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Classe préparatoire aux grandes écoles

Ne doit pas être confondu avec Classe préparatoire intégrée.

Classe préparatoire aux grandes écoles
Image illustrative de l’article Classe préparatoire aux grandes écoles
Certification du ministère de l'Enseignement supérieur garantissant son contrôle.
Pays France
Établissements Lycée général en CPGE
Sélection
Diplômes requis Baccalauréat général
Accès Bac + 0 (Niveau 4)
Diplôme
Durée de la formation 2 ans
Diplôme délivré Aucun
Niveau du diplôme
au RNCP
Bac + 2 (Niveau 5)
Grade Aucun
Débouchés
Diplômes accessibles Licence ou Concours de grandes écoles

En France, les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) sont des filières d'enseignement supérieur sélectives et exigeantes. Elles sont généralement hébergées dans les lycées. Communément appelées « classes prépas » ou « prépas » et pour la plupart publiques, elles sélectionnent sur dossier les lycéens en classes de terminale et préparent en un à trois ans[1],[D 1] les étudiants aux concours d'admission à certaines grandes écoles (écoles normales supérieures (ENS), grandes écoles de commerce, écoles d'ingénieurs et écoles vétérinaires, notamment).

Lors de l'année universitaire 2015-2016, 85 938 étudiants étaient inscrits en classes préparatoires aux grandes écoles[2]. Ces étudiants sont appelés des préparationnaires.

Le ministère de l'Éducation nationale a défini par le décret du , trois catégories de classes préparatoires aux grandes écoles : littéraires, scientifiques ainsi qu'économiques et commerciales.

Il existe aussi des classes préparatoires aux écoles supérieures d'art, dont le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon et le Conservatoire national supérieur d'art dramatique dont les concours d'entrée sont sélectifs. Elles relèvent du ministère de la Culture.

Historique

Vue de la façade de Louis-le-Grand
Le lycée Louis-le-Grand, où sont nées les premières classes préparatoires littéraires.
Vue de la façade de Saint-louis
Le lycée Saint-Louis, seul lycée public à se consacrer exclusivement aux classes préparatoires.

Les classes préparatoires apparaissent dès le XVIIIe siècle[3]. Initialement, elles sont exclusivement scientifiques. Il faut attendre le XXe siècle pour voir apparaître les classes préparatoires littéraires, puis enfin les classes préparatoires économiques.

L'apparition des premières classes préparatoires s'explique par la mise en place des premiers concours, destinés au recrutement dans les armées nécessitant des connaissances scientifiques (l'artillerie, par exemple), le critère de quartiers de noblesse étant nécessaire mais insuffisant pour sélectionner les candidats destinés à être officiers des armes savantes. Le premier concours est instauré par Vauban en 1692 (admission dans le génie). C'est dans le but de préparer les candidats à ces concours militaires que les premières institutions, en grande majorité privées, font leur apparition.

Après la Révolution française, les carrières d'officiers supérieurs ne sont plus réservées aux membres de la noblesse. L'ambition de la République d'ouvrir tous les postes à tous les citoyens avec pour seul critère de sélection leurs capacités et leurs talents, trouve son aboutissement dans la création de l'École centrale des travaux publics, future École polytechnique, qui devait être le socle de base de tous les autres enseignements supérieurs techniques (Architecture, etc.).

Les anciennes institutions de préparation aux concours de l'Ancien Régime ne survivent pas à la Révolution. En 1802, Napoléon Bonaparte crée les lycées, dotés chacun d'une « classe de mathématiques transcendantes ». En 1809, la 6e année de lycée devient la classe de « mathématiques spéciales ». En 1814, c'est la classe terminale de philosophie qui contient l'enseignement des mathématiques, puis apparaît en 1821 une seconde année de philosophie qui contient des enseignements plus poussés de mathématiques qui s'intitulent à nouveau « mathématiques spéciales » en 1840. Le baccalauréat ès lettres étant passé au terme de la première année de philosophie, celui-ci, et encore moins le baccalauréat ès sciences d'un niveau plus élevé, n'étant pas obligatoire pour l'admission au concours des écoles spéciales, les élèves suivent donc les cours de mathématiques spéciales essentiellement pour préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique en négligeant les études classiques.

