Louis-Joseph-Raphaël Collin
Louis-Joseph-Raphaël Collin dit Raphaël Collin, né le à Paris et mort le à Brionne, est un peintre et un illustrateur français proche du symbolisme.
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(Ă 66 ans) Brionne |
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Biographie
Raphaël Collin est le fils aîné de Nicolas Pierre Collin (1820-1900), conservateur d'une des bibliothèques municipales de Paris et peintre amateur qui exposa au Salon de 1865 à 1870, et de Catherine de Mouzon, son épouse, originaires de la Meuse. Quatre ans plus tard le couple lui donnera une sœur, qu'ils prénommèrent Blanche (1854-1917).
Il étudie au lycée Saint-Louis à Paris, puis à Verdun dans la classe de M. Fouquet, où il a pour condisciple Jules Bastien-Lepage[1], qui deviendra un ami fidèle. Au milieu de l'année 1860, il est admis à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Bouguereau (1825-1905), puis il rejoint Bastien-Lepage dans l'atelier d'Alexandre Cabanel (1823-1889), avec Fernand Cormon, Aimé Morot, Gervex et Benjamin-Constant.
Raphaël Collin est un peintre de genre, de nu, de portrait, de composition décorative, et produit des illustrations. Grand collectionneur de terres cuites antiques, de grès et poteries du Japon, il collabora avec Théodore Deck de 1872 à 1889 à la réalisation de faïences décoratives. Très prisée au Japon, sa peinture y fut introduite par le marchand d'art Hayashi Tadamasa.
Il expose à partir de 1873 au Salon où on lui décerne plusieurs prix. En 1880, il achète une propriété à Fontenay-aux-Roses, ruelle des Marinières, dans le jardin de laquelle il fait poser ses modèles. Puis il s'installe rue des Châtaigniers[2], y cultivant orchidées, lys et pivoines et de nombreuses plantes d'origine japonaise.
Parmi ses peintures décoratives, on remarque le plafond pour le petit foyer du théâtre de l'Odéon[3], et un plafond en rotonde pour l'Opéra-Comique à Paris.
Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1909, à la section peinture, au fauteuil d'Ernest Hébert (1817-1908)[4]. En 1911, il est nommé professeur chef d'atelier à l'École des beaux-arts de Paris en remplacement de Luc-Olivier Merson, y comptant Florimond Météreau et Germain Raingo-Pelouse parmi ses élèves les plus connus.
Raphaël Collin meurt le à Brionne. Ses obsèques furent célébrées le à Paris et il est inhumé dans le cimetière de Fontenay-aux-Roses avec ses parents et sa sœur Blanche. Sa tombe est ornée d'une statue.
Son élève Sébastien Laurent fut son légataire universel.
Sa collection de céramiques japonaises pour la cérémonie du thé a été acquise en 1917 par le musée des Beaux-Arts de Lyon.
Ĺ’uvres
Ĺ’uvres dans les collections publiques
- Argentine
- Buenos Aires, Museo Nacional de Bellas Artes : Floréal, 1888[5].
- France
- Alençon, musée des Beaux-Arts et de la Dentelle : Daphnis et Chloé, 1877, œuvre détruite lors d'un incendie.
- Arras, musée des Beaux-Arts : Portrait de jeune fille, 1900.
- Belfort, musée d'Art et d'Histoire : La Musique et La Danse, 1880, panneaux décoratifs pour le foyer du théâtre municipal de Belfort.
- Brest, musée des Beaux-Arts : Portrait de madame Dreyfus, 1891, huile sur toile, 188 x 132 cm[6].
- Fontenay-aux-Roses, mairie, salle du conseil : Panneau décoratif, vers 1912, œuvre détruite en 1979.
- Paris :
- Fonds municipal d'art contemporain de la Ville de Paris :
- Portrait de Mme Blondeau, 1891 ;
- Solitude, 1901.
- hôtel de ville, salon des Lettres : La Poésie, 1890-1893, panneau décoratif.
- musée d'Orsay :
- Portrait de Mme Jean-Georges MĂĽntz, 1879 ;
- Floréal, 1886.
- musée Rodin : Intimité, 1897.
- Opéra-Comique : Les Harmonies de la nature inspirent le compositeur, 1898-1900, plafond.
- Sorbonne : Fin d'Été, 1886-1888, panneau décoratif pour la salle à manger de l'appartement du recteur.
- Théâtre de l'Odéon : La Renommée, 1892-1894, plafond pour un petit foyer.
- Fonds municipal d'art contemporain de la Ville de Paris :
- Rouen, musée des Beaux-Arts : Sommeil, 1873.
- Toulon, musée d'art : Portrait de Mademoiselle Rossolin, 1889.
- Japon
- Chiba, musée préfectoral : Méditation, 1904.
- Fukuoka, musée de la ville :
- Au bord de la mer, 1892 ;
- Jeune Fille, 1894.
- Shimane, musée préfectoral : Portrait de la jeune Élise G…, 1885.
- Tokyo, université des beaux-arts et de la musique :
- Idylle, 1882 ;
- Autoportrait, 1882.
- Suède
- Göteborg, musée des Beaux-Arts : L'Été, 1884.
CĂ©ramiques
- Services à décors japonisants, 1871.
- Portrait de Dame, faïence pour l'atelier de Théodore Deck, présenté à l'Exposition universelle de 1878.
Illustrations
- Longus, Daphnis et Chloé, gravé par Champollion, Paris, H. Launette et G. Boudet, 1890.
- Pierre LouĂżs, Chansons de Bilitis, Paris, Ferroud, 1906.
- Pierre Louÿs, Aphrodite, gravé par Ernest Florian, Paris, Ferroud, 1909 (lire en ligne sur Gallica).
Salons
- 1873 : Sommeil (seconde médaille).
- 1874 : VĂ©nitienne.
- 1875 : Idylle.
- 1877 : Daphnis et Chloé.
- 1878 : Les Foins.
- 1879 : Portrait de Mme Jean-Georges MĂĽntz.
- 1884 : l'Été.
- 1886 : Floréal.
- 1896 : Coin de Jardin.
Expositions
- Exposition universelle de 1878 à Paris : faïences pour Théodore Deck.
- Exposition universelle de 1879 à Sydney, première médaille.
- Exposition universelle de 1889 Ă Paris, grand prix.
Galerie
- Le Chant (1880), musée des Beaux-Arts de Belfort.
- La Chanson Légère, Paris, Opéra comique.
- Floréal (1888), Buenos Aires, musée national des beaux-arts d'Argentine.
- Illustration pour Daphnis et Chloé (1890).
- Portrait de Madame Dreyfus (1891), Musée des Beaux-Arts de Brest.
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur en 1884.
- Officier de la LĂ©gion d'honneur en 1894.
- Chevalier de l'ordre de Saint-Michel (royaume de Bavière).
- Ordre du Soleil levant (Japon).
Élèves
- Georges Binet (1865-1949).
- Caroline Callahan (1866-1959)
- Pierre-Henri Ducos de La Haille (1889-1972), prix de Rome en peinture de 1922.
- Marguerite Delorme (1876-1946), en 1890-1895 à l'Académie Vitti.
- Florence Esté (1859-1926).
- Georges Gasté (1869-1910).
- Charles-Boris de Jankowski.
- KeiichirĂ´ Kume (1866-1934).
- Seiki Kuroda (1866-1924).
- Maurice SĂ©bastien Laurent (1887-1973).
- Georges Le Meilleur (1861-1945).
- René Longa (1878-1950).
- Maurice Guy-Loë (1898-1991).
- Gabriel Moiselet (1885-1961), entre 1906 et 1914[7].
- SaburĂ´suke Okada (1869-1939).
- Victorine Rehm.
- Marie Rehm, en 1923.
- Ella-E. Richards, en 1900.
- LĂ©on Sabatier (1891-1965)
- Maurice Tastemain (1878-1944).
- Joan Brull Vinyoles (1863–1912).
- Eisaku Wada (1874-1959).
Notes et références
- (en) « Louis-Joseph-Raphaël Collin », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
- Actuelle rue Jean-Lavaud, à la hauteur de l'immeuble de « La Résidence du peintre ».
- Recouvert de peinture noire en 1967 lors de la création de la salle du Petit-Odéon, remis à jour et restauré en 2005.
- Statut et index biographique. Académie des Beaux-Arts, Paris, Palais de l'Institut, 1991, p. 28.
- (es) Equipo de Desarrollo de la Dirección de Sistemas Cultura, « Floréal », sur Museo Nacional de Bellas Artes (consulté le ).
- Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
- Archives nationales, AJ. 52 - 314.
Annexes
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit.
- Marcus Osterwalder (dir.), Dictionnaire des illustrateurs, 1890-1945, Éditions Ides et Calendes, 1992, p. 263.
- Rika Mitani, Raphaël Collin (1850-1916), à partir des années 1880 - Fontenay-aux-Roses, collection d'art extrême-oriental et ses œuvres, Mémoire pour le Master, Université Paris IV, [éditeur ?], 2006.
- E. Montrosier, « Raphaël Collin », in Les Artistes modernes, IIe partie, 1882, pp. 121-124.
- A. M. de Bellina, Raphaël Collin, nos peintres dessinés par eux-mêmes, Paris, 1883, pp. 93-96.
- « Raphaël Collin », Joseph Uzanne, dans Figures contemporaines tirées de l'Album Mariani (dir. Angelo Mariani), volume IV, Paris, Henri Floury, 1899, lire en ligne sur Gallica
- Marie-Madeleine Valet, « Raphaël Collin », Revue Illustrée, 1907, vol.2, pp. 761-773.
- David Descatoire, Rika Mitani, « Raphaël Collin, ce Fontenaisien méconnu », Le Temps Libre, [date ?], p. 27.
Archives
- Archives nationale : 34 lettres lettres autographes.
- Bibliothèque du musée du Louvre : 5 lettres autographes.
- Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France : 3 lettres autographes.
- Institut néerlandais de Paris : 2 lettres autographes.
Iconographie
- Anonyme, Collin dans son atelier, 1890, photographie, Paris, musée d'Orsay.
- Henri Brauer, Collin, 1899, gravure, Album Mariani.
- Pierre Petit, Raphaël Collin, photographie, Collection Félix Potin.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Bridgeman Art Library
- Musée d'Orsay
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) British Museum
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Art at the new Gallery London 1897, quatre illustrations sur archive.org.