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René Thom

René Thom, né à Montbéliard le et mort à Bures-sur-Yvette le , est un mathématicien et épistémologue français, fondateur de la théorie des catastrophes[1]. Il reçut la médaille Fields en 1958. Il est le père de l'historienne et soviétologue Françoise Thom. Parmi les continuateurs des travaux de René Thom, on peut mentionner Erik Christopher Zeeman.

René Thom
René Thom à Nice, 1970.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Cimetière de Bures-sur-Yvette (d)
Nom de naissance
René Frédéric Thom
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Ĺ’uvres principales
Théorie des catastrophes, théorème de Dold–Thom, Thom–Sebastiani Theorem (d), isomorphisme de Thom, conjecture de Thom (d)

Biographie

Fils d'un épicier[2], René Thom fait ses études au lycée Saint-Louis, puis à l'École normale supérieure (promotion 1943 Sciences)[3].

À Strasbourg, en 1946, avec Henri Cartan, il commence à étudier les travaux de Kiyoshi Oka[4]. Il participe aussi, en 1946, à un séminaire organisé par Charles Ehresmann qui l'introduira aux « notions les plus importantes de la topologie algébrique »[5]. Le premier travail de René Thom a été une systématisation de la théorie de Morse. Agrégé de mathématiques en 1946[6], il obtient son doctorat à Paris en 1951, sous la direction d'Henri Cartan[7].

Il a été boursier au Princeton University Graduate College (en) en 1951-1952. Maître de conférences à la Faculté des Sciences de Grenoble en 1953, puis Maître de conférences, et professeur à la Faculté des Sciences de Strasbourg de 1954 à 1963[8].

Il résout le problème du cobordisme en 1954 (travaux pour lesquels il recevra la médaille Fields en 1958)[4]. Il devient par la suite professeur permanent à l'Institut des hautes études scientifiques de 1963 à 1990, nommé professeur émérite en 1988. C'est en 1966 qu'il donne (un peu empiriquement) la liste des 7 singularités qui apparaissent avec un déploiement de dimension inférieure ou égale à 4.

C'est aussi à partir de ce moment-là qu'il se désintéresse un peu des mathématiques (pour s'engager dans la théorie des catastrophes)[5].

Bien qu'il soit connu pour son développement de la théorie des catastrophes[9] entre 1968 et 1972, il reçoit la médaille Fields en 1958 pour des travaux antérieurs sur la topologie différentielle, en particulier la théorie du cobordisme. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1976.

Il est notamment l'auteur de Stabilité structurelle et morphogénèse[10], ouvrage destiné à présenter au grand public la théorie des catastrophes en termes simples (avec quelques formules tout de même).

René Thom sera un des directeurs du Séminaire de philosophie et mathématiques, créé en 1972 à l'école normale supérieure, qui a pour objet la confrontation des idées vivantes sur les rapports entre la philosophie et les mathématiques. Par son approche multidisciplinaire des problématiques, René Thom est, avec Gilles Gaston Granger et Jules Vuillemin, un des plus grands épistémologues français du XXe siècle.

Il sera aussi un des présidents de la Fondation Louis-de-Broglie, créée en 1973 au Conservatoire national des arts et métiers, qui a pour objet la recherche fondamentale en physique[11].

Ami de François Le Lionnais, il est l'invité d'honneur de l'Oulipo en 1974.

Il eut, sur la complexe question de la morphogénèse, un stimulant mais vif et contradictoire débat avec le biologiste Antoine Danchin (né en 1944) dont on retrouve l'écho dans l'important recueil de textes (notamment pp. 618 et suiv.) paru sous le titre Apologie du logos, éditions Hachette, 1990.

Il a consacré la suite de sa vie scientifique à l'étude de la biologie théorique et surtout à la philosophie d’Aristote.

Topologie différentielle

La topologie différentielle est une branche des mathématiques qui étudie les propriétés des variétés différentielles à partir de celles des fonctions différentiables à valeurs dans des variétés différentielles.

Théorème de Thom - Si deux variétés différentielles de même dimension ont mêmes nombres de Stiefel-Whitney, alors elles sont cobordantes.

Distinctions

  • MĂ©daille Fields en 1958.
  • Prix des Laboratoires de l'AcadĂ©mie des Sciences (1962).
  • MĂ©daille L.E.J. Brouwer de l'AcadĂ©mie des Sciences des Pays-Bas (1970).
  • Grand Prix des Sciences MathĂ©matiques et Physiques attribuĂ© par l'AcadĂ©mie des Sciences de Paris (1971).
  • Grand Prix Scientifique de la Ville de Paris (1974).
  • ConfĂ©rence von Neumann (1976).
  • Prix "Science et Art" de LVMH.
  • Grande Croix de l'ordre du mĂ©rite scientifique du BrĂ©sil (1995).
  • Docteur Honoris Causa des UniversitĂ©s de Warwick, Grande-Bretagne (1970), de TĂĽbingen, Allemagne (1976), de Nimègue, Pays-Bas (1983), et de San Sebastian, Espagne (1993).
  • Chevalier de la LĂ©gion d'Honneur et Commandeur de l'ordre national du MĂ©rite.

René Thom était membre titulaire de l'Académie des Sciences de Paris (1976), membre correspondant de l'Academia Brasileira de Ciencias (1967), membre étranger de l'American Academy of Arts and Sciences (1975), membre de la Deutsche Akademie der Naturforscher Leopoldina (1978), membre titulaire de l'Académie Internationale de Philosophie des Sciences de Bruxelles (1978), membre de l'Académie Polonaise des Sciences (1988).

René Thom a présidé la Fondation Louis de Broglie de 1991 à 2000.

Hommages

Salvador Dalí présenta deux hommages à René Thom, l'une à sa théorie dans La Queue d'aronde, l'autre dans l'Enlèvement topologique d'Europe.

Publications

Notes et références

  1. « Wikiwix's cache », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
  2. Sophie DOUGNAC, « Les grands scientifiques (4/6) - Le Montbéliardais René Thom, lauréat de la médaille Fields / René Thom : le fils d’épiciers devient prix Nobel », L'Est républicain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Wikiwix's cache », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
  4. E Vieillard Baron, « Les-Mathematiques.net - Cours de mathématiques supérieures », sur www.les-mathematiques.net (consulté le )
  5. Paraboles et catastrophes, Flammarion, Paris, 1983.
  6. « Thom René Frédéric », sur serge.mehl.free.fr (consulté le )
  7. (en) « René Thom », sur le site du Mathematics Genealogy Project
  8. Prédire n'est pas expliquer, avec Émile Noël, Flammarion, Paris, 1993.
  9. « THÉORIE DES CATASTROPHES », sur universalis.fr (consulté le ).
  10. « Images des mathématiques », sur images.math.cnrs.fr (consulté le )
  11. Fondation Louis-de-Broglie.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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