C'est en 1852 qu'est créée officiellement une classe de mathématiques spéciales postérieure au cursus secondaire, et dans seulement quinze lycées, dédiée à la préparation des concours d'entrée à l'École polytechnique et à la section des sciences de l'École normale de Paris. Le programme de cette classe devient en même temps le programme officiel de ces concours et le baccalauréat ès-sciences devient un pré-requis pour l'admission. La classe de logique (terminale) prépare également au concours d'entrée à l'École militaire, l'École forestière et l'École navale. À cette époque, la proportion d'élèves d'une classe d'âge titulaire du baccalauréat ès-sciences et susceptible de subvenir à ses besoins pour suivre les classes préparatoires aux concours était infime. La démocratisation de l'enseignement en France dans la seconde moitié du XXe siècle a permis l'augmentation des effectifs des classes préparatoires aux grandes écoles.

Les prémices des classes préparatoires littéraires se font à la fin du XIXe siècle afin de préparer les élèves au concours de l'École normale supérieure de Paris. Dans un premier temps, la préparation de ces concours s'est faite dans les classes de rhétorique des lycées, après le baccalauréat de philosophie. En 1880, quelques lycées ouvrent des classes de rhétorique supérieure préparant exclusivement au concours de l'École normale supérieure. La plupart de ces classes sont des subdivisions de la classe de rhétorique du lycée et sont rarement autonomes. Dès le début du XXe les lycées parisiens Louis-le-Grand et Henri-IV remplacent leur classe de rhétorique supérieure par l'année d'« hypokhâgne » et de « khâgne ». Dès lors, les classes préparatoires littéraires jouissent d'une grande réputation mais ne commencent à peser d'un point de vue numérique qu'à partir des années 1960[4].

Fin 2013, le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon prévoit d'augmenter le nombre d'heures de cours de certains professeurs de CPGE sans compensation sur leur salaire, afin d'en redistribuer une partie aux professeurs de ZEP. Cette réforme suscite des critiques et la mise en grève, le lundi , d'environ 80 % des professeurs[5],[6],[7]. En dépit de son apparente volonté de fermeté, face à la mobilisation massive de professeurs et d'étudiants de classes préparatoires, Vincent Peillon annonce le 12 décembre 2013 que les discussions ne sont pas « mûres » et repousse la réforme[8].

Évolution des effectifs depuis 1987

Ces données statistiques sont issues des statistiques éditées par le Ministère de l'Éducation nationale[9],[10],[11],[12],[13],[14]. On peut constater que, malgré quelques baisses passagères, les effectifs de classe préparatoires augmentent régulièrement depuis le début des années 1990, prolongeant déjà une tendance déjà engagée dans les années 1980. Si les effectifs des classes préparatoires scientifiques sont les plus importants (53 204 en 2014-2015), sa croissance depuis 1990 (+25 %) est plus faible que celle des classes préparatoires littéraires (+45 %) et surtout des classes préparatoires économiques et commerciales (+51 %) dont les effectifs croissent très rapidement de 1996 à 2000. Les effectifs des classes préparatoires aux grandes écoles croissent de 2,3 % entre la rentrée 2014 et la rentrée 2015, la plus forte augmentation depuis 2008. Ce sont surtout les filières scientifiques (+2,8 %) et commerciales (+2,1 %) qui sont en croissance alors que les effectifs des filières littéraires sont quasiment stable (+0,3 %)[15].

Les CPGE de nos jours

Vue de la porte du lycée Henri-IV
Le lycée Henri-IV, à l'origine de la répartition du cursus en deux ans.

Situation générale

Les concours ont beaucoup évolué, ne serait-ce que parce que le nombre d'écoles d'ingénieurs ou de commerce a considérablement augmenté.

En 2006, on comptait plus de 180 écoles à caractère scientifique. Les Écoles supérieures de commerce sont, elles, au nombre de 56.

