Comité national olympique
Un comité national olympique (CNO) constitue la composante nationale du Comité international olympique (CIO) qui en compte 206 reconnus en 2015. Ces comités fédèrent, sous l'autorité du CIO, tout ou partie du mouvement sportif national.
Présentation
Seuls les CNO sont habilités à sélectionner un athlète pour participer aux Jeux olympiques (en dehors du CIO pour certains athlètes non représentés par un CNO). Ainsi, lors des Jeux olympiques de Londres en 1908, l'équipe de France de football a été sélectionnée par l'USFSA, qui faisait alors office de CNO français, alors que le CFI était la fédération française représentant la France auprès de la FIFA.
Les CNO sont parfois des paravents politiques. Taïwan est ainsi représenté par un CNO, mais ce dernier n'a pas le droit d'arborer son drapeau ni son hymne national en raison du différend politique l'opposant à la Chine. Le drapeau de la délégation olympique de Taïwan est celui de son CNO et son hymne est l'hymne olympique (voir : Taipei chinois).
Les CNO font tous partie de l'Association des comités nationaux olympiques (ACNO ou ANOC en anglais).
Lors du boycott des Jeux olympiques de Moscou 1980, certains CNO des pays occidentaux décidèrent de ne pas suivre ce mouvement afin de ne pas pénaliser leurs athlètes. Pour marquer leur désaccord à propos du déclenchement de la guerre en Afghanistan, cause du boycott, ces CNO rangèrent leurs drapeaux et hymnes nationaux et utilisèrent le drapeau et l'hymne olympiques.
Le , la liste des comités passe de 205 à 206 après l'admission du Soudan du Sud.
Continent | Association | Nombre | CNO le plus ancien | CNO le plus récent | |
---|---|---|---|---|---|
Afrique | Association des comités nationaux olympiques d'Afrique | 53 | Égypte (1910) | Soudan du Sud (2015) | |
Amérique | Organisation sportive panaméricaine | 41 | États-Unis (1894) | Dominique (1993) Saint-Christophe-et-Niévès (1993) Sainte-Lucie (1993) | |
Asie | Conseil olympique d'Asie | 44 | Japon (1912) | Timor oriental (2003) | |
Europe | Comités olympiques européens | 49 | France (1894) | Kosovo (2014) | |
Océanie | Comités nationaux olympiques d'Océanie | 17 | Australie (1895) | Tuvalu (2007) |
Liste des comités nationaux olympiques par ordre alphabétique du code CIO
Note : les codets alpha-3 de pays selon ISO 3166-1 sont également indiqués s’ils sont différents des codes de nations sportives utilisés par le CIO. Attention : dans quelques cas, un même code utilisé par le CIO désigne un autre pays selon l’ISO ; ces codes (ANT BUR BRN CHI) sont indiqués ci-dessous en gras et italique dans le tableau ci-dessous (autant que possible on évitera de les utiliser dans les articles de Wikipédia, sauf là où ils sont pertinents, mais on utilisera l’autre code).
Chronologie de l’admission des comités nationaux olympiques par le CIO
Ci-dessous est représentée la liste chronologique des 206 comités nationaux olympiques reconnus par le Comité international olympique, depuis sa création en 1894. Certains comités ont été fondés plusieurs années avant d'être reconnus officiellement, tandis que d'autres ont été automatiquement reconnus après leur création.
