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Sarre (Land)

La Sarre (en allemand : Saarland /ˈzaËÉÌŻlant/) est le plus petit Land de l’Allemagne aprĂšs les villes-États de Berlin, Hambourg et BrĂȘme, avec une superficie de 2 568,70 km2. Sa capitale est Sarrebruck. Elle est bordĂ©e par le Luxembourg, le land allemand de RhĂ©nanie-Palatinat et le dĂ©partement de la Moselle, situĂ© dans la rĂ©gion française Grand Est. Ces entitĂ©s sont par ailleurs associĂ©es, avec la RĂ©gion wallonne et les communautĂ©s francophone et germanophone de Belgique, au sein de la « Grande RĂ©gion », un groupement europĂ©en de coopĂ©ration territoriale (GECT).

Sarre
Saarland
Blason de Sarre
Armoiries
Drapeau de Sarre
Drapeau de la Sarre
Sarre (Land)
Localisation de la Sarre (en vert foncé) à l'intérieur de l'Allemagne.
Administration
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Capitale Sarrebruck
Ministre-président Anke Rehlinger (SPD)
ISO 3166-2 DE-SL
DĂ©mographie
Gentilé Sarrois
Population 982 348 hab. (31/12/2021[1])
DensitĂ© 382 hab./km2
Rang 15e
PIB (2006)

PIB/hab.
28,014 Md € (15e)

28 500 â‚Ź (7e)
GĂ©ographie
Superficie 2 569,69 km2
Rang 13e
Politique
Parti(s) au pouvoir SPD
Landtag
SPD
CDU
AfD
Total

29
19
3
51
DerniĂšres Ă©lections au Landtag
Nombre de voix
au Bundesrat
3
Liens
Site web www.saarland.de

    De 1792 jusqu’en 1955, la Sarre a changĂ© huit fois de nationalitĂ©. À la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale, le traitĂ© de Versailles dĂ©tache la Sarre de l’Allemagne, qui devient alors le territoire du bassin de la Sarre, occupĂ© et gouvernĂ© par la France sous mandat administratif de la SociĂ©tĂ© des Nations. En 1935, elle est rendue Ă  l’Allemagne Ă  la suite d’un rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination, qui voit plus de 90 % des Ă©lecteurs sarrois se prononcer pour la rĂ©unification avec l'Allemagne. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, la Sarre devient un petit État semi-autonome, rĂ©organisĂ©e en tant que protectorat placĂ© sous l’administration militaire française en Allemagne occupĂ©e par les AlliĂ©s. Le , les conseillers sarrois adoptent une constitution faisant de la rĂ©gion un vĂ©ritable État indĂ©pendant sous le nom de Saarland. Cette indĂ©pendance est alors reconnue officiellement au sein des instances internationales. Une dĂ©cennie plus tard, les Accords de Luxembourg, signĂ©s par la France et la RFA le , aboutissent au rattachement politique de la Sarre Ă  l’Allemagne de l'Ouest sous la forme d’un Land.

    Aujourd’hui, la verrerie et la cĂ©ramique sont des secteurs traditionnels qui prĂ©dominent l’économie sarroise, auxquelles s’y ajoutent les constructions mĂ©caniques, la mĂ©tallurgie et l’industrie chimique. Par son histoire particuliĂšre et mouvementĂ©e, la Sarre est marquĂ©e par l’influence de la France, qui est son plus grand marchĂ© d’exportation depuis 2017, sur sa culture et son mode de vie. C’est le Land allemand qui compte le plus d’organismes franco-allemands, dont la plus importante du pays, l’UniversitĂ© franco-allemande, a son siĂšge situĂ© Ă  Sarrebruck. En janvier 2014, le gouvernement fĂ©dĂ©ral sarrois a annoncĂ© sa volontĂ© de faire du français la deuxiĂšme langue vernaculaire de la rĂ©gion d’ici Ă  2043, en l’espace d’une gĂ©nĂ©ration[2].

    GĂ©ographie

    Situation

    La Sarre se situe Ă  l’extrĂȘme sud-ouest de l’Allemagne, frontaliĂšre avec le land voisin de RhĂ©nanie-Palatinat, le dĂ©partement français de la Moselle et le Luxembourg.