L'enseignement a lieu dans les lycées et les enseignants sont obligatoirement des professeurs agrégés, docteurs ou anciens élèves de l'ENS, désignés par l'Inspection générale de l'Éducation nationale et qui peuvent devenir professeurs de chaire supérieure[D 2]. Il est demandé de plus en plus fréquemment aux professeurs de CPGE d'être titulaires d'un doctorat. Les études s'inscrivent dans le système européen d'enseignement supérieur et les deux années de prépa sont équivalentes à 120 crédits compatibles ECTS[D 3].

Quelque 38 000 étudiants entrent en classe préparatoire par an, 28 000 sont admis dans une école, 2 000 rejoignent une école post-bac, 7 200 rejoignent l'université dont 5 600 en licence et 1 600 en DUT (IUT). L'origine socioprofessionnelle des étudiants de classe préparatoire est assez marquée. Alors que 31 % des étudiants en université ont des parents cadres supérieurs ou exerçant une profession libérale (43 % pour les étudiants dans les filières de santé), ce taux s'élève à 51 % pour les étudiants en classe préparatoire. 24 % des étudiants d'université ont des parents ouvriers ou employés (13 % dans les filières de santé), alors qu'ils sont 15 % en CPGE[16]. Le taux d'étudiants boursiers en CPGE oscille entre 20 et 25 %.

Durant l'année scolaire 2009-2010, 81 135 étudiants étaient inscrits en classes préparatoires. Parmi eux, 49 909 (61 %) étaient dans des classes scientifiques, 19 447 (24 %) en classes économiques et commerciales et 11 779 (15 %) en classes littéraires. Environ 43 % des étudiants en classes préparatoires sont des filles, dont 30,5 % en filière scientifique, 55 % en économique et commerciale et 74 % en littéraire. Enfin, environ 16 % de ces étudiants étaient inscrits dans des établissements privés[17].

En 2006, le ministère de l'éducation nationale a dépensé 14 250 euros par étudiant en classes préparatoires aux grandes écoles, la moyenne étant de 9 280 euros par étudiant du supérieur en France, et 10 655 pour les pays de l'OCDE[18]. Ces dépenses correspondent surtout à des dépenses de personnel.

Les écarts résultent des différences de taux d'encadrement, celui-ci étant plus important en CPGE (de 1,5 à 2,3 fois plus important[19] selon les filières universitaires).

Si les concours des écoles les plus prestigieuses restent très sélectifs, peu de candidats des CPGE scientifiques et commerciales n'obtiennent pas de place à un concours au moins. En ce qui concerne les concours scientifiques en 2006, 18 552 candidats ont été classés sur 23 282. 17 460 ont été appelés, ce qui signifie qu'on leur a offert une place dans une école à l'issue du concours. 13 906 l'ont acceptée, les autres préférant le plus souvent refaire une année de prépa pour tenter d'obtenir une école leur convenant mieux ou poursuivre leurs études à l'université. Enfin, 1 433 places n'ont pas trouvé preneur[20].

D'autre part, la grande majorité des classes préparatoires sont publiques et la scolarité y est donc gratuite.

Préparation aux concours

Quelle que soit la filière, ces classes préparatoires, comme leur nom l'indique, préparent les étudiants au passage des concours d'entrée des grandes écoles de commerce, d'ingénieurs, écoles normales supérieures, écoles militaires, etc.

Les élèves suivent donc un enseignement intensif et assez théorique. Ils acquièrent aussi des méthodes de travail et ils apprennent à organiser leur temps ainsi qu'à gérer leur stress. Outre les travaux dirigés (TD) et les devoirs à la maison (DM), ils se préparent à la partie écrite des concours grâce à des devoirs surveillés (DS) réguliers, qui peuvent être ou non extraits d'épreuves de concours.

Les élèves se préparent également à la partie orale des concours, grâce à des interrogations orales (« colles » ou « khôlles » en argot scolaire) dont les examinateurs sont des « colleurs », qui sont majoritairement des professeurs de classes préparatoires ou de l'enseignement secondaire, et plus exceptionnellement des universitaires.

