en soirée. Les tournois inter-classes d'ultimate et de volley-ball ayant lieu chaque année attirent de nombreux spectateurs parmi la population scolaire. L'AS propose aussi un tournoi d'échecs.
Enseignements
Le lycée propose principalement des filières scientifiques, à savoir les filières MPSI (mathématiques, physique et sciences de l'ingénieur), MP2I (mathématiques, physique, ingénierie et informatique), PCSI (physique, chimie et sciences de l'ingénieur) en première année, MP (mathématiques, physique), MPI (mathématiques, physique, informatique), PC (physique, chimie), PSI (physique, sciences de l'ingénieur) en deuxième année ainsi que la filière BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre). Il existe de plus une classe de préparation aux grandes écoles de commerce (filière ECS), destinée aux élèves ayant fait une terminale scientifique (première et deuxième années).
Le lycée Saint-Louis, tout comme ses voisins les lycées Louis-le-Grand et Henri-IV, communément appelés « les trois lycées de la montagne Sainte-Geneviève », est réputé pour sa sélectivité, la qualité de son enseignement et ses résultats aux différents concours des Écoles normales supérieures, des grandes écoles d'ingénieurs (Polytechnique, Mines ParisTech, ESPCI Paris, Centrale Paris, etc.), de commerce (ESSEC, HEC, ESCP Europe, EDHEC, etc.), et d'agronomie (AgroParisTech, Écoles vétérinaires, etc.).
Les élèves du lycée Saint-Louis sont appelés les « Sancto-Ludoviciens » ; plus de 98 % d'entre eux ont obtenu une mention bien ou très bien au baccalauréat et 43 % des élèves sont de sexe féminin, avec des différences selon les filières[3].
Classes préparatoires
Le lycée Saint-Louis accueille 1 300 bacheliers scientifiques par an dans ses classes préparatoires. Le lycée abrite des CPGE économiques et commerciales (ECS), et scientifiques (MPSI, MP2I, PCSI, MP, MPI, PC, PSI, BCPST).
Fait exceptionnel en France, de 1993 à 2014, des fonctionnaires adultes (et bien plus âgés que les jeunes bacheliers) étaient accueillis au sein d'une classe de PCSI pour préparer le concours interne d'ingénieur de la Ville de Paris[4], constituant une inhabituelle seconde chance.
En 2018, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2017 :
Filière | Élèves admis dans une grande école* |
Taux d'admission* |
Taux moyen sur 5 ans |
Classement national |
Évolution sur un an |
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ECS[5] | 23 / 46 élèves | 50 % | 53 % | 9e sur 100 |
1 |
MP / MP*[6] | 74 / 167 élèves | 44 % | 35 % | 9e sur 117 |
3 |
PC / PC*[7] | 53 / 162 élèves | 33 % | 24 % | 9e sur 112 |
5 |
PSI / PSI*[8] | 96 / 236 élèves | 41 % | 36 % | 12e sur 122 |
= |
BCPST[9] | 101 / 140 élèves | 72 % | 76 % | 4e sur 55 |
1 |
Source : Classement 2018 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2017). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. Par exemple, en filières ECE et ECS, ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP qui ont été retenues; en filières scientifiques, c'est un panier de 11 à 16 écoles d'ingénieurs qui a été retenu selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST). |
Origine géographique des élèves
La répartition géographique des origines des élèves de première année est relativement classique pour une CPGE située au centre de Paris, avec une forte quantité de personnes originaires de la capitale.
Paris | Île-de-France hors Paris | Autres départements français | Hors France |
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25 % | 50 % | 20 % | 5 % |
Langues vivantes étrangères des élèves
La répartition des choix de langues vivantes 1 révèle une majorité écrasante de LV1 anglais, liée aux déséquilibres que l'on peut rencontrer dans les classes de terminale scientifique.
Anglais | Allemand | Autre |
---|---|---|
81 % | 14 % | 5 % |
La répartition des choix en langues vivantes 2 est, quant à elle, nettement plus équilibrée, avec tout de même une forte majorité de personnes ayant choisi de ne pas suivre cet enseignement.
Anglais | Allemand | Espagnol | Autres | Aucune LV2 |
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15 % | 16 % | 20 % | 3 % | 46 % |
Personnalités liées au lycée
Élèves
- Charles Perrault - écrivain, académicien
- Charles-Louis de Montesquieu - Ă©crivain et philosophe
- Nicolas Boileau - écrivain, académicien
- Jean Racine - dramaturge, académicien
- Denis Diderot - Ă©crivain et philosophe
- Charles-Maurice de Talleyrand - homme politique et diplomate
- Jean-François de La Harpe - poète
- Abraham de Moivre - mathématicien
- Charles-François Dupuis - homme politique et philosophe
- Bon-Joseph Dacier - historien
- Jacques Gabriel Jan de Hauteterre - avocat et député au Conseil des Anciens puis au Corps législatif
- Firmin Didot - imprimeur
- Eugène de Beauharnais, fils de Joséphine Bonaparte
- Étienne de Loménie de Brienne - ministre de Louis XVI
- Jean-Nicolas Corvisart - médecin
- Jacques MacDonald - maréchal d'empire
- Marie-Jean Hérault de Séchelles - révolutionnaire
- Du lycée Saint-Louis
- Claude Allègre - géochimiste, ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie (1997-2000)
- Dove Attia - producteur, directeur et enseignant.
