Gouvernement Émile Combes
Le gouvernement Émile Combes est le gouvernement de la Troisième République en France du au .
Président de la République | Émile Loubet |
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Président du Conseil | Émile Combes |
Formation | |
Fin | |
Durée | 2 ans, 7 mois et 11 jours |
Coalition | Bloc des gauches (PRRRS - ARD - RI et soutien sans participation du PSF) |
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Chambre des députés |
324 / 589 |
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Le cabinet est formé d'une majorité de radicaux et s'appuie sur la majorité du bloc des gauches élue le mois précédent. Cette majorité est diminuée à cause de la division des Républicains modérés. Elle compte 338 députés et 57,4 % de sièges. La majorité se réduira encore après le retrait de socialistes du bloc des gauches en 1904, à la suite de la décision de l'Internationale socialiste de ne plus soutenir de gouvernements bourgeois. Le gouvernement Émile Combes se signale notamment par son anticléricalisme et son action en matière de séparation des Églises et de l'État.
Composition
Portefeuille | Titulaire | Parti | |
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Président du Conseil | Émile Combes | PRRRS | |
Ministres | |||
Ministre de l'Intérieur et des Cultes | Émile Combes | PRRRS | |
Ministre de la Justice | Ernest Vallé | PRRRS | |
Ministre des Affaires étrangères | Théophile Delcassé[1] | RI | |
Ministre des Finances | Maurice Rouvier | ARD | |
Ministre de la Guerre | Louis André[1] (jusqu'au ) | SE | |
Maurice Berteaux[2] | PRRRS | ||
Ministre de la Marine | Camille Pelletan | PRRRS | |
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts | Joseph Chaumié | ARD | |
Ministre des Travaux publics | Émile Maruéjouls | PRRRS | |
Ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes | Georges Trouillot | RI | |
Ministre de l'Agriculture | LĂ©on Mougeot | PRRRS | |
Ministre des Colonies | Gaston Doumergue | PRRRS | |
Sous-secrétaires d’État | |||
Sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes | Alexandre Bérard (à partir du ) | PRRRS | |
Politique menée
La politique du ministère Combes s'explique par le contexte de l'affaire Dreyfus qui a fortement réactivé l'anticléricalisme et a suscité une méfiance des milieux républicains envers une partie de l'armée.
Émile Combes applique avec intransigeance les lois de 1901 et 1904 sur le droit des associations et la liberté d'enseignement. Les congrégations religieuses se voient interdites d'enseigner. En les relations diplomatiques avec le Vatican sont rompues, ce qui débouchera, après la démission du cabinet, sur le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État du .
À la tête du ministère de la Marine, Camille Pelletan mène une politique Jeune École, privilégiant les petites unités (torpilleurs, sous-marins) aux dépens des navires cuirassés, et une politique démocratique de méfiance envers les amiraux de l'état-major, de soutien aux carrières des officiers d'origines modestes et d'écoute des matelots et des ouvriers des arsenaux. Accusé d'ébranler la discipline et d'être un péril national, il doit accepter la nomination d'une commission d'enquête extra-parlementaire sur la situation de la Marine.
À la tête du ministre de la Guerre, le général André est compromis dans le scandale de l'affaire des fiches (fichage clandestin par des relais maçonniques permettant de faire dépendre l'avancement des officiers en fonction de leurs opinions politiques et religieuses). Le général André est ainsi contraint à la démission en , ce qui contribue à la chute du gouvernement Combes le .
Postérité du ministère Combes
Le ministère Combes laissera un souvenir très différent et très clivé selon les milieux politiques. Pour la gauche anti-cléricale, il sera l'incarnation d'un gouvernement de combat tenace et courageux. Pour la droite catholique et nationaliste, qui le surnommera le « régime abject », il sera l'incarnation du sectarisme républicain.
Le combisme incarnera jusqu'à la guerre de 1914 la tendance gauche du Parti radical, attaché au maintien du bloc des gauches incarné par la formule « pas d'ennemis à gauche ».
Voir aussi
Notes et références
- Membre du précédent gouvernement ayant conservé son poste.
- À la suite de l'affaire des fiches.
Bibliographie
- Gabriel Merle, Emile Combes, Fayard, 1995
- Paul Baquiast, Une dynastie de la bourgeoisie républicaine, les Pelletan, L'Harmattan, 1995
- Serge Doessant, Le général André, de l'affaire Dreyfus à l'affaire des fiches, Éditions Glyphe 2009, 416 p.
- Émile Combes, Mon ministère : mémoires, 1902-1905, Plon, 1956, 293 p.
- L’Affaire des fiches (1900-1904) : Chronique d’un scandale, Paris, Éditions universitaires, Collection « Documents », 1989, 237 p.
- Louis André, Cinq ans de ministère, Paris, Louis Michaud, 1907.