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Marguerite Delorme

Marguerite Delorme, née le à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) et morte le à Lille (Nord) est une artiste peintre orientaliste française .

Marguerite Delorme
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Lille
Nationalité
Activité
Maître

Biographie

De LunĂ©ville Ă  Paris : formation et premiers succès

La Poupée, lithographie en couleur publiée en 1898 dans l'Estampe Moderne.

Marguerite Anna Rose Delorme, fille de LĂ©onie Antoni (1853-1944) et d'Edmond Delorme (1847-1929), est nĂ©e le Ă  LunĂ©ville au 68 rue de Lorraine. Son père est un personnage bien connu en Lorraine. Ă€ la naissance de sa fille, il a 29 ans et exerce la fonction de mĂ©decin aide major au rĂ©giment de la Garde RĂ©publicaine Ă  Paris, Ă  la caserne des CĂ©lestins. Reconnu dans le monde de la mĂ©decine militaire, il reste un personnage illustre pour la ville de LunĂ©ville[1]. Auteur d’un ouvrage de rĂ©fĂ©rence sur LunĂ©ville et son arrondissement[2], il est aussi  le fondateur, en 1919, de l’association des Amis des Beaux-Arts et des Arts industriels de l’arrondissement de LunĂ©ville, association qui sera dĂ©clarĂ©e en prĂ©fecture le . Cette association a pour but de crĂ©er « dans les salles palatiales du château de LunĂ©ville, un MusĂ©e historique de la Ville, un musĂ©e de Peinture et de Sculpture, un musĂ©e historique des Cantons de l’Arrondissement, un musĂ©e des Arts industriels[3]». Il est donc le fondateur de l’un des musĂ©es de LunĂ©ville, l’autre Ă©tant le musĂ©e municipal.

Les dĂ©buts de Marguerite Delorme sont encore peu connus. A-t-elle frĂ©quentĂ© une Ă©cole de dessin en Lorraine ? Pour l’instant toutes les archives n’ont pas Ă©tĂ© consultĂ©es et certaines pourraient apporter des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse. Cependant, elle montre très jeune des prĂ©dispositions pour le dessin. Ses premières Ă©tudes, conservĂ©es dans le fonds familial, laissent voir une grande prĂ©cision dans le trait, une justesse dans les proportions et les valeurs[4]. Vers l’âge de 14 ans elle rĂ©alise Ă  la plume des copies des Ĺ“uvres de J-J Grandville (1803-1847), Scènes de la vie privĂ©e et publique des animaux. Son travail, d’une grande rigueur et d’une parfaite exactitude, rĂ©vèle un rĂ©el talent de dessinatrice.

Sa véritable formation d’artiste, c’est à Paris que Marguerite Delorme va la commencer, probablement autour des années 1890-1895. À cette époque les femmes artistes étudient principalement dans des ateliers privés (comme l'Académie Julian ou l'Académie Colarossi), dirigés par des peintres auréolés de succès aux Salons, l’École des Beaux-arts de Paris n’acceptant les femmes qu’à partir de 1897 avec de nombreuses restrictions. Élève à l’Académie Vitti, Marguerite Delorme suit les cours de dessin et de peinture dispensés dans les ateliers féminins.

L’enseignement y est sensiblement similaire Ă  celui prodiguĂ© Ă  l’AcadĂ©mie Julian, qui s’inspire de celui dispensĂ© Ă  l’École des beaux-arts. Il est fondĂ© sur l’étude de l’antique et celle du dessin, en particulier d’après le nu. En thĂ©orie, l’apprentissage dĂ©bute par la copie d’après des gravures, des plâtres avant de passer au modèle vivant. L’élève ne peut Ă  priori commencer Ă  peindre que lorsqu’il maĂ®trise parfaitement le dessin. L’enseignement du modèle nu fĂ©minin et masculin est proposĂ© aux hommes comme aux femmes. Les modèles fĂ©minins posent entièrement nus et les modèles masculins « caleçonnĂ©s Â». Marguerite Delorme suit les cours des peintres Luc-Olivier Merson (1846-1920), RaphaĂ«l Collin (1850-1916) et Paul Leroy (1860-1942)[5].

La notoriété de son père le médecin militaire Edmond Delorme, ses relations avec les grandes personnalités de la scène parisienne et son amitié avec le peintre Luc-Olivier Merson, ont certainement aidé à l’insertion de Marguerite Delorme dans le monde artistique.

Dès 1895, âgĂ©e Ă  peine de 19 ans, elle envoie ses premières Ĺ“uvres au salon de la SociĂ©tĂ© des artistes français qui se tient chaque annĂ©e Ă  Paris : deux Ĺ“uvres de petit format intitulĂ©es Un coin d’atelier et Studio. Sa participation y sera rĂ©gulière tout au long de sa carrière. En parallèle, dès 1896, elle expose Ă©galement au salon de la SociĂ©tĂ© Lorraine des Amis des Arts qui a lieu tous les ans Ă  Nancy. Elle y sera Ă©galement fidèle jusqu’à la fin de sa vie. Les Ĺ“uvres qu’elle prĂ©sente dans ces deux manifestations sont souvent les mĂŞmes.

En 1897, Marguerite Delorme obtient une mention honorable dans la section peinture au Salon des artistes français pour son tableau Au Val de Grâce dans lequel elle représente son père, le professeur Edmond Delorme, enseignant à ses élèves de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce la décortication pulmonaire[6].

Dans les salons, Marguerite Delorme expose non seulement des peintures mais aussi des dessins, technique qu’elle affectionne particulièrement. Dès 1899, elle s’intĂ©resse Ă  la thĂ©matique de l’enfant. Cette mĂŞme annĂ©e,  elle publie une estampe en couleur, La PoupĂ©e, dans L’Estampe Moderne[7], revue mensuelle qui Ă©dite des estampes originales d’artistes contemporains français et Ă©trangers. Elle figure alors aux cĂ´tĂ©s des grands artistes de l’époque tels que Pierre Puvis de Chavannes, Luc-Olivier Merson, Georges De Feure, Eugène Grasset, Alphonse Mucha, ou Henri Gabriel Ibels. Cette poupĂ©e baignĂ©e par la petite fille se retrouve dans son tableau Avant le bain prĂ©sentĂ© au Salon de la SociĂ©tĂ© des Artistes Français en 1900.

En 1901, Marguerite Delorme obtient une double distinction au salon des artistes français. Son tableau Maternité remporte une médaille de 3e classe attribuée par les membres du jury du salon mais aussi le prix Eugène Piot, remis par l’Académie des Beaux-Arts récompensant une peinture qui figure un enfant nu âgé de 8 à 15 mois.

De la Bretagne au sud de la France

Marguerite Delorme fera de nombreux séjours en Bretagne. Très amie avec Madeleine Merson, la fille de Luc-Olivier Merson, elle passe, dès 1895, une grande partie de ses vacances d’été au Fransic, près de Carantec, dans la maison des Merson. Madeleine viendra également régulièrement chez les Delorme à Lunéville au château de Bonneval Friscati[8].

Ă€ partir de 1903, la thĂ©matique bretonne imprègne son Ĺ“uvre. Des scènes d’intĂ©rieurs mais aussi des paysages sont prĂ©sentĂ©s aux salons de Paris et de Nancy. La presse nancĂ©ienne Ă©dite chaque annĂ©e un compte rendu des Ĺ“uvres exposĂ©es au salon de la SociĂ©tĂ© lorraine des Amis des Arts. Si les artistes lorrains rĂ©gulièrement prĂ©sents et actifs Ă  Nancy sont les plus remarquĂ©s, le talent de Marguerite Delorme ne passe cependant pas inaperçu. En 1902, pour son tableau La Grande SĹ“ur, le quotidien nancĂ©ien L’Impartial publie « Encore une scène bretonne, par Mlle Delorme. Dans un intĂ©rieur sombre Ă  souhait, une fillette en costume local bâille Ă  se dĂ©crocher la mâchoire, tout en balançant d’une main distraite le berceau en bois dans lequel sommeille sa petite sĹ“ur. Il y a dans ce tableautin beaucoup de talent d’exĂ©cution[9] Â».

