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Maurice-Marie Janot

Maurice-Marie Janot est un pharmacien, chimiste, biologiste et pharmacologue français, né le à Plombières-les-Bains et mort le à Paris[1], surtout connu pour ses contributions à l'étude des substances naturelles et plus particulièrement des alcaloïdes d'origine végétale.

Maurice-Marie Janot
Naissance
Plombières-les-Bains (Vosges) (France)
Décès
Paris 5e (France)
Nationalité française
RĂ©sidence France
Domaines Chimie, biochimie, chimie organique, pharmacologie
Institutions Faculté de pharmacie
Institut de chimie des substances naturelles
Diplôme Faculté de pharmacie
Faculté des sciences
Faculté de médecine
Renommé pour Ses travaux sur les alcaloïdes d'origine végétale
La portée de son enseignement.
Distinctions Prix Houzeau (1939)
MĂ©daille Berthelot (1939)
Prix Nativelle (1942)
Prix Paul Janssen (1952)
Prix SchĂĽtzenberger (1953)
MĂ©daille d'or Host-Madsen (1964)
Hanbury Memorial Medal (1968)
...

La carrière

Maurice-Marie Janot est le fils de Joseph Janot, pharmacien, et d'Augustine, née Soyard, libraire. Il passe son enfance à Plombières. Entré en 1914 au lycée Saint-Louis de Paris, il poursuit ses études secondaires au collège de Remiremont et au lycée Gérôme de Vesoul. Il obtient la première partie du baccalauréat en 1920. L'année suivante, c'est au lycée Henri-IV, à Paris de nouveau, qu'il se prépare aux épreuves de la seconde partie.

Reçu en philosophie et mathématiques, il accomplit un stage d'un an dans l'officine de son père, à Plombières, avant de s'inscrire, en 1922, à la faculté de pharmacie de Paris. L'année 1925, à l'issue d'un stage dans le laboratoire d'Auguste Béhal, il obtient le certificat d'études supérieures de minéralogie et il est récompensé par le prix de chimie analytique de la faculté. Diplômé de pharmacie en 1926, il est nommé assistant de la chaire de pharmacie galénique. La même année, il réussit au concours de l'internat en pharmacie et entre à l'hôpital de la Pitié dans le service de Marcel Delépine. De 1927 à 1929, il obtient la licence en sciences naturelles et les certificats de botanique, de physiologie générale et de chimie biologique.

Après avoir terminé son internat à la clinique Tarnier, il part pour Zurich où il réside pendant deux ans, poursuivant ses recherches sur le sclaréol au laboratoire de Lavoslav Ruzicka. Sous la direction d'Auguste Béhal et de Raymond Delaby, il prépare le doctorat en sciences naturelles qu'il obtient en 1932. Il bénéficie dans les années qui suivent d'une bourse d'études de la Caisse nationale des sciences. Il devient en 1937 chargé de recherche à la Caisse nationale des sciences et maître de conférences à la faculté de pharmacie et, l'année suivante, chargé de conférences de pharmacie galénique et de morphologie et biologie végétales. En 1941, il accède à la chaire de pharmacie galénique. En 1950, il est reçu docteur en médecine.

À la création de l'Institut de chimie des substances naturelles du C.N.R.S., à Gif-sur-Yvette, en 1955, Maurice-Marie Janot est nommé à la direction, qu'il conservera jusqu'en 1968, de la section des alcaloïdes et des antibiotiques, Edgar Lederer prenant celle des substances d’origine microbienne, végétale ou animale. Pendant cette période, entre 1958 et 1966, Janot est assesseur du doyen de la faculté de pharmacie. Il prend sa retraite en 1974. Il meurt à Paris, le .

L’œuvre scientifique

La chimie des substances naturelles

La première étude de Maurice-Marie Janot, sujet de sa thèse de doctorat en sciences naturelles, a porté sur la chimie du sclaréol, principe cristallisé isolé de l'essence de sauge dont il a démontré en 1931, dans le laboratoire de Lavoslav Ruzicka à l'École polytechnique de Zurich, la nature diterpénique.

Par la suite, Janot a consacré l’essentiel de ses recherches à la chimie des substances naturelles d’origine végétale, et plus particulièrement des alcaloïdes dont il a isolé, analysé, synthétisé et étudié plus d’une centaine. Pour en établir la structure, il a été l’un des premiers à utiliser la résonance magnétique nucléaire, la spectrométrie de masse et le dichroïsme circulaire.

En 1953, il a élucidé la structure de la corynanthéine, étape majeure dans le progrès de la chimie des alcaloïdes.

Tous d’un grand intérêt théorique, certains des résultats obtenus par Maurice-Marie Janot ont également présenté un intérêt pratique, ceux par exemple qui ont porté sur des types structuraux nouveaux, sur des mécanismes stéréochimiques et réactionnels ou sur des voies d'accès simplifiées aux hormones stéroïdes.