    Elle est traversĂ©e par la vallĂ©e de la Sarre, riviĂšre qui a donnĂ© son nom au Land et Ă  plusieurs villes (Sarrebruck, Sarrelouis). La vallĂ©e est densĂ©ment peuplĂ©e, au sein de l’Eurodistrict SaarMoselle, rĂ©gion frontaliĂšre avec la France. Le nord du Land a un relief accidentĂ©, avec le massif de l’HunsrĂŒck.

    Écologie

    • Énergie : la Sarre dispose de sept centrales Ă  charbon, Ă  hauteur de 2 600 MW. Plus de la moitiĂ© (1 400 MW) de la production est exportĂ©e vers la RhĂ©nanie-Westphalie et le Bade-Wurtemberg. Les Ă©nergies renouvelables ne reprĂ©sentent que 5 % de la production sarroise contre 16 % au niveau allemand. CapacitĂ©s : 111 MW en Ă©olien, 165 MW en photovoltaique, ? hydraulique. L'Ă©olien a diminuĂ© sa production en Sarre de 7 % entre 2009 et 2010. Les autres Ă©nergies renouvelables ont diminuĂ© leur production de 15,2 % entre 2009 et 2010. L'hydraulique a crĂ» de 21 %.
    • Climat : avec 218 kg de CO2/Gj, la Sarre est au 3e rang des LĂ€nder les plus pollueurs, aprĂšs la Saxe et la RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie.

    Histoire

    AntiquitĂ© et Moyen Âge

    La Sarre est une des rares rĂ©gions d'Allemagne Ă  avoir fait durablement partie de l'Empire romain, comme en tĂ©moignent les nombreuses villas retrouvĂ©es sur son territoire. Elle bĂ©nĂ©ficia sans doute de la proximitĂ© de la rĂ©sidence impĂ©riale de TrĂšves (Trier), aujourd'hui en RhĂ©nanie-Palatinat. L'existence de Sarrebruck est attestĂ©e pour la premiĂšre fois en 999, date Ă  laquelle l’Empereur Otton III fait don du chĂąteau de Sarrabrucca Ă  son neveu AdalbĂ©ron II, Ă©vĂȘque de Metz.

    Au Moyen Âge, le territoire est morcelĂ© en petites seigneuries, dont les plus importantes sont celles des princes Ă©lecteurs archevĂȘques de TrĂšves, des comtes (puis princes) de Nassau-Sarrebruck, celles des comtes (puis ducs) de Palatinat-Deux-Ponts et celles des ducs de Lorraine. Au XVIIe siĂšcle, la guerre de Trente Ans dĂ©vaste la rĂ©gion. Sous le rĂšgne de Louis XIV, la France se lance dans une politique d’annexions et Vauban crĂ©e de toutes piĂšces la ville fortifiĂ©e de Sarrelouis, qui restera française de 1680 Ă  1815.

    Entre France et Allemagne

    Au XVIIIe siÚcle, on commence à exploiter de maniÚre intensive ce qui fera la richesse de la Sarre moderne : le charbon et le minerai de fer. Le développement économique permet aux princes de Nassau de doter Sarrelouis de somptueux monuments baroques, dus pour l'essentiel à l'architecte Stengel. La ville de Sarrelouis fut chef-lieu de district de 1790 à 1795. En , les armées révolutionnaires envahissent la principauté. De 1801 à 1814, la Sarre donne son nom à un département français dont TrÚves est la préfecture. En 1815, à la suite du congrÚs de Vienne puis du traité de Paris, le territoire est enlevé à la France et partagé, pour l'essentiel, entre la province prussienne du Rhin (la Rhénanie prussienne) et l'Autriche. Aux termes du traité de Munich, signé en 1816, l'Autriche rétrocÚde sa part à la BaviÚre, qui l'inclut dans le Palatinat rhénan.

    AprÚs la PremiÚre Guerre mondiale, le traité de Versailles de 1919 accorde à la France la propriété des mines de charbon et place le territoire du bassin de la Sarre sous mandat de la Société des Nations, jusqu'au plébiscite du qui dégagera une énorme majorité (90,8 %) en faveur du rattachement à l'Allemagne.