Critiques des CPGE

Les CPGE sont la cible récurrente de nombreuses critiques.

Il leur est d'abord reproché d'être un moyen de discrimination sociale : il y avait par exemple deux fois moins d'enfants de classes populaires dans les grandes écoles en 2000 qu'en 1970.

On note également que 5 % des élèves de CPGE sont issus du milieu ouvrier et 51,9 % sont issus du milieu « professions libérales et cadres supérieurs »[21], et on compte aujourd'hui 30 % de boursiers en classes préparatoires (rentrée 2011). L'État a cependant pris conscience du manque de diversité sociale dans les classes préparatoires, et le Sénat a lancé une enquête en 2006 pour mettre en évidence les problèmes de recrutement des élèves et proposer des solutions[22].

Plusieurs dispositifs cherchent à augmenter la mixité sociale en classes préparatoires, dont le dispositif des cordées de la réussite[23].

La seconde critique concerne le contenu de l'enseignement. En classe préparatoire aux écoles d'ingénieurs, les étudiants doivent étudier la physique, la chimie, les mathématiques, le français et une langue vivante de leur choix, ce qui représente une quantité et une qualité de travail importantes[24]. Ce mode d'enseignement est justifié par la vocation des classes préparatoires à former de futurs ingénieurs ou chercheurs de haut niveau, et dont la formation soit reconnue internationalement. Ainsi, presque 16 % des ingénieurs passés par les classes préparatoires trouvent un travail à l'étranger[25].

La troisième critique faite aux classes préparatoires aux grandes écoles soulève le coût de cette formation pour l’État. En effet, le coût d'un élève de classes préparatoire est 50 % plus élevé que celui d'un étudiant en université française, pour lequel les investissements sont légèrement en dessous de la moyenne de ceux des pays de l'OCDE[26]. Cet écart de coût qui semble très important doit cependant être mis en perspective :

  • Les CPGE scientifiques amènent 80 % des élèves qui y entrent, de la 1re année au niveau école d'ingénieur (source BNEI : bureau national des élèves ingénieurs[27]). Ensuite, les grandes écoles assurent à leurs étudiants un accès à l'emploi remarquable : pour les diplômés 2013, le taux net d'emploi est de 83,5 % pour les ingénieurs et 78,4 % pour les managers d'après le rapport de la Conférence des Grandes Écoles[25].
  • Sur les inscrits à l’université en L1, une partie arrête rapidement d’assister aux cours. Selon la DEPP, sur 100 étudiants inscrits pour la première fois en L1, 44 passent en L2, 25 redoublent leur L1 et 28 arrêtent leurs études ou se réorientent l’année d’après[28]. Une partie d’entre eux « ne se présentent jamais dans la formation dans laquelle ils se sont inscrits ou l’abandonnent très rapidement (idem, page 1) ». Il n’est pas possible actuellement de calculer la dépense par étudiant effectivement présent, ce qui fait sous-estimer l’investissement par étudiant présent à l’université.

Filières

Il existe actuellement trois filières de classes préparatoires aux grandes écoles[D 4].

Les classes préparatoires scientifiques

Schéma synthétisant les différentes filières offertes en classes préparatoires scientifiques et les liens entre elles.

Cette filière scientifique se distingue en deux principaux pôles d'enseignement :

Il existe des concours uniques à chaque école. Mais il existe aussi des concours communs, qui regroupent plusieurs écoles d'ingénieurs, destinés aux élèves de classes préparatoires scientifiques. Toutes filières confondues, les élèves de classes préparatoires scientifiques peuvent s'inscrire aux concours ou banques communes d'épreuves suivants[30] :

En 2018, 27 294 candidats se sont inscrits à ces concours qui offraient 18 002 places[31].

Ces concours communs sont exclusivement dédiés aux élèves de classes préparatoires. D'autres concours sont dédiés aux élèves tout juste titulaires du baccalauréat et aux étudiants d'un niveau bac+2 à bac+4 (BTS, DUT, ATS, licence 2, CUPGE, licence 3, licence professionnelle, master 1, etc.) : ce sont respectivement les concours communs post-bac (par exemple le concours Geipi Polytech ou le concours Avenir[32]) et les concours communs par admissions parallèles (comme le concours Pass ingénieur de CCINP[33]).