Seuls les pays existants sont listés, les anciens pays n'y étant pas inscrits (Empire russe, Empire ottoman, Bornéo du Nord, Yémen du Sud, Fédération des Indes occidentales, Union soviétique, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, puis Serbie-et-Monténégro, Antilles néerlandaises, etc.), excepté les nations qui se considèrent comme héritières d'anciens comités (comme l'Égypte du Khédivat d'Égypte ; le Comité olympique tchèque représentant l'ancienne Bohême, créé et reconnu en 1899, devient ensuite le Comité olympique tchécoslovaque, et à la suite de la dissolution de la Tchécoslovaquie, est de nouveau reconnu en 1993 ; en revanche la Confédération des sports et comité olympique sud-africain fondée en 1991 ne se considère pas comme héritière du Comité olympique sud-africain qui a participé aux Jeux entre 1908 et 1960) Il faut également tenir compte des changements de dénomination des pays concernés (Dahomey/Bénin, Haute-Volta/Burkina Faso, Égypte/République arabe unie, Ceylan/Sri Lanka, Birmanie/Myanmar, Fédération de Malaisie/Malaisie, Samoa occidentales/Samoa, Rhodésie du Sud/Zimbabwe, Iran/République islamique d'Iran, Rhodésie du Nord/Zambie, Tanganyika/Tanzanie, Congo-Kinshasa/Zaïre/RD Congo, etc.), sans tenir compte de changements de dénomination des comités eux-mêmes comme en France. Dans certains cas, les CNO apparaissent avant même la constitution ou l'indépendance des nations dont ils portent le nom : c'est le cas de l'Australie, de la Hongrie, de la Bohème, de la Norvège, de la Finlande, alors un grand-duché russe, de l'Égypte, alors Khédivat ottoman, mais aussi de l'Union d'Afrique du Sud qui n'existait pas encore. Le CIO autorise dès 1907 les quatre colonies britanniques à participer aux Jeux de Londres de 1908 sous le nom d'« Afrique du Sud » alors que l'Union ne sera constituée que trois ans plus tard. Ce même comité sera par la suite exclu, en raison de l'apartheid, du mouvement olympique (provisoirement en 1963 et définitivement en 1970).
Anciens comités nationaux olympiques
Les nations suivantes ont également eu un CNO reconnu par le CIO :
- la Bohême dès 1899, alors partie de l'Autriche-Hongrie,
- la Sarre avant de rejoindre la RFA,
- la République arabe unie avant que s'en détache la Syrie,
- Bornéo du Nord avant son rattachement à la Malaisie,
- le Yémen du Sud avant son rattachement au Yémen,
- la Fédération des Indes occidentales avant son éclatement en 1962,
- les Antilles néerlandaises avant leur dissolution en 2011.
Les cas des Empires centraux (russe, ottoman, allemand et austro-hongrois) doivent être traités différemment, leurs CNO n'ayant pas complètement disparu avec leur éclatement. En revanche, les CNO de l'URSS, de la Yougoslavie (et de son héritier la Serbie-et-Monténégro), de l'Allemagne de l'Est et de la Tchécoslovaquie ont connu une histoire mouvementée et n'existent plus.
Ordre protocolaire
Les 206 CNO sont classés selon le nom de leur pays en français pour le protocole. Lorsqu'ils défilent dans une compétition olympique, c'est l'ordre alphabétique du pays hôte qui est alors utilisé, le CNO grec défilant toujours en tête et le CNO hôte en fin de cortège.
- Ordre protocolaire du CIO (2013, il manque le Kosovo et le Soudan du sud)
Comités nationaux non reconnus
Le Comité Olympique et Sportif de Macao a été fondée en 1987 et a tenté de s'inscrire auprès du CIO depuis sa fondation, mais n'a pas encore été officiellement reconnu, de ce fait, aucun athlète n’a encore jamais participé aux Jeux Olympiques sous le nom de « Macao » ou « Macao, Chine » comme c'est le cas pour Hong Kong. Cependant Macao a déjà participé aux Jeux paralympiques.
Les îles Féroé ont un Comité national paralympique reconnu.
D'autres pays ou régions ont des comités olympiques. Certains de ces comités ont été constitués pour établir un lien avec le comité olympique de l'État, c'est le cas par exemple de la Nouvelle-Calédonie[1], de la Polynésie française[2], de Wallis et Futuna. D'autres comités souhaitent être reconnus par le CIO, mais ne l'ont pas été jusqu'à aujourd'hui, c'est le cas par exemple de l'Abkhazie[3] - [4], de la Catalogne[5], de Chypre du Nord[3], de Gibraltar avec son propre comité[6], de l'Ossétie du Sud[3], de la République arabe sahraouie démocratique[3] - [7], de Somaliland[3].
Notes et références
- Rôle du Comité territorial olympique et sportif de Nouvelle-Calédonie
- Rôle et missions du Comité olympique de Polynésie française.
- (en) Jeroen Heijmans, « Unrecognized states at the Olympics », sur olympstats.com, (consulté le )
- (en) Возврат к списку, « Olympic Committee of Abkhazia sign an agreement with the Russian colleagues », (consulté le )
- Demande de reconnaissance du Comité olympique de Catalogne, Lausanne, mars 1991
- (en) « John Goodbody: Will Gibraltar now get into the Olympics? », (consulté le )
- (en) Isabel Lourenço, « SADR participates in the All Africa Games in Brazzaville, Congo », (consulté le )