    Au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, la Sarre est envahie par les troupes françaises du gĂ©nĂ©ral AndrĂ©-Gaston PrĂ©telat : c'est l’offensive de la Sarre. Mais cette occupation sera de courte durĂ©e. En effet, en rĂ©action Ă  cette offensive, des divisions allemandes sont rapidement mobilisĂ©es et les Français dĂ©cident de se replier derriĂšre la ligne Maginot.

    AprĂšs le conflit, la Sarre est incluse dans la zone d'occupation française. Les premiĂšres Ă©lections libres des conseils municipaux se dĂ©roulent le , la formation de partis politiques Ă©tant autorisĂ©e par les autoritĂ©s militaires françaises. Le , les conseillers adoptent une constitution sarroise. La rĂ©gion devient de droit un vĂ©ritable État sous protectorat français dotĂ© d’une souverainetĂ© propre, mais amenĂ© Ă  se rapprocher de la France. L'indĂ©pendance du territoire est reconnue au sein des instances internationales. Ainsi la FIFA permet Ă  la Sarre, en tant que nation indĂ©pendante, d'affronter en 1953 l'Ă©quipe nationale d'Allemagne dans le cadre des qualifications pour la coupe du monde de football de 1954. De la mĂȘme façon, elle participe aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1952. Le statut spĂ©cial de la Sarre permet d'autres opportunitĂ©s lĂ©gales : ainsi depuis 1954 Ă  Berus, sur les hauteurs du Felsberg, les antennes de l'Ă©metteur radio d'Europe 1 (183 kHz) se dressent sur les hauteurs du village.

    SiĂšge historique des HouillĂšres de la Sarre Ă  Sarrebruck

    Dans le cadre des discussions qui accompagnent la création des premiÚres instances européennes, la France et l'Allemagne émettent des opinions divergentes quant à l'avenir du territoire. La France souhaite que la Sarre, qui bénéficie d'un gouvernement régional doté d'une autonomie politique, demeure néanmoins sous la tutelle économique et militaire française. L'Allemagne souhaite au contraire la fin du statut spécial de la Sarre et sa réincorporation au sein de la nouvelle République fédérale d'Allemagne.

    Ces divergences aboutissent aux accords de Paris du , qui stipulent la fin du régime d'occupation en Allemagne de l'Ouest et tentent de définir les modalités d'un rÚglement du problÚme de la Sarre. Ces accords prévoient de doter la Sarre d'un « statut européen » dans le cadre de l'Union de l'Europe occidentale. Les Sarrois s'expriment à nouveau par référendum le et rejettent ce nouveau statut par 67,7 % des voix.

    Land allemand

    C'est par les Accords de Luxembourg, signĂ©s par la France et la RFA le , que le rattachement politique de la Sarre Ă  l'Allemagne de l'Ouest est entĂ©rinĂ© pour le sous la forme d’un Land. Ces accords permettent de mettre fin Ă  un vieux contentieux au sein des relations franco-allemandes.

    Armoiries

    Les armoiries de la Sarre, adoptĂ©es par le Landtag (Parlement) le , combinent le lion d’argent du comtĂ© de Nassau-Sarrebruck, la croix de l’électorat de TrĂšves, les alĂ©rions du duchĂ© de Lorraine et le lion d’or du duchĂ© de Palatinat-Deux-Ponts.

    Économie

    La Sarre est une rĂ©gion industrielle, longtemps marquĂ©e par les mines de charbon dont les gisements sont les mĂȘmes que ceux de la Lorraine voisine. La derniĂšre mine a fermĂ© en 2012, et la rĂ©gion est actuellement en reconversion Ă©conomique.

    Les Ă©changes transfrontaliers sont importants avec la France autour de l'Eurodistrict SaarMoselle, ainsi qu'avec le Luxembourg.