- Raymond Aubrac - membre de la résistance française intérieure à l'occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale.
- Charles Baudelaire - poète, écrivain et critique d'art
- Joseph Bertrand - mathématicien, académicien
- Albert Calmette - docteur en médecine
- Jacques Capliez - général, grand-croix de la Légion d'honneur, grand-croix de l'ordre national du Mérite
- Georges Chapouthier - chercheur en neurosciences
- Georges Charpak - physicien, prix Nobel de physique 1992
- Gustave Choquet - mathématicien et académicien
- Louis-Joseph-Raphaël Collin - artiste peintre
- François Coppée - poète
- Hubert Curien - physicien, ministre de la Recherche de 1984 Ă 1986 puis de 1988 Ă 1993
- Serge Dassault - chef d'entreprise, homme politique
- Georges Feydeau - auteur dramatique
- Clémence Franc - cheffe d'entreprise
- Maurice Fréchet - mathématicien
- Serge Frontier - scientifique
- Jean-Martin Charcot - neurologue et académicien
- Pierre-Gilles de Gennes - physicien, prix Nobel de physique 1991
- Carlos Ghosn - PDG de Nissan et Renault (2005-2019)
- Charles Gounod - compositeur
- Paul Hermelin - directeur général de Cap Gemini depuis décembre 2001, PDG depuis mai 2012
- Joris-Karl Huysmans - Ă©crivain et critique d'art
- Maurice-Marie Janot - chimiste, biologiste, pharmacologue, fondateur de l'ICSN
- Paul Kaya - ministre congolais, fonctionnaire international
- Eugène Labiche - dramaturge
- André Lebeau - président du CNES
- Henri-Léon Lebesgue - mathématicien
- Solomon Lefschetz, mathématicien
- Frédéric Le Play - polytechnicien, précurseur de la sociologie
- Paul Lévy, mathématicien
- Raymond Lévy - chef d’entreprise
- Joseph Liouville - mathématicien
- Patrice de Mac Mahon - président de la République française
- Yves du Manoir - polytechnicien, aviateur, international de rugby
- Jules Massenet - compositeur
- François Maurin - général, Chef d'État-Major des armées
- Louis Merlin - publicitaire
- Ernest Meissonnier - peintre, sculpteur
- Arnold Migus - physicien, directeur général du CNRS (2006-2010)
- Jacques Mitterrand, général, administrateur de sociétés.
- Henry de Monfreid - Ă©crivain et aventurier
- Roland Mousnier - historien
- Louis NĂ©el - physicien, prix Nobel de physique 1970
- Paul Painlevé - président du Conseil
- Louis Pasteur - biologiste, académicien
- Alain Poher - président du Sénat (1968-1992)
- Alain Robbe-Grillet - écrivain et cinéaste, chef de file du Nouveau Roman
- Romain Rolland - écrivain, prix Nobel de littérature 1915
- Jacques Rueff - haut fonctionnaire et Ă©conomiste
- Antoine de Saint-Exupéry - écrivain et aviateur
- Adrien Charles Salanson - général de division, commandant de l'École polytechnique (1876-1878)
- Henry de SĂ©gogne - Haut fonctionnaire et alpiniste
- Claude Simon - écrivain, prix Nobel de littérature 1985
- Yves Tanguy - peintre surréaliste
- René Thom - mathématicien, Médaille Fields 1958
- Kevin Tran - vidéaste
- Aimé Vaschy - mathématicien
- André Weil - mathématicien
- Émile Zola - écrivain
- Stanislas Niox-Chateau - entrepreneur, fondateur de Doctolib, startup française la plus valorisée en 2022
- Jean-Luc Lagardère - homme d'affaires, fondateur du groupe Lagardère
Enseignants
- André Akoun (1929-2010), professeur de philosophie, psychologie jusqu'en 1965
- Maurice Goldring, professeur d'anglais
- Octave Gréard, pédagogue et universitaire
- Jacques Hadamard, mathématicien
- Léopold Lacour, professeur de rhétorique, conférencier et dramaturge
Notes et références
- « Historique du lycée Saint-Louis », sur lycee-saintlouis.fr (consulté le ).
- Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
- « Présentation des filières au Lycée Saint-Louis », sur www.lycee-saintlouis.fr (consulté le )
- DRH Ville de Paris, « Plaquette du concours interne ingénieur Ville de Paris »
- Classement 2018 des prépas ECS
- Classement 2018 des prépas MP
- Classement 2018 des prépas PC
- Classement 2018 des prépas PSI
- Classement 2018 des prépas BCPST
- Admissions 2008- 2009 Lycée Saint-Louis
Voir aussi
Bibliographie
- Victor Chauvin, Histoire des lycées et collèges de Paris : suivie d'un appendice sur les principales institutions libres et d'une notice sur le concours général, Librairie L. Hachette et Cie, Paris, 1866, p. 121-133, 200-204 (lire en ligne)
- H.L. Bouquet, L'ancien collège d'Harcourt et le lycée Saint-Louis, Paris, 1891, ill.
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative Ă l'architecture :
- Ressource relative Ă la musique :
- Histoire détaillée du lycée.
- Site de l'association des anciens élèves du lycée Saint-Louis.
- Site de l'association des parents d'élèves du lycée Saint-Louis.