Les classes préparatoires littéraires

Elles ont pour caractéristique commune les appellations des années d'études :

  • Hypokhâgne ou Lettres supérieures pour la première année ;
  • Khâgne ou Première supérieure pour la seconde année.

Il existe deux filières, dont la première se divise en deux sous-genres.

D'une part, une filière purement littéraire, appelée « Lettres ». Cette filière prépare aux écoles normales supérieures (ENS), écoles supérieures de commerce (ESC) et de gestion, instituts d'études politiques (IEP - « Sciences Po »), à l'école nationale des chartes, aux écoles de traduction et d'interprétation (comme l'ESIT ou l'ISIT) entre autres.

La première année se nomme officiellement « Lettres supérieures » (hypokhâgne A/L en argot scolaire), elle est indifférenciée et donne accès aux deux types de khâgne (A/L Ulm ou LSH) ; la seconde année « Première supérieure » (khâgne en argot scolaire). En outre, une distinction peut être faite entre les Première supérieure ENS Ulm ou khâgnes A/L ou Ulm (dites « classiques ») et les Premières Supérieures ENS de Lyon ou khâgnes Lyon ou LSH (dites « modernes ») :

  • les khâgnes « A/L », préparant au concours A/L de l'École normale supérieure de Paris, rue d'Ulm à Paris, disposent d'un enseignement de langue ancienne (latin ou grec ancien),
  • les khâgnes « LSH », préparant au concours de l'ENS de Lyon, disposent, de leur côté, d'un enseignement de géographie.

D'autre part, la filière « Lettres et sciences sociales », dite « B/L ». La première année se nomme hypokhâgne B/L ou Lettres supérieures ; la seconde année se nomme khâgne B/L ou Première Supérieure. Cette filière littéraire propose en plus un enseignement en mathématiques et en sciences économiques et sociales. Néanmoins, les mêmes matières littéraires y sont enseignées (philosophie, lettres, histoire, géographie (optionnel), langues anciennes (optionnel), langues vivantes). Les élèves de la filière B/L peuvent prétendre à la réussite de concours de l'École normale supérieure de Paris, ainsi que des ENS de Lyon et de Paris-Saclay. En outre, les concours de l'ENSAE et de l'ENSAI leur sont également accessibles, ainsi que les concours des écoles de commerce, des IEP de Province après l'hypokhâgne ou la khâgne et Sciences Po Paris après une troisième année. Enfin, certaines écoles telles que le CELSA ou Dauphine ouvrent leurs concours et leur recrutement aux élèves de B/L.

Les classes préparatoires économiques et commerciales

De création beaucoup plus récente, la CPGE économique et commerciale[34] — appelée « prépa ECS (enseignement commercial option scientifique) ou ECE (enseignement commercial option économique) ou ECT-ECP (enseignement commercial option technologique) ou « épice » en argot scolaire[35] — prépare aux concours des Écoles supérieures de management, de commerce et de gestion (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon, GEM...etc). Elle se décline en voie scientifique (anciennement « voie générale »), voie économique et voie technologique. Il y a aussi les voies juridiques et économie-gestion des prépa ENS Cachan D1 et D2. Il n'existe pas de préparation spécifique pour les littéraires, sauf pour ceux qui sont en prépa D1, mais les concours des écoles leur sont ouverts au travers des épreuves qu'ils passent dans leur propre filière.

Voici quelques précisions sur les six voies en prépa économique et commerciale[36] (en 2 ans) :

Pour la voie scientifique, les matières enseignées et présentes aux épreuves écrites sont les mathématiques, l'histoire-géographie et la géopolitique du monde contemporain, la culture générale (au travers de la philosophie et du français), les langues vivantes (au nombre de deux, dont obligatoirement l'anglais) et le résumé de texte. L'économie est une option, et ne peut être passée aux concours. Dans la voie économique et commerciale, l’économie, sociologie et histoire du monde contemporain (ESH) remplace l'histoire-géographie et la géopolitique. Dans la voie technologique, il s'agit d'une épreuve d'économie et de droit, d'une épreuve de management et gestion, d'une épreuve de culture générale (philosophie et culture générale), de mathématiques, de langue vivantes (au nombre de deux, dont l'anglais).

