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Rhodésie du Sud

La Rhodésie du Sud, en forme longue colonie de Rhodésie du Sud (en anglais Southern Rhodesia), était une colonie autonome britannique, sans accès à la mer, située en Afrique australe, entourée par le protectorat britannique du Bechuanaland (actuel Botswana), par la Rhodésie du Nord (actuelle Zambie), par le Mozambique et par l'Afrique du Sud.

Colonie de Rhodésie du Sud
(en) Colony of Southern Rhodesia

1923 – 11 novembre 1965
1979–1980

Drapeau Blason
Description de l'image LocationZimbabwe.svg.
DĂ©mographie
Population 6 930 000 hab. (est. 1978)
Superficie
Superficie 350 580 km²
Histoire et événements
1890 Administration du Matabeleland par la BSAC
1923 Colonie de Rhodésie du Sud
1953 Fédération de Rhodésie et du Nyassaland
Scission de la fédération
Déclaration d'indépendance
République de Rhodésie
Zimbabwe-Rhodésie
Colonie britannique
Indépendance du Zimbabwe

Entités suivantes :

Cecil Rhodes (1853-1902).
Répartition géographique de la Rhodésie par groupe de population, distinguant les zones européennes, les zones tribales, les terres indigènes et les parcs nationaux (1965).
L'avenue Jameson à Salisbury dans les années 1970.

La capitale était Salisbury (actuelle Harare), la langue officielle était l'anglais et la monnaie locale était la livre de Rhodésie du Sud, remplacée par le dollar rhodésien, après l'indépendance unilatérale de la Rhodésie en novembre 1965. Sa population était très majoritairement noire (90-95 %), bien que le gouvernement de la colonie ait toujours été dominé par la minorité blanche d'origine britannique ou sud-africaine (5-10 % de la population totale).

Appelé officiellement Rhodésie du Sud en 1895 avant de devenir une colonie britannique en 1923, le territoire fut intégré dans la fédération de Rhodésie et du Nyassaland (1953-1964).

Après la proclamation de l'indépendance de la Rhodésie du Nord sous le nom de Zambie (1964), les dirigeants blancs du Front rhodésien, qui gouvernent la Rhodésie du Sud, proclament le 11 novembre 1965 la déclaration unilatérale d'indépendance de la Rhodésie. Ils rompent leurs derniers liens avec le Royaume-Uni et la Monarchie britannique en 1970 quand le pays, à la suite d'un référendum, change de statut politique et prend le nom officiel de république de Rhodésie.

En juin 1979, à la suite d'un règlement politique interne, un gouvernement à majorité noire est mis en place pour diriger le pays qui change de nom pour prendre celui de Zimbabwe-Rhodésie. En décembre 1979, à la suite de l'échec de ce gouvernement à pacifier le pays et à obtenir le soutien de la communauté internationale, le pays repasse sous tutelle britannique et reprend son statut colonial ainsi que son nom de Rhodésie du Sud.

Le , la dernière colonie britannique d'Afrique accède à l'indépendance sous le nom de Zimbabwe.

Origine du nom

Quand les colons et salariés européens de la British South Africa Company (BSAC) s'établissent dans le bassin du Limpopo-Zambèze à partir de 1890, ces territoires sont alors connus sous les noms de Mashonaland, Matabeleland et Barotseland. Plusieurs noms sont proposés pour désigner ces territoires, notamment « Zambesia » (ou Zambézie en français), Charterland ou territoires de la BSAC. Le nom de Rhodésie (Rhodesia en anglais), utilisé à partir de 1892 par la plupart des premiers colons pour désigner les possessions de la BSAC en Afrique australe[n 1], est officialisé par la compagnie britannico-sud-africaine en mai 1895 et par le Royaume-Uni en 1898[2]. Le nom rend hommage à Cecil Rhodes, homme d'affaires britannique, premier ministre de la colonie du Cap, fondateur et administrateur de la BSAC (le nom faillit être celui de Cecilia, en l’honneur de la marquise de Salisbury).

Plus particulièrement, les territoires jusque-là divisés en Zambézie du Nord et Zambézie du Sud en amont et en aval du fleuve Zambèze, sont baptisés Rhodésie du Nord (actuelle Zambie) en 1911 et Rhodésie du Sud en 1901.