Les autres domaines

De 1939 à 1940, Maurice-Marie Janot a contribué, en chimie biologique, aux recherches d'Yves Raoul sur le dosage de la vitamine A et du carotène dans le sang. Il a également travaillé sur les antibiotiques, et ce dès 1943. D’autre part, il a poursuivi des recherches en hydrologie sur les eaux vosgiennes radioactives, et en physiologie sur la chimie de la croissance des plantes. Enfin, en 1972, il a abordé l'étude des lipides de l'ovocyte du cœlacanthe.

L’enseignement

Dans le domaine de la chimie des substances végétales, Maurice-Marie Janot est à l’origine, avec Robert Goutarel, d'une école très active. Parmi les élèves formés à son enseignement, près de quarante sont devenus, en France, professeurs, maîtres de conférences, directeurs ou maîtres de recherche au CNRS. À l'étranger, douze de ses élèves ont accédé au professorat.

L'œuvre de Maurice-Marie Janot se prolonge aujourd’hui dans les études de chimie et de pharmacologie des substances naturelles que poursuivent, en France comme à l'étranger, l'Institut de chimie des substances naturelles et plusieurs autres centres de recherche.

Sociétés et académies

  • Membre rĂ©sident de la SociĂ©tĂ© de pharmacie de Paris (future AcadĂ©mie de pharmacie en 1941).
  • SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral technique de la PharmacopĂ©e française (1943-1968).
  • Membre du ComitĂ© consultatif des universitĂ©s (1945-1970).
  • Archiviste de l’AcadĂ©mie de pharmacie (1945-1966 et 1972-1978).
  • Vice-prĂ©sident fondateur de la SociĂ©tĂ© de technique pharmaceutique (1946).
  • Membre du conseil de la SociĂ©tĂ© chimique de France (1949).
  • Membre du comitĂ© d'experts pour les antibiotiques de l’Organisation mondiale de la santĂ© (1950).
  • Membre du Conseil de la SociĂ©tĂ© de chimie biologique (1951-1956).
  • Vice-prĂ©sident du conseil de la SociĂ©tĂ© chimique de France (1952-1954 / 1958-1966).
  • Membre du conseil acadĂ©mique de l'universitĂ© de Paris (1954-1955).
  • Membre du conseil de l'universitĂ© de Paris (1955-1970).
  • Codirecteur de l'Institut de chimie des substances naturelles du CNRS (1955-1968).
  • Membre de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine (1956).
  • PrĂ©sident du conseil de la SociĂ©tĂ© de chimie biologique (1961).
  • Membre de l'AcadĂ©mie des sciences, au siège de Marcel DelĂ©pine (1967).
  • Vice-prĂ©sident (1967) et prĂ©sident de l’AcadĂ©mie de pharmacie (1968).
  • Vice-prĂ©sident de la Commission europĂ©enne de pharmacopĂ©e et chef de la dĂ©lĂ©gation française.
  • Membre du Conseil supĂ©rieur d'hygiène publique de France (1972).
  • PrĂ©sident de la Commission de la PharmacopĂ©e française (1973).
  • PrĂ©sident de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine (1973).

Maurice-Marie Janot fut Ă©galement :

RĂ©compenses

  • Prix de chimie analytique de la facultĂ© de pharmacie (1925).
  • Prix Houzeau et mĂ©daille Berthelot, de l'AcadĂ©mie des sciences (1939).
  • Prix Nativelle, de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine (1942).
  • Prix Paul-Marguerite-de-la-Charlonie, de l'AcadĂ©mie des sciences (1946).
  • Prix Jansen, de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine (1952).
  • Prix SchĂĽtzenberger, de l'AcadĂ©mie des sciences (1953).
  • MĂ©daille Stas, de la SociĂ©tĂ© chimique de Belgique (1962).
  • MĂ©daille d'or Host-Madsen, de la FĂ©dĂ©ration internationale pharmaceutique (1964).
  • Hanbury Memorial Medal, de la SociĂ©tĂ© pharmaceutique de Grande-Bretagne (en) (1968).

Maurice-Marie Janot fut également lauréat de la faculté de médecine et de la Société chimique de France.

Distinctions

Hommage

  • Le prix Maurice-Marie-Janot (Maurice-Marie Janot Award) est une rĂ©compense crĂ©Ă©e en 1986 par l'Association de pharmacie galĂ©nique industrielle (APGI), la fondation Paul Neumann pour la recherche scientifique et l'Association francophone des enseignants de pharmacie galĂ©nique (AFEPG). Il est dĂ©cernĂ© Ă  un chercheur en pharmacologie de niveau international[5]. En 2012, il a Ă©tĂ© accordĂ© au professeur Robert Gurny, de l'universitĂ© de Genève[6] et, en 2014, au professeur MarĂ­a JosĂ© Alonso, de l'universitĂ© de Saint-Jacques-de-Compostelle[7].