En 1905, elle présente au Salon des artistes français un tableau intitulé Avant la soupe, (Finistère). Montrant dans un intérieur breton une jeune femme découpant une énorme miche de pain sur la table où se trouve accoudée une petite fille, Marguerite Delorme remporte une bourse de voyage[10] grâce à laquelle elle va pouvoir partir en Italie.

Pendant un an environ, elle sillonne diffĂ©rentes villes et rĂ©gions de l’Italie, sĂ©journant dans les villas accueillant les artistes Ă©trangers (Villa MĂ©dicis, Villa Strohl, etc). De son voyage par Rome, Venise, Florence ou Taormina, elle rapporte de nombreuses Ă©tudes et sujets, notamment L’escalier du Bosco Ă  la Villa MĂ©dicis et le Traghetto San Gregorio de Venise prĂ©sentĂ©s au salon de la SociĂ©tĂ© des Artistes Français en 1906 ou La marraine, Scanno Abruzzes exposĂ© en 1907.

Jusque dans les années 1912-13, Marguerite Delorme reste attachée aux sujets bretons. Les sabotiers de Saint Pol de Léon, Le lavoir de Saint-Pol de Léon ou Le retour du marché sont des œuvres phares de cette période.

Le lavoir de Saint-Pol-de-Léon, huile sur toile, Musée du Château de Lunéville, tous droits réservés.

Son tableau Le lavoir de Saint-Pol de Léon présenté en 1909 au Salon de la Société des Artistes français remporte le prix Gallimard-Jaubert, remis par la fondation Taylor. Il est acheté par le baron Edmond de Rothschild et offert au musée de Lunéville cette même année[3].

En 1912, elle expose L’oiseau bleu à Paris et à Nancy. Cette œuvre marque un changement dans sa peinture. Une femme nue, allongée sur le côté, appuyée sur des coussins, tient sur sa main gauche un oiseau bleu attaché à une chaînette. Dans le fond apparaissent des tissus, tentures et coussins aux motifs orientalisants. Cet exotisme est nouveau dans l’œuvre de Marguerite. La position du modèle rappelle les odalisques peintes par les grands peintres français orientalistes du 19e siècle comme celles d’Ingres ou de Delacroix.

Elle rĂ©utilisera ce sujet de l’odalisque en 1914 dans son tableau Endormie prĂ©sentĂ© au Salon des Artistes Français, mais dans une connotation plus sensuelle rappelant la posture de L’Odalisque Ă  l’esclave d’Ingres.

Pendant la première guerre mondiale, Marguerite Delorme se trouve dans le sud de la France. Durant cette période elle réalise de nombreux paysages méditerranéens mais aussi des portraits de militaires, de soldats étrangers et des tirailleurs sénégalais qui se trouvaient dans les camps d’hivernage du sud de la France.

1919 est l’année de sa première exposition personnelle à la galerie Devambez à Paris. Située boulevard Malesherbes, c’est une galerie très réputée où le Tout-Paris défile devant les expositions successives des artistes contemporains tels que Rodin, Picasso, Matisse, Modigliani, etc.

En 1921, elle remporte le prix de la Compagnie Générale Transatlantique au salon de la Société Coloniale des Artistes Français, qui va lui permettre de partir au Maroc. Ce voyage va être déterminant dans son parcours.

Le Maroc

Fileuse et brodeuse, huile sur toile, collection particulière, photographie Patrice Buren, tous droits réservés.