En octobre 1964, au lendemain de l'indépendance de la Rhodésie du Nord sous le nom de Zambie, le gouvernement de Salisbury fait valoir auprès de la métropole britannique, qu'étant amputé de la Rhodésie du Nord, la terminologie géographique de Rhodésie du Sud est devenue obsolète. Une loi adoptant le nom de Rhodésie pour désigner la colonie britannique est alors adoptée par le parlement de Salisbury mais non validée par le gouvernement du Royaume-Uni lequel estime que la dénomination d'une colonie britannique est de la seule prérogative de Whitehall et non de la colonie elle-même. Néanmoins, les autorités de Salisbury n'utilisent dès lors plus que la dénomination Rhodésie dans tous ses actes officiels[3]. Si la plupart des médias internationaux utilisent également dès lors la terminologie de Rhodésie pour parler de la Rhodésie du Sud, le gouvernement britannique continue à désigner le territoire sous ce dernier vocable, même après la déclaration unilatérale d'indépendance en 1965 et la proclamation de la République de Rhodésie en 1970.

En décembre 1979, quand le Zimbabwe-Rhodésie revient sous le giron du Royaume-Uni, la Rhodésie est de nouveau désigné officiellement comme Rhodésie du Sud par les autorités britanniques responsables du territoire.

Histoire

  • XVIe siècle : Les Portugais explorent l'actuel Zimbabwe.
  • 1855 : Les chutes Victoria sont cartographiĂ©es par David Livingstone
  • 1890 : Lobengula cède Ă  la BSAC de Cecil Rhodes des territoires dans le Matabeleland.
  • 1893 : Bataille de la Shangani
  • 1895 : Administration par la BSAC du territoire de ZambĂ©zie rebaptisĂ© RhodĂ©sie. Division administrative entre les territoires du nord du fleuve Zambèze baptisĂ©s RhodĂ©sie du nord et ceux au sud, baptisĂ©s RhodĂ©sie du sud.
  • 1896 : RĂ©volte des Ndebeles, puis des Shonas.
  • 1902 : Mort de Cecil Rhodes, enterrĂ© près de Bulawayo
  • 1923 : Fin de l'administration de la BSAC. La RhodĂ©sie du sud devient une colonie britannique autonome alors que Londres conserve la mainmise sur l'administration de la RhodĂ©sie du nord et le Nyassaland.
  • 1933 : Lord Malvern, 1er ministre de RhodĂ©sie du sud
  • 1953-1964 : La RhodĂ©sie du Sud intègre la FĂ©dĂ©ration de RhodĂ©sie et du Nyassaland au cĂ´tĂ© de la RhodĂ©sie du nord et du Nyassaland. Le territoire de RhodĂ©sie du Sud conserve son gouvernement responsable.
  • 1964 : IndĂ©pendances de la RhodĂ©sie du nord et du Nyassaland. La RhodĂ©sie du Sud demeure la seule RhodĂ©sie.
  • 1965 : DĂ©claration unilatĂ©rale d'indĂ©pendance de la RhodĂ©sie du sud par le Gouvernement du Front rhodĂ©sien dirigĂ© par Ian Smith.
  • 1966 : DĂ©but de la guĂ©rilla noire, divisĂ©e en deux mouvements, ZAPU (Ndebeles) et ZANU (Shonas)
  • 1968 : DĂ©but de l'imposition de sanctions internationales obligatoires contre la RhodĂ©sie
  • 1970 : Proclamation de la RĂ©publique de RhodĂ©sie
  • 1972 : Échec du plan anglo-rhodĂ©sien et dĂ©but de la guerre du Bush.
  • janvier 1973 : fermeture par la RhodĂ©sie de sa frontière avec la Zambie, finalement rouverte un mois plus tard.
  • : Sous la pression du premier ministre sud-africain John Vorster, le premier ministre rhodĂ©sien Ian Smith annonce la libĂ©ration de tous les prisonniers politiques emprisonnĂ©s pendant 10 ans au camp de restriction de Gonakudzingwa Ă  la frontière entre la RhodĂ©sie du Sud et le Mozambique, assurĂ© selon lui de la fin des actes de terrorisme en RhodĂ©sie et de l'organisation prochaine d’une confĂ©rence constitutionnelle avec des chefs nationalistes noirs modĂ©rĂ©s, mais les libĂ©rations de prisonniers furent assez rapidement ajournĂ©es en raison de nombreuses violations du cessez-le-feu.
  • 1975 :
  • 1976 :
    • septembre : Ralliement de Ian Smith au principe du gouvernement dirigĂ© par la majoritĂ© noire, sous la pression de John Vorster et du secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Henry Kissinger.
    • octobre Ă  dĂ©cembre : ConfĂ©rence de Genève entre le gouvernement de Ian Smith et des reprĂ©sentants des nationalistes africains.
  • 1977 :
    • mars : la chambre des reprĂ©sentants annule l’amendement Byrd et rĂ©tablit l’embargo sur le chrome et le nickel sud-rhodĂ©sien.
    • mai : Rencontre Ă  Vienne (Autriche) entre John Vorster et le vice-prĂ©sident amĂ©ricain Walter Mondale qui aboutit Ă  une impasse.
    • septembre : sans consulter son cabinet, Ian Smith se rend Ă  Lusaka en Zambie pour rencontrer Kenneth Kaunda et tenter de l'amener Ă  le soutenir dans sa dĂ©marche de règlement interne. C'est un Ă©chec.
    • octobre : une proposition conjointe anglo-amĂ©ricaine de règlement nĂ©gociĂ©, passablement compliquĂ©, est rejetĂ©e par toutes les parties au conflit
    • : lors d’une rĂ©union publique Ă  Bulawayo, Ian Smith annonce son ralliement au principe du « one man, one vote ».
  • 1978 :
    • fĂ©vrier : Ă©chec des nĂ©gociations tentĂ©es Ă  Malte par David Owen, le secrĂ©taire britannique au Foreign Office, Cyrus Vance, le secrĂ©taire d’état amĂ©ricain, et Andrew Young, l'ambassadeur amĂ©ricain aux Nations unies qui avaient tentĂ© de convaincre les leaders du Front patriotique, Joshua Nkomo et Robert Mugabe d’accepter le plan anglo-amĂ©ricain de règlement nĂ©gociĂ©.
    • mars : Accords internes entre le gouvernement rhodĂ©sien et les mouvements nationalistes noirs modĂ©rĂ©s pour la mise en place d'une nouvelle assemblĂ©e et d'un gouvernement multiracial.
    • septembre : Un avion civil d'Air Rhodesia est abattu par la guĂ©rilla.
    • octobre : Ian Smith se rend aux États-Unis Ă  l'invitation de 27 sĂ©nateurs conservateurs ; la tournĂ©e de Smith fut plutĂ´t fructueuse. S’il ne rencontra officiellement aucun membre de l’administration en place, ses entretiens avec d’importantes personnalitĂ©s rĂ©publicaines, Ronald Reagan, l'ancien prĂ©sident Gerald Ford, l'ancien vice-prĂ©sident Nelson Rockefeller, l’ancien secrĂ©taire d’état Henry Kissinger et l’ancien gouverneur dĂ©mocrate du Texas puis secrĂ©taire rĂ©publicain au TrĂ©sor, John Connally furent considĂ©rĂ©s comme une reconnaissance de facto de son gouvernement.
  • 1979 :
  • 1980 :

Jours fériés

  • Vendredi Saint
  • Lundi de Pâques
  • Jour de l'An
  • Whit Monday - 1er lundi de juin
  • Rhodes Day - 1er lundi de juillet
  • Founders Day - 1er mardi de juillet
  • Pioneer Day -
  • Republic Day -
  • Independence Day -
  • NoĂ«l -
  • Boxing Day -

Bibliographie et sources

blason de Rhodésie (1968-1979).

Notes

  1. Les premiers usages connus de ce nom en référence au pays se trouvent dans les titres des journaux Rhodesia Chronicle et Rhodesia Herald publiés pour la première fois respectivement à Tuli et Fort Salisbury en mai et octobre 1892[1].

Références

  1. Brelsford 1954.
  2. Galbraith 1974, p. 308-309.
  3. Claire Palley, The Constitutional History and Law of Southern Rhodesia 1888–1965, with Special Reference to Imperial Control, Clarendon Press, 1966, pages 742–743

Ouvrages

  • W. V. Brelsford, « First Records-No. 6. The Name 'Rhodesia' », The Northern Rhodesia Journal, Lusaka, Northern Rhodesia Society, vol. II, no 4,‎ , p. 101-102 (lire en ligne)
  • W. V. Brelsford, Handbook to the Federation of Rhodesia and Nyasaland, Londres, Cassell, (OCLC 445677)
  • John S. Galbraith, Crown and charter : the early years of the British South Africa company, Berkeley, Californie, University of California Press, , 354 p. (ISBN 0-520-02693-4, lire en ligne)
  • George Lory : Afrique australe, Autrement no 45, 1990, 265p

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