Dissolution de la Tchécoslovaquie
La dissolution de la Tchécoslovaquie est le processus politique qui conduit, en 1992, à la dissolution de la République fédérale tchèque et slovaque et à la partition et transformation de l'État tchécoslovaque en deux États indépendants : la Tchéquie, sous la forme de la République tchèque, et la Slovaquie, sous la forme de la République slovaque.
Histoire
À la suite de la chute des régimes communistes en Europe, fin 1989, le Parti communiste tchécoslovaque abandonne le pouvoir et cesse d'être parti unique[1] - [2] : le 10 décembre, le premier gouvernement non-communiste est formé. Alexander Dubček, qui vingt ans auparavant avait initié le « socialisme à visage humain », est élu à la tête du parlement le 28 décembre ; le lendemain, le porte-parole de la contestation, le dramaturge dissident Václav Havel, est élu à la présidence de la fédération, peu après rebaptisée « République fédérale tchèque et slovaque »[3].
La dĂ©signation Ă la tĂŞte des gouvernements slovaque et tchèque respectivement du nationaliste slovaque VladimĂr MeÄŤiar, et du nĂ©olibĂ©ral pro-europĂ©en Václav Klaus rĂ©vèle les divergences d'intĂ©rĂŞt des deux rĂ©publiques fĂ©dĂ©rĂ©es, les Slovaques rĂ©clamant notamment plus de dĂ©centralisation, alors que Prague souhaitait un gouvernement fĂ©dĂ©ral plus fort, capable de reprĂ©senter les deux nations face aux exigences de l'Union europĂ©enne[4].
Des nĂ©gociations ont lieu durant l'Ă©tĂ© entre les deux parties afin de tenter de trouver une formule fĂ©dĂ©rale adaptĂ©e. Mais, le , le parlement slovaque adopte la dĂ©claration d'indĂ©pendance de la nation slovaque. Six jours plus tard, VladimĂr MeÄŤiar et Václav Klaus se rencontrent Ă Bratislava et s'accordent sur les modalitĂ©s de la sĂ©paration du pays. Václav Havel, regrettant la partition, dĂ©missionne le ; le Premier ministre Jan StráskĂ˝, qui a remplacĂ© Marián ÄŚalfa, assure l'intĂ©rim Ă la tĂŞte de l'État tchĂ©coslovaque. Le , l'assemblĂ©e fĂ©dĂ©rale divise formellement les territoires tchèque et slovaque. Le , un acte constitutionnel Ă©tablit le calendrier de la dissolution de la TchĂ©coslovaquie, qui devient effective le Ă minuit. Le , Václav Havel est Ă©lu prĂ©sident de la nouvelle RĂ©publique tchèque indĂ©pendante. Michal Kováč devient prĂ©sident de la RĂ©publique slovaque, tandis que Václav Klaus et VladimĂr MeÄŤiar restent Ă la tĂŞte de leurs gouvernements respectifs[5].
« Divorce de velours »
Cette séparation « à l'amiable », contrastant avec la violence de la dissolution de la Yougoslavie et de la dislocation de l'URSS, a été appelée « divorce de velours » par référence à la « révolution de Velours » qui, du au , avait mis fin sans violences à la dictature de la République socialiste tchécoslovaque[6].
Notes et références
- « Tandis que le " rôle dirigeant " du PC est aboli Le premier ministre tchécoslovaque souhaite le retrait des troupes soviétiques », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- (cs) « Ústavnà zákon ze dne 11. července 1960 - Ústava Československé socialistické republiky », sur Parlamentu České Republiky, (consulté en ).
- « Désagrégation du bloc de l'Est », sur Laguerrefroide.fr, (consulté le ).
- Programme PHARE de la CEE et de l’UE.
- Jaroslava Gissübelová, « Il y a vingt ans, la Tchécoslovaquie vivait ses derniers jours », sur Radio Praha, (consulté le ).
- Laura Andrieu, « Vingt-cinq ans après le « divorce de velours », Tchèques et Slovaques conservent des relations exemplaires », sur Le Figaro, (consulté le ).
Voir aussi
Dans la fiction
- 2019 : Un espion très recherché, série TV de HBO Europe diffusée sur Arte en .
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :