Accueil🇫🇷Chercher

Morphogenèse

La morphogenèse est l'ensemble des lois qui déterminent la forme, la structure des tissus, des organes et des organismes. Par extension, on parle aussi de morphogenèse dans d'autres domaines comme celui de la formation de villes.

DĂ©finitions

  1. Processus de développement des structures d'un organisme au cours de son embryogenèse ou de sa phylogenèse ;
  2. Processus de formation du relief de l'écorce terrestre, son étude permet de comprendre l'origine et le façonnement des formes de relief (voir aussi géomorphologie, géomorphogenèse ou glyptogenèse) ;
  3. Processus de création d'un ensemble de formes urbaines (théorie de la morphogenèse urbaine) ;
  4. Processus de développement de la connaissance humaine (épistémologie morphogénétique) considéré comme étant celui de la noosphère en application de la théorie de la résonance morphique de Rupert Sheldrake.

Introduction

La morphogenèse est une science qui est Ă©tudiĂ©e depuis la Grèce ancienne. La racine grecque « morph Â» signifie forme et « genèse Â» signifie formation[1].

La morphogenèse représente, en biologie développementale, les changements que l’on peut observer au niveau structurel lors de l’embryogenèse, notamment, et les mécanismes moléculaires et cellulaires qui régulent ces changements. Ces changements de forme deviennent généralement de plus en plus complexes.

La morphogenèse, la division cellulaire et la différenciation cellulaire sont des processus nécessaires au développement d’un organisme[2]. La morphogenèse est le processus le plus complexe des trois à étudier, puisqu’il se définit en quatre dimensions (espace tridimensionnel et le temps) et implique l’interaction de milliers de molécules différentes[1]. De plus, il est relativement difficile de l'étudier puisqu’il est compliqué d’observer de manière directe ce qui se passe à l’intérieur d’un organisme lorsque celui-ci est en train de se développer. Pour ces raisons, les études morphogénétiques se font souvent sur des tissus fixés ou par l’analyse des propriétés de certaines molécules ou cellules synthétisées qui peuvent jouer un rôle dans la formation des tissus[3].

La morphogenèse constitue la dernière étape du développement embryonnaire. Au cours de cette étape développementale, les tissus, les organes et les différentes parties du corps subissent des réarrangements. Ces réarrangements dépendent notamment de l’adhérence intercellulaire et de l’adhérence ayant lieu entre les cellules et la matrice extracellulaire[4].

La morphogenèse est très différente chez les animaux et les végétaux. En effet, chez les animaux on observe une migration des cellules et des tissus, ce qui n’est pas le cas chez les végétaux. De plus, la morphogenèse et l’augmentation de la taille de l’organisme ne sont observées qu’au stade embryonnaire et au stade juvénile chez les animaux, tandis qu’elles sont observées tout au long de la vie des végétaux[2].

Histoire

Conrad Hal Waddington

Conrad Hal Waddington, un biologiste, est un des nombreux scientifiques ayant joué un rôle important dans l’histoire de la morphogenèse. Il a élaboré le concept de paysage épigénétique. Le paysage épigénétique est une métaphore qui permet d’expliquer qu’un organisme va emprunter une certaine trajectoire développementale parmi plusieurs trajectoires possibles, tel qu’une bille qui descend à travers des vallées[5].

Image illustrant la théorie des transformations de D'Arcy Wentworth Thompson.

D’Arcy Wentworth Thompson

D’Arcy Wentworth Thompson Ă©tait un morphologiste et lui aussi a contribuĂ© Ă  l'histoire de la morphogenèse. Il expliquait dans son livre « On Growth and Form Â» que la sĂ©lection naturelle Ă  elle seule n'est pas responsable de la morphogenèse, mais que des forces mĂ©caniques et des lois physiques sont Ă©galement impliquĂ©es[6]. C’est Ă©galement Thompson qui a Ă©laborĂ© la thĂ©orie des transformations. Cette thĂ©orie dĂ©montre que les changements de dĂ©veloppement Ă©voluent de façon coordonnĂ©e chez l’organisme, c’est-Ă -dire que les structures de l’organisme n’évoluent pas indĂ©pendamment les unes des autres[7].

Alan Turing

Alan Turing, un mathĂ©maticien, l’un des premiers Ă©tudiants de Thompson, a publiĂ© un article, « The Chemical Basis of Morphogenesis Â», dans lequel il a prĂ©sentĂ© un modèle biomathĂ©matique de la morphogenèse, basĂ©e sur sa thĂ©orie des systèmes de rĂ©action-diffusion[8].

La découverte de l’ADN, ainsi que la biologie moléculaire et la biochimie, ont permis de mieux comprendre les mécanismes responsables de ce que Turing avait modélisé. De nombreux morphogènes qui fonctionnent grâce à un gradient de diffusion ont ainsi été caractérisés[9].

Pointe racinaire observée au microscope (100X). 1. Méristème; 2. Columelle; 3. Partie latérale de la coiffe; 4. Cellules mortes; 5. Zone d'élongation.

Morphogenèse des cellules individuelles

La morphogenèse d’un organisme dépend, de manière plus ou moins directe, de la morphogenèse au niveau cellulaire: un changement dans la forme des cellules change la forme du tissu qu’elles composent. Ceci peut facilement être observé chez des organismes incapables de se déplacer activement, comme les plantes. Certains tissus végétaux se développent par l’expansion des cellules et non pas par leur augmentation en nombre. Un exemple de ce genre de tissu est la racine. Le bout d’une racine est composé de deux zones ; une zone de prolifération et une zone d’expansion. Le changement de forme de la racine, soit son élongation, engendre une division cellulaire polarisée (zone de prolifération) ainsi qu’une expansion cellulaire (zone d’expansion). L’expansion des cellules va modifier leur propre forme et ainsi occasionner un changement dans la forme du tissu dans lequel elles se trouvent[1].

Division cellulaire

Exemple d'une coquille "dextre" oĂą l'ouverture de la coquille est Ă  droite.

La division cellulaire, la mitose, permet d’augmenter le nombre de cellules et donc le volume d’un tissu en particulier chez un organisme. Selon la disposition spatiale que prennent les cellules venant de subir une division, un tissu peut prendre une nouvelle forme. Cette disposition spatiale est particulièrement importante tĂ´t dans le dĂ©veloppement de l’organisme, Ă  la suite de la fĂ©condation. L’orientation spatiale des cellules peut ĂŞtre soit radiale ou spirale[1]. Lorsque l’orientation est radiale, les cellules filles vont se positionner au mĂŞme niveau spatial que les cellules mères dont elles Ă©manent. Tandis que pour l’orientation spirale, les cellules filles vont se positionner au niveau des sillons qui sĂ©parent les cellules mères. Dans le cas de l’orientation spirale, la position des cellules filles peut altĂ©rer le phĂ©notype de l’organisme. En effet, le positionnement des cellules filles peut induire une rotation du tissu, soit dans le sens horaire ou dans le sens antihoraire. C’est ce qui se produit chez l’escargot Lymnaea peregra. Si la rotation se fait dans le sens horaire, sa coquille sera « dextre Â»; dans le sens antihoraire, sa coquille sera « senestre Â». Cette variation dans la position des cellules filles, toujours dans le cas de l’orientation spirale, peut jouer un rĂ´le moins important chez d’autres organismes. Par exemple, chez la grenouille Xenopus laevis, la prĂ©sence d'une telle variation dans le sens de rotation n’a aucun impact sur l’axe de symĂ©trie de l’embryon[1].

L’orientation de la division cellulaire dans l'épithélium influence la morphogenèse tôt ou tard dans le développement. Elle peut notamment avoir un rôle important dans la neurulation chez les vertébrés[1].

La division cellulaire est Ă©galement importante chez les plantes, car elles ne peuvent pas occasionner de rĂ©arrangements cellulaires. La division cellulaire chez les vĂ©gĂ©taux a lieu, entre autres, dans les racines. Les racines se forment par la multiplication de cellules dites « initiales Â», localisĂ©es dans le tissu mĂ©ristĂ©matique. Ces cellules initiales correspondent aux cellules souches que l’on retrouve chez les animaux. Il en existe quatre sortes diffĂ©rentes, chacune responsable de la formation de diffĂ©rentes structures. Ces cellules formeront le pĂ©ricycle et le tissu vasculaire, la columelle, le cortex et l’endoderme ainsi que l’épiderme. La division et l’expansion de ces cellules initiales permettent donc aux vĂ©gĂ©taux de former des racines[1].

Mort cellulaire programmée

La mort cellulaire programmĂ©e, aussi appelĂ©e apoptose, peut influencer la morphogĂ©nèse de deux manières principales. Elle peut permettre de former de façon directe une nouvelle structure et elle peut permettre d’éliminer l’accumulation de cellules non nĂ©cessaires lors d’un processus morphogĂ©nĂ©tique. Un bon exemple est celui de la formation des doigts chez l’être humain qui implique la mort cellulaire programmĂ©e d’une partie des cellules. En effet, la main ressemble d’abord Ă  une palme puis l’apoptose permet de dĂ©grader les cellules interdigitales afin de former les doigts. La matrice extracellulaire qui se retrouve dans ces rĂ©gions interdigitales est quant Ă  elle dĂ©gradĂ©e par des protĂ©ases[1]. L'inhibition de cette apoptose conduit Ă  des morphologies de membres diffĂ©rents (comme la patte postĂ©rieure palmĂ©e des canards ou l'aile de la chauve-souris).

Différenciation cellulaire

La diffĂ©renciation cellulaire est rĂ©gulĂ©e par des gènes rĂ©gulateurs qui contrĂ´lent l’expression d’autres gènes dans le temps. La morphogenèse, quant Ă  elle, est rĂ©gulĂ©e par des gènes rĂ©gulateurs qui contrĂ´le la frĂ©quence et la direction de la division cellulaire et la migration des cellules prĂ©cĂ©dant leur prolifĂ©ration[10]. La diffĂ©renciation cellulaire est le processus par lequel une cellule acquiert des fonctions et des structures spĂ©cialisĂ©es. Cette diffĂ©renciation permet l’organisation des cellules en tissu et organe. Elle est principalement causĂ©e par une variation de l’expression gĂ©nique, c’est-Ă -dire l’activation ou l’inactivation de certains gènes[2].

Migration et adhérence cellulaire

La rĂ©organisation du cytosquelette est Ă  l’origine du changement de forme d’une cellule. Il est aussi Ă  l’origine de la migration cellulaire[11]. La migration cellulaire peut engendrer un mouvement morphogĂ©nĂ©tique nommĂ© « convergence-extension Â», qui se caractĂ©rise soit par l’augmentation de la surface d’un tissu, soit par l’augmentation de sa longueur. Ceci se fait via la rĂ©organisation des cellules d’une couche de tissu, causant le rĂ©trĂ©cissement du tissu au niveau de l’intercalation des tissus (convergence) et l’allongement de ces mĂŞmes cellules dans le sens perpendiculaire Ă  l’intercalation des tissus (extension)[2].

On pense que la migration cellulaire se fait via la matrice extracellulaire, qui est composée de glycoprotéines situées à l’extérieur de la membrane plasmique des cellules. Ces glycoprotéines serviraient à guider les cellules migratrices. Les fibronectines, par exemple, contribuent à la migration cellulaire en permettant aux cellules migratrices de se fixer au collagène. Certaines molécules présentes dans la matrice cellulaire ont également un rôle inhibiteur, afin d’empêcher les cellules migratrices de se déplacer dans des directions non désirées. Ceci permet de guider la migration. Les cellules migratrices possèdent des récepteurs qui leur permettent de réagir en fonction de leur environnement. Rendues à leur destination, les cellules migratrices sont maintenues en place par la matrice extracellulaire, permettant ainsi la formation de tissu et d’organe[2].

Les molécules d’adhérence cellulaire, situées à la surface des cellules, interagissent avec d’autres molécules adhérentes localisées sur les cellules voisines. Ceci joue un rôle dans la migration cellulaire et dans le maintien des tissus et des organes. La nature chimique et le nombre de molécules adhérentes à la surface des cellules diffèrent selon le type cellulaire, ce qui permet de réguler la migration et la formation des tissus. La plus importante molécule d’adhérence est la cadhérine, qui nécessite la présence d’ions calcium afin d’être activée[2].

Études de la morphogenèse chez différents organismes

DĂ©veloppement d'une plume aviaire.

Morphogenèse des plumes : un modèle pour l’Évo-DĂ©vo

La formation des plumes aviaires pourrait servir de modèle en Évo-DĂ©vo. Chez les oiseaux, lors de la morphogenèse, des bourgeons de plumes apparaissent de manière Ă  former un axe antĂ©ro-postĂ©rieur ainsi qu’un axe proximo-distal[12]. De ces bourgeons vont Ă©maner les diffĂ©rentes structures de la plume : le rachis, les barbes et les barbules. Un changement dans la taille, l’angle ou la symĂ©trie d’une de ces trois structures peut produire diffĂ©rentes formes de plume. Un des buts principaux en Évo-DĂ©vo est de comprendre la base molĂ©culaire des processus dĂ©veloppementaux et de comprendre comment une modification des voies de signalisation molĂ©culaire peut altĂ©rer le dĂ©veloppement. Un changement dans le dĂ©veloppement peut mener Ă  un changement de phĂ©notype et peut donc potentiellement causer un impact dans l’évolution[12]. En modulant les voies de signalisation molĂ©culaire responsables du dĂ©veloppement tĂ©gumentaire chez le poulet, par exemple, il serait possible d’analyser les processus molĂ©culaires des diffĂ©rents paramètres morphogĂ©nĂ©tiques responsables de la formation des plumes[12]. La morphogenèse des plumes aviaires pourrait donc servir de modèle dans le cadre des Ă©tudes d’Évo-DĂ©vo.

Morphogenèse chez l’amphibien Ensatina eschscholtzii

Des analyses comparatives sur les mécanismes cellulaires de la morphogenèse chez plusieurs amphibiens ont démontré qu’il existait une grande variabilité dans le développement précoce de ces organismes. Cette variabilité pourrait possiblement s’expliquer par la taille de l’œuf, la division cellulaire et la gastrulation[13]. Une étude ayant pour but de déterminer comment la taille et le vitellus d’un œuf peuvent influencer le développement précoce des amphibiens a été réalisée. Pour ce faire, une analyse de la division cellulaire, de la gastrulation ainsi que de la neurulation a été réalisée chez Ensatina eschscholtzii, une salamandre de la famille des Plethodontidae[13]. Les processus ontogéniques qui ont lieu lors du développement précoce étaient considérés auparavant comme étant conservés dans l’évolution, mais cette étude démontre qu’il existe en fait une certaine variabilité. Il existe, par exemple, des variations au niveau de la position initiale des tissus précurseurs ainsi qu’au niveau des mécanismes cellulaires responsables de plusieurs mouvements morphogénétiques similaires. Les urodèles et la plupart des anoures, deux ordres d’amphibiens différents, possèdent à la surface de l’épithélium de la zone marginale des tissus précurseurs du mésoderme. Xenopus, qui fait partie de l’ordre des anoures, quant à lui, en possède très peu. Xenopus possède cependant plusieurs mécanismes cellulaires qui contrôle le mouvement d’involution (mouvement qui permet aux tissus de s’enrouler sur eux-mêmes) de la zone marginale, incluant la migration du mésoderme le long du toit du blastocœle et la convergence-extension du mésoderme et de la crête neurale. La convergence-extension du mésoderme uniquement est suffisante pour induire l’involution et d’autres mouvements de la gastrulation chez Xenopus. Au contraire, la migration du mésoderme au niveau du toit du blastocœle est nécessaire à la gastrulation chez les Pleurodèles (ordre des urodèles). La convergence-extension des salamandres n'a lieu qu’à la fin de la gastrulation et pendant la neurulation[13]. La grosseur de l’œuf et de son contenu en vitellus influence la division cellulaire, la blastulation et la gastrulation dans un contexte morphogénétique. Plus l’œuf est gros, plus le développement est lent. Chez les amphibiens, les œufs de plus grosse taille induisent certains changements significatifs et prévisibles dans le développement précoce. Ceci est vrai pour plusieurs ordres d’amphibiens, mais le contexte phylogénétique doit malgré tout est pris en compte lorsqu'on analyse le rythme du développement précoce ou lorsqu'on analyses les mécanismes morphogénétiques[13].

Cascade de signalisation Wnt chez les chordés

Wnt est une protĂ©ine qui joue un rĂ´le important dans la communication cellulaire lors de l’embryogenèse. Cette protĂ©ine influence la symĂ©trie et la morphogenèse lors du dĂ©veloppement post-embryonnaire chez les chordĂ©s coloniaux[14]. Les protĂ©ines de la famille Wnt rĂ©gulent les interactions cellulaires et contrĂ´lent ainsi la prolifĂ©ration, la diffĂ©renciation, la migration et la polaritĂ© des cellules et des tissus. Ces protĂ©ines jouent un rĂ´le dans trois voies de signalisation cellulaires principales : la voie de la polaritĂ© cellulaire planaire (PCP), la voie Wnt/calcium et la voie canonique. La signalisation cellulaire de Wnt responsable de la formation de l’axe de symĂ©trie lors de la rĂ©gĂ©nĂ©ration ou du dĂ©veloppement prĂ©coce est très conservĂ©e. La modulation de la signalisation de Wnt dans ces processus induit des phĂ©notypes atypiques. Botryllus schlosseri, un chordĂ© colonial de la classe des Ascidiaecea, a la capacitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©rer tout son corps via le bourgeonnement, qui est un type de multiplication asexuĂ©e. Cette multiplication asexuĂ©e va permettre Ă  ce chordĂ© de se dĂ©velopper sans passer par les stades de dĂ©veloppement embryonnaires. Une Ă©tude a dĂ©montrĂ© le rĂ´le de la voie de signalisation canonique de Wnt dans le processus de bourgeonnement. Trois ligands de Wnt ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par hybridation in situ et RT-PCR (transcription inverse suivie d’une PCR) : Wnt2B, Wnt5A et Wnt9A. Cette Ă©tude a dĂ©montrĂ© qu’une modulation chimique de cette voie de signalisation engendrait un bourgeonnement anormal Ă  cause d'une duplication des axes antĂ©ro-postĂ©rieur, des bourgeons surnumĂ©raires et de la perte de la polaritĂ© apicale/basale des cellules[14]. La voie de signalisation de Wnt influencerait en effet, de manière Ă©gale, les processus de dĂ©veloppement embryonnaires ainsi que les processus de bourgeonnement. Ceci suggère la conservation des mĂ©canismes morphogĂ©nĂ©tiques, que ce soit dans le contexte du dĂ©veloppement embryonnaire ou rĂ©gĂ©nĂ©ratif[14]. La sur-activation de la voie canonique de Wnt confère la capacitĂ© Ă  un tissu non rĂ©gĂ©nĂ©ratif de se rĂ©gĂ©nĂ©rer. La modulation de la voie de signalisation Wnt, en bloquant le complexe GSK-3Ăź chez Botryllus schlosseri, cause une perturbation dans la formation de l’axe antĂ©ro-postĂ©rieur et engendre donc un dĂ©veloppement asymĂ©trique lors de son cycle de reproduction asexuĂ©e. Plusieurs Ă©tudes affirment que la voie de signalisation Wnt aurait jouĂ© un rĂ´le important dans l’origine Ă©volutive de la multicellularitĂ© chez les animaux. Cette voie de signalisation est conservĂ©e chez les chordĂ©s durant l’embryogenèse, la mĂ©tamorphose, la rĂ©gĂ©nĂ©ration et la reproduction asexuĂ©e[14].