Marguerite embarque le , Ă  Bordeaux, sur le Volubilis de la Compagnie GĂ©nĂ©rale Transatlantique qui doit l’emmener au Maroc. Dans une lettre adressĂ©e Ă  sa famille Ă  LunĂ©ville Ă©crite sur le bateau, elle s’enthousiasme : « Il paraĂ®t que je vais voir au Maroc des choses Ă©patantes. Et Me St Louis a devant ses fenĂŞtres une fontaine oĂą toutes sortes d’indigènes viennent se ravitailler[11] Â».

Elle passe ses premières annĂ©es Ă  Fez et s’attache Ă  reprĂ©senter les populations et coutumes marocaines. Dans ses lettres, elle raconte qu’elle fait poser sa petite fatma et participe aux fĂŞtes locales comme celle du mouton oĂą elle raconte avoir mangĂ© dans la famille de Si Slaoui (peut-ĂŞtre son peintre de cadres) : « Nous avons selon la CaĂŻda dĂ©gustĂ© les trois tasses de thĂ© rituelles. Et après attaquĂ© les quatre plats diffĂ©remment prĂ©parĂ©s du mouton. Et couscous au poulet. Et cafĂ©. C’était un parent âgĂ© de Si Slaoui qui faisait les honneurs et me dĂ©couvrait les bons morceaux de "dsaja"[11] Â».

Elle dessine beaucoup, surtout les femmes marocaines. Elle semble fascinée par ces femmes qui se montrent très peu. Certaines acceptent toutefois de poser, mais elle travaille aussi à partir de ses croquis ou de mémoire. Elle dessine et peint leurs tenues, leurs visages, leurs activités quotidiennes, leurs bijoux. Sa touche est libre et colorée. Elle utilise souvent le pastel qui lui permet d’allier dessin et couleur. Sa palette est lumineuse et sa touche picturale vigoureuse.

Le Maroc, avec ses couleurs, ses tissus, ses ambiances, va transformer sa peinture et sa manière de dessiner. Plus libre, plus vivante, colorée et parfois empâtée, sa touche transpire son émotion du Maroc.

Marguerite Delorme rĂ©alise de nombreux croquis et dessins de ce qu’elle observe. Cette « documentation Â», comme elle la nomme elle-mĂŞme, elle l’utilise pendant ses sĂ©jours en France. Sa famille possĂ©dant un appartement Ă  Paris, elle revient rĂ©gulièrement chaque Ă©tĂ©. Elle exĂ©cute alors des compositions Ă  partir des dessins et photographies faits au Maroc.

Elle fait réaliser par un artisan de magnifiques cadres ornés de motifs marocains colorés.

En 1922, elle participe à l'Exposition Coloniale de Marseille puis en 1924 à celle de Strasbourg où elle est classée hors concours.

En 1924, elle expose Ă  la galerie Devambez une soixantaine d’œuvres illustrant son voyage au Maroc. Dans le catalogue, le critique d’art Arsène Alexandre (1859-1937)[12] parle du travail de Marguerite avec beaucoup d’éloges : « DĂ©jĂ  très connue et très apprĂ©ciĂ©e pour ses fins portraits parisiens, pour ses dessins pleins de lĂ©gèretĂ© et d’esprit d’après les ouvrières de nos ateliers, pour la grâce avec laquelle cette Ă©lève de Luc-Olivier Merson interprĂ©tait la jeune fille moderne, elle a tout d’abord Ă©tĂ© attirĂ©e vers le soleil et la couleur qui pouvaient enrichir sa palette, puis elle s’est laissĂ© heureusement surprendre par une trouvaille Ă  la fois moins prĂ©mĂ©ditĂ©e et plus conforme Ă  sa nature. Elle a obtenu, et nous offre, ce Ă  quoi aucun des plus remarquables artistes qui Ă©taient allĂ©s au Maroc ne pouvait prĂ©tendre, l’étude et la pĂ©nĂ©tration de la femme, si jalousement et si religieusement cachĂ©e lĂ -bas. Elle a pu entrer peu Ă  peu dans ces demeures raffinĂ©es, et gagner assez les bonnes grâces de ses charmantes sĹ“urs mahomĂ©tanes, cette chrĂ©tienne. Elle a notĂ© leurs attitudes, oĂą se reflète leur jolie âme nonchalante et grave ; elle s’est rappelĂ©e l’accord entre leurs clairs intĂ©rieurs, leurs souples mouvements et leurs visages aux si grands yeux veloutĂ©s. Je dis : se rappeler. Ne croyez pas en effet qu’elle ait trouvĂ© des modèles si dociles et assez audacieux pour enfreindre la loi et le Prophète. Il lui a fallu de beaux et patients exercices de mĂ©moire, et ainsi a-t-elle donnĂ© en mĂŞme temps qu’une moisson de tout point rĂ©ussie, un exemple excellent de mĂ©thode dont plus d’un artiste du sexe ”fort” pourrait faire son profit. Mais ce qui nous occupe aujourd’hui et nous plaĂ®t, c’est la moisson elle-mĂŞme. Il est inutile de vous vanter, puisque dès l’abord vous en serez sĂ©duits, l’esprit du dessin, la clartĂ© des harmonies, la vie mĂŞme, vraie encore plus que rĂ©elle, de ces intimitĂ©s, de ces frais dĂ©cors, de ces existences actuelles et sĂ©culaires, actuelles parce qu’elles respirent, sĂ©culaires parce qu’elles sont indemnes de ce qui, parfois, nous rend laids[13]. Â»

C’est Ă©galement en 1924 qu’elle organise sa première exposition marocaine, « Deux ans au Maroc Â», Ă  La Mamounia, hĂ´tel prestigieux de Marrakech.

En 1925, elle remporte la médaille d’or à l’exposition de peinture de la Foire de Marrakech.

Vivant la majeure partie de l’année au Maroc, à Fez, Casablanca, Rabat ou Marrakech, elle continue toutefois à exposer en France, notamment au salons de la Société des Artistes Français, de la Société coloniale des artistes français, de la Société des peintres orientalistes français et de la Société lorraine des amis des arts. Elle prend également part aux expositions coloniales, notamment celle de Paris-Vincennes en 1931.

Pour son centenaire, la Société lorraine des amis des arts l’expose en 1933, avec deux études pour le tableau du Lavoir de Saint-Pol de Léon appartenant déjà au musée de Lunéville. Son attachement à la Lorraine s’exprime aussi par sa collaboration avec les frères Mougin, célèbres céramistes. Ceux-ci ont édité de nombreux artistes durant toute leur vie, notamment Victor Prouvé, Ernest Bussière, Jacques Majorelle, Victor Guillaume, Gaston Goor ou Gaston Ventrillon. Ils éditeront quelques modèles de statuettes en grès représentant la femme marocaine modelée par Marguerite Delorme.

En 1935 elle participe au premier salon de la France d’Outre-Mer au Grand Palais Ă  Paris, mais aussi au salon des peintres de l’Afrique du Nord organisĂ© Ă  Casablanca.

Elle expose très souvent dans les grandes villes marocaines, Marrakech, Fez, Rabat et Casablanca, dans les galeries parisiennes et vend rĂ©gulièrement ses tableaux. Dans une note qu’elle Ă©crit Ă  propos des femmes peintres au Maroc, Marguerite Delorme explique que nombre de ses Ĺ“uvres sont conservĂ©es dans les collections de particuliers du monde entier : « Maints de mes tableaux sont dans les collections particulières Ă  Paris, Ă  New York (Vanamaker), Rome, Londres. La ville de Paris possède aussi, ainsi que l’État, plusieurs de mes Ĺ“uvres et, ne voulant pas nommer mes amateurs […] je vous dirais seulement que beaucoup de mes tableaux ornent les murs de certains collectionneurs Ă  Casa, Rabat, Marrakech, Settat, Fez et Mogador[14] Â».

Avec le lorrain Jacques Majorelle, entre autres, elle fait partie de la SociĂ©tĂ© des peintres et sculpteurs français professionnels du Maroc. Cette sociĂ©tĂ© organise dans les grandes villes du pays des expositions d’artistes français vivant et travaillant sur place. En 1941, elle compte 22 membres ; Marguerite Delorme est la seule femme, mais elle est rejointe par d’autres, Ă©lues la mĂŞme annĂ©e.

Marguerite Delorme rentre en France en . Son état de santé est alors inquiétant, d’après les écrits de sa sœur Marcelle qui l’accueille chez elle à Lille[15]. C’est là qu’elle décède quelques jours plus tard le à Lille. Son corps sera rapatrié en Lorraine et inhumé dans le caveau familial au cimetière de Lunéville.

Aujourd’hui, Marguerite Delorme reste une artiste peu connue des lorrains et ses œuvres n’ont pratiquement jamais été présentées au public. Celles-ci sont conservées essentiellement dans les collections particulières mais quelques-unes cependant sont dans des collections publiques. En Lorraine, le musée du château de Lunéville possède plusieurs œuvres de l’artiste. En 2013, une exposition rétrospective lui a été consacrée. Plus de 130 œuvres de l'artiste ont été présentées au public pour la première fois, l'aboutissement de plus de 5 années de recherches sur l'artiste.

Notes et références

  1. Élu membre de l’AcadĂ©mie des sciences en 1897, prĂ©sident de la sociĂ©tĂ© nationale de chirurgie en 1913 et prĂ©sident de l’acadĂ©mie de mĂ©decine en 1919. Il est Ă©levĂ© Ă  la fin de sa vie Ă  la dignitĂ© de grand officier de la LĂ©gion d’Honneur.
  2. Edmond Delorme, Lunéville et son arrondissement, Lunéville, Imprimerie du Journal de Lunéville, 1927.
  3. Fonds documentaire du musée du château de Lunéville.
  4. Les valeurs sont les différentes nuances de gris qui existent entre le blanc et le noir.
  5. Luc Olivier Merson et Louis Joseph Raphaël Collin sont considérés comme des peintres académiques. Paul Leroy est classé aujourd’hui parmi les peintres orientalistes.
  6. Il avait été un précurseur en matière de chirurgie thoracique en pratiquant, en 1892, la première opération de ce genre.
  7. Revue qui publia mensuellement entre mai 1897 et avril 1899 un portefeuille de 4 estampes originales et inédites de très grande qualité provenant d'artistes contemporains français et étrangers. Chaque œuvre était une commande exclusive destinée à la revue.
  8. Ces informations nous ont Ă©tĂ© communiquĂ©es par Anne-Blanche StĂ©venin, commissaire de l’exposition « L’Étrange monsieur Merson Â» qui a eu lieu Ă  Rennes en 2008 et qui a dĂ©pouillĂ© le fonds d’archives de la famille Merson.
  9. Bibliothèque de la Société d’Histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain, registre salon 1902.
  10. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 378
  11. Lettre conservée dans le fonds familial.
  12. Arsène Alexandre est un célèbre critique d’art français qui a écrit sur de nombreux peintres contemporains comme Rodin, Daumier, Raffaëlli, Gauguin, mais aussi sur des pièces de théâtre.
  13. Catalogue d’exposition conservé à la bibliothèque centrale du Louvre côte 8P°1924-24.
  14. Note conservée dans le fonds familial.
  15. Lettre conservée en collection particulière.

Bibliographie

  • Astrid Mallick, Marguerite Delorme, une artiste lorraine oubliĂ©e, Le Pays Lorrain, 2011, no 3
  • Astrid Mallick, Marguerite Delorme, vers les lumières du Sud, catalogue de l'exposition prĂ©sentĂ©e au château de LunĂ©ville du au , Serge Domini Ă©diteur.

Liens externes

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