Pour les deux CPGE ENS Rennes D1 et Paris-Saclay D2, une partie des cours a lieu au lycée et l'autre dans une université partenaire. Les matières enseignées à l'université ne sont pas les mêmes d'une CPGE à une autre.

Dans la voie juridique, les matières enseignées sont le droit civil, l'économie, et soit le droit des affaires, le droit public ou les mathématiques-statistiques, ainsi qu'une langue vivante. Il est possible d'étudier une seconde langue vivante mais elle est facultative bien qu'indispensable pour les concours des écoles de commerce.

Et la voie après un DUT ou un BTS, en 1 an :

  • la voie ATS économie-gestion[37] : réservée aux étudiants déjà titulaires d'un DUT ou d'un BTS et souhaitant poursuivre leur formation en école de commerce.

Classement des lycées proposant des classes préparatoires

Il n'existe pas de classement officiel des lycées[N 8] proposant des classes préparatoires. Certains organes de presse publient chaque année un classement fondé sur certaines statistiques, mais ceux-ci ne prennent pas en compte la totalité des données : par exemple, certaines écoles sont omises lors de la comptabilisation des « intégrés » pour chaque classe préparatoire[38].

Deux types de classements peuvent être publiés :

  1. des classements fondés sur les résultats aux concours préparés dans ces lycées ;
  2. et des classements évaluant la sélectivité à l'entrée de ces lycées[39].

Les classements des lycées — proposant des classes préparatoires — qui s'appuient sur les taux de réussite aux concours sont censés refléter la qualité de l'enseignement dispensé. En réalité, ce type de classement est en partie faussé, pour deux raisons principales :
  • d'une part, les lycées les mieux classés sélectionnent à l'entrée les bacheliers ayant le meilleur potentiel et reçoivent ainsi des dossiers venant de l'ensemble du territoire français ; les étudiants choisis ont donc intrinsèquement plus de chance de réussir les concours qu'ils présenteront en fin du cycle des classes préparatoires ;
  • d'autre part, certains des lycées réputés effectuent une sélection drastique sur les étudiants en fin de 1re année du cycle — la classe de « Sup » par exemple — en limitant les passages en 2de année du cycle, au sein de leur établissement : ils ne gardent que les étudiants pour lesquels ils pensent que la réussite aux concours est très probable.

De cette manière, le taux de réussite enregistré par ces lycées devient très élevé voire proche de 100 %, ce qui assure de conserver une cote élevée dans les classements publiés.

Homonymies

Classe préparatoire intégrée

Dans les écoles d'ingénieurs en cinq ans – comme celles des groupes Geipi Polytech[40], INSA[41], ENI[42] et UT[43] – les deux premières années sont généralement appelées « classe préparatoire intégrée ». Le mode d'encadrement y est un peu différent de celui des CPGE traditionnelles. Le rythme y est moins intense (absence ou presque de khôlles) même s'il reste plus soutenu qu'en cycle ingénieur. De plus, malgré une partie de tronc commun basé sur les sciences de bases comme en CPGE classique, les élèves en classe préparatoire intégrée reçoivent également des enseignements correspondant aux domaines de leur école[44]. À l'issue des deux années, si ses notes le permettent, l'étudiant passe en cycle ingénieur. Des passerelles peuvent exister entre écoles d'ingénieurs au sein du même groupe.