Notes et références

  1. (en) Jamie A. Davies, Mechanisms of morphogenesis, Amsterdam, Elservier Academic Press,
  2. Neil A. Campbell et Jane B. Reece, Biologie, Saint-Laurent, ERPI, (ISBN 978-2-7613-1783-2)
  3. (en) Jonathan Bard, Morphogenesis : The Cellular and Molecular Processes of Developmental Anatomy, New York, Cambridge University Press,
  4. Mr Harvey Lodish, Mr Arnold Berk, Paul Matsudaira et James Darnell, Biologie moléculaire de la cellule, De Boeck Supérieur, , 1096 p. (ISBN 978-2-8041-4802-7, lire en ligne)
  5. (en) Brian K. Hall, Evolutionary Developmental Biology, Springer Science & Business Media, , 491 p. (ISBN 978-0-412-78580-1, lire en ligne)
  6. (en) Denise J. Montell, Morphogenetic Cell Movements: Diversity from Modular Mechanical Properties, vol. 322, Science (journal), , 1502–1505 p. (PMID 19056976, DOI 10.1126/science.1164073, Bibcode 2008Sci...322.1502M, S2CID 27982230, lire en ligne [archive du ]), chap. 5907.
  7. « On growth and form », sur archive.org (consulté le )
  8. (en) Michele Emmer, Imagine Math 2 : Between Culture and Mathematics, Springer Science & Business Media, , 262 p. (ISBN 978-88-470-2889-0, lire en ligne)
  9. Patrick Pla, « Les inductions embryonnaures et les gradients de morphogènes » Accès libre, sur Biologie cellulaire et génétique du développement (consulté le )
  10. (en) J. William Schopf, The Proterozoic Biosphere : A Multidisciplinary Study, Cambridge University Press, , 1348 p. (ISBN 978-0-521-36615-1, lire en ligne)
  11. Patrick Pla, « Les migrations cellulaires » Accès libre, sur Biologie cellulaire et génétique du développement (consulté le )
  12. Randall B. Widelitz, Ting Xin Jiang, Mingke Yu et Ted Shen, « Molecular biology of feather morphogenesis: a testable model for evo-devo research », Journal of Experimental Zoology. Part B, Molecular and Developmental Evolution, vol. 298, no 1,‎ , p. 109–122 (ISSN 1552-5007, PMID 12949772, PMCID 4382008, DOI 10.1002/jez.b.29, lire en ligne, consulté le )
  13. Andres Collazo et Ray Keller, « Early development of Ensatina eschscholtzii: an amphibian with a large, yolky egg », EvoDevo, vol. 1,‎ , p. 6 (ISSN 2041-9139, PMID 20849648, PMCID 2938725, DOI 10.1186/2041-9139-1-6, lire en ligne, consulté le )
  14. Alessandro Di Maio, Leah Setar, Stefano Tiozzo et Anthony W. De Tomaso, « Wnt affects symmetry and morphogenesis during post-embryonic development in colonial chordates », EvoDevo, vol. 6,‎ , p. 17 (PMID 26171140, PMCID 4499891, DOI 10.1186/s13227-015-0009-3, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Vincent Fleury, Les tourbillons de la vie ; une simple histoire de nos origines, Paris, Fayard, 2017 (ISBN 978-2-213-70184-4)
  • Pierre-François Puech - «Morphogenèse et phylogenèse : comment l'homme s'est-il constituĂ© Ă  partir de ses ancĂŞtres ?» (2006), EMC Ă©d. Elsevier SAS, Paris, Stomatologie,22-003-S-12, Doi : 10.1016/S0000-0000(08)53152-4 http://www.academia.edu/4260251/Morphogenese_et_phylogenese_-how_man_became_man_from_the_ancestral_line_of_development_according_to_J._W._Goethe
  • Peter S. Stevens - « Les formes dans la nature » (1978), Ă©d. du Seuil, coll. Science Ouverte. (ISBN 2-02-004813-2)
  • RenĂ© Thom - « StabilitĂ© structurelle et morphogenèse » (1972, 2e Ă©d. revue, corrigĂ©e et augmentĂ©e), InterEditions, Paris (ISBN 2-7296-0081-7)
  • Alan Turing - « The Chemical Basis of Morphogenesis » (1952), Phil. Trans. R. Soc. B, Vol 237, No 641, pp. 37-78

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.