Publications

  • 1941 : avec Émile Dufau et LĂ©on-Gabriel Toraude, Notions pratiques de pharmacie, Paris, Vigot frères, 3e Ă©d., 584 p. (prĂ©sentation en ligne).
  • 1947 : avec Paul Lebeau et Gaston Courtois, TraitĂ© de pharmacie chimique, Paris, Masson et Cie, 3e Ă©d. (OCLC 602958902) (et 1956, 4e Ă©d.)
  • 1949 : avec Albert Goris, AndrĂ© Liot et AndrĂ© Goris, Pharmacie galĂ©nique, Paris, Masson et Cie, 3e Ă©d., 2315 p., 2 vol..
  • 1949 : avec Ernest Fourneau, Les Curares : Aperçu sur la chimie des curares et de quelques substances curarisantes (extrait des Annales pharmaceutiques françaises), Paris, s. n., coll. « Travaux du laboratoire de matière mĂ©dicale de l'École supĂ©rieure de pharmacie de Paris » (no 34), s. d. [1949 ?], 25 p. (OCLC 493469360).
  • 1953 : collaboration Ă  (en) Richard Helmut Fred Manske et Henry Lavergne Holmes, The AlkaloĂŻds : Chemistry and Physiology, vol. 3, New-York, Academic Press (OCLC 751188507).
  • 1953 : avec Jean Keufer, MĂ©canismes biochimiques de l'activitĂ© des antibiotiques : PĂ©nicilline, streptomycine, « tyrothricine », Paris, Masson et Cie, 74 p. (OCLC 459766237).

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « Société d'histoire de la pharmacie » (consulté le ).
  3. Voir Hendrik Deelstra, Brigitte Van Tiggelen, « 1904 : L'Association belge des chimistes devient la Société chimique de Belgique », Chimie nouvelle, (consulté le ).
  4. « Société suisse de chimie » (consulté le ).
  5. Voir le site officiel de l'Association de pharmacie galénique industrielle.
  6. « Maurice-Marie Janot Award 2012 », dans APGI Gazette, vol. 27, no 1, 2012, pp. 5-6 (Lire en ligne [PDF]. Page consultée le 1er mai 2013.)
  7. « Prof. María José Alonso, « Nanobiopharmaceuticals research », 2014 Maurice Marie Janot Award ». Lire en ligne sur le site du Cimus (Centro Singular de Investigación en Medicina Molecular e Enfermidades Crónicas de la Universidad de Santiago de Compostela).

Annexes

Bibliographie

  • Alain Horeau, « Notice nĂ©crologique sur Maurice-Marie Janot », C. r. hebd. sĂ©ances Acad. sci., vol. 288,‎ sĂ©ance du 18 juin 1979, p. 174-177 (lire en ligne).
  • Maurice-Marie Janot, ExposĂ© des titres et des travaux scientifiques de Maurice-Marie Janot, Paris, ancienne imprimerie de la cour d'appel, , 64 p. (lire en ligne).
  • Alain Le Hir, « Maurice-Marie Janot », Annales pharmaceutiques françaises, vol. 38, no 3,‎ , p. 203-205.
  • Pierre Potier, « La CrĂ©ation de l'Institut de chimie des substances naturelles Ă  Gif-sur-Yvette par M.-M. Janot », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 84, no 312,‎ , p. 459-463 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Pierre Potier, « L'Ĺ’uvre de Maurice-Marie Janot », dans un recueil des allocutions prononcĂ©es en hommage Ă  Maurice-Marie Janot Ă  la facultĂ© de pharmacie le et Ă  Plombières le 22, CNRS, [sd], p. 12-20. (Lire en ligne. ConsultĂ© le .)
  • « Maurice-Marie Janot (1903-1978), 6e titulaire de la chaire de pharmacie galĂ©nique », SociĂ©tĂ© d'histoire de la pharmacie (consultĂ© le )[1].
  • Jacques Poisson, « Maurice-Marie Janot (1903-1978) », dans Laurence Lestel (dir.), ItinĂ©raires de chimistes : 1857-2007 : 150 ans de chimie en France avec les prĂ©sidents de la SFC, Paris, EDP Sciences, , p. 265-268.
  • « Le Professeur Janot Ă  l'AcadĂ©mie des sciences », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 55, no 192,‎ , p. 377-379 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Guillaume Valette, « Maurice-Marie Janot (1903-1978) », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 67, no 240,‎ , p. 67-68 (lire en ligne).

Liens externes

  1. D'après Georges Dillemann, « Historique des facultés de pharmacie et de leurs chaires magistrales », Produits et problèmes pharmaceutiques, vol. 25, no 1,‎ , p. 47-51 (résumé)
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