Il existe également des cycles préparatoires communs à plusieurs écoles d'ingénieurs (ou fédératifs), par exemple : la Prépa des INP (l'ancien cycle préparatoire polytechnique)[45], le cycle préparatoire intégré de la fédération Gay-Lussac[46], le cycle préparatoire de Bordeaux[47] ou encore le cycle préparatoire PeiP du Réseau Polytech[48]. Il s'agit de deux ans de formation - ayant lieu dans une école ou à l'université - qui préparent à l'entrée dans les écoles d'ingénieurs associées, rattachées ou partenaires. Ces cycles préparatoires recrutent après un baccalauréat S, STL ou STI2D. L'encadrement est similaire à celui des classes préparatoires intégrées. L'admission en école d'ingénieurs à bac+2 se fait sur classement des résultats du contrôle continu.

Classe universitaire préparatoire aux grandes écoles

Les classes universitaires préparatoires aux grandes écoles (CUPGE) sont des cycles intégrés dans les UFR scientifiques, économiques et littéraires d'une trentaine d'universités en France[49]. Il s'agit là aussi de formations sélectives en 2 ans. Organisées dans le cadre de licences, elles associent des cours magistraux en amphithéâtre, des travaux dirigés et pratiques, à un rythme soutenu avec khôlles et devoirs réguliers, et petits effectifs en classe. À l'issue des deux ans, les étudiants peuvent passer certains concours d'accès aux grandes écoles ouverts aux CUPGE. Ils peuvent également tenter d'intégrer sur dossier des écoles partenaires de l'université dont ils proviennent (pour les CUPGE scientifiques, c'est le cas de bon nombre d'écoles d'ingénieurs internes à une université). Enfin, ils ont également la possibilité de continuer en licence 3 pour tenter les concours d'entrée en écoles pour L3 ou pour poursuivre jusqu'en master[50],[51].

Préparation au DCG

Il existe aussi dans certains lycées publics ou privés des classes de préparation au diplôme de comptabilité et de gestion (DCG). La formation prépare en trois ans aux épreuves du concours de DCG, réputé pour avoir un taux de réussite faible. La liste des classes préparatoires autorisées par le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche est publiée chaque année au Bulletin officiel.

Préparation aux écoles d'art

Jusqu'en 2019 pour entrer dans les BTS dans le domaine des arts (design de produit, design graphique, etc), en diplôme des métiers d'art (DMA), ou dans certaines écoles d'art, les élèves qui ne provenaient pas de baccalauréat STD2A devaient réaliser une année de préparation nommée mise à niveau en arts appliqués (MANAA). Cette formation a disparu avec la réforme du baccalauréat et a été remplacée par la formation au diplôme national des métiers d’arts et du design (DNMADE) d'une durée de 3 ans et conférant le grade de licence (180 crédits ECTS), qui remplace également les BTS en design et les DMA dont la dernière session est prévue pour 2021[52],[53],[54].

Pour les écoles d'art dont l'entrée se fait sur concours, il existe aussi des classes préparatoires aux écoles d'art d'une durée d'un an (à ne pas confondre avec les CPGE ENS-C Arts & Design visant l'entrée dans la section design de l'ENS Paris-Saclay). L'association nationale des classes préparatoires publiques aux écoles supérieures d'art (APPEA) regroupe 21 de ces classes préparatoires[55]. Les 12 classes préparatoires aux études supérieures-classes d’approfondissement en arts plastiques (CPES-CAAP) sont également publiques. Conventionnées avec des départements d'universités, elles permettent de valider une première année de licence (60 crédits ECTS). Enfin, il existe un grand nombre de classes préparatoires privées reconnues par l'État ou non. La qualité de la formation et le taux de réussite aux concours sont disparates. À part les CPES-CAAP, ces classes préparatoires ne délivrent pas d’ECTS mais remettent un certificat de fin d’étude[56],[57].

Autres « prépas »

Pour préparer à certaines formations supérieures ou à certains concours (masso-kinésithérapie, soins infirmiers, médecine, orthophonie, études d'art, journalisme, ingénieur, concours de la fonction publique, etc.), de nombreux lycées, écoles ou centres privés mettent en place des formations de préparation, aussi appelées prépas. Cependant ces préparations sont différentes des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), notamment dans le nombre d'années d'études (généralement moins de 2 ans), l'impossibilité de valider des crédits ECTS, la disparité de la qualité des enseignements car non contrôlés par l'État, l'évaluation sous forme de khôlles inexistante, les frais d'inscription souvent conséquents, etc. Elles ne sont ni obligatoires, ni nécessaires pour intégrer ou bien suivre les formations supérieures citées plus haut. De plus dans le cas de certaines formations, par exemple la PACES jusqu'en 2019 puis la PASS et la L.AS depuis 2020, des tutorats sont proposés par les universités pour venir en aide aux étudiants[58]. Malgré la disparition de certains concours avec les réformes, notamment celui à l'entrée en IFSI, certaines écoles continuent de proposer ces préparations[59].

Les CPGE dans la littérature

  • N'oubliez pas de vivre de Thibaut de Saint Pol (2004)
  • Un hiver à Paris de Jean-Philippe Blondel (2015)

Notes et références

Notes

  1. Ce pôle peut être résumé par ce vocable qui n'a pas un caractère officiel.
  2. Une ou plusieurs origines de ce surnom sont rapportées au § Jargon des CPGE scientifiques de l'article Classes préparatoires scientifiques.
  3. Les trois voies TSI, TPC et TB sont parfois regroupées sous le nom de « voies » technologiques.
  4. Ce surnom a un caractère historique qui date de l'époque des classes de Sup et Spé « agro ».
  5. Avant la réforme, la préparation pour les écoles vétérinaires était séparée des préparations « agro » : elle se faisait en une seule année de classe préparatoire, surnommée « veto » ; les élèves se présentaient aux concours une ou deux fois, voire trois.
  6. L'École Navale a rejoint le concours Centrale-Supélec.
  7. Cette école recrute également en statut civil. Elle est incluse dans la Banque Mines-Ponts depuis 2012.
  8. Il existe des établissements qui ne sont pas des lycées— il s'agit donc d’établissements privés — qui proposent des classes préparatoires ; mais l'essentiel des établissements concernés est constitué par des lycées, principalement publics.

Références

  1. Classes préparatoires aux grandes écoles, ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
  2. Les étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles en 2015-2016 sur enseignementsup-recherche.gouv.fr.
  3. Bruno Belhoste, Historique des classes préparatoires Lire en ligne , Colloque Démocratie, classes préparatoires et grandes écoles des et Lire en ligne.
  4. Historique des classes préparatoires, CEFI.
  5. Marie-Estelle Le Pech, « Les professeurs des classes préparatoires en grève lundi », in Le Figaro, lundi , p. 10.
  6. Classes prépas : le mauvais tour de la Cour des mauvais comptes, Laurent Cantamessi, causeur.fr, .
  7. Peillon « ne reculera pas » face aux professeurs de classes « prépas », lemonde.fr, .
  8. Peillon repousse la réforme du temps de travail des profs de prépa Le Monde, .
  9. Ministère de l'Éducation Nationale, « Les classes préparatoires aux grandes écoles - Évolutions sur 25 ans », (consulté le ).
  10. Brigitte Dethare, « Les classes préparatoires aux grandes écoles - Année 2001-2002 », Ministère de l'Éducation Nationale, (consulté le ).
  11. Brigitte Dethare, « Les classes préparatoires aux grandes écoles - Année 2002-2003 », Ministère de l'Éducation Nationale, (consulté le ).
  12. « Repères et références statistiques - Édition 2004 », Ministère de l'Éducation Nationale, (consulté le ).
  13. « Repères et références statistiques - Édition 2015 », Ministère de l'Éducation Nationale, (consulté le ).
  14. « Les étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles en 2016-2017 », Ministère de l'Éducation Nationale, (consulté le ).
  15. « Repères et références statistiques - Édition 2016 », Ministère de l'Éducation Nationale, (consulté le ).
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Décret n° 94-1015 du

  1. Article 3 du décret no 94-1015.
  2. Article 5 du décret no 94-1015.
  3. Article 8 du décret no 94-1015.
  4. Article 2 du décret no 94-1015.

Bibliographie

  • Jacques-Benoît Rauscher, Des enseignants d'élite, éditions du Cerf, 2019.

Annexes

Articles connexes

Types de classes préparatoires

Liens externes