    DĂ©mographie

    Villes

    Sarrebruck
    Sarrebruck
    Sarrebruck
    Neunkirchen (Sarre)
    Neunkirchen (Sarre)
    Neunkirchen
    Hombourg (Sarre)
    Hombourg (Sarre)
    Hombourg
    Ville Population
    VƓlklange
    VƓlklange
    VƓlklange
    Saint-Ingbert
    Saint-Ingbert
    Saint-Ingbert
    Sarrelouis
    Sarrelouis
    Sarrelouis
    1Sarrebruck178 151
    2Neunkirchen46 369
    3Hombourg41 974
    4VƓlklange39 129
    5Saint-Ingbert39 292
    6Sarrelouis34 768
    7Mercy29 937
    8Saint-Wendel26 066
    9Bliescastel21 033
    10Dillingen20 311

    Villes moyennes

    Politique et administration

    Institutions

    Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement dirigé par le ministre-président. Le pouvoir législatif est détenu par le Landtag, assemblée de 51 membres élus pour cinq ans.

    Subdivisions

    La Sarre est divisée en cinq arrondissements (Landkreise) et une Communauté régionale :

    La Communauté régionale de Sarre : (statut proche d'un arrondissement)

    Les cinq arrondissements (Landkreise) de Sarre :

    Langues

    Usage du français

    Du fait de son histoire, et de ses occupations successives par la France, dont celles de 1919-1935, et 1946-1957, la langue française est la principale langue Ă©trangĂšre en Sarre[3], comprise et parlĂ©e par environ 40 % de la population. À noter aussi la prĂ©sence de nombreux descendants de huguenots protestants français, ce qui fait qu'il n'est pas rare d'observer de nombreux noms de familles d'origine française. La ville de Sarrelouis fut française de 1680 Ă  1813.

    En 2007, le français a remplacĂ© l'anglais dans les Ă©coles. Il y devient donc la premiĂšre langue Ă©trangĂšre obligatoire. Il est Ă  noter que la Sarre est le seul Land allemand Ă  faire du français avec l’anglais une seconde langue obligatoire dans les lycĂ©es. Cette particularitĂ© explique pourquoi Ă  l'universitĂ© les bacheliers allemands et français peuvent Ă©tudier parallĂšlement le droit allemand et français en vue de passer une licence de droit[4]. Plus d'un Ă©lĂšve sur deux apprend le français en Sarre, car son enseignement y dĂ©tient une exclusivitĂ© dĂšs le primaire[5] dĂšs l'Ăąge de 8 ans, et ce jusqu'Ă  l'Ăąge de 19 ans[6].

    En 2009/2010, sur l'ensemble de l'Allemagne, 4,2 % des Ă©lĂšves de niveau primaire apprennent le français (contre 63,9 % pour l'anglais)[7]. En , l'État sarrois annonce sa volontĂ© de rendre le Land entiĂšrement bilingue vis-Ă -vis du français et de l'allemand pour 2043[3] - [8] - [9].

    43 % de la population parle français en seconde langue, et 5 % a des notions de français.

    Les archives administratives et historiques, entre 1685 et 1815 sont rédigées en français.

    Notes et références

    Notes

      Références

      1. Population des BundeslÀnder par année sur le site du Statistisches Bundesamt.
      2. « Plus de langues, plus de chances », sur deutschland.de, (consulté le )
      3. « Allemagne : quand la Sarre se voit francophone en 2043 », sur Le Monde,
      4. « Sarre », sur bundesrat.de (consulté le ).
      5. « Résultats de la recherche - Insee », sur www.insee.fr
      6. http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/key_data_series/143FR.pdf p. 30 et 49.
      7. http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/key_data_series/143FR.pdf p. 62.
      8. (en) « German region of Saarland moves towards bilingualism », BBC.com,‎ (lire en ligne).
      9. (de) Thomas Holl, « Das Saarland soll zweisprachig werden », Frankfurter Allgemeine,‎ (lire en ligne)

      Voir aussi

      Bibliographie

      • Chardonnet Jean, La Sarre, Paris, Éditions du ChĂȘne, 1945, 32 p., Questions d’aujourd’hui.
      • Dircks-Dilly Jacques, La Sarre et son destin, Paris, Éditions du Vieux Colombier, 1956, 268 p.
      • BenoĂźt Haberbusch (capitaine), « Une expĂ©rience singuliĂšre, la gendarmerie française de la Sarre (1945-1957) », Revue de la Gendarmerie nationale, no 227, , pp. 116–125.
      • Hudemann Rainer et Poidevin Raymond, Die Saar 1945-1955 : ein Problem der europaĂŻschen Geschichte, Munich, 1992, 443 p.

      Articles connexes

      